Conseils et Sentiments

Ryan avait appelé ! Ce n’était jamais vraiment une bonne chose parce que Blue-Ivy sentait sa voix se crisper et une boule au ventre aussi lourde que le poids de sa culpabilité. Heureusement pour elle, son jeune frère ne s’en rendait pas vraiment compte. Il était beaucoup trop pris par sa peine immense et en vrai terriblement factice. Il lui avait demandé de venir pour le dîner familiale que leur mère avait décidé de concocté pour leur père mourant. Blue-Ivy se fichait bien de son paternel, de lui et des autres membres de leur famille. Mais Ryan avait insisté et insisté encore. La jeune femme ne pouvait pas lui dire non. Elle ne le pouvait pas car en son âme et conscience, elle pensait avoir une dette envers son frère. Blue-Ivy sentait que c’était de sa faute si son frère avait succombé aux attrait de la drogue et manquer de perdre sa vie. Elle n’avait juste pas assez bien évalué l’amour qu’il avait pour Jordan. Ce n’était pas qu’une simple amourette pour son jeune frère. Ryan s’était sentit tout de suite proche de la jeune femme et il l’aimait même plus que sa propre vie et santé. C’était terriblement désespérant et triste de le voir mourir à petit feu en sachant que sa belle était toujours de ce monde. Parfois Blue-Ivy avait le sentiment d’avoir fait le mauvais choix.

Elle avait donc dit oui à son frère pour lui faire plaisir davantage que pour voir sa famille. Il ne lui manquait pas vraiment. Sa mère en faisait toujours trop, Charles serait là toujours aussi agaçant et son autre aîné aurait se sourire débile de supériorité mal placé. Non décidément, elle n’avait pas envie d’aller là-bas pour eux. Mais Ryan c’était autre chose. Il l’avait toujours soutenu et aimé pour ce qu’elle était. Elle lui devait bien ça. Même si cela revenait à marcher sur des chardons ardents. Un instant, elle se demanda si ça ne valait pas mieux de marcher sur de vrais chardons ardents plutôt que de supporter un dîner de famille, surtout chez les Jagger. C’était connu que chacun des membres de cette famille était une tête de mule qui ne se laisserait pas marcher sur les pieds. Les Jagger avaient de nombreux défauts malheureusement et prendre le temps de tous les décrire serait bien trop long. Cependant, quelques jours étaient passés entre le coup de fil de Ryan et le moment présent. Blue-Ivy maintenant, n’était plus certaine de vouloir s’y rendre même malgré le poids de sa culpabilité et son envie de faire plaisir à Ryan.

Agacé par ses discussions mentales intérieures pour tenter de peser le pour et le contre, la jeune femme avait quitté l’atelier de Caldwell & Sons pour prendre sa voiture et retourner chez elle. C’était loin mais elle ne regrettait pas de vivre loin du Bastion. C’était plus simple pour son fiancé et puis cela lui permettait de mettre un peu de distance entre son lieu de travail et son lieu de vie privé. Il ne fallait pas trop mêler les deux. La créatrice d’armure espérait que justement son fiancé serait à la maison. Lui parler lui ferait du bien. Il était bien souvent de bon conseil. Oui Matthew était parfait. La jeune femme ne pouvait pas le nier. Jamais elle ne regretterait ce voyage  à Miami qui lui avait permis de le rencontrer. Le voyage vers la maison ne parvint pas à l’apaiser. Son esprit était toujours obnubilé par l’unique souci qui assombrissait ses journées depuis l’appel de Ryan. Enfin, elle vit leur jolie maison de type coloniale avec le jardin luxuriant où elle passait un peu de temps quand le temps le permettait. Elle se gara très vite et descendit de sa voiture pour rentrer chez elle. Arrivé dans le hall d’entrée, elle cria :

« Matthew ? Tu es là ? Je viens de rentrer »

Elle avançait et entra dans la cuisine pour se servir un verre de jus de fruit afin d’étancher sa soif quand elle remarqua le calendrier placardé sur le frigo par un aimant où la date d’aujourd’hui était entouré. Blue-Ivy fronça les sourcils en se demandant pourquoi, ils avaient entouré cette date. Y avait-il quelque chose de prévu aujourd’hui ? Puis cela lui revint. N’était-ce pas un de ces projets dont Matthew lui avait parlé… quelque chose qui ne lui avait pas vraiment plût d’ailleurs si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Il devait accompagner sa classe sur le territoire des Partisans du nouveau monde. Était-ce vraiment pour aujourd’hui ? L’aurait-elle raté parce qu’elle était trop préoccupé par ce fichu dîner ? Elle était contrariée par elle-même pour avoir oublié cela car si c’était le cas cela voulait dire qu’elle ne le verrait pas avant un moment. Blue-Ivy se reprocha d’avoir pu passer à coter de ça parce qu’elle aurait aimé lui dire au revoir avant même si elle était contre son idée de faire visiter sa classe dans un endroit aussi peu sûr.  Soudain,  elle entendit un bruit dans le couloir.

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Blue-Ivy se retourna dès qu’elle entendit le bruit et qui apparut dans l’embrasure de la cuisine ? Son fiancée et son visage souriant. Le visage de la jeune femme s’illumina d’un coup comme toujours lorsqu’elle se trouvait dans la même pièce que lui. Elle sentit son cœur battre plus vite et c’était l’effet qu’il lui faisait depuis leur toute première rencontre lors de ces vacances à Miami avec ses deux amies. Depuis ce jour-là, elle ne regrettait aucun des instants passés avec lui. Avec Matthew, la jeune femme sentait qu’elle avait trouvé le bon et qu’ensemble, ils pourraient bâtir quelque chose ensemble. Le fait d’avoir cette maison pour eux était déjà un pas en avant vers quelque chose de bien plus important. Il fut près d’elle en quelques pas à peine et il la serra dans ses bras, étreinte qu’elle rendit avec plaisir et leurs lèvres se joignirent pour un tendre baiser. Il lui avoua avoir eu peur de l’a raté et elle sourit encore plus du simple fait qu’ils aient eut la même pensée. C’était cette connexion qu’elle appréciait plus que tout.

« J’ai moi-même eut peur de t’avoir raté. Je suis contente que nous nous soyons tous deux trompé. »

Cela aurait été difficile de savoir qu’ils allaient être séparés pendant quatre jours durant lesquels ils seraient sur les terres des Partisans du Nouveau Monde où les choses n’étaient jamais calmes même si Ryan avait voulu la rassurer en lui assurant que tout irait bien. Après la convention pour la paix, Blue-Ivy doutait que les choses aillent si bien chez les Partisans. Ils avaient la télévision et des journaux chez les Inquisiteurs et les nouvelles n’étaient pas rassurantes. Matthew n’était pas un soldat et elle ne voulait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Mais pouvait-elle vraiment le retenir alors même qu’elle savait que cela comptait pour lui de montrer à ses élèves ce qu’il y avait comme choix pour eux. C’était le souci de sortir avec un Indépendant. Dire qu’elle raillait parfois les choix des Indépendants avec ses collègues alors qu’elle-même venait d’un territoire indépendant et qu’elle était fiancé à l’un d’eux. Parfois la jeune femme avait l’impression d’être bipolaire avec tout ça. La vérité c’est que Blue-Ivy aimait son travail mais que la politique, bien qu’elle la comprenne, avait moins d’emprise sur elle.

Et puis il y avait ce diner où elle devrait aller alors qu’elle aurait préféré rester à la maison avec Matthew plutôt que de revoir son père mourant, sa mère désespérée de voir sa famille unis pour ce vieux fou et ses frères ainés qui l’insupportaient. Ryan lui avait même annoncé que l’ex-femme de Charles allait être là. Quel était donc l’intérêt de divorcer si c’était pour se retrouver chaque fois. Ne pouvait-il pas cesser de lui parler comme il le faisait avec Elizabeth ? Dire qu’il lui était arrivé de la croiser au Bastion. Ces quatre jours allaient être les plus longs de son existence. Après toutes ces années loin de Kansas City, la voilà qui retournait, seule, dans la ville de son enfance où elle n’avait jamais remis les pieds depuis qu’elle s’était brouillé avec sa famille après un énième refus de son père de voir son talent dans la construction et conception d’armure. Il allait falloir qu’elle agisse comme si cela ne lui faisait toujours pas aussi mal d’avoir reçu ce refus, et qu’elle tienne le temps de quelques jours, à retourner vivre dans son ancienne chambre, dans une maison,  auprès de personnes à qui elle n’adressait jamais la parole à l’exception de Ryan. Matthew se servit aussi un verre de jus de fruit et lui rappela qu’il partait dans une heure.

« Si tôt ! J’avais oublié que c’était aujourd’hui que tu partais. Est-ce que tu as fini ta valise ? » Demanda Blue-Ivy. « J’espère que tu n’as pas vidé la penderie pour juste quatre jours. » Plaisanta-t-elle en tentant de cacher sa nervosité.

Elle était presque sûre qu’au contraire sa valise devait être pleine à craquer. Matthew était assez prévoyant. Il la connaissait aussi bien car il la questionna l’air de rien sur son état d’esprit et Blue-Ivy se doutait qu’il faisait référence au dîner à venir. Elle aurait pu lui dire que ça irait mais elle ne mentait jamais. Elle voulait toujours placer leur relation sur le signe de la confiance et depuis qu’ils avaient commencé à se fréquenter, elle ne lui avait rien caché. C’était déjà bien assez difficile pour elle de cacher quelque chose à son petit frère. La jeune femme était une bien mauvaise menteuse et de ce fait elle n’essayait même pas de le faire. Il savait même pour cette histoire folle avec Jordan et Ryan.

« Je ne sais pas. J’hésite toujours à ne pas m’y rendre. Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir aussi longtemps et ce dîner sera surement sinistre. Charles fait même venir son ex-femme. Comme si ça n’était pas déjà assez difficile de devoir rester avec la famille. »  Avoua la jeune femme.

Blue-Ivy ne détestait pas forcément Tabatha. Elle reconnaissait qu’elle avait toujours traité chacun des membres de sa famille avec respect. Mais il y avait une certaine tension entre elles. La jeune femme ne pouvait même pas comprendre ce qu’on pouvait trouver à son frère. Enfin ce n’était pas à elle de juger.

« Cela fait des années que je ne les ait pas vu. Je ne comprends pas ce que ma mère tente de faire avec cette histoire. Et Ryan qui s’en mêle alors qu’il connait très bien mon sentiment. »

La vérité c’était qu’elle était la seule à s’être brouillé avec sa famille. Ryan même s’il n’était pas rester dans la demeure familiale, restait en contact avec eux. Elle n’avait pas envie d’y aller mais elle savait qu’elle le devait. Pourquoi se sentait-elle tellement obligé ?

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Est-ce qu’il était possible de tomber amoureux une seconde fois ? La jeune femme n’était pas certaine que ce fut impossible parce qu’en cet instant présent, elle sentait son cœur battre fort avec la seule pensée que son fiancé était un homme super craquant. Quand il mentionna qu’il n’avait plus que sa valise à fermer, celui lui donna envie de rire. Elle savait très bien ce que ces mots voulaient dire : il allait avoir besoin d’elle pour la fermer. Elle trouvait ça tellement mignon de voir qu’il avait autant besoin d’elle qu’elle-même avait besoin de lui, que ce soit pour les grandes décisions ou les petits gestes quotidiens. Ils montèrent ensemble les escaliers pour rejoindre la chambre où se trouvait l avalise pleine à craquer de Matthew. Blue-Ivy avait envie de lever les yeux au ciel devant l’énorme bagage. On ne pourrait pas dire qu’il n’en avait pas pris assez. Elle doutait même qu’il utilise tout ce qu’il y avait mais peu importait. Son fiancé s’assit sur le sac tout fier alors même que la jeune femme l’aida en fermant très facilement le bagage. Ce n’était pas sorcier. Un jeu d’enfant presque.

« On peut dire que c’est une bonne chose de faite » Plaisanta Blue-Ivy.

La conversation partit très vite sur le fameux problème qui occupait l’esprit de la créatrice d’armure depuis un moment déjà. Ce n’était pas la première fois que la jeune femme l’évoquait avec Matthew. Ce dernier lui prit la main et l’incita à s’assoir sur le lit. Elle se perdit un instant dans ses yeux qui ne la lâchait pas du regard. D’une voix plutôt douce il lui dit le fond de sa pensée qui était que selon lui, elle devrait y aller. La jeune femme savait que la famille représentait quelque chose d’important pour lui. Elle aurait aimé que ça soit la même chose pour elle mais ça serait mentir car ce n’était vrai que pour certain membre de sa famille. Oui, elle pourrait très bien se forcer pour faire plaisir à sa mère et son jeune frère mais personne ne pourrait se douter de son sentiment à ce propos. Ils lieraient tous en elle comme dans un livre ouvert. Rien que de penser à retourner dans son ancienne chambre et de se souvenir de ne jamais être assez reconnu à sa valeur ou de devoir attendre qu’on lui fasse confiance pour rejoindre l’entreprise familiale, ne lui donnait pas vraiment envie de se retrouver à ce repas.

Comme s’il lisait dans ses pensées, Matthew lui assura qu’il connaissait déjà toutes les raisons qui pourraient la pousser à ne pas y aller. Il la connaissait si bien et savait qu’elle gardait rancune des affronts du passé comme s’ils étaient arrivés hier. Ce n’était pas simple de passer outre ces choses-là pour faire la chose la plus raisonnable. Raisonnable n’était pas forcément un mot bannis du dictionnaire de Blue-Ivy. Elle pouvait très bien être raisonnable. Simplement elle préférait ne pas trop se forcer à faire des choses qui ne lui plaisaient pas. Mais elle savait que Matthew avait raison, elle devait au moins le faire pour Ryan ou sa mère. Sa mère tentait vainement de garder contact et bien que ce n’était pas toujours le bienvenue, Blue-Ivy pouvait reconnaitre ses efforts de garder des liens avec sa fille. Quand à Ryan, elle le devait pour deux raisons : Jordan et aussi parce qu’elle se faisait du souci. Le savoir chez les Partisans et toujours à la recherche de quelque chose qui fasse bouillir son sang, n’était pas particulièrement encourageant. C’était même assez problématique. Elle n’avait pas été là lors de son dernier séjour à l’hôpital mais leur mère lui avait avertis que les choses avaient dépassés une ligne jamais encore franchit.

« Je sais que tu as raison ! Je devrais au moins essayer mais chaque fois que je me sens prête à sauter le pas, je trouve de nouvelles raisons d’avoir peur de m’y rendre. Je ne sais même pas ce qu’est devenu la ville et la maison. Les choses ont certainement beaucoup changé et certaines ont dû rester les mêmes… » Avoua Blue-Ivy .

Il l’embrassa sur le bout du nez avant de lui murmurer un brin désolé qu’il aurait aimé être là avec elle. C’était une pensée à laquelle elle ne pouvait qu’être d’accord. Les retrouvailles ne seraient certainement pas faciles. Que dire à des personnes que vous n’avez pas vues depuis des années et que la rancœur et les souvenirs du passé empêchent de se sentir proche même à l’avenir ? Avec la présence raisonnable et aimante de Matthew à ses côtés, elle aurait eu plus de courage à affronter le passé et un peu le futur. D’un autre côté, elle n’avait pas forcément envie qu’il vienne et voit de ses yeux ce qu’avait été l’adolescence de la jeune femme. Elle ne regrettait pas d’être venu vivre à Bâton-Rouge et d’avoir accepté l’offre de Caleb de travailler pour lui. Blue-Ivy leva les bras et vint les serrer autour de la taille de son fiancé. Elle laissa sa tête reposer sur son torse et essaya de puiser suffisamment de force pour accepter l’idée que ce repas ne serait qu’un simple dîner, une formalité familiale.

« J’aurai aussi aimé t’avoir près de moi et avoir la même confiance en moi que tu en as. » dit la jeune femme dans un murmure toujours enlacé à l’homme qui avait ravi son cœur. « En plus de devoir rester calme à ce dîner je vais me ronger les sangs en t’imaginant chez les Partisans du Nouveau Monde. »

Rien que d’y penser, elle était déjà inquiète pour lui. L’histoire avait prouvé qu’on ne pouvait pas vraiment faire confiance aux Partisans du Nouveau Monde. Ils avaient une tendance à cacher les choses plus qu’aucune autre faction. Mais elle n’était pas seulement inquiète pour lui mais aussi pour les jeunes esprits qui allaient l’accompagner. La démarche de Matthew était louable et la critiquer ne viendrait même pas à l’esprit de la jeune femme. Cependant, elle savait que les Partisans avaient le moyen d’attirer les gens comme des charmeurs de serpents domptes les reptiliens. La preuve en était que même Ryan avait décidé de les rejoindre alors qu’il aurait pu utiliser ses talents de scientifiques n’importe où ailleurs. Il fallait qu’elle n’y pense pas sinon elle serait doublement inquiète à imaginer les pires scénarios. Elle savait pourtant que Matthew avait fait toutes les vérifications possibles pour assure que ses élèves et lui-même fasse ce qu’il devait sans qu’aucun perturbations ne se mettent en travers de leur chemin.

Elle leva son visage vers celui de son fiancé et embrassa ses lèvres. Lorsqu’elle rompit le baiser, elle sourit à son fiancé avant de le regarder avec une lueur de malice au fond de ses yeux.

« Tu es certain que tu ne veux pas rester ici avec ? Je connais un tas d’activités sans danger et très sympas. Et pour ça y a même pas besoin de traverser le pays.» Susurra Blue-Ivy avec un ton coquin dans la voix.

Elle attira le jeune homme vers elle d’un rire cristallin.

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Parler de sa famille c’était à a fois une épreuve car il fallait se souvenir de choses qui l’avait toujours embêtait quand elle grandissait et c’était en même temps une certaine délivrance de ne pas faire semblant d’être proche des siens. D’aucun disait qu’elle était peut-être encore trop amer d’offenses faites quand elle était petite fille et que la femme qu’elle était maintenant ne prendrais pas de la même manière. Elle avait beau savoir cela, ces événements restaient gravés en elle à travers le prisme de son enfance. Pourtant la jeune enfant qu’elle était n’avait pas non plus eu une enfance difficile. Blue-Ivy avait de nombreux amis, elle était très populaire à l’école et plutôt bonne à l’école. Son grand regret c’était de n’avoir pas été accepté pour ce qu’elle était. La vérité c’est qu’elle aurait voulu briller aux yeux de son père avec la même intensité que ces frères ainés. Mais ce n’était jamais arrivé et très vite la tristesse de cet état de fait c’était transformer en rancœur et bien plus tard dans une forme de haine sourde. Si elle n’avait pas de haine pour ses frères ainés, elle ne les portait pas dans son cœur non plus. La jeune femme n’avait jamais accepté qu’ils ne la soutiennent pas. Les enfants Jagger étaient pourtant tous proche et on ne lui avait pas tendu la main qu’elle avait attendue. C’était trop tard quand on l’avait enfin remarqué et elle n’avait pas eu la patience d’attendre davantage pour trouver son bonheur.

Et maintenant ? Elle avait un boulot génial, une maison, un fiancé et une presque famille en la personne des différents membres des Inquisiteurs. Pourtant, il restait des zones d’ombres dans sa vie et des questionnements sans fin qui ne trouvait pas toujours de réponses. Blue-Ivy ne s’en formalisait pas. La vie n’est pas toujours idyllique mais elle peut s’en approcher. La jeune femme savait que le pouvoir est dans la volonté d’obtenir ce que l’on veut et de s’en donner les moyens. Elle avait voulu une autre vie que celle qu’elle avait vécue auprès des siens et elle l’avait obtenu. Certaines choses, elle ne les avait pas prévu mais au final elle n’était pas mécontente de ce qu’elle avait obtenu. Sur son chemin, elle avait fait la rencontre de Matthew et il s’était passé quelque chose qu’elle n’avait pas imaginé. Blue-Ivy croyait en l’amour c’est juste que ces précédentes relations n’avaient jamais mené bien loin. Oh ! Il y avait bien eu Scott Summers avec qui elle était restée près de deux ans et que Caleb lui avait présenté quand elle était arrivée au Bastion pour la première fois. Le souci avec Scott c’est qu’il avait du mal à admettre qu’il n’était pas le centre de l’univers et qu’une femme peut vouloir autre chose que des attentions sexuels. Mais essayer d’expliquer ça à Scott c’était comme de parler à un mur.

Comparer Scott à Matthew c’était complètement stupide car il se ressemblait autant que le jour et la nuit. C’est pour ça qu’elle était fiancée à Matthew et pas à Scott. Il y a avait une tendresse chez Matthew qui lui faisait se sentir toute chose. Il était devenu sa priorité dans sa vie, il était à elle et elle prenait soin de ce qui était sien autant que lui-même prenait soin d’elle. Elle pouvait lui exposer ses peurs sans avoir l’impression d’être faible. Ses rires étaient beaucoup plus nombreux que ces pleurs en sa présences et les soucis pouvaient s’envoler plus vite que la lumière. La jeune femme ne pouvait imaginer compartimenter sa vie en sa présence comme elle le faisait avec ses précédents petits amis. Blue-Ivy avait décidé d’être la plus honnête possible avec lui pour qu’ils n’aient jamais à se cacher quoi que ce soit afin que leur relation repose sur une base saine. C’est pourquoi elle lui avait annoncé à quel point la rencontre avec sa famille lui faisait peur et la mettait dans une situation où elle ne pouvait pas se sentir à l’aise. Matthew l’avait calmé avec quelques mots de sagesse qui étaient de bon ton. Mais prendre ses peurs les uns après les autres n’était pas simple et elle avait peur pour son repas familiale autant qu’elle avait peur pour lui et ses élèves en territoires hostiles.

« Je sais que tu as tout fait ! Je te connais, tu es prévoyant et tu adores ces gamins. Tu ne les emmènerais pas dans un endroit aussi, disons instable, sans être absolument sûr que tout serait sans danger. C’est juste complètement irrationnel. Je m’inquièterais pour toi-même en sachant que tout va bien. » Avoua Blue-Ivy d’une toute petite voix sans cacher sa peur pour lui. Elle reprit cependant avec un peu plus d’humour pour tenter de dissiper cette peur. « Et puis comment vas-tu refermer ta valise une fois le séjour fini ? J’espère que tu ne vas pas laisser ce privilège à ta collègue, je risque de me sentir un chouia jalouse. »

Elle en rit en essayant d’imaginer la scène. Non pas qu’elle soit jalouse de nature ou possessive. Blue-Ivy était loyale et aimante au possible. La jeune femme savait très bien que son fiancé l’aimait et ne pouvait pas l’imaginer avec une autre. Ce serait une pensée bien trop triste à imaginer. Elle avait alors levé son visage pour échanger un baiser avec lui. Ces baisers avaient bien plus de goût que le plus fins des mets de ce monde, et elle s’y connaissait parce qu’elle était très gourmande. Ces peurs se transformèrent en quelque chose de plus agréable, de plus chaud et elle lui avait fait cette proposition pleine de malice alors même qu’il était sur le départ. Mais ils étaient comme ça, il n’avait pas peur de jouer avec le feu et il était tout à fait heureux de se laisser aller à sa proposition ? Il la coucha sur le lit et son regard coquin laissait entendre qu’il connaissait chacun des endroits cachés en elle où faire naître le plaisir. Cette connexion physique… elle était capable d’effacer le moindre doute et les moindres peurs que pouvait ressentir la créatrice d’armure. C’était cette connexion qui pouvait éloigner dans le feu, les lieux sombres de l’âme et enfermer les deux jeunes gens dans un sain glissement de la chair.

« Moi j’aime vraiment jouer avec le feu alors je suis certaine que toi aussi. Cette chemise doit s’en aller. »

Elle dirigea ses doigts cers les boutons de sa chemise et les défit avec efficacité. Ces doigts connaissaient son corps si bien. Qu’il était beau : ses épaules, sa poitrine, sa peau, tout était une invitation à l’embrasser et à le toucher. Elle fit courir ses mains le long de ses propres côtés, puis remonta son tee-shirt afin de s’en défaire. Elle retira ensuite son soutien-gorge, se retrouvant, jusqu’à la taille, dans la seule gloire de son corps nu. La jeune femme le voulait en cet instant et le reste n’avait que peu d’importance, elle leva le bras pour attraper son amant à la taille tandis qu’il se penchait au-dessus d’elle. Elle haleta et ils se laissèrent aller à la folle passion que peuvent vivre seul les amants qui se connaissent bien et savent tous les secrets du corps de l’autre. Blue-Ivy avait l’impression que sa chair était trop petite pour contenir tous les sentiments qu’elle avait pour lui et qui menaçait de sortir d’elle-même. C’était trop bon, beaucoup trop mais elle ne pourrait jamais s’en plaindre. Au contraire, elle aimait en redemander car jamais elle n’était lasse d’être auprès de lui aussi proche que peuvent l’être deux corps et deux amants. La ferveur de leurs ébats n’était jamais aussi intense que lorsqu’ils savaient qu’ils n’avaient que peu de temps devant eux.

Ils étaient tous deux allongé sur le lit, ses yeux à elle était voilés par le désir, et le sourire sur ses lèvres était celui d’une femme qui sait que son amant l’a satisfaite. Elle reposait encore langoureuse et chaude, dans leur lit, plongé dans le regard de celui de Matthew. Elle s’était sentie possédée à un point et comblée en même temps. C’était le genre de chose qu’elle ne pourrait jamais raconter durant ses soirées entre filles où elle décortiquait avec Whitney et Thalya, leurs histoires amoureuses respectives. Il n’y avait pas de mots pour bien le décrire, et bien qu’elle ne fût pas du genre prude, elle ne pouvait s’empêcher de rougir quand elle y repensait. Décidément, elle ne regrettait rien. Blue-Ivy fit courir sa main sur la peau de son amant.

« Qu’ai-je donc fait dans une autre vie pour te mériter ? » Demanda-t-elle la voix chargée d’émotion encore pleine de cet instant où ils s’étaient unis. « Est-ce que ta mère sait à quel point tu es doué pour montrer le septième ciel à de pauvres éperdus d’amour dont je fais partie ? »

Okay un mauvais point pour elle. Pourquoi avait-elle dit cela ? C’est vrai parler de famille n’est jamais une bonne chose. Autant, elle lui avait beaucoup parlé de la sienne, autant Matthew restait relativement discret sur ce sujet. Oh, elle savait qu’il était beaucoup plus proche de sa famille qu’elle-même ne l’était. C’était indéniable. Ils étaient tout aussi Indépendants que lui et il avait de nombreux contacts avec ces derniers. Est-ce qu’elle allait finir par les rencontrer avant leur mariage ou bien ne les inviteraient-ils que pour la cérémonie. Parfois, elle pensait qu’il ne voulait pas en parler parce qu’elle n’était peut-être pas assez bien pour eux. Après tout, ils avaient peut-être une autre idée du type de bru qu’ils aimeraient avoir. Cela lui ferrait mal de savoir qu’elle n’était pas la personne idéale pour leurs fils à leurs yeux. Blue-Ivy rêvait d’une famille plus unis que la sienne. Elle ne ferrait jamais passer ses propres enfants par le chemin qu’elle avait vécu et avec Matthew, elle avait cette idée d’avoir une famille. Mais ne serait-ce pas difficile pour leurs enfants s’ils grandissaient en n’ayant aucun contact avec leurs grands-parents des deux côtés ? C’était une perspective peu réjouissante qui terni un peu la magie de la rencontre fusionnelle de leur deux corps.

« Matthew… Si on essayait de programmer une rencontre entre tes parents et moi, après que nous soyons tous deux rentrés. Ça serait dommage de les voir que lors du mariage. Qu’est-ce que tu en penses ? » L’interrogea la belle rousse.

Elle devait bien faire le premier pas. Peut-être qu’elle ne leur plairait pas mais elle ferait tout pour leur prouver qu’elle était digne d’être avec leur fils et qu’elle l’aimait plus tout. S’il ne l’aimait pas, tant pis. Blue-Ivy ne se voyait pas sans Matthew.

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La question de la famille est toujours un sujet sensible dans un couple notamment qu’en d’une part de ce couple, la famille n’est pas particulièrement apprécie. Ce qui était son cas à elle. Mais elle savait que ce n’était pas forcément celui de Matthew. Même si elle ne les avait jamais rencontrés, elle en avait vaguement entendu parler. Elle savait qu’il avait une sœur et un frère. Sa famille était bien moins grande que la sienne. D’autant plus que son père à elle n’était pas particulièrement du genre fidèle : Ryan en était la preuve (même s’il faisait avant tout partie de la famille Jagger). Elle avait plaisanté en ramenant le nom de sa mère, ce qui elle voulait bien l’admettre était stupide mais qui d’autre part montrait qu’inconsciemment elle se sentait un peu touché moralement par le fait de n’avoir que très peu entendu parler de sa famille. Même si Matthew n’avait pas vraiment rencontré la sienne, ils passaient difficilement inaperçu. La famille Jagger possédait une des entreprises les plus puissantes des Etats-Unis et de ce fait apparaissait dans les journaux des plus grandes fortunes de ce pays. Forbes adorait mettre en avant les avancés révolutionnaires dans le domaine de l’armement que sa famille avait fait et de la concurrence des deux génies de la famille : son frère Charles et elle-même. De ce fait, il était assez facile de trouver une photo de chacun des membres de sa famille.

Mais la famille de son fiancé n’était pas aussi célèbre et de toute manière la jeune femme préférait apprendre quelque chose de la bouche même de son fiancé que de quelqu’un d’autre ou d’internet. Bien sûr elle était curieuse de savoir qui était les parents de l’homme qu’elle était. Là où vous grandissait pouvait donner de nombreuses informations sur vous. Cela serait dommage de ne pas les rencontrer et d’épouser malgré tout leur fils. Voilà pourquoi même si elle répugnait à voir sa propre famille, s’il le lui demandait, elle leur présenterait son fiancé. Ça serait bien entendu un désastre mais bon au moins il saurait comment ça se passe en général dans la famille Jagger, en ce qui concernait Blue-Ivy.  Il était presque certain que ça serait une catastrophe. De plus avec la maladie de son père, ce n’était pas le moment de faire le moindre scandale à la demeure familiale. Elle n’avait pas non plus envie que Charles s’immiscer dans la présentation mais comme il vivait avec leur parent ça serait difficile de l’éviter.  La jeune femme avait plaisanté et sur le même ton son fiancé avait répondu qu’il préférait autant qu’elle n’inclut pas sa mère dans ces moment-là. Ce qu’elle pouvait comprendre et qui la fit rire. C’est vrai que c’était de loin son plus mauvais mouvement dans  leur conversation jusqu’à présent et il fallait vraiment qu’elle s’en excuse.

« Tu as raison je n’aurais pas dû. Il y a des choses qu’il vaut mieux garder pour nous et n’impliquer aucune figure parentale. »

Elle était incapable de dire cette phrase en gardant son sérieux et fini avant la fin par pouffer de rire. De quoi vous mettre les larmes aux yeux tant l’image était incongru. Puis elle avait légèrement plombé l’ambiance en reprenant le sujet des parents afin d’essayer de faire le premier pas vers une rencontre avec la famille de Matthew. Elle voudrait bien se faire aimer d’eux et leur montre qu’elle pouvait être la femme de leur fils. Elle le regardait dans les yeux alors même qu’un silence s’installait et il rompit un instant ce pesant moment par un baiser qui lui fit un instant oublié le sujet de la question qu’elle avait posé. C’était toujours enivrant lorsqu’ils joignaient leurs lèvres et leurs souffles. Blue-Ivy se laissa emporter par les sentiments que faisait naître ce baiser. C’était doux et chaud, comme toujours. Lorsqu’ils s’écartèrent l’un de l’autre, elle le vit sourire et il lui assura avec confiance que ce serait une bonne idée. La jeune femme fut ravie c’était en effet une bonne nouvelle. Leur maison était assez grande pour héberger sa famille s’il venait jusqu’ici. C’était l’avantage de vivre loin du Bastion car ils pouvaient avoir une grande place pour vivre. Le jardin serait parfait pour qu’ils mangent tous ensemble et même si elle n’était pas Paula Deen, elle savait quand même cuisiner.

« Ce serait absolument parfait si ton frère et ta sœur peuvent se joindre à eux pour venir. On a suffisamment de place ici pour les faire dormir. » Conclu Blue-Ivy.

Cependant, elle avait l’impression que Matthew était un peu paniqué à l’idée. Est-ce que c’était son imagination cette petite lueur de panique dans ces yeux ou bien était-ce vrai ? Elle n’était pas certaine, d’autant plus qu’il se releva et commença à se rhabiller. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge sur la table de chevet et vit qu’en effet, s’il ne se dépêchait pas, il serait sans aucun doute en retard pour son voyage scolaire. Elle le regarda faire et se releva sur le lit, cachant sa nudité par les draps. Blue-Ivy avait peut-être simplement mis ses propres appréhensions par rapport à la rencontre avec ses parents, sur le comportement de Matthew. Il est vrai qu’elle-même avait quelques doutes ne sachant pas pourquoi elle ignorait toujours tant de choses sur eux, elle avait commencé à se persuadé qu’elle n’était peut-être pas la jeune femme qu’ils avaient voulu pour leur fils. Les Indépendants étaient plutôt du genre à ne pas trop aimer les conflits et son métier à elle la mettait en ligne même dans le conflit qui déchirait les Etats-Unis. Mais ça devait être juste son imagination, d’autant plus qu’il lui assura qu’ils pourraient trouver une date une fois qu’ils seraient tout deux rentré.

« Ne t’inquiète pas nous trouverons vite cette date ça peut attendre qu’on soit tous deux à nouveau à la maison. » Dit la jeune créatrice d’armure sur un ton rassurant.  « J’ai confiance en toi ça devrait plutôt bien se passer. On ne risque pas de s’écharper. Sinon il faudra qu’on compte sur toi pour nous séparer. » Ajouta-t-elle pour alléger l’atmosphère qu’elle avait alourdis d’une certaine manière.

Il revint près d’elle et l’embrassa à nouveau. Elle se laissa transporter par ce baiser à nouveau et comme toujours quand elle était avec lui. Il lui murmura qu’elle allait lui manquer et es mots la touchèrent. C’était presque magique ce qu’il y avait entre eux. Parmi ces amis, elle était la plus chanceuse jusqu’à présent. Whitney avait une histoire bizarre avec un type qu’elle refusait de lui présenter, Thalya n’avait pas d’homme précis dans sa vie et Caleb enchainait les conquêtes. Il y avait bien Davious qui représentaient la félicité conjugale avec la secrétaire de l’entreprise pour laquelle elle travaillait mais c’était peu. L’équipe de Caldwell & Sons étaient composé de jeunes comme de plus vieux mais peu avait d’histoires sûrs.  Elle le sera une dernière fois contre son corps. Quatre jours ça ne seraient pas long. Certes, il allait chez les Partisans mais elel allait dans sa famille et ça se trouve il y aurait davantage de meurtre chez les Jagger que dans le territoire le plus instable du pays en ce moment. En tout cas, ces peurs avaient été apaisées par la présence de son fiancé et de la danse de leurs corps. Elle ne pensait plus à ce qui pourrait se passer quand elle rentrerait à Kansas City. Blue-Ivy aurait tout le temps de s’inquiéter à nouveau en prenant la route mais pour le moment ça irait.

« Toi aussi tu me manqueras mais ça passera très vite et je sais que j’aurais la meilleure des conclusions possibles en te retrouvant à la maison. De toute manière, je t’appelle dès que j’arriver chez les miens. » Elle jeta un dernier regard à l’horloge avant de reprendre la parole « Tu devrais te mettre en route sinon tu vas être en retard. Enfin moi ça ne me gêne pas mais je sais que c’est important que tu sois là-bas avec tes élèves. »

Elle se rhabilla vite fait pour accompagner son fiancé jusqu’à la porte d’entrée, ses bagages à la main. La jeune femme l’enlaça une fois de plus. Et alors même qu’ils étaient enlacés, elle ajouta doucement :

« Ne t’en fais pas non plus pour me présenter ta famille. Tout ira bien, comme tu le dis souvent. »

FICHE PAR CENTURY SEX