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Retrouvaille Inattendue

Jewel se rappelait avec exactitude du moment où elle avait appris la nouvelle.  Elle ne pourrait jamais oublier cet instant. Elle avait quitté la Maison Blanche à une heure très tardive. Sans attendre, elle avait filé retrouver son domicile. Lorsqu’elle était arrivée enfin, Maria, la nourrice qui s’occupait de son enfant depuis qu’elle était toute jeune, lui avait donné les dernières nouvelles concernant Amber. Jewel l’avait ensuite congédié en lui souhaitant une bonne nuit avant d’aller rejoindre la chambre de sa petite fille.  Sa jolie Amber était déjà en train de dormir en boule dans son lit. Elle s’était approché du lit et l’avait juste regardé avec tout l’amour qu’une mère peut avoir pour son enfant. Amber était une petite lumière dans sa vie. Elle éprouvait cependant de la peine pour elle, en sachant qu’elle grandirait sans père. Cela lui fit penser au père de sa petite fille… C’était toujours difficile d’y penser. Même si elle avait divorcé avant même qu’il ne découvre l’existence de leur enfant, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle aurait pu éviter qu’il disparaisse comme ça. Si elle était restée malgré tout avec lui, si elle avait fait des efforts, si elle lui avait parlé un peu plus tôt de ce qui la dérangeait… Aurait-elle pu changer quelque chose ? C’était le fameux syndrome du survivant qui la tiraillait dans ces moments quand elle contemplait sa petite fille et qu’elle reconnaissait dans ses traits son père et l’homme qu’elle avait aimé.

Elle caressait délicatement les cheveux de sa jeune fille, en s’émerveillant de la voir dormir avec tant de sérénité. C’était incroyable qu’elle puisse arriver à prendre soin de sa fille tout en continuant son travail. Chaque instant passé en sa compagnie ne faisait que renforcer son attachement pour sa fille. Elle regrettait juste de ne pas lui donner une figure paternelle. Son véritable père n’était plus quand à Connor, depuis qu’il avait quitté la Maison Blanche pour la Tour Yaxley, Amber était privé de son père de substitution. Alors qu’elle s’interrogeait sur cette question,  elle entendit son pager bipper contre sa peau. Un numéro inconnu s’afficha et une ride de contrariété apparut sur le visage de Jewel. Elle contempla un dernier instant sa petite Amber et quitta la chambre pour savoir qui l’avait appelé.  Son bureau n’était pas loin et un téléphone lui permettrait de savoir qui pouvait bien l’appeler à une telle heure. Ca ne pouvait pas être Declan qui était avec le Président et Cast était au Michigan avec son époux. Jewel composa le numéro et tomba sur une voix qu’elle n’avait pas entendue depuis qu’elle avait quitté la Louisiane, il y a quelques années. Ce que cette personne lui appris lui fit lâcher le téléphone des mains. Impossible !

Voilà pourquoi elle était de retour en Louisiane, à Bâton-Rouge. La ville avait changé ! C’était plus grand, plus imposant et terriblement non-sorcier. C’était étrange pour elle de découvrir une technologie exclusivement non-sorcier alors même que Washington était le reflet d’une fusion hybride. Ca n’empêchait pas Bâton-Rouge d’être impressionnante, cependant Jewel n’était pas venu faire du tourisme.  Declan n’avait pas été ravie quand elle lui avait dit qu’elle devait s’y rendre. Il trouvait que ce n’était guère le moment alors même qu’il y avait une crise entre les Partisans du Nouveau Monde et les Inquisiteurs. Mais Jewel n’était pas là pour la politique, c’était une affaire personnelle et elle avait bien l’intention de faire ce qu’elle estimait nécessaire. Bien sûr, elle avait quand même dû passer par des canaux officiels pour se rendre à Bâton-Rouge et plus précisément au Bastion, le bâtiment emblématique de la ville et le quartier général des Inquisiteurs.  Cela l’avait rendu folle de se dire qu’elle devait attendre qu’ils lui donnent l’autorisation de venir.  Jewel avait dû chercher dans ses réserves de patience. Enfin, elle était là maintenant. Comme toujours, il y avait une sécurité impressionnante mais pour Jewel ça n’avait rien de nouveau. C’était juste long et agaçant en cet instant précis.

On la guida vers l’infirmerie et il serait faux de dire qu’elle n’était pas un peu effrayée à l’idée de ce qu’elle pourrait voir. On ne lui avait pas donné beaucoup d’informations et elle avait dû empêcher son imagination de penser au pire. Quand enfin la porte fut poussée, elle le vit, allongé sur un de ces lits d’hôpitaux terriblement impersonnel. Dai Yong Chang, son ex-mari, supposé mort était bien vivant. Certes, il ne semblait pas avoir eu des années paisibles comme semblait le prouver les signes sur son corps. Ce n’était pas la première fois que Jewel voyait quelqu’un d’amoché dans une infirmerie. Après tout, elle avait était dans l’armée à un grade qui ne l’empêchait pas de mettre la main à la pâte et de voir ce qui peut arriver de pire sur le terrain. Cependant, ces hommes et ces femmes qui avaient été blessé ne lui était pas aussi proche et n’était pas le père de son enfant. Cela remettait les choses sur une toute autre dimension. Jewel n’avait pas pu se résoudre à y croire avant qu’elle ne franchisse cette porte et qu’elle le voit. Ce n’était plus impossible ou l’un de ces rêves complètement dingues. C’était la vérité et il était là devant ses yeux. Elle s’approcha avec une lenteur qu’elle-même ne pouvait comprendre. Il y avait des larmes dans ses yeux car malgré toutes ces années, elle avait toujours eu des sentiments pour lui et sa supposé mort l’avait perturbé pendant toutes ses années.

« Dios mío. » furent ses premières paroles, un réflexe espagnol qu’elle devait à sa propre mère. « Yong… Comment ?  Cariño, qu’est-ce qui t’es arrivé… »

Il y avait bien sûr tant de questions auxquelles elle n’avait pu avoir de réponse jusqu’à présent malgré le fait qu’elle ait beaucoup insisté. Cependant Jewel savait qu’elle ne pouvait poser toutes ses questions d’un coup. Il lui faudrait attendre. Elle était maintenant toute proche de son lit et elle prit délicatement la main de l’homme qui fut un jour son époux. C’était à la fois un soulagement de la savoir en vie et une certaine horreur d’imaginer ce qui pouvait avoir fait qu’il soit passé pour mort pendant toutes ses années. Cela avait été une peine immense d’apprendre que sa mort et sa résurrection soudaine était tout aussi soudaine que sa supposée mort. Dire qu’elle avait toujours dis à sa petite Amber que son père était tout simplement partie très loin quand la jeune enfant avait commencé à s’interroger sur le statut de Connor dans leur vie. En effet, il avait été comme un père pour sa fille. Mais Jewel ne voulait pas que celle-ci puisse croire qu’il l’était. Peut-être que les choses auraient été différente si elle avait décidé de vraiment s’impliquer avec Connor tout comme lui. Cependant les choses ne s’était pas passé ainsi et elle avait donc décidé d’inventer cette histoire de voyage lointain pour sa fille en attendant que celle-ci soit plus âgé pour comprendre la vérité.  Qui aurait pu croire que cette histoire était en partie véritable.

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Retrouvaille Inattendue

Jewel n’aurait jamais imaginé revenir à Bâton-Rouge pour découvrir que son ex-mari était toujours en vie. Parfois il y avait des choses qui arrivaient comme ça et qui venait chambouler votre quotidien que vous pensiez immuable. Comme ce fameux coup de fil tard le soir quand elle ne s’y attendait pas alors même qu’elle pensait à lui. C’était presque une histoire de fou quand on y pensait. Jewel avait gardé peu de contact avec les Inquisiteurs. Certes, il lui était déjà arrivé de venir en tant que représentante du soi-disant gouvernement des Etats-Unis mais  bien souvent elle avait préféré laisser Dorian s’y rendre. Après tout elle n’était que la conseillère adjointe du président. Elle pouvait passer autant de fois qu’il le souhaitait à la télé  pour le compte du Président mais dès qu’il s’agit d’une visite diplomatique en Louisiane, elle laissait cet « honneur » aux autres. Margaery l’accusait de ne pas affronter ses propres peurs et c’était en partie vrai. Elle avait peur quand elle venait ici de penser à son passé et d’être triste. Elle avait déjà une épée de Damoclès au-dessus de sa tête avec sa maladie. Personne ne savait mais elle devait penser principalement à sa fille : la lumière de son existence.

Et elle était là à nouveau et Yong y était aussi ! Il était vivant alors même que tous lui avait assuré qu’il avait péri après l’échec de l’attaque de Boston. Elle avait été triste, folle de rage et puis elle s’était résignée. Alors il est vrai que quand elle l’avait aperçu dans cette chambre, elle avait eu les larmes aux yeux parce que cela lui rappelait de nombreux souvenirs, tantôt heureux, tantôt triste. Jewel s’était approchée du lit de son ex-mari et avait pris sa main. Mais elle ne la garda pas longtemps car il se dégagea vite de cette sorte d’étreinte. Jewel ne s’en formalisa pas. Elle avait passé trop de temps à l’armée pour être atteinte par ce genre de réaction. De toute évidence, il ne voulait pas être touché, ce qui ne pouvait être que la conséquence de ce qu’il avait subi pendant ces années d’absence. Elle garda donc sa main pour elle. En le voyant, elle s’était exclamé et avait posé la question fatidique concernant ce qui avait bien pu se passer. Mais, comme pour la main il avait préférait éviter le sujet et avait plaisanté sur le fait d’être revenu du côté des vivants. Jewel aurait apprécié la plaisanterie dans un autre temps mais en sachant qu’elle serait bientôt celle qui rejoindrait le côté des morts, ce n’était pas vraiment ça. Quelle ironie !

« Je vois ça ! C’est une bonne chose… même si j’ignore toujours ce qui s’est passé. Je pourrais toujours embêter Camila avec cela. » Répondit Jewel avec un ton calme tout en essayant de mettre de côtés ses propres problèmes.

De toute évidence, Yong souhaitait principalement parler d’autre chose que de lui-même et si elle voulait connaître un peu le pourquoi du comment, elle allait devoir demander à quelqu’un d’autre. Cela ne la gênait pas particulièrement. Jewel pouvait comprendre que les expériences qu’il avait vécues n’avaient pas dû être une partie de plaisir. Rien que le simple fait qu’il soit à l’infirmerie témoignait du fait qu’il s’était passé des choses assez sordides. Il valait peut-être mieux qu’elle demande à quelqu’un d’autre avec une vision un peu aseptisée des événements, limite détaché. Il se redressa sur son lit d’hôpital, et  l’interrogea sur elle. Cela l’a mis un peu mal à l’aise parce qu’elle n’était pas certaine de ce qu’elle pouvait lui dire. Jewel n’était pas certaine que dire « Cariño, nous avons eu une fille, elle a cinq ans et elle ignore presque tout de toi » soit une bonne chose à dire. Ou bien lui dire par exemple « Oh fait toi tu es revenu mais moi je vais partir bientôt parce que je suis atteinte d’une maladie dégénérative. ». Non, elle devrait peut-être attendre un peu plus longtemps. La politicienne se dit que peut-être, elle se contenterait d’informations basiques qui ne seraient pas problématique à envisager avec quelqu’un qui revenait dans le « royaume des vivants » comme il le disait, lui-même.

« Je ne sais trop que te répondre. Je vis à Washington où je travaille pour le gouvernement des Etats-Unis. Lorsque je suis partie de Louisiane, je suis rentré chez mon père et j’ai repris un boulot dans la fondation créée par ma mère. De fil en aiguille, j’ai rencontré les bonnes personnes qui m’ont donné l’opportunité de faire autre chose. » Résuma grossièrement Jewel. « Je ne sais pas vraiment ce que je peux dire de plus. Cinq ans c’est long… »

Franchement, elle ne savait pas sur quel pied danser. Que pouvait-on faire raconter à une personne qui revenait de l’outre-tombe et qui se trouvait dans une infirmerie suite à on ne sait quoi ? Elle allait ouvrir la bouche quand elle entendit son téléphone vibrer dans sa poche. Elle retira l’outil et ne reconnut pas tout de suite le numéro. Jewel s’apprêta à repousser l’appel quand un doute l’a pris et elle s’excusa vite auprès de Yong avant de se mettre un peu plus loin et répondre à l’appel. Maria était au bout du fil, un peu surexcité comme si quelque chose de vraiment très grave était arrivé. En quelques phrases, Jewel finit par apprendre que sa petite fille s’était simplement blessé dans la cours de récréation et avait une petite blessure sur le genou. Jewel sentait que sa fille avait besoin d’être rassuré. Elle avait complètement oublié qu’elle était dans la même pièce que celle du père de son enfant. Ses responsabilités de mère avaient pris le dessus sur tout autre chose qui pouvait avoir lieu. Amber au téléphone avait une voix triste et la réclamait à grandes larmes.

« Angelita, ne t’inquiète pas. Maman va vite rentrer. Ce n’est qu’un petit bobo… » Elle s’interrompit pour écouter la réponse de son petit ange avant de reprendre la voix. « Ne t’inquiète pas je reviens très vite. C’est une promesse ! Oui… Tout à fait ma chérie. Je t’aime. Tu veux bien donner le téléphone à Maria ? »

Elle reprit le contact avec la nourrice et lui donna quelques instructions à voix basse, puis elle finit par raccrocher. C’est alors qu’elle se rappela qu’elle n’était pas toute seule dans la pièce. Elle aurait vraiment dû sortir mais elle avait été tellement préoccupée par ce qui aurait pu arriver à sa petite fille qu’elle avait préféré prendre l’appel tout de suite. Elle se rapprocha à nouveau de là où était assis Yong et se rassis sur sa propre chaise. Jewel se sentait un peu mal d’avoir répondu à l’appel alors même qu’elle aurait dû se concentrer sur son ex-mari.

« Je suis désolé… Il fallait vraiment que je prenne cet appel. » Dit-elle en s’excusant.

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Retrouvaille Inattendue

Jewel avait l’impression qu’il y avait pleins de non-dits qu’elle ne connaitrait pas encore. Ca la rendait folle mais elle n’en montrait rien. Ça lui rappelait en quelque sorte pourquoi elle était partie. Elle ne supportait pas toutes ses guerres intempestives entre les différentes factions et les secrets qu’ils gardaient les uns et les autres. C’était d’autant plus flagrant pour elle maintenant qu’elle se trouvait à la Maison Blanche. Elle voyait chaque jour le pays qui l’avait vu grandir devenir un peu plus fou chaque jour. Le gouvernement était pied et poing lié. Ils avaient beau avoir selon la constitution, les pouvoirs de représentants du peuple, ils n’étaient en fait qu’un gouvernement fantoche. C’était parfois difficile à admettre mais il fallait travailler en ayant peu de marge de manœuvre. Aucun des leaders des différentes factions ne voulaient vraiment écouter. Ils étaient chacun persuadé qu’ils avaient raison et que les autres avaient tort. Ça n’avançait jamais et chaque jour on finissait par découvrir une de leurs magouilles secrètes. Il apparaissait évident que Yong en avait fait les frais. Elle avait décidé de ne pas le pousser à lui révéler les choses parce que ça ne servirait à rien. Il faudrait aller chercher les informations ailleurs.

C’est pourquoi elle s’était laissé prendre à ses questions et qu’elle avait tourné la conversation vers elle. Jewel avait raconté très brièvement ce qu’avait été sa vie après sa « disparition » en évitant bien entendu les sujets fâcheux comme : Connor, sa maladie, sa fille ou son implication personnelle à démontrer que les différentes factions étaient le cancer de leur pays. Yong se mit à sourire alors qu’il l’écoutait et son sourire rappela à Jewel pourquoi elle était tombée amoureuse de lui plusieurs années auparavant. Son père n’avait pas été particulièrement ravi mais elle l’avait déçu dès qu’elle avait choisi de rejoindre l’armée  plutôt que d’intégrer un grand cabinet d’avocat. La suite n’avait été qu’une suite de déception pour son père. Il avait juste décidé à être plus chaleureux quand elle avait rejoint la course chez les Démocrates pour soutenir Barry Marshall. Son père était si conservateur et même s’il préférait soutenir les Républicains, il avait été ravi de la voir faire de la politique plutôt que de travailler pour l’armée. Jewel avait choisi la politique pour faire quelque chose d’utile dans sa vie. Elle voulait faire le bien et améliorer les choses dans son pays. Yong murmure un « c’est bien » et l’interrogea sur le fait que ça lui plaise ou non.

« L’armée c’était une grande chance dans ma vie mais clairement je n’aurais jamais pu en faire mon métier jusqu’à la fin. Ce métier est intéressant, il me donne des défis chaque jour et peut-être d’améliorer un peu les choses pour mon pays. Ce n’est pas si différent de ce que je pourrais faire dans l’armée mais avec un peu plus de diplomatie. » Répondit Jewel. « Mais… »

Elle fut interrompue dans son explication par la sonnerie du téléphone et le numéro l’avait convaincu d’y répondre. La chose la plus intelligente aurait été de quitter la pièce mais elle pensait ne pas en avoir pour longtemps et c’était juste un peu éloigné. Amber s’était blessé à l’école. Une petite blessure mais l’enfant avait eu besoin du réconfort de sa mère. Amber était une enfant curieuse, espiègle et toujours en mouvement. Ce n’était pas toujours simple d’élever une enfant quand on était une mère célibataire. Même si elle recevait de l’aide de la nourrice qu’elle avait embauché et de Connor parfois, elle voulait vraiment prendre une part active dans l’éducation de sa fille. Avec son travail, ce n’était pas toujours simple mais pour le moment ça irait. De plus elle gardait un œil sur les jumeaux, son frère et sa sœur, qui bien qu’enfin majeur, ils avaient toujours besoin d’un peu d’aide.

Une fois qu’elle avait rassuré sa fille, elle donna quelques instructions à la nourrice et termina l’appel. Elle ne s’était pas du tout rendu compte que en restant dans la pièce elle avait fini par dévoiler un de ces sujets qu’elle aurait préféré abordé avec Yong bien plus tard, lorsqu’il serait loin de l’infirmerie. Sa petite gaffe, elle allait devoir l’assumer parce qu’elle ne pourrait pas garder longtemps sa fille loin de son véritable père. Amber l’interrogeait de plus en plus sur son fameux père partie en voyage loin pour une durée indéterminée. C‘était forcé qu’elle s’interroge. A l’école, elle voyait ses camarades rentrer à la maison où les attendait au moins deux parents, alors qu’elle-même n’en avait qu’un. De plus, elle devait aussi la vérité à Yong. Pourvu qu’il ne s’interroge pas sur la raison pour laquelle elle avait gardé ça pour elle. Jewel se savait déjà enceinte quand ils avaient divorcés. Elle-même n’avait pas de raison particulièrement bonne. Elle s’excusa en revenant vers lui et pria un instant pour qu’il ne soit pas intéressé par son coup de fil mais c’était croire un peu trop en la chance que d’avoir une telle espérance. Elle soupira et décida qu’il fallait qu’elle cesse de reculer l’échéance. Tant pis pour la subtilité.

« Oui je suis mère d’une petite fille. Elle a cinq ans. »

Oui sa merveilleuse enfant avait juste cinq petites années. Jewel espérait qu’elle pourrait encore profiter de plus longues années avec elle. Pour le moment sa maladie était stabilisée mais on ne savait jamais quand ça allait se développer à nouveau et même en gardant un œil constant, on pouvait manquer un détail et ça serait vite fini. Elle ne voulait pas penser à ça. La politicienne espéra que Yong comprendrait l’allusion à l’âge de leur enfant mais ça n’était pas super probant jusqu’à présent. Elle se traita d’idiote mentalement parce qu’il était évident que c’était vraiment stupide de penser qu’il allait comprendre immédiatement le lien ainsi. Jewel se décida alors à reprendre la parole pour essayer de lui faire comprendre cette vérité caché depuis un moment. Peu de gens savaient vraiment qui était le père de l’enfant. De toute manière, elle était autant aimée que haï dans les médias. C’était aussi pour cette raison qu’on l’utilisait souvent à la Maison Blanche pour servir de porte-parole. Cette relation un peu spéciale avec les médias lui permettait d’attirer l’attention sur elle et donc sur les idées ou les discours qu’elle pouvait prononcer.

« Elle s’appelle Amber Camila De Silva-Chang. » Finit par dire Jewel.

S’il ne comprenait pas comme ça alors elle ne pourrait pas faire mieux. Dire que cette conversation la mettait mal à l’aise était un euphémisme. Elle aurait préféré qu’il l’apprenne autrement mais c’était mieux ainsi.

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Retrouvaille Inattendue

Pourquoi Jewel avait-elle caché l’existence d’Amber à Yong alors même qu’ils étaient encore ensemble ? Elle-même ne le savait pas vraiment. Peut-être que c’était la peur ou bien autre chose mais ce qui était sûr c’est qu’elle avait gardé l’information pour elle quand un elle avait vu le test de grossesse lui montrer deux barres. Bien sûr, elle avait appelé Margaery tout de suite pour la prévenir et cette dernière avait été ravie pour elle. Seulement avoir un enfant c’était une réalité à laquelle Jewel avait seulement aspiré sans jamais y être arrivé avant ce jour-là. La jeune femme avait caché l’information alors même que Yong et elle étaient en instance de divorce. Cette séparation était complètement folle et irréfléchie. C’était encore dû  à sa foutu impulsivité d’adolescente. En tout cas ce n’était certainement pas parce qu’elle n’était plus amoureuse de celui qui deviendrait son futur ex-mari. Il n’y avait pas de véritable explication concrète à avancer. Puis quelques mois après Jewel avait sentie qu’elle n’aurait jamais dû prendre cette décision. Pourquoi n’en auraient-ils pas parlé davantage ou je ne sais quoi… Mais ça avait été trop tard parce que c’est à ce moment qu’elle avait appris qu’il était disparu en mission.

Lorsqu’elle contemplait le visage de sa fille, elle pouvait retrouver un peu de son père en elle. C’est pourquoi elle avait tenu à ce que leur enfant porte le nom de ses deux parents malgré qu’ils soient divorcés et qu’il était à ce moment-là présumé mot. Ca n’avait pas été simple mais Jewel venait d’une famille plutôt riche et son travail pour le gouvernement lui apportait assez de fond pour engager un avocat capable de réaliser cette prouesse pour elle. La politicienne c’était aussi juré de toujours faire vivre la mémoire de son père dans la jeune fille. Certes, elle lui avait menti en lui donnant la mauvaise raison du fait qu’il ne faisait pas partie de leur vie. Cependant, elle avait à cœur les intérêts de sa jeune enfant qu’elle ne sentait pas prête à vivre une expérience traumatique si jeune. Elle pourrait toujours lui révéler la vérité plus tard. Ce n’est pas comme si Amber n’avait pas connu de figure parentale masculine… Après tout Conor avait tenu ce rôle jusqu’à ce qu’il décide sur un coup de tête de partir chez les Partisans. Maintenant, le mensonge inventé par Jewel se trouvait en partie vrai, depuis que Yong avait refait surface parmi les vivants. Quelle ironie…

Ainsi était arrivé le moment de lui révéler la vérité quand elle avait fait la gaffe de ne pas être suffisamment prudente pour la lui cacher. Jewel n’était pas du genre à se voiler la face et avait préféré tout avouer. Sauf que ça n’avait pas été si facile que cela. La date de naissance ça ne semblait pas vraiment marcher comme truc. Ce genre de truc ça n’arrivait que dans les films. Il fallait vraiment qu’elle arrête de regarder toutes ses comédies romantiques. Ça l’horripilait quand dans les films traitant de la politique, les actions étaient complètements improbables, voir terriblement clichées. Pourquoi ce n’était pas pareil avec les comédies musicales ?! Elle avait l’impression que Yong se renfermait dans ses pensées et ce n’était pas le genre de réflexion qui vous fait comprendre que vous êtes père. Si ça avait été le cas, il y aurait eu un autre type de réaction : de la joie ou de la colère… mais pas cette impression de renfermement. C’est ainsi qu’elle avait décidé de lâcher le nom de sa fille dans l’espoir que ça soit plus compréhensible. C’était son dernier joker parce qu’après elle n’était pas sûr de trouver mieux… peut-être une photo mais est-ce que c’était plus simple ? Pas certain.

Il répéta le nom de famille de leur fille, avec un air un peu hébété. Jewel eut l’espoir que cette fois-ci c’était la bonne. Il avait compris ! Enfin, cet espoir dura qu’un instant jusqu’à ce qu’il bredouille qu’il ne comprenait pas. Jewel allait reprendre la parole quand elle le vit prononcer des paroles qui semblaient démontrer qu’il avait vraiment compris mais que c’était le processus d’acceptation de l’idée qui faisait encore son chemin. Elle hocha la tête comme si ça pouvait ajouter du poids à ses paroles. Certes, il semblait toujours perdu face à cette révélation. Elle allait répondre à sa demande d’explication et tenter de le calmer quand une infirmière déboula dans la pièce probablement alerté par les machines qui mesuraient son rythme cardiaque et qui indiquait bien que cette nouvelle ne le laissait pas de marbre.  Yong rassura l’infirmière qui se tourna malgré tout vers la jolie latino pour voir ce que cette dernière en pensait. Jewel lui indiqua d’un signe de tête qu’il n’y avait rien de grave.

L’infirmière fini par quitter la pièce et Jewel se retrouva une nouvelle fois seul avec son ex-mari à qui elle devait des explications qui risquaient fort de ne pas être très simples ni très claires. Elle-même ne savait pas vraiment pourquoi elle lui avait caché ça quand ils étaient encore ensemble. Cela était juste arrivé. Cependant, elle n’était pas certaine qu’il se contenterait de cette explication. Yong avait le visage tourné vers elle, en attente de ses réponses face à cette inattendue révélation qui arrivait en retard, de près de cinq ans. Jewel essaya de trouver une bonne manière de dire cela mais elle pensait qu’aucune ne serait véritablement bien diplomatie. Dire que la diplomatie c’était son rayon, d’habitude. On louait partout sa capacité son habilité à résoudre les conflits et à engager la discussion. Le problème ‘est que ce genre de chose ne marche pas très bien quand on avoue à son ex-mari qu’on lui à cacher sa grossesse pour des superstitions et des raisons folles de femme enceinte en instance de divorce. Elle inspira et prit la parole quand même :

« Amber est notre fille. J’ai découvert que j’étais enceinte d’elle, alors même que nous avions décidé de divorcer. Je ne sais pas pourquoi j’ai gardé cela pour moi. J’avais peur et je n’avais personne à qui expliquer tout ce que je ressentais. Puis le divorce a été prononcé et quand j’ai voulu tout te révéler… tu n’étais plus là. » Avoua Jewel.

C’était un résumé grossier de la montagne de sentiments qu’elle avait ressenti durant cette période qui n’avait pas été facile. Elle se souvient que quand elle avait tenu sa petite angelita dans ses bras après l’accouchement, elle n’avait pas pu s’empêcher de se sentir à la fois heureuse et triste en même temps. Les pleurs étaient un mélange de tout cela. Le personnel hospitalier autour d’elle et sa famille n’avaient pas compris mais comment aurait-il pu. Sa fille était venue au monde sans père. Ce n’était pas la seule enfant, certes mais, elle avait perdu son père dans cette guerre civile qui gangrenait les Etats-Unis et que Jewel arborait. Après cela il avait fallu faire le deuil de Yong en même temps qu’essayer d’être une bonne mère pour sa fille. C’est aussi à cette période qu’on lui avait proposé de changer de carrière et de s’impliquer dans la politique de son pays. Toutes ces choses étaient arrivées si vite, brusquement et soudainement. Ça avait parfois été trop pour la jeune femme. L’annonce de sa maladie n’avait pas arrangé les choses, loin de là.

« Si tu savais, elle est absolument magnifique. Elle a tes yeux. C’est une enfant curieuse, énergique et absolument adorable. Je suis sa mère alors il est évident qu’elle m’apparait comme l’être le plus parfait qu’il soit. Je dois avoir un cliché quelque part sur mon téléphone. » Ajouta Jewel précipitamment comme si le flot de paroles pouvaient influencer Yong pour qu’il voit que leur fille était une enfant merveilleuse. Elle fouilla dans son sac, en sortit le téléphone et trouva un cliché, qu’elle montra à son ex-époux. « Regarde c’est elle ! »

On pouvait voir Amber jouer avec un petit camion, dans sa chambre. Elle souriait à l’objet en montrant son jouet.  Jewel se souvient de cette journée. C’était un cliché vieux d’un an mais elle aimait vraiment cette photo. Ça avait été une journée d’été, un jour après le grand gala de bienfaisance que la femme du président avait animé. Tous les conseillers du président et le président lui-même, c’étaient rendu à ce gala. Le lendemain avait été un jour de congé pour certains dont Jewel faisait partie. Elle avait passé l’après-midi à jouer avec sa fille. Dans le coin de la photo on pouvait voir les chaussures d’un homme. Jewel fronça les sourcils mais elle n’arrivait pas à ce souvenir si c’était Connor ou son père qui était là. Cela n’avait pas d’importance. Ce qui comptait sur cette photographie c’était sa fille.

« Je lui ai toujours parlé de toi… même si elle ne savait pas que tu étais mo… enfin loin. Elle savait qui était son père. Je ne voulais pas lui cacher cela. » Conclue Jewel.

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Retrouvaille Inattendue

Jewel se demanda si ce n’était pas trop d’information en une seule journée. Ca n’aurait pas vraiment du se passer ainsi mais, elle s’était laissé emporter par son instinct de mère et la fierté qu’elle avait lorsqu’il était question de sa petite fille. Cependant, elle avait oublié que le père de son enfant venait tout juste de revenir du monde des morts où il était censé se trouver et qu’au vu de son séjour à l’infirmerie, le lieu où il se trouvait ne devait pas être un endroit bienveillant où l’on prend soin de vous.  Son enthousiasme était un peu trop important dès qu’il était question d’elle. Jewel aurait dû être plus calme et se rappeler que Yong revenait de loin et qu’il n’était peut-être pas encore prêt pour toutes ses révélations, photos et anecdotes. La belle latino s’en rendit compte quand elle vit son ex-époux repousser vivement le téléphone et fermer les yeux se plongeant dans un monde qui n’était qu’à lui. Il fallait vraiment qu’elle en sache davantage mais inutile de presser Yong davantage à ce sujet.  Une conversation avec Camila s’imposait. Elle resta silencieuse contemplant son ex-mari en espérant trouver des réponses à ses questions.

Après un petit instant, l’homme finit par rouvrir les yeux et lui reprit le téléphone des mains. Jewel n’émit aucune protestation et ne dis rien pendant tout ce temps. Elle n’osait pas dire quelque chose qui le ferait agir à nouveau de cette étrange manière. Parfois le silence est d’or et il vaut mieux le respecter.  Yong s’excusa pour son comportement mais, elle ne trouva rien à dire. Comment réagir quand quelqu’un s’excuse de voir des choses dont vous ignorez tout ? Jewel était une personne plutôt posé et diplomate. Elle sentait quand il fallait intervenir ou non. C’est ce qui faisait d’elle une excellente politicienne. Certes, on l’aurait très bien vu comme porte-parole de la Maison-Blanche mais, elle avait d’autres ambitions. En effet, il faut être patient, car on monte les échelons très lentement en politique. Notamment, dans ce pays où la politique avait beaucoup moins de pouvoir qu’autrefois tant les factions étaient devenues puissantes. Les Etats-Unis, à bien des égards, s’étaient quatre pays dans un seul avec aucun gouvernement pour diriger les quatre. Elle se détourna de ses questions quand Yong lui dit qu’il trouvait leur fille très belle et qu’elle ressemblait à sa mère.

« Je peux trouver un moyen de te faire parvenir d’autres photos si c’est ce que tu souhaites. J’ai quelques vidéos et ça ne devait pas être plus difficile à te faire parvenir. » Répondit Jewel en reprenant son téléphone.

Jewel avait envie que sa fille et le père de son enfant puisse être proche dans l’avenir. Elle-même avait toujours été proche de sa famille. Certes, sa mère était morte quand elle était encore très jeune et cela lui avait toujours pesé mais, le souvenir de la femme admirable qu’elle était et de la mère aimante, qu’elle avait été pour elle, restait dans ses pensées. Elle voulait qu’Amber grandisse en connaissant les siens. Une famille unie et aimante c’est important pour un bon développement. Tant de jeunes se retrouvaient perdus parce qu’ils ne comprenaient pas quelles étaient leurs racines. Elle ne voulait pas cela pour son enfant. Ça avait déjà été assez difficile pour la petite de ne jamais voir son père. Yong lui demanda si elle était d’accord pour qu’ils se rencontrent. Elle était certaine qu’Amber réagirait positivement. La petite avait déjà été très déçue de découvrir que Connor n’était pas son père alors savoir que son véritable père viendrait un jour, apporterait un peu de joie à sa fille. Mais, quand ? Il semblait que Yong avait de nombreux soucis et qu’il n’était pas encore prêt à se retrouver avec une enfant.

« Bien sûr. Ce serait avec plaisir ! Nous en rediscuterons quand tu iras mieux… En attendant peut-être qu’un simple coup de fil pourrait être une bonne chose… » Commença Jewel mais, elle s’arrêta de parler, car elle avait l’impression de trop s’avancer.

Amber était très avancée pour son âge. C’était une enfant curieuse de tout mais, elle était une petite fille qui ne restait jamais en place. Avec les soucis de Yong, cela pourrait être une catastrophe. Un coup de fil serait certainement une bonne chose. Un entre deux. Ça ne serait pas pour tout de suite quand même. Elle voulait laisser l’idée à Yong d’y penser. Cet enfant, elle l’avait eu sans lui pendant si longtemps. Lorsqu’ils étaient encore ensemble, ils en avaient parlé comme d’une chose qu’ils aimeraient avoir dans l’avenir. Les choses s’étaient un peu précipitées et ils n’avaient pas pu en parler. Ensuite, il avait été porté disparu et était passé si longtemps pour mort, qu’elle n’avait jamais eu à faire le geste de lui annoncer sa grossesse. Yong l’interrogea sur la manière dont elle avait pu expliquer son absence à sa curieuse de fille. Ce n’était pas bien compliqué et elle ne mit pas longtemps avant de lui répondre :

« Je ne lui ai jamais dit que tu étais mort. Pour elle, tu es juste parti très loin dans un endroit où les moyens de communication n’étaient pas disponibles. Elle a vu ton visage. Je ne lui ai rien caché. Je veux que ma… notre fille connaisse les siens.  Tout le monde s’est prêté au jeu. Bien sûr, elle a beaucoup de question. J’essaie de lui donner ce dont elle a besoin, selon la situation. »

Con père avait été contre son idée dès le début. Il pensait que c’était complètement stupide, car quand Amber serait plus grande, elle voudrait forcément rencontrer son père au loin et comment réagirait-elle quand elle découvrirait qu’il était mort. Le destin se jouait bien d’eux, car sur le moment Jewel s’était dit qu’elle trouverait une solution. La solution s’était présentée d’elle-même en faisant revenir Yong du royaume des morts. Il n’était même jamais été mort. C’était autre chose qu’elle découvrirait plus tard. En tout cas, Amber ne serait pas surprise de voir son père, un jour, venir la voir. Il faudrait juste que lui-même se prenne au jeu, du voyage très loin. Elle pensait à la manière d’annoncer la nouvelle à sa fille quand Yong reprit la parole. Une question complexe qui la rendit un peu songeuse. Comment expliquer ce qui s’était passé pendant cinq ans. Elle n’était pas certaine qu’il ait un moyen facile d’expliquer cela.

« Je n’ai personne dans ma vie même si la presse me prête plus d’un amant. J’ai bien connu quelqu’un pendant quelques temps mais, il n’est pas resté. Il fut quelqu’un de bien pour Amber autant que pour moi mais, il a des ambitions dans la vie qui le tiendront forcément éloigné de nous. Notre fille sait qu’il n’est pas son père mais, il a agi plus d’une fois comme tel. Il nous est cher. » Dit Jewel. Il était inutile de cacher qu’elle n’avait pas passé ces cinq ans à le pleurer.

Connor fut une bonne chance dans sa vie. Il avait été un amant et un ami ainsi que presque un père pour sa fille. Cependant, il était vrai que ses choix le tiendraient forcément éloigné d’elle. Il avait voulu rejoindre les Partisans du Nouveau Monde. Elle pouvait le comprendre mais, cela le mettait bien loin de Washington. Jewel n’était pas certaine qu’une relation à distance puisse marcher. Il valait mieux se séparer et rester bons amis. Ils étaient adultes et pouvaient garder de bonnes relations. Ce qui était amusant c’est qu’aucun journal n’avait imaginé qu’il puisse se passer quoi que ce soit entre eux alors même qu’il lui prêtait des relations avec des hommes qu’elle ne fréquentait que dans le cadre de son travail. Il y en avait même certain qu’elle n’imaginait jamais pouvoir supporter plus que dans ce cadre-là, d’ailleurs. Son ex-époux fini par lui poser la question ultime en lui demandant si sa famille à lui, connaissait l’existence de leur fille.

« Yong… Tout le monde connait son existence. J’ai bien sûr tenu ta famille au courant. Je n’allais pas les empêcher de connaitre leur petite-fille. Même ici, certaines de nos amis communs le savent. Je lui ai même donné le nom de l’autre femme de ta vie. Ce n’est pas pour rien. » Dit Jewel avec une pointe d’humour destiné à alléger l’atmosphère.

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Retrouvaille Inattendue

Jewel était ravie de voir que Yong ne rejetais pas l’idée de sa paternité. Cela aurait été terriblement difficile pour Amber. Déjà que de savoir que Connor n’était pas son père avait été difficile à envisager par l’enfant. C’était vraiment une situation surréaliste que celle-ci. Son annonce arrivait cinq ans trop tard alors qu’ils étaient divorcés et qu’ils n’avaient eu aucune nouvelle l’un de l’autre. C’était certes une bonne nouvelle qui pouvait accorder un peu de baume au cœur. Cependant, il y avait beaucoup de non-dits et de choses dont il leur faudrait parler quand Yong serait bien mieux. Cependant, nul ne savait quand ça irait mieux. Jewel avait eu une suffisamment grande expérience de l’armée pour savoir que certaines personnes ne se remettent jamais véritablement de leur blessure. Les plaies physiques guérissaient plus facilement c’était certain mais, celles de l’âme étaient plus difficiles à guérir. Peut-être même que Yong ne serait jamais mieux. Elle espérait qu’il le serait suffisamment pour se retrouver avec sa fille. Jewel était une mère avant tout et sa fille prenait une place importante dans sa vie. Elle n’avait que ça maintenant : sa fille et son travail. C’était les deux choses qui l’importaient le plus dans ce monde. Il n’y avait rien d’autre. Certes, la jeune femme ne serait pas contre une vie de couple stable mais, il semblait parfois que c’était trop demander.

Elle lui avait proposé de lui fournir des photos pour qu’il puisse s’habituer petit à petit à voir leur fille sur image avant de la voir en vrai ou d’entendre sa voix. Elle en avait des centaines de photos partout. Sa petite Angelita, son ange, sa fille. Tous ses qualificatifs étaient importants à ses yeux. Jewel ne regrettait rien. Certes, son travail, parfois, l’empêchait de se consacrer autant qu’elle ne le voulait à sa fille. Il y avait bien sa famille ou celle de Yong pour s’en charger mais, c’était elle voulait être la personne qui s’en chargeait principalement. Les affaires de la Maison Blanche ne devaient pas se mettre entre eux deux. C’était parfois bien plus difficile qu’il n’y paraissait. Surtout en cette période où toutes les factions faisaient des stupidités. Seul les Indépendants restaient assez calmes. Les autres groupes adoraient se tirer dans les pattes et tenter de prendre le contrôle. Elle avait vu cela à l’échelle du Nouveau Mexique alors sur une surface de la taille de leur pays, c’était carrément une folie. De plus, impossible de faire entendre raison à l’un ou à l’autre, tellement ils étaient persuadés d’avoir raison. Par leurs folies et leurs agissements, ces personnes empêchaient des familles comme elle de se consacrer à d’autres priorités que celle d’empêcher une guerre civile de tourner en une véritable boucherie.

Enfin, il était déjà rassurant de voir qu’au milieu de la tourmente, Yong restait quand même fidèle à lui-même malgré les épreuves qu’il avait dus traverser. Il souhaitait en quelque sorte prendre une place dans la vie de leur fille. Jewel avait suggéré un coup de fil pour commencer, avant de faire les présentations bien réelles. Amber aimait beaucoup parler au téléphone. C’était presque un jeu pour elle. Cela serait donc très facile à organiser. Il faudrait peut-être même calmer l’enfant pour qu’elle ne soit pas trop excitée. Il faut dire qu’elle parlait bien trop souvent de son père au loin. Probablement pour compenser l’absence. Jewel s’était bien souvent demander si elle jouait bien son rôle de mère en lui mentant ainsi. Dire que la vie avait réglé le problème d’elle-même. Quelle ironie du destin quand même ! Elle avait du mal à se dire que c’était réel quand même. La jolie latino continuait à essayer de faire une conversation normale alors que toute cette situation avait l’air totalement irréel. Yong avait dérivé la conversation vers une possible existence masculine dans la vie de sa fille et elle avait préféré encore une fois être totalement transparente. Connor lui manquait. C’était incroyable de penser qu’elle avait des sentiments pour deux hommes dans sa vie qui n’étaient pas ses amants… ou plutôt qui ne l’étaient plus.

« Il s’occupe bien d’Amber. Parfois il nous rend visite. Je ne voulais pas qu’il remplace son véritable père mais, Amber l’aime beaucoup. Elle t’en parlera peut-être elle-même. C’est une enfant assez précoce. Elle parle beaucoup. » Ajouta Jewel, à propos de Connor. Elle ne savait pas trop pourquoi mais, cela lui semblait important à mentionner.

Ils avaient ensuite parlé de ses parents à lui. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle leur parle de l’enfant. Jamais, elle n’aurait pu leur cacher l’existence d’Amber. D’une part, parce qu’elle voulait que son enfant grandisse entouré des siens et de leur amour et d’autre part, un décès est toujours plus simple à vivre quand on sait qu’on a une famille avec soi. Les parents de Yong avaient appréciés le geste et même s’ils n’avaient pas vraiment été ravis qu’elle est divorcée de leur fils, ils avaient préféré taire leurs reproches. Jewel aurait été bien en peine de devoir leur expliquer les raisons. Elle-même ne les connaissait pas trop bien et c’était un chapitre de sa vie qui avait été tourné. Il fallait simplement vivre avec. Yong la remercia en ajoutant qu’elle leur avait sauvé la vie. Jewel n’était pas certaine de mériter pareil reconnaissance. Il n’y avait pas eu simplement sa présence ou celle de sa fille pour veiller sur les parents de son ex-mari. Elle savait de source sûre que Camila s’était assuré que tout allait bien pour eux. La meilleure amie de Yong avait toujours fait les choses en entier dès qu’il s’agissait de Yong. Cela faisait chaud au cœur de voir que de telles amitiés existaient de par le monde. C’était rassurant et cela rendait foi en l’humanité.

« Je ne suis pas la seule que tu dois remercier. En vérité je n’ai fait que leur présenter leur petite-fille. Nous vivions bien trop loin pour que je puisse toujours m’enquérir de leur santé alors c’est Camila qui a du s’en charger. Elle ne les aurait pas laissés seul. Amber aime beaucoup ses grands-parents. » Répondit Jewel.

Il prononça le nom de leur fille et approuva le choix. Elle était contente. Il faut dire qu’elle n’avait pas vraiment pu lui demander son avis. Elle avait voulu perpétuer la tradition familiale des De Silva en lui choisissant un nom de pierre précieuse. Amber était celui qui lui avait le plus plu, même si elle avait hésité un instant avec Crystal. Son père n’avait pas aimé. Jasper non plus. Donc Amber avait remporté la partie. Il avait été bien sûr important d’ajouter quelque chose qui aurait pu plaire à son ex-mari qui était à ce moment là encore considéré comme disparu. Le nom s’était imposé de lui-même. Camila était sa meilleure amie, elle avait été son témoin et avait toujours eu une place importante dans sa vie alors Jewel avait pris le parti d’accoler son nom à celui d’Amber. Son père trouvait que cela dénaturait le nom familial et la tradition mais, Jewel avait tenu bon. Elle avait toujours fait ses propres choix sans laisser quiconque décider pour elle. Le plus difficile avait été d’accoler le nom de famille de son ex-mari à l’enfant alors même qu’il n’était pas là pour la reconnaître. La politicienne n’était pas fière d’elle mais, elle avait acheté les bonnes personnes pour accomplir ce petit miracle.

Yong plongea ses yeux dans les siens et un instant Jewel eut l’impression de se retrouver cinq ans auparavant quand tout était différent. Un sourire s’était dessiné sur les lèvres de son ex-mari et elle resta figée comme suspendu dans le temps. C’était un drôle de sentiment. Quelque chose qui vous réchauffe le cœur sans que vous sachiez comment. Il lui dit alors qu’il était content qu’elle soit venue, son surnom accolé à la fin de sa phrase. Jewel sentit son cœur battre fort comme lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois alors qu’elle était en permission. Elle avait laissé tomber le Texas et son aridité pour se rendre à Bâton-Rouge, la cité des Inquisiteurs et un joyau de la technologie. C’est au cours de sa première journée dans la ville qu’elle avait fait la rencontre de Yong. Leurs regards s’étaient accrochés comme maintenant et il avait souri. Elle bougea la tête de droite à gauche pour faire fuir le souvenir. C’était difficile…

« Yong… Je… »

Jewel n’eut pas le temps de dire ce qu’elle avait sur le cœur quand son portable sonna à nouveau. Pensant qu’il pouvait s’agir à nouveau de la nourrice, elle décrocha sans vérifier qui pouvait l’appeler. Elle s’excusa d’un geste à Yong mais, ce ne fut pas la voix de Maria au téléphone mais, celui du secrétaire de la Maison Blanche qui semblait vouloir s’arracher les cheveux. Il y avait une urgence et on avait besoin d’elle, le plus vite possible à ses fonctions. Elle regarda Yong et envisagea de négocier mais, à quoi bon… Il valait mieux le laisser maintenant. Il y avait des choses qui avaient été dites et d’autres qui s’étaient imposées d’elles-mêmes. Les souvenirs menaçaient de trop s’imposer. Il lui fallait une pause tout comme lui. Ce n’est pas comme s’ils ne se parleraient plus. Elle avait un travail et devait le faire. Elle s’entretient encore quelques instants avec Declan semblait vouloir se jeter de la fenêtre de son bureau et lui promit qu’elle trouverait une solution. Jewel raccrocha le téléphone et se retourna vers Yong, avant de reprendre la parole.

« Je suis désolé ! On me demande à Washington. Je dois y aller. » S’excusa-t-elle. « Je reprendrais contact avec toi dès que je le peux. » Elle s’approcha de Yong et voulu prendre sa main mais, retient son geste en se rappelant sa réaction au début. Elle garda sa main pour elle. « Prends soin de toi. J’espère que lorsque je te reverrais tu ne seras plus dans cette infirmerie. Re-bienvenue parmi les tiens. »

Elle lui jeta un dernier regard plein de tendresse avant de se retourner et de quitter la pièce pour tenter de prendre un avion le plus rapidement possible.