Vêtu d’une blouse de médecin, et d’une paire de lunette qui lui donnait un air d'intello, Cyrius s’avançait d’un pas décidé à travers le couloir de l’hôpital, en direction de la banque d’accueil. Agissant comme n’importe quel étudiant en médecine, il passa derrière le comptoir, tout en faisant mine de s’intéresser au tableau d’affichage. Il pouvait sentir le regard intrigué de la standardiste qui se demandait probablement si elle l’avait déjà vu ou non. S’armant de son plus beau sourire, il se dirigea vers elle le plus naturellement du monde.

- Bonjour, permettez-moi de me présenter Joshua Martinez, je suis interne et je travaille sous la houlette du Dr Smith

- Le Dr Smith ? Répéta la femme qui sembla interloquée. Mais il est en arrêt maladie

- Je sais bien hélas, répondit-il d’un air navré sans se laisser démonter le moins du monde pour cette nouvelle inattendue. Je peux vous avouer, mais cela reste entre nous, que je me fais beaucoup de soucis pour lui

- Ah bon ? Vraiment ? C’est si grave que ça ?

Le journaliste hocha la tête avec une affliction évidente, comme s’il se sentait réellement touché par cette nouvelle.

- Malheureusement, pour moi s'est arrivé avant qu'il n'ait pu me donner d’identifiant pour que je puisse me connecter sur le serveur de l’hôpital, et je ne suis pas prêt d'en avoir un. Evidemment, je pourrais lui téléphoner pour lui faire part de ce désagrément mais, je ne m'en sens vraiment pas le coeur. C’est si peu de chose face à ce qu’il doit affronter, j’ai vraiment pas envie de l’ennuyer avec ça.

- Vous êtes trop gentil, mais du coup, comment faites-vous pour vos dossiers ?

- Et bien c’est assez embêtant, je dois bien le reconnaitre. J’embête continuellement mes collègues pour savoir si je peux utiliser les leurs mais certains ne sont pas toujours d’accord

- Non, il y a vraiment des gens qui ont refusé de vous rendre ce service ? S’exclama-t-elle abasourdit

Une fois encore, affichant une mine désolée, Cyrius approuva les dires de la standardiste

- Vous en avez besoin là ? Parce que si vous voulez, je vais aller m'arranger pour que l’on vous en crée un, cette situation ne peux plus durer, vous ne pouvez pas rester comme ça, mais en attendant vous pouvez utiliser le mien.

- Vous feriez ça ? Je ne sais vraiment pas comment vous remercier, s’enthousiasma-t-il reconnaissant avant de déposer un baiser sur la joue. Vous êtes la meilleure

- Je vous en prie, c’est normal entre collègue, gloussa-t-elle rougissante. Tenez, je vous laisse mon ordinateur. Je peux vous laisser la banque de prêt quelques minutes, vous vous en sortirez ? S’enquit-elle

- Vous pouvez compter sur moi Béatrice, lui affirma-t-il après avoir lu son prénom sur sa blouse.

La femme lui accorda un immense sourire, que Cyrius lui rendit. Il la regarda partir et… 10 minutes. Il avait approximativement 10 minutes pour trouver ce qu’il cherchait. Il se mit à pianoter frénétiquement sur le clavier de l’ordinateur. De toute évidence Béatrice avait accès aux fichiers du serveur, parfait. Il fit une recherche dossier, puis pénétra dans le système. Il inséra une carte mémoire magique et fit une copie de tous les dossiers qui avait les termes « drogue », « goutte du diable », et «sang de vampire » dans ces mots-clés. Alors que les dossiers se chargeaient, il sentit un regard insistant se poser sur lui. Quelle ne fut pas sa surprise de réaliser que la personne qui le regardait si fixement était une personne de sa connaissance. Une personne qui savait parfaitement qu’il n’avait rien à faire là, du moins dans cette blouse blanche, installé derrière ce bureau. Par tout le diable mais qu'est-ce que Zoya fichait ici ? Zoya Fawkes qu'il n'avait pas revu depuis... depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'est-à-dire.... quand était-ce déjà ? La dernière fois qu'ils étaient sortis ensemble... l'année dernière... aux alentours de la rentrée.... et depuis plus rien, pourquoi fallait-il qu'il tombe sur elle justement aujourd'hui, ou plus précisément maintenant ? Quelle chance avait-il pour se faire surprendre par elle ? Une chance sur cent, manque de bol pour lui, il avait tiré le gros lot. Il ne lui restait plus qu'à tenter de noyer le poisson

- Fawkes ! S’exclama-t-il ravi tout en glissant un dernier regard sur le chargement des dossiers.

86%

- Alors, comment me trouves-tu ? Ça me va bien non ? Fit-il en désignant sa blouse blanche et ses lunettes. C'est mon nouveau look pour te séduire. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour réussir à te surprendre.

90%.

- Dis moi que j'ai réussi mon coup, on dirait bien si j'en juge par ce discret petit sourire. Comment vas-tu ? Demanda-t-il visiblement décontracté.

93%

- J'ai vu que tu avais servit de model pour une photographe, les photos sont très réussis

La frimousse malicieuse de celle qu'il n'avait pas revu depuis leur dernière aventure et qui était très loin de se faire avoir par son baratin, fut une surprise à la hauteur du plaisir qu'il éprouvait en cet instant de la revoir. Certes, il aurait préféré que cela se passe à un autre moment mais après tout, où serait le piment de cette rencontre fortuite dans ce cas ? Et puis c'était avec un réel plaisir qu'il pu constater que la belle n'avait pas changé d'un pouce. Toujours prompte à entrer dans son jeu avec cette même espièglerie qui la caractérisait tant.
Il fit une grimace outrageusement exagéré censé souligner sa déception lorsqu'elle lui révéla pour son plus grand désarroi que le blanc était une couleur trop terne pour lui, mais que ses petites lunettes, bien au contraire, lui donnaient un petit coté intello qui n'était pas pour lui déplaire.

- Mais pourquoi les femmes craquent-elles toutes pour le style binoclard intello ? Il faudra vraiment qu'on m'explique, fit-il faussement désappointé. Cela étant, je suis ravi de constater que tous mes efforts n'ont pas été vain, lui répondit-il dans un sourire étincelant visiblement fier de lui

L'un et l'autre savaient pertinemment qu'il n'y avait rien de vrai dans tous ces bobards ce qui ne faisait que renforcer le comique de cet échange. Mais loin de se forcer, le sourire de Cyrius était naturel et sincère, et reflétait le plaisir sincère qu'il avait d'être tombé sur son amie. C'est vrai qu'ils étaient sortis ensemble mais il n'y avait jamais rien eut de sérieux entre eux, du moins outre leur amitié. Pas de fausses promesses, pas de crises de larmes, rien... tout était très simple dans leur relation, comme tout ce qui concernait Zoya d'ailleurs. Ils se ressemblaient énormément à ce sujet, ni l'un ni l'autre n'aimaient les prises de tête. Alors pourquoi ne s'étaient-ils pas revu depuis des mois ? Parce que Cyrius était un homme très occupé toujours par monts et par vaux, en quêtes incessantes d'aventures. Il ne l'avait pas fuit, mais les circonstances avaient fait que leur routes s'étaient séparés. Mais à présent qu'elles se rejoignaient à nouveau, il était ravi de constater que, malgré leur aventure, leur complicité n'en n'avait pas été altéré. Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il la vit baisser les yeux par timidité lorsqu'il fut question des photos pour lesquelles elle avait posé en tant que model.
Cyrius avait déjà fréquenté une ou deux mannequin et en générale il n'en gardait pas un souvenir impérissable. Tout d'abord, ces filles étaient loin d'être aussi belles qu'elles ne l'étaient en photos et malheureusement la plupart étaient persuadées du contraire. Se rapprochant, d'elle il chercha à capter son regard après avoir glissé un oeil sur l'avancement du chargement des donnés qu'il était entrain de copier.

98%

- Serait-ce que tu rougis ? La taquina-t-il. Mais je ne suis pas d'accord avec toi, ce n'est pas bien difficile de faire de magnifiques photos lorsque l'on t'a pour modèle. Aucune photo ne peut être raté, tu lui as mâché le travail à ton photographe

Se penchant à son tour vers lui, en s'accoudant sur le comptoir, elle replaça une de ses mèches rebelles derrière son oreille tout en relevant son regard claire dans le brun des siens. Elle semblait désireuse de changer de sujet, mais cela n'avait rien de très sureprenant pour quiconque connaissait la jolie brune. Les compliments l'avait toujours mis toujours mal à l'aise, même lorsqu'ils étaient justifiés. Non, surtout lorsqu'ils étaient justifiés.

La question qu'elle lui posa, lui fit perdre instantanément son sourire, non pas parce qu'il avait comprit qu'elle n'était pas dupe de ses supercheries, ça il le savait déjà, mais parce qu'il s'inquiétait pour elle, et que sa question, posé pourtant innocemment laissait présager un fond de vérité. Tout à sa surprise de s'être fait surprendre par l'une de ses connaissances qui savait parfaitement qu'il n'avait rien à faire là, puis au plaisir de leur retrouvailles, il ne s'était absolument pas posé la question de connaitre la raison de la présence de Zoya à l'hôpital. Que faisait-elle ici ? Au début, l'idée qu'elle soit tout simplement venue rendre visite à un proche hospitalisé l'avait à peine effleuré mais à présent, le fait qu'elle fasse référence à un "prochain" rendez-vous venait d'attirer toute son attention. Cela supposait que Zoya avait un suivit médicale régulier, et son petit sourire malicieux ajouté à son petit ton badin ne faisait que l'inquiéter davantage

- Pourquoi tu es ici, Zoya ? Qu'est-ce qui t'arrive ? S'enquit-il sincèrement soucieux

100%.

Le fichier était enfin copié, mais pour l'heure, il ne s'en préoccupait pas vraiment, ce qui l'intéressait c'était la santé de Zoya. C'est alors qu'avant que la jolie brune n'ait le temps de lui répondre, la silhouette menaçante de Béatrice, la standardiste qu'il avait entourloupé fit son apparition à l'autre bout du couloir

- Bibendum ! S'exclama-t-il en bondissant sa chaise

Pour sa survit, il était plus que tant de tirer sa révérence. Rapidement, il retira sa clé de données, et effaça l'historique de ses recherches avant d'entrainer Zoya avec lui dans un couloir adjacent pour échapper à l'infirmière qui semblait, s'il devait en juger par sa démarche, ne pas avoir particulièrement apprécié sa petite plaisanterie. Certaines personnes étaient vraiment dénué d'humour..

Se faufilant dans la première pièce qui pouvait lui offrir le salue, Cyrius et Zoya se retrouvèrent dans le vestiaire des médecins. Retirant ses fausses lunettes qu'il glissa dans une des poches de sa blouse, il s'aventura à entre ouvrir la porte de service pour voir ce qu'il se passait au dehors et surtout si l'ogre Beatrice les avait suivi jusqu'ici, mais de toute évidence ce n'était pas le cas. La femme jetait des regards inquisiteurs à gauche et à droite mais ne les avait visiblement pas repéré. Au terme de longues minutes, il la vit reprendre sa place sur le siège qu'il avait occupé un peu avant, le sourire en moins et la mine patibulaire en plus. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour se risquer à s'aventurer au-dehors. pour l'heure ils étaient bien plus tranquille ici, et puis il était en si agréable compagnie. Refermant la porte derrière lui, il fit face à Zoya, reprenant leur discussion là où il l'avait laissé, comme si rien d'anormal ne venait de se produire. Après tout c'était en parti le cas. Avec Cyrius, se retrouver dans ce genre de situation incongru était monnaie courante.

- Alors, que fais-tu à l'hopital ?

Lorsqu'il ne voulait pas répondre à une question qu'il jugeait trop indiscrète ou dont il désirait tout simplement éviter d'avoir à donner certaines explications, Cyrius utilisait deux stratégies généralement imparables. La première, était de répondre vaguement, sans entrer dans les détails. Cela lui permettait d'éviter de s'empêtrer dans des mensonges que de toute manière il ne retenait absolument pas. La seconde était de changer de sujet en noyant un maximum le poisson afin de ne pas permettre à son interlocuteur de rebondir sur le sujet qu’il désirait à tout prix éviter. De toute évidence, Zoya usait des mêmes méthodes que lui. Il aurait pu tout à fait la croire lorsqu’elle lui avait dit n’être ici que pour des examens de routines sans intérêt mais son empressement à vouloir minimiser l’affaire et à changer de sujet, lui parurent bien trop précipité pour être honnête.

Comme si elle avait compris qu'il mettait sa parole en doute, ce qui, il fallait bien l'avouer, au vu de l'air suspicieux qu'il affichait, n'était pas très difficile à deviner en soit, elle changea immédiatement de sujet avec il fallait bien le lui reconnaitre une certaine aisance. Lui retirant ses lunettes pour se les approprier à son tour, elle se lança dans une imitation on ne peut plus réussie de la divine Beatrice. Ce petit défilé improvisé eut le don d'amuser Cyrius qui afficha un immense sourire tout en portant les mains à sa taille. La légèreté de Zoya lui rappelait celle de Cinder. Ces deux femmes exceptionnelles avaient pas mal en commun maintenant qu’il y pensait. Il était presque sûr qu’elles s'entendraient à merveille s'il avait l'occasion de les présenter l'une l'autre, mais il n’était pas certain que ce soit une idée très judicieuse en soit, surtout pour lui. Déjà séparément, les deux sorcières pouvaient se montrer redoutablee, et l’expérience batracienne, encore très récente de Cinder était là pour le lui rappeler. Avec les deux réunies, il n’était pas certain de survivre toute une soirée

- Généralement les copies ne valent pas l'original mais une fois de plus tu es l'exception qui confirme la règle. Ça te va très bien les lunettes

C'est vrai qu'avec les cheveux attachés et ses lunettes sur le bout de son charmant petit nez, Zoya offrait l'image de l'étudiante type en médecine. Avec son inimitable petit côté sexy en plus et.... un brin de malice dont elle se servait habilement pour tenter de découvrir la raison de sa présence en ces lieux pour le moins inhabituel le concernant. En était-il surprit ou contrarié qu'elle lui pose ce genre de question ? Absolument pas, cela prouvait qu'elle s'intéressait à lui et ce qu'il pouvait faire, et puis elle lui avait posé la question avec habilité, sans lui donner la sensation d'être un criminel prit sur le fait lors d'un interrogatoire. Esquissant un sourire amusé, il passa sa main sur son menton avant de lui répondre avec la plus grande innocence du monde

- Je viens juste compléter mon carnet d'adresse, fit-il dans un sourire goguenard

Petit mensonge qui, lorsqu'on connaissait son intérêt pour la gente féminine aurait pu paraitre parfaitement crédible si ce n’était que ce n’était pas du tout le genre de Cyrius d’obtenir de la sorte des informations personnels sur les femmes qui lui plaisait. Bien sûr il n'espérait pas du tout que Zoya tombe dans le panneau, il en aurait été effroyablement vexé ce que ce soit le cas. Elle lui avait posé une question qui attendait une réponse, et il s’était exécuté en lui sortant une excuse bidon, tout comme elle précédemment et tous deux en avaient parfaitement conscience. Jouer au jeu du chat et de la souris était tellement plus divertissant que de jouer carte sur table, mais surtout, il n'était absolument pas dans ses habitudes de révéler à quiconque le sujet de ses enquêtes en cours pour ses prochains articles. Non pas qu'il n'avait pas confiance en Zoya mais c'était ainsi, cela limitait les fuites et les risques de compromettre son enquêtes en venant aux oreilles de personnes mal attentionnées ou d'un journaliste concurrent. Même Priscus qui était pourtant son meilleur ami et à qui il ne cachait jamais rien, ignorait toujours sur quoi il travaillait avant de le découvrir comme tout le monde lors de sa publication, ou en de rares occasions en avant-première.
C’était une règle d’or à laquelle il n’avait encore jamais dérogé jusqu’à… récemment, avec Cinder. Cyrius lui avait révélé le sujet de son enquête actuelle concernant la goutte du diable mais s’il l’avait fait, c’était uniquement parce qu'il s'était servi d'elle et qu'il en avait eu des remords. Il n'aimait pas particulièrement se servir de ses amis et pour le coup n'avait pas été très fier de lui. Il lui devait bien ça, c'était la moindre des choses.

Préférant ne pas s'attarder sur le sujet non plus, Cyrius décida à son tour d’en changer, et à vrai dire ce fut bien difficile à trouver. Il adorait discuter avec Zoya et s’amuser avec elle, mais il était préférable qu’ils ne s’éternisent pas trop non plus ici, dans le vestiaire des médecins où n’importe qui ayant absolument toutes les raisons de s’y trouver, bien plus qu’eux en tout cas, ne débarque. Jetant un rapide coup d'oeil dans le couloir, il constata que le bouledogue scrutait le moindre mouvement dans le couloir et il ne doutait pas un seul instant de son envie de le réduire en charpie si jamais il avait le malheur de tomber sur elle. Comment sortir d'ici sans se faire repérer....

- Tu n'aurais pas une cape d'invisibilité sur toi par hasard ? plaisanta-t-il

Non évidemment, ce n'était pas le genre d'artefact que l'on prenait en général sur soi, surtout pour se rendre dans un hôpital. Il fallait qu'il réfléchisse et qu'il trouve vite une idée brillantissime pour sortir d'ici. En fait le souci n'était pas tant de quitter la pièce mais plutôt de sortir de l'hôpital en passant devant bibendum sans se faire repérer. C'est alors que son regard s'arrêta sur Zoya, et qu'un sourire qui n'augurait absolument rien de bon s'afficha sur ses lèvres.

- Tu sais que tu es une véritable source d’inspiration ! Lui dit-il en lui prenant le visage entre ses mains pour lui embrasser le front. Je vais avoir besoin de ton aide pour sortir d'ici Dr Fawkes, et ensuite pour la peine je t'offre un café, qu'est-ce que tu en dis ?

Sans attendre de réponses de sa part, Cyrius retira sa blouse de médecin et aida son amie à l'enfiler sans même lui laisser le loisir de s’y opposer. Puis, il lui tendit l’élastique qu’il avait utilisé pour attacher ses cheveux et grâce à un sortilège d’attraction, fit glisser un lit d’hôpital qui trainait dans le couloir, jusqu’à leur vestiaire. Il se dépêcha de l’y faire entrer puis sauta dessus pour s’y assoir

- Ça te dit de jouer au docteur avec moi ? Lui demanda-t-il dans un sourire coquin. Tout ce que je te demande c’est de nous conduire jusqu’à l’ascenseur. Une fois à l’intérieur on se débarrasse de tout ça, fit-il en désignant la panoplie parfaite de médecin de la jeune femme ainsi que le lit dans lequel il avait l’intention de se coucher, et on quitte l’hôpital comme si de rien n’était.

Oui, son plan était parfait. Il ne pouvait que fonctionner, mais il reposait bien sur en grande partie sur Zoya qui allait lui faire traverser le couloir jusqu’à l’ascenseur en poussant le lit dans lequel il serait dissimulé

- Avoue que tu ne t’attendais pas à ça quand tu es venue ce matin à l’hôpital. On ne s’ennuie jamais avec moi,  rajouta-t-il avec espièglerie tel un sale gosse fier de sa blague

Ce qu'il y avait de bien avec des personnes comme Priscus, Liam, Zoya ou Cinder c'est que chacun d'entre eux, étaient toujours partants pour transformer la monotonie de leur morne existence en immense terrain de jeu où la morosité et le sérieux était clairement bannis ! Dès qu'il était question de faire des folies, de détourner les règlements ou de faire des trucs de dingues, ils étaient toujours tous partant, ce qui les plongeait toujours dans des situations rocambolesques mais tellement jouissive ! Savoir profiter de a vie était leur crédo à tous. Ils étaient jeune, ils avaient envie de s'amuser et la vie était bien trop courte et sérieuse pour n'en perdre ne serait-ce qu'une seule seconde, surtout avec cette guerre imminente qui leur pendait au nez. Oui, ils avaient tous la même vision des choses sans oublier ce petit grain de folie... et c'était
probablement pour ça qu'ils étaient tous ses amis. Etrangement, maintenant qu'il y pensait, ils ne s'étaient encore jamais retrouvé réunis tous les cinq. Les filles ne se connaissaient pas mais Priscus et Liam si. Et Cinder connaissait Priscus, mais ça s'arrêtait là. Mais qu'est-ce qu'ils attendaient ?

- Va falloir qu'on s'organise un truc de malade Fawkes j'ai des amis à te présenter que tu vas adorer, lui annonça-t-il tout en s'allongeant sur son lit d'hopital

Il remonta le drap blanc sur lui qui le recouvrit instantanément. Emmitouflé sous la couverture, il la rabattit durant un instant de son visage, pour s'adresser une dernière fois à Zoya avec espièglerie...

- Même pas cap de foncer comme une dératée

Il suffisait de mettre Zoya au défi pour être sur qu'elle le relève, il n'y avait rien de plus simple, en cela, ils se ressemblaient terriblement, ce qui pouvait à la longue s'avérer très dangereux quand on ne manquait pas d'idées idiotes ! Pourquoi l'avoir poussé au défi ? Parce qu'il avait envie de s'amuser uniquement et qu'il avait envie de découvrir quelle sensation cela pourrait procurer que d'être allongé dans un lit qui se déplace à vivre allure dans ces longs couloirs austères tout en prenant des virages de malades. Autant dire qu'avec Zoya aux commandes, il était servit !! Il ne pouvait s'empêcher de glousser pour lui-même lorsqu'il entendait sa complice hurler aux gens qui se trouvait sur leur chemin de s'écarter, dommage qu'il ne pouvait pas voir leur tête hébétés par contre il s'imaginait très bien la tête de Zoya et il était prêt à parier un bon paquet de Marshmallow qu'elle était entrain de s'éclater comme une petite folle. Il faudrait vraiment qu'il s'organise une course poursuite en fauteuil roulant avec Priscus, ça donnerait même si c'était complétement stupide !

La course folle s'arrêta soudainement et la sonnerie si caractéristique des ascenseurs lorsque es portes s'ouvrent ou se referment lui indiqua qu'ils se trouvaient actuellement dans l'un d'entre eux. Pouvait-il surgir de dessous le drap ? Etaient-ils seuls ou y avait-il une présence absolument dispensable avec eux ? Le temps d'un instant il s'imagina que l'imposante Béatrice s'était jointe à eux ce qui lui tira une grimace de mécontentement et le dissuada de sortir son nez hors de sa cachette tant que Zoya ne lui aurait pas fait le moindre singe ! Signe qui ne tarda pas à se manifester lorsque sa partenaire du jour lui retira la couverture d'une geste vif et dynamique non sans avoir manqué de lui pincer le nez. De quoi ? Mais hhéééé !!! Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Peu importait ! Ni une ni deux, le journaliste prit place sur le rebord du lit, et lui adressa un sourire éclatant ! Sa complice se recula et détacha ses cheveux qui retombèrent en cascade sur ses épaules et encadrèrent son magnifique visage de manière sensuel et sauvage. Le regard de Cyrius se perdit dans la contemplation de ce corps qu'il connaissait on ne peut mieux. Il se sentait irrésistiblement attiré par elle, de toute manière l'amitié homme-femme ça n'avait jamais été son truc. Alors qu'il descendait du lit, la porte de l'ascenseur s'ouvrit sur une vieille femme qui leva son regard surprit sur le couple. Derrière elle, assise à son bureau il croisa le regarde de cette chère Béatrice qui le repéra aussitôt et bondit de son siège.

- Désolé ! S'excusa Cyrius en activant la fermeture automatique des portes de l'ascenseur et en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée

La porte de l'ascenseur se referma au nez de l'octogénaire et son déambulateur, et l'ascenseur descendit les étages

- Freckles, fit-il en se tournant vers Zoya en prenant un air navré, quand on prépare une évasion, il faut aller jusqu'au bout. Le plaisir, c'est après

Lorsque la porte s'ouvrit, il lui prit la main et tous deux traversèrent le hall d'entrée au pas de course pour se sauver au plus vite de cet hôpital et surtout de Béatrice ! Lorsqu'ils en furent suffisamment éloignés, Cyrius s'arrêta et se mit éclater de rire

- Non mais tu as vu sa tête, j'ai bien cru que ses yeux allaient sortir de ses orbites ! Ouf, sauvé ! Allez viens, une glace ça te dis ? Lui proposa-t-il en repérant un marchant de glace qui faisait le bonheur des gamins qui se trouvaient dans le parc.

Ce parc, c'était celui où il avait fait la connaissance d'Alice... il faudrait qu'il aille la saluer à sa galerie, mais pour l'heure il décida de profiter de la présence de Zoya.
Après avoir prit leur petit gouter bien mérité, ils prirent tous deux places sur un banc, en plein soleil. Il faisait beau et chaud, et à voir les enfants jouer et gambader dans l'air de jeu, on avait peine à croire que le monde était sur le point d'exploser...

-Alors Freckles, fit-il en se tournant vers la jeune femme, raconte-moi, que deviens-tu ? Que s'est-il passé dans ta vie depuis la dernière fois où l'on s'est vu ? Et ne me réponds pas rien je ne te croirais pas. D'ailleurs, ou en es-tu coté coeur ? Lui demanda-t-il tout en lui proposant une cigarette.