I

l faisait sombre et pourtant, elle se sentait étrangement bien. Elle était au bord d'un grand lac où les eaux noires de celui-ci lui paraissait familière. Elle voulait se baigner et pourtant, elle ne savait pas nager, mais elle s'en fichait, elle savait qu'on allait venir la sauver. Elle l'a toujours su. Alors, plus confiante que jamais, la jeune femme enleva ses chaussures et posa son pied nu dans l'eau. La jeune femme en question était brune, de taille moyenne et ses cheveux étaient en bataille, elle avait des feuilles mortes accroché dedans. Elle portait un short en jean, un débardeur gris clair et un gros gilet gris foncé qui était sensé lui tenir chaud, mais ces vêtements étaient abîmé, croché par endroit et pleins de terre. Sur ses jambes on pouvait voir des écorchures, comme sur ses mains et son visage, elle se tenait les cotes sans savoir pourquoi aussi. Son corps entier entra dans l'eau et quand elle n'eut plus pied, elle commença à paniquer. Elle coulait, coulait, encore et encore. Une ombre plongea à son tour dans les eaux troubles. Elle savait qu'on viendrait la sauver. Il l'avait toujours sauvé et elle avait toujours eu confiance en lui. L'ombre la ramena au bord de l'étang et la jeune femme recracha une grande gorgée d'eau qui lui avait envahit les poumons. C'est alors qu'elle leva les yeux sur lui... « Zach... » murmura-t-elle difficilement. Soudain, elle ne pu détacher son regard de lui, leur deux yeux noisettes dévorés par ceux de l'autre. Une grande intensité était présente, elle le sentait. Leurs visages se rapprochèrent, prouvant que l'inévitable devait arriver. Leur lèvres étaient à quelques centimètres à peine l'une de l'autre, elle voulait les toucher, connaître le goût de son baiser. Soudain, le visage de Zach se figea dans une expression horrifié et la jeune femme regarda, impuissante, les griffes du Wendigo transpercer celui qu'elle aimait. Elle hurla alors que le sang de celui-ci se déversait sur elle dans un flot rouge incessant...

Livie hurla de tout ses poumons. A chaque fois c'était le même cauchemar. Depuis que Zachary était revenu dans sa vie, les mêmes rêves que quand elle avait dix sept ans lui revenait en mémoire. Chaque matin, elle se réveillait en sueur vers trois heures avec Pantoufle qui miaulait à ses côtés. Elle se cacha le visage dans ses mains pour réfléchir. Elle n'en pouvait plus, elle détestait faire ce cauchemar sans cesse, le perdre chaque nuit. Et surtout elle était frustrer. Car elle se souvenait de ce moment où Zach s'était penché vers elle et l'avait embrassé mais elle n'arrivait pas à se rappeler de ses sentiments, de ce qu'elle avait pu ressentir. Elle se doutait que c'était positif, mais à quel point ? Cette question la tiraillait chaque matin et lui brûlait le ventre. Elle devait le découvrir... Et voir Zach était à ses yeux le seul moyen de savoir si ce baiser était réel ou pas. Est-ce que ça s'était vraiment passé au moins ? Est-ce que ce n'était pas son imagination ? Je t'attendrais. Il ne l'avait pas fait. Il ne l'avait pas attendu mais inconsciemment elle oui. Elle se souvenait avoir essayé d'appeler Joey en douce pour avoir des nouvelles de Zachary, ce dernier lui avait dit qu'Elizabeth avait été très claire avec Martha : aucun contact. Livie avait détesté sa mère très longtemps à cause de cette histoire, elle lui en avait énormément voulu. Puis la blessure avait guérit, presque naturellement, comme si cette histoire n'avait pas été réelle. Elizabeth n'en voulait plus à Zach et Livie n'en voulait plus à sa mère. Sur un coup de tête elle attrapa le portable, avec processeur mi magique, mi technologique, qui traînait sur sa table de chevet et tapa un texto à Zach. Elle savait qu'il était tard, ou tôt tout dépend de comment on le voit, mais elle avait besoin de le voir. "Café et repas ? 11h chez moi." La jeune femme reposa son portable et tenta de s'échapper de ses cauchemars.

Elle se leva à sept heure quand son réveil sonna et s'étonna de ne pas se sentir stressée du tout. Les sentiments qu'elle avait pu avoir pour Zach s'était dissipé avec le temps mais elle n'avait pu s'empêcher d'avoir un pincement au coeur lorsqu'elle avait vu qu'il n'avait aucun bijou à son poignet. Encore en pyjama elle attrapa sous son lit une boîte avec écrit dessus souvenirs. Fouillant inlassablement comme contrôler par une lubie, la jeune femme sortit de cette boîte une pomme de pin violette et bleue claire et elle rigola, se souvenant de cette idiotie qu'ils avaient fait, encore. Zach lui avait montré comment changer un arbre de couleur avec sa baguette, Livie avait essayé de faire pareil sur un grand sapin et des dizaines et des dizaines de pommes de pins multicolores leur était tombé dessus. Ils avaient eut un tel fou rire. En se remémorant ça, Livie se rappela d'une chose très importante... Avant tout, Zach était son ami, son meilleur ami même, et ça rien ne pouvait le changer.

Elle fonça se préparer et enfila quelque chose de simple, comme à son habitude, débardeur bleu marine et jean. Rien de plus simple. La jeune femme attrapa son téléphone et appela le traiteur chinois qui étais en centre ville et commanda un repas complet pour deux pour midi. Ceci fait elle fit le ménage dans son appartement et se vida la tête, oubliant même l'heure jusqu'à ce qu'elle entende sonner à sa porte. Livie se précipita presque sur sa porte et pourtant quand elle ouvrit à Zach qui était sur le palier, elle était calme et posé d'extérieur alors qu'elle était excitée comme une puce à l'intérieur. Quand elle le vit, elle sentit son coeur rater un battement. La proximité qui s'était installé entre eux durant leur dernier jour de vacances étaient partit. Elle était redevenue la Livie timide et peu encline aux démonstrations d'affections qu'elle était avant et pourtant, ses yeux regardaient Zach avec une grande intensité. « Salut ! » lui dit-elle en se décalant pour le laisser rentrer dans le studio avec un sourire gentil. Elle le regarda dévisager l'endroit nouveau dans lequel il se trouvait. « C'est pas très grand mais je m'y sens bien... Tu vas bien ? C'est vrai qu'en dehors du chalet, il n'avait jamais vu à quoi l'environnement de Livie pouvait ressembler...

"..."

L

ivie se sentait mieux depuis que Zach était près d'elle. Elle s'était toujours sentie bien près de lui et elle savait que ça ne changerait pas. D'ailleurs il adopta Pantoufle dès qu'il le vit et de même pour son chat. Pourtant, Pantoufle n'était pas d'un caractère très sociable avec les inconnus, il était plutôt du genre craintif. Comme quoi, Zach était vraiment quelqu'un de très spécial, mais surtout il aimait toutes les créatures qui puissent exister sur la planète, sauf les Wedigos. Cette pensée la fit d'ailleurs rire intérieurement. Elle lui sourit.« T'as de la chance qu'il se soit pas caché ! » dit-elle gentiment à son ami. Quand Zach lui dit qu'il avait fait le pleins de Chocogrenouille, des souvenirs inoubliables se faufilèrent directement dans l'esprit de Livie. Ces nuits interminables à manger ces chocolats et à jouer avec leur carte ou encore rattraper les grenouilles qui sautaient partout. Ils avaient tellement rigoler. Entre ça et les dragées surprises ils en avaient passé des soirée à se goinfrer devant les étoiles. Elle se rappelait d'une photo qu'ils avaient prit et qui était accroché au dessus de son lit, ils faisaient des grimaces et mangeaient des bonbons, comme à leur habitude. La complicité des deux amis étaient tellement évidente à l'époque. « Oh oui ! J'adore, mais ça fait tellement longtemps que j'en ai pas mangé ! La dernière fois c'était... » elle laissa sa phrase en suspend. La dernière fois c'était avant ce fameux soir qui a tout changé dans nos vies. Avant qu'on aille chasser des Wendigos car on pensait que c'était une bonne idée et que c'était pas dangereux. « Je m'en souviens même plus ! » dit-elle en en haussant les épaules avec un sourire un peu nerveux. Elle essayait de passer ça sous l'humour mais elle savait que Zach avait compris ce qu'elle voulait dire.

Livie alla s'asseoir près de son ami sur son canapé. A peine fut-elle assise qu'il lui tendit une boîte... Elle savait ce que c'était, elle avait quasiment la même sous son lit mais personne le savait, si sa mère était tombé dessus à l'époque elle l'aurait jeté. C'était bête mais le sort qu'elle avait créé il y a déjà de cela dix ans pour que personne sauf elle y accède fonctionnait toujours. Elle leva les yeux de la boîte vers les yeux noisettes de Zach. Elle se rappela de son cauchemar de la nuit dernière. « Merci... Ca me ferait très plaisir de les voir. » La jeune femme reporta son attention sur la boîte qui était sur ses genoux pour penser à autre chose. La première photo la fit rire, elle représentait tellement bien ce qu'ils avaient construit ensemble, leur amitié. Zach lui demanda si elle avait apprit à nager depuis. A nouveau, son cauchemar lui revint et la sensation de noyade avec. Elle replaça nerveusement une mèche derrière son oreille. « Oui, ma mère m'a inscrite à des cours de natation pour débutant après les vacances. » C'était fou, à chaque fois qu'elle parlait d'après les vacances, elle se sentait coupable. La photo suivante les représentait avec un petit garçon tout roux qui faisait des grimaces à l'objectif. Ah la la, qu'est-ce qu'ils avaient pu en baver avec lui, ils avaient rendu service à une amie de la mère de Zach en le gardant mais ils auraient mieux fait de refuser ! Si Livie avait été très patiente avec lui et avait finalement réussis à se faire un peu écouter, Zach n'avait pas du tout réussit à rester zen et s'était souvent énervé après lui ou lui courrait souvent après. Elle avait d'ailleurs beaucoup rigoler. Dans sa boîte à elle, il y avait toujours la jolie pierre rose qu'il avait trouvé dans un ruisseau pour elle, le petit garçon avait tellement rougit qu'on aurait dit une tomate trop mure. « Il était vraiment horrible avec toi, avec moi ça allait. Tu sais y faire avec un dragon, mais un enfant c'est encore pire qu'un dragon ! » le taquina Livie avec un grand sourire. Sur la photo suivante, Tamara les poursuivait. Ce moment avait été tellement comique. Si son petit ami avait bien rigoler, leur blague n'avait pas été du tout du goût de sa soeur. « Heureusement que c'était pas Ben ! » commenta Livie. Les photos se suivaient, les souvenirs aussi. Que des bons souvenirs. C'était quand elle repensait à ça qu'elle en voulait encore à sa mère de lui avoir interdit de reprendre contact avec Zach.

Après avoir vu toutes les photos avec Zachary, elle rouvrit la boîte pour les ranger. Son sourire se défit quand ses yeux tombèrent sur un objet qui la troubla. Un petit collier noire avec une ambre en pendentif. Son ami plongea sa main dans la boîte et en ressortit l'objet, le regard de Livie avait suivit son geste. Zach lui dit qu'il l'avait fait pour elle, qu'il comptait lui offrir. La jeune femme déglutit quand il posa le pendentif dans sa main en disant que c'était pour elle autant qu'elle le garde. « Je... Merci. » bafouilla la jeune femme. Il replongea la main dans la boîte à souvenir et en ressortit deux miroirs identique. Elle savait ce que c'était, elle en avait vu à l'école de sorcellerie, elle en avait même essayé. Cet objet aurait été tellement utile pour eux... Mais il était trop tard pour rattraper ces six ans d’absence. Elle ne sut quoi répondre à la phrase de Zach. Elle regardait le miroir et passait ses doigts sur les fines gravures du manche. Il avait économisé pour elle, pour qu'il puisse se parler, et elle ? Elle n'était jamais revenue, elle n'avait pas pu revenir. Il ressortit également la pomme de pin, la même que celle dans sa boîte. « Oui... Je me souviens. » murmura-t-elle en fixant le petit objet. Mais le pire ce ne fut pas ça, se fut ce qu'elle trouva au fond de la boîte. Elle attrapa doucement le petit bracelet et Zach le prit à son tour pour le faire tourné sur ses doigts. On pouvait encore distinguer le Zach & Livie sur les cubes en bois malgré le temps qui avait un peu effacé les écritures. Ce bracelet représentait tellement à ses yeux. Zach lui avoua qu'il l'avait gardé deux ans... Quand j'ai compris que tu ne reviendrais jamais... Livie n'arrivait pas à détaché son regard du bracelet. Elle avait eut du mal aussi à se faire à l'idée qu'elle ne retournerait pas dans le Montana. Puis soudain... La question qu'elle avait appréhendé. Pourquoi ne lui avait-elle pas écrit ? Donc il n'avait pas entendu parler de ses appels en douce à Joey qui refusait toujours de lui dire s'il allait bien. Livie ouvrit la bouche pour répondre quelque chose... N'y parvint pas. Elle sentait la pointe de reproche dans sa voix. Elle s'en voulait tellement de ne pas avoir pu lui écrire. « Je... » commença-t-elle. Mais elle ne put finir sa phrase. Elle n'y arrivait pas.

Puis, Zach lui raconta tout. Il allait mal, c'est pour ça que Joey ne lui disait rien, parce qu'il savait que si elle l'avait su elle aurait eu des problèmes avec sa mère car elle aurait voulu à tout prix revoir Zach, au point qu'elle aurait transplané pour lui, elle qui n'aimait pas ça. Au fur et à mesure que les mots de Zachary s'enchaînait, Livie sentait les larmes rouler sur ses joues. "Je voulais pas partir. Je te jure que je voulais pas partir... Je voulais pas." criait ses yeux embués. Il lui dit tout ce qu'il avait sur le coeur... Et maintenant s'était son tour à elle... « Tu sais pourquoi tu as vu notre voiture s'arrêté ? Parce que ma mère m'a dit qu'on irait pas au Montana l'été d'après, qu'on irait à Miami voir ma tante. Je hurlais, je voulais pas y aller, j'en avais rien à faire de Miami mais j'avais pas le choix. Quand on est rentré, la première chose que j'ai fais c'est monter dans ma chambre et appeler Joey, parce que c'était le seul numéro que j'avais ! Il m'a dit que ma mère avait été très clair, aucun contact. Rien. J'ai écris plusieurs lettres que ma mère a trouvé à chaque fois et m'a interdit d'envoyé. Je ne pouvait rien faire, j'étais pieds et poings liés. Mais chaque jours qui passaient, je me disais : Mais qu'est ce que je vais faire l'an prochain ? Je ne voulais pas aller à Miami où tout autre endroit où tu n'étais pas. J'ai détesté ma mère pendant des années à cause de cette histoire. Puis je me suis faite à l'idée que jamais je ne te reverrais jusqu'à ce que je te vois à la bibliothèque. Je me suis battue pour essayer de retourner au Montana face à ma mère qui pensait qu'on était un danger l'un pour l'autre. Je ne t'ai jamais détesté. Je ne t'ai jamais oublié. Je n'ai jamais voulu t'abandonner. J'étais perdue. Je me suis rendue compte de certaine chose que je n'ai jamais réussis à assumer et que je n'arrive toujours pas à assumer. Pendant un moment j'ai cru que tout ça n'était pas réel. » Elle essuya rapidement ses yeux pleins de larmes. « Je te promet que je disparaîtrais plus. Quand on est partit, je n'avais qu'une seule idée en tête, concrétiser ce que je pensais avoir comme sentiment. Tu te souviens de ce que tu m'as dit avant que je parte ? "Je t'attendrais". J'ai attendu. Encore et encore. J'attends toujours dans un sens. Mais j'ai peur. Tu ne sais pas combien de fois j'ai appelé Joey pour avoir de tes nouvelles et qu'il m'a dit que ce n'était pas une bonne idée, que ma mère avait été très claire avec Martha et que c'était une mauvaise idée d'appeler. Pourtant, à chaque fois il me répondait au téléphone, je prenais ça comme un "Il va bien, ne t'inquiète pas", je me rassurais. Mais je ne voulais pas partir ! J'ai jamais voulu partir ! » Livie plongea ses deux noisettes dans ceux de Zach qui la regardait avec une grande attention. La jeune femme prit son courage à deux mains, et continua dans sa lancée. « Et tu sais pourquoi j'ai jamais voulu partir ? Parce qu'il y a six ans, le dernier souvenir que j'avais de toi, c'était ça, et j'ai jamais réussis à m'en rappeler. » La jeune femme avança son visage vers celui de Zach et plaqua ses lèvres sur les siennes comme s'ils s'étaient quitté hier. Elle mit dans ce baiser tout ce qu'elle n'avait pas pu mettre il y a six ans et elle y ressentit tout ce qu'elle avait oublié durant ces années. Elle se recula pour regarder le jeune homme face à elle. « Voilà pourquoi je ne partirais plus. »

"..."

Z

achary la déstabilisait totalement. Ce baiser avait été enivrant, dans tout les sens du terme, jamais Livie n'avait ressentit pareil sentiment pour quelqu'un. Le fait que le jeune homme fasse à elle lui plaise, autant physiquement que mentalement la perturbait au plus haut point. Et pourtant, lorsque Zach l'enlaça tendrement et lui parla, la jeune femme fut mal à l'aise, notamment sur quelques mots. "Tu es celle que j'ai toujours aimé". Aimé ? Jamais elle n'avait dit je t'aime à quelqu'un sauf à sa mère, elle n'avait jamais eu assez confiance en une personne pour le dire. Mais Zachary ? Elle le connaissait, il était la personne qu'elle chérissait le plus au monde mais... De là à dire les trois mots magique ? Comment lui expliquer que ces sentiments étaient réciproque mais impossible à dire, à rendre réel ? La seule réalité qu'elle pouvait lui donner sur ses sentiments c'était l'embrasser.
Zachary l'embrassa de nouveau et elle se sentit submerger de nouveaux sentiments. Une douce chaleur s'empara de son corps alors que les lèvres de cet homme qui la faisait fondre s'emparaient des siennes. Comme si elles avaient toujours été destiné à se rencontrer et venaient de surmonter le plus grand obstacle possible. Le temps. Il glissait une de ses mains dans son cou tandis que celle de Livie faisait de même, touchant ainsi ses cheveux. A son contact, la jeune femme sentit un long frisson lui parcourir l'échine. Elle avait tant regretté de ne plus voir son ami, de ne plus rire. Mais au fond d'elle, la même peur restait : celle de perdre bien plus qu'un petit ami ou un amant. Perdre une moitié. Elle l'avait toujours considéré comme ça, depuis le jour de leur rencontre dans les bois. Sa moitié. Ensemble ils se complétaient et elle en était d'autant plus convaincue que leur corps semblaient penser la même chose.

La sonnette retentit une première fois dans l'appartement mais ils l'ignorèrent tout d'abord, trop envieux de continuer ce baiser qui se faisait de plus passionné. Au bout de la troisième fois, Livie se leva et alla vers la porte sur les questions de Zach. « Oui j'espère que tu aimes. Au Montana on peut pas vraiment commander chinois vu que les livreurs refusent de venir dans le fin fond de la forêt ! » La jeune femme rigola, elle adorait le taquiner. Elle ouvrit au chinois qui livrait chinois, oui c'est assez stéréotypé mais bon. Ils prirent la nourriture et alors qu'elle s'apprêtait à payer, Zach la devança et refusa qu'elle paie le moindre sous.
Livie posa toute la nourriture sur la table basse tandis que Zach se plaça sur le canapé et la jeune bibliothécaire en fit de même à ses côtés. Pendant qu'ils mangeaient, ils continuaient de se chamailler, encore et encore comme quand ils étaient enfants. Alors c'est vrai ? Rien avait changé ? A part... Leur baiser, leur caresse, le temps perdu, leur nouvelle envie de l'autre. Ils étaient devenu adultes et pourtant, elle avait sous les yeux le même caractère joviale et décontracté de Zach, malgré toutes les épreuves qu'il avait pu traverser, il lui souriait. Perdre sa famille est la pire chose qui soit. Une pensée inhabituelle lui parcourue l'esprit "Livie, tu es sa famille maintenant". C'était sans doute un poil égoïste de penser ça et pourtant, elle sentait que leur rencontre avait eu lieu au bon moment. Tout mangeant ses pâtes chinoises, Zach s'amusait à l'embêter avec ses baguettes en lui en volant alors qu'il en avait dans son pot lui aussi. Comme d'habitude, Livie prenait une mine outrée sauf que cette fois c'était différent. Quand elle voulait se faire pardonner, elle plongeait son visage dans son cou et frotter son nez doucement contre l'arrête de son menton. Lui plaçait son front contre le sien et la regardait dans les yeux avec son petit air innocent qu'elle trouvait adorable.

Une fois le repas finis elle regarda Zach assit à côté. Quand il lui avait qu'il l'aimait, Livie n'avait rien répondu. Pas de moi aussi ou de je t'aime aussi. Elle ne pouvait, elle en était incapable pour le moment. C'était trop tôt, trop vite. Et pourtant, chaque fois qu'elle posait son regard dans le sien, ses yeux hurlaient qu'elle l'aimait et qu'elle n'avait jamais autant aimé un homme. Elle se rapprocha et l'enlaça doucement, posant ses lèvres fraîches contre la peau chaude de son cou. Livie ne pouvait pas lui dire qu'elle l'aimait mais elle essayait de lui faire comprendre. La jeune femme releva la tête, se replaçant à côté de lui et le regarda, passant ses doigts dans ses cheveux courts pour replacer une mèche folle. « Six ans... Six ans et c'est comme si on s'était quitté hier. » murmura-t-elle. Et pourtant elle avait changé. Trop solitaire pour s'ouvrir à lui alors qu'elle lui aurait crier si elle avait pu il y a six ans. Et surtout, elle ne pratiquait plus la magie, changeant ainsi toute son opinion d'elle même. Elle avait apprit à vivre comme une moldue, aidé par la magie des objets mais jamais par la sienne. Comment lui expliquer qu'elle ne pratiquait absolument plus la magie et qu'elle ne comptait pas la réutiliser un jour ? « Zach... Tu sais qu'ici personne ne sais que je suis... Enfin voilà, et pour cause, je ne pratique plus du tout la magie, je n'ai pas lancé de sort depuis ma dernière année d'étude. » lui avoua-t-elle.

"..."

S

ix année de leur vie intact ? Etait-ce vraiment possible ? Mais les va et vient de son pouce sur sa joue lui faisait comprendre que c'était bien le cas. Zach et elle était resté les mêmes dans le fond, juste avec un peu plus de maturité dans leur poche. Il comptait tellement à ses yeux il y a encore six ans, quand elle était prête à le suivre n'importe où pour faire n'importe quoi mais jamais avec n'importe qui. Les photos le prouvaient, leur amitié avait été tellement belle. Mais aujourd'hui il faut passé à autre chose. Au fond d'elle même, Livie avait toujours su qu'il n'y avait que Zach qui hantais ses pensée. On l'avait dragué, on lui avait donné des rendez-vous, mais elle avait toujours soit décliné, soit jamais donné suite à ces demandes. Parce qu'elle n'a jamais eu cette étincelle qu'elle voyait dans le regard de Zachary en ce moment même. Ce petit truc qui changeait une vie. S'imaginait-elle une vie à ses côté ? Dur à dire. Elle repensa soudain à la réflexion de son ami tout à l'heure. "J'espère qu'on se débrouillera mieux quand on aura des enfants" Elle n'avait rien répondu... Mais elle y avait déjà songé. Tout ça restait pourtant flou dans son esprit. La seule chose réelle en cet instant... C'était Zachary et son envie de toucher ses lèvres à nouveau. C'est pour ça qu'elle avait décidé de lui avouer, parce que les sentiments qu'elle éprouvait pour lui, même né il y a six ans, sont inoubliables.

Le regard que lui lançait Livie était pleins d'appréhension. Elle n'avait aucune idée de la façon dont il allait réagir. Elle avait imaginé beaucoup de scénario possible dans son esprit. Il aurait pu lui crier dessus, mais cela ne lui ressemblait pas vraiment, du moins pas au Zach d'avant. Il aurait pu être énervé et le laisser sentir en étant froid et distant, mais encore une fois, ce comportement était assez rare envers elle. Mais elle ne s'attendais pas à ce qu'il s'allonge sur le canapé et qu'avec la plus calme des voix et le regard le plus sérieux du monde il lui dise : viens. Livie le regarda avec une pointe de surprise et fit ce qu'il lui demanda. Elle s'allongea a ses côtés, plaçant sa jolie tête brune sur son torse.
Il y eut d'abord le silence, Zach ne faisait que la caresser doucement. Mouvement d'un ange qu'elle venait de retrouver et qu'elle ne voulait pas laisser partir. Ce moment lui parut durer une éternité, mais une éternité paradisiaque. Il était parfait. Ce moment était parfait. Tout était parfait. Jusqu'à la question tant redouter... Pourquoi ? Zachary ne comprenait pas, elle s'en doutait à vrai dire. Personne ne pouvait comprendre son choix, c'est pour ça qu'elle n'en parlait jamais. Mais voilà... C'était Zach et à lui elle disait tout. « Tu te souviens quand tu m'as demandé pourquoi mon père ne venait pas avec nous en vacances et que je t'ai dis que c'était sans importance ? Plus tard je t'ai dis qu'il était bloqué à Londres. Et bien... Il était spécial. Il a épousé ma mère parce qu'il la trouvait belle, attirante, même si elle était moldue. Et comme un enfant se lasse d'un jouet, mon père s'est lassé de ma mère après qu'ils m'aient eu. L'enfant moitié moldu, moitié sorcière. Mon père à toujours voulu que je développe cette magie en moi, il voulait un enfant capable de tout, lui qui était sang pur. J'étais pas prévue dans leur idylle... J'étais en trop, alors autant que serve à quelque chose. Ma mère a détesté mon père, il m'a inscrite à Poudlard dès ma naissance, me réservant ma place, ma magie et la sienne était devenue une obsession. Il adorait ça, il était au ministère. Et ma mère ne trouvait plus sa place avec tout ça. Elle a quitté mon père et elle a perdu ma garde étant donné que j'étais née sous le ministère de la magie, pas une mairie moldue. Elle est partit à Phoenix, sa ville natale, devenue New Phoenix. Mon père m'a couvé et m'a poussé à développer mes dons aussi vite que possible alors que tout ce que je voulais c'était revoir ma mère. Est-ce que tu comprends ? Je n'ai été qu'un outil pour mon père, un outil magique. Quand j'ai été chercher ma baguette, j'ai vu cette étincelle dans son regard, une sorte de fierté. Il m'a dit qu'heureusement que ma mère était partie car comme ça personne ne saura que tu as une moitié moldue. Je le haïssais. Détestais. Il m'horrifiait et ne faisait que me tolérer. Je déteste la magie. J'ai perdue trop de chose. J'ai faillis perdre ma mère, si les dômes étaient apparu à un autre moment, je serais encore avec lui. J'ai perdu mon meilleur ami. Si j'avais été moldue, on se serait jamais aventuré dans ses bois. Sans la magie, on serait pas sur le point de voir une guerre éclaté. Sans la magie... Je me sentirais moi même. » Elle le regardait avec le plus grand sérieux du monde, aucune larme ne coulait. Ca faisait longtemps qu'elle ne pleurait plus son père. « Je sens que la magie me bloque. Comme si elle était une pièce rapporter dont on a jamais voulu. Elle m'empêche d'être qui je veux être. A mes yeux, elle n'est qu'un problème. J'accepte les sorciers comme les moldus mais moi je ne m'accepte pas. Je sens que j'ai quelque chose en trop que je ne devrais pas avoir... » Elle détourna le regard de Zachary, c'était trop dur de le regarder en même temps qu'elle prononçait ces mots. « Et puis il y a ma mère. Je lui ai fais une promesse... Elle n'est là que parce qu'elle ne veut pas partir de sa ville natale et je suis là juste parce qu'elle est là. Elle voulait que j'ai une formation mais refusait que j'utilise la magie. Je veux juste... Etre comme elle. » Livie remonta un peu sa tête et l'enfouis dans le cou de Zach. Elle n'avait aucune idée de la réaction que jeune homme allait avoir et dans un sens ça lui faisait peur...

"..."

E

lle avait déballé son sac. Tout ce poids sur son coeur qui l'oppressait constamment et qui continuait encore de lui poser cette enclume sur sa poitrine. Son enclume c'était la magie. Elle l'oppressait, elle le sentait. Livie écoutait Zach... Il voyait les choses de façon différente. D'ailleurs, dès qu'elle avait entendu ce mot "différemment" elle avait sentit que Zach ne comprendrais jamais sa façon de pensée, trop différente de celle qu'elle aurait du avoir. C'est pour ça qu'elle n'avait jamais mis personne au courant de ses raisons contre la magie... Contre sa magie. Plusieurs fois, elle ouvrit la bouche pour la refermée ensuite.
Il avait faux. Elle le savait. La magie était loin de faire partie d'elle. Elle la sentait tenter de s'infiltrer dans ses veines sans succès car elle la repoussait. Mais surtout, elle sentait la pression de la magie sur elle. Parfois, un rien pouvait l'activer et ça lui faisait peur. Elle ne voulait pas de magie en elle... Elle était de trop... De trop. Quand Zachary eut finis de parler la jeune femme se releva de son torse pour aller vers la fenêtre sans une seule fois croiser son regard... C'était trop dur de le regarder. Livie avait peur qu'il fasse comme les autres... Qu'il la juge. Elle s'approcha de la fenêtre toujours sans un mot et regarda dehors les gens passer. Elle croisa les bras tandis qu'elle sentait le regard interrogateur de Zach sur elle. Livie, laisse-moi t'aider à accepter ta magie, ai confiance en moi. Non... Enfin oui... Mais elle ne pouvait pas... Accepter sa magie... Non. C'était hors de question, c'était impossible pour elle d'accepter que cette chose s'infiltre en elle. Soudain, une vague d'émotion étrange la submergea et alors qu'elle se retournait vers Zach et commença à ouvrir la bouche pour parler, l'ampoule de la lampe à ses côté éclata en mille morceaux. Elle se recula et regarda le reste de verre de l'ampoule briser au sol. Et soudain las de cette magie elle commença à parler plus fort que ce qu'elle aurait dû « Tu vois ? C'est pour ça que j'en veux pas en moi. Je la hais. Elle fait n'importe quoi, elle m'oppresse pour que je l'utilise alors que je n'en ai pas envie. Elle veut absolument s'infiltrer en moi alors que je ne veux pas. » Elle pointa du doigt le verre brisé au sol. Elle passa sa main sur son front comme si elle avait mal au crâne. Elle tenta néanmoins de se calmer. « Quand je pratiquais la magie avec toi, c'était différent. Je ressentais cette pression sur mon corps mais pas autant, c'était supportable et parfois même agréable quand on l'utilisais. Mais depuis cet accident au Montana, elle a commencé à se montrer insupportable. Trop de pression. J'essais même d'éviter les sensations trop... Intense pour ne pas qu'elle se manifeste. Avant que tu ne reviennes, je la gérais. Mais maintenant que tu es là je n'y arrive plus. Mes sentiments sont tellement... Intense que je ne peux pas la contrôler comme je ne l'utilise plus. Et je refuse de la pratiquer à nouveau. Je refuse cette idée qu'elle fasse partie de moi Zach tu comprends ? Je n'en veux pas. Si je pouvais je la donnerais à n'importe quel moldu qui en voudrais mais je ne peux pas. Ne tente pas de me convaincre du contraire, tu n'y arriveras pas. » Sa voix s'était radoucie. Elle n'avait pas l'habitude de s'emporter comme ça. Zachary s'était levé lui aussi. Elle s'approcha de lui doucement et porta sa main à sa joue dans une caresse. « Je ne voulais pas m'énerver... Désolée Zach... » Se glissant légèrement sur la pointe des pieds, la jeune femme atteint les lèvres douces de Zachary. Elle passa une main dans son cou et l'autre au niveau de ses côtes, l'embrassant tendrement pour se faire pardonner. Livie n'avait pas l'habitude de ce genre... D'initiative. Et pourtant... Zach la rendait dingue. Littéralement. Elle ne pouvait pas s'empêcher de faire en sorte d'être proche de lui ainsi... De se coller contre son torse pour l'embrasser, de sentir cette envie qui lui tiraillait le ventre quand elle sentait la chaleur de son corps contre le sien... La pression. A nouveau, une autre ampoule éclata sur une autre de ses lampes... Mais elle continua de l'embrasser.

« ... »

A

ux yeux de Livie, le seul moyen pour canaliser sa magie n'était pas l'acceptation mais le contraire. Elle devait l'oublier, la faire partir, voir même la forcer à partir d'elle même. Ca devenait compliqué de la voir comme une partie d'elle même alors que depuis toute petite on l'avait elle même distinguée en deux partie. Moitié moldue moitié sorcière. Elle n'avait jamais été décrite comme quelqu'un d'entière, juste une moitié de chaque en contradiction avec l'autre, comme l'eau et le feu. Ils sont deux entités opposés qui quand elles entrent en contact forment de la vapeur, une dissolution totale de leur matière. Livie se voyait comme ça : elle devait cohabité avec deux entités différentes qui n'arrivait pas à s'entendre. Pour certains cela était autrement. Elle voyait ça comme l'eau et la lave cette fois ci qui une fois en contact se solidifie et devient plus fort... Pas elle. Elle aurait voulu être comme ça mais ce n'était pas le cas. Livie se sentait mal à l'aise avec sa magie, elle n'aurait jamais du être là et ce n'était pas sa place.

Mais il y avait une chose dont elle était plus sûre encore... Zachary la rendait folle, complètement. Elle ne savait pas si il s'en rendait compte ou pas mais elle était folle... De lui. De son sourire malicieux, de ses yeux noisettes comme les siens, de la façon dont il l'embrassait, la touchait... L'embrasser était juste extraordinaire. Elle sentait la moindre parcelle de son corps frémir sous ses baisers et ses caresses, des frissons agréables dans son dos jusqu'aux battements de son coeur qui s'accéléraient et qui devenaient plus fort de secondes en secondes. D'ailleurs très vite, l'effet qu'ils avaient l'un sur l'autre s'intensifia au point que Zach lui enleva carrément son débardeur. Sa raison s'était fait la malle, elle n'était plus là pour lui dire quoi faire. Seul son corps répondait à celui qui se trouvait face à elle... A celui de Zach. Très vite, elle se rendit compte qu'elle le désirait bien plus qu'elle ne le pensait. Jamais elle n'avait pensé une seconde que ça pourrait arriver entre eux. Elle n'avait toujours vu comme son meilleur ami et jamais comme son amant... Mais là. Cette pression qu'elle sentait en elle était loin d'être de la magie, c'était du désir. Un désir qui la consumait, la dévorait. Livie était à présent en soutient gorge devant lui, dans son propre canapé allongé sur le dos, cet homme irrésistible au dessus d'elle... Tu es magnifique lui souffla-t-il. Magnifique ? Elle n'avait jamais eu la sensation de l'être ou de l'avoir été. Zachary continuait ses caresses langoureuses et enivrante. Elle n'arrivait plus à réfléchir. C'était la première fois que ce genre de situation lui arrivait. Première fois qu'elle allait aller plus loin avec un homme... Une première fois. Les baisers de Zach dans son cou la chamboulait et elle réprima un gémissement aiguë qui sortait de sa gorge. Elle en avait envie, elle éprouvait du plaisir et du désir... Mais était-elle prête à faire ce pas ? Devait-elle au moins lui dire avant qu'il n'aille plus loin dans cette aventure qu'elle voulait sans fin ? Encore une fois, son désir parla à sa place et elle passa ses mains sous le t-shirt de Zachary pour le remonter le long de son torse jusqu'à ce qu'il se retrouve sans haut. Ses yeux tombèrent sur la cicatrice qu'il avait sur le flan gauche et remontèrent immédiatement. Non elle ne devait absolument pas gâcher ce moment, elle devait le savourer, l'aimer. Aimer. Elle ne lui avait jamais dis... Elle n'osait pas. Elle sentait que les mots n'étaient pas nécessaire pour le moment, qu'il savait ce qu'elle ressentait mais ne pas lui dire qu'elle l'aime dans des circonstances pareil ? N'allait-il pas être blessé ? Livie passa ses lèvres dans son cou. Elle adorait l'embrasser là, dans le cou, c'était si agréable. Mais pas ici... Pas dans le canapé. Le lit un peu plus loin dans le studio sur le mur du fond serait plus agréable. « Et si on allait plutôt dans le lit ? » lui murmura-t-elle à l'oreille d'une voix qu'elle voulait sensuel. Et dans un mouvement il l'attrapa dans ses bras et l'emmena jusqu'au lit où à nouveau elle se retrouva sous lui. Elle se sentait si petite comme ça... Et pourtant, elle se souvenait y avoir déjà pensé une fois... Quand il l'avait embrasser avant qu'elle ne parte. Ca faisait six ans... Est-ce que leur amitié et désormais leur amour tiendrait au choc du temps... Justement seul lui pourrait le dire. Elle décidé d'être franche envers lui. Son regard se planta dans le sien avec tout le désir du monde encré dans ses yeux noisettes. « Zach je... Je n'ai jamais fais ça... » Elle rougit férocement lors de son aveu. Jamais elle ne l'avait dit et surtout jamais elle ne s'était sentit aussi fragile qu'en ce moment face à cet homme qu'elle avait l'impression de connaître depuis toujours...

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C

es sensations étaient tellement... Nouvelles, exaltantes, excitantes, perturbantes, incompréhensibles et en même temps tellement normales. La moindre caresse sur sa peau claire lui donnait des frissons. Chaque contact de ses lèvres sur sa chaire la faisait soupirer d'envie. Mais de le creux de son ventre elle sentait une boule de stress, une petite boule de raison qui lui disait de faire attention, que ce qu'ils s’apprêtaient à faire était quelque chose de nouveau pour elle, pour son corps. Cependant c'était un sentiment bien plus vivant et plus enivrant qui prenait le dessus à chaque fois qu'elle pensait à ce stress, c'était du désir. Un désir fou pour la personne qui était face à elle... Pour Zach. Un désir qui dans le fond n'avait été que vivifié mais qui avait toujours été là. Un désir puissant mais pourtant... Un désir stressant. Et si ça se passait mal ? Et si elle se faisait des idées ? C'est pour ça que Livie lui avoua que c'était la première fois qu'elle allait faire ça. Elle n'avait jamais été plus loin avec un homme, et même dans ses rêves les plus fous elle n'avait jamais osé. Alors que cette après-midi là... Ce départ, ce baiser... Lui avait donné l'espoir fou qu'un jour cet homme qui serait sa première fois serait l'homme qui lui fallait... Et elle voulait que ce soit Zach. Elle sentait à chacun de ses baisers qu'elle était importante à ses yeux, qu'il l'aimait. Et elle l'aimait aussi, voulait lui rendre à chaque caresse et chaque contact corporel qu'ils avaient.

Zach lui dit gentiment qu'il attendrait s'il le fallait, si elle ne voulait pas et ne se sentait pas prête. Le voulait-elle ? Oui... C'était sûr. Si elle était prête c'était une autre question. Elle sentait sa raison, sa conscience, se battre avec sa passion et son coeur. Après tout le coeur à ses raisons que la raison ignore. Et c'est pour cela qu'elle continua de l'embrasser après sa phrase. Malgré le fait qu'elle rougisse, malgré son désaccord intérieur sur le bien fondé de ses actions... Mais elle sentait qu'il manquait quelque chose, quelque chose d'important qui n'était pas cohérent avec le moment. Et elle savait ce que c'était... Mais il fallait qu'elle le dise, que ça sorte... Et c'était beaucoup plus compliqué après plusieurs années d'attente et d'envie de le dire que quand ça vous vient au moment même.

Elle arrêta de l'embrasser avec passion, faisant ainsi cesser les ondulations de son corps face au sien, et doucement, elle plaça ses mains sur chacune des joues de Zachary et le regarda dans les yeux avec une tendresse inouïe. Elle lui sourit avec délicatesse, caressa doucement de son pouce le haut de sa pommette et prit son courage à deux mains tout en plongeant son regard noisette dans le sien. « Zach... » Elle respira un grand coup. Elle n'avait pas osé tout à l'heure comme elle n'avait pas osé il y a plusieurs années de cela, mais elle se devait de lui dire... « Je t'aime. » murmura-t-elle comme si ces trois mots étaient un trésor sans nom. Elle avait besoin de le dire et il avait sans doute besoin de l'entendre. Livie se jeta alors littéralement dans ses bras, les faisant rouler tout les deux sur le matelas et se retrouvant ainsi au dessus lui,leurs lèvres encore si proche. La jeune femme plongea son visage dans son cou et ferma les yeux dans ce moment d'euphorie idyllique. Mais l'envie de sentir la pression de son corps contre le sien était encore présente et voulais s'accroître à nouveau... Livie voulait aller plus loin avec lui. Elle l'embrassa alors sensuellement dans le cou, toujours au dessus lui, puis remonta jusqu'à ses lèvres. Zachary la fit rouler sur le côté et se retrouva à nouveau sur elle, leur lèvres ne se décollant pas de l'autre, ne voulant pas se quitter. Livie profitait de ce moment parfait, de cette envie, de cet incontrôlable idée qui lui traversait l'esprit. Elle l'aimait et elle lui avait dit... Plus rien ne l'empêchait de quoi que ce soit désormais.


HRP : C'est court après cette longue absence mais je suis trop heureuse d'rp à nouveau ! ♥
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L

ivie courait dans les bois, petite âme innocente à la recherche d'un arbre en dessous duquel rêvasser. Elle avait à peine douze ans à l'époque et ces vacances dans le Montana était pour elle un moyen de décompresser, de partir du monde réel, d'oublier son père qu'elle reverrait à la rentrée. Tout en galopant dans les bois avec sa baguette à la main, la petite fille regardait la lumière au sol qui filtrait sous les grands arbres, ses petits cheveux bruns et long virevoltant à son gré. Soudain, elle rentra dans quelqu'un et se retrouva sur les fesses sur le sol, elle leva les yeux vers ce garçon, sans doute de quelques années son aîné, avec des taches de terres sur les joues et qui sentait le sapin. Ils se relevèrent en même temps tous les deux et Livie pencha sa petite frimousse sur le côté en souriant. La jeune fille ramassa sa baguette et la tapota du bout des doigts puis la pointa au creux de sa main. « Orchideus. » Une belle orchidée blanche apparut dans la main de la petite fille et elle la tendit à celui qu'elle avait percuté. « C'est pour me faire pardonner de t'être rentré dedans. » dit-elle avec un petit sourire gênée. « Je m'appelle Livie ! Et toi ? » « Zachary, je vis à côté ! ». A partir de ce jour, ils furent inséparable.

***

Livie s'éveillait doucement, comme bercée par un doux rêve qui ressemblait à un souvenir. Qui était un souvenir. Le souvenir d'une première fois. Elle ouvrit les yeux sur les cheveux ébouriffés et le visage tranquille de Zachary, qui sommeillait toujours sur l’oreiller d'à côté. Elle le regarda, souriante, repensant à cette folle idée par laquelle elle s'était laissé tenté. Livie repensait à la douceur du moment, à la passion de l'instant, à l'ardeur de leur deux corps qui ne faisaient qu'un. Il n'y avait pas forcément besoin de mots pour décrire tout cela, tout résidait désormais dans ses souvenirs, dans ce moment qu'ils n'oublieraient jamais. Sa première fois... Aux yeux de la jeune femme, l'idée de sa première fois était d'une grande symbolique, c'était une de ses vertus les plus profondes. Livie se l'était souvent imaginé, avec qui elle n'en savait rien, elle n'avait jamais connu d'homme aussi attirant pour elle que Zachary. Mais avec lui... C'était parfait, absolument parfait. Tant de souvenirs lui revenait lorsqu'elle regardait le visage de Zachary comme ça...

***

Livie était assise sur le bord de la rivière, elle était en train de se faire une tresse en épi de blé sur le côté en attendant Zachary. Cet été là, il faisait très chaud et les deux amis n'avait qu'une envie, se rafraîchir. Ils avaient donc choisit un endroit où ils avaient pieds pour pouvoir barboter un peu dans l'eau. La jeune fille avait quatorze ans à l'époque et c'était le troisième été qu'elle passait dans le Montana avec Zach. Ils avaient apprit à se connaître et désormais ils se connaissaient même par coeur alors qu'il ne se voyait que l'été. C'était simple, tout été facile entre eux, tout avait toujours été facile... Zachary arriva en se jetant dans l'eau, Livie hurla sous la gerbe d'eau qui lui arriva dessus pendant que son ami, lui, riait aux éclats. « C'est pas drôle ! Mes vêtements sont trempés ! » râla Livie avec une moue amusée néanmoins. « Dans tous les cas tu aurais été mouillé. » ricana-t-il en la regardant avec un air espiègle. « Alors autant finir le travail ! » Il l'attrapa par les jambes et la fit glissé dans l'eau de la petite rivière dans laquelle ils étaient. Livie se releva, son débardeur et son short étaient trempés et lourds mais elle s'en fichait, elle ne pensait qu'à se venger. « Ah ouais Heel tu la joues comme ça toi ? » Zachary la regarda avec un air de défi et Livie se jeta sur son dos en rigolant aux éclats. Deux gosses qui cherchaient à tromper leur solitude ensemble.
Assit tous les deux, l'un à côté de l'autre, Livie le regardait avec un air enjoué. Elle était encore petite à l'époque et Zachary était déjà assez grand, mais elle réussit à posé sa tête sur l'épaule de Zach. Elle soupira. « Notre amitié, elle est éternelle pas vrai ? » Dans un sourire, sans mot, son ami lui tendit son petit doigt, Livie tendit le siens et leurs regards se croisèrent. Une promesse. « A jamais. » Leurs doigts se serrèrent, symbole d'une amitié qui durerait encore et encore.

***

Livie caressa la joue du visage endormis de Zachary. Il s'en était passé du temps, entre leur enfance et aujourd'hui, pourtant ils avaient reprit leurs échanges là où il s'était arrêté. A ce fameux baiser avant qu'elle ne parte. Souriant, elle écarta une mèche rebelle qui s'était placé devant les yeux clos de son aimé. Jamais elle n'avait regretté ce moment où il s'était jeté à l'eau, l'embrassant sans qu'elle ne s'y attende. Cette nuit, avec le Wendigo, avait bouleversé leurs vies. Elle les avait éloigné et rapproché en même temps. Mais désormais, son plus beau souvenir avec Zachary restait cet instant où, sans pression et avec une spontanéité sans égale, ils s'étaient fondu l'un en l'autre. C'était le dernier été qu'ils avaient passé ensemble qui avait tout changé, elle se souvenait même de l'instant exact où elle s'en était rendu compte...

***

Elle marchait, exactement au même endroit où ils s'étaient rencontré. En pleine inspection intérieur, Livie s'adossa à un arbre, revivant la scène de leur rencontre avec un sourire sur les lèvres. La jeune femme ferma les yeux et sa tête heurta doucement l'arbre derrière elle. Un soupir sorti et sa bouche. Elle était bien ici, dans ce lieu qui lui rappelait le début de tous ses plus beaux souvenirs. Pourtant quelque chose avait changé, elle le sentait. Très longtemps, Zachary et elle s'était considéré uniquement comme des amis inséparable, jamais elle n'avait pensé à un plus... Avant la veille. Ben lui avait fait une remarque sur sa relation avec son frère « Plus ça va, plus on vous voit ensemble. A quand la cohabitation définitive ? ». Sortir avec Zachary... Cette idée s'était frayé un chemin. Il était devenu un bel homme, fort et courageux mais aussi doux comme un agneau et avec humour adorable, même si parfois il était douteux. Elle avait passé avec lui des moments merveilleux, mais de là à penser à plus ? Quand elle l'avait vu après la remarque de Ben, elle avait sentis comme des papillons dans son ventre qui la stressait. Or jamais elle n'avait été stressé de le voir auparavant... Puis elle avait regardé ses yeux, ses lèvres... Et elle ne pensait plus qu'à une chose, l'embrasser, voir ce que ça ferait. Et gâcher une belle amitié si ça ne marche pas ? C'est ce qui l'avait freiné. Elle ne voulait pas que leur amitié en pâtisse, l'amour, être en couple, c'était trop risqué pour être tenté. Pourtant sous cet arbre, celui où elle l'avait rencontré, elle y pensait. Livie pensait à un avenir possible, à des idées qui pouvaient peut-être devenir réalité, à un amour qui se concrétiserait un jour elle l'espérait... Peut-être l'été prochain... Elle se pinça les lèvres doucement, continuant de rêvasser contre son arbre... Leur arbre.

***

Avec une grande douceur, Livie posa un baiser sur le front de son nouvel amour. Qui eut cru qu'il se reverrait dans cette bibliothèque ? Qui aurait pensé qu'un jour ils se reverraient ? Mais surtout, qui aurait pensé que Zachary serait là, en face d'elle, avec un visage d'ange qui dors ? Livie bougea son corps délicieusement endoloris et s'étira avec délicatesse de manière à ne pas réveiller son trésor qui dormait à ses côtés. Elle regarda le plafond plan de son studio qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse de voir... Elle soupira et tourna la tête vers Zachary qui ouvrait doucement les yeux après doux somme des amants heureux qu'il venait de passer. Dans un sourire, Livie le regarda, ça promettait d'être une belle histoire que rien n'entacherait... Sauf la magie.


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