Mage Fondateur - sang mêlés - ft. Johnny Depp

Soit proche de tes amis et encore plus de tes ennemis.

Journal d'Elizabeth McGarret

C'est au crépuscule de ma vie que je me décide enfin à coucher sur parchemin l'histoire de ma vie. Non pas que je la juge intéressante au point d'avoir la prétention d'écrire des mémoires qui puissent un jour être lu par quiconque, mais plutôt parce qu'il m'a été donné la chance de vivre au cotés d'un homme d'exception. Un homme qui, de par ses actes et ses décisions, a déjà marqué l'Histoire de la magie, en bien ou en mal, ce n'est pas à moi de le dire. C'est un homme qui ne laisse pas indifférent, ou on l'aime ou on le déteste mais j'aimerai que les esprits les plus sévères à son encontre découvre  quel enfant il a été par le passé et quel genre d'homme, il est en réalité...

Théodorus Abraham Washington est né un jour de canicule dans la grande ville de Boston le 13 aout 1981. Second fils du couple formé par Léopold Washington et Agrippa Hopkins, nul n'imaginait alors à quel destin incroyable cet enfant allait être destiné...

La grossesse avait été particulièrement pénible pour Mme Washington qui se montra encore plus exécrable que d'accoutumée durant toute cette période mais l'accouchement en lui-même fut bien plus terrible encore. Cette grossesse aura probablement été la pire de toutes, c'était comme si cet enfant qui grandissant en son sein, avait eut connaissance par avance de tout le mal que sa génitrice allait lui faire durant son enfance, et qu'il avait décidé de le lui faire payer...
Bien que la grossesse fut particulièrement éprouvante pour elle, Mme Washington attendait la venue au monde de son enfant avec grande impatience. Après avoir donné un fils en bonne santé à son époux, un fils ainé qui allait perpétué le nom des Washington, la sorcière ne rêvait plus que d'une chose : avoir une fille qu'elle compter modeler à son image
Pour une raison que je ne m'explique toujours pas, Mme était intimement convaincue que l'enfant à naitre serait une fille, il ne pouvait en être autrement. Elle ne prit d'ailleurs même pas la peine de réfléchir à un prénom masculin au cas où le sort en déciderait autrement. Sa fille s'appellerait Théa

Lorsque l'heure de la délivrance sonna, et que l'enfant poussa son premier cri, toute la maisonnée cessa de respirer, c'était comme si temps avait suspendu son ouvrage dans le manoir des Washington. Un fils, c'était encore un fils ! Un merveilleux et adorable petit garçon en bonne santé. Si en temps normal, tous auraient pu se réjouir de cette nouvelle, l'annonce d'un nouvel héritier mâle dans la famille eut le même effet que si on leur avait annoncé que l'enfant était né difforme ou pire cracmol. Et tous, se mirent à craindre le courroux de Agrippa Hopkins Washington. Personne n'ignorait quelle horrible sorcière était en réalité la maitresse de maison. Nous savions tous de quelle cruauté elle était capable en temps normal aussi, nous nous mimes tous à craindre sa colère à  présent qu'elle venait de mettre au monde un second garçon au lieu de cette fille tant désiré. Et ce n'était pas son époux, un sorcier qui était complétement dominé par cette femme acariatre qui pourrait y changer grand chose....

Monsieur Washington prénomma l'enfant Théodorus, modifiant ainsi le prénom féminin Théa pour leur fils, et choisit comme second prénom Abraham, en référence à ce grand président qui changea le visage de l'Amérique. Ce second prénom plu énormément à son épouse pour la simple et bonne raison qu'Abraham Lincoln était mort assassiné....

Dire que Agrippa détestait son fils était un euphémisme, elle le haïssait de tout son être, et nul n'ignorait qu'elle prenait plaisir à le tourmenter et à le martyriser. La moindre occasion lui était bonne pour le tourmenter. Chaque jours, elle variait ses méthodes..  Dieu m'est témoin et me pardonne, j'ai tellement de regret... mais j'avais si peur. Qu'aurais-je pu faire moi, simple nourrice face à une sorcière comme Agrippa Hopkins ? Si je m'étais opposée à elle, elle m'aurait congédié sur le champs et jamais je n'aurais pu revoir les enfants. Elle m'aurait remplacé et peut-etre que ma remplaçante n'aurait pas été aussi tendre et attentionné avec monsieur Théodorus que je pouvais l'être. Alors même si ce fut dur, j'avais réussi à me convaincre que ne rien dire, était la meilleure chose à faire. Et puis l'un et l'autre se conduisaient comme si rien ne se passait, ce qui m'aidait à fermer les yeux.
Aujourd'hui, avec le recul, je pense que son attitude, ô combien cruel, fut paradoxalement probablement le plus grand service qu'elle n'ai jamais rendu à son second fils. Au lieu de grandir bêtement choyé en tant que petit dernier, Théodorus a apprit à s'endurcir et à puiser toujours plus dans ses capacités allant au-delà de ses limites.

On aurait pu penser que les deux frères, séparés par 3 ans de différence à peine, étaient très proche, et c'était effectivement l'image qu'ils renvoyaient à tous. Toujours à jouer ensemble, a étudier ensemble, on ne les voyait jamais l'un sans l'autre. Théodorus courant toujours derrière Octavus qu'il ne quittait jamais. En grandissant, Octavus sembla prendre exemple sur leur mère et se mit à  martyriser à son tour, dans une moindre mesure, son petit frère dans leur jeu. Pourtant, Théodorus ne semblait pas lui en porter rancune, et revenait toujours vers lui comme si de rien n'était. J'ai longtemps pensé que mon petit Théo avait hérité du caractère passif et dominé de son père, mais j'allais très vite découvrir qu'il n'en n'était rien, et qu'en réalité Théodorus avait toujours été un dissimulateur né. Le sang des Hopkins coule dans ses veines et lorsqu'un Hopkins attend son heure pour frapper, il frappe fort, et en général, ceux qui subissent leur courroux ne s'en relèvent jamais....

En grandissant, la provocation et se montrer supérieur aux autres, dès lors qu'il ne s'agissait pas de membre de sa famille, était je pense, ce qu'il faisait du mieux. C'était une sorte d'exutoire et de défouloir qui lui permettait d'évacuer ce qu'il subissait dans le manoir. Je me souviens de cette rancune tenace qu'il portait au jeune John Blasco qui lui avait cassé la figure, tout comme je me rappelle parfaitement de la première fois où j'ai prit conscience du caractère affirmé de Théodorus...  nous nous promenions alors dans le vieux Boston avec son frère. Il devait avoir 11 ans. Notre chemin croisa celui d'une liseuse de bonne aventure et les enfants me supplièrent de m'arrêter afin qu'elle lise leur avenir. En voyant les lignes de sa main, la voyante prédit à Théodorus que ce n'était pas les lignes d'une personne chanceuse. Curieux, il lui avait alors demandé en toute innocence à quoi ressemblait une main chanceuse. Lorsque la voyante lui répondit qu'il s'agissait d'une ligne longue et profonde, il s'entailla volontairement la main avant de la brandir en lui demandant si à présent elle était suffisamment longue et profonde. C'était ça Théodorus

En tant que cadet, Théodorus avait parfaitement conscience qu'il ne pourrait jamais jouir de la fortune familiale et que la place au sein du conseil était dévolu à son seul et unique frère Octavus. Octavus, ce frère ainé à qui tout était acquis et qui, par conséquent se reposait sur ses lauriers au contraire de son jeune frère. Moi qui était leur nourrice, je les ai vu grandir et il était flagrant pour tout le monde qu'Octavus n'avait pas 1/3 des capacités de Théodorus que se fut en intelligence, prestance, éloquence ou charme. Mais cela, Agrippa refusait de le voir, seul son fils ainé trouvit grâce à ses yeux et si Théodorus ne voulait pas être victime de précarité il devrait trouver un bon parti à épouser, ce qui, vu son charme naturelle, et son pédigrée, n'aurait pas dut pas être trop difficile à trouver.

Pourtant le destin en avait décidé autrement. Le destin, ou... Theodorus lui-même.

Octavus et son frère avaient pour habitude de nager quotidiennement ensemble dans l'étang du domaine. Tous deux étaient très sportifs mais c'était Théo qui était de loin le meilleur des deux. Il avait une endurance qu'Octavus ne possédait pas. Peu de temps avant la mort de ce dernier, j'ai surprit une discussion entre les deux frères. Les deux garçons avaient pour habitude de transformer ce moment de détente en compétition, c'était à celui qui nagerait le plus loin ou qui ferait le plus de longueur, jamais Octavus n'était parvenu à battre Théodorus. Lorsqu'il lui demanda, rageur, comment il s'y prenait, le plus jeune avait adressé à son frère un regard froid et dédaigneux en lui répondant :

- Je n'ai rien à perdre

Théodorus avait alors exprimé à haute voix quelque chose qu'il n'avait jamais laissé soupçonner. Mourir ne lui faisait pas peur, parce qu'il n'avait rien ni personne à quoi se raccrocher. Pas d'avenir, pas de proche pour qui il pourrait vouloir vivre, il n'avait rien, alors qu'Octavus, lui, avait tout. C'était de là, que Théo tenait sa force et son endurance. Je compris alors que derrière ses sourires polis, et son comportement effacé, Théodorus jouait un rôle. Un rôle qu'il n'acceptait pas...

Deux semaines plus tard, le manoir des Washington fut le théâtre d'une horrible tragédie. C'était le mois de juillet, nous étions le 16, j'étais avec mademoiselle Eléandra lorsque l'on se mit à hurler que « le jeune monsieur » avait périt, mort, noyé dans le lac.

Le jeune monsieur ?

J'ai immédiatement pensé à Théodorus. Accompagné de Mademoiselle nous avons courut jusqu'à l'étang avec d'autres membres de la maison. Mais le corps sans vie que l'on repêcha n'était pas celui de Théodorus comme je l'avais craint, mais bien celui d'Octavus alors âgé de 15 ans à peine. Théodorus était sur la berge avec nous autres et observait la scène dans une froide indifférence. Il gardait un masque impassible, comme si la scène qui se déroulait devant ses yeux ne le concernait pas. Ce ne fut que lorsque sa jeune sœur se blottit dans ses bras, en larmes, qu'il revêtit un visage humain...

Que s'était-il passé ? Nul ne le su jamais, mais Théodorus y était impliqué d'une manière ou d'une autre....
Est-ce que piqué au vif par ses paroles et décidé à vaincre son frère à la nage, Octavus s'était entrainé en présumant de ses forces ? C'était fort possible. La question était de savoir était-ce le résultat qu'escomptait obtenir Théo en provoquant son frère ? L'avait-il manipulé dans ce but, sachant pertinemment comment il réagirait ? J'en frissonne rien qu'en y pensant.
Plus inquiétant encore, Théodorus était-il présent au moment des faits ? Il prétendit que non, et un elfe de maison avait témoigné qu'il n'avait pas quitté sa chambre ce matin-là, mais sous l'influence de certains sortilèges n'est-il pas possible de faire tout dire à n'importe qui ?
Etait-ce un accident ? Ou était-ce prémédité ? L'avait-il regardé se noyer sans intervenir ou avait-il essayé de l'aider ? Avait-il attendu que son frère soit à bout de force pour le noyer ? Je ne pouvais y croire, ce n'était qu'un enfant de 12 ans comment aurait-il pu et pourtant, toutes ces questions n'ont jamais cessé de me hanter sans jamais trouver la moindre réponses et je crois que je préfère ne pas savoir ce qu'il en est vraiment

Toujours est-il que la mort d'Octavus bouleversa totalement la vie de son jeune frère. Théodorus devint l'héritier en titre du domaine et de la fortune de sa famille. Mme Washington qui ne supporta pas le décès de son fils ainé, plongea dans une profonde dépression avant de sombrer dans la folie pur. Trois ans plus tard c'était à son tour de disparaître en commettant l'irréparable, du moins c'est ce que laissait à penser la lettre qu'elle avait laissé derrière elle. Elle s'était donnée la mort dans son bain

Il ne restait plus que Leopold, Théodorus et la jeune Eléandra. Léopold enseigna à son fils ses futurs devoirs d'héritiers, mais nul n'était dupe, à la mort de Madame, le véritable chef de famille, c'était Théodorus. Au début, le jeune homme ne fit absolument rien. Pendant 3 ans de sa majorité à ses 21 ans, Théodorus passa son temps à s'amuser et à flirter. Pourtant, il était évident que certains sorciers au service de sa famille faisaient absolument tout ce qu'ils voulaient. Il y avait des pots de vins à n'en plus compter, des administrateurs qui s'empâtaient et se riaient à la fois du père et du fils... C'était pratiquement l'anarchie.
Et quand trois années se furent écoulées, quand Théodorus fut certain d'être parvenu à endormir toute méfiance, que tout ce qu'il y avait de plus mauvais dans les hommes qui étaient au service de sa famille était sorti, il se débarrassa de tous les hommes qui avaient accumulés les méfaits. Il avait attendu patiemment puis choisis des hommes qui n'étaient loyaux qu'envers lui seul. C'est à ce moment que j'ai réalisé que Théodorus était fait d'une toute autre étoffe que les autres membres de sa famille

Théodorus a toujours été très proche de sa jeune soeur, mademoiselle Eléandra. Je crois qu'elle est la seule personne au monde pour qui il n'ait jamais éprouvé un réel attachement. Etaient-ils plus que cela ? Je me le suis souvent demandée...
Mademoiselle était d'une beauté rayonnante et tous les hommes qui croisaient son chemin tombait sous son charme, mais tout comme sa défunte mère, la jeune femme était instable psychologiquement, seul Théo était capable de calmer ses crises. Alors qu'elle avait à peine 20 ans, et Théo 22 ans, le jeune homme envoya sa soeur séduire Victor Yaxley, mais la jeune femme s'éprit réellement de ce fougueux jeune homme. Je m'attendais à ce que Théodorus pique une violente colère et contraigne sa jeune soeur à rentrer au manoir, à ses cotés, mais il n'en fit rien. Il donna son consentement lorsqu'il fut question de mariage et je cru que mademoiselle auprès de son prince charmant était parvenue à chasser tous ses démons et à trouver le bonheur. Mais ce bonheur fut de courte durée...
De leur union naquit une adorable jeune fille que le couple prénomma Juliet. Théodorus se retrouva oncle pour la première fois, mais n'y prêta pas plus d'intérêt que si on lui avait annoncé qu'il avait hérité d'un nouvel elfe de maison. Il n'avait rien contre mademoiselle Juliet ou monsieur Victor mais il ne se sentait pas concerné par leur vie de famille. Seul lui importait le bonheur de sa soeur et manifestement auprès de Victor, elle l'avait trouvé.
6 ans après la naissance de l'enfant, Madame Eléandra fit une malencontreuse chute dans les escaliers qui lui ota la vie, laissant derrière elle une petite princesse et un époux. Monsieur Victor en fut inconsolable, veuf, jamais il ne se remaria.
Dès lors, Théodorus garda toujours un oeil sur sa belle-famille, qu'il tenait et tient toujours sous sa protection....

Avec les années, la santé de Monsieur Leopold, le père de Théodorus, déclina. Il avait enterré deux de ses enfants sur trois et son épouse, il ne lui restait plus que Théo, celui sur qui, peu avait parié à la naissance. Il ne se remit jamais totalement de la mort brutale de sa fille et deux ans plus tard, il décéda à son tour d'un arrêt cardiaque alors que Théodorus était âgé de 31 ans. C'est la très respectueuse Madame Amélia Poppins qui devint alors le mentor de Théodorus. La présidente du Conseil s'était prise d'une sincère infection pour l'homme qu'il était. Elle le considérait un peu comme son fils, comme son héritier spirituel. Elle avait immédiatement comprit qu'il serait capable d'accomplir de grandes choses pour leur communauté. Théodorus lui-même donna l'impression de s'être attaché à cette très grande dame qui devenait un peu comme une mère de substitution, bien meilleur que celle qui l'avait eut. Elle au moins ne le battait pas et l'aimait comme une mère devrait aimer son enfant.
Ensemble ils formèrent une équipe impressionnante que rien ne semblait pouvoir arrêter, mais s'était sans compter l'art de la dualité de Théodorus qui n'a le sens de la loyauté qu'envers une seule et unique personne : lui-même.

Ainsi, Théodorus profita de la baisse d'estime au sein de l'opinion publique de madame Poppins pour se présenter aux élections de nouveau président du conseil. Sa politique beaucoup plus agressive séduisit la plupart de membres du conseil dont son oncle Charles Hopkins qui lui apporta son appui. C'est ainsi que Théodorus devint le nouveau haut conseiller. Obtenant les pleins pouvoirs, il ordonna la libération de la vielle magie sur les terres de Boston pour répondre aux attaques des Inquisiteurs qui menaçaient de les envahir. Ce choix, parfaitement assumé, provoqua la mort de milliers de moldus qui étaient alors privés de leur technologie. Décrié par les uns, idolatré par les autres, Théodorus règne depuis sans partage sur le conseil des Mages Fondateurs et nul n'ose ou ne désire s'opposer à lui. Ses pleins pouvoirs lui permettent de rester en place malgré la fin de son mandat, et il put ainsi régler ses comptes avec tout ceux contre qui il nourrit quelques griefs. Ainsi, John Blasco, son ennemi depuis l'école de magie a perdu son poste de chef de la Brigade magique malgré ses brillants résultats.
Quand à son oncle Charles Hopkins, son bras droit, bien qu'aux yeux du monde ils apparaissent très proche, la réalité est tout autre. Théodorus tout comme Charles ignorent ce que signifie le mot « Loyauté » et il ne fait aucun doute que l'un attend le moment propice pour faire tomber l'autre...

Je suis sur que ce parchemin tombera entre tes mains avant que quiconque n'ait pu le lire...

Seras-tu furieux quand tu liras ces lignes mon cher Théodorus ? Furieux que j'ai pu douter de toi et te soupçonner de crimes horribles ou souriras-tu avec amusement devant ma bêtise ou ma perspicacité ? Tu n'as jamais agis comme je m'y attendais alors je prends le parti de croire que ce récit t'amusera puis, tu le détruiras en laissant les flammes destructrices dévorer ce parchemin.

Tu as toujours était mon petit préféré et quoi que tu fasses, je t'aimerais toujours
Porte-toi bien et sois heureux, c'est là tout ce que je te souhaite.

Tendrement

Elisa