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ivie était dans un rayon de la réserve de la bibliothèque. Elle n'aimait pas cet endroit, trop de magie y était présente et elle en était presque malade. Ça faisait trois ans que sa baguette était cachée sous son lit et hier soir, elle ne pu s'empêcher de la regarder avec regret. Elle détestait la magie, mais la magie était une partie d'elle même. La jeune femme avait sortit la baguette de sa boîte, l'avait regardé longuement et l'avait rangé. Cela faisait deux ans qu'elle ne vivait plus avec sa mère mais dans un appartement en ville, elle venait quand même la voir tous les jours et parfois dînait avec elle. Sa mère en était contente et Livie aussi. Rester proche de sa mère lui permettait de ne pas regretter cette époque où elle faisait de la magie, elle lui rappelait la raison de son secret.

La jeune femme rangea les livres qu'on lui avait rendu dans la matinée sur les étagères appropriées. Mythe et Magie, la vérité ou Lycanthrope, comment se gérer, la lecture de certaines personnes en disaient bien plus sur eux qu'ils ne le pensaient et les personnes qui avaient empruntés ces documents étaient des gens haut placés chez Yaxley pour avoir accès à la réserve. Evidemment, Livie avait signé un contrat de confidentialité en arrivant ici, donc aucune information ne devait fuiter sauf si M. Yaxley en personne le demandait. C'était écrit dans le contrat. De toute façon, à qui le dirait-elle ? A part sa mère, elle n'avait pas d'amis. Enfin, si Camila mais elle était trop loin pour qu'elle lui parle de quoi que ce soit. Livie finissait de ranger le reste des ouvrages tout en pensant à son amie qu'elle n'avait pas vu depuis quelques temps maintenant.

La bibliothécaire sortit de la réserve après avoir finis son travail pour retourner à l’accueil, il était 16h30 et il n'y avait presque personne dans la bibliothèque. Livie s'assit à son bureau et regarda ses mails puis les actualités. Nouveau fond de subvention ouvert pour une école dans l'ouest de la ville, Accident domestique dans la banlieu... Les médias raffolaient de ces histoires pour faire oublier aux gens les choses importantes, comme les Inquisiteurs ou les Mages Fondateurs. Livie entendit quelqu'un se racler la gorge et releva la tête. Elle se retrouva face à face avec quelqu'un qu'elle connaissait... Quelqu'un qu'elle ne pensait jamais revoir. « Zachary ? » La jeune femme resta bouche bée face à lui, son ami d'enfance et de vacances. Son ami qui savait qui elle était, une sorcière.  
 

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lle était bouche bée. Elle n'arrivait pas à réagir. Cela faisait plusieurs années qu'elle n'avait pas vu Zachary, depuis leur accident quand elle avait seize ans. Livie était tellement heureuse de le revoir, jamais elle ne l'aurait cru. Que faisait-il ici, à New Phoenix, alors que sa vie dans le Montana était tout pour lui ? A plusieurs reprise il lui avait dit qu'il ne voyait pas quitter ces forêts, cet état. Pour rien au monde il ne serait partit. Elle ne comprenait pas mais peut importe, il était là en face d'elle à la regarder d'un air aussi ahurit que le sien. Le sourire de la jeune femme s'élargit au fur et à mesure qu'elle assimilait sa présence. Elle avait tellement de souvenir avec cet homme que c'était compliqué pour elle de les différencier. Il lui avait fait passer des étés incroyables.

Elle se souvenait de leur rencontre. A l'époque, elle avait douze ans. Sa mère avait loué un chalet dans le Montana pour qu'elle passe de bonne vacances et ne pense plus à l'Angleterre. Derrière le chalet il y avait une grande forêt, elle se sentait tellement petite à côté des arbres. Elle avait décidé de découvrir les alentours et donc de faire une balade, elle se sentait juste bien, elle marchait et regardait le ciel en même temps, ne faisant absolument pas attention à où elle allait. Les mains derrière le dos, elle sautillait de bonheur face à ces grands espaces. Puis elle rentra dans quelqu'un sans faire attention et tomba en arrière en se rattrapant sur ses mains et en fermant les yeux de peur. Quand elle les rouvrit, un jeune homme, à peine plus âgé qu'elle était à genoux en face d'elle en lui demandant si elle allait bien. Elle le regarda avec douceur en lui disant que c'était de sa faute. Ce fut le début d'une belle amitié. Ensemble ils firent les quatre-cent coups, ils jouaient dans les endroits les plus improbables de ces forêts, ils faisaient de la magie, grâce à lui elle apprenait à l'aimer comme une partie d'elle... Jusqu'à l'année de ses seize ans. Un regrettable accident arriva. Elle l'avait suivit. Livie rêvait d'aventure excitante et ce rêve n'était possible qu'en vacances. La nuit était tombé et quand la créature est arrivée, la seule chose qu'elle avait trouvé à faire c'était hurler. Zachary lui avait prit la main et avait trouvé la piste sans aucun problème, le Wendigo toujours à leur trousse. Elle pleurait, de peur, d'angoisse. Cependant ils s'étaient quand même battu. Et après l'intervention de sa famille, Livie était en état de choc. Plus jamais elle ne voulait vivre d'aventures. Le frère de Zach l'avait regardé avec un air méprisant, sans doute à cause de l'acte irresponsable dont ils avaient fait preuve, mais il leur avait sauvé la vie cette nuit là. Sa mère fut mise au courant. Elle se rappelait exactement de ses mots "Tu es stupide Livie ! Vous êtes stupides ! Vous auriez pu vous faire tuer ! Je ne veux plus que tu ailles en forêt ni nul part ailleurs jusqu'à la fin de nos vacances !". Elle avait quand même réussit à négocier avec sa mère pour aller voir Zachary de temps en temps, même si il était punis. Une semaine plus tard, leurs bagages étaient fait et sa mère et elle partirent pour ne jamais revenir dans cet endroit durant leur vacances. Livie avait crié à l'injustice. Elle ne comprenait pas. Elle voulait revoir Zachary, il était son ami. Mais elle avait été catégorique, elles n'y retourneraient pas.

Elle n'avait pas eu de nouvelle depuis plusieurs années. Elle avait bien essayé d'écrire une lettre ou deux mais elle n'avait jamais eu le courage de l'envoyer. Et le voir face à elle la troublait beaucoup, elle ne savait pas comment réagir. Mais le bon côté c'est qu'il se rappelait d'elle et de son prénom. Il avait l'air aussi surprit qu'elle. Mais malgré cette surprise, le sourire de Livie ne tombait pas. Zachary avait beaucoup compté pour elle, il avait été le seul à qui elle avait dit qu'elle était une sorcière, et vice versa elle était la seule à savoir le secret de Zachary. Et ce secret les avait sauvé tous les deux d'une mort presque inévitable. Le jeune homme avoua sa surprise de la voir et lui posa des questions que n'importe qui qui n'avait pas vu un ami depuis longtemps poserait. « Je ne m'attendais pas à te voir ici ! » elle sourit encore plus, si cela était possible. « Ma mère vit à New Phoenix depuis qu'elle est partie d'Angleterre, je n'ai fais que rester auprès d'elle et oui, elle va bien. Et toi, tu vis ici aussi ? Et tes parents ? Tamara et Benjamin, comment vont-ils ? Et le Montana ? Je suis tellement contente de te revoir ! » Le débit de parole et de questions de Livie à la minute était plutôt impressionnant. Mais elle avait tellement de questions à poser à son ami. Et dans le fond de sa tête, elle se dit qu'ils avaient beaucoup de chose à rattraper.

Depuis maintenant plusieurs années, Livie vivait dans le quotidien. Un quotidien qui lui plaisait car il était normal et ça la rendait normale. C'était ce qu'elle avait toujours voulu. Les seules fois où elle s'était sentis extraordinaire c'était avec Zachary, quand ils vagabondaient et découvraient des merveilles à chaque coins de la l'immense forêt. Tellement de souvenir lui revenait en le revoyant, s'en était presque intense. Elle n'avait pas ressentis ça depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Et c'est sans doute pour ça qu'elle se répéta encore, toujours ahurit et un poil surexcitée. « Je n'arrive pas à croire que tu sois là ! »

 

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achary avait l'air aussi surexcité qu'elle, ce qui la rassura. Elle ne passerait pas pour une folle comme ça. Elle qui était d'un naturel si discret, avec lui elle aurait pu crier sur tous les toits qu'elle était heureuse, ce qui ne lui ressemblait absolument pas. Avec Zach, son côté timide disparaissait, elle était un livre ouvert quand il était près d'elle. Et c'est sans doute ce talent du jeune homme qui la fit rougir quand celui-ci lui dit qu'elle était la meilleure chose qui lui était arrivée cette année. Cependant, elle ne pu s'empêcher de se demander pourquoi intérieurement. Il n'avait pas du avoir une excellente année... Cette sombre pensée fut concrétisée par ses paroles, ses parents étaient mort dans un accident. Livie hoqueta de surprise. Quoi ? Non, ce n'était pas possible. Les parents de Zachary étaient sans doute les gens les plus adorables et agréables du monde. Ils l'avaient accueillit avec tellement de gentillesse durant les étés qu'elle avait passé là-bas. Ces gens étaient si charmant... Même sa mère, qui avait du mal avec les sorciers depuis que son mari l'avait abandonné pour que sa fille aille absolument à Poudlard, les aimait bien. Elle se souvenait de la fois où elle avait apporté des cookies avec sa mère à la famille de Zachary. « Je suis désolée... Toutes mes condoléances » murmura Livie doucement. La politesse de la jeune femme reprenait toujours le dessus quand de fortes émotions montraient le bout de leur nez.

La jeune femme sentit son estomac se nouer à cause du choc et sans doute un peu de tristesse. Soit elle ne les avait pas connu aussi bien que Zach, c'était quand même sa famille, mais elle se sentait mal pour le jeune homme et parce qu'elle les appréciait. Elle vit l'ombre du chagrin qui rongeait Zachary passer sur son visage. Son ami tenta alors de passer à des choses plus banales, sur la carrière de Ben et le mariage de Tamara. Oui, elle se doutait bien que cette dernière finirait avec Danny vu le nombre incalculable de fois qu'elle en parlait à la seconde. Samael et Juliet... C'était mignon comme nom. Ça ne l'étonnait pas, Tamara avait toujours eu du goût. Livie lui sourit avec douceur.

C'est alors qu'il lui parla de son nouveau travail. Dans une réserve. Ici ? La seule réserve qu'elle voyait c'était celles des dragons. Et les lectures de Zachary lui donnèrent raison. Des dragons ? Les bêtes dangereuses, volante, parfois à pointe et qui crache du feu ? Elle savait qu'il avait toujours été passionné par les créatures magiques, c'était quand même un des seuls hommes qu'elle connaissait qui avait fait ami ami avec des centaures, mais quand même... Des dragons. C'était son rêve et il l'avait réalisé... Livie avait-elle déjà eu un rêve ? Du plus loin qu'elle se souvienne, elle ne rêvait pas à des choses épatantes comme Zachary. Elle était beaucoup plus terre à terre. Son plus grand rêve s'élevait à s'occuper de document précieux, pas forcement comme bibliothécaire, plus comme muséologue. Elle n'avait aucune envie de travailler dans la magie, c'était sans doute l'influence de sa mère mais, Livie avait toujours eu des aspirations d'emplois moldu, jamais magique. C'est pour ça qu'elle était contente pour Zach, il avait réussis à trouver un emploi qu'il aimait, même si c'était loin de son Montana natal, cet proposition était tombé à pic pour lui changer les idées. Zachary rougit en lui montrant ses différents emprunts. Ca la fit rire. Que pensait-il donc ? Jamais elle ne l'avait jugé, elle ne commencerait pas maintenant. Et puis elle ne se permettrait jamais de critiquer ou se moquer de son rêve. Elle était vraiment heureuse pour lui. « C'est génial ! » répondit-elle avec un grand sourire.

Ensuite il lui demanda si sa mère lui en voulait toujours, ce qui fit rire la jeune femme. Sa mère était loin d'être rancunière, au contraire. Sauf avec le père de Livie, mais ça c'était encore autre chose d'un peu trop compliqué, même pour elle. Il rajouta qu'il voulait rattraper le temps perdu. La jeune femme rougit. Livie pensait exactement la même chose, elle voulait parler des heures avec Zach, comme quand ils étaient jeunes. Enfin, quand ils ne travaillaient pas, là ça allait être plus compliqué. « Ma mère ne t'en veut absolument pas, ne t'en fais pas. » le rassura-t-elle. « Je suis sûre qu'elle serait ravit de te revoir. » ajouta Livie, souriante.

Son regard se posa à nouveau les livres de Zachary. « Bon, je vais quand même faire mon travail et te valider ton emprunt. » La jeune femme ria de bon coeur et prit les livres de Zach. Elle fit sa manipulation pour les valider et lui rendit. Livie ne pu s'empêcher de détailler physiquement son ami. Il avait changer depuis six ans, c'était normal. Il avait les épaule carré, sans doute du au travail manuel, au quiddicth ou encore à la randonnée. Ses cheveux en revanche étaient toujours en batailles et peu coiffé, mais ça lui allait bien. Sa description fut arrêté par une pensée fugace que la jeune femme avait. « Ecoute... Ici personne ne sait ce que je suis et je ne veux pas que ça se sache. » Livie qualifiait toujours sa partie magique par des pronoms impersonnels, parce que ça la rendait moins réelle, elle se sentait plus normale. Cette question de la normalité revenait sans arrêt dans son esprit, et depuis la mort du président moldu qui était pro-sorcier, elle avait renier cet aspect d'elle même au point que la normalité était devenu une obsession. Sa mère aussi l'avait poussée, sans doute à cause d'une monté de paranoïa, peut-être excessive mais bon... Sa phrase sous entendait que Zachary ne devait rien dire. Elle lui sourit doucement pour atténué ses propos soudains.

 

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ne amie très chère m'a dit, après que je lui eut présenté des Centaures, que j'étais une personne que l'on ne pouvait pas détester. Elle se souvenait de ce jour comme si c'était hier. La première rencontre avec les centaures avait été magique, vraiment. Elle avait des étoiles pleins les yeux et jamais un sourire n'avait du être aussi grand et sincère. Tout ce qu'elle avait fait, c'était lire des livres sur eux, leur culture, leur allure si imposante, voir des images. Mais les voir en vrai, leur parler... Ca n'avait pas de prix à ses yeux. Elle savait que si elle avait du avoir un métier en rapport avec la magie, l'étude de l'histoire et des moeurs de toutes les créatures magiques auraient été sa spécialité. Mais elle se souvenait surtout d'après, de sa conversation avec Zach. « Tu sais... Ca ne m'étonne pas que tu sois ami avec des centaures, ce sont des créatures inconnues et méprisées alors qu'elles ne devraient pas l'être. Mais surtout, tu es une personne qu'on ne peut pas détester Zach. Tu es quelqu'un d'empathique et c'est un don bien que beaucoup le prenne pour un malheur. Merci pour tout Zach. » Elle était jeune, mais elle avait vieillit trop vite. Elle était le contraire de Zachary. Livie était déjà mature, autonome et très assidue. Zach avait réussit à conserver son enfance intacte. Quand elle était avec lui, c'était comme si elle avait une enfance. Elle n'avait vécue cela qu'en vacances. Sinon elle était motivée par ses études, ses manières, ses livres, sa culture. Que des choses qui font grandir trop vite. « Evidemment que tu auras tes chances avec les dragons ! Personne ne pourrait mieux s'en occuper que toi. » dit-elle sincèrement à son ami.

Quand Livie lui avoua que son secret était d'actualité le jeune réagit presque aussi tôt en lui disant qu'il pouvait avoir confiance en lui, qu'il ne l'avait jamais trahit et qu'il ne le ferait pas. Elle le savait évidemment, au fond d'elle même. Mais elle ne faisait confiance à personne ou très difficilement. Elle avait déjà du mal à se confier à sa propre mère, alors à un ami ? Il était sans doute un de ces seuls amis. Quand elle avait été en Amérique du Sud faire ses études, Livie n'avait rencontré que ce qu'elle appelait des connaissances, pas d'amis. Elle n'y avait que très peu songé, elle avait Zach pendant ses vacances et cela lui suffisait, vu qu'elle ne travaillait pas. Mais depuis qu'elle était vraiment à New Phoenix, il est vrai qu'elle se sentait seule parfois. Son travail et ses visites chez sa mère lui prenait tout son temps, parfois elle faisait même des heures supplémentaires à la bibliothèque par pure envie.

Soudain le jeune homme lui demande à quelle heure elle finissait. Et tout s'enchaîna très vite. Il lui proposa un restaurant et d'y réfléchir pendant qu'il lisait là bas. Elle regarda mécaniquement l'endroit qu'il pointait et quand elle tourna la tête, il y était déjà partis. Wouah. Elle n'avait même pas eu le temps de lui répondre. Cela faisait à peine dix minutes qu'ils s'étaient revu et il l'emmenait déjà au restaurant. Soit, elle n'était pas contre qu'ils se voient après son travail mais un restaurant... Livie fut interrompue dans sa réflexion par une personne qui lui tendait des livres qu'elle voulait emprunter. Elle lui sourit poliment et fit son travail. De temps en temps elle tournait la tête vers lui mais il avait l'air absorbé par sa lecture. Elle avait aussi penser à aller le voir, mais son travail était très important pour elle, et elle ne flânait quasiment jamais. En fait, son travail c'était sa vie.

Travail qu'elle continua jusqu'à ce que l'heure qu'il s'arrête arrive. Elle n'avait pas vraiment eu le temps de réfléchir à la proposition de Zachary mais elle avait néanmoins une idée en tête. Livie éteint son poste à dix huit heure précisément puis se leva. Elle fit quand même les dernières vérifications nécessaires, comme bonne maniaque qu'elle était, puis rejoignit Zachary qui la regardait s'approcher. Elle s'assit en face de lui à sa table. « Pas de restaurant, et puis de toute façon j'en connais aucun j'y vais jamais. On va aller au kebab ou bien commander chinois puis boire un verre si tu veux. » Au kebab. Commander chinois. Elle n'avait pas eu d'autres idées qui lui était venu en tête. Le restaurant c'était quelque chose de trop chic pour elle, c'était pas vraiment son truc. Et puis elle commandait souvent chinois avec sa mère, elle en connaissait un pas mauvais. Elle sourit à son ami, en espérant qu'il ne prenne pas ça mal de sa part. C'est sur qu'un kebab ou un chinois, c'est moins classe qu'un restau, mais elle voulait surtout renouer avec son ami d'enfance et c'est compliqué de rire fort quand il y a pleins de gens autour.

 

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ivie souriait de toutes ses dents. Il avait dit oui pour le kebab, ce qui la rassurait quelque peu. L'endroit où elle l'avait emmené était simple, encore une fois, elle y allait souvent avec sa mère. Il lui avait avoué ne pas connaitre la capitale, et de son côté, elle lui avoua qu'elle non plus alors qu'elle vivait ici depuis longtemps. Oui c'était surprenant mais elle ne sortait pas beaucoup alors qu'elle était jeune. Ils s'étaient alors installés dans un kebab pas si loin que ça des Tours Yaxley, donc ils y avaient été à pieds. Ca s'appelait The New Phoebab, sans doute un mélange douteux entre New Phoenix et Kebab. Les américains raffolait de ce genre de jeux de mots. Pour l'anglaise de pure souche qu'était Livie, ça avait été dur à assimiler. A Londres, tout était sérieux et droit. Si une boutique souvenir devait avoir un nom plutôt comique ce serait en rapport avec Lady Diana ou avec les souverains actuels. Cela amusait les gens, mais pas les jeux de mots.

Dans le kebab, ils sortirent tous les deux le plus d'anecdotes possibles chacun leur tour. Zach lui parla de Ben, Tamara et aussi d'une certaine Selena avec qui il avait rompu il y a peu. D'ailleurs il ne s'attarda pas trop sur le sujet. Livie en déduit que c'était encore frais, et elle fut peinée pour son ami. Elle savait qu'il s'attachait facilement au gens, qu'il avait tendance à accorder trop vite sa confiance. Si entre ça avait été bénéfique, parfois cette qualité pouvait se transformer en défaut. Encore une fois, ils étaient deux contraires. Livie lui parlait de sa mère et des ses dernières lubies. Le mois dernier elle avait décidé d'aller au club de lecture des femmes de son quartier, en rentrant, elle avait pleuré dans les bras de sa fille car selon elle, "les romans d'amour c'est trop triste, ça finit toujours bien". Livie n'avait rien comprit mais le lendemain, sa mère avait décidé de se mettre à la pâtisserie et sa mère était tellement maladroite qu'elle avait oublié de mettre les oeufs dans le gâteau. Gentiment, Livie lui avait dit que les cookies c'était déjà très bien de savoir les faire. Ils avaient beaucoup rigolé des différents exploits de sa mère.

Zachary posa alors plusieurs questions à la jeune femme. « Et bien, je vis seule dans studio pas loin d'ici, j'ai pas vraiment d'ami et encore moins de petit ami. » Elle fit une pause puis rigola. Non, pour le moment avoir quelqu'un dans sa vie n'était pas dans ses préoccupations, c'était beaucoup trop compliqué pour elle et elle avait bien trop peur pour ça. « Je travaille depuis peu pour M. Yaxley, avant j'étais à la bibliothèque municipale. Je ne le croise pas beaucoup, mais il apprécie de venir à la bibliothèque de temps en temps, c'est tout ce que je sais sur lui. ». Elle n'était pas du genre à parler d'elle, mais avec Zach c'était différent, il la connaissait. Cependant, elle passa sous silence le fait qu'elle soupçonnait Saevus Yaxley d'avoir connu son père. La jeune femme sourit gentiment à son ami tout en lui piquant une frite dans son kebab. « Et toi alors ? Je veux tout savoir aussi ! ». Elle plaça ses mains sous son menton tout en le regardant, signe qu'elle était toute ouïe à ce que le jeune homme allait lui dire sur lui.

 

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e joli sourire de Livie s’effaça au fur et à mesure que Zachary parlait. Quand il parlait de plomber l'ambiance avec son histoire, elle avait lancer « Rien venant de toi pourrait m'enlever ma bonne humeur ! » avec son grand sourire et son air de petite souris toute mignonne et toute curieuse. Et bien la souris était vite rentrée dans son trou. Il avait commencé par dire qu'il ne savait pas qui il était, elle voyait bien dans les yeux du jeune homme qu'il avait l'air perdu et secouer par ce qu'il s’apprêtait à dire. Il enchaîna avec son frère qui sois disant le détesterait. Non, Ben avait sauvé plusieurs fois la vie de Zachary, et elle avait été témoin de sa peur de voir son frère blessé et de quelques marques d'affections à son égard. Puis il déballa tout, les flammes, ses parents, Ben, Samantha, Saevus. Tout avait du aller tellement vite et avait du être tellement atroce pour lui. Quand il avait soulevé son tee-shirt, Livie avait eu un frisson en se remémorant ce fameux soir.

Elle savait ce que représentait les parents de Zach pour lui, et quoi qu'il en pense, elle savait qu'il était leur fils. A ses yeux, à partir du moment ou on élève quelqu'un comme tel, c'est qu'il l'est. La jeune femme avait totalement changé de position. Elle avait les bras croisés pour masquer ses tremblements et elle avait ce léger tic de se mordre la lèvre inférieur quand elle était stressée ou paniquée. Elle le regardait avec des yeux emplit de désarroi et d'incompréhension et baissa des yeux presque vide sur le livre qu'il lui tendait.

Livie s'attendait à tout mais pas à ça. Elle avait déjà été choqué par la mort des parents de Zach, les circonstances étaient d'autant plus atroces. Mais ce qui la démoralisait le plus, c'était son ami, elle détestait le voir comme ça. Il était comme le frère qu'elle n'avait jamais eu à ses yeux. A la fin du récit de Zach, Livie se calma quelque peu. La jeune femme se leva et alla s’asseoir sur la banquette à côté de son ami, et le plus gentiment possible, elle le prit dans ses bras comme le ferait une amie pour le réconforter. Toujours dans ses bras, elle murmura : « J'aurais voulu être là pour toi plus tôt. Tu ne mérites pas ça. » Elle se défit de lui et continua. « Je n'ai pas l'habitude de ce genre de situation et encore moins de ce genre de discussion mais...  Sache que je suis là si tu as besoin, et comme tu l'as dis tout à l'heure : maintenant tu m'as moi. » Elle lui sourit doucement pour essayer de lui remonter le moral. Livie n'avait pas l'habitude de prendre des amis dans ses bras, elle n'était pas du genre tactile ou câlin, au contraire. Mais là, il s'agissait de Zach, et la chose dont-il avait sans doute le plus besoin en ce moment était du soutient et du réconfort. Rester seul dans ces moments là était atroce. Elle le savait car quand son père l'avait envoyé en vacances chez sa mère et qu'elle avait apprit pour les domes et donc qu'elle ne reverrait plus jamais son père, elle avait pleuré et demandé à être seule. Cette solitude a persisté jusqu'à aujourd'hui encore et faisait seule exception de sa mère. Elizabeth, sa mère, lui avait dit qu'elle devait considérer son père comme un homme mort, ce qu'elle avait fait. Sa tristesse c'était transformée en rancoeur envers cet homme qui se disait son père.

 

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lle n'avait pas l'habitude des démonstrations d'affections venant d'autres personnes que sa mère. Mais elle considérait Zachary comme quelqu'un de sa famille et on ne laisse jamais tomber sa famille. D'ailleurs, une de ses phrases restaient en tête dans l'esprit de Livie "Tout mon monde s'écroulait". La jeune femme déglutit. Oui elle savait, elle avait déjà ressentit ça quand sa mère l'avait envoyé dans une école de sorcier en Amérique du Sud. Evidemment ce n'était pas pareil, Livie n'avait pas perdu ses parents (enfin, son père n'avait pas donné signe de vie mais c'était une autre histoire). Elle s'était sentit abandonnée et s'était donc renfrognée.

Tout doucement, Zachary passa sa main sur la joue Livie. La jeune bibliothécaire rougit et baissa les yeux. Elle était souvent gênée par les contacts physiques que les gens entreprenaient envers elle. Quand cela venait d'elle ça allait, mais quand ça venait des autres, c'était toujours plus compliqué. Pourtant elle n'avait jamais été frappé étant petite et n'avait pas eu des corrections très sévères, elle était une enfant têtue mais sage. C'était la solitude qui l'avait rendu comme ça, l'habitude de n'avoir qu'une seule personne dans sa vie, Elizabeth. Quand le jeune homme lui dit qu'il ne voulait pas l'ennuyer avec ses histoires, sa réaction fut presque instinctive. « Tu ne m'ennuies pas, loin de là. » Il lui dit aussi qu'il était content de s'être confié à elle et qu'il voulait qu'elle fasse quelque chose pour lui. « Tout ce que tu veux. » dit doucement Livie. Soudain, il posa son front contre le sien et la regarda dans les yeux. Surprise par ce geste inattendu, elle sentit son sa respiration s’accélérer un peu. Elle l'écouta d'une oreille attentive mais était déconcentrée par le mouvement de son pouce sur sa joue. La jeune femme ne bougeait pas. Etait-elle triste ? Oui sans doute, pour son ami. Mais il lui demandait de ne pas le regarder comme elle le faisait et instinctivement, elle baissa les yeux et cessa de le regarder en face. Etait-ce lâche de sa part ? Elle ne voulait pas le faire souffrir encore plus que ce qu'il vivait en ce moment. « Je ne peux pas... » murmura-t-elle dans de façon inaudible, presque pour elle même. Pourtant, quand il lui demanda de sourire, la jeune femme s’exécuta et eu même un petit rire nerveux. Il l'embrassa sur la tempe et Livie recula doucement. Il était sans aucun doute le seul homme avec qui elle était proche. Elle savait ce que signifiait les baisers sur le front ou la tempe, c'était un symbole de protection. Elle avait lu ça dans un livre sur les langages du corps.

Une larme perla doucement au coin de son oeil et elle l'essuya rapidement. Elle n'avait pas pleuré depuis qu'elle avait reçue la lettre de son père il y a deux semaines, après s'être énervée contre sa mère. Lettre d'ailleurs qu'Elizabeth s'était empressée de cacher dans un endroit que Livie ne connaissait pas. Ce qui agaçait sérieusement la bibliothécaire. Quand le jeune homme lui dit merci, Livie sourit. « Je serais toujours là Zach. Tu es comme un membre de ma famille... Je te laisserai jamais tomber. » Elle sourit encore, toujours en riant nerveusement.

Elle essaya donc de détendre l'atmosphère pour essayer de tirer un sourire sincère à son ami. Livie lui repiqua donc encore une frite et la mangea sans attendre de protestation de sa part en retour. C'est donc tout naturellement qu'elle leva la yeux au ciel d'un air innocent avant d'en reprendre une à nouveau. Elle regarda l'air courroucé de Zachary et ria aux éclats face à sa mine qui semblait reprendre quelques couleurs. « Toi aussi tu devrais sourire. T'es trop pale et je suis sûre que tu parles plus à tes dragons qu'aux gens qui t'entours ! » se moqua-t-elle gentiment pour l'embêter un peu. Elle savait que le rire était la meilleure des thérapies contre les idées noires comme celles de Zach.

 

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'atmosphère se détendit dès le moment où ils commencèrent à jouer comme s'ils avaient douze ans. Livie rigolait maintenant presque sans arrêt. Lui piquer ses frites avait eu l'effet escompté. La jeune femme de fit semblant d'avoir peur de son ami, face à ses menaces dont elle avait l'habitude. « Tu ne me fais pas peur, Zachary Heel. » fit-elle avec un faux air de défi. D'autant plus que sa petite moquerie sur les dragons avait surpassé ses attentes. Zach faisait maintenant des grimaces, plus hallucinantes les unes que les autres pour imiter le mécontentement des dragons qu'il gardait. La jeune femme hurla de rire, c'était tout simplement risible. Les gens du kebab ne regardaient qu'eux. En même temps ils devaient avoir l'impression de voir des jeunes gens qui se comportaient comme des enfants en bas âges. Mais, pour une des premières fois de sa vie, Livie se fichait du regard des autres. Elle venait de retrouver son ami d'enfance... Elle pouvait même le qualifier de meilleur ami, mais c'était bien peu comparé à ce qu'il était vraiment. Pourtant, ils en connaissaient si peu l'un sur l'autre quand on y réfléchissait bien. Ils ne s'étaient vu qu'en vacances et ne s'étaient pas vu pendant près de six ans. Ils avaient parlé de tellement de choses qu'ils avaient oubliés de parler d'eux durant leurs vacances. C'était d'ailleurs à cause de ça que Zach n'avait jamais su qu'elle vivait à New Phoenix. Ce qui pour les autres avait de l'importance, n'était rien d'autre que des banalités pour les gosses qu'ils étaient. Rêver d'aventures, de trésors, d'histoires et avoir soif de culture, d'amitié et d'idéologies diverses... Voilà ce qui avait été important à leurs yeux. La preuve en était qu'ils ne supportaient pas les sujets sérieux, ils n'avaient pas pu s'empêcher de se chamailler ou de rigoler parce que les ambiances trop tendues les oppressaient et ils n'étaient plus eux même. Ils avaient beau être l'opposé de l'autre, ils étaient tout l'un pour l'autre. Tout ça pour dire qu'ils riaient et qu'ils en étaient heureux. « Et tu me fais encore moins peur quand tu fais ça ! » dit-elle en s'essuyant une larme de rire qui pointait le bout de son nez sur son oeil.
Dehors la nuit était tombée depuis un moment déjà. Ce soir Livie aurait dû aller voir sa mère, celle-ci devait sans doute s'inquiéter un peu mais la jeune femme ne venait plus aussi souvent qu'avant. Depuis qu'Elizabeth avait reçu cette lettre adressée à son ex-mari, la relation mère fille était devenue assez tendue. Souvent, quand Livie allait chez sa mère, la moindre référence à la lettre les mettait hors d'elles et la bibliothécaire partait en claquant la porte. Passer une soirée sans sa mère ne pouvait que lui faire du bien de toute manière. A chaque fois que ce genre de chose arrivait, Livie revenait le lendemain pour s'excuser auprès d'elle et tout redevenait comme avant... Jusqu'à la prochaine allusion à la lettre. Sa mère affirmait ne pas l'avoir lu et qu'elle ne le ferait jamais mais Livie restait assez dubitative sur ce sujet.

Ils marchaient tous les deux dans la rue tranquillement. Ils étaient silencieux mais c'était presque agréable, comme une pause dans leurs discussions interminables d'amis retrouvés par hasard. Soudain, les deux amis s’arrêtèrent au même moment et regardèrent le ciel. Livie le regarda avec une once de nostalgie dans les yeux. Elle voyait toutes ces étoiles, ces bijoux que le ciel offrait aux hommes qui savaient les voir pour ce qu'elles étaient. Aux yeux de Livie, c'était ça la vrai magie : la nature. Evidemment, à New Phoenix les étoiles n'étaient pas nombreuses mais il y en avait une qui brillait quand même plus que les autres. L'étoile du Nord. Soudain, la jeune femme replongea dans les forêts du Montana...

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La nuit était sombre. Au milieu des grands pins du Montana, un feu de camp qui paraissait bien dérisoire comparé à l'immense forêt réchauffait deux jeune gens. Livie avait cueillit des fleurs l'après-midi qu'elle avait semé dans sa tresse qui tombait le long de son dos. Toute joyeuse, la jeune fille se sentait libre comme l'air au milieu de cette immensité. Assise à côté de son ami sur un rocher plat, elle regardait arriver deux grandes ombres de l'autre côté du feu.

Zachary bondit presque pour aller saluer les deux centaures imposants. Solas et Aaeris. Elle avait beau les avoir déjà rencontré, son admiration pour ces si belles créatures ne descendait pas. A ses yeux, les centaures étaient tout aussi admirables que les sorciers ou toutes autres créatures magiques douées d'intelligences. En fait, elle savait que sur des domaines, les centaures étaient amplement supérieurs aux sorciers. Ce soir-là, Livie et Zachary avait prévu de dormir dans la forêt, avec l'accord de leurs familles. Après une longue discussion avec les deux centaures, les deux amis se glissèrent dans leur sac de couchage près du feu. C'est alors que Solas et Aeris commencèrent à leur parler des constellation, de la véritable astrologie et de l'alignement des planètes et de leur signification. De ses yeux émerveillés de quatorze ans, Livie regardait le ciel comme si elle en avait six. Ses grands yeux noisettes se plongeaient dans les abysses de voix lactée et de ses secrets infinis.

Quand le silence arriva, que les centaures finirent de parler, Livie fixa une grande étoile que n'importe qui aurait reconnue, mais qu'elle trouva bien plus brillante que les autres. L'étoile du Nord. Seule au milieu de toutes les autres et pourtant majestueuse. La jeune fille secoua l'épaule de son ami et pointa du doigt le ciel. « Dis Zach, tu vois la grande étoile là-bas ? » demanda-t-elle. Il opina silencieusement. « Elle est beaucoup plus brillante que les autres, comme notre amitié. Elle est plus forte et plus brillante que toutes les autres. Mais surtout, elle est rare et précieuse. » C'est sur cette jolie phrase et un grand sourire sur le visage que Livie ferma les yeux et dormis. Parce qu'elle savait que, comme les étoiles, l'amitié qui l'unissait avec Zach était unique.

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La jeune femme sortit de son souvenir par Zachary qui l'interpellait en lui demandant si elle pensait à la même chose que lui. Livie sourit à son ami tout en regardant le ciel à nouveau. « Comment l'oublier... » murmura-t-elle. Puis le jeune homme lui demanda si elle voulait aller prendre un verre ou si elle voulait qu'il la raccompagne. « Je travaille tôt demain, il vaut mieux que je rentre » répondit-elle à contre coeur à son ami. Elle aurait tellement aimé continuer cette soirée mais ce n'était pas possible, du moins pas si elle voulait être en forme à la bibliothèque demain. « Par contre je veux bien que tu me raccompagnes. Comme ça, cette fois, tu sauras où j'habites ! » La jeune femme rigola. A l'époque, ça ne leur était pas utile, mais aujourd'hui, autant faire dans le conventionnel.