A day at the museum
ft Ethan & Eleanor

Ce n'était pas le premier matin où elle se réveillait avec des étourdissements et une nausée qui avait fréquemment le dessus sur elle. Comme à chaque fois pour tenter d'oublier cette désagréable sensation, elle s'était levée et avait revêtue son bikini avant d'aller plonger dans la piscine qui trônait sur la toit de l'hôtel où sa mère vivait au plus haut étage. La sensation froide de l'eau lui remettait rapidement les idées en place tout en l'enveloppant et la rassurant, elle qui avait toujours apprécié la sensation de l'eau sur sa peau. Eleanor se demandait quand elle serait enfin libérée de tous ces désagréments liés sans aucun doute à ce sevrage qui pourtant avait commencé il y a plusieurs mois déjà. Jamais n'aurait-elle cru que ce serait aussi difficile arrêter lorsqu'elle s'était laissée entrainer dans cet enfer sans même opposer la moindre résistance. Elle détestait cette substance et pourtant, tout au fond, elle en ressentait encore le besoin. Aujourd'hui ne s'annonçait pas pour être une bonne journée et elle devait absolument sortir et se changer les idées.

Sans véritablement songer à sa destination, elle s'était habillée et coiffée rapidement avant de saisir son sac à main et de commencer à déambuler dans les rues de New-Phoenix. Passant se chercher un frappé glacé au starbuck dans l'espoir que cette autre addiction appairerait une autre bien plus nocive, elle venait à peine de le terminer lorsque son regard resta accroché à ce musée qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de visiter. Trouvant une poubelle où y jeter son verre, elle gravissait les escaliers de pierres et poussaient les lourdes portes où elle payait son billet. Peut-être était-ce le beau temps, mais le musée n'était pas particulièrement fréquenté aujourd'hui ce qui n'était pas pour lui déplaire. Vérifiant instinctivement où se trouvait les toilettes dans l'imposante bâtisse, elle commença à déambuler devant les oeuvres, s'arrêtant longtemps devant certaines afin de tenter dans découvrir toutes les nuances, consciente qu'elle aurait beau la regarder pendant des heures et y revenir plus d'une fois, elle en découvrirait continuellement de nouvelles.

Ces devant le tableau d'un artiste qu'elle ne connaissait que trop bien qu'elle s'immobilisait. Alejandro Obregon, un peintre détesté par son père, mais adulé par cet autre homme étant venu marqué à jamais son passage en Colombie autant que sa vile. l'estudiante muerto... elle pouvait sans aucun mal reconnaître le style de cet artiste qu'elle aurait préféré ne pas retrouver contre ses murs. Combien de ses toiles Oscar détenait-il de façon sans doute peu légale. Elle les avait aimé pendant un temps, comme tout le reste, avant qu'elle ne devienne qu'un souvenir désagréable du passé. Eleanor venait à peine d'arriver, mais tout ce remue sur ces souvenirs qui la torturaient lui donnèrent envie d'en sortir et de tenter de trouver un endroit où son ancienne vie ne pourrait pas l'atteindre. Se tournant, elle s'était aussi rapidement immobilisée en croyant reconnaître un homme qu'elle avait connu pendant un bref moment, mais qui avait su faire sa marque dans sa mémoire. Était-ce une blague de son esprit pour poursuivre dans cette lancée ou était-il véritablement là ? Réalisant que même en clignant des yeux, il demeurait là, elle finit par s'avancer vers lui.

« Tu fais dans les musée maintenant ? »

Murmurait-elle afin de ne pas être entendue par tous alors qu'elle était arrivée près de lui. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il filait avec l'un des importantes pièce de la collection de son père. Elle aurait pu le dénoncer, se sentir trahi, mais étrangement il avait su l'amuser plus qu'autre chose. Le gentleman cambrioleur... Elle continuait de croire qu'elle avait bien fait de ne pas parler, ce genre de délit ne méritait en rien des répercussions quand on pensait à ce que faisait les véritables criminels en liberté.

A day at the museum
Ethan & Lea

Cela faisait plusieurs mois qu'Ethan n'avait pas mis les pieds dans la très controversée ville de New-Phoenix. S'il s'y était rendu alors que l'enquête des factions se poursuivait toujours c'était justement en lien avec cette dernière. Il était venu pour s'assurer personnellement que Fernandes serait désormais définitivement tenu à l'écart de cette enquête majeur qui réunissait un représentant de chaque faction. Représentant les Partisans du Nouveau-Monde le Marshall Fernandes venait d'être la « malheureuse » victime des membres du Cercle et n'était désormais plus en état de poursuivre cette enquête. Les supérieurs du Marshall, qui du reste, se trouvaient sous son autorité, ne furent pas très difficile à convaincre. Plongé en état de choc suite aux différentes tortures qu'on lui avait infligé, l'officier n'avait plus été que l'ombre de lui-même pendant plusieurs jours. Il s'était pour ainsi dire comme cloisonné dans son propre monde intérieur restant indifférent et sans la moindre réaction face à ceux qui l'entouraient jusqu'à récemment. Etant désormais émotionnellement impliqué personnellement dans l'enquête, il n'y avait rien de plus facile que de l'en écarter pour « son propre bien ». Cependant, depuis qu'il était sorti de sa léthargie l'homme semblait avoir reprit du poil de la bête, mais ce n'était toutefois pas suffisant pour qu'on ne l'évince pas de l'enquête même si bien sur, Ethan connaissait suffisamment Thémis pour savoir que la jeune femme continuerait d'informer son ancien partenaire de l'avancer de l'enquête mais puisqu'ils en étaient au point zéro, il ne risquait pas de découvrir grand chose. Sous couvert d'une prétendue empathie à l'égard de son ancien collègue, Ethan s'était assuré que Fernandes ne reprendrait pas la plus petite enquête tant qu'il n'obtiendrait pas l'accord de son psy. Une autorisation de reprendre le service qui, en fonction de son état, pourrait bien ne jamais arriver et ce n'était pas pour le chagriner. Dans le fond, Fernandes pouvait presque le remercier puisque grâce à lui et à ce congé forcé, on lui offrait l'opportunité de recoller les morceaux de ce mariage désastreux qu'était le sien et qui avait déjà fait naufrage depuis bien longtemps. Pourtant, comme à son habitude, ce moldu égoiste n'en faisait qu'à sa tête et avait refusé de rentrer chez lui à New-Phoenix, mettant enfin par là-même, la patience de sa femme à rude épreuve. Il semblerait bien que cette fois, Fernandes allait tout perdre : une femme qu'il ne méritait pas ainsi que son travail.

Puisque le malheur des uns faisait le bonheur des autres, Ethan avait décidé de ne pas regagner le Nouveau-Mexique dans l'immédiat pour profiter un peu de cette opportunité qu'était la sienne de se trouver dans une ville à la richesse culturelle des plus attrayantes. Comme toujours lorsqu'il en avait le temps, Ethan se dirigea en premier lieu jusqu'à la galerie d'Alice mais à sa grande surprise et pour la première fois depuis qu'il la connaissait, ce qui remontait déjà à plusieurs années à présent, la vampiresse avait fermé boutique. Tout était éteint, sombre et silencieux. Son intuition lui dictait qu'il se passait quelque chose d'anormal et bien que l'agitation qui avait secoué la ville ces derniers mois aurait pu expliquer en parti ce départ qui lui paraissait quelque peu précipité, en raison du sentiment d'insécurité dans laquelle elle baignait, Ethan avait du mal à concevoir qu'Alice ait pu partir en abandonnant ainsi sa galerie d'art sans un regard. La main refermée sur la clenche de la porte qui était belle et bien verrouillée, son regard se posa sur un panneau écrit de la main de la jolie rousse qui expliquait qu'elle était actuellement en déplacement tout en s'excusant pour la gêne occasionnée. Quelque peu circonspect, Ethan décida néanmoins de lui accorder le bénéfice du doute. S'avançant légèrement sur le trottoir, il retira son portable de la poche de sa veste et envoya un texto à la belle dans lequel il se contenta de lui demander de le rappeler dès qu'elle le pourrait. Si jamais il n'obtenait aucune nouvelle, il pourrait toujours contacter la sulfureuse Milady pour qu'elle essaie d'en savoir plus de son côté. Alice était peut-être une vampire mais il appréciait sincèrement la jeune femme avec laquelle il partageait son amour pour les oeuvres d'arts. A chaque fois que son regard se posait sur elle, la jeunesse de ses traits et sa beauté lui faisait oublier qu'elle était un vampire vieille de plusieurs siècles, mais lorsqu'il l'écoutait parler, il réalisait à quel point elle était bien plus vieille et expérimentée que lui. Les rares fois où il avait accepté de lui dévoiler une oeuvre originale, il avait la sensation d'être à nouveau un enfant qui scrutait la moindre de ses réactions dans l'attente d'une éventuelle approbation. Et un enfant, c'était effectivement un peu ce qu'il était face à elle

Avançant d'un bon pas au travers de la ville, son regard fut attiré par une affiche publicitaire qui vantait l'ouverture d'une exposition sur l'art précolombien au musée d'art Moderne de la ville. Bien qu'il ne s'agissait pas de ses peintres, ni même de son courant préféré, il ne pouvait nier qu'il y avait de grands noms et de grands artistes associés à ce courant artistique, tel que Santamaria, Obregon, Graù, Botero, Ramírez ou encore Negret. Curieux, il décida qu'à défaut de bénéficier de la charmante compagnie d'Alice et de la découverte de ses nouveaux talents, il allait se rabattre sur cette exposition qui lui paraissait des plus intéressantes.

Bien que l'exposition venait tout juste d'ouvrir ses portes, il n'y avait pas encore foule ce jeudi-là, ce qui permis à Ethan d'apprécier tranquillement et à loisir chacune des oeuvres exposée. S'il qualifiait l'oeuvre de Botero de naïve, il appréciait bien plus l'oeuvre d'Enrique Grau dont le langage figuratif n'était pas sans rappeler les gros personnages de Botero lui-même justement, mais en plus réaliste. A travers ses peintures, l'artiste exprimait une critique sociale essentiellement basé sur la course à la consommation et sur le désir de posséder, une sorte de commentaire social et politique sur la société bourgeoise contemporaine. Son oeuvre abondait d'ailleurs en chapeaux, rubans et autres éventails. Alors qu'il contemplait à nouveau cet étrange tableau qui était accroché au mur aux couleurs chaudes particulièrement bien pensé et réfléchi, aux lignes parfaitement structurées qui symbolisait la folie de leur monde actuelle, quelqu'un le tira de ses réflexions en susurrant quelques mots à son oreille qui lui tirèrent un sourire amusé. Se retournant, il croisa un regard pétillant de malice et un magnifique sourire qui ne lui était pas inconnu puisqu'ils appartenaient à la très belle Eléanore Montgomery
Ethan n'oubliait jamais un visage et encore moins celui de ses amantes mais même s'il l'avait voulu il lui aurait été tout bonnement impossible d'oublier cette jolie blonde qu'il avait séduit en Colombie, car elle était de ces femmes que l'on ne pouvait oublier. Il l'avait approché afin d'entrer par la grande porte chez son père de diplomate qui détenait dans sa collection personnelle une pièce exceptionnelle : Un Degas.
La jolie blonde et lui avaient passé un excellent moment en tête-à-tête, sans promesse d'aucune sorte, si ce n'était celle de passer un excellent moment ensemble. Après deux jours passé cloitré entre les murs de sa chambre à s'aimer et à boire du champagne, le temps des adieux était arrivé. Non content de repartir avec de magnifiques souvenirs de la Colombie, il avait pris au passage ce tableau de cet illustre peintre. Ne pouvant utiliser la magie, il s'était éclipsé en passant par le balcon sous le regard amusé de la jolie blonde qui venait de le surprendre sur le fait. Elle aurait tout à fait pu s'en offusquer et donner l'alerte, pourtant elle n'en n'avait rien fait, lui faisant gagner par-là même, quelques précieuses minutes qui lui avait permis de rejoindre Abaigh qui l'attendait à bord d'un camion de transport dans lequel ils avaient construit un double fond pour qu'il puisse s'y dissimuler avec le tableau. Un avion privé les attendait à l'aérodrome mais Ethan avait déjà disparu avec le tableau bien avant qu'elle ne l'atteigne. C'était de bonne guerre et Abaigh le savait très bien, il n'était pas quelqu'un de confiance au même titre qu'elle. Ne lui avait-elle pas fauché une magnifique bague sertie de diamants dont le coeur était une émeraude impressionnante : le solitaire MacNally qui vallait 2 millions et demi de dollars à la dernière estimation. Ce coup en Colombie, c'était la dernière fois qu'il l'avait vu, mais il ne doutait pas qu'elle réapparaitrait un jour dans sa vie au moment où il s'y attendrait le moins, à l'image de cette jolie blonde.

- Je suis toujours à la recherche de nouvelles opportunités... lui répondit-il dans un sourire complice avant de laisser s'échapper un petit rire espiègle et de l'enlacer dans ses bras. C'est bon de te revoir, lui assura-t-il avant de déserrer son étreinte. Je ne m'attendais absolument pas à te croiser ici, et cette fois je te promet que c'est vraiment le hasard, se moqua-t-il de plus belle en faisant référence à leur toute première rencontre. Quand es-tu rentrée ? Lui demanda-t-il mi-surprit mi-amusé

La rencontrer dans un musée n'avait donc rien de surprenant étant que la jeune femme était passionnée d'art mais ici à New-Phoenix ce n'était pas réellement la ville dans laquelle il se serait attendu à la croiser puisqu'elle était censé y vivre à quelques kilomètres au nord de l'équateur. Cette rencontre surprenante l'en amusa que davantage

- Tu me parais en forme, jugea-t-il avec amusement. Alors dis-moi, fit-il en se tournant vers le tableau accroché à ce mur, qu'est-ce que tu en penses ? Tu aimes ?

Il baissa son regard bleu sur ceux pétillant d'Eleonore. Les grands de ce monde aimaient s'entourer d'oeuvres d'arts sans réellement les apprécier à leur juste valeur. Il n'était pas rare de voir un tableau ou une statue de plusieurs milliers de dollars dans les salons privés qui n'avait été acquis que dans le simple but d'épater la galerie et d'étaler sa fortune. Il était curieux de connaître l'avis d'Eleonore sur la question et par conséquent de découvrir quel genre d'amatrice d'art elle était réellement....