Vivre sans espoir c'est cesser de vivre.

   Les mains croisés devant lui, bien calé dans le fauteuil de son bureau, Ethan fixa la pile de rapport qu'il venait de s'ingurgiter depuis deux journées entières. Des rapports qui devaient absolument être traités avant son départ et qui avait curieusement proliférés entre la veille au soir et ce matin avant son arrivée au bureau, à croire qu'ils faisaient des petits durant la nuit. Entre les réunions, les réunions et les réunions à n'en plus finir, il avait la désagréable sensation que son temps se réduisait de jour en jour comme une peau de chagrin, comme s'il n'y avait plus 24h dans une journée mais 1h à peine. Plus il traitait des dossiers et plus il avait l'impression qu'on lui en apportait le double, c'était une sorte de puits sans fond, un éternel tonneau des Danaïdes. Jamais le pays n'avait encore connu une telle crise et si d'apparence les choses commençaient enfin à se tasser la réalité elle, était bien différente...
Jetant un rapide coup d'oeil sur sa montre, Ethan vit qu'il était déjà 16h15, il avait une réunion de programmé à 16h45, sur laquelle il avait bien envie de faire l'impasse. C'était l’une de ces réunions sans intérêt où sa présence n’était pas indispensable et durant laquelle Clifton pouvait parfaitement le remplacer, de plus, il avait encore son voyage pour Santa Fe à organiser ainsi que sa petite visite au Bastion à préparer. Se penchant en avant pour atteindre le haut parleur de son téléphone, il contacta sa secrétaire

- Rebecca, je vais prendre le reste de ma journée, je n’accepte plus aucune visite ni aucun coup de file. Si c’est vraiment urgent je serai joignable sur mon portable. Ah et prévenez Clifton qu’il a une réunion à 16h45, merci

Satisfait, d'un coup de baguette magique il fit disparaître tous les dossiers traités de son bureau. Ces derniers regagnèrent leur place dans les classeurs appropriés ou se retrouvèrent sur le bureau de sa secrétaire qui saurait exactement quoi en faire. Avant de partir, il vérifia ses messages puis après avoir jeté un dernière coup d'oeil satisfait derrière lui, il se rendit compte qu'il allait oublié son chapeau posé sur la petite statuette de Socrate qui se trouvait sur son bureau. Revenant sur ses pas, il le récupéra puis ouvrit la porte du bureau.

Alors que des éclats de voix strictement féminin provenant du couloir se faisait entendre, le silence se fit total lorsqu'il ouvrit complétement la porte. Plus suspect que normal, ce silence religieux l'incita à relever son regard sur les deux femmes qui lui faisaient face alors qu'il coiffait son chapeau, et vu le regard que toutes deux lui lançaient, il avait la désagréable impression de passer en jugement sans trop savoir pour quel motif.

- Inutile de m'engueuler je n'ai rien fait, se défendit-il aussitôt en levant légèrement les mains devant lui en signe d'appaisement

Son regard passa d'abord sur sa secrétaire Rebecca Stewart, une jolie rousse d'une trentaine d'années au regard sévère dissimulé derrière d'épaisses lunettes qui agissait comme un chien de garde dès qu'une femme s'approchait de trop prêt surtout si elle était jolie. Cela pouvait avoir ses avantages comme ses inconvénients. Sorcière de son état, Ethan n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle s'obstinait à porter des lunettes alors que d'un simple sortilège elle pouvait s'en passer, il fallait croire que Harry Potter avait lancé une mode qui avait toujours son effet malgré les années. C'était une femme aussi efficace que redoutable qu'il n'avait pas choisit par hasard. C'était une grossière erreur de se fier uniquement à son apparence un peu strict et son apparente naïveté.
La seconde était une jeune femme brune d'une vingtaine d'année au regard plus déterminé que jamais

- Oh, fit-il en identifiant la jeune femme qui se trouvait face à lui

Il ne la connaissait pas personnellement, et ne l'avait même jamais rencontré avant aujourd'hui, mais il savait très bien qui elle était. Elle s'appelait Livie Adams et s'il la connaissait c'est parce qu'elle se trouvait dans le dossier que leur service avait constitué sur Zachary Heel. Un dossier qui s'était voulu le plus complet possible pour tenter de les aider à comprendre la raison qui poussait les Inquisiteurs à le garder encore dans leur prison. Il n'avait rien trouvé sur la jeune femme si ce n'était qu'elle avait de la famille parmi les Inquisiteurs. Soupçonnant les raisons de sa venue jusqu'ici, il retira son chapeau et s'approcha des deux femmes

- Rebecca, vous voulez bien nous préparer du café s'il vous plait ? Rebecca prépare le meilleur café de toute Maison-Blanche, vous ne pouvez décemment pas venir jusqu'ici et passer à coté de ça, la devança-t-il avant qu'elle n'ai le temps de refuser. Venez, allons dans mon bureau

L'invitant à le suivre, ils se dirigèrent ensemble vers son bureau. Le lieu était accueillant, et on ne pouvait y noter aucun désordre. Balançant son couvre-chef sur la petite statuette de Socrate qui disparu totalement dessous, Ethan prit place derrière son bureau et invita Livie à s'installer à son tour.

- Que puis-je pour vous, mademoiselle Adams ? Lui demanda-t-il en harponnant son regard dans le sien

Bloody Storm

Vivre sans espoir c'est cesser de vivre.

  Ethan observa l'attitude de la brunette avec intérêt. La hardiesse dont elle avait fait preuve dans le couloir et qui se reflétait dans la prunelle de son regard était toujours bel et bien présente en elle, mais comme si pénétrer dans ce bureau qu'était le sien lui faisait prendre conscience du lieu où elle se trouvait, il la sentit un peu plus calme. D'un oeil curieux, elle observa la pièce qu'il occupait depuis deux ans à présent, et qui pourtant comportait très peu d'objets personnels. Une boite rempli de cravates toutes hors de prix était rangé dans l'un de ses tiroirs au cas ou, et des chemises de rechanges se trouvaient dans sa penderie en cas de besoin. Tout ce qu'il y avait de visible lui appartenant était le tableau d'un artiste local accroché au mur derrière Livie ainsi que la petite statuette de Socrate qui ornait son bureau et qu'il avait acquéris grâce aux bons soins de sa sœur mais qui avait actuellement disparut sous son chapeau. Il la laissa faire pendant une ou deux minutes avant de la tirer de ses profondes réflexions en lui demandant les raisons de sa venue.

Surprise, elle avait levé sur lui un regard interrogateur, plongeant ses yeux curieux dans les siens avant de lui demander avec candeur comment il connaissait son nom. Cette question le fit sourire mais il ne prit pas la peine de lui répondre, à son regard, il avait compris qu'elle avait deviné comment il le connaissait au moment même où la question avait franchit ses lèvres.
On frappa deux petits coups à la porte du bureau, puis Rebecca apparut dans la pièce armée d'un plateau contenant une petite cafetière et deux tasses assorties. Elle servit en premier lieu Livie à qui elle demanda si elle désirait du sucre ou du lait puis une fois fait, elle servit le café noir de son patron dont elle connaissait les goûts avant de s'éclipser discrètement. Portant sa tasse à ses lèvres, Ethan invita d'un regard Livie à lui exposer les raisons de sa venue jusqu'à Washington. Ce n'était pas la porte à coté pour elle qui vivait à New-Phoenix. La jeune femme ne se fit pas prier et retrouva toute sa verve pour lui exposer les raisons de sa venue. D'apparence, elle paraissait déterminée à ne pas se laisser faire et à obtenir enfin des réponses, mais au plus profond de son âme il pouvait sentir que tout ceci n'était qu'une façade, une apparence et qu'en réalité, il suffirait d'un rien pour qu'elle se brise définitivement. Il fronça toutefois les sourcils intrigué de savoir ce qu'elle sous-entendait quand elle lui certifia avoir tenté de retrouver son aimé par ses propres moyens. Qu'avait-elle donc bien pu faire ? Contacté sa tante ou... autre chose ? Reposant son café dont il venait de boire une gorgée, il décida de ne pas lui poser de question immédiatement à ce sujet, préférant l'écouter lui demander des comptes sur leurs actions passé et futurs pour tenter de libérer son petit ami

- Ne vous inquiétez pas pour mon temps, il vous est entièrement consacré, lui sourit-il. Je suis davantage utile ici qu'à cette réunion à laquelle je devais me rendre et s'il vous plait, détendez-vous. Il est inutile d’être sur la défensive avec moi. Je ne vais pas vous mentir ou vous dire ce que vous avez envie d'entendre pour vous faire plaisir et être tranquille, vous pouvez être rassuré à ce sujet, ce n'est pas mon style et je ne vous ferez pas ça parce que je sais ce que c'est que de ne pas avoir de réponses à ses questions

Il savait très exactement, pour l'avoir vécu, ce par quoi elle était entrain de passer. Rester dans l'ignorance, ne pas connaître la vérité, rester éveillé la nuit parce que l'on retourne sans cesse les mêmes questions dans sa tête, avoir la sensation que sa vie s'est arrêté et qu'elle ne reprendra son court que lorsque l'on aura obtenu enfin les réponses à ses tourments...
Prenant place correctement sur son fauteuil il lui sourit gentiment avant de reprendre la parole

- Il serait plutôt inquiétant vu ma position que je ne sache pas qui est Zachary Heel, vous semblez vraiment penser que la Maison-Blanche se désintéresse de son sort mais vous avez tort. Depuis l'intervention musclée des Inquisiteurs à la Tour Yaxley avec les conséquences que l’on connait nous ne cessons de parlementer avec les Inquisiteurs. Malheureusement depuis que le pays est divisé en quatre faction chacun fait un peu ce qui lui convient et même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque on ne peut pas envahir le Bastion avec l'armée pour libérer votre petit ami ce serait un acte de guerre ouvert. Notre force qui est aussi notre faiblesse, c'est de respecter la Constitution et les lois de notre pays, si on se mettait à agir comme les Partisans du Nouveau-Monde, les Mages Fondateurs ou les Inquisiteurs ce serait l'anarchie. Depuis son enlèvement nous sommes entrés en contact avec le Sénateur Heel qui ne s'est pas franchement montré très coopératif.

Et encore, Ethan se montrait poli. Benjamin Heel avait clairement fait savoir que cette situation était uniquement de leur ressort et non du sien. Une manière très directe et ferme de leur faire comprendre qu'il ne lèverait pas le petit doigt pour son frère. Ethan n'avait pas beaucoup d'estime pour Benjamin Heel qu'il jugeait suffisant, égocentrique et arriviste, mais de là à abandonner son propre frère, même adoptif, c'était un pas que le sorcier ne pouvait concevoir, lui qui était si proche d'Ally. Si sœur était prisonnière des Inquisiteurs, si elle se retrouvait dans la situation de Zachary Heel, il savait qu’il mettrait tout en oeuvre pour la sortir de là, quitte à recourir à des moyens peu légaux, ce n'était pas ça qui l'effrayait.

- Les Inquisiteurs sont restés très fermés à toutes négociations jusqu'à présent, et ça m’éclairait un peu si vous pouviez nous expliquer pourquoi il semble avoir autant d’importance à leurs yeux. Il est détenu au Bastion depuis fin mars, nous sommes fin mai et ils ne semblent toujours pas décidés à le relâcher et ça c’est quelque chose que je ne m’explique pas, et vous ?

Pourquoi garder prisonnier et surtout refuser toutes négociations pour un gardien de dragon ? Certes, son frère n’était pas n'importe qui puisque Benjamin Heel menait une compagne ouvertement tapageuse à l’encontre des Inquisiteurs mais le représentant des Mages Fondateurs à New-Phoenix avait clairement fait savoir sans la moindre ambigüité qu’on n’obtiendrait rien de lui. Si les Inquisiteurs espéraient sa destitution en échange de son frère ils pouvaient toujours espérer et ce n’était pas le genre des Inquisiteurs. Zachary Heel n'était clairement pas un moyen de pression efficace pour atteindre son politicien de frère. Il avait un moment songé que Heel puisse être le fils illégitime de Saevus Yaxley mais quel intérêt auraient-ils à le garder puisque même si c’était le cas, il n’était pas reconnu et n’avait aucun pouvoir…
Vraiment tout cela le dépassait et ce n’était pas le style des Inquisiteurs d’agir sans raison. Peut-être que mademoiselle Adams pourrait l'éclairer un peu à ce sujet.

Bloody Storm

Vivre sans espoir c'est cesser de vivre.

  Ethan avait dû retenir à grande peine un petit sourire en coin qui aurait, été très mal venu compte tenu de la situation, en entendant la jeune femme maugréer en approuvant son constat concernant celui qui était en quelque sorte devenu son beau-frère, le Sénateur Benjamin Heel. Il n'était pas difficile de deviner qu'elle avait été, en premier lieu, solliciter son aide afin qu'il intervienne d'une manière ou d'une autre pour l'aider à délivrer son frère mais qu'elle avait été refoulé séance tenante. Une attitude très ferme qui, même s'il on connaissait le personnage, parvenait malgré tout à surprendre. Comment pouvait-on tourner le dos à sa propre famille et abandonner froidement un de ces proches de cette manière ? C'était une chose qu'Ethan ne le concevait pas sauf si c'était pour protéger ces proches ce qui n'était évidemment pas le cas dans le cas présent et la jeune femme lui en gardait rancune.

De toute évidence cette épreuve l'avait marqué bien malgré elle, probablement au même titre que le principal concerné même si c'était de manière différente et qui n'était bien entendu pas comparable. Ainsi, bien qu’il lui eut assuré qu’elle n’avait pas besoin de rester sur la défensive avec lui et qu’il avait bien remarqué qu'elle avait effectivement tenté de se détendre, il y avait des réactions qu’elle avait été, malgré tous ses efforts, incapable de contrôler.
La jeune femme était constamment sur ses gardes, et une attitude combattive se dégageait d’elle comme si elle s’attendait à devoir monter au créneaux à tout moment. Il ne la connaissait pas et avant aujourd'hui n'avait jamais eut l'occasion de croiser sa route mais il ne faisait aucun doute que ces deux longs et interminables mois l'avait profondément endurcit. Pour se trouver aujourd'hui, deux mois plus tard, dans son bureau afin d'obtenir gain de cause et retrouver celui qui faisait battre son coeur, toute griffes dehors, prête à se battre avec une force et une conviction qui n'avait pas été entamé malgré les coups durs et les innombrables refus qu'elle avait probablement du essuyer, nul doute qu'elle devait beaucoup l'aimer. En un certain sens elle suscitait chez lui un certain respect

- J'espère qu'il connaît sa chance de vous avoir dans sa vie. Peu de gens se battent comme vous le faites, en général, beaucoup d'entre eux baissent les bras à la première épreuve, mais pas vous, ça en dit long sur la personne que vous êtes et sur ce qu'il représente pour vous lui dit-il dans un discret sourire avant de l'encourager à lui révéler tout ce qu'elle avait pu apprendre et découvrir.

Faisant légèrement tourner sa chaise de bureau de gauche à droite tout en faisant glisser continuellement son stylo entre ses doigts et son bureau, il l’écouta attentivement sans la quitter des yeux. Tout ce qu’elle lui révéla au sujet de l’enlèvement n'était pas une nouveauté et figurait déjà dans le dossier en question qu'il avait fini de connaître par coeur à force de lecture et de relecture. Bien qu'il se demandait toujours ce que pouvait bien fabriquer Heel avec du Polynectar sur lui, après tout ce n'était pas le genre de potion que l'on gardait généralement sur soi quand on n'avait pas prévu d'en faire usage, il doutait fortement que les informations qui était en sa possession puissent intéresser les Inquisiteurs de quelques manière que ce soit. Il en avait discuté très longuement avec Hères Yaxley en personne par téléphone et ce dernier lui avait révélé que Heel avait décelé des failles dans le système de sécurité de l'Empire Yaxley. Saevus Yaxley lui avait alors demandé de travailler sur un rapport mettant à jour les défaillances du système actuel et ce qu'il fallait faire pour y remédier. Cela aurait pu être une raison tout à fait valable pour expliquer sa détention mais aujourd'hui cette excuse n'était plus recevable et était même parfaitement obsolète. Pour commencer les Inquisiteurs avaient prouvé qu'ils n'avaient absolument pas eu besoin de ces informations pour réussir à pénétrer dans les Tour Yaxley. De plus, ils n'étaient pas assez stupides pour espérer qu'il leur révèle les nouvelles modifications qu'il avait apporté au système de sécurité. Non pas qu'ils ne parviendraient pas à le faire parler, il n'avait même aucun doute sur leurs compétences à ce sujet, c'était plutôt que cela n'avait plus le moindre intérêt puisque ce système de sécurité n'était désormais plus d'actualité. D’une part parce que son concepteur venait justement d’être kidnappé par les Inquisiteurs et d’autre part parce que depuis que les Tours étaient tombées, le système de sécurité avait été confié à Stevens, qui, le connaissant n’avait rien laissé en l’état. Pour le reste Heel ne détenait aucune autre information capitale que ce soit sur le Nouveau-Monde ou son frère ainé, qui puissent justifier son incarcération. Il afficha une moue guère convaincu lorsque la jeune femme émis l’hypothèse hasardeuse que peut-être les Inquisiteurs désiraient simplement lui faire regretter de s’être moqué d’eux. Les Inquisiteurs étaient beaucoup de choses mais ils n’agissaient jamais sans raisons. La suite de ses paroles par contre lui fit froncer les sourcils. Qu’il ait été soigné alors que les vidéo de surveillances indiquaient qu'au moment de son enlèvement il ne souffrait d’aucune blessures importantes signifiait deux choses, qu’il avait été torturé et qu’il désirait le garder en vie… pourquoi ?

- Comment avez-vous obtenus ces informations ? Même nous nous ignorions cette histoire

Il était vraiment surprenant que, selon ses dires, même les Inquisiteurs, du moins les simples soldats,  s’interrogeaient eux aussi et se posaient les mêmes questions qu’eux. Il partageait l'avis de la petite brunette qui lui faisait face, il y avait quelque d’étrange dans leur comportement. Il ne pu cependant retenir un sourire lorsqu’elle lui demanda avec candeur s’il n’existait pas une loi qui puisse empêcher cette détention parfaitement illégale.
Se levant de son fauteuil, Ethan se retourna et parcouru l’étagère qui se trouvait sur le mur derrière lui et en retira un épais livre de droit dont il se mit à feuilleter les pages ultra fines avant de le laisser ouvert sur une page en particulier et de le tendre à Livie pour qu’elle le prenne

- Bien sur que ça existe, c’est dans la déclaration américaine des droits et devoirs de l’Homme, Article XXV :  Nul ne peut être privé de sa liberté si ce n'est dans les cas et selon les formes établies par les lois existantes, récita-t-il. Tout individu qui a été privé de sa liberté a droit à ce que le juge vérifie immédiatement la légalité de cette mesure et à être jugé sans retard ou, dans le cas contraire, à être mis en liberté.  Il a également droit à un traitement humain au cours de sa détention.

La laissant lire tranquillement le paragraphe en question, il reprit place dans son fauteuil sans cesser de l'observer et lorsqu'elle eut terminé sa lecture et qu'elle releva son regard brun sur lui, il reprit la suite de son exposé

- Avez-vous déjà entendu parler des Black sites ? Vous avez probablement du étudier ça en histoire, pour rappel ce sont des prisons clandestines appartenant à la Central Intelligence Agency. Bien que révélé à ces concitoyens et au monde entier par le Washington Post en novembre 2005, le Président Bush n'a officiellement reconnu leurs existences qu'un an plus tard. Au début, ces prisons étaient basées à l'étranger en raison de leur caractère illégale, puisque les détenus y perdaient leur statut juridique et que l'on recourrait à des méthodes d'interrogatoires dites "dures". Suite au scandale que provoqua ces révélations des mesures ont été prise et c'est le 14 décembre 2006 que le parlement approuva une nouvelle loi dans le cadre du National Defense Authorization Act. Une loi qui permettait à l’armée américaine d’arrêter et d’incarcérer pour une durée indéterminée des personnes soupçonnés de terrorisme partout dans le monde. Une loi, qui suite aux fractions toujours plus profondes existant entre les quatre faction a été actualisée afin de s’appliquer aux citoyens américains et c'est cette faille que l'armée de l'inquisition à su brillamment exploiter. Je le sais très bien, la devança-t-il en levant la main devant elle pour la faire taire, nous le savons tous, votre petit ami n'est pas un terroriste mais sur le territoire des Inquisiteurs il peut être considéré comme tel et d'ici là, ils peuvent le garder autant de temps que ça leur chante. S'il n'y avait qu'une administration, un gouvernement le problème serait résolu depuis longtemps, mais depuis la grande révélation, depuis que Yaxley et Rookwood ce sont amusés à manipuler tout le monde, c'est toute notre politique qui s'en est trouvé bouleversé. Les non-sorcier avaient leurs propres gouvernement avec leurs élus et leur administration au même titre que le monde magique. Tant que les non-sorciers n'avaient pas conscience de notre existence cela ne posait aucun problème que nous ayons notre propre administration, mais plus une fois le secret révélé. Ni les sorciers, ni les non-sorciers ne parvinrent à prendre en compte les lois et l'administration des uns et des autres pour parvenir à la création d'un gouvernement juste qui conviendrait à toutes les communautés. Aucun des partis ne fut capable de travailler en bonne intelligence chacun souhaitant continuer d'administrer leur propre communauté. Un pays ne peut pas être gouverné par deux administrations différentes. Des factions ont fini par émerger et à prendre tellement d'importance que l'on peut dire sans hésiter que le pays à fini par se scinder en 4 territoires dont chaque représentant agis comme des souverains. Nous avons le Leader du Nouveau-Monde, le Haut-Conseiller, et la Grande Inquisitrice d'un coté, quand au Président il essai de faire appliquer la Constitution mais les autres partis ont prit bien trop d'importance. Dans ces conditions comment voulez vous que la justice puisse être appliqué ? Je ne fais pas de miracle Melle Adams, et croyez-moi lorsque je vous dis que nous ne sommes pas restés inactif depuis son enlèvement. Malheureusement plus ça va et plus les choses vont de mal en pis. Actuellement avec les actes terroristes perpétrés par le Cercle et les Pro-moldus, je vous avouerais que le gouvernement à bien d'autres préoccupations que le sort de votre petit ami, c'est pourquoi avec la chef du cabinet, je vais me rendre personnellement au bastion pour rencontrer Camila Barbosa. Notre équipe juridique a travaillé d’arrache-pied ces dernières semaines à ce sujet et je ne veux pas vous voir fonder de faux espoirs mais nous pensons être parvenu à trouver une solution malheureusement je ne peux pas vous en dire plus pour le moment mais laissez vos coordonnés à ma secrétaire et je vous promet de vous recontacter dès que j'en saurais plus à mon retour

Bloody Storm