Quand les grands esprits se rencontrent...

Priscus s’était réveillé avec un mal de crane habituel quand il buvait un peu trop et il fallait avouer qu’il avait bu énormément après être rentré chez lui et avoir discuter un peu trop sérieusement avec son frère ainé. En fait son foie risquait bien de lui faire payer ses soirées un peu trop arrosés, ces derniers temps. Il avait bu avant de partir à Boston et bu en rentrant. Ce n’était pas un beau palmarès. Après sa discussion très sérieuse avec son frère, il avait fini par fuir jusqu’à l’appartement de son meilleur ami Cyrius. Il n’avait pas eu besoin d’expliquer pourquoi il était là. Cyrius comprenait sans qu’il ait besoin de parler. En plus, il y avait déjà Liam chez lui. Comme quoi les grands esprits se rencontrent ! Ils avaient passés la soirée à discuter de tout et de rien, de préférence de rien parce qu’il n’avait pas envie de parler du kidnapping de son père ou des soucis politiques des Partisans auxquels son frère devait faire face. A un moment de la conversation, il avait été question quand même des révélations de la conférence sur la paix mais aussi sur la Californie. Cyrius avait avoué que son oncle avait été là, lors de la catastrophe et qu’il en gardait des souvenirs très confus. Depuis la Californie était une sorte d’état fantôme où personne ne mettait les pieds. Fini Los Angeles, Hollywood et Cap Code. Les stars de cinéma avaient déménagé en Arizona et les surfeurs avaient dû monter plus haut pour profiter des vagues.

A force d’en parler, ils avaient fini par imaginer ce qui pouvait bien se trouver là-bas. On savait que dans le Boston Moldu c’était presque la jungle avec des créatures magiques et une nature hostile comme gardien. Est-ce que c’était la même chose en Californie. C’était un état ! Pas seulement une partie de la ville. Certes, une partie avait été engouffré dans les flots et la maladie rodait mais en tant que sorciers, les trois compères envisageait qu’une solution pouvait être fort possible grâce à la magie. L’alcool aidant, ils avaient envisagé tout et n’importe quoi entre deux fous rires. C’était bon d’oublier un instant que sa famille était déchiré et dans une sorte d’attente. Par la même occasion il oubliait la folle idée de son frère d’essayer de lui montrer qu’il pouvait faire quelque chose d’utile de sa vie. Il n’en avait pas parlé à Cyrius ou Liam parce qu’il préférait garder ça pour lui en attendant de faire un choix qui pouvait bien affecter son avenir. Bref, ils avaient monté des plans sur la comète comme de nombreux jeunes et puis ils avaient sombrés dans un sommeil.

Priscus fut le premier à se lever et il se dirigea vers la cuisine en enjambant une des jambes de Liam qui dépassait du canapé. Il avait besoin d’une aspirine et d’un verre d’eau froid… voir d’une belle douche froide ! Il se servit son verre et regarda par la fenêtre. Cependant, ce qu’il vit ne lui fit pas plaisir. Il y avait des gens encore dehors à se plaindre. S’il pouvait comprendre que son père était agaçant, il ne comprenait pas ce qu’on pouvait reprocher à Hères. Certes, il était terriblement sérieux mais il était aussi blanc qu’un linge par rapport à leur géniteur. Sa dernière discussion avec son frère ainé l’avait convaincu qu’il était plus que bon dans cette position. Il avait des idées et une vision optimistes pour l’avenir des Partisans du Nouveau Monde. Il aimerait bien que les gens arrêtent de se plaindre et se bouge pour faire en sorte que les choses s’améliorent. Ça lui donnait envie de frapper dans quelque chose et sa colère était toujours là et n’avait pas besoin de grand-chose pour se réveiller. Et merde ! Il avait vraiment besoin d’air. Il n'en pouvait plus de l'atmosphère de la ville et de la folie des grands de ce monde. C'était trop pour lui. Il était confus, énervé et effrayé par tout ce qui était arrivé depuis ces derniers mois. Il avait envie de s'enfuir une nouvelle fois mais pas pour les mêmes raisons  qu'autrefois. Le jeune sorcier continuait à regarder les idiots dehors en ayant de sombres pensées. C’est alors qu’il se figea… Il savait ce qu’il pouvait faire !

Il finit son verre d’un trait et fouilla dans la cuisine de Cyrius pour trouver une casserole et une spatule en bois avant de retourner vers le salon où se trouvait ses deux amis et de jouer du tambour improvisé pour les réveiller.

« Debout tout le monde ! On va partir dans moins d’une demi-heure, direction un peu d’exotisme ! » S’écria Priscus comme si le bruit de la casserole n’était pas suffisant pour réveiller ses amis.  

Après quelques grognements, une douche froide rapide, la vengeance de ses amis contre lui par rapport à sa manière  de les réveiller, une aspirine et un petit-déjeuner, les trois compères avaient fini par transplanter en direction de l’exotisme promis par Priscus : la frontière entre la Californie et l’Arizona ! Le jeune homme en avait plus que marre d’attendre des nouvelles de son père qui ne venait pas et de voir la foule en colère, jaser sans rien faire. Il avait besoin de fuir une dernière fois avant de répondre positivement à son frère. Quoi de mieux qu'un mystère irrésolu pour les trois jeune gens ? Rien ne disait que ça allait être possible mais c'était le genre d'aventure à tenter au moins une fois.

Quand les grands esprits se rencontrent...

Priscus se doutait que son réveil bousculé n’allait pas le rendre très populaire auprès de ses amis. D’autant plus qu’hier, Cyrius et lui-même avait un peu abusé de la bibine. Liam avait bien entendu fait davantage attention mais, il avait une bonne excuse. La soirée lui avait permis de mettre ses propres problèmes de côté. Certes, on ne pouvait pas passer à côté des derniers événements qui avaient sérieusement touché les Partisans du Nouveau Monde : la désastreuse conférence pour la paix qui avait été perturbé par l’intervention de son oncle. La famille Yaxley semblait adorer laver son linge sale en publique afin que tous en profite. Bien sûr, la fameuse attaque des Inquisiteurs avait été entrevue aussi. Priscus avait un peu l’impression que toutes les attaques ces derniers temps se basait sur sa famille que ça soit celle reconnu, ou celle secrète (mais ce sujet-là, il ne l’avait pas entrevu avec ses amis). Cependant depuis qu’il avait fait la paix avec son passé, Priscus se sentait bien même s’il s’inquiétait encore pour un tas de choses, son père, son frère, sa mère de cœur, sa véritable mère…. bref sa famille en général était un sujet d’inquiétude constante. Il pouvait néanmoins regarder le futur avec les deux yeux. Autrefois, il avait plutôt tendance à tourner la tête, derrière lui pour voir si le passé allait le rattraper et lui faire du mal.

Malgré tout cela, la conversation avait principalement tourné sur la Californie : un état qui avait été le dommage collatéral d’un projet fou entre son grand-père et l’ancêtre Rookwood installé aux Etats-Unis. Depuis leur intervention indésirable, l’état n’était plus que l’ombre de lui-même. On ne savait rien de ce qui vivait ou pas là-bas. La plupart des gens avaient fait une croix sur ce territoire et se contentait de rappeler à mots feutrés la tragédie qui avait était à l’origine de tout ça. Cyrius lui-même avait un membre de sa famille qui avait vécu la catastrophe. Il leu raconta tout ce qu’il savait sur le sujet. Par la suite, ils avaient laissé leurs imaginations inventer ce qu’il pouvait rester sur cette partie du monde qui avait été abandonné par ses habitants, tout en enchainant les verres. Priscus ne se souvint pas ce qui s’était passé ensuite mais, il avait fini par se réveiller et décider qu’il était temps pour une nouvelle aventures en compagnie de ses meilleurs amis. C’était marrant de voir la tête de ces deux-là réveillé par son intervention. Cyrius lui fit payer par une remarque cinglante qui fit simplement rire le jeune homme tandis que Liam étaient plus calme. Tandis qu’il prenait une douche, ce dernier avait d’ailleurs tout préparé pour leur périple. Heureusement, qu’il était là. Cyrius ou lui-même seraient certainement partit sans rien.

Quand ils arrivèrent à la frontière, c’est encore Liam qui leur fournit les informations utiles. C’était une vraie mine d’informations, en règle générale. Il leur présenta la ville comme étant Parker qui se trouvait sur le chemin de l’ancien train qui reliait les deux états de l’Arizona et de la Californie. Priscus avait certainement dû voir ça en cours à un moment ou un autre mais, tous savaient qu’il n’était pas particulièrement attentif quand un sujet ne le passionnait pas. Il n’était pas l’intellectuel de la bande c’était certain. L’histoire de son pays n’avait jamais été sa matière préférée. Est-ce qu’il en avait seulement eut une ? Il n’arrivait pas à s’en rappeler et pourtant il n’avait quitté les bancs de l’école que depuis un an tout juste. C’était le genre de souvenirs dont il se passait sans soucis. Il avait bien d’autre préoccupation. En tout cas, ils avaient de la chance d’avoir Liam avec eux pour cette petite échappée dans les territoires hostiles de la Californie. Cyrius s’interrogea sur la suite des évènements tandis que Liam reprit la parole pour leur dire que l’endroit n’était qu’un point de chute et qu’il fallait envisager de continuer plus loin pendant quelques heures avant d’atteindre Los Angeles. Il essaya de faire marcher sa tablette mais celle-ci refusait d’obtempérer. Le jeune homme s’interrogea sur la raison. Priscus y réfléchit et trouva peut-être une explication à ce problème.

« Je n’en ai pas pris. J’avoue que je n’ai pas pensé que ça pourrait nous être utile. Mais, je doute que la Californie soit anti-magie. N’oublions pas que nos tablettes fonctionnent par une combinaison hybride de magie et de technologie moldu. Il me semble que l’un sans l’autre ne marche pas. C’est peut-être pour cela qu’on va devoir s’en passer. » Répondit Priscus.

Liam ne fut pas particulièrement ravie. On aurait dit un enfant à qui on vient d’arracher son jouet préféré. Il se remit alors à fouiller dans son sac. Priscus se demanda bien ce qu’il pouvait y chercher quand enfin la répons s’imposa d’elle-même : une carte ! Avec son air victorieux, son ami, lui expliqua que c’était un des autres jeunes de l’hôpital qui lui avait fourni la carte. Apparemment, il avait de la famille qui vivait sur le territoire avant qu’il ne devienne désert, abandonné par ses habitants à la suite de la grande catastrophe. Liam réunit Priscus et Cyrius autour de la carte et leur montra où se trouvait la ville de Parker et la frontière entre l’Arizona et la Californie. Enfin il montra un point sur la carte qui correspondait à l’emplacement de la ville de Los Angeles. Il leur demanda alors s’ils avaient des idées et où tout cela les mènerait. Personnellement, Priscus n’avait pas envie de rester moisir à Parker. C’était certes excitant de se retrouver dans un bourg minuscule qui avait participé à la conquête du Far est mais, il n’avait jamais été un fan de films de cow-boy et de la rué vers l’or de l’Ouest. Il avait davantage envie de voir ce qui se passait de l’autre côté de la frontière. La magie devait encore servir. Il n’y avait qu’à faire les précautions d’usages en l’utilisant et foncer vers un endroit un peu plus intéressant.

« Je ne vois pas trop l’intérêt de rester ici. Je ne sais pas pour vous mais, Los Angeles me semble un coin un peu plus intéressant. De plus je crois avoir promis un peu d’exotisme. On en trouvera davantage là-bas qu’ailleurs. » Avança Priscus. « Si on vole jusque-là ça nous permettra de voir si on peut continuer sans risque. N’oublions pas que nous ne sommes pas totalement démunis : nous avons toujours la possibilité de faire appel à la magie. Qu’en pensez-vous ? »

Quand les grands esprits se rencontrent...

Quand Priscus avait eu l’idée saugrenue d’aller voir ce qui se passait en Californie et qu’il avait entrainé ses deux amis dans cette folle aventure, il n’avait pas vraiment pris le temps de bien y réfléchir. Il était toujours comme ça, pris de l’envie de partir sur un coup de tête. Beaucoup vous direz que c’était principalement parce qu’il était quelqu’un d’emporté qui se laissait facilement guider par ses émotions, ce qui n’était pas totalement faux. Cela pouvait parfois s’avérer une bonne chose, mais la plupart du temps s’en était une mauvaise. Cette fois-ci, il ne savait pas trop dans quoi il mettrait cette dévorante envie de savoir ce qu’il restait de la Californie ; Depuis la Grande Catastrophe, plus personne ne parlait du territoire et même dans les livres d’histoires, on avait rayé le territoire de la carte des Etats-Unis. Ça avait toujours intrigué Priscus, qui était trop jeune pour se préoccuper des véritables implications de cette omission dans les cartes. Par la suite, il avait été un adolescent rebelle qui se fichait bien des problèmes du pays, car il était trop omnibulé par les siens. Ce n’était que depuis qu’il avait appris le secret de sa naissance et qu’il avait eu l’occasion de faire la connaissance de sa véritable mère, qu’il était plus en paix avec lui-même. Cela ne l’empêchait pas encore de sentir la colère déchirer son esprit, mais il essayait de gérer ses petits défauts. Depuis, il arrivait à se concentrer sur autres choses que le drame quotidien et familiale.

Il avait eu besoin, au retour de Boston, de voir ses amis et de tenter un truc de fou comme autrefois. Ce n'était probablement pas une si bonne idée, au demeurant. Sans l'esprit pratique et organisé de Liam, Cyrius et lui seraient probablement dans de beaux draps. Ils s'étaient arrêtés à la frontière pour se rendre compte que les choses ne marchaient pas comme elle l'aurait dû. Heureusement, il y avait Liam pour sauver leurs équipes de joyeux drilles insouciants. Le jeune homme semblait avoir emporté avec lui, tout ce qui pourrait être de près ou de loin, utile dans leur aventure. Cyrius et lui devaient s'estimer heureux, qui sait quand ils auraient besoin de l'esprit pratique de leur ami et compagnon de voyage ! Estimant qu'il ne restait plus longtemps avant d'arriver dans la fameuse Hollywood, la ville qui accueillait tout le monde du cinéma et les stars les plus célèbres avant la Grande Catastrophe. Aujourd'hui la plupart des célébrités avaient trouvées refuge à New Phoenix. La ville, qui autrefois était bien éloignée, de la presse et de toutes les frasques des people, volait la vedette à l'ancienne Hollywood. On peinait à croire que la capitale des célébrités se soient trouvées ailleurs. Mais ce n'était pas les strass et les paillettes qui passionnaient Priscus, mais bien la connaissance : savoir ce qu'il advenait des villes, de la regrettée Californie. Les trois compères prirent leurs balais et s'envolèrent dans la direction qu'ils pensaient être la bonne.

Il n'eut aucun soucis durant le vol et on peinait à croire les nombreuses élucubrations que l'on pouvait entendre sur le devenir de l'état de la Californie. Priscus était un peu déçu. Certes, c'était une bonne chose que rien de mal ne leur soit arrivé, mais ça manquait un peu du piment, dont sont faites les véritables aventures. Tous ce qu'ils avaient : c'était une ville mangée par la végétation et un brin déprimante, du fait de son absence d'animation, tellement en contraste avec ce que l'on pouvait voir sur les territoires des Partisans du Nouveau Monde et plus principalement dans leur capitale : New Phoenix. Les trois amis se posèrent sur la fameuse colline où se dressaient autrefois les emblématiques lettres de la ville. Tout cela avait fort peu d'allure. Il était difficile d'imaginer que quiconque aient jamais pu vivre dans cet endroit désolé. Il était triste de se dire que les grands responsables de cela, étaient son grand-père et celui de la femme de son frère. On ne pouvait pas dire que les deux hommes avaient eu une idée de génie à ce sujet-là. La nature, ne semblait pas trop triste puisqu'elle avait repris ses droits plus rapidement qu'on aurait pu le penser. Priscus sauta de son balai et il sentit la terre craquelée sous son pied. Mouais, la sécheresse de la Californie n'avait pas été résolue avec la diminution de l'activité humaine dessus.

Cyrius se tenait toujours sur son balai, stabilisé au-dessus de la mythique colline, tandis que Priscus baissait les yeux vers les vestiges de la ville. Il n’entendit pas tout de suite ce qu’il avait à dire. Il faut dire qu’il était un peu trop pris dans ses pensées. C’est fou, comme tout pouvait lui rappeler sa famille. Peu importe, combien, il mettait de distance entre eux et lui, ils finissaient toujours par le rattraper, que ce soit physiquement ou dans ses pensées. Il releva les yeux pour voir de quoi parlait Cyrius. Il était vrai que ce nuage sombre était loin d’être accueillant. Mais lorsqu’on plissait bien les yeux, on se rendait compte qu’il ne s’agissait absolument pas d’une météo peu clémente, mais plutôt d’un bataillon de détraqueurs. Ces monstres qui se nourrissaient des pensées heureuses et de la joie, se dirigeaient vers eux à la vitesse d’un boulet de canon lancé sur sa cible. Priscus, voulu lancer le fameux sort qui permettait de les repousser, mais il ne fut pas assez rapide. Il faut dire que les détraqueurs n’avaient pas du voir de chair fraiche depuis bien longtemps, et l’arrivée des trois jeunes hommes devaient leur paraitre un festin à nul autre pareil. Priscus sentit son être entier avoir froid et il avait l’impression que le peu de verdure à ses pieds se flétrissaient. Toutes sensations de plaisir ou de joies semblaient disparaitre au fond de lui. Il n’y avait que le bruit la longue et lente inspiration : une sorte de râle ignoble.

Le premier souvenir qu'il lui revint était sa première dispute avec son père lorsqu'il fit la découverte que Lyra n'était pas sa mère. Il s'était toujours senti comme le mouton noir de la famille et cette révélation lui avait prouvé qu'il l'était bel et bien. Ce n'était pas qu'une impression. Il n'était pas aussi parfait que son frère ainé et pas aussi bon que son père, le grand leader des Partisans du Nouveau Monde. C'était juste un petit garçon, plutôt fuyant, pas particulièrement doué en magie et qui avait davantage un talent pour s'attirer des ennuis. Il s'était toujours dit que c'était une idée qu'il avait, mais il avait fini par découvrir qu'il n'était pas vraiment de la famille. Il se souvint que chaque visage de femme qu'il croisait, il les regardait comme si elles étaient sa véritable mère, mais chaque fois que ces femmes détournaient le regard, il sentait un grand vide et une rejection sans pareil. Les souvenirs s'emmêlait et se tordait en lui. Priscus se sentait incapable de bouger. Il voyait le visage de ces femmes anonymes qui ne lui accordaient pas un regard prouvant qu'il pouvait être leur fils et c'était autant de poignard dans son cœur que de rejet cinglant. Elles n'avaient même pas besoin de parler. Leurs yeux tristes et cette lueur de pitié étaient plus terribles qu'un simple « non ». Il n'était pas membre de sa famille. Il n'était qu'un coucou placé dans nid, le changeling qui n'aurait pas dû s'y trouver. Ses pensées étaient de plus en plus sombres et Priscus avait l'impression d'être comme mort. NON ! Il n'était plus cet enfant. Il avait une mère ! Une famille à lui ! Cette pensée seule, lui permit de lever ses mains et de prononcer le sort du Patronus.

Ce n’était pas un beau Patronus. On aurait plutôt décrit cela comme un petit filet blanc. Cependant, l’apercevoir lui permit de reprendre suffisamment confiance en lui pour relancer le sort. La seconde tentative ne fut pas plus probante que la première, mais la troisième le fut davantage et enfin pendant la quatrième, il vit le Patronus prendre une forme corporelle : un faucon ! Le Patronus sembla pousser un cri et vola jusqu’au détraqueurs qui attaquaient Priscus pour les faire fuir. Débarrassé se ses assaillant, le sorcier jeta un œil à ses amis. Liam était bien entendu celui d’entre eux qui s’en sortait le mieux. Il avait déjà produit son Patronus, mais semblait aussi mal au point que le reste de la troupe. Priscus ne vit pas tout de suite Cyrius. Il jeta des regards affolés de partout. Il espérait qu’il ne lui était rien arrivé. Il ne manquerait plus qu’il soit tombé de son balai… Qu’est-ce qu’il irait raconter à sa mère et sa sœur ? Oups, désolé, on voulait juste voir ce qu’il y avait là-bas et on ne s’attendait pas à ce qu’on tomber sur les créatures les plus abjectes de la population magique. Mais c’est arrivé quand même et malheureusement on a perdu Cyrius. Il s’en voudrait… Alors qu’il imaginait le pire, il vit enfin la touffe de cheveux, reconnaissable, de son ami. Il poussa un soupir de soulagement.

« Par Merlin ! Je ne m’y attendais pas ! Qu’est-ce que ces créatures fichent par ici ? Je ne me souviens pas d’avoir lu quelque part que la Californie était le double du Boston Moldu chez les Mages Fondateurs. » S’écria Priscus encore essoufflé et tremblant. « Vous allez bien ? »

Ils avaient réussi à s’en débarrasser, mais ça n’avait pas été facile. Mais dans quoi s’étaient-ils embarqués ? Alors qu’il allait poser la question, Priscus entendit un bruit derrière lui…