QUI N'A PLUS D'ESPOIR N'AURA PLUS DE REGRETS

You are my father and I love you no matter what.

       Héres Yaxley n'avait jamais rien ressenti de pareil. Les sentiments  virevoltaient dans son esprit et se battaient les uns aux autres. Le jeune homme se sentait ailleurs, dans un lointain vague où une brume semblait vouloir le protéger de la triste réalité. Les malheurs s'étaient abattu sur lui à un point qu'il n'aurait jamais cru possible. Virginia, son amour, avait été victime d'un terrible accident de la route. Alors qu'il avait eut si peur de la perdre, il n'imaginait pas pire souffrance que d'attendre dans un couloir d'hôpital alors que sa vie ne reposait que dans les mains des chirurgiens. Mais sa promise était forte et elle avait survécu. En laissant pourtant derrière elle un morceau d'eux : elle avait perdu leur enfant.

Héres n'avait pas encore réussit à sortir de la douleur aveuglante du deuil lorsqu'il avait appris ce qui s'était passé à Washington. Avant qu'il n'ait pu se rendre dans la capital, il avait reçu le message comme quoi il devait rester à New Phoenix. Et ce soir, son père était revenu. Il avait tenu un petit discours à sa famille et avait brièvement donné sa version des faits. Mais l'ainé de la fratrie était resté sur sa faim. Il avait besoin d'une vraie explication. Il avait besoin de comprendre comment on pouvait vivre en sachant que un membre de sa famille avait volontairement tué des innocents pour sauver son image.

Cependant, Saevus Yaxley restait introuvable. Son fils n'avait même plus la force de s'inquiéter de voir son bureau, sa chambre et leur appartement vide de sa présence. Non, il se contentait que de petites choses que sont esprit pouvait assimiler : comment retrouver son père ? Sortilège de présence humaine pouvant le guider. Et c'est ce qu'il fit, les yeux hagard, suivant la direction que la magie lui indiquait.
Des réponses. Comprendre. Pourquoi ? Comment ? Virginia. Leur enfant. Douleur. Honte. Souffrance.

C'est sur le toit qu'il aperçu enfin la silhouette paternelle. Assis sur le rebord, il avait les jambes dans le vide. Doucement, Héres s'approcha et s'assit à côté de lui, laissant ses grandes jambes pendre dans le vide. Saevus avait un verre de whisky dans ses mains et la brume ne put le protéger encore bien longtemps quand il vit la tête de son père. Jamais il ne l'avait vu aussi vidé et aussi... malheureux.
Il ne put supporter bien longtemps cette image et il tourna la tête pour observer l'horizon que la ville leur offrait. Allaient-ils devoir quitter cette ville qu'ils aimaient tant ?
Après un petit silence où Héres avait attendu que son père se livre en premier - chose qu'il ne fit pas, avait-il seulement remarquer la présence de son fils à ses côtés ? - il s'éclaircit la gorge et murmura

-Salut Papa.  

Bloody Storm

Ce jour là, Saevus se sentit comme un yaourt à la cerise, abandonné au fond du frigo, délaissé après que tous les autres pots aient été consommés. Un sourire triste flotta quelques secondes sur le visage du leader du Nouveau Monde. C'était étrange quelles images pouvaient vous traverser quand vous étiez déprimé.

L'homme porta son verre de Whisky à ses lèvres et en but une gorgée. Il en avait déjà vidé trois ou quatre depuis qu'il avait trouvé refuge sur ce toit. La magie avait vraiment du bon quand il s'agissait d'entretenir l'ivresse.

Les yeux de Saevus contemplait les bandeaux lumineux qui courraient le plus des rues de la ville. La nuit était tombée sur la cité depuis une heure. Au pied de l'immeuble, de minuscules fourmis s'agglutinaient. Les manifestants n'avaient pas quitté les lieux. Les responsables de la sécurité avaient proposé à Saevus de prendre des mesures pour les écarter mais le leader avait refusé. Cela n'aurait fait qu'augmenter le colère de la foule. Il avait cependant demandé à ce que les employés de la tour furent mis sous protection. C'était le minimum. Le temps qu'il trouvât un plan d'action.

Saevus avala une autre gorgée de son verre. A vrai dire, il n'avait pour l'instant aucune idée de la manière dont il allait se sentir de ses tracas. Pourtant il n'était pas inquiet pour sa personne. Depuis plusieurs années, Saevus s'était préparé psychologiquement à la possibilité de reconnaître une fin tragique. Il ne pouvait pas expliquer d'ou lui venait ce pressentiment. Il était seulement gravé en lui.

Saevus savait qu'il ne mourrait pas vieux, dans son lit, entouré de sa famille rassemblée pour lui souhaiter un bon voyage dans l'autre monde. Cette heureuse finalité ne lui était pas destinée.

Alors qu'il demeurait englouti dans un océan de pensée morbide, il sentit la présence d'une autre personne près de lui. Sans même prendre le peine de se tourner vers l'instrus, Saevus sut qu'il s'agissait de son fils aîné, bien avait que ce dernier n'ouvrît la bouche.

_ Salut Papa.  

Ces mots résonnait étrangement dans la bouche du jeune homme comme dans les oreilles du dit père. Ils témoignaient d'une tendresse et d'un amour que Saevus pensait depuis longtemps enfui. Il se rendit compte que cette époque où les enfants étaient encore petites lui manquait. Il pensa alors à Lyra et aux deux enfants en train de grandir dans son ventre. Peut être que s'il vivait assez longtemps, il pourrait à nouveau entendre de jeunes voix le prénommer "Papa".

Saevus soupira et chassa ses pensées avec une gorgée de whisky. La foule en bas scandait des slogan haineux dont l'écho déformé leur parvenait parfois avec l'aide du vent.

_ On dirait qu'ils vont passer la nuit là, constata Saevus.

Il finit par quitter la foule des yeux pour s'intéresser à Héres.

_ Tu es là pour quelque chose en particulier ?

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Son père avait le regard perdu sur la foule qui scandait des slogans de colère. Ils avaient été trompé et Héres savait que leur présence était on-ne-peut-plus légitime. Dans leurs propos, ils ne parlaient que de Saevus, le grand diable, le coupable parfait. Héres n'y était pas mentionné. La foule savait-elle qu'il n'avait pas été au courant ? Peu importe. Si on attaquait son paternel il se sentait visé lui aussi. Parce qu'il était son héritier, l'ambassadeur de son nom de famille, ce même nom qui serait à présent souillé de tant de meurtres que ça ne sera jamais effaçable. Ce poids, il devait à présent aider son père à le porter, même si pour ce dernier, la faute quoique moins grave restait impardonnable. Comment avait-il pu couvrir tout ça ? Pour se protéger lui aussi ?

-Ils ont raison Père, je serai en colère moi aussi à leur place, murmura Héres d'une voix lasse.

Le jeune homme se sentait tellement vieux ce soir.

-Mais je ne suis pas avec eux. Le hasard a voulu que je sois assis ici, avec vous.

Malgré ce brouillard qui faisait de son cerveau un outil au ralenti, Héres savait pertinemment bien qu'il fallait dire les choses en face tout en essayant de ménager son paternel. C'était sa façon à lui de dire qu'il le soutiendrait, même s'il lui avait déjà appris qu'un jour ou l'autre il faudrait qu'il apprenne à se différencier de lui... Si le jeune homme voulait diriger un jour lui aussi, c'était désormais chose inévitable que de devoir se dissocier des mensonges des hommes de sa famille.
Héres savait qu'il devra bientôt prendre la parole, expliquer son point de vue et faire face objectivement aux jugements qui tomberont sur son père. Mais pas ce soir. Non, ce soir, il n'en avait pas la force.

Lorsque ce dernier lui demanda s'il était là pour quelque chose de particulier, le jeune homme sentit pour la première fois comme de la colère.
Pourquoi est-ce que Saevus Yaxley tournait autour du pot devant son ainé, face à de si graves évènements ? C'était comme si son père le gardait à distance parce qu'il ne pouvait pas comprendre ce qu'il traversait.
Or Héres avait le même poids sur ses épaules. Si son paternel devait ressentir quelque chose qu'il ne pouvait ressentir c'était le soulagement que le secret n'en soit plus un.

-Pourquoi ne l'avez-vous jamais révélé vous-même ? Pourquoi vous êtes vous tu ? Vous êtes devenu leur complice de la sorte et vous le saviez. Vous saviez !

La colère d'Héres grondait doucement dans sa poitrine : il n'en voulait pas tant à son père pour avoir gardé le silence sur ces atrocités. Il lui en voulait de ne pas s'être protégé de Priscus premier du nom. Comment un homme politique tel que lui, avec tant de belles paroles avait-il accepté le fait d'être complice ?  C'était tellement idiot...

   

Bloody Storm

-Mais je ne suis pas avec eux. Le hasard a voulu que je sois assis ici, avec vous.

Les paroles du fils pincèrent le cœur du père même si aucun trouble ne transpira sur le visage de ce dernier. Si Héres n'avait pas été son héritier, il aurait rejoint la masse hurlante à leurs pas. Cette même foule à laquelle Saevus avait consacré presque toute sa vie. Il avait travaillé dur pour elle, pour lui rendre l’existence meilleure. Il en était de même avec Héres. Merlin, quelle ingratitude !

Il but une gorgée de Whisky alors que Héres fut pris d'un excès de rage.

-Pourquoi ne l'avez-vous jamais révélé vous-même ? Pourquoi vous êtes vous tu ? Vous êtes devenu leur complice de la sorte et vous le saviez. Vous saviez !

Saevus observa son fils avec le plus grand calme. Il leva le coude et termina son verre en une gorgée. Le leader grimaça légèrement en avalant l'alcool qui lui brûla presque les entrailles.

« Qu'est ce que tu me reproches exactement Héres ? De ne pas m'être opposé à mon père ? J'avais tout juste dix sept ans. Mes parents avaient fui l'Angleterre après la bataille de Poudlard et la chute su Seigneur des Ténèbres. J'ai vu des camarades, des amis de notre famille mourir ou être arrêté pour finir entre les griffes des détraqueurs. Oui j'aurai pu accepté de finir au fond d'un trou au milieu de l'Ecosse.

Ou bien tu m'en veux de ne pas avoir trahi mon père après coup ? Ne pas avoir été trouver les autorités pour qu'il soit arrêté et mis en prison ? Je te pose la question Héres : me trahirais tu ? »

Saevus regarda un instant son fils dans les yeux cherchant sa réponse. Puis il soupira et continua :

J'aurais peut être du le faire juste après sa mort : j'aurai expliqué à ta mère que l'enfant qu'elle portait était du même sang que l'assassin des siens ? Peut être l'aurai-je convaincu de me vivre dans une vie d'exil comme ton oncle ? Enfin je doute que les mages fondateurs nous auraient accueilli à bras ouverts...  Nous aurions du errer sans fin dans toute le pays. Tu serais né dans le rejet et la peur, convaincu que les Yaxley étaient tous des montres. Tu n'aurais jamais eu la vie et l'éducation que tu connais. Tu ne serais pas fiancé à Virginia...

Voilà pourquoi j'ai accepté d'être leur complice silencieux, parce que la justice aurait gâché ton avenir...

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Saevus lui demanda ce qu'il lui reprochait en réalité. Il lui demanda si lui il l'aurait trahi. Héres resta un instant interdit, sans pouvoir formuler une réponse convaincante.
Enfin, il murmura en regardant son père dans les yeux.

-Je vous en veux de m'avoir tenu à l'écart de tout ça. Je vous en veux de ne pas m'en avoir parler pour qu'au moins j'essaye de vous convaincre de vous dissocier de ces actes affreux. Est-ce encore une trahison de faire la bonne chose, avouer au monde entier les crimes de votre père et en vous ayant parlé au préalable ? Je ne le pense pas.

La figure paternelle soupira et continua sur un ton qu'Héres, inexplicablement, n'aimait pas.
Le fils avait l'impression que les excuses du père ne tenait pas la route. Mais alors qu'il prononça le nom de Virginia, le sang de l'héritier ne fit qu'un tour. Il garda néanmoins un calme apparent alors que la colère continuait à gonfler dans sa poitrine : la mentionner dans tout ça ? C'était vraiment une tentative de manipulation par les sentiments. D'abord penser qu'Héres ne pouvait vivre sans ce petit confort douillet était une chose. Mais ensuite parler d'elle pour essayer de s'excuser, même involontairement ?
Non, Héres avait grandit ces derniers jours.

-Père, nous parlons de la mort de centaines de personnes. Un mensonge sur un massacre. Comment pouvez-vous vous cacher derrière ces excuses ? L'éducation, la famille... Père, en nous cachant la vérité, vous nous avez trahi. Vous nous avez donné en pâture à tous ces malheureux. Ne me parlez pas de justice qui aurait gâché nos vies : nous n'étions et sommes encore aujourd'hui Mère, Priscus et moi, innocents de tous crimes.

Le jeune garçon se remit à contempler l'horizon.

-Comprenez moi bien Père. Je vous pense sincère envers le Nouveau Monde. Je sais que vous croyez en ces valeurs de paix que vous m'avez brillamment inculquées.

Doucement, la colère s'évanouissait pour faire place à de la lassitude. Héres se sentait piégé dans un monde qu'il ne pouvait plus contrôler; tout devenait violent et flou autour de lui.
A ses pieds les manifestants étaient toujours là avec leurs pancartes et leurs banderoles.

-Mais nous aurions pu faire face à la vérité ensemble. Nous aurions pu expliquer les raisons de votre silence. Que va-t-il se passer à présent ?

Une guerre ? Un procès pour son père ? Certainement. Mais quelle peine en résulterait ?

-Vous êtes mon Père et je vous soutiendrai quoiqu'il arrive parce que je sais que vous faites de votre mieux depuis toujours. Je suis juste...déçu.
 
Le jeune homme toussa un peu pour faire sortir un petit chat de sa gorge. Ses mains caressaient le béton du petit muret sur lequel ils étaient assis. Il était froid et rugueux : de petits morceaux de gravats empêchaient la paume d'Héres d'entrer en contact avec une surface lisse.
Il pensa que c'était sa vie à présent : un fond lisse recouvert de débris moches et peu confortables au toucher.

-Que comptez vous faire à présent ? Avez vous un plan de défense ? Nous devons y songer.

Bloody Storm

"Tu es déçu ?" répéta Saevus incrédule. Puis il se tourna vers son fils et éclata de rire, un ricanement froid et cruel. "Mon pauvre, pauvre garçon, ce que tu peux être candide..."

Saevus secoua la tête et fit disparaître le verre qu'il tenait dans les mains. Le discours de son fils l'avait agacé. Le patriarche se dit qu'il était temps d'apprendre un peu la vie à son jeune héritier.

"Tu veux la vérité mon fils. Tu penses qu'elle est toujours ce qu'il y a de mieux. Et bien je vais tout te dire et en commençant par toi ! Tu n'aurais jamais du venir au monde. Je n'avais pas prévu de te concevoir. Je ne fréquentais même pas ta mère à l'époque. J'étais en relation avec une autre femme, Samantha, la mère de Zachary Heel. Oh je te rassure, je ne suis pas son père. Elle a disparu le jour où elle a appris mes fiançailles avec Lyra. Et tu sais à qui tu dois d'être la devant moi à réclamer la justice : à ton grand père, ce monstre sanglant. C'est lui qui m'a présenté ta mère et m'a annoncé qu'elle serait la femme que j'épouserais... Et crois moi, jamais, je n'ai regrettais de lui avoir obéis ce jour là.

Pourtant j'ai rencontre une autre femme. C'était après un attentat contre ma personne. Tu étais avec moi et tu as été blessé assez sérieusement. Tu était trop jeune pour en garder des souvenirs précis. J'ai traqué les coupables et je suis tombée sur cette femme. Elle était du côté des mages fondateurs, une vrai garce. Je l'ai torturée et elle a adoré ça. Elle m'a littéralement supplié de la prendre. C'était violent et j'ai adoré cela. J'ai compris qui j'étais ce jour là. Un bourreau... comme mon père... et comme ton frère même si il l'ignore encore.

J'ai tué des gens, des innocents parfois. Bien sûr, je suis loin d'égaler mon père mais je suis un tueur et je peux y prendre du plaisir. Ton papa est un monstre Héres."

Saevus laissa planer un court silence durant lequel, il en profita pour se lever. Il s'éloigna de la corniche en marchant droit malgré l'alcool. Il n'avait toujours bien tenu le whisky. Le patriarche se tourna vers son héritier et le regarda sévèrement.

"Tu es mon fils et je t'aime. C'est aussi la vérité. Je donnerais ma vie pour toi comme pour chacun des miens. Mais maintenant, tu es face à un choix, me suivre ou me détruire. Parce que je ne te laisserai pas partir et abandonner ce que tu dois devenir."

Saevus pointait du doigt son fils debout devant lui avant de le diriger vers la foule en bas. "Tu veux savoir ce que je vais faire pour ces imbéciles en bas. C'est simple. Je vais ouvrir mes portes, les accueillir et leur dire d'aller se faire foutre poliment. Nous sommes à la veille d'une des guerres les plus criminels de notre histoire, les inquisiteurs et les mages fondateurs veulent notre peau. Alors je n'ai vraiment pas le temps de m'emmerder avec des histoires vieilles de trente ans. J'ai bâti cette ville, je l'ai fait prospérer, je l'ai défendu et je compte bien la garder. Parce qu'il n'y a que moi pour gérer ce bordel. Maintenant soit tu m'accompagnes et tu arrêtes de pleurnicher, soit tu me combats et tu me défaits mais il n'y a pas de troisième choix..."

Saevus regarda durement son fils, près à se battre si nécessaire. Le père avait entraîné son fils à la magie et suivit de près son éducation dans les autres arts martiaux. Il n'en avait pas seulement fait un futur homme d'affaire mais également un général et un guerrier. Saevus avait toujours gagné leurs précédents duels mais avec l'alcool qu'il avait ingurgité, les réflexes de l'aîné était quelque peu émoussé. Cependant, il avait conversé toute sa lucidité.

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Les paroles de son père furent durs à entendre. Héres regardait cet homme, autrefois tant admiré, déverser sa frustration sur lui.
Son visage montrait sans le cacher son agacement : le front plissé, le regard un peu moins fixe que d'habitude mais une allocution encore parfaite, et quelques veines sur ses tempes apparaissant et disparaissant au gré du ton qu'il employait.
Le jeune homme ne pipa mot durant son petit discours.
Non pas parce qu'il était plus fort que ça mais simplement parce que la véhémence de son paternel l'avait surprit. Il voulait le blesser lui qui venait vers lui, il voulait blesser son fils, son héritier, celui qui se tenait toujours à ses côtés après tout ça. Il voulait le blesser et il avait réussit.
Cependant le visage d'Héres masqua toutes ses émotions. Il garda comme un voile de froideur alors que son coeur tombait sur son estomac. Le petit garçon enfermé trop jeune à double tour il y a de ça trop longtemps, pleurait à chaude larme, recroquevillé dans un coin de son âme, perdu et seul au monde. L'adolescent qui n'avait pas eu le temps de devenir un rien rebelle s'était quand à lui lever et essayait d'ordonner à l'adulte "candide" qu'il était devenu de foutre un pain dans la figure du leader du Nouveau Monde.
Il n'en fit rien, évidemment. Il se contenta de regarder son père marcher quelques pas et gesticuler envers la foule.
Quand enfin ce dernier se tu, le jeune homme cru voir une lueur de méfiance dans son regard, comme s'il s'attendait réellement que son héritier s'en prenne à lui après ce qu'il venait de dire.

-Vous avez trop bu Père, d'ordinaire vous faites plus attention aux dires de votre interlocuteur.

Le jeune homme était resté assis, en réalité, il aurait peut-être titubé s'il s'était levé.

-Bien sur que je vous rejoint, comme je vous l'ai déjà précisé tout à l'heure.

Héres prenait soin à bien articuler, détachant chaque syllabe avec grande précision, comme lorsqu'on a face à soi un malentendant ou encore un enfant un peu stupide. C'était sa minuscule vengeance auprès de cet homme qui venait de le mettre KO intérieurement : le faire chier avec des manières agaçantes. Parce que ce même homme qui venait de lui planter un couteau en plein coeur, l'avait également aidé à concevoir une façade prête à encaisser les coups. Ce soir, c'était bien la première fois qu'il remarquait qu'elle tenait mieux qu'il ne le pensait.

-Ce n'est pas vos nouvelles révélations qui vont me faire changer d'avis. Je suis un homme d'honneur et vous savez très bien que je tiens toujours parole.

Héres soupira et se laissa une seconde de répit en brisant le contact visuel qu'il avait avec son père. Il regarda ses pieds balancés et ça lui fit penser comme toujours à l'enfant qu'il avait été. Son corps avait bien grandit depuis.
Quand il cru bon d'avoir gagné assez de force, il se leva et, les pieds bien arqués, fixa son père.

-Je n'aurai pas du venir au monde ?

Il pensa à son enfant perdu et une boule se logea au creux de sa gorge. Cette réflexion avait été de loin la plus cruelle à entendre pour le père en deuil qu'il était depuis quelques jours.

-Il en va de même pour beaucoup d'enfants. On ne prévoit pas toujours ces choses là. Et vous pensez que je ne sais pas quel rôle votre père a eut dans votre mariage avec Mère ? Vous avez fait pareil pour moi et, comme vous, je suis très heureux de vous avoir obéit...

Douce Virginia... Il donnerait beaucoup pour la serrer contre son torse, sentir ses long cheveux roux sous ses mains, et ses yeux qui pourraient être les seuls à le comprendre... Elle était devenue comme une réalité inaccessible...
Il lui parla de la mère de Zach avec qui il avait eut une liaison. Il se demanda un court instant comment une femme ayant donné la vie à un être si sincère avait pu aimer l'homme qui était devant lui à cet instant...

-J'étais au courant de votre liaison et j'avais compris qu'il ne devait pas s'agir d'une femme de notre parti.

Trop de secrets entouraient la naissance de son frère que pour que cet adultère qui perdurait et qu'Héres faisait semblant de ne pas voir, pour ne pas penser à la douleur de sa mère, n'ait aucun danger politique.
Les détails sordides de ses ébats ne l'intéressaient pas. En revanche, il n'aima pas l'insinuation qu'il avait fait à l'encontre de Priscus.

-Ne parlez pas de mon frère de la sorte. Priscus est quelqu'un de bien. Ho oui je sais, ce sont des paroles idiotes et naïves...

La colère montait dans son ton, mais il tenta de la calmer. Il n'aimait juste pas comment son père parlait de son demi-frère, comme s'il était déjà foutu...

-...mais c'est ce que je suis alors, et je suis fier de l'être.

Cette réplique, sous le coup de la colère n'avait rien de très adulte. Elle était carrément enfantine; Héres avait un instant perdu son sang froid. Il respira un grand bol d'air avant de reprendre son ton détaché et froid, sans émotions.

-Vous avez tué. Je veux des noms. Je veux savoir.

Oui, il voulait savoir, tout savoir. Parce qu'il allait représenter son père.
Parce qu'il pensait sincèrement que sa technique de revenir sur les devants de la scène politique en annonçant qu'il était "le seul à pouvoir gérer la situation actuelle" était la bonne.

-Je suis avec vous Père. Mais... laissez moi jeter un coup d'oeil à votre discours avant de le prononcer devant "des imbéciles"...

De toute sa hauteur, Héres jeta un regard aux manifestants. Sa blague le fit sourire. C'était un rire intérieur nerveux. Trop de sentiments se bousculaient en lui. Il ne pouvait pas encore tous les analyser.

Bloody Storm

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"Tu étais plus proche du gamin que de l'homme"
Héres était fatigué. Etait-on vraiment plus proche d'un enfant quand on reprochait à son père des faits hautement reprochables justement ?
Il y avait comme un voile entre eux, quelque chose qui à présent, empêchait le fils de comprendre le paternel.
Rien que la conception du caractère de Priscus leur était différente : pour Saevus, ce bâtard de fils était quelqu'un qui se satisfaisait égoïstement de ce qu'il avait. Héres qui était le premier pourtant à le critiquer non stop, ne supportait pas de l'entendre parler de lui de cette façon. C'était comme s'il était le seul à avoir le droit à dire du mal de son frère. Parce que lui, il aimait son frangin malgré leur relation difficile et donc il avait le droit. Il trouvait cela injuste de le descendre en flèche lui qui était encore jeune après tout. En fait, ce qu'Héres n'aimait pas dans les propos de Saevus, c'était qu'il ne laissait pas de place à un bon tournant dans la vie de ce dernier. Héres avait toujours foi en son demi-frère. Etait-il naïf ? Aveuglé à force de vouloir se différencier de son père d'une quelconque manière ? Seul le temps le dirait...

-Je ne crois pas qu'un jour nous pourrions rivaliser avec vous.

Son oncle et son père étaient depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne en conflit. En guerre froide. Et à présent, en guerre déclarée.

-Allez vous un jour me dire ce qui s'est passé entre vous pour qu'il y ait tant de haine dans l'air ?

Héres se doutait que la réponse allait être une monosyllabe : oui ou non. Si par miracle c'était oui, le jeune homme pensait (peut-être à tors) qu'il ne révélerait pas ca dans une "simple" conversation.
Il n'avait jamais éprouvé le besoin de trouver des réponses sur ce sujet là. Mais depuis que Juliet était venu déclencher tout ça il sentait comme une envie irrésistible, une nécessité vitale de savoir.

Du coup, lorsque son père lui répliqua qu'il ne dirait rien de plus à ce sujet, l'héritier croisa les bras.

-Et si j'avais besoin de savoir Père ?

Il avait murmuré ces mots, durement. Dans ses yeux il espérait que son père puisse voir que cette requête n'avait rien d'enfantin. Non, pour reconstruire quelque chose et suivre son père dans cette aventure politique dangereuse, il avait besoin de ne plus être pris de court.
Il voulait se parer à toute éventuelles attaques venant de n'importe quelles directions.
De plus il ne croyait pas son père quand ce dernier insinuait qu'il ne tenait pas de comptes. Aussi "candide" qu'il était, Héres restait persuadé que lorsqu'on tuait un homme, le visage de sa victime restait gravé dans sa mémoire. Mais Saevus venait de prouver ce soir qu'il n'était pas n'importe qui et pour la première fois aux yeux de son héritier, pas dans le bon sens.

Saevus ne releva pas l'ironie dans sa dernière réplique et de nouveau, traita insupportablement Héres comme un gamin qui ne savait rien. Mais l'héritier laissa couler, hochant affirmativement la tête. Lorsqu'il lui demanda de ne pas tenter de venir le sauver si jamais les choses dérapaient, le jeune homme poussa un soupire.

-Oui Père.

Il se gratta le front. Il était chaud.

-Que compte faire les Rookwood ?

Est ce que son père avait déjà eu contact avec leur belle-famille ? Et puis, s'il pouvait avoir une infime information sur le quotidien de sa future épouse dans les détails qu'il pourrait obtenir... Comment vivait-elle tout ça ? La dernière fois qu'il l'avait vue, elle était toujours effondrée par la mort de leur enfant. Mais comment en aurait-il pu en être autrement ? Il l'était aussi. Il espérait que la presse la ménage et que la population la prenne en sympathie suite à ce drame conjugale.

Bloody Storm

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A sa grande surprise, non seulement les traits de son père s'adoucirent mais il se mit à parler de son jumeau. Il lui raconta brièvement son enfance difficile et Héres eut un instant comme de la compassion envers lui.

-Je ne savais pas tout ça. Mais vous semblez dire qu'il vous hait mais que vous non ? Ou est-ce que vous le détestiez parce qu'il vous déteste ?

Mais peut-on réellement détester son frère ? Héres ne parvenait pas à concevoir l'idée. Comment est-ce que deux jumeaux pouvait se détester pour une enfance difficile ? L'un pouvait très bien jalouser l'autre mais à ce point là... Le jeune homme restait persuadé qu'il devait s'être passer quelque chose d'autre.

Saevus reprit son regard froid alors qu'il lui disait qu'il devait apprendre à ne pas vouloir tout savoir.

-Mais Père... Ce n'est pas vraiment de mon paternel que je veux tout savoir. C'est de mon leader politique que je suivrais.

Héres n'allait pas lâcher le morceau sur les méfaits de son père. Il voulait savoir et son père allait découvrir cette nouvelle facette de son fils. Quand les choses étaient importantes, l'héritier se permettait d'être têtu.

Par la suite, la conversation dévia sur les Rookwood. Héres poussa un soupir de soulagement lorsque son père confirma ce qu'il savait déjà : ils étaient et avaient toujours été plus discrets en politique ce qui leur donnait l'avantage de garder un certain anonymat. Malheureusement suite à l'accident de Virginia, cette dernière avait eu son portrait à la Une de beaucoup de journaux...

-Il faut que j'en parle avec elle mais pour moi, j'aimerai maintenir la date. Bien sur, avec un comité plus restreint. Je ne veux pas tenter le diable.

L'évènement serait peut-être le plus important de sa vie. Héres ne voulait pas que un déséquilibré profite de l'occasion que pour blesser sa bien aimée.
Il n'entendit pas la nouvelle de sa mère enceinte. Comme si son cerveau refusait cette information.
En revanche il entendit la mention de son enfant mort par son père et son coeur se serra.

-J'espère que l'accident ne lui aura pas laissé trop de séquelles... Murmura t'il.

Après tout le choc violent avait certainement endommagé le corps de Virginia. Et si ce n'était plus possible pour eux d'avoir des enfants ? Et si ils ne feraient dans leur vie que porter le deuil de ce bébé mort avant d'avoir vu le jour ?

(HRPG : Héres réalisera la nouvelle des jumeaux dans le rp avec Zach)

Bloody Storm

A sa grande surprise, non seulement les traits de son père s'adoucirent mais il se mit à parler de son jumeau. Il lui raconta brièvement son enfance difficile et Héres eut un instant comme de la compassion envers lui.

-Je ne savais pas tout ça. Mais vous semblez dire qu'il vous hait mais que vous non ? Ou est-ce que vous le détestiez parce qu'il vous déteste ?

Saevus considéra un instant les parles de son fils aîné avant de soupirer et de secouer la tête.

- Il y a bien pire que la haine Héres. L'indifférence est bien le plus terrible des sentiments que l'on peut ressentir pour un membre de sa famille. J'ai ignoré Victor durant presque dix huit ans. Il n'était, à mes yeux, qu'une pâle copie de l'homme que j'étais destiné à devenir. Je ne suis pas l'unique coupable de cette situation : les propos de notre mère et l'attitude de notre père n'ont rien arrangé. Et quand j'ai voulu réparé les pots cassées, il était déjà trop tard. Je l'ai laissé presque infirme après notre rencontre. J'aurais pu le tuer... Mettre fin définitivement à sa folie et ses souffrances... Cette hésitation à lui porter le coup fatal me hantera jusqu'à la fin de mes jours.

-Mais Père... Ce n'est pas vraiment de mon paternel que je veux tout savoir. C'est de mon leader politique que je suivrais.

- Alors en temps que Leader et chef, je t'ordonne de cesser de m'ennuyer avec cela. Je me fais bien comprendre, rétorqua Saevus avec fermeté. Il foudroya son fils du regard comme un général réprimanda un jeune officier bien trop impétueux. Au jeu de la pugnacité, Saevus ne se connaissait aucun maître.

Saevus hocha simplement la tête quand Héres parla de son mariage. Il laissa le jeune couple totalement libre de leur décision. Il s'agissait de leur avenir et de leur cérémonie. Le leader savait qu'Invictus serait ravi de conduire sa fille à l'autel et de la laisser aux mains de Héres avec ou sans le gratin. Les deux patriarches avaient souvent parlé de ce mariage avec le même enthousiasme. Leur famille était faite pour ne faire qu'une. En ce qui concernait Héra, Saevus était mois certain. La femme de son meilleur ami était très attaché aux mondanités et aux fastes. Elle mariait sa fille unique et voulait que le pays entier bave devant leur bonheur apparent et leur grandeur.

-J'espère que l'accident ne lui aura pas laissé trop de séquelles...

Saevus s'avança sans hésitation et posa une main sur l'épaule de son fils. Le jeune homme était devenu plus grand que son père. Quand l'avait il dépassé ? Saevus était incapable de le dire. Le géant de l'industrie magicomoldue n'avait jamais compté parmi les hommes de grande taille mais tout de même, voir son fils le dépasser de quelques centimètres avait de quoi le marquer...

- Je suis sûr qu'elle va bien s'en remettre. Elle est entre les mains des meilleurs magicomage et docteur du pays. Ils vont la remettre sur pied...

Saevus laissa planer un petit silence avant de continuer.

- En observant ta mère agir avec ton frère, j'ai compris une chose. Les liens du sang ne sont que accessoire pour conduire une famille... Si Virginia ne peut pas te donner d'enfants... d'autres solutions s'ouvriront à vous...

QUI N'A PLUS D'ESPOIR N'AURA PLUS DE REGRETS

You are my father and I love you no matter what.

Son père entreprit de lui expliquer son enfance avec Victor.
" L'indifférence est bien le plus terrible des sentiments que l'on peut ressentir pour un membre de sa famille. J'ai ignoré Victor durant presque dix huit ans. Il n'était, à mes yeux, qu'une pâle copie de l'homme que j'étais destiné à devenir. "
Immédiatement, Héres fit le parallèle avec Priscus. Non qu'il vivait dans l'indifférence mais il comprenait enfin qu'être le cadet signifiait peut-être beaucoup plus de souffrances et de mises à l'écart qu'il n'avait jusqu'alors jamais pensé.
Son frère n'était certes pas son jumeau et il était loin d'être une copie de lui même mais Héres sentait que bien trop souvent, il avait méprisé ce petit frère têtu.
Mais ce dernier avait Lyra. Sa mère aimait sans compter ses deux fils même si l'un deux n'étaient pas réellement le sien... L'amour qu'elle lui donnait était bien mieux que les coups que sa grand-mère avait jadis donné à son oncle.
Oui, Priscus avait des cartes en main que Victor n'avais jamais eu. Héres prit la décision d'aller lui parler dès qu'il en aurait l'occasion.

Alors que son paternel haussait le ton pour lui faire comprendre qu'il devait cesser de l'ennuyer avec les morts qu'il avait sur les mains, le jeune homme fronça les sourcils. Il ne lui dirait rien. Alors, il trouverait par lui-même. Oui, il fouillerait son bureau, son passé, il allait savoir un jour ou l'autre et il le confronterait ce jour là...

-Bien, rétorqua-t-il, faisant preuve de calme lui venant de la certitude qu'il finirait par découvrir tout ça par lui-même.
Il était juste déçu que son père ne lui fasse pas confiance. Que ce dernier ne comprenne pas à quel point, dans la situation actuelle, son fils ait besoin de savoir tout de lui, le bien comme le pire.

La conversation dévia ensuite vers son mariage et les sentiments qui l'envahir furent très différents que ceux qu'il avait éprouvé quelques secondes auparavant.
Saevus hochait la tête à ses dires, montrant qu'il le soutenait et ce simple geste fut très étrange pour son fils. Malgré tout ce qui se passait, sentir le soutien de son paternel restait quelque chose de rassurant.
Héres voulait maintenir la date évidemment. Il voulait se lier à elle au plus vite avant que...Avant que quoi ? D'autres révélations entachent de nouveau leur relation ? Que la guerre éclate ?
Il la voulait juste comme épouse et depuis qu'elle avait perdu leur enfant, ce désir s'était fait plus pressant, comme si une fois qu'elle serait mariée à lui sa peine pourrait se soulager un peu parce qu'elle pourrait officiellement s'appuyer contre lui.

Saevus devait sentir toute sa souffrance malgré son masque qui essayait de cacher ses sentiments et ce dernier vint poser sa main sur son épaule.
Héres ferma les yeux, appréciant le contact. Savoir qu'il avait quelqu'un derrière lui était toujours réconfortant même si ce dernier venait de faire jouer ses sentiments à la corde à sauter. Même si ce dernier s'était égoïstement protégé lui, et rien que lui, derrière les excuses "du plus grand bien".
Oui, voilà ce que le jeune homme lui reprochait au fond. Qu'il ne soit pas honnête avec lui, son héritier. C'est ça qui le mettait le plus en colère : son père refusant de partager avec lui sa vérité.

-Oui, elle est plutôt coriace même si on ne dirait pas de l'extérieur, murmura t'il avec un petit sourire qui s'effaça presque instantanément en pensant que l'épreuve qu'elle devait aujourd'hui surpasser dépassait tout ce qu'elle avait un jour été forcée de combattre.

Son père mentionna que d'autres solutions s'offraient à eux et Héres fronça les sourcils.
L'adoption ? Une mère porteuse ?
Non, non cette dernière option serait trop cruelle pour une femme ayant perdu un enfant...

-Qu'avez vous en tête Père ? Demanda t'il, curieux.

Il avait mentionné sa mère et Priscus et une vague d'amour se dirigea pour Lyra.

-Oui, mais Mère n'est pas n'importe qui, rajouta t'il avec affection.

Bloody Storm

Saevus était satisfait que son fils lâche enfin prise au sujet de ses victimes. La plupart entre elles étaient des ennemis du Nouveau Monde dont le leader avait provoqué la mort de manière directe comme indirecte. Des personnes dangereuses qui aurait mis à mal la sécurité de la ville. Mais certains individus que Saevus avait tué, comptaient parmi les innocents. Des victimes des sombres pratiques magiques auxquels Yaxley et sa maîtresse s'étaient adonnés dans le plus grand secret. Il n'y avait aucune trace de ces morts dans les dossiers du leader du Nouveaux Monde. Le corps de tous les sacrifiés avaient été détruits magiquement et remplissaient la longue liste des personnes disparus dont l'on pouvait parfois voir le portrait vieilli artificiellement sur les packs de lait ou les feuilles de choux. Ce secret, Saevus n'était pas prêt de le lâcher. Il était trop terrible, trop sombre pour être compris, encore moins par une personne comme Héres.

La conversation s'orienta vers le désir d'enfants du jeune couple Yaxley-Rookwood et aux options possibles devant l'éventuelle stérilité de Virginia. Saevus eut un petit sourire.

- Ta mère est unique mon garçon. Elle est la personnification du célèbre proverbe : "derrière chaque grand homme se cache une femme".

Voire deux, pensa silencieusement le leader du Nouveau Monde.

- Je suis sûr que Virginia possède toutes les qualités pour devenir ta plus grande alliée.

Héres s'interrogea sur les options qui s'offraient à lui et Virginia pour procréer et Saevus laissa échapper un petit rire.

- Tu oublies où tu te trouves mon fils ? Toutes les sciences magiques et moldues sont réunies ici. Les possibilités sont multiples. Vous pourriez avoir recours à la procréation assistée. Une fois que nos spécialistes ont identifié le problème - s'il y a un problème bien sûr - ils vous fourniront quelques solutions. L'insémination artificielle, le maintien de la grossesse magiquement, la prise de potions stimulant la fécondité, etc. Je suis certain que vous parviendrez à avoir des enfants. Je vous le souhaite de tout coeur.

Une ombre passa sur le visage de Saevus alors qu'il abordait une possibilité beaucoup moins optimiste.

- Mais si malgré tout, Virginia ne parvient pas à te donner un héritier de sang... Tu devras faire ce qu'il faut pour préserver notre lignée.

Saevus regarda son fils dans les yeux et continua :

- Les femmes sont dotées de cette force de caractère qui leur permet d'aimer et d'élever des enfants qui ne sont pas génétiquement les leurs. Il n'en va pas de même pour les hommes, Héres et encore moins pour ceux de notre famille. Les Yaxley comptent parmi les lignée les plus anciennes. Nous avons côtoyé Merlin et nous étions des premiers élèves de Serpentard à Poudlard. En temps qu'aîné, tu ne peux laisser cet héritage mourir... C'est bien trop important.

QUI N'A PLUS D'ESPOIR N'AURA PLUS DE REGRETS

You are my father and I love you no matter what.

Bloody Storm