Partisan du Nouveau Monde - sang mêlé - ft. Gaspard Ulliel

"Si tu ne décides pas de ton destin c’est ton destin qui décide pour toi."

Premier souvenir

-Regarde ton petit frère mon chéri !
Le petit garçon s'approcha de sa mère qui semblait très émue, en trotinant joyeusement avec un grand sourire aux lèvres.
-Salut ! Moi c'est Héres !
La petite bouille ouvrit un oeil, puis le deuxième. L'ainé fut déçu de ne pas le voir répondre à ses larges sourires.
-Comment qu'y s'appelle ?
-Comment il s'appelle, le reprit sévèrement son père, qui observait la scène de loin.
Grimaçant, le garconnet avala sa salive et répéta docilement.
-Comment il s'appelle ?
-Priscus.
- J'aime bien !

L'enfance est finie

Héres a onze ans et va débuter son éducation magique. Pour l'occasion, son père le prit à part dans son grand bureau. Le petit garçon s'amuse pendant une seconde du fait que ses jambes, une fois calé au fond du fauteuil, ne touche pas encore le sol. Une seconde seulement car son paternel vient de s'assoir en face de lui et il est plutôt impressionant. D'ailleurs, Héres n'a pas le souvenir de l'avoir jamais vu d'aussi près auparavant. Il détaille avec respect les contours de son visage sévère en déglutissant.
-Héres Saevus. Demain est ta première rentrée scolaire.
-Oui Père.
-Dorénavant, tu vas me représenter au dehors. Tes enfantillages auprès de ta mère, tes bêtises et tes jeux ne sont plus de ton âge.
Le garçon baissa la tête.
-Première leçon. Quand quelqu'un te parle, tu le regardes dans les yeux.
Aussitôt Héres releva la tête, et soutint le regard de Saevus malgré l'embarras qu'il éprouvait.
-C'est bien.
Le coeur de son fils battit plus fort. C'était bien la première fois que son père le félicitait et il ressentit la joie que celà lui procurait.
-Est-ce que tu comprends que tu es mon héritier ?
-Oui Père.
-Et que donc lorsque les gens te voient, c'est moi qu'ils voient ?
-Oui Père.
-Je compte sur toi pour ne jamais me décevoir.
-Vous pouvez.

Le point de non retour

C'est les vacances d'été. Héres est à présent un adolescent de quinze ans. Assis sur les dernières marches du grand escalier,  il écoute la dispute de ses parents le concernant.
-Il n'est plus le même depuis que tu as pris son éducation en main ! Disait sa mère, dont l'inquiétude était palpable, même à l'étage du dessus.
-Lyra ! Il doit s'endurcir !
-Au point de ne plus savoir rire ? Au point de n'avoir aucun ami ?
-Ho il rigole, mais plus devant nous. Ce n'est plus un enfant, il ne va plus rire à tes grimaces ! Quand aux amis, il vaut mieux ne pas en avoir quand on occupe un poste comme le mien.
-Mais il ne l'occupe pas encore !
-Ce jour viendra.
Héres en a assez entendu et retourne dans sa chambre. Il a de la peine pour sa mère, déjà suffisement anxieuse concerant Priscus. Mais il est du même avis que son père. Il doit s'endurcir s'il veut un jour occuper les fonctions de ce dernier. Et pour le moment, il est encore trop faible...

La tentation évitée

Seize ans. Sophia a le même âge que lui. Et elle est belle Sophia. Plus belle que n'importe qui. Lors d'une énième soirée, il l'invita à danser. Son père était absent, pourquoi se priver d'avoir une si jolie cavalière quand sa promise était malade ?
Ils avaient tourné, tourné et tourné en riant comme deux enfants. Puis, elle lui avait prit la main et il s'était laissé entrainé. Sa tête était un peu engourdie, il avait bu un peu et il n'était pas encore habitué à l'alcool. Ils s'embrassèrent sur le toit tandis que le coeur de l'héritier des Yaxley avaient des ratés dans sa poitrine. Un désir brûlant le consumait et ses gestes n'étaient plus timides lorsqu'il glissa sa main le long de ses cuisses.
Mais avant que quelque chose ne se passe, le visage de Virginia, sa promise refit surface devant ses yeux. Paniqué, il recula d'un bond. Son père lui avait choisi une épouse à dix ans, il ne pouvait trahir ses volontés.
-Pauvre con, marmonna la jeune femme, blessée en le voyant s'éloigner.
Deux jours plus tard, il rendit visite aux Rookwood, un bouquet de fleurs à la main. Raison officiel : s'enquérir de l'état de santé de Virginia. Véritable raison : assouvir un désir inâchevé. Ce jour là, les fiancés firent l'amour pour la première fois. Ils ne s'aimaient pas, mais s'appréciaient. Fatalistes, ils s'étaient résolus à leur destin en s'unissant l'un à l'autre pour la première fois ce jour là.

L'heure des compromis

Suite au meurtre du premier ministre moldu, une guerre risquant d'être sanglante se dessine sournoisement. C'est pourquoi il a été décidé qu'une série de conférences se déroulerait à Washington entre les partisans du Nouveau Monde, les Mages Fondateurs et les Inquisiteurs.
Héres est prêt et attend avec impatience que son père lui donne un rôle dans la délégation des partisans. Ses talents d'orateur lui ont déjà bien servit et il sait qu'il pourra être utile. Très utile.