a dinner or a trap ?

Ce jour là, c'était le trois février. Comment les jours pouvaient-ils passer aussi vite sans le remarquer ? Trois février. Demain, ce serait le quatre. Ilaria était anxieuse à cette idée. A quoi devait-elle s'attendre exactement ? En fait, plus que d'être angoissée par ce jour, elle se posait des questions sur sa représentation et ce qui allait en découler. Des félicitations par tout le gratins des Mages Fondateurs, qui à n'en point douter avait tellement peur de Charles Hopkins qu'ils ne pouvaient faire le contraire. Oh évidemment, beaucoup était contre l'idée de cette union, c'était trop étrange pour être accepté, sauf quand on s'appelle Hopkins. Elle n'avait pas eu d'autre choix que d'accepter sa proposition, faite d'abord en privée et qu'elle allait devoir accepter en public demain. Le quatre février. Elle allait devoir faire la parfaite menteuse, chose qu'elle savait très bien faire et elle était sûre que cela arrangerait Charles. Mais de son côté, Ilaria savait qu'elle pouvait tirer son épingle du jeu, elle aussi était douée pour manipuler, mentir et obtenir ce qu'elle voulait. Du pouvoir.

La jeune femme faisait les cents pas dans sa chambre. Un moyen de réflexion dont elle avait l'habitude. Face à elle, il y avait cette robe, splendide évidemment, mais qui venait de Charles et qu'elle devait porter demain. Elle était somptueuse et avait été choisit avec goût et classe, une chose au moins qu'elle n'avait pas à reprocher à cet homme. Mais Ilaria, toujours aussi curieuse qu'ambitieuse, c'était renseignée sur les motivations que Charles pouvait avoir sur ce mariage. La famille ? L'héritage ? Il était évident qu'étant bien plus vieux qu'elle, l'héritage qu'elle recevrait serait conséquent, autant pour elle que pour les héritiers masculins qu'il souhaitait. Elle ne pensait pas à l'argent, ça elle s'en fichait totalement, mais à sa place au seins des Mages Fondateurs. Convoiter une place était une chose, mais convoiter la plus haute en était une autre. Un défi qu'Ilaria voulait relever et dont elle avait toujours rêver. Si elle ne parvenait pas à obtenir l'amour et le pouvoir, elle obtiendrait au moins l'un avant l'autre. Bien que ce mariage ne l'enchante pas, elle ne pouvait s'empêcher d'y penser, jeune ambitieuse qu'elle était. Charles ne se rendait sans doute pas compte qu'il s'attaquait à la rose soit la plus magnifique du bouquet, mais aussi la plus dangereuse. Au milieu des belles fleurs se cachent souvent les épines les plus féroces. Et il risquerait de s'y piquer sans le vouloir. Du moins c'est ce qu'elle pensait.

Un elfe de maison vient toquer poliment à sa porte de chambre, l'arrachant à ses pensées d'envergures. Il lui dit avec respect et sans doute en tremblant un peu que le maître Charles Henry Hopkins était présent dans la demeure et l'attendait dans le salon des invités pour lui parler. Ilaria, le visage fermé et impassible, ordonna à l'elfe de repartir à ses taches habituelles et qu'elle s'occupait de M. Hopkins. Enfilant rapidement une veste de tailleurs par dessus sa chemise et sa jupe crayon, elle sortit de sa chambre pour se rendre dans le salon où l'attendait Charles. En bonne menteuse qui se respecte, Ilaria lui sourit poliment avant de le saluer. « Bonsoir Charles, que me vaut ce plaisir si tardif ? » demanda-t-elle. Le vieil homme était assit sur le canapé d'angle du grand salon, la regardant droit dans les yeux, comme pour la jauger. Toujours aussi impassible, elle le méprisa en silence sans pour autant que cela ne se remarque.

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Voir cet homme dans son salon la dérangeait. Après tout ce qu'il avait fait à sa propre fille, il osait encore se pointer chez elle presque la bouche en coeur. Autant elle admirait le parcours de l'homme qui était assit face à elle, il était devenu un leade, mais elle le haissait pour tout les moyens dont il avait usé pour en arriver là. Le vieil homme la salua et l'invita à participer à un dîner en compagnie du conseil au sujet de la convention. Cette proposition était assez déroutante. D'un oeil extérieur, quelqu'un dirait qu'il faisait ça par pure philanthropie envers son prochain, mais quelqu'un qui connaissait Charles Hopkins pouvait aisément le soupçonner de manipulation pure et dure façon Hopkins. Après tout la famille Hopkins était connue comme ça non ? Manipulatrice et calculatrice. Si sa famille avait été charmante et pleine d'humanisme, elle l'aurait quand même su depuis longtemps et Charles ne serait pas en face d'elle en ce moment même.

Cependant s'il y avait bien une chose qui l'avait marqué dans l'éducation de sa mère, c'était la politesse mais également un vieux dicton trop important pour qu'on l'oublie. "Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près." Et c'est en pensant à cette citation très utile qu'elle sourit à Charles d'un air angélique qui abritait pourtant un démon. S'en doutait-il ? Peut importe. « Vous ne me dérangez pas Charles et je serais ravis de vous accompagner et de parler de cette convention cependant j'ai fais la promesse à ma mère de rester au domaine ce soir. Vous comprenez, elle ne veut pas que je sois fatiguée demain pour la réception. » Selon elle, la politesse bien placée restait la principale des armes pour faire la guerre. Elle n'avait absolument rien promis à sa mère et elle mentait avec la plus grande des motivations derrière elle. Mais si elle pouvait ne serait-ce qu'un peu faire trimer cet homme pour lui en faire payer à la fin, elle le ferait. S'il tenait vraiment à ce qu'elle l'accompagne, il faudrait lui prouver. Et à la fin, Ilaria gagnera, parce qu'elle gagne toujours. Et si elle gagnait cette partie, ce qu'elle ferait, il n'y aura aucun mariage en juillet, mais elle était encore loin de ce résultat et avait encore beaucoup de carte à abattre.

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Ilaria restait impassible. Cet homme essayait de la déstabiliser dans sa propre demeure. Alors qu'elle aurait dû être celle qui menait la conversation, elle se laissait envahir et compromettre par son grand père. Elle savait que sa mère ne lui aurait jamais dit qu'elle était seule chez elle ce soir, elle aurait vu les pensées manipulatrices de cet homme à l'oeuvre et l'aurait prévenue de faire attention. Il mentait donc aussi, et c'est pour ça qu'elle gardait son visage inflexible face à lui. Puis il se leva et se dirigea vers, posant sa main sur son bras comme si elle était un trophée. Ilaria réprima un frisson de dégoût. Elle détestait qu'il la touche, surtout quand il essayait d'être rassurant en même temps. Elle répondit à Charles par un sourire polis et peut-être un poil trop forcé. Le silence était parfois la meilleure des réponses dans ce genre de situation.

Le vieil homme sortit alors de sa poche un splendide écrin en velours bleu nuit ajoutant un son geste le désir qu'elle porte le bijoux qu'il contenait et qu'elle le voit comme un présent. Il l'ouvrit devant elle et vit le merveilleux collier qu'il renfermait. Un bijoux magnifique pour son cou, en or blanc et en diamant. On avait l'impression qu'il pouvait se briser au moindre contact et pourtant il devait être aussi solide que la roche. « Il est vraiment magnifique Charles. » ne put-elle s'empêcher de lâcher en voyant la prestance du collier. Il enleva ensuite le collier de son boîtier et lui demanda par politesse si elle le laissait lui passer autour du cou. De toute façon elle n'avait pas vraiment le choix car il passa derrière elle et lui attacha le collier. Elle se sentit alors enchaîné, comme si ce collier était le symbole de la domination de Charles sur elle. Vous savez, comme quand on passe une laisse à un chien, sauf que là c'était un collier en or et en diamant. La main de l'homme la frôla quand il passa pour clôturer le fermoir. Elle frissonna à nouveau, détestant le contact de sa main sur sa peau. Elle ne supportait vraiment pas qu'il la touche. Il la complimenta sur le port du collier « Merci beaucoup Charles, c'est un très beau présent. » dit-elle avec un petit sourire crispé. Evidemment qu'il lui allait, tout lui allait de toute façon.

Puis, comme si elle avait dit oui à sa proposition, il lui demanda d'aller se changer. Non en fait, c'était plutôt un ordre. On ne disait pas non à Charles Hopkins. « Bien, dans ce cas je reviens, je ne serais pas longue. » Elle inclina la tête poliment et lui tourna le dos pour repartir dans la direction de sa chambre. Non mais pour qui cet homme se prenait-il ? Il venait s'incruster chez elle et la forcer à se rendre à un dîner dont elle n'avait aucune envie d'y assister. Enfin oui, parler de la convention avec les gens du conseils l'intéressait, tant qu'elle ne se retrouvait pas en tête à tête avec lui tout lui allait en fait... S''il y avait bien une chose que sa mère lui avait apprise cependant, c'était de ne jamais contrarier Charles Hopkins ou sinon on en payait le prix. Elle savait que sa mère parlait en connaissance de cause et cela amplifia la haine qu'elle avait envers lui.

Arriver dans sa chambre, la jeune femme alla dans son dressing. Que portait-on dans ce genre de dîner ? Jamais elle n'avait été invité à une soirée du conseil, c'était la première fois. Enfin, elle aurait sans doute la place qu'elle avait tant voulu au seins de leur groupe politique. Ilaria opta pour une robe longue, noire avec de fines bordure dorée, brodée à la main, au niveau de sa taille et d'un bustier qui faisait ressortir le collier que Charles venait de lui offrir. Elle laissa volontairement ses cheveux détachées pour ne pas faire trop strict. En se regardant dans le miroir, la jeune sorcière passa sa main sur le collier. Elle ne voulait pas se marier, pas avec cet homme. Dans tout les cas, elle était bien trop jeune pour ça. Elle déglutit. Elle n'avait pas le choix et ça la tuait. Elle enfila ses escarpins et reprit le chemin direction le salon des invités. En entrant, Charles était dos à elle. « Je suis prête. » dit-elle avec un faux sourire.

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La jeune sorcière sourit au compliment de Charles. Elle ne pouvait pas vraiment faire autrement, lui faire une grimace aurait été assez mal vu, surtout en cette veille de soirée de fiançailles. « Merci Charles. » répondit-elle avec une grande assurance. Elle savait ce que cet homme attendant d'elle, mais ce qu'elle savait surtout c'était qu'elle ne voulait pas qu'il la touche, cela la répugnait au plus haut point. Elle ressentait envers cet homme un dégoût certain que même sa propre fille ressentait envers lui. Il avait réussit à s'attirer la haine de toute sa famille, de ses propres filles et même de la génération d'après. Bien que les Hopkins soit une famille connue et reconnue pour son sang pur, le vieil homme abusait un peu sur la pureté parfait de ce sang. Si l'inceste était prohibé, c'était sans doute qu'il y avait une raison. Mais voilà, chez les sorciers l'inceste n'était pas reconnu, il était mal vu mais pas condamnable. De toute façon, personne n'oserait s'en prendre à Charles Hopkins.

Son grand père lui tendit un bras qu'elle attrapa par politesse et parce qu'il était, bien qu'elle n'en ai pas envie, son futur époux. Elle devait s'habituer à faire des sortis publics avec lui car dans les mois à venir, elle ne ferait que ça. En fait, la plus grande inquiétude de la jeune femme était que grâce à ce statut de fiancé, Charles l'éloigne de sa mère et de son éducation. Sa mère était plus importante que tout à ses yeux, et elle se demandait si Charles se doutait du profond lien qui les unissait. Ils partirent donc en route de leur rendez vous qui ne devait pas se trouver loin étant donné qu'ils partirent à pied, sans doute pour discuter un peu. Charles lui demanda si elle avait froid et sans même avoir entendu la réponse de la jeune femme, invoqua un sort pour réchauffer ses vêtements. « Je n'avais pas froid, mais merci de vous en préoccuper. » Elle répondit à son sourire. Sa volonté de contrôler les gens étaient quelque chose qui avait sans doute beaucoup servit à cet homme mais qui n'attirerait pas l'affection d'Ilaria pour autant.

Au bout d'un moment, le leader des Mages Fondateurs la pris au dépourvu. Il se montra compréhensif dans la première partie de sa phrase, ce qu'Ilaria trouva très perturbant et surtout très inhabituel venant de son grand père. Se rendait-il compte de l'absurdité de ce mariage ? Dans le Petit Salem, il y avait au moins une demi douzaine de sorcière prête à prendre le pouvoir grâce à Charles et à un éventuel mariage avec lui, mais il avait fallut qu'il choisisse sa propre petite fille. Il s'arrêta de parler pour saluer un membre du conseil qu'Ilaria salua de la tête également, puis reprit la parole. Il la voulait elle. Quand il parla de son physique, Ilaria déglutit. Comment osait-il penser ne serait-ce qu'un instant qu'elle laisserait son propre grand père la toucher ? Il prit sa main et y déposa un baiser, un geste totalement en contradiction avec ce qu'il était en train de dire. Il souligna également son ambition et sa possible évolution dans la société grâce à lui et sa place au conseil. D'accord, elle rêvait de cette place au conseil des Mages, mais jamais elle n'avait pensé l'obtenir de cette façon. En manipulant, en mentant, ça ne la gênait pas car elle aurait travaillé pour obtenir cette place, mais par un mariage ? C'était juste impensable pour elle. « Charles, avec tous le respect que je vous dois, je ne vous aimerais sans doute jamais. Je me plis à vos règles et suis agréable avec vous car j'ai eu une éducation irréprochable. Vous aurez mon obéissance et mon... Corps si vous le souhaitez mais jamais vous n'aurez ma passion ou mon désir. » On lui avait plusieurs fois apprit à tenir sa langue, mais malgré tout les efforts de sa mère, Ilaria était franche, sans doute trop. Et encore, elle avait arrondis les angles, elle ne voulait pas se faire toucher par cet homme et encore moins lui donner d'enfant comme elle savait qu'il le désirait tant. Elle savait que ses paroles ne plairait pas au vieil homme, elle essaya de se rattraper pour sa santé et celle de sa mère. « Désolée, mes mots on sans doute dépassée ma pensée pour certains d'entre eux. Cependant je ne vous cacherais pas que ce mariage ne m'enchante guerre, vous avez raison. Mais je le ferais et ne vous humilierez pas, si cela vous inquiète. »

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