You're giving me back hope - ft Yaël

Sujet: You're giving me back hope - ft Yaël 13.04.17 19:13

You're giving me back hope
ft Yaël et Ernie

Ernie fixait son reflet dans le miroir d'un oeil critique. Quelque chose n'allait pas. Il avait beau s'observer, il ne parvenait pas à mettre la main dessus.
Il s'était vêtu de son costume et d'une chemise bleu alors que l'heure de rejoindre Yaël approchait. Il n'avait pas eu d'arrière pensée en l'invitant : tout ce qu'il voulait c'était la remercier sincèrement. Elle lui avait redonné espoir et tout semblait s'accélérer pour Zach depuis leur rencontre.
Mais alors qu'il enfilait ses vêtements, il avait réalisé ce que ce dîner était réellement : un rendez-vous avec une femme. Et une jolie femme qui plus est.

Un peu anxieux à l'idée - ça faisait presque trois ans qu'il n'avait pas invité une femme au restaurent, et si on omettait la catastrophe du loup garou, ça faisait trois ans qu'il n'avait plus eu de gestes romantiques - le fabricant ne pouvait également s'empêcher de culpabiliser à l'idée de passer un bon moment. Y avait-il le droit alors que son neveu était toujours enfermé injustement au Bastion ?
Il tentait de se rassurer en se disant que les Inquisiteurs ne voleraient pas son âme ou sa bonne éducation : il se devait de remercier la jeune médicomage comme il se devait.
Lorsqu'il avait trouvé son portefeuille dans les rue du Petit Salem, Ernie broyait du noir et ne voyait pas le bout du tunnel. Les rendez-vous innombrables avec les politiciens ne donnaient rien. Livie et lui étaient rentrés bredouille de leur escapade aux alentours du Bastion. Il était perdu et pensait avoir épuisé toutes ses ressources pour faire quelque chose.
Et puis... et puis un vent de fraîcheur l'avait sorti de sa torpeur. C'est en lui parlant qu'une idée de manifestation lui était venu à l'esprit. C'est elle qui l'avait présenté à Ethan Devaney, qui allait bientôt rendre visite à Camila Barbosa en personne avec le soutien et l'appui du gouvernement. Leur rencontre avait carrément fait boule de neige. Un groupe d'étudiants avait même créé une sorte d'association relayant sans relâche ses demandes de libération de son neveu - et des dix du gouvernement.
Oui, il se devait de lui dire merci. Et de la connaitre un peu mieux.

Réalisant soudainement ce qui n'allait pas, il tira triomphalement sa baguette magique de sa poche et pointa ses cheveux devenus de plus en plus grisonnant depuis ces derniers mois.
D'un petit geste, il les força à retrouver sa teinte de base, le brun, tout en se demandant depuis quand il ne s'était pas regardé dans la glace pour ne pas avoir remarqué ce changement massif.
Plutôt satisfait du résultat, il s'offrit un petit sourire. A ce moment, il sentait que si Zach pourrait le voir, il sourirait avec lui et ça lui fit du bien.

Rassurant Salem avant de fermer la porte de sa boutique, il se dirigea vers Cractok, la banque de Boston pour aller y rechercher ses toute dernières économies. Le gobelin le regardait avec un certain dédain en refermant son coffre, à présent complètement vide. L'artisan n'avait jamais été un bon économe et il avait dépensé beaucoup pour les affiches. Ce poids financier avait été soulagé par la famille Jones mais également les dons que collectaient Freddom4Innocents et qui payaient à présent les frais d'affichage.
La rentrée scolaire arrivait néanmoins et Ernie espérait avec elle, une rentrée d'argent plus que vitale.

Marchant d'un pas rapide jusqu'à l'auberge du Soldat Antique, il arriva dix minutes en avance et s'installa à une table près d'une fenêtre donnant sur une jolie petite rue pavée.
Rêvassant un peu devant la beauté de la ville - qu'il avait presque oublié - il quitta cet état de quasi sérénité en se souvenant brutalement de Zachary.
Soupirant, il se redressa un peu sur sa chaise et se mit à observer les clients de l'auberge. Un serveur était en train de guider le couple de notables Cronwell qui le salua respectueusement. Chaque soir, ces deux là sortaient dîner dans un restaurant, ayant plus d'argent que ce que n'en aura jamais Ernie.
Il entrevit le fils Brown et il se demanda si ce dernier était ici pour jouer plus tard avec son groupe dont il avait oublié le nom. En soit, la salle était remplie de tête connue qui regardaient Ernie avec compassion. Sa fonction attisait le respect de sa communauté même s'il savait très bien qu'avoir pris parti pour des moldus dans le USA Today en avait choqué plus d'un.
Autrefois, bon nombre d'entre eux seraient venus échanger quelques mots avec lui. Il faut croire que le malheur était contagieux et que les gens à présent avaient peur de parler avec lui, craignant de tomber à court de conversation dans un silence gêné.
Pourtant ce n'était pas le cas. Bien que malheureux et perdu, Ernie avait toujours des choses à dire. La preuve en était avec Yaël et Ethan justement.

D'ailleurs, il appercu arriver la jeune femme et il se leva pour l'accueillir, un sourire chaleureux sur les lèvres. Il avait oublié qu'elle était vraiment jolie.

-Bonsoir Yaël. Vous êtes ravissante. Comment allez-vous ?

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Ernie Beller & Yaël Hananel-Prince

You're giving me back hope

Yaël se sentait à la fois excitée et anxieuse. Ce qui était un drôle de cocktail qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. En vérité, ça n'avait pas été le cas depuis qu'elle avait croisé Gédéon. Elle avait passé du temps à regretter leur histoire qui avait été si courte, mais il était temps de tourner la page et elle était heureuse de voir où cela pourrait la mener. D'une certaine manière, grâce à Ethan, elle avait enfin pu adresser la parole à Ernier Beller, le fabriquant de baguette magique. Ils avaient échangé du courrier et cet échange avait déboulé sur une invitation à dîner. Cela ne vouait pas dire que quelque chose allait forcément se passer durant cette soirée, mais Yaël avait l'impression d'avoir dépassé un cap qui semblait jusqu'à présent insurmontable. Il faut dire qu'elle se retrouvait soudain dans la peau d'une adolescente mal à l'aise face à une personne qu'elle apprécie et ce n'était pas un rôle dans lequel elle était très douée. Lorsqu'elle était plus jeune, elle était davantage confiante, mais ces dernières années, son confiance en elle avait été ébranlé par son don de voyance. Yaël ne savait pas pourquoi elle avait été la seule dans sa famille à se retrouver avec cette malédiction. Elle vivait extrêmement mal les visions qui survenaient sans crier gare dans son esprit. Le plus difficile, c'était surtout qu'elle était incapable de les comprendre et qu'elle se retrouvait toujours ébranlé par elle, une sueur froide coulant dans son dos et les yeux égarés. La seule manière qu'elle avait jamais trouvé d'éloigner une vision de son esprit était de faire que la souffrance physique soit plus importante que la souffrance morale qu'elle pouvait ressentir lors d'un de ses épisodes de voyance. C'est pourquoi ses cuisses étaient lézardés de cicatrices fines. Gédéon n'avait jamais compris pourquoi elle se faisait mal, parce qu'elle n'avait jamais vraiment avoué la raison principale. Il devait bien se douter de quelque chose, mais ils n'en avaient jamais parlé de vive voix. La voyance et la mort de Gédéon avaient pas mal ébranlé la belle confiance qu'était celle de Yaël autrefois, voilà pourquoi elle était un peu anxieuse pour cette rencontre.

Pourtant, elle se rappelait très bien combien elle avait été heureuse de recevoir cette invitation, même si elle ne trouvait pas qu'elle avait fait grand-chose, si ce n'est mettre en relation Ethan et le fabriquant de baguette magique afin qu'ils puissent trouver une solution pour le neveu de ce dernier. Yaël ne pouvait pas rester insensible à la détresse des autres. Ce n'était pas seulement parce qu'elle était une médicomage, mais simplement parce que c'était une part d'elle. Elle avait enfilé sa tenue et jeta un dernier regard sur l'image qu'elle renvoyait. C'était pas trop mal dirait sa mère. Yaël avait peu de contact avec sa famille depuis qu'elle s'était mariée avec Gédéon. Il faut dire que le climat familial des Hananel n'était pas particulièrement sympathique. Le patriarche de la famille avait toujours eu une haute opinion de lui-même et accordait beaucoup d'importance au sang. Pourtant, il avait épousé la mère de ses enfants, qui était loin d'être une sang-pur. Yaël n'avait jamais compris pourquoi ses parents s'étaient mariés : ils étaient si mal assortis. D'autant plus que son père semblait faire payer à ses enfants, le fait de ne pas être du même sang, que lui. Pour Yaël chaque année scolaire avait été une bénédiction puisqu'elle passait une bonne partie de l'année en pensionnat à être entouré de ses amis plutôt que de sa famille chaotique. Le plus dur avait toujours été de tenir les étés. D'autant plus que sa mère n'avait plus de famille et que celle de son père les évitait comme la peste. Ce n'était absolument pas satisfaisant. Bien que Yaël ne parlait plus avec sa mère à qui elle reprochait sa passivité et qu'elle ne parlait avec son père que dans le cadre de son travail et seulement si elle y était forcée, la sorcière gardait quand même des contacts avec ses frères et sœurs. Il était d'ailleurs assez ironique de se dire que le sang de sa mère semblait pour son père justifier qu'il la traite avec dédain voir mépris, mais que cela ne présentait pas de problème lorsqu'il s'agissait de partager son lit et de mettre au monde des enfants.

Elle repoussa les pensées sombres concernant la voyance et sa famille, et enfila ses talons avant de prendre son manteau et de quitter son logis. C'était un appartement plutôt ancien dans une rue qui était assez fréquentée. Le bruit ne dérangeait pas Yaël. En vérité, elle n'aimait pas trop le silence alors l'ambiance toujours importante de la rue, lui convenait parfaitement bien. Elle se mêla à la foule et salua même quelques connaissances de la main, tout en se dirigeant vers l'auberge du Soldat Antique. Elle avait fait en sorte de pouvoir arriver pile à l'heure, car elle craignait en arrivant un peu plus tôt, de ne pas tenir en place. L'auberge lui avait été recommandée par un de ses collègues. Elles y avaient bu un verre, mais elle ne savait pas si la nourriture y était vraiment bonne. Enfin, les avis semblaient unanime à ce sujet et elle avait confiance dans le jugement de ses collègues et amis. L'auberge se trouvait dans le petit Salem, à l'angle d'une rue. La légende racontait que l'auberge appartenait à une sorcière et qu'elle y recevait en grande pompe des sorciers du monde entier, car son auberge était chaleureuse et accueillante avec cette pointe de magie qui plaît tant. Un jour, un soldat moldu y avait fait un arrêt et il avait cru pouvoir s'arroger les mêmes droits que les clients sorciers, ne comprenant pas que son comportement et ses manières étaient déplacées, ainsi qu'agressives. La propriétaires ne s'était pas laissé longtemps faire et l'avait changé en pierre pour avoir cru pouvoir rentrer dans son auberge réservée aux sorciers et penser pouvoir y avoir des droits. Les propriétaires actuels de l'auberge racontait que la statue du soldat que l'on voyait à l'entrée était celle de ce soldat prisonnier à jamais du sortilège de la créatrice de l'auberge. Yaël avait bien du mal à croire que cela pouvait être vrai. La statue ne semblait guère antique et avait au contraire l'air bien moderne. A son avis, c'était davantage une manière de créer une légende autour de l'établissement pour attirer les curieux et ceux qui aimaient les histoires de sorcières puissantes qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds par les moldus.

Elle fut saluée à l'entrée par un des serveurs qui lui demanda si elle avait une réservation. La sorcière lui donna le nom d'Ernie Beller, affirmant qu'ils avaient rendez-vous et lui demandant confirmation pour savoir s'il était déjà arrivé. Le serveur lui répondit par l'affirmation et la guida vers la table. Elle reconnut rapidement le fabriquant de baguettes magiques. La sorcière le trouvait vraiment très séduisant. Il la reconnut rapidement et la salua avec un sourire chaleureux, qu'elle lui rendit bien volontiers.

« Bonsoir ! Je vous remercie. J'espérais faire bonne impression et je suis ravie de voir que ça marche. » Dit-elle avec un petit rire mutin. « Je vais très bien et vous-même ? »

Ce ne fut que lorsqu'elle fut assise, qu'elle se demanda si elle avait bien fait de lui poser cette question. Après tout, la dernière fois, elle avait bien senti qu'il était très touché par la situation actuelle de son neveu et que cela lui tenait à cœur. C'était bien normal. Elle espérait simplement ne pas jeter un nuage sombre sur cette soirée en ne faisant pas preuve du tact nécessaire. Elle avait cependant vu qu'il ne se laissait pourtant pas abattre. On lui avait parlé de l'association d'étudiants Freddom4Innocents qui semblait se joindre au combat que menait l'homme pour la libération de son neveu. Il y avait aussi eu sa récente déclaration à propos des événements récents. Certains de ses amis avaient été choqués par ses propos concernant les moldus. Il faut dire que les mages fondateurs n'étaient pas les plus grands défenseurs de la cause des moldus. Yaël ne s'était pas prononcé à ce sujet. Autant, elle avait du mal à vouloir le mal des uns et des autres, autant les agissements des Inquisiteurs à Boston et l'étrangeté de New Phoenix la mettaient vraiment mal à l'aise. Yaël avait peur des moldus, car tous ceux qu'elle avait croisé ne lui avait pas donné envie de croire en leur bonté naturelle. Cependant, cela faisait des années qu'elle n'avait pas quitté le cocon rassurant de Boston. Même lorsqu'elle avait été appelé par Régina Andropova et son époux, elle n'avait pas vraiment croisé beaucoup de moldus à l'exception de l'homme qui s'était présenté comme un prêtre. Elle ne savait pas vraiment à quoi servait cet emploi, mais une discussion avec un professeur de l'hospice lui avait permis de comprendre que certains moldus avaient des croyances qu'ils appelaient religion et qu'un prêtre était un homme qui permettait à ce culte d'exister en quelque sorte. Elle n'était pas certaine de mieux y voir après ces explications, mais c'était un début. Pour essayer de rattraper ce qu'elle considérait comme une bourde, elle tenta de tourner la conversation vers un sujet léger qui ne pouvait risquer de plonger l'homme dans la mélancolie qui semblait être la sienne.

« Vous savez, je n'étais venue ici qu'avec des collègues pour y boire un verre, mais ils m'ont assuré que c'était un endroit vraiment bien pour dîner aussi. Est-ce que le serveur vous a sorti l'histoire de l'auberge ? J'ai cru comprendre la première fois que je suis venu ici, que c'était un peu la fierté de la maison. »

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Dernière édition par Yaël Hananel-Prince le 05.06.17 15:55, édité 2 fois

Sujet: Re: You're giving me back hope - ft Yaël 01.05.17 11:50

You're giving me back hope
ft Yaël et Ernie

Ernie sourit, amusé par la réplique de la jeune femme. Le fabricant de baguettes l'invita à s'asseoir ce qui lui donna quelques secondes de réflexion pour construire sa réponse à cette question fatale : comment allait-il ? Le fait est qu'il était incapable de se sentir "bien et serein". C'était impossible en sachant Zach retenu par ces hors-la-loi moldus. D'ailleurs, aussitôt qu'il parvenait à apprécier un instant, la culpabilité revenait au galop pour lui ramener violemment les pieds sur terre.
Cependant, Yaël avait réellement débloqué quelque chose en lui. Quelque chose qui lui avait permit de redevenir actif. Ce n'était pas grand chose mais ses déplacements, notamment auprès de Freedom4Innocents l'aidaient à ne pas broyer du noir. Tout ça grâce à elle.
Il fut heureux de savoir que la médicomage allait bien.

-Ca va, déclara-t-il en toute sincérité. Depuis notre rencontre, les choses bougent et me redonnent beaucoup de force.

Devait-il déjà d'entrée de jeu la remercier ou attendre la fin du repas pour le faire ? Indécis, Ernie réfléchissait à toute vitesse, réalisant qu'il était plus nerveux qu'il ne le pensait.
Il opta pour un remerciement rapide qui, en fin de dîner, s'actualisera éventuellement en réelle dissertation. Mais lorsqu'il ouvrit la bouche, il comprit qu'il serait incapable de lui glisser un "merci pour tout" sans explication et son plan tomba à l'eau.

- Je voulais vous remercier de vive voix. Réellement. Vous ne réalisez pas ce que notre conversation à déclencher en moi. Alors merci, je ne...

C'est à ce moment que le serveur les interrompit pour prendre la commande de leur apéritif tout en leur donnant la carte de l'établissement.
Ernie s'en empara avec un petit sourire après avoir commandé un verre et l'observa avec attention, incapable de reprendre son petit discours. Pourquoi était-ce si dur de la remercier ? En lisant les plats rapidement, il comprit. Sa gorge était nouée et son cœur accélérait dangereusement. Ce que Yaël lui avait offert en lui redonnant un peu d'espoir l'émouvait bien plus qu'il était nécessaire pour un homme qui se respecte. La revoir le mettait dans tous ses états parce qu'il réalisait tout ce qui s'était passé en quelques jours à peine. Lui et Livie en avaient fini avec la solitude et ça soulageait son âme.

Comme si elle avait senti son trouble - n'est pas médicomage qui veut ! - elle lui demanda s'il connaissait la légende de l'auberge.
Intrigué, il réfléchit un peu pour se remémorer d'éventuelles histoires sur le Soldat Antique mais rien ne lui vint.

-Non, pas vraiment, avoua-t-il avec un grand sourire, curieux de la connaitre.

Alors qu'elle était en pleine explication, le serveur revint vers eux pour prendre la commande de leur plat et leur amener leurs boissons.
Une fois fait, Ernie leva son verre pour trinquer.

-A vous !

Les verres se cognèrent en douceur et l'artisan but une gorgée du liquide.

-Alors, racontez-moi...D'où connaissez-vous M. Devaney ?

Pas étonnant qu'Ernie soit resté si longtemps célibataire. Il n'était vraiment pas doué pour faire la conversation lorsqu'il était nerveux. Et en ce moment il l'était alors qu'il ne l'avait pas du tout été sur cette terrasse il y a quelques jours.

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Ernie Beller & Yaël Hananel-Prince

You're giving me back hope

Elle eut de la chance. Il semblait que le fabriquant de baguettes magiques ne réagissait pas de manière négative à son innocente question sur son état. C'était tellement une habitude civile que de demander comment une personne allait alors même qu'il y avait de nombreuses raisons qui pouvaient expliquer avant de poser la question que les choses n'allaient pas si bien que cela. La politesse est une bonne chose, mais parfois elle semblait mettre de côté les états d'âme des interlocuteurs. Pourtant, Ernie Beller lui avoua qu'il allait bien et il semblait sincère. Ce qui était plutôt rassurant quand on comparait sa réponse à ce qu'elle avait ressenti la dernière fois qu'ils avaient parlé (en fait la seule fois où ils avaient vraiment parlé). Il faut dire qu'il s'était lancé dans un le projet de sauver son neveu avec en plus d'ardeur et de ténacité. C'était impressionnant et Yaël espérait de tout cœur que ses espérances pourraient être comblées. Il est vrai que c'était terriblement injuste et dramatique ce qu'il arrivait à ce pauvre garçon. Elle était ravie de voir que les choses avançaient et qu'il ne se sentirait pas dans un état de stagne qui n'apportait rien à la cause qu'il défendait. Quelque part, elle avait fait son devoir d'aider son prochain , mais elle ressentait qu'il y avait aussi autre chose. Depuis un moment, ce qui concernait le sorcier l'amenait à revoir sa vie d'une autre manière. Ethan avait été le premier à qui elle en avait parlé, mais il est vrai que depuis quelques temps, elle avait des sentiments pour Ernie. Yaël n'avait pas réussi à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait réellement, car elle avait fini par s'habituer à sa vie où seul le travail avait une importance sans égale afin de combler le vide qu'elle avait depuis la mort de Gédéon. La sorcière était encore en train d'apprivoiser ce qu'elle avait pour Ernie Beller. Le seul problème est qu'elle avait décidé de sauter le pas dans une meilleure compréhension de ses sentiments, au pire moment possible alors même que le fabriquant de baguettes magiques subissait de plein fouet la capture de son neveu par les Inquisiteurs.

Lorsqu'ils avaient correspondu, il lui avait proposé de venir manger avec elle et elle avait accepté. D'une certaine manière, elle avait véritablement envie que ce dîner puisse lui permettre de comprendre davantage ce qu'elle ressentait et si ce n'était pas que le fruit de son imagination, car parfois elle doutait même de ce qu'elle sentait. C'est elle qui avait proposé l'endroit où ils allaient manger. Sachant qu'elle était déjà venue, elle savait qu'elle se sentirait plus à l'aise ici. C'est vrai que lorsqu'elle était avec Ernie, Yaël se sentait un peu redevenir une adolescente ne sachant plus quoi faire. Pourtant, elle n'était pas à ce point timide ou incertaine. Dans son travail, on la reconnaissait comme une jeune femme sérieuse et professionnelle et pourtant elle semblait perdre tous ses moyens. C'est pour ça qu'elle avait choisi un lieu qu'elle connaissait et où elle pensait enfin pouvoir agir comme elle l'était. Pour le moment, elle était à l'aise et malgré la petite erreur de jugements qu'elle avait faite en lui demandant comment elle allait les choses semblaient bien se passer. Soudain, Ernie prit la parole à nouveau pour la remercier de vive voix, comme il le disait lui-même. Il lui assurait qu'elle ne pouvait savoir ce qu'avait déclenché leur dernière conversation. Il allait ajouter d'autres mots, mais il fut interrompu par le serveur qui vint dans leur direction pour leur donner la carte et prendre leur commande s'ils souhaitaient un apéritif. Ils prirent tous deux une boisson. C'est à ce moment-là qu'elle avait détourné la conversation vers un sujet un peu plus léger afin de détendre l'atmosphère. Pourtant, elle n'avait pas oublié ce qu'il avait dit, il avait beau avoir été interrompu par le serveur, elle avait compris dans quelle direction il était allé en lui renouvelant les remerciements qu'il lui avait déjà fais par courrier. Même si elle était touchée par ses compliments, elle ne pensait pas qu'elle en méritait autant. De son point de vue, Yaël n'avait pas fait grand-chose, si ce n'est aider du mieux qu'elle pouvait l'homme. A sa question sur s'il connaissait la légende de lieu où il était, il répondit par la négative. Elle entreprit alors de lui expliquer sur le ton de la confidence ce qu'on lui avait elle-même raconté la première fois qu'elle était venue :

« La légende raconte que l'auberge appartenait à une sorcière importante de Boston, Agatha Reynolds qui épousa en noces bien plus tard, George Johns, un des ancêtres du conseiller Johns. Elle avait fait de ce lieu un endroit magique où elle y accueillait la crème de tous les sorciers du monde. C'était un endroit couru, car où y appréciait sa nourriture, mais aussi l'accueil qu'y faisait Agatha. Elle recevait toujours en grande pompe ses invités et il s'y déroulait tout un tas d'activités qui mettaient les sens de tous les sorciers et sorcières en émoi. C'était à peu près au XVIIe siècle. Un jour, un soldat anglais moldu finit par trouver l'endroit. Nul ne sait comment il arriva à voir à travers la protection magique du lieu, mais il entra et se comporta comme si les gens qui s'y trouvaient lui devaient un respect qu'il ne méritait pas. Il était si désagréable et mauvais qu'Agatha commença par être agacé par ses manières. Pour le punir de son attitude présomptueuse elle le changea en pierre. On dit que la statue du soldat qui nous accueille à l'entrée et celle de l'homme qu'Agatha changea en pierre. » Elle termina par un petit rire. « Enfin c'est ce que l'on raconte. Personnellement, je doute que cela soit vrai et je pense que les propriétaires actuels de l'auberge se servent de la légende qui entoure leur établissement pour attirer les clients. Qu'en pensez-vous ? » Lui demanda-t-elle curieuse de connaître son avis.

Le serveur était revenu vers eux pendant qu'elle racontait l'histoire et il avait prit avec eux leurs boissons. Yaël s'était juste interrompue un instant pour lui demander le plat du jour et il était reparti. Une fois son histoire terminée et tandis qu'Ernie répondait à sa question, elle fit tourner la petite ombrelle qui se trouvait dans la boisson qu'elle avait commandée. C'était un sirop de cerise soda et il était toujours accompagné de la petite ombrelle et certain y ajoutait même de la glace, mais Yaël l'avait toujours préféré sans. C'était une boisson un peu sucrée, mais elle adorait ce genre de choses. C'était son côté un peu régressif qui parlait. Une fois sa réponse donnée, Ernie leva son verre et Yaël en fit de même. Il porta un toast à elle et cela la fit rougir. C'était bien trop d'attention qu'elle ne pensait pas mériter à ce point-là. Ils gouttèrent en même temps à leur boisson. Elle laissa la boisson sucrée et fraîche lui apporter un peu de courage qu'elle pensait avoir besoin pour tenir la soirée. Il lui semblait que passer une soirée avec un homme qu'elle appréciait un peu plus qu'une simple connaissance ou qu'un ami était devenu bien plus difficile avec les années. Quand elle était jeune, cela lui semblait beaucoup plus simple. Yaël n'arrivait pas à se rappeler si elle avait eu des problèmes à passer du temps avec Gédéon et rien ne lui venait à l'esprit. Leur relation avait évolué simplement sans qu'aucun obstacles ne viennent se mettre entre eux deux. Il faut dire aussi qu'elle était plus confiante et plus à l'aise à l'époque. Aujourd'hui, elle avait clairement perdu la main. Son dernier rendez-vous galant devait dater de ses années d'études avant qu'elle ne s'intéresse un peu à Gédéon. Lui semblait avoir toujours su qu'elle serait la femme qu'il voulait à ses côtés, mais elle avait prit un peu plus de temps pour se rendre compte de cela. Soudain Ernie l'interrogea sur Ethan et la question l'a surpris tellement, qu'elle manqua d'avaler de travers sa dernière gorgée. Elle toussa un instant pour faire passer la sensation avant de lui répondre.

« Désolé ! Je ne m'attendais pas à une telle question. » Elle s’interrompit encore pour tousser deux fois et elle reposa le verre sur la table. « En général ce sont mes collègues féminins qui me posent la question... » Elle s'interrompit une deuxième fois en se demandant si Ernie Beller était plutôt intéressé par les hommes plutôt que les femmes. Non pas que c'était un problème, mais elle saurait définitivement où se placer sur ses questionnements vis-à-vis de ce qu'elle ressentait pour lui. « Ethan était un ami de mon défunt époux et je pense pouvoir le considérer aussi comme l'un de mes amis. Gédéon l'appréciait énormément et il fut un énorme soutien durant ses derniers instants. » Ajouta-t-elle avec un petit sourire triste.

Ce n'était jamais facile d'évoquer le souvenir de Gédéon. Elle avait beau fini par admettre sa mort, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu triste en y repensant. Les derniers instants avaient été les plus difficiles pour Gédéon. L'étrange maladie qui était la sienne n'avait pas pu être combattu. Elle y avait pourtant passé des heures à trouver un remède. Toute son énergie avait été dépensée dans la recherche d'une solution. Elle avait épluché des grimoires et interrogé les plus anciens des sorciers de Boston pour trouver un remède miracle. Pourtant, personne n'avait réussi à l'aider. A aucun moment, elle n'avait eu envie d'admettre que c'était la fin. Gédéon avait réchapper aux blessures acquises durant la bataille de Boston, mais il avait été terrassé par sa maladie et aucune magie n'avait pu le sauver… Pourtant le mal était bien d'origine magique. Cela elle en était certaine, mais il y avait encore de nombreuses maladies magiques qui n'avaient pas encore de remède. Ainsi Gédéon était mort et avec lui, peu de temps après, leur enfant qui ne vit jamais le jour. Yaël avait toujours rêvé de se faire son propre foyer quand elle s'était rendu compte qu'elle ne parviendrait jamais à avoir l'approbation de son père et le soutien de sa mère. Elle avait été décidée à faire de sa propre famille avec Gédéon, un foyer. Aujourd'hui, elle était seule. Et voilà qu'Ernie Beller s'interrogeait sur Ethan. Le charme de son ami avait encore frappé et il ne semblait pas avoir de limites. Par contre, elle savait de source sûr qu'Ethan n'était pas du tout intéressé par les hommes. En ce qui concernait Ernie Beller, elle n'en savait rien. Yaël ne savait même pas comment aborder la question sans la poser clairement à l'homme. Personne autour d'elle n'avait parlé de cela. En vérité, on ne connaissait aucune conquête du fabriquant de baguettes magiques. Était-elle en train de s'imaginer des choses ?

« Pourquoi cette question sur Ethan ? » Finit par l'interroger la sorcière qui espérait de manière détournée avec une réponse à ses questionnements qui avaient surgis de nulle part.

Cela serait vraiment un comble, si le seul homme qui semblait éveillé quelque chose en elle depuis la mort de son mari, se révélait homosexuel.

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Sujet: Re: You're giving me back hope - ft Yaël 11.06.17 11:39

You're giving me back hope
ft Yaël et Ernie

C'était la première fois qu'Ernie mettait les pieds à l'auberge du Soldat Antique. Aussi, il écouta avec attention la jeune femme assise en face de lui lui raconter la légende qui circulait autour du lieu : les premiers propriétaires auraient changé un soldat moldu insolent en pierre pour lui donner une bonne leçon.
Sans vraiment pouvoir l'expliquer, cette histoire le mit mal à l'aise. Elle incarnait ce que les MF pouvaient avoir d'extrémisme en eux face aux moldus. On est embêté par un moldu, alors sans autre forme de jugement, on le change en pierre pour être tranquille. C'était barbare même si cette légende datait d'une autre époque. Le fait que les patrons de l'établissement continuent de la faire circuler avec fierté - qu'elle soit véridique ou pas ! - en disait long. Depuis l'enlèvement de Zach, le fabricant n'avait pas changé d'avis sur le fait que la magie ne devait dans aucun cas se mélanger à la technologie. Cependant, ses idées préconçues sur les moldus avaient légèrement changé. Il ne pensait plus qu'ils étaient tous mauvais. A présent, il distinguait clairement les moldus des Inquisiteurs qui étaient les véritables ennemis.

-Je pense en effet qu'ils continuent à la raconter pour attirer des clients. Et j'espère que ce n'est pas réel, ajouta-t-il avec un petit sourire.

Cette dernière remarque serait le seul petit mot qu'il dirait sur ce qu'il ressentait au fond de lui : ce malaise étrange de savoir qu'une telle histoire raciste était utilisée pour faire venir les gens. Etait utilisée et qui fonctionnait plutôt bien en voyant la salle remplie.
Boston était sa ville mais depuis ses déclarations et son soutien public aux dix membres enlevés du gouvernement, on pouvait le regarder de travers. Depuis l'enlèvement de Zach, il se sentait en décalage avec tout le monde et pour la première fois, il réalisa qu'il était également en décalage avec les siens.

Ernie profita qu'on leur ait apporté leur verre pour trinquer et il honora la jeune femme. Yaël sembla adorablement gêné.
Un peu mal à l'aise mais cette fois, en raison du fait qu'il se souvenait qu'il était en diner galant avec une très jolie médicomage, il posa la première question qui lui venait à l'esprit.
Sa réaction le surprit. Elle manqua de s'étrangler avec sa boisson et il en comprit - avec horreur - bien vite la cause lorsqu'elle lui glissa qu'habituellement, c'étaient ses connaissances féminines qui lui posaient la question. Cependant, il ne put immédiatement rectifier le tire puisqu'elle lui avoua qu'elle avait perdu son mari, ce qui choqua un peu l'artisan. Il n'avait aucune idée qu'elle était déjà veuve. Une vague de compassion s'empara de lui et son regard lui envoya tout le réconfort qu'il jugeait utile de donner dans ce genre de circonstances.

-Je ne savais pas que vous aviez été mariée et que... je suis désolé pour votre perte Yaël. Déclara-t-il avec sincérité et gentillesse.
Un tas de questions se bousculaient à présent dans son esprit : depuis combien de temps ce Gédéon était mort ? Dans quoi mettait-il les pieds ? Avait-il éthiquement le droit de se trouver ici et de partager un repas avec elle et d'envisager éventuellement un petit plus ?
La formulation de cette idée ne vint donc que lorsqu'il comprit qu'il avait un fameux rival : un défunt époux qui semblait avoir été profondément aimé.
La jeune femme changea de sujet en lui demandant pourquoi il s'était posé cette question sur son ami.

-Oh, simplement parce qu'il va peut-être être la clé dans les négociations concernant Zachary. Uniquement pour cette raison. Je veux dire... je n'ai pas les mêmes intérêts que vos collègues féminines. Et je...enfin.

Il se prit la tête dans les mains en riant, gêné. Il avait soudainement très chaud et il lança un regard amusé à son interlocutrice, espérant que celle-ci ait compris tandis qu'il riait toujours.

-Reprenons à zéro. Je ne suis pas doué pour faire la conversation, avoua-t-il, les yeux toujours rieurs de cette méprise. Waw, ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ri, déclara-t-il en réalisant qu'il n'y avait rien de mieux que de rire de soit-même.

Il reprit peu à peu son sérieux et tenta de trouver dès lors une question plus appropriée.

-Vous avez donc toujours vécu à Boston ? Demanda-t-il, curieux.

Invité Invité

Ernie Beller & Yaël Hananel-Prince

You're giving me back hope

Qu'est-ce qui était le plus gênant ? Parler de son ex-mari décédé ou de Ethan alors qu'elle se trouvait à un rendez-vous qu'elle espérait galant avec le seul homme qui avait réussi à lui faire ressentir quelque chose après toutes ces années. Ce n'était pas qu'elle rechignait à mentionner les deux hommes, mais c'était une toute autre affaire quand il s'agissait d'impressionner quelqu'un. Il y avait beaucoup de choses à dire sur l'un et sur l'autre. Sans Gédéon, Yaël n'aurait d'ailleurs jamais connu Ethan ou en tout cas, ils n'auraient pas le même genre de relation. C'était peut-être son dernier cadeau. Gédéon avait toujours essayé de lui offrir le meilleur. Yaël admettait volontiers qu'elle n'aurait jamais pu bénéficier d'un si bon ami. Ethan avait toujours été présent, notamment dans les moments difficiles. Aujourd'hui, ils se voyaient beaucoup moins, mais il était aussi davantage prit à l'extérieur du territoire des mages fondateurs. Yaël ne voyait pas trop le temps passé entre chacune de leurs retrouvailles parce que cela faisait quelques années qu'elle se plongeait jours après jours dans son travail. C'était en partie parce qu'elle l'adorait sincèrement, mais dans un autre sens parce qu'elle souhaitait aussi ne pas trop rester seule avec ses pensées. Même si elle s'était habituée à vivre seule dans leur maison, lorsqu'elle se retrouvait sans aucune occupation, son esprit se tournait invariablement vers le passé et ce dernier était intrinsèquement lié à Gédéon. Tous ses souvenirs de lui étaient teintés de tristesse. Elle n'y pouvait rien. Même en apprenant à vivre par elle-même, elle ne pouvait entièrement oublier le passé et surtout le fait de ne pas avoir eu assez de temps auprès de lui. Yaël reconnaissait qu'elle en était à un meilleur stade qu'avant lorsqu'il s'agissait de vivre avec cette réalité. A tel point que la vague de tristesse qui accompagnait la mention de son ex-époux la surprenait de plus en plus. Pauvre Ernie Beller. Il ne pouvait savoir. Il s'excusa avec sincérité et une gentillesse qui la toucha :

« Je vous en prie. Ne vous excusez pas. Ce n'est pas comme si vous pouviez savoir cette information. Cela fait quelques années maintenant que Gédéon n'est plus de ce monde. » Affirma la jeune femme.

Puis tout aussi rapidement, elle lui avait demandé des précisions sur sa question sur Ethan. S'il y avait de la curiosité, elle espérait aussi pouvoir découvrir s'il lui avait posé cette question pour une raison disons plus personnel. Au fond, elle voulait tout simplement confirmer qu'elle ne s'était pas laissée à des tas de fantasmes adolescents sur un homme qui était absolument inatteignable. Ce serait vraiment dommage d'avoir réussi à se persuader qu'elle pouvait fréquenter à nouveau quelqu'un pour jeter son dévolu sur un homme pas intéressé par les femmes. Heureusement, la réponse du fabriquant de baguette magique était plutôt rassurante de ce côté-là, bien qu'elle abordait un sujet peu réjouissant. En effet, Ernie ne souhaitait parler avec Ethan que parce qu'il pensait avoir trouvé en lui la clé pour sauver son neveu prisonnier des Inquisiteurs. Il ajouta par ailleurs qu'il n'avait aucun intérêt pour Ethan de la même manière que les collègues de Yaël qui craquait sur le politicien. Yaël dut retenir un sourire de contentement, car au fond, il s'agissait de son neveu. Pourtant, elle ne put s'en empêcher bien longtemps quand elle le vit rire en se prenant sa tête entre ses mains, dans un geste de gêne. Le rire eut pour effet de chasser toutes pensées noires ou de gêne. C'était le genre de rire communicatif qui mettait à nouveau à l'aise. Yaël trouvait que Ernie était un homme tout à fait touchant et honnête dans ses sentiments. Il n'était pas bien difficile de lire en lui et si pour certain ce n'était pas vraiment une bonne chose, la sorcière, elle, trouvait que c'était rafraîchissant. Lorsque la crise de rire se termina, son interlocuteur avoua qu'il valait mieux reprendre cette conversation de zéro et qu'il avait longtemps qu'il n'avait pas autant rit. C'était plutôt une bonne chose qu'elle ait pu parvenir à lui faire penser à autre chose. Il retrouva alors son sérieux et l'interrogea à nouveau.

« Je ne suis pas meilleure que vous ! Je passe mes journées à l'hospice St-Pervenche et j'ai l'impression que de passer autant de temps là-bas me rend un peu misanthrope une fois sortie de ses murs. » Avoua la médicomage. « Pour répondre à votre question, oui j'ai toujours vécu à Boston. Ma famille a toujours vécu ici d'aussi loin que remonte nos archives sur notre arbre généalogique. Mais je pense que si on remonte assez loin, on trouvera des origines allemandes. Après tout, le pays a plutôt été terre amérindienne avant les exodes européennes du XVIe siècle. Pour être honnête, je n'ai jamais vraiment quitté cette ville. J'aime Boston ! C'est une ville tellement magique et je ne dis pas ça, seulement parce que c'est une ville où il n'y a que des sorciers. J'aime ses rues, ses commerces et sa musique qui n'est nulle part ailleurs. J'ai bien essayé d'aller ailleurs, mais je ne m'y suis jamais vraiment sentie chez moi ou assez à l'aise pour mieux explorer notre pays. J'ai pourtant essayé de sortir du territoire des Mages Fondateurs, il y a plus de 12 ans. Nous nous étions rendu à New Phoenix parce que je voulais voir de mes propres yeux, cette première ville magico-moldu et je ne peux pas dire que l'expérience a été bonne… Disons que ce fut très difficile pour moi. Je n'ai jamais grandi proche des moldus, même lorsque ces derniers vivaient à Boston. Mon père est très à cheval sur le rapport du sang chez les sorciers et les relations que l'on peut construire avec d'autres. Disons que cela a eu un impact important sur notre éducation. »

Depuis que Ernie s'était mise à rire et qu'elle savait qu'il n'était pas attiré par Ethan, elle se sentait plus à l'aise, capable de se découvrir. Ses appréhensions et ses peurs n'étaient plus aussi présentes. Oh, elles n'avaient pas entièrement disparus, mais elles ne prenaient plus autant de place dans son esprit. Yaël voulait profiter pleinement de cet instant.

« Pourquoi avez-vous choisi de poursuivre l’œuvre de votre père ? Est-ce que vous avez toujours voulu devenir fabriquant de baguettes magiques ? » Demanda la médicomage.

Elle avait hâte d'en savoir davantage sur le sorcier pour mieux le découvrir et le comprendre.

Code by Fremione.

Spoiler:

Sujet: Re: You're giving me back hope - ft Yaël 24.09.17 19:54

You're giving me back hope
ft Yaël et Ernie

Le malaise disparu de la conversation, Yaël et Ernie se mirent à parler, peut-être avec encore plus de naturel qu'au début. La gène en tout cas, n'entravait plus leurs paroles.
Ainsi, le fabricant écouta avec attention la réponse de la jeune femme assise en face de lui sur Boston où elle avait toujours vécu.

-J'aime beaucoup cette ville moi aussi. Je ne pense pas que je pourrai vivre ailleurs malgré mon amour des voyages. Je dois bouger beaucoup pour trouver les ingrédients nécessaires à la fabrication des baguettes.

Il s'empêcha toutefois de lui dire que les Bostoniens eux, l'empêchaient de se sentir complètement chez lui. Les récents événements étaient incompréhensibles et Ernie avait perdu foi dans les politiciens et notamment, les Mages Fondateurs. Personne ne bougeait le petit doigt pour libérer Zachary, un jeune homme innocent de tous crime. Comment pouvait-il encore être bien dans cette région qui le laissait tomber ?
Néanmoins, il aimait trop cette ville pour déménager. Et puis, son commerce ne pourrait le suivre. C'était bien à Boston qu'était le centre de la vie des sorciers américains.

-Si vous m'y autorisez, je pourrai peut-être vous emmener dans mes endroits préférés du pays. Loin de la folie de New-Phoenix, rassurez-vous.

Son coeur battait plus vite, et il se traita de lamentable petit Scroutt à pétard. Non seulement, la tournure de sa phrase était d'une autre époque bien révolue mais il se dit également qu'il se dévoilait un peu trop en lui faisant une invitation de la sorte, et cela allait peut-être l'effrayé. Il ne voulait en aucun cas lui donner l'image d'un homme désespéré.
Le fait était pourtant bien là : Yaël, en apparaissant dans sa vie avait véritablement été comme une boule de neige et grâce à elle, beaucoup de choses positives s'étaient précipités. Il était sorti de son état léthargique où il était plongé depuis sa dernière tentative ratée de retrouver Zach sur les territoires des Inquisiteurs.
Il pensait avoir épuisé toutes ses ressources mais la Médicomage lui avait fait ouvrir les yeux sur d'autres possibilités dans un naturel et une gentillesse déconcertantes.
A dire vrai, Yaël était un peu devenue malgré elle le visage de l'espoir. Et c'était le plus joli visage qu'il n'ait pu voir dans sa vie. Il sentait au fond d'elle une personne solitaire, aimant son job. Comme lui.

-Ma famille était également très à cheval sur les principes de Sang-pur. Ma grand mère m'a un jour raconté le tollé qu'avait provoqué mon père, alors adolescent, en tombant amoureux d'une moldue. Ils se sont quittés sous la pression et mon père s'en est remis que bien plus tard, lorsqu'il a rencontré ma mère.
Ses beaux principes avait volé en éclat depuis quelques mois. Les étudiants, moldus et sorciers qui s'étaient mis ensemble pour créer cette association demandant la libération des innocents, l'avait touché. Il avait dés lors rencontré bien plus de moldus qu'en trente neuf ans de vie.
Alors même s'il martelait toujours que la magie ne pouvait en aucun cas être mélangé et pervertie par la technologie, il avait compris que les moldus n'étaient pas le véritable ennemi. C'étaient les Inquisiteurs le vrai danger. En réalité, il était presque devenu Indépendant. Que chacun vive comme bon lui semblait, tant qu'on laisse tranquille les autres. C'était pourtant simple non ?

-Je vais peut-être me faire lyncher si jamais quelqu'un d'autre que vous m'entendait ici, mais je pense que le vrai danger ne vient pas des moldus mais des inquisiteurs. Il y également un danger avec le mélange technologie magie. Je ne sais pas ce que vous en pensez...

C'était dit. Il allait à présent voir si la manière dont il pensait allait être un obstacle à une éventuelle relation.
C'était plus fort que lui, Ernie était un homme sincère et il préférait mettre toutes les cartes sur la table.

La discussion dévia par la suite sur lui et son métier. Il sourit. Ca faisait longtemps qu'on ne lui avait plus vraiment posé cette question. Zach avait sans doute du le faire. Sacré gamin. Il lui envoya des ondes positives puis, tenta de répondre à la question sans laisser l'ombre de la peur et de la colère obscurcir son visage.

-Je pense que oui. Ma grand mère, qui tenait la boutique avant mon père, était une femme d'exception. C'est sans doute elle qui m'a influencé. Après mes études, je suis devenu l'assistant de mon père mais ma grand mère continuait à exercer dans l'atelier de temps en temps, me montrant ses petites astuces. Ils aimaient tous les deux l'art de la création des baguettes et petit, je ne me voyais pas faire autre chose.
Après tout, j'ai été élevé par deux grands fabricants.

Lorsqu'il parlait de sa famille, son visage devenait instantanément plus doux. Il était véritablement triste que son neveu n'ait pu les rencontrer. C'étaient des gens exceptionnels. Yaël, il en était sur, aurait beaucoup plus à sa grand mère. Et il était presque certain que la jeune femme aurait également apprécié son ainé.
Et sa famille était associé aux baguettes magique et à la beauté de celles-ci. Servir d'intermédiaire entre un sorcier et sa baguette était un privilège dont il tirait énormément de satisfaction.

-Et vous Yaël ? Nous avons déjà un peu parlé du sujet, mais je ne vous ai pas menti. J'ai énormément de respect pour les médicomages. Je trouve ce métier formidable. Avez-vous déjà eu envie de faire autre chose ?

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You're giving me back hope - ft Yaël

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