Je n'étais pas foncièrement content de la voir. Bien sur elle ici il m'était plus facile de la protéger mais en même temps j'avais l'impression d'alimenter une chose abominable. Je ne voulais pas qu'elle pense que je pourrais un jour m'intéresser à elle. Il n'y avait pas de chance pour que je tombe sous son charme.

« C'est parce que je préfère dormir le soir, sinon j'aurai fait en sorte de faire plus souvent des gardes de nuit. Histoire qu'on puisse se rencontrer plus souvent. »

Il ne manquerait plus que cela. Je n'avais pas envie de la voir tous les soirs. Il faudrait que je m'assure qu'elle n'obtienne pas de mutation. Elle me collait bien assez comme cela sans en ajouter.

« Ne change pas tes habitudes pour moi. De toutes les façons, je suis aux urgences et il n'y a pas de poste qui se libère là-bas. »

Je m'assurerais qu'elle ne soit pas dans le même service que moi. Au bloc je me posais mille et une questions. J'avais envie de tout savoir sur elle et je me demandais si ma princesse accepterait de me rendre un petit service en rentrant dans l'esprit de sa consoeur sorcière. C'était une idée à creuser que je ne mettais que de côté le temps de cette opération.

« Ta réputation au sein de l'hôpital voyons. Le bouche à oreille, tu connais, non? »

Mais oui bien entendu. Elle avait réponse à tout. Je la trouvais impertinente. Un autre point commun avec la belle Lena.

« Bien sur. »

Je baissais à nouveau mes yeux vers le thorax ouvert devant nous. Nous ne pouvions pas faire d'erreur la vie de ce patient était entre nos mains. Alors que j'avais les yeux fixes sur sa rate, je la vis approcher ses mains des miennes et elle les frôla. Je ne scillais mais et je me demandais si à travers ses gants elle avait pu ressentir la fraicheur qui s'en dégageait.

« Cela importe peu façon. Que tu saches ou pas, ça n'aura aucune incidence sur le cour de ta vie. »

Cela me permettrait juste de savoir dans quoi je mets les pieds. Il m'était totalement impossible de la laisser de côté et pourtant il m'était impossible visiblement de la détourner de mon chemin.

« Alors, dis-moi. Qu'y a-t-il de beau dans ta vie ? Toujours aussi gentleman? »

Je souriais en coin. Elle ne pouvait pas le voir derrière mon masque mais je savais que Lena le saurait... Non Gwenaëlle. Il ne s'agit pas de Lena. Richard concentre toi.

« On ne change pas ses habitudes. »

Je n'allais pas changer ma façon d'agir en une dizaine d'années. Elle n'avait pas changé déjà en plus d'un siècle et demi...

« Kansas City est une très jolie ville. J'ai eu de la chance qu'un poste de chirurgien se soit libéré ici. »

Malchance plutôt, du moins me concernant.

« Tu aurais dû rester à Boston. Tu n'as pas de perspective d'avenir ici. »

Que ça soit professionnellement parlant ou même sentimentalement. Gwenaëlle avait pour avantage de ressembler énormément à Lena. Ma très chère Lena qui me manquait plus que tout et encore plus depuis quelques temps. Il n'y avait que la couleur de cheveux qui différée d'avec mon adorée. Pourtant Gwenaëlle semblait faire une fixation sur moi. Elle ne voyait même pas le danger que je pouvais représenter pour elle car j'entendais chacune de ses respirations et son sang qui battait dans sa carotide m'appelait inexorablement à la tuer à me repaître d'elle. J'avais avec le temps appris à me contrôler bien qu'actuellement j'aurai bien envie de la tuer pour mon plaisir.

« Ne change pas tes habitudes pour moi. De toutes les façons, je suis aux urgences et il n'y a pas de poste qui se libère là-bas.  » Dommage. Très dommage. Mais travailler ici était déjà mieux que rien. Elle avait eu de la chance qu'un poste soit libre dans cet hôpital. Une place ailleurs et elle aurait du se débrouiller autrement pour croiser Richard plus souvent. Les urgences ... Non, Gwen était plus douée en tant que chirurgienne. Etre aux urgences, c'était être sur le qui vive à chaque seconde, savoir intervenir en moins de deux. Gwen avait besoin d'un peu plus de calme. Moins de stress. Bien qu'elle pouvait toujours être stressée à chaque opération. Par peur de faire une petite erreur. Elle en avait déjà eu vent d'histoires de chirurgiens et d'erreurs médicales ... Elle justifia sa présence ici par la réputation de Richard. C'était plausible. Elle ne voyait pas comment il pourrait en douter. « Bien. » Voilà. Aussi simple que cela. Leurs mains dans le thorax du patient, les mains de la blonde frôlèrent celles du jeune homme. Elle ne l'avait pas forcément fait exprès et elle ne se formalisa pas plus que cela de la froideur de la peau de Richard. Elle n'avait jamais remarqué à quel point sa peau pouvait être froide pour tout dire. Ou si mais dans ce cas, elle n'y prêtait pas plus attention que ça. « On ne change pas ses habitudes.» Cela ne devait-il pas être barbant à la longue d'être toujours le même ? De ne pas sortir des sentiers battus ? Gwen se demanda si une fois dans sa vie, Richard avait été malpoli. Si une fois, il avait été saoul. Tout un tas de petites choses sur lesquelles elle s'interrogeait. « Je me demande si tes manières très gentleman ne t'ont pas déjà valu des réflexions ... Des gens qui se demanderaient si cela ne cache pas quelque chose. Si tu es trop guindé, si tu as un balait .. mal placé. » Haussement d'épaule. Tout cela dit sur un ton neutre, normal. Elle l'aimait pourtant bien comme il était son Richard. Parfait de la tête au pied, jusqu'à son cerveau. Et oui, elle était ici, dans cette ville, à Kansas City, avec lui. « Tu aurais dû rester à Boston. Tu n'as pas de perspective d'avenir ici. » Ouïe. Pas gentil ça. « Qu'en sais-tu ? Tu es devin ? Non. J'ai obtenu un très bon poste ici je te signale. » Un poste bien payé et qui lui plaisait. Et un poste qui lui permettait d'être aux côtés de Richard. Pourquoi diable aller dire qu'elle n'avait pas de perspectives d'avenir ici ? Elle ne comprenait guère où il voulait en venir. Ou ce qu'il sous-entendait par là. « Je suis libre d'aller où je veux. Tu n'as pas à me dire que je devais rester à Boston. » Il lui restait quoi à Boston ? Rien. En dehors de Juliet, sa meilleure amie. Une meilleure amie qu'il faudra qu'elle aille voir sous peu. « Je pourrai te dire aussi que tu n'as aucun avenir à Kansas City si tu veux jouer à ce petit jeu. Mais non, je ne le ferai pas. » Elle savait restée polie et ne pas être méchante. Parce que oui, il n'avait pas été très sympa en disant une telle chose. Elle était douée en médecine pourtant. « Bon, il devrait s'en sortir sans trop de dommage ce type. » termina-t-elle d'un ton désinvolte.

Nous étions en train d’opérer elle et moi et je me concentrais facilement sur mon travail. Cependant elle me discutait beaucoup. Visiblement il y avait anguille sous roche mais je ne savais pas comment me sortir de ce mauvais pas. Je ne pouvais pas partir d’une opération à quatre mains comme cela.

« Je me demande si tes manières très gentleman ne t'ont pas déjà valu des réflexions ... Des gens qui se demanderaient si cela ne cache pas quelque chose. Si tu es trop guindé, si tu as un balait .. mal placé. »

Je souriais en coin. Oui en effet mon style pouvait détonner mais je me fichais du regard des autres. Cela ne m’atteignait pas.

« L’opinion des autres ne m’importe pas. Je suis bien comme je suis. »

Et je ne changerais pas. J’avais eu plus de mille cinq cents années pour changer et je ne l’avais pas fait alors pourquoi commencer maintenant ? Je lui disais alors qu’elle n’aurait pas dû quitter Boston déjà parce que c’était plus simple pour moi de la surveiller et en plus parce qu’elle ne trouverait rien ici à Kansas City.

« Qu'en sais-tu ? Tu es devin ? Non. J'ai obtenu un très bon poste ici je te signale. »

Oui un bon poste pour une fin de carrière pas pour un début. Et puis elle ne pourrait pas utiliser toutes ses connaissances magiques dans cet hôpital parce qu’on soignait des deux façons ici. Non clairement pour moi elle n’avait pas fait le bon choix d’établissement.

« Un très bon poste oui mais pas un poste de renom. Si tu veux te faire un nom il faudra aller dans de plus grands centres. J’en sais quelque chose. »

Oui je savais qu’il valait mieux se faire un nom dans un grand hôpital et pas un perdu au milieu du Texas. Cependant ce qui me frappait le plus c’était le côté capricieux de la jolie blonde. Non mais vraiment, il en fallait si peu pour l’énerver ?

« Je suis libre d'aller où je veux. Tu n'as pas à me dire que je devais rester à Boston. »

Je souriais en coin. Je n’aimais pas énerver les gens mais là je devais avouer que j’avais un plaisir pervers d’arriver à la faire sortir de ses gonds. Plus je serais désagréable plus vite elle me laisserait tranquille.

« Mais rien ne t’obligeait à venir ici particulièrement. »

Je relavais mon regard clair vers le sien et je plongeais mon regard dans le sien. Je savais que je pouvais avoir un regard impressionnant et j’essayais de lui faire détourner les yeux histoire qu’elle comprenne qu’elle n’avait rien à attendre de moi.

« Je pourrai te dire aussi que tu n'as aucun avenir à Kansas City si tu veux jouer à ce petit jeu. Mais non, je ne le ferai pas. »

Je n’ai plus d’avenir depuis longtemps. Je ne fais que traverser les siècles en attendant que l’on me tue. Pourquoi devrais-je alors me soucier de ma carrière.

« Je n’ai plus de perspective d’avenir depuis des années Gwenaëlle. »

Je sentais que ses doigts frôlaient ma main et je ne cillais pas. La froideur de ma peau avait du être ressentie.

« Bon, il devrait s'en sortir sans trop de dommage ce type. »

En effet nous avions fait du bon travail. Du coup je voyais une porte de sortie pour moi… Autant s’y plonger.

« En effet. Je peux donc te laisser finir de le refermer. L’on m’attend aux urgences. »

Je lui souriais alors que je sortais mes mains du thorax du pauvre humain. De plus l’odeur de sang commençait à me titiller les narines. C’était toujours le cas quand j’opérais quelqu’un longtemps.

« Il faudra cependant m’expliquer pourquoi tu as choisi cet endroit plutôt qu’un autre. »

Et pourquoi surtout tu n’arrêtais pas de me suivre partout. Je la surveillais donc je savais très bien ce qu’elle faisait. Si je me rendais le plus discret possible c’était parce que je ne voulais pas qu’elle soit proche de moi. J’étais dangereux pour elle et je ne pouvais rien lui apporter. J’avais fait mon deuil depuis des années concernant Lena et même si elle lui ressemblait beaucoup et qu’au début j’avais été perturbé maintenant je ne l’étais plus du tout. Je savais très bien qu’il n’y aurait jamais rien entre nous et si elle était revenue pour moi, il faudrait malheureusement que je lui brise son cœur.

« L’opinion des autres ne m’importe pas. Je suis bien comme je suis.» Oh ben, c'était toujours bien de voir des personnes se ficher de l'avis des autres. C'était pas donné à tout le monde. Pour certains, il s'agissait d'un manque de confiance en soi. Ou alors, ils voulaient toujours faire plaisir à quelqu'un, quitte à changer leur personnalité. Tout bonnement ridicule. Pourtant, Gwen venait de porter un jugement sur Richard. Un jugement qui n'était pas bien méchant aux yeux de la blonde. Elle, si on la jugeait, comment réagirait-elle ? Cela ne serait sans doute pas glorieux suivant son état psychologique. Mais lui aussi semblait la juger un peu concernant ses choix de lieu de travail. Elle lui demanda donc s'il n'était pas devin. Tant qu'à faire ... Elle était libre de travailler où elle le désirait. Et vendre la mèche comme quoi c'était surtout parce que lui bossait aussi n'était pas une bonne idée. Cependant, elle prit avec des pincettes sa remarque. «Un très bon poste oui mais pas un poste de renom. Si tu veux te faire un nom il faudra aller dans de plus grands centres. J’en sais quelque chose.» Le pire fut le sourire en coin qu'il afficha. Elle le trouva bien beau mais d'un autre côté, c'était un peu comme essayer de la détendre, de lui faire ravaler sa petite colère. « Mais rien ne t’obligeait à venir ici particulièrement.» Blablabla, il continuait et Gwen s'en fichait. Elle ne l'écoutait plus que d'une oreille. Elle répliquait toujours, c'était plus fort qu'elle. Et le regard qu'il lui lançait ben quoi ? Il espérait que cela l'impressionne ? Elle connaissait ce regard par coeur depuis le temps. «Je n’ai plus de perspective d’avenir depuis des années Gwenaëlle.» Voyez vous cela. « Genre. Arrête un peu. Tu ne peux dire une telle chose. Tu as un très bon travail. Je ne comprends pas pourquoi tu peux penser cela. T'as reçu un coup sur la tête ? Tu as respiré un peu trop un gaz? » Le patient lui, avait bientôt terminé son petit dodo sur la table d'opération. Il pourra bientôt partir en salle de réveil. Chose que ne manqua pas de relever Richard. « En effet. Je peux donc te laisser finir de le refermer. L’on m’attend aux urgences. » Gwen leva un sourcils. Son biper n'avait pas sonné. Et aucun n'appel n'avait été entendu et personne n'était venu le chercher. « Bien... » Elle ne tenait pas plus à le questionner. Elle avait déjà été assez vexée comme ça. « Il faudra cependant m’expliquer pourquoi tu as choisi cet endroit plutôt qu’un autre.» Et il remettait encore ça. « T'es bouché ma parole ! J' ai accepté la proposition qu'on me faisait pour ce poste, c'est aussi simple que cela. C'était la meilleure propositions parmi d'autres de reçue. Autant au niveau du salaire aussi. Je n'ai peut-être pas accès à toutes les technologies que je désire mais je ne m'en plains pas pour autant. » Il exagérait. Elle se devait de répliquer. Bon sang, elle ne lui cherchait pas des noises parce qu'il bossait ici aussi pourtant !

Je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle faisait cela. Je n'étais et ne serais jamais un homme pour elle. Elle devait se trouver quelqu'un de son âge, quelqu'un avec qui elle avait un avenir. Elle n'en avait aucun avec moi alors j'essayais d'être le plus méchant possible avec elle pour qu'elle parte, qu'elle m'oublie enfin mais visiblement Mamoiselle n'aimait pas qu'on la recadre.

« Genre. Arrête un peu. Tu ne peux dire une telle chose. Tu as un très bon travail. Je ne comprends pas pourquoi tu peux penser cela. T'as reçu un coup sur la tête ? Tu as respiré un peu trop un gaz ? »

Je riais doucement. Elle était vraiment bête de me parler ainsi. Elle elle pensait que c'était comme cela qu'on me séduisait elle était sur le mauvais chemin.

« Tu as trouvé un bon poste oui. Mais un poste de fin de carrière et non pas de début de arrière. Ce n'est pas ici que tu vas voir des cas exceptionnels. Enfin... C'est ta vie. »

Je lui adressais un peu sourire avant de lui dire que j'allais retourner aux urgences.

« Bien... »

Cependant je pus pas m'empêcher de lui redire qu'elle me devait des explications. Sa réponse se fit froide et ne me plut pas du tout.

« T'es bouché ma parole ! J' ai accepté la proposition qu'on me faisait pour ce poste, c'est aussi simple que cela. C'était la meilleure propositions parmi d'autres de reçue. Autant au niveau du salaire aussi. Je n'ai peut-être pas accès à toutes les technologies que je désire mais je ne m'en plains pas pour autant. »

Je me tournais vers elle. Il n'y avait plus personne dans le bloc. Mes yeux se firent froids et mes traits se tirèrent. Je m'approchais d'elle dangereusement. Même si elle ne savait pas ma condition, elle n'était qu'une proie à mes yeux. Peut être devrait-elle faire attention un peu à ce qu'elle dit.

« Je ne fais que te donner mon avis. Ta carrière ne m'importe pas. »

Je lui avais jeté ses mots à la figure méchamment mais en même temps avec une froideur qui pouvait glacer le dos de n'importe qui normalement constitué. Je plantais mon regard dans le sien jusqu'à ce qu'elle détourne ses yeux des miens.

« Je suis peut être obligé de te protéger très chère Gwenaëlle mais qui te protègera de moi si tu m'énerves trop... ? »

Je déposais un baiser dans son cou avant de lui jeter un dernier regard et de prendre le chemin des urgences. C'était peut être un jeu dangereux mais elle devait savoir et apprendre à ne pas me mettre à dos. Je ne savais pas si elle me suivrait mais si elle le faisait peut être que je reverrais ma stratégie avec elle.