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 The fool on the Hill [PV Tyler / Arizona]

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Tyler Lennox
Tyler Lennox
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ϟ Métier : FBI ϟ Âge : 37 ans ϟ Race et sang : Moldu ϟ Statut civil : Pour toujours et à jamais <3 Imane Khazen

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ϟ Messages : 1083 ϟ Date d'inscription : 30/04/2016 ϟ Disponibilité RP : 1X/semaine ϟ Célébrité : Norman Reedus ϟ Crédits : Moi

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MessageSujet: Re: The fool on the Hill [PV Tyler / Arizona]   The fool on the Hill  [PV Tyler / Arizona] - Page 2 Empty26.08.16 23:24


 

The fool on the Hill



 S'il y avait bien une chose que Tyler détestait, s'était entendre les gens pleurnicher sur leurs soi-disant malheurs. Ça le faisait bondir d'entendre des personnes qui n'avaient aucun problème pleurnicher sur leur triste sort qui se limitait à subir un collègue insupportable, ou à devoir piquer dans le budget des vacances pour changer de voiture. La vie n'était pas toujours facile, il en convenait c'était pareil pour tout le monde que l'on soit un privilégié ou non, mais entendre une personne gémir parce qu'elle état obligé de vivre dans un pays qu'il n'appréciait de toute évidence pas du tout en se plaignant allégrement d'avoir à subir cette vie, il y avait des limites ! Armand pouvait s'estimer heureux de ne pas se retrouver de l'autre coté du Dôme

- A l'heure qu'il est vous seriez peut-être déjà mort depuis longtemps si vous étiez rentré dans votre foutu Vatican ! On c'est pas ce qu'il y a de l'autre côté du Dôme, je suis pas sorcier mais les rumeurs qui courent sont pas jolies et j'ai tendance à les croire vu le dégât qu'ont foutu les Mages Fondateurs à Boston en libérant cette ancienne magie. Et pour votre gouverne vous n'êtes certainement pas le 3ème sur la liste des plus à plaindre de cette planète ! Vous parliez des Mexique tout à l'heure, vous y avez déjà été ? C'est l'enfer là-bas pour les sorciers et même sans ça, y a des gens qui y sont tellement malheureux, qui veulent tellement croire à cette propagande de rêve américain qui n'existe même pas qu'ils sont prêt à risquer leur vie pour traverser la frontière et lorsqu'ils y arrivent vous savez ce qui les attend ?! Le désert ! Vous savez combien de clandestins périssent parce qu'ils meurent de soif ?! Et pas que des mexicains d'ailleurs ! Des gosses, des femmes, des vieillards... beaucoup plus que ce que vous pensez ! Et vous savez ce que des agents de l'Etat risque si on les voit déposer des bonbonnes d'eau un peu partout au hasard pour ces gens ? Ils perdent leur job mais rien à foutre ! Le Mexique et ses mercenaires parlons-en ! Vous savez ce qui arrive aux sorciers qui ont le malheur de tomber sur eux ? Avec de la chance ils meurent tout de suite quand ils sont poisseux on les garde en vie, on les questionne pour qu'ils disent où se trouvent les autres personne comme eux et ensuite on les tabassent à mort. Certains mercenaires sont pervers et n'hésitent pas à violer femmes et enfants encore et encore jusqu'à ce qu'ils s'en lassent, ceux-là se sont les pires ! Certains flics ne valent pas mieux et pensent même avoir tous les droits parce qu'ils représentent la loi ! Alors venez pas me parler de vos petits malheurs parce qu'à coté vous êtes vraiment ridicule !

Tout avait été balancé d'une traite et sur un ton rageur avant qu'un silence pesant ne s'installe entre eux qui fit réaliser à Tyler qu'il s'était lui aussi laissé emporter plus qu'il n'aurait du. Le père l'avait clairement agacé mais il n'était en rien responsable de tout ce qu'il avait vu et puis dans le fond il savait très bien que tout le monde avait ses petits malheurs et ce n'était pas parce qu'il y avait pire ailleurs qu'ils étaient pour autant insignifiants. Il le regarda pendant un petit moment légèrement confus sans trop savoir quoi dire. Il ne se voyait absolument pas s'excuser même s'il avait conscience d'avoir exagéré, il voulait quand même faire prendre conscience à Armand qu'il n'était pas le plus à plaindre, même s'il avait été un peu loin dans les extrême... il fit finalement plus calmement

- Bien sur que si vous le referez, et franchement c'est pas plus mal. Moi j'me fais aucune illusion sur vous d'toute manière alors vous pouvez dire ce que vous avez à dire, j'vous r'cadrerais si c'est trop de conneries

Il n'appliquait jamais ce conseil qui était juste bon pour les autres mais en général tout garder pour soi n'était pas une bonne chose et il espérait que le prêtre saurait mettre sa fierté de coté pour le reconnaître et l'appliquer. Il était bon de savoir lâcher la pression sous peine de finir par craquer comme il l'avait fait lui-même avec Imane l'autre soir ce dont il n'était pas particulièrement fier, même s'il n'avait finalement aucun regret parce que lâcher la pression avait été en quelque sorte libérateur mais ce n'était pas tout. Il savait que sa présence y avait été pour beaucoup et tout l'amour qu'il avait ressenti lui avait fait plus de bien qu'elle ne pouvait l'imaginer.
Penser à Imane lui fit rater une partie du discours qu'Armand venait de lui sortir tout ce qu'il saisit dans cette suite de parole sans fin c'était qu'il était le plus doux des hommes et que sa patience était... sa plus belle vertu ?! Patience ? Lui ?!! Quelle patience ? Depuis quand ?!

- C'est pas la modestie qui vous étouffe vous, grimaça-t-il en ne parvenant pas à comprendre pour quelle raison il venait de lui dire ça mais à bien y réfléchir il ne voulait même pas savoir.

S'il avait un peu regretté son pique gratuit concernant le pape et le vilain tour qu'il aurait soi-disant pu jouer à Armand en l'abandonnant délibérément ici, il n'avait eut aucun remord à obliger le râleur de service à se lever de son fauteuil pour récupérer une clope s'il en voulait vraiment une. Il était assez en forme pour jacasser comme une pie alors il pouvait bien lever le cul de sa chaise pour se servir ! En tout cas s'il en voulait vraiment une il devrait faire l'effort de se déplacer parce que lui n'en ferait rien.

- C'est ça, fit-il dédaigneusement alors qu'Armand visiblement fier de sa boutade s'en retournait vers la fenêtre pour l'entre ouvrir et laisser l'air frais circuler.

Tyler releva cependant un regard interdit en l'entendant s'étouffer avec la fumée de sa cigarette, en se demandant ce qui lui arrivait, mais lorsque ce dernier lui fit un cours sur la sécurité routière il cru que cette fois ça allait être à son tour de s'étouffer. Tyler resta durant un instant immobile et perplexe ne sachant si Armand était entrain de se moquer de lui où s'il était vraiment sérieux. Il ne pouvait pas être sérieux, il se fichait forcément de lui. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, il ne rétorqua rien et se contenta de baisser le regard lorsqu'il entendit Armand rajouter que lorsque l'on était désespéré on se retrouvait parfois dans des situations extrêmes. Il avait raison, quand on était malheureux et désespéré on faisait des trucs cons et dangereux...

Gardant le silence, il ne releva la tête que lorsqu'il entendit Armand douter de lui. Il ne pensait pas qu'un type aussi insupportable qui avait toujours un avis sur tout et qui pensait toujours avoir raison pouvait se mettre à douter autant et de toute évidence son attitude ne l'avait pas aider à prendre confiance. L'entendre pourtant lui dire combien il l'appréciait lui tira un sourire amer tout en lui rappelant la douce caresse de la main d'Imane sur son visage ainsi que ses paroles chaleureuses qui lui assurait combien elle le trouvait exceptionnel.

- J'croyais pourtant que je vous insupportais, ironisa-t-il

« J'croyais que ça te tapais sur le système quand je chante » lui répéta en échos la voix de Beth. Il n'en n'avait jamais rien pensé, il avait juste un peu trop bu quand il avait dit ça et bien qu'il ne le lui avait jamais dit ouvertement, il savait qu'elle l'avait compris. Aujourd'hui il avait l'impression de se retrouver à la place de sa femme ce qui lui permis pour s'être retrouvé dans les deux situations, de savoir que dans le fonds, il n'en n'était rien, Armand ne le détestait pas. Pourtant, toutes ces gentillesses à son égard le mettait mal à l'aise, il ne savait pas comment les prendre parce qu'il n'avait pas l'impression de les mériter. Préférant noyer le poisson, il préféra rebondir sur les soucis que sa franchise avait apporté Armand

- Ça j'imagine que ça a du vous apporter pas mal d'emmerdes, se moqua-t-il. Les gens ne pensent jamais comme nous, c'est normal, mais certains nous influencent par leur choix, leurs paroles ou leurs modes de vies. J'ai très longtemps été désabusé, je ne croyais pas en l'espèce humaine. Je suis bien placé pour savoir qu'il n'y a pas besoin d'être sorcier pour être un monstre mais je ne m'illusionne pas pour autant sur les sorciers, et mon boulot ne m'a pas aidé à avoir une meilleure opinion sur l'Homme en général. Malgré tout, j'ai fini par rencontrer des gens exceptionnels, des gens qui ont joué un rôle très important  dans ma vie, lui confia-t-il en voyant les visage d'Elijah, Beth, Jewel et Imane défiler devant ses yeux. Des personnes qui m'ont prouvé que ce monde n'était pas aussi pourri que j'le pensais. Vous devez rester honnête avec vous-même, si vos proches ne peuvent pas comprendre que si vous êtes durs avec eux c'est parce que vous vous inquiétez pour eux c'est qu'ils n'ont rien compris. On ne s'énerve pas contre une personne qu'on n'aime pas, c'est beaucoup plus facile de rester gentil en apparence, et si c'est là tout ce qu'on attend de vous alors ces personnes n'en méritent pas plus

Tyler n'avait jamais manqué de dire ce qu'il pensait à qui que ce soit. Il n'était pas dans sa nature de flatter les gens juste pour leur faire plaisir et il savait dire les vérités les plus crues sans sourciller tout comme il savait encourager les gens qu'il aimait quand ils en ressentaient le besoin, comme cette nuit, où Elijah lui avait confié douter de lui-même. Tyler n'avait pas hésité un seul instant à lui assurer que si Elijah ne se faisait pas confiance, lui il lui faisait confiance sans la moindre hésitation. Il n'avait pas dit ça pour redonner un regain de confiance à une personne qui avait besoin d'être rassuré mais parce qu'il le pensait sincèrement. Prononcer des paroles qu'il ne pensait pas n'était pas dans sa nature et lorsqu'il traitait son frère de pauvre con, il le pensait également très fort, mais ce n'était pas pour autant qu'il ne l'aimait pas, bien au contraire, il voulait le faire réagir, l'aider... mais jusqu'à présent il n'y était jamais parvenu et plus le temps passait plus il doutait d'y arriver un jour.

La voix agaçante d'Armand le fit soupirer et lever les yeux dans sa direction alors que ce dernier s'insurgeait de le voir fumer dans cette position. Il devait reconnaître qu'il ne pouvait pas lui donner tort concernant la réactivité du personnel médical présent dans ces lieux pour le reste cela fit remonté en lui de très vieux souvenirs auxquels il n'avait pas pensé depuis très longtemps. Ignorant la mise en garde, il termina sa cigarette avant d'écraser son mégot contre l'une des barres de protection du lit.
Après qu'Armand ce soit refermé comme une huitre concernant la mystérieuse présence de cette photo dans son portefeuille ou son implication dans cette stupide enquête concernant la Goutte du Diable un lourd silence s'installa dans la pièce. Fixant le plafond qui s'étendait au-dessus de lui ce fut finalement Tyler qui brisa le silence pesant.

- Lorsqu'on était gosse, mon frère et moi passions tout notre temps à jouer dehors jusqu'à pas d'heure avec les autres gamins du quartier. Brad à cinq ans de plus que moi, du coup il devait toujours me trainer dans ses pattes, et moi j'le quittais jamais parce que j'me sentais en sécurité avec lui. Une fois, javais 9 ans, il est parti avec ses copains et m'avait laissé avec les autres gosses du quartier. Ça m'dérangeais pas de rester seul avec eux parce que je savais que d'ici à ce que tout le monde serait rentré chez eux, Brad serait revenu. Ce jour-là, les pompiers ont défilé avec les flics à toute allure dans notre quartier. On n'était que des gosses et ça nous fascinait alors on a décidé de les suivre. Evidemment ils avaient tous des vélos sauf moi qui courrait derrière eux. J'ai mis du temps à les rejoindre, quand ils m'ont vu arrivé ils se sont tous tournés vers moi et j'ai compris qu'il se passait quelque chose de grave. J'ai compris c'que c'était en levant les yeux. Le feu que les pompiers essayaient de combattre provenait de chez nous. Ma mère, qui devait probablement être ivre morte, s'est endormie avec sa cigarette, c'est ce qui a causé l'incendie... On a été placé pendant quelques temps dans un foyer de secours catholique avec mon père et mon frère jusqu'à ce qu'on trouve autre chose, c'est comme ça qu'on a changé de quartier et qu'on est devenu les voisins des Pea. Alors croyez-moi, s'il y a bien quelqu'un qui sait ce qu'on risque à fumer dans un lit c'est moi, lui assura-t-il dans un semblant de sourire. J'vais vous avouer quelque chose qui va probablement vous surprendre mais j'étais aussi de ceux qu'on emmerdait à l'école. Enfin, à la différence de vous j'avais un grand frère assez terrifiant ça suffisait à en dissuader certain de venir m'embêter, du moins tant qu'on était dans la même école. J'ai appris à me débrouiller et heureusement pour moi, contrairement à vous j'étais plutôt bagarreur, on s'en prenait pas à moi sans le regretter

Maintenant que le silence était de retour Tyler commençait à regretter de lui avoir parlé de tout ça, qu'est-ce qu'il en avait à foutre de sa vie ! Triturant nerveusement ses doigts il se mit assis et sauta du lit d'un bond avec la furieuse envie de fuir le plus loin possible.

- J'vais vois c'que fout ce toubib de malheur ! Décida-t-il soudainement pour changer de sujet. J'voulais vous dire, j'suis désolé pour vos proches qui sont en Italie...  P'être bien que votre grand patron à vu c'qui allait s'passer, et p'être bien qu'c'est pour ça que vous êtes ici parce qu'il souhaitait vous épargner, alors perdez pas stupidement vot'e vie en écumant les ruelles mal-famées de Santa Fe à la recherche de Dealers. Si vous mourrez stupidement comment comptez-vous aider votre ami à s'en sortir ? Essayez d'être un peu plus réfléchis si c'est pas trop vous demander !


 
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: Re: The fool on the Hill [PV Tyler / Arizona]   The fool on the Hill  [PV Tyler / Arizona] - Page 2 Empty30.08.16 14:38


   

See the world spinning round





Tyler était le genre de personne qui ne passait pas par quatre chemin pour dire ce qu'il pensait, ce qui pour quelqu'un de posé et réfléchi comme Armand semblait plutôt rude. Mais cela n'était qu'une impression, en le poussant à bout, il comprit ce que le mot rude voulait vraiment dire.

Retenant une grimace dans une expression outrée, il cherchait à ce que ces mots ne l'atteignent pas, ce qui était plutôt difficile car malgré lui il l'écoutait. Dans le fond il savait bien que Tyler avait entièrement raison, mais sa façon de s'exprimer lui était insupportable. Il explosa littéralement de colère, montant le ton pour que sa voix couvre l'autre.


« Mensonges ! Vous ne faites que répéter des mensonges ! Rome est debout je le sais ! Mes frères sont en vie, le lien qui nous uni est toujours là malgré le Dôme. Vous vous ne savez rien et vous ne faites que de rabâcher les imbécillités que vous entendez, mais moi je le sent dans ma chair ! S'ils étaient morts ils seraient dans l'infra monde à l'heure qu'il est, et croyez moi ça serait beaucoup plus simple pour moi de les y retrouver. Mais vous vous ne savez rien, et pire vous parlez sans savoir ! Que vous ne sachiez rien et que vous ne croyez en rien, grand bien vous en fasse, mais adressez vous à moi sur un autre ton je vous pris ! Rome est toujours vivante, et elle le sera toujours ! Nous avons traversé les siècles et tout les empires du monde sont venus s'agenouiller devant nous. Il y a eu des guerres et des cataclysmes qui ont ravagés la terre tandis que nous sommes toujours restés debout. Vous n'avez même pas la moindre petite idée à quelle point nous sommes puissant... et à quel point il... il nous serait... facile... de... de... »

Sans doute s'était il essoufflé à force de vociférer, car sa voix se perdait dans un souffle éraillé. Sa respiration était devenue saccadée, produisant de lourds sifflements à la manière d'une crise d’asthme. Se sentant s'étouffer, il posa sa main à sa poitrine qui le brûlait, et il sentit aussitôt une vague de chaleur envahir ses poumons. Une étincelle de peur traversa son regard, une peur sincère qui ne jaillissait que chez quelqu'un qui prenait conscience qu'il était en train de mourir. Terrifié, il porta son autre main à son visage en sueur, et aussi rapidement qu'elle était apparu la douleur cessa.

Son souffle se fit plus fluide et il pu à nouveau respirer normalement. Un sanglot s'étouffa dans sa gorge tandis qu'il refusait de poser ses yeux sur Tyler. Il était encore saisit d'une peur glaciale, et il n'avait plus la force de ressentir de la colère. Tenant sa main sur sa bouche, il écoutait d'une oreille dissipée les horreurs que continuait de lui balancer Tyler. Garder le silence était devenu vital pour lui, et l'avertissement magique qui venait de lui étreindre la poitrine continuait à lui tourner la tête. Les sorciers aimaient passionnément les secrets, et les secrets aimaient être gardés. Sous l'impulsion de sa colère il avait commencé à parler, ce à quoi le sceau magique dont il était porteur avait immédiatement réagit.

Il avait eu très chaud pour cette fois, et à l'avenir il se jura de faire plus attention à ne pas se laisser emballer par les foudres de colère que lui provoquaient cet imbécile.


« J'ai des amis au Mexique. Alors maintenant fermez là je vous prie, c'est vous qui êtes ridicule. »

Il avait dit ça à voix basse, sur un ton posé mais extrêmement cinglant. Il était blessé par le témoignage de cet homme qui visiblement avait vu toutes ces horreurs de ses yeux. Il savait par la presse qu'il se passait des choses terribles là bas, mais ça lui faisait mal que l'on s'en serve pour le piétiner de cette façon. De plus il ne mentait pas, il avait vraiment quelques amis qu'il avait rencontré au cours de ses voyages, et qui vivaient une retraite dans un monastère du Yucatan. Il s'était même dit que si un jour la situation aux États Unis devenait aussi ingérable et violente qu'au Mexique, il trouverait en lui la force de faire ce voyage. Ils ne se connaissaient pas énormément, et ils ne faisaient pas parti de son Ordre, alors il ne pensait pas très souvent à eux. Mais quand il entendait parler de leur pays, son cœur se déchirait et il priait de toute son âme pour qu'ils soient en vie et en sécurité.

Fumer lui fit un bien fou. La crise provoquée par le sceau de silence était passée aussi vite qu'elle était venue, et il pouvait à loisir s'encrasser les poumons avec le mauvais tabac de Tyler. Accoudé à la fenêtre ouverte, l'air frais de la nuit l'apaisa et le rendit doucement mélancolique.


« Mais vous êtes insupportable Tyler, c'est un fait. Ça serait un mensonge que d'affirmer le contraire. Je dirais même que vous êtes la personne la plus insupportable que j'ai jamais rencontré. Quoique... hum peut être à y réfléchir que vous n'avez que la seconde place. Mais je compte sur vous pour battre tout les records. »

Armand ne mentait jamais, mais il passait son temps à parler en demi vérité. Pourtant il était parfaitement sincère quand il disait ceci : Tyler est insupportable, mais ça reste quelqu'un de valeur.

De valeur certes, mais rustre ! Pourquoi fallait il qu'il associe « monstre » et « sorcier » dans la même phrase ? Le prêtre faillit le reprendre, puis se contenta de lever les yeux au plafond. Mieux valait se taire tant qu'ils seraient enfermés dans cet endroit horrible.

Tyler lui fit la confidence qu'il avait retrouvé foi en ses semblables en rencontrant des personnes sincères qui l'avaient soutenues et remis sur les rails. Mais bon sang par quoi était passé ce garçon ? Il parlait d'un foyer pour enfants sans évoquer sa famille. Famille dont il avait eu un aperçut très éloquent en la personne de son frère. Il lui avait avoué être une petite frappe qui battait son voisin, et puis il était entré dans la police on ne sait comment, et avait une amitié sincère pour ce flic qu'il avait rencontré l'autre fois. Le puzzle commençait à prendre sens dans sa tête, et l'image encore floue qu'il distinguait avait une sale odeur de drame social particulièrement sordide. Et puis maintenant son témoignage sur le Mexique... Tyler mon fils, sous quelle cruelle étoile êtes vous né ? Une profonde vague de compassion l'envahit, et à ce titre il était prêt à éponger un peu ses débordements grossiers.

Par contre, en le voyant fumer allongé il s'alarma et lui fit la leçon. Certes il était toujours pénible à donner des conseils, mais il était sincère dans son inquiétude. Il n'était pas rabat joie exprès pour embêter le monde, il ne savait juste pas comment tourner autrement son désir d'aider. Il savait très bien ce qu'on pensait de lui, et ce depuis toujours. Qu'il était un intello qui pensait tout savoir mieux que tout le monde, qu'il était froid et vaniteux dans sa façon de parler. Bref, qu'il n'était qu'un sale petit donneur de leçon qui se croyait mieux que les autres. Et pourtant ce n'était pas le cas. Bien sur en grandissant il avait apprit à être plus délicat et attentif aux autres, mais il gardait cette image de « monsieur je sais tout » coincé qui ne lui plaisait pas du tout.

Se renfermant sur lui même, il fuma en silence et pensa à Thomas. Tyler lui aussi semblait avoir été dans une situation critique, et aujourd'hui il semblait presque tiré d'affaire. Le presque valait surtout pour ce frère inquiétant qu'il semblait traîner comme un boulet. Heureusement il avait rencontré les bonnes personnes qui l'avaient soutenue. Pour Thomas il espérait de tout son cœur être une de ces bonnes personnes. Il avait tellement d'affection et d'espoir en lui, et il souhaitait être capable de les lui communiquer. S'il avait le sentiment d'aimer et d'être aimé en retour, peut être serait il capable de remonter la pente. Armand n'y voyait pas là une intention héroïque, ce n'était que le résultat de son immense compassion. Un instant il se demanda si c'était le fait de savoir que la vie de Thomas était en danger qui le rendait si amoureux. Était ce la pitié qui lui faisait ressentir un simulacre d'affection ? Il y réfléchit un moment et statua sur l'idée que ce n'était pas le drame qui planait sur cette romance qui l'avait rendu amoureux, mais que cela participait sans doute à exacerber ses sentiments.

Il pensait à tout cela quand Tyler brisa le silence pensant. Son ton était différent, presque triste. Et Armand comprit tout de suite qu'il se lançait dans quelque chose de très sérieux et très grave. Il se retourna et l'écouta attentivement. L'histoire commençait de façon banale et un peu embrouillée, de telle façon qu'il ne savait pas trop où Tyler voulait en venir. Puis il évoqua très durement l'incendie, sa maison en flamme, sa mère qu'il sous entendit décédée sans pour autant l'exprimer franchement,  et enfin le foyer pour enfants. Dans chaque détail qu'il taisait se trouvait une vérité encore plus atroce et horrible que celles qu'il balançait comme si cela ne l'affectait plus. De nature empathique, Armand sentit son cœur défaillir en entendant une telle histoire. Il avait eu l’intuition que le passé de cet homme était lourd, mais y être confronté frontalement était insoutenable. Il se mettait à sa place. Comment aurait il pu vivre si sa mère était décédée alors qu'il était si jeune ? Même l'idée qu'elle puisse mourir aujourd'hui le rendait fou de douleur. Et consumée par le feu qui plus est, pouvait on imaginer une mort plus atroce ? Suite à son apprentissage de la magie, le feu était devenu sa pire crainte. Il repensa un instant au calvaire qu'avait endurée Alice, et il sentit une boule se former dans sa gorge. Elle l'avait vécu, et pour espérer la consoler de cela il faisait de son mieux pour lui rendre la vie un peu plus agréable. Savoir que Tyler avait un tel vécu lui fit regretter toutes les méchancetés qu'il lui avait dit, surtout quand celui ci ironisa sur le fait de fumer dans un lit.


« Je l'ignorais... Je vous pris de m'excuser, je regrette d'avoir été rude et déplaisant envers vous. Je ne pensais pas à mal... Je suis vraiment désolé. »

Il ne savait vraiment plus ou se mettre. Voilà pourquoi Tyler ne supportait pas la moindre de ses pleurnicheries. Il devait estimer qu'à côté de ce qu'il avait vécu, personne ne pouvait se plaindre de son sort. Cela était en partie vrai, et en même temps cela le rendait incapable de la moindre écoute compatissante. Il se jura qu'à l'avenir il agirait en fonction de ce paramètre.

Il lui parla alors à nouveau de son enfance, lui affirmant que lui aussi était de ceux qu'on embêtait. Mais qu'il avait la chance d'avoir un frère plus âgé et de savoir se servir de ses poings.


« Nous sommes très différents alors. Je suis l’aîné de quatre enfants, alors il n'y avait personne pour me protéger et beaucoup de monde pour me casser les pieds. »
Il sourit, quand tout les quatre avaient été réuni à Poudlard pendant sa dernière année, ça avait été un beau bordel. « Mes parents ont toujours été très clair envers moi, Raphaël ton rôle et de veiller sur tes frères et sœurs et de les surveiller. Mon Dieu j'ai du entendre cette phrase des millier de fois... Bien sur c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout quand mes sœurs se mettaient ensemble pour faire des bêtises. C'était une pression très forte quand j'y repense. Il fallait toujours qu'ils se tiennent bien, et moi j'étais responsable de cela. Je sais que vous pensez que je ne suis qu'un donneur de leçon, mais c'est ce que l'on m'a apprit à faire. Je n'y peux rien si je suis contrariant, mais sachez que je ne le fais pas par méchanceté... »

Sans doute plombé par l'ambiance, Tyler sauta du lit lourdement, ce qui provoqua un son désagréable qui fit lâcher un soupire agacé à Armand. Puis il se mit à se plaindre à voix haute avant de complètement changer de discours. Par quels chemins tortueux passait la pensée dans cette tête velue ? Chercher à percer les mystères de l'intellect de ce garçon c'était un peu comme se perdre dans une forêt très dense et obscure.
Il commença à lui parler de ses proches italiens, et sentant venir la pique, Armand se prépara à répliquer. Mais c'est avec étonnement qu'il entendit quelque chose qui sonnait comme un conseil affectueux. La surprise lui arracha un large sourire, et il posa sa main sur sa joue gonflée en retenant des couinements de douleur.


« J'en prend bien note ! »


Tyler qui lui demandait à lui d'être plus réfléchit c'était comme un cailloux qui demande à la mer d'être plus liquide. Bref ça valait le coup d'être vivant pour entendre ça. Il se fendit d'une petit rire, aussitôt suivi de grimaces endolories.

« Je viens de penser à quelque chose... Je vous retient ici à une heure pareil alors que votre épouse doit vous attendre. Je... je ne pense pas que cela soit correct. Vous devriez y aller, j'ai un petit peu peur... mais si vous m'assurez que ces médecins sont compétents alors il ne devrait rien m'arriver. Tout va très bien se passer. » Il avait un faux sourire contrit, et dans ses yeux brillait une expression mi terrifiée, mi suppliante. « Par contre si je ne suis pas sortit de là d'ici vingt quatre heures, appelez la police s'il vous plaît... »
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Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: The fool on the Hill [PV Tyler / Arizona]   The fool on the Hill  [PV Tyler / Arizona] - Page 2 Empty10.09.16 22:12


 

The fool on the Hill



 Les éternels apitoiements du Père Armand avaient très vite eut raison de lui. N'étant déjà pas d'une nature très patiente, il était encore moins enclin à supporter les jérémiades de petits privilégiés qui, même si leurs vies n'étaient pas parfaites, trouvaient toujours à se lamenter, et c'était exactement ce que faisait le père Armand. Pensait-il vraiment être le plus à plaindre ?!! S'il sortait un peu de son église, il comprendrait peut-être que ses petits malheurs étaient risibles face à ce que d'autres pouvaient endurer. S'il avait parfaitement conscience de s'être laissé emporté, le Père, loin de la fermer, ce qui aurait été grandement préférable, ne trouva rien de mieux à faire qu'à protester et à s'emporter à son tour, cherchant même à couvrir sa voix de la sienne. Bon dieu de merde ! Ils lui avaient pas assez tapé sur la gueule pour qu'il puisse brailler autant. Loin de se calmer, les propos tenu par Armand ne firent qu'accentuer la colère de Tyler qui renchérit à son tour en prenant des airs menaçants

- C'est vous qui racontez n'importe quoi ! Arrêtez un peu d'porter des oeillères ou de croire c'qui vous arrange ! Personne sait c'qu'il y a de l'autre coté du Dôme ni vous ni moi, mais réfléchissez un peu, aboya-t-il en pointant son index sur sa propre tempe. Il est plus que temps d'vous réveiller !! Arrêtez d'croire qu'ils s'en sont sortis sans dégât et que tout va bien dans le meilleur des mondes là-bas ! Ça c'est bon pour les romans de gare mais c'est pas la réalité !! Vous les reverrez jamais ! Rien ne va dans ce monde alors arrêtez d'vous bercer d'illusions !
   
Ils avaient haussé le ton tous les deux, Armand cherchant à nier la réalité et lui l'obligeant à la regarder en face. Faire preuve de délicatesse, ménager la sensibilité des autres, c'était pas son genre, il ne cherchait pas à être cruel bien au contraire, se bercer d'illusions n'était jamais une bonne chose car ensuite plus dur était la chute, cependant il avait été trop loin, Armand n'était pas prêt à faire face à la réalité et il n'en prit conscience que lorsque ce dernier se mit à blêmir violemment, que sa respiration devint saccadé, commençant à transpirer subitement avant de porter sa main à sa poitrine. Le voyant déjà faire un malaise cardiaque, Tyler s'apprêtait à sortir de la salle pour alpaguer  le premier médecin qu'il trouverait mais la respiration d'Armand redevint soudainement plus calme et il commença même à reprendre des couleurs. Tyler hésita durant un instant sur ce qu'il devait faire  mais Armand semblait se calmer. De toute évidence, il n'avait pas frôlé la crise cardiaque, il venait plutôt de lui faire une crise d'angoisse en lui fichant au passage une sacrée frayeur. Toujours hésitant, il revint malgré tout sur ses pas sans le quitter du regard alors qu'au contraire Armand le fuyait et semblait vouloir poser ses yeux n'importe où plutôt que sur lui. Finalement d'une voix las il lui apprit qu'il avait des amis au Mexique et si l'inquiétude que le curé venait de lui causer l'avait décidé à se calmer et à se montrer un peu moins expéditif ses bonnes résolutions furent très vite jeté aux orties lorsqu'Armand eut le malheur de lui balancer qu'il était ridicule. Lui, ridicule ? Avait-il seulement conscience de ce qui se passait là-bas ?! Il n'en n'avait pas la moindre idée !! Il n'imaginait même pas le genre de rencontre qu'il pouvait faire dans les rues mal-famées de Santa Fe alors que croyait-il savoir sur le Mexique ?!

- C'est vous qui êtes ridicule ! Cracha-t-il furieux. Vous savez que dale !!

Il savait que dale ! Lui avait vécu pratiquement deux ans là-bas, lui, il n'était peut-être pas très intelligent mais il savait tout ce qui s'y passait et les horreurs auxquels il avait assisté resteraient gravé en lui à tout jamais. Alors ce n'était certainement pas à lui qu'Armand devait demander de se taire et c'était encore moins à lui, qu'il pouvait se permettre de dire qu'il était ridicule ! Parce que tout ce qu'il avait énuméré, il l'avait vu de ses propres yeux. Et encore, il n'en n'avait pas cité la moitié. Avec Beth, ils avaient fait tout leur possible pour aider un maximum de personnes mais on ne pouvait pas sauver tout le monde. Et lui, confortablement installé devant sa télé dans sa petite église miteuse pleine de monstres qui pensait tout savoir sur tout qu'avait-il fait au juste ?!! Il avait tort, il était très loin du compte ! C'est à grande peine que Tyler se retint d'en balancer plus, il n'avait aucune envie de provoquer un nouveau malaise, aussi énervant puisse être cet homme.
Calmé l'un l'autre, la situation qui menaçait de redevenir explosive fut finalement désamorcé avant que ça ne dégénère méchamment. Armand s'éloigna malgré tout de lui, pour fumer à la fenêtre, et bien qu'il était évident que c'était par politesse, il le soupçonnait également d'avoir besoin de prendre ses distances avec lui. Néanmoins, il parvint à le faire sourire malgré lui en lui confirmant qu'il était insupportable, mais pas autant qu'une certaine autre personne de sa connaissance, ce qui piqua la curiosité de Tyler

- Suis sur que je l'apprécierais, s'amusa-t-il à l'asticoter. Faudra me la présenter

Tyler n'arrivait pas particulièrement à qualifier sa relation avec cet étrange personnage. Il ne lui était pas antipathique, dans le fond il l'appréciait même, pourtant il parvenait à le faire exploser en prononçant une parole malheureuse puis à l'amuser la seconde d'après. Actuellement, et bien qu'il n'en connaissait pas réellement la raison, c'était une ambiance lourde qui planait dans la petite salle après qu'il lui eut demandé les raisons de la présence de la photo de ce Thomas qu'il fut Pea ou non dans son portefeuille. En guise de réponse, il n'avait reçu qu'un silence pesant. Etait-il préférable qu'ils cessent toute discussion pour éviter que cela ne dégénère systématiquement entre eux ? Cela semblait préférable pourtant il n'en n'avait pas envie. Il ne su trop pourquoi, était-ce parce qu'il lui avait fait quelques remontrances au sujet de sa manière de fumer et que cela avait fait remonter en lui des souvenirs qu'il pensait avoir oublié, ou peut-être était-ce que tout simplement il avait envie de partager ça avec lui, toujours était-il que Tyler lui parla de sa mère et de la manière dont elle était morte. Il en parlait sans trahir la moindre émotion, comme si cette histoire ne le concernait pas et qu'il n'était qu'un spectateur extérieur. Son regard était rivé sur le plafond qui s'étendait au-dessus de lui durant tout le temps que dura son récit. Ce ne fut que lorsqu'il eut terminé et qu'il entendit la voix bouleversé d'Armand résonner dans la pièce qu'il daigna tourner son regard surpris dans sa direction

- Arrêtez de vous excuser, vous n'y êtes pour rien, et puis ça fait longtemps maintenant conclu-t-il en expirant un nuage de fumé,...

Tyler ne comprenait pas pourquoi Armand semblait autant souffrir de cette histoire, après tout, ça ne le concernait pas, et il ne la connaissait même pas. De plus, il ne lui avait pas raconté cette histoire pour s'attirer sa pitié, il voulait simplement lui faire comprendre qu'il n'était pas idiot et était probablement le mieux placé pour connaitre les risques que l'on courait lorsque l'on fumait dans un lit.

- Mais merci... lâcha-t-il finalement en écrasant le mégot de sa cigarette contre l'une des barres en métal qui entourait le lit avant de rajouter que malgré ce que pouvait s'imaginer Armand le concernant, ils avaient au moins un point commun : celui d'avoir été emmerdé par les autres quand ils étaient gamins.

Cette remarque eut l'effet escompté et chassa le spleen du prêtre qui se mit à sourire et à lui parler à son tour de son enfance.

- Tss, ça c'était pas la peine de le préciser, se moqua-t-il alors qu'Armand soulignait combien ils étaient différents

Tyler écouta silencieusement Armand lui parler de son enfance. Armand était issu d'une famille nombreuse et si pour sa part, il avait toujours été ravi d'être le plus jeune pour ne pas avoir eut à supporter tout ce que son frère avait du endurer, il réalisait que la condition d'ainé n'était décidément enviable dans aucune famille. Les parents d'Armand semblaient avoir été des gens sévères et exigeant. Il n'avait pas d'enfant, et n'en n'aurait probablement jamais, aussi ne pouvait-il pas juger, mais il ne lui paraissait pas normal d'exiger des ainés de faire le boulot des parents en veillant sur leur progéniture. C'était une trop lourde responsabilité lorsqu'on était qu'un gosse.
Bradley n'avait même pas 7 ans qu'il devait déjà s'occuper de lui parce que leurs parents en étaient incapables et bien qu'Armand semblait avoir eut une enfance complétement différente dans le fond son sort n'avait guère était plus enviable. Il baissa le regard lorsqu'il l'entendit reconnaître être un donneur de leçon et s'en excuser. C'était effectivement ce qu'il pensait de lui mais dans le fond, à présent, il comprenait mieux pourquoi il se comportait de la sorte. Il releva son regard bleu nuit sur l'homme qui lui assura humblement qu'il n'avait jamais agit par méchanceté, ce dont il n'avait jamais douté. A vrai dire, ça ne lui avait jamais traversé l'esprit.

- Ça j'l'e savais, lui assura-t-il sans en rajouter davantage.

Il aurait pu rajouter une remarque sur le fait que ça n'empêchait qu'il savait se montrer particulièrement exaspérant mais il n'en fit rien, parce qu'il n'était pas dans ses intentions de s'amuser à l'enfoncer, bien au contraire. Armand n'avait pas besoin d'entendre ça, même si c'était dit sur le ton de la plaisanterie. Un sentiment de honte l'avait envahit en songeant à la manière dont il l'avait brusqué et provoqué concernant ses proches qui étaient restés à des kilomètres de là où il se trouvait allant jusqu'à entrainer chez ce dernier une crise de panique. Ce n'était pas parce que lui savait se blinder et se protéger qu'il en allait de même pour les autres. Il tenta alors de se rattraper, bien qu'un peu tardivement, en lui faisant comprendre que, ne serait-ce que pour ceux qu'il aimait, qu'il ne devait pas risquer sa vie aussi stupidement.
Armand paru touché par son intention et lui offrit un sourire reconnaissant qui le gêna presque aussitôt

- Arrêtez de sourire ! Vous vous voyez pas mais vous êtes grotesque, bougonna-t-il en levant sa main dans sa direction

Alors qu'il était prêt à quitter la pièce, son pas s'arrêta lorsqu'il entendit Armand reprendre la parole. Se retournant de moitié, il posa sur lui un regard de plus en plus intrigué lorsqu'il lui confia qu'il venait de penser à quelque chose. S'attendant déjà à entendre une énormité plus grosse le prêtre, comme à son habitude à vrai dire, il fut complétement désarçonné en l'entendant évoquer sa femme. Son amusement avait disparu presque instantanément de son visage lorsqu'il fit référence à Beth et au fait qu'elle devait surement l'attendre à cette heure de la nuit. Son visage se ferma, sa mâchoire se crispa et il détourna le regard sans pour autant bouger. Son coeur se serra douloureusement dans sa poitrine à son souvenir,... cette douleur ne disparaitrait donc jamais ? Il pensait pourtant aller mieux, il pensait que l'autre soir, auprès d'Imane, après avoir enfin laissé sortir ses émotions qu'il avait tant bridé au fond de lui, après s'être confié à elle, après lui avoir parlé de Beth à coeur ouvert, sans inhibition, il croyait qu'il serait libéré à jamais de cette souffrance que son souvenir lui infligeait...  Il pensait sincèrement aller mieux mais il avait suffit que cet homme l'évoque comme si elle était toujours en vie pour réaliser qu'il n'en n'était rien.  

- J'ai dit que je resterais alors je resterais, répondit-il finalement de sa voix rauque en pointant le sol du doigt. Et puis j'ai vot' satané bout d'bois à vous rendre. Toute manière personne m'attend. J'vous laisserai pas tomber, fit-il en se tournant à nouveau vers lui. J'vais voir si j'trouve un médecin

Sans en dire davantage, il quitta la pièce sans un regard pour Armand. Si son intention première était effectivement de voir ce que foutait ce toubib de malheur, il ressentait à présent ce besoin de s'isoler le temps de quelques minutes. Adossé contre le mur du couloir déserté, Tyler lâcha un soupir avant de reprendre contenance et de s'avancer à la recherche d'une infirmière, d'un docteur, de n'importe quoi qui puisse venir faire son boulot et soigner Armand ! C'était pourtant pas le Pérou bordel de merde ! Alors qu'il s'avançait son attention fut attiré par une pièce ouverte dans laquelle avait été installé une modeste petite chapelle. Il s'arrêta durant quelques minutes pour observer les lieux. Il y avait quelques sièges pliables en guise de bancs pour se recueillir, un autel, et de quoi y bruler des cierges. Son regard se posa sur la croix du christ en bois qui trônait sur la table qui faisait office d'autel. Alors qu'il s'apprêtait à reprendre son chemin, une irrépressible envie d'entrer dans ce lieu de culte le saisit. S'avançant parmi les chaises vides, il ne quitta pas du regard ce Christ crucifié sur sa croix soi-disant pour tous les sauver. Les sauver de quoi au juste ? Une fois arrivé à sa hauteur il l'observa durant quelques minutes en silence alors que son regard se faisait toujours plus coléreux

- Hey Jesus ! Appela-t-il. Il est où le bureau des réclamations parce que j'ai une liste longue comme le bras à t'faire ! Tsss, regardes-toi ! Même pas fichu de se sauver soi-même j'vois pas comment tu voudrais sauver les autres ! T'es pitoyable dans ton genre !

Faisant demi-tour, il vit une femme d'une quarantaine d'année entrer en s'inclinant tout en se signant. Les gens devaient vraiment être désespéré pour se recueillir en espérant voir se réaliser des miracles ! C'était stupide comme réaction, il ne fallait pas compter sur quelque volontés divines pour obtenir quelque chose mais uniquement sur soi-même.

-C'est que 4 murs et un toit, signifia-t-il alors que la femme venait d'évoquer ce lieu comme étant "la maison de Dieu".

Puis, sans un regard en arrière, il quitta la pièce et reparti à la recherche d'un médecin comme il en avait l'intention depuis le départ.

***

Lorsqu'il revint dans la salle où se trouvait Armand, une nouvelle cigarette était pincé entre ses lèvres et il tenait deux cafés chaud dans ses mains. Il en tendit un à Armand avant de reprendre sa place sur le brancard.

- Vu comme c'est parti j'crois qu'on est bon pour passer la nuit ici. Y a eu un grave accident et tout l'personnel a été mobilisé en salle d'opération. Les cas mineurs comme le votre sont pas une priorité. Vous en voulez une ? Lui proposa-t-il cette fois prêt à lui lancer son paquet de cigarette s'il le désirait. Ils ont aménagé une pièce en sorte de chapelle si jamais ça vous intéresse.

Comme l'avait si bien souligné un peu plus tôt le père Armand, lui il ne croyait en rien, mais ce n'était pas pour autant que tout le monde devait faire comme lui après tout. Fumant en silence, son café posé sur la table à roulette qui se trouvait à coté de lui, Tyler jeta un regard en biais sur Armand avant de reprendre la parole.

- Ma femme est morte en mars de cette année. Inutile de vous excuser, le devança-t-il en levant clairement les yeux sur le prêtre. J'suis le seul responsable. La vie est toujours injuste de toute manière, ce sont toujours les personnes biens qui meurent tandis que ceux qui mériteraient de mourir restent en vie, n'est-ce pas ironique comme situation ? Lui demanda-t-il avec une pointe d'amertume. Etes-vous satisfait de votre vie, mon Père ? Pourquoi êtes-vous entré dans les ordres ? C'est pas commun comme orientation professionnelle.

 
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Armand R Altaïr
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See the world spinning round




Certes Tyler avait cette capacité particulière de lui f aire atteindre, et dans un temps record, les plus hauts degrés d'indignation et de colère. Mais cette fois il avait vraiment tapé là où ça faisait mal, et  il avait été mit hors de lui à un point tel qu'il avait faillit briser son sceau de silence. Ce qui, il le savait, l'aurait mené tout droit à un supplice aussi douloureux qu'abominable. Il ressentait encore ce tiraillement dans les bronches, et tout en ignorant Tyler, essayait de se remettre de sa frayeur. Visiblement la crise qui lui avait coupé la parole eut au moins le mérite de solliciter le dernier gramme d'empathie qui restait à Tyler. Il eut l'air de s'inquiéter, même si toute expression restait toujours ténue sur son visage. Puis cette étincelle de sympathie disparue aussi vite qu'elle était venue, et il lui cracha des mots furieux. Un instant Armand sentit la honte l'envahir. Bon sang, ils étaient dans un hôpital, qui est supposé être un endroit de calme et de repos. Depuis tout à l'heure ils n'arrêtaient pas de se hurler dessus. Sans doute entendait on leurs éclats de voix depuis le couloir ? Il n'y avait vraiment pas de quoi être fier...

Non seulement se disputer avec Tyler était dangereux pour ses nerfs, mais ce n'était pas non plus très correct envers tout les malades et le personnel du dispensaire. Un moment il se demanda s'il ne préférait pas que Tyler s'en aille pour se bon, puis quand il se rappela toutes les horribles anecdotes médicales qu'on lui avait raconté, et il blêmit. Certes Tyler était insupportable, mais il valait mieux être quand même avec lui que tout seul.

Le lui dire à voix haute était parfaitement satisfaisant. Et en plus il le prenait bien ! Et puis lui avouer qu'il avait en tête quelqu'un qui le dépassait par ses capacités d'exaspération n'avait rien de faux. Mais il ne s'attendait pas à ce que Tyler lui affirme que cette personne pourrait lui plaire. Armand étouffa un ricanement nerveux.


« Oh non par le Ciel, vous deux ensemble ça serait comme deux comètes qui se percutent. Le monde n'est pas prêt pour un tel cataclysme, épargnez nous pitié ! »

Il ricana en envisageant la chose, puis son regard se perdit de façon rêveuse. Cela faisait bien des longtemps qu'il n'avait plus repensé à elle, et cette idée était teinte de mélancolie et de colère.


« Je ne pense pas vraiment que ça soit bon pour vous de rencontrer votre maître de vulgarité... Vous Tyler il vous arrive d'être un peu... comment dire... brut de décoffrage. Mais vous n'être ni sournois, ni malhonnête. Et vous ne faites pas de scandales pour le simple plaisir de provoquer. Nous avons certes des différences culturelles qui nous séparent, mais nous sommes capables de bien nous entendre... si on omet certains sujets... Elle c'est très différent. Sans doute que cela vient en partie de moi, j'ai tendance à penser un peu inconsciemment qu'une femme est par nature un être doux et gentil. Ce qui est extrêmement faux avec celle là. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi immoral, et j'aurais donné bien cher pour ne pas faire sa rencontre. Donc non, je ne suis pas sur que vous apprécierez une catin de cette espèce, bien qu'elle soit très belle. Vous, vous avez des valeurs. »

Évoquer cette femme lui causait une peine sourde, atténuée par le temps, mais par encore totalement cicatrisée. Armand était certes de nature rancunière, mais il arrivait à trouver dans sa foi la force de pardonner les petites choses. Pourtant il y avait certaines affaires qui malgré le temps continuait à lui rester en travers de la gorge.

Il écrasa sa clope le plus discrètement possible sur le rebord de la fenêtre, puis une fois qu'il fut bien assuré qu'il ne restait pas de braise allumée, alla jeter son mégot dans une poubelle près d'un grand évier en zinc. Une envie irrépressible de se laver les mains le saisit, et la fraîcheur de l'eau lui fit un bien fou. Il posa ses lunettes, et se nettoya le visage. Cela atténuait un peu la douleur causée par ses hématomes, et ça le requinquait.

Écouter Tyler parler de la mort de sa mère était douloureux, tout comme lui parler de ses proches, du problème de Thomas ou d'évoquer ses vieilles rancunes. Mais cela avait au moins eu le mérite de les rapprocher. Cette nuit avait certes mise sur son chemin une bien mauvaise rencontre, et en même temps lui avait permis de se découvrir un ami. Pour lui qui voyait toujours du bon dans les malheurs, cela sonnait comme la confirmation d'un espoir possible.

Il évoqua sa fratrie, qu'il avait beau aimer éperdument mais qu'il considérait toujours comme un poids. En même temps il avait le sentiment qu'ils lui avaient tournés le dos au moment où il avait eu le plus besoin d'eux, et ne leur pardonnait pas complètement cette petite trahison. Sans eux les parents n'auraient peut être pas été au courant, et les choses se seraient peut être mieux passées. Bien sur il n'en savait rien, et il était inutile de se torturer à remuer la boue.

Tyler qui lui donnait des conseils sur comment être plus réfléchi, ça par contre ça le faisait bien rire. Ce à quoi il réagit immédiatement par la moquerie, lui assurant qu'il avait un visage grotesque. Un peu nerveux, il réalisa qu'il n'avait aucune idée de la tête qu'il avait. On ne pouvait quand même pas aller jusqu'à dire qu'il était coquet, mais il aimait bien dégager une apparence à l'image de sa personnalité. C'est à dire simple mais bien foutue.

Il sortit son téléphone, et en soupirant devant l'écran fendu de part en part, utilisa la caméra frontale pour se regarder. Sous la lumière blafarde des néons, il se prit de plein fouet une image glauque pleine de détresse sociale.


« Sainte Marie... Je n'arrive pas à croire que c'est moi... C'est... absolument effrayant. »

Ayant du mal à soutenir la vision, il éteignit l'écran d'un geste nerveux. Cette image de son propre visage tuméfié l'avait beaucoup choquée. Certes il avait mal, mais il ne s'était pas imaginé qu'il était aussi abîmé. Un peu vacillant, il se laissa tomber sur le brancard où était assis Tyler. Intuitivement il allait vers sa présence pour chercher du réconfort. Il ne ressentait plus le besoin de s'isoler, mais d'être consolé. Sans doute l'avait il perçu, car Tyler agacé d'attendre, se leva pour aller chercher un médecin. Sentant la culpabilité monter en lui, il lui affirma d'une voix faible qu'il se sentait très mal de le retenir ici à cette heure tardive, alors qu'il avait une femme qui l'attendait. C'est vrai après tout, si cet homme était marié, et peut être même avait il des enfants allez savoir, il n'avait rien à faire auprès de lui. Peut être que son épouse le cherchait, peut être même qu'elle s'inquiétait qu'il lui soit arrivé quelque chose. Ces pensées lui donnaient le tournis, et il était près à laisser sa peur égoïste de côté, et à rester seul sans savoir si on viendrait le soigner ou le tuer.

Une expression discrète traversa le visage de Tyler qui se stoppa net. Ce garçon avait la peau tellement dur, qu'il était difficile de savoir ce qu'il pouvait ressentir. Et comme il ne s'exprimait que par des phases simples et des grossièretés, c'était compliqué de le comprendre.
Par contre il était clair que cet homme était droit dans ses bottes, d'une voix ferme il lui confirma qu'il tiendrait sa parole et resterait après de lui. Puis la suite le plongea dans une stupeur et une incompréhension totale.


« Un satané bout de bois ? … Vous ne parlez pas de ma Continni ? »

Un glapissement de surprise et d'indignation s'étouffa dans sa gorge. C'était comme réduire le Parthénon à un tas de cailloux qui prennent le soleil en haut d'une colline. Pouvait on faire plus inculte que ce garçon ?

Inculte, mais gentil. Il alla trouver un médecin de bon cœur, et Armand ne remercia de son intention avant qu'il ne referme la porte. Le silence retomba sur la pièce, lui laissant une impression bizarre. La source du bruit permanent et de tout les troubles étaient partie, et il était surprenant de se dire qu'il avait presque oublié à quoi ressemblait un vrai silence. Il soupira de soulagement, avant de se sentir aussitôt anxieux. Il n'aimait pas tant que ça être tout seul finalement. Certes il reposait un peu ses oreilles, mais cet endroit lui foutait les jetons. Armand déverrouilla son téléphone, et commença nerveusement à reconsulter ses messages. Ethan avait été son dernier contact ajouté, et il sentit son cœur s'emballer. Est ce qu'il pouvait de permettre de l'appeler à une heure pareille et lui demander de venir à son secours ? Il commençait à avoir sérieusement peur, mais en même temps il ne voulait pas l'inquiéter et le tirer du lit. Idem pour Cyrius, il l'aimait bien ce petit, mais il ne se voyait pas lui demander de l'aider. Alice elle devait être réveillée bien entendu, mais il était hors de question qu'il la fasse déplacer. Toutes les nuits il avait peur pour sa sécurité, et s'il avait pu, il n'aurait certainement pas hésité une seconde à l'enfermer chez elle à double tour. Il se sentit d'un coup fébrile. Et si elle apprenait qu'il s'était mit bêtement en danger en traînant dehors ? Est ce qu'elle aurait la même réaction que Tyler qui le prenait pour un justicier ridicule ? Un type fragile et déséquilibré qui ne tiendrait pas une seconde debout dans une bagarre ? Et quand elle découvrira son visage tuméfié, est que tout ce qu'il aura gagné ça serait de la faire culpabiliser et pleurer ? Il sentit d'un coup très coupable, et une boule se formait dans sa gorge. Il allait devoir tout repenser depuis zéro, et se montrer plus malin. Sans doute pourrait il mettre à contribution de façon intelligente ses alliés magiques. Oui, il y avait beaucoup à penser et à faire.

Il était en pleine réflexion quand un pas lourd traversa le couloir et la porte s'ouvrit, le faisant sursauter. Tyler revenait, seul. Il ne savait pas bien si c'était une bonne ou une mauvaise chose d'ailleurs.
En revanche, et ce qui était très surprenant, c'était ce ton serviable qu'il utilisait pour la première fois. La transformation était telle, que c'était à peine si on le reconnaissait. Il portait deux gobelets en carton remplit de café chaud, et lui en tendit un. Armand le prit aussi précautionneusement que s'il s'était agit d'un œuf en cristal, et sentant ses paumes se réchauffer, bafouilla un merci surpris. Pendant une seconde il fut tenté de lui demander qui il était, et ce qu'il avait fait de Tyler. Puis il se dit qu'il risquait sûrement de se prendre un nouvel hématome, et que c'était péché de gâcher une aussi jolie tentative de gentillesse.


« Un grave accident ? Est ce que c'est un autre attentat ? » Demanda-t-il, anxieux. « Non non je comprend, ils font bien de s'occuper des personnes qui sont vraiment en danger... »

Il releva la tête en entendant Tyler lui proposer son paquet de cigarette. Tout à l'heure il lui avait presque fallut le supplier à genoux pour en avoir, et maintenant il lui donnait de bon cœur. Mais que c'était il passé dans ces quelques minutes bon sang ? Un tel changement de comportement tenait autant du miracle que Lazare raide mort qui se relève et va danser le boogie-woogie...

Armand fumait nettement moins que Tyler visiblement, et n'avait pas l'habitude d’enchaîner aussi rapidement les cigarettes. Sauf quand il terminait la rédaction de sa thèse, alors là ça avait été un long tunnel noir où il avait prit le pli d'allumer la suivante avec la braise de la première. Ensuite il s'était sevré pour de longues années.
Du coup là il n'avait pas spécialement envie d'une clope, mais comment pouvait il lui dire non ?


« Volontiers... »

Pour une fois que Tyler semblait serviable, la moindre des chose c'était de répondre à son effort de volonté. Il posa le gobelet de ce que nous n'appellerons pas du café, et rattrapa comme il put le paquet qu'il lui lança.

« Je vous... remercie... »


Il n'aimait pas ces manières, même chez les derniers des sauvages on donnait les choses, et on ne les lançait pas à la tronche. Et en plus cela le mettait très mal à l'aise, car myope est aux réflexes inexistants, il avait un mal fou à rattraper au vol. Les jeux de balles lui avaient laissés un souvenir horrifique, et pour parler vrai il lançait comme une fillette.  

Visiblement Tyler avait un peu exploré les couloirs, et en plus du café avait trouvé une salle utilisée comme petite chapelle. En entendant ça, Armand sentit son visage s'éclairer.


« Ah oui ? Je devrais y faire un tour tout à l'heure, je suis sur que ça me ferait du bien. »


Quelle misère de ne trouver aucun lieu de culte beau et ancien dans ce pays. Lui qui essayait de trouver du charme à tout, se rendait bien compte que ces lieux modernes et dénués d'âme étaient affreusement laids. Il aurait pu revenir pendant un temps infini sur tout ces monastères et ces cathédrales qu'il avait visité partout en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Sur les dentelles de pierre, et les peintures des retables. Des marbres des gisants, de l'atmosphère de paix que l'on trouve dans le silence des cloîtres. Des flèches qui percent le ciel et de la lumière colorés qui traverse les vitraux. Il pouvait se montrer absolument intarissable sur la beauté que pouvait lui inspirer l'art et l'architecture. Si seulement Santa Conception pouvait être aussi jolie, au lieu d'être une cabane en stuc et en planches, sans un gramme d'or pour refléter la lumière des cierges.

Il trempa ses lèvres dans le café, et la première gorgée lui arracha une grimace. Non seulement c'était mauvais et insipide, mais en plus le liquide chaud lui réveillait une vive douleur dans sa joue gonflée. Il appuya dessus du plat de la main, espérant de tout cœur de pas avoir de problème aux dents. Un médecin moldu ce n'était pas folichon comme perspective, mais alors un dentiste moldu, autant directement se pendre. Il pensait à ce qu'il ferait si on lui annonçait une aussi mauvaise nouvelle, quand Tyler rompit le silence. Ce qu'il entendit lui fit un effet douche froide. Alors qu'il se confondait en excuses et condoléances, Tyler le darda du regard, lui interdisant de l'ouvrir davantage. Il baissa les yeux vers son gobelet, et se pinça les lèvres. Bon sang est ce que c'était permis d'être aussi con ? Il n'arrêtait pas de faire des gaffes sans le vouloir. Tyler était un authentique orphelin, dont tout ceux qui avaient appartenu à sa famille étaient à présent dans la tombe. Sauf son frère, qui avait beau ne pas avoir l'air des plus fréquentables, on ne pouvait pas non plus lui souhaiter du malheur.

Il s'affirma quand étant le seul responsable de la mort de son épouse. Que s'était il passé ? Un accident ? Est ce que ça pouvait avoir un rapport avec le métier horriblement dangereux qu'il exerçait, où est ce que c'était un bête accident de la route qui les avait séparé ? Tout ça était affreusement triste, et entendre Tyler ironiser là dessus lui soulevait le cœur.


« Certains disent aussi que Dieu rappel à lui ses enfants préférés, pour en faire des anges. Je ne pense pas que cela soit vrai, quel père serait aussi injuste et cruel ? Il ne faut pas voir de mérite ou de destiné dans la mort. C'est un phénomène qui n'obéit à aucunes règles, en chercher nous fait souffrir inutilement. J'ai temps en temps des offices funéraires, et j'entends toujours le même discours des proches. Il y a le choc, la peine et l'indignation. En particulier quand le décès est inattendu. J'ai même entendu un homme qui venait de perdre son petit fils, un tout petit enfant, apparemment tué par quelqu'un que l'on ne connaît toujours pas. Et qui se sentait en complète révolte contre Dieu qu'il jugeait ou démesurément cruel, ou totalement absent. On cherche toujours un coupable, c'est dans notre nature. Mais ce n'est ni la vie, ni le destin, ni Dieu, ni même vous Tyler. Personne ne dirige les tournants de nos vies, et ce n'est pas un blasphème pour moi que d'affirmer ça. Je sais bien que vous êtes passé par des choses difficiles, mais croyez moi quand je vous dit que la fatalité n'existe pas, pour personne. Certains ont l'air de réussir tout ce qu'ils entreprennent, et d'être nés sous des étoiles clémentes. Alors que d'autres semblent subir toutes les misères du monde. Tout cela n'est qu'une impression, il n'y a pas de liens. La vie n'est pas toujours injuste Tyler. Ce qui s'est passé est terrible, et cela à du être un effondrement pour vous. Ce n'est pas dénigrer votre peine que de vous dire qu'il vous reste encore des choses à accomplir. »


Assis à côté de lui, il avait posé sa main sur son épaule, en signe de soutien. Il espérait trouver les mots justes, mais il ne savait pas si cela aurait l'effet escompté. Tyler fonctionnait de façon très différente et imprévisible pour lui. Il pouvait se braquer, se mettre en colère ou complètement craquer. Il marchait à tâtons dans l'obscurité, et ça l'inquiétait.
Toujours amer, Tyler le lança sur plein de sujets en même temps, et il se sentit un peu perdu.


« Euh oui plutôt... je me plaint beaucoup c'est vrai, mais je suis quand même reconnaissance de ce que j'ai. Et j'aime bien ce que je suis devenu. Bien sur j'essaye toujours de m'améliorer, mais oui globalement je suis satisfait. Pourquoi cette question ? »

C'était un peu étonnant, qu'est ce que Tyler avait en tête quand il lui demandait ça ? Et puis il l'appelait mon Père, ce qui était extrêmement rare et bienséant de sa part. Bon sang est ce que c'était cette chapelle qui lui avait retourné le cerveau à ce point ? Si oui il lâchait tout de suite les mystères de Santa Conception et viendrait se consacrer à la chapelle miraculeuse de la conversion inattendue.

« Hum... Parce que tout bien réfléchi j'ai compris que c'était le mieux à faire. J'ai commencé à y penser en terminant le lycée, car j'étudiai la démonologie et la théologie de façon un peu dilettante, en pur amateurisme. L'histoire me passionnait aussi beaucoup, mais je ne m'y voyais pas faire carrière. Je suis un universitaire pur et dur, je ne suis heureux que sur les bancs d'un amphi, ou en tête à tête avec les livres. Et il me fallait à tout prix la possibilité d’assouvir ma soif de connaissance par une belle carrière. Bien sur j'ai aussi la foi, cela est évident. Mais c'est surtout pour ces raisons que je me suis inscrit au séminaire à la sortie du lycée, et que j'ai poussé mes études le plus loin possible. Actuellement on peut encore dire que je suis étudiant, car je collecte toujours des données pour une nouvelle thèse. J'espère toujours retourner en Italie pour la soutenir, et faire reconnaître mon travail... Et puis honnêtement est ce que vous m'auriez vu faire autre chose ? Je ne suis pas fait de l'argile dont on fait les pères de famille... disons ça comme ça. Certes vous me direz qu'entre un religieux et un père de famille, il y a tout un monde de possibilité, et je suis d'accord. Mais ça n'apparaissait pas vraiment à mes parents, et moi je ne voulais pas me battre avec la tradition. Quand je suis rentré au pays avec mon diplôme de lycéen en poche, j'ai eu le droit à  une superbe fête. Sincèrement, j'étais très ému, jusqu'à ce que je comprenne que c'était surtout un prétexte pour me faire rencontrer des potentielles fiancées. Elles étaient toutes très jolies et très sympathiques, mais comment dire... ce n'était pas pour moi, surtout à ce moment là. Mais j'étais l’aîné, j'avais des responsabilités, il fallait encore que j'assure une stabilité à ma famille, que je gère l'argent etc... Bref je me suis rendu compte que je risquais de ne jamais être heureux, et j'ai dit non à tout ça. Me couper d'eux était difficile, mais je ne pouvais pas refuser les mauvais côtés et accepter les bons. Je n'ai jamais autant signé de papiers de ma vie ! J'ai changé mon prénom, refusé tout héritage, toutes charges en cas d'accident... des papiers et des papiers... Et enfin j'étais libre. Comme ça on dirait que mon mode de vie est contraignant, mais en réalité je n'ai jamais été aussi libre. »

Il bu une gorgée de café tiède qui lui apportait l'énergie du réconfort.


« Par contre je vous arrête tout de suite, c'est plus commun que ce que vous croyez. C'est juste que vous n'êtes pas dans les bons cercles. Beaucoup de mes amis et mes connaissances ont fait ce choix de vie, pour des raisons toutes différentes qui les regardent. Là vous me voyez tout seul, mais en général on se déplace qu'en binôme, ou bien à trois ou quatre pour les affaires importantes. Lors du cas le plus complexe que j'ai traité, nous étions cinq. Et clairement ce n'était pas excessif, c'était même plutôt le contraire. Si nous avions eu un meilleur effectif, peut être que l'un d'entre nous n'aurait pas été blessé grièvement... enfin après tout on ne peut pas savoir, et cela ne sert à rien de remuer la boue. »
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Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: The fool on the Hill [PV Tyler / Arizona]   The fool on the Hill  [PV Tyler / Arizona] - Page 2 Empty05.10.16 20:04


 

The fool on the Hill



  Sortir de cette pièce dans laquelle il s'était retrouvé confiné avec Armand un peu malgré lui, avait été des plus salvateur. Outre le fait qu'ils avaient passé leur temps à osciller entre le sentiment d'exaspération que chacun faisait naitre à l'égard de l'autre et ces moments inattendus de confidences et de partages, Tyler avait ressentit un besoin urgent de s'échapper pour prendre l'air et se retrouver seul. Loin d'être un asocial Tyler, contrairement à ce que son attitude pouvait parfois laisser penser, n'était pas indifférent aux malheurs des autres. Il faisait ce qu'il pouvait pour aider ceux qui en avaient besoin et il savait apprécier à sa juste valeur la compagnie des personnes qu'il aimait même s'ils étaient très rares. Mais il avait également besoin de ces moments de solitudes où il pouvait s'isoler et se retrouver seul dans son coin.

Il ne savait pas trop quoi penser d'Armand avec qui les relations, depuis qu'ils se connaissaient, avaient toujours était très litigieuse. Tyler n'avait jamais eut d'enfant pourtant à l'entendre continuellement le contredire, il avait l'impression d'avoir à faire à un fils en pleine crise d'adolescence qui refusait d'écouter ce qu'il lui disait et pire que tout, qui refusait d'accepter la réalité. Il fallait constamment hausser le ton avec lui, comme si c'était leur seul moyen de communication. Pourtant aussi insupportable et conflictuelle soit leur relation, Tyler avait appris à apprécier le curé la preuve en était qu'Armand avait eu cette capacité unique à l'inciter à se confier, lui parlant ainsi de la mort de sa mère, qu'il n'avait pas évoqué depuis plus de 20 ans. Est-ce qu'elle lui manquait ? Absolument pas. Il avait passé l'âge d'avoir une maman qui s'occupe de lui, rôle qu'elle n'avait d'ailleurs jamais su tenir. A vrai dire, les souvenirs qu'il avait désormais d'elle étaient rares, flous et guère reluisant pour cette dernière. Il ne se souvenait même plus du son de sa voix. Repenser à elle, l'évoquer, elle et la manière stupide dont elle était morte l'avait laissé dans la plus grande indifférence, comme s'il ne s'était s'agit que d'une voisine ou d'une parfaite étrangère. Par contre, entendre Armand mentionner sa femme avait été très différent. C'était pourtant lui qui avait parlé d'elle à Armand en lui disant ce qu'elle se plaisait souvent à lui rappeler : qu'ils avaient tous un rôle à jouer, qu'ils n'étaient pas là par hasard. C'était la seconde fois qu'il l'évoquait depuis sa mort, la première fois il était avec Imane et malgré tous ses efforts pour se contrôler, il avait été incapable de ne pas craquer, mais cette fois c'était différent, il avait partagé spontanément un souvenir qu'il avait trouvé réconfortant. Pour la première fois, il avait enfin pleinement conscience de tout ce que s'ouvrir à Imane, lui avait apporter. Elle l'avait aidé à s'en sortir, à aller de l'avant et à tourner la page, s'en son aide, il savait qu'il aurait été incapable d'évoquer son souvenir.

Sa mort restait une peine douloureuse oui, mais à présent il était enfin capable de penser à elle et de parler d'elle sans se refermer sur lui-même. Du moins c'est ce qu'il avait cru, jusqu'à ce qu'Armand la mentionne. Aussitôt, tout ce qu'il pensait être parvenu à surmonter et à laisser derrière lui, lui était revenu en pleine figure. C'était en pensant à cela, à elle, que son regard s'était posé sur cette ridicule chapelle de fortune, installée à la hâte dans ce dispensaire pour les personnes désespérées qui avaient besoin de se recueillir et de trouver un peu de force et de courage dans la foi et les prières. Il n'était pas croyant, il ne croyait en rien comme le lui avait si bien fait remarquer Armand, ni en Dieu et encore moins aux hommes, du moins, c'est ce qu'il se plaisait à prétendre pourtant il savait que ce n'était pas tout à fait vrai. Sans le vouloir, Beth avait eut une influence considérable sur lui parce qu'elle avait raison, il existait encore des gens bien et il avait eu la chance d'en rencontrer beaucoup : Elijah, Imane, Armand, Camila, Calvin, Beth...  

Pourquoi ses pas l'avaient-ils guidé jusqu'à cette chapelle qui ne payait pas de mine ? Il aurait du continuer son chemin dans ce couloir déserté et aseptisé pourtant il n'en n'avait rien fait et s'y était arrêté. Son regard passa sur ce Christ cloué sur sa croix qui trônait sur l'autel qui avait été dressé pour lui, à ces quelques cierges allumés dont la flamme était censée représenter cette étincelle de vie que l'on voulait encore voir briller longtemps dans les yeux de ceux pour qui ils avaient été allumé… Tyler ne parvenait pas à comprendre cette dévotion aveugle, ce besoin désespéré de se raccrocher à quelque chose qui n'existait pas. Dans son esprit, Dieu était un peu l'équivalent du père Noël. Il n'existait pas, et pourtant tout le monde le connaissait et attendait quelque chose de lui. Si Dieu existait vraiment, pourquoi laisserait-il mourir des gens biens, comme Beth ? Pourquoi laisserait-il vivre des personnes qui ne le méritaient pas comme tous les pro-moldus, Murdoch et même son père ?
Tout ceci, c'était que des conneries et au lieu de perdre inutilement une pièce pour ces stupidités, ils auraient mieux fait d'en faire une chambre supplémentaire, vu le champs de bataille qu'était devenu Santa Fe, et le nombre de blessé toujours grandissant que cela engendrait. Après tout, il n'était pas dans une véritable chapelle, il ne s'agissait simplement que de 4 murs et un toit….

Après avoir raillé ce lieu de recueillement, Tyler avait reprit son chemin pour se diriger vers l'accueil et connaître la raison pour laquelle on les faisait encore poireauter. Il ne savait pas exactement depuis combien de temps on les faisait lambiner mais cela faisait plus d'une heure voir peut-être même deux, et à en juger par l'effervescence que l'on pouvait observer dans ces couloirs vides de toute présence, ils n'avaient pas l'air particulièrement débordé. Lorsqu'il s'approcha du bureau d'accueil, l'infirmière qui se trouvait en poste, une femme d'origine mexicaine d'une quarantaine d'années, sursauta en croisant son regard accusateur et le ton guère aimable qu'il employa avec elle ne l'aida guère à se détendre et à la rassurer…

Alors qu'il revenait sur ses pas après avoir obtenu les réponses qu'il désirait, il s'était arrêté devant le distributeur de boissons chaudes et s'était laissé aller à prendre un café noir. Alors que le liquide sombre s'écoulait dans son gobelet en carton la voix pleurnicharde et nasillarde du curé se mit à siffler dans ses oreilles. Il pouvait d'avance l'entendre geindre et s'indigner qu'il n'avait pas pensé à lui en importer un, au pauvre convalescent qu'il était. Putain de bordel de merde, même quand il n'était pas là il arrivait à le faire chier ! lâchant un soupir, il remis de la monnaie dans la fente prévue à cet effet et fit couler un second café. Qu'il ne vienne surtout pas se plaindre qu'il n'y avait pas assez de sucre ou qu'il voulait du lait parce qu'il lui ferait bouffer le café avec son gobelet.

Les deux cafés bien chaud en mains, il regagna la salle où on les avait fait patienter et dans laquelle ils allaient devoir encore un peu prendre leur mal en patience. Depuis qu'il en était parti, le curé ne semblait pas avoir changé de position, si ce n'était l'air ahurit qui se peignait sur son visage en le voyant arriver. Ben quoi ? Pourquoi le regardait-il de cette manière ? Il détestait ça parce qu'il se sentait soudainement très crétin, comme s'il avait fait quelque chose d'idiot qu'il était le seul à ne pas comprendre

- Quoi ?! Vous vous attendiez à quoi ? Lui demanda-t-il sur la défensive sans attendre de réponse en s'approchant de lui à grande enjambée pour lui tendre son café que l'homme accueillit en bredouillant un merci qu'il entendit à peine. Encore entrain d'vous r'garder dans l'téléphone ? J'vous aurais jamais cru aussi narcissique !

Avant qu'il ne parte s'enquérir d'un médecin, Tyler avait vu Armand se liquéfier sur place en apercevant le reflet de son visage apparaître sur son écran de téléphone ce qui avait fait poindre en lui quelques signes d'agacement. De son point de vu, Armand avait vraiment des préoccupations futiles. Qu'est-ce qu'on s'en foutait de la gueule qu'il pouvait avoir ? Bon certes, il devait bien reconnaître qu'il n'était pas arrangé mais franchement il avait vu bien pire ! Le prêtre avait toujours son nez, ses oreilles et ses yeux pour se voir, il n'avait subit aucun dommage d'irréversible

- ça va, ça aurait pu être pire, de quoi vous avez peur ? De faire fuir vos 2 péquenauds de paroissiens ou vos ghouls dès qu'ils vous verront ?


La réflexion pouvait sembler moqueuse ou railleuse mais il n'en n'était rien, puisque c'était sa manière à lui de le réconforter en le faisant relativiser. Tout au plus, reflétait-elle un certain agacement malgré tout à le voir gémir et s'épouvanter pour si peu de chose alors qu'il s'en sortait plutôt bien pour quelqu'un qui venait de se faire agresser dans ce que l'on pouvait considérer comme étant le coupe gorge de Santa Fe. Quand à traiter ses paroissiens de péquenaud, il ne voyait pas cela comme une véritable insulte puisqu'il se jugeait lui-même de la sorte. Ne s'attardant pas plus que nécessaire sur ce qui n'en valait pas la peine, Tyler lui révéla ce qu'il avait apprit, à savoir les raisons qui expliquaient pourquoi aucun médecin n'était encore venu l'ausculter depuis leur arrivé.
Un accident c'était produit en ville juste avant leurs venus et les ambulanciers étaient arrivés au dispensaire peu de temps après qu'on leur ai demandé de patienter dans cette salle d'attente. Lors de ses explications, Tyler n'avait pas jugé bon de préciser de quel genre d'accident il s'agissait mais à la réaction d'Armand il se rendit compte qu'il aurait du. On ne vivait plus dans un monde normal mais dans un monde où la violence était devenue monnaie courante. Le Nouveau-Mexique avait été le théâtre de bien trop d'actes de terrorisme sanglant si bien que la première question que l'on venait à se poser n'était plus qui avait été renversé ? Ou que s'était-il passé ? Mais... est-ce que c'était un attentat ? Le regard de Tyler se radoucit automatiquement devant l'inquiétude sincère de l'homme d'église

- Non, c'était pas un attentat, juste un accident de la route, assez grave à ce que j'ai cru comprendre. Des jeunes qui avaient un peu trop picolé et qui ont foncé droit dans un camion, répondit-il tout en reprenant sa place sur le brancard en trempant ses lèvres dans son café qui était particulièrement brûlant.

Posant le gobelet à coté de lui, il sorti une nouvelle cigarette de la poche de sa veste sans oublier cette fois d'en proposer une à Armand. La première fois dans l'église, ça ne lui avait absolument pas traversé l'esprit, ils étaient alors dans un rapport de force et allez savoir pourquoi, il imaginait mal un curé fumer. La seconde fois, ici même, il ne lui en avait pas proposé non plus parce qu'ils se trouvaient dans un lieu où l'on n'était pas censé fumer, sans compter qu'Armand avait le visage tellement tuméfié qu'il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il pouvait en désirer une.. et pourtant. Comme il s'en doutait, le prêtre accepta et pour ne pas avoir à se lever alors qu'il venait tout juste de s'asseoir sur le brancard, il lui balança son paquet de cigarette que le sorcier rattrapa quelque peu maladroitement mais avec néanmoins suffisamment d'adresse pour qu'il n'aille pas embrasser le sol. Tyler répondit à peine à son remerciement se contentant de répondre d'un discret signe de tête indifférent en marmonnant son éternel "Mmmmh", alors qu'il recrachait la première salve de fumé et qu'il lui parlait de la trouvaille qu'il venait de faire dans ce dispensaire. En entendant qu'une petite chapelle avait été dressé entre ces murs, le visage d'Armand s'éclaira à nouveau, comme s'il venait de lui annoncer une merveilleuse nouvelle. Au moins il y en avait un que ça réjouissait

- Vous faites pas d'illusions, c'est qu'une table et quelques chaises, le prévint-il néanmoins. Quand vous sortez c'est la troisième porte à vot'gauche, lui expliqua-t-il en accompagnant ses paroles par des gestes de la main.

Il n'était pas question pour lui d'y remettre les pieds, de toute manière Armand n'avait pas besoin de lui pour prier. Le silence revint à nouveau et alors qu'il l'observait tenter de boire avec difficulté le café qu'il lui avait apporté. Baissant légèrement la tête, il observa durant un instant ses pieds, sa clope coincé entre ses lèvres. Il avait besoin de détourner le regard pour le dire, pour lui révéler que sa femme était morte. Il n'était pas obligé, il le savait parfaitement, mais il n'avait pas franchement envie de voir Armand revenir innocemment sur le sujet ou l'entendre en reparler ultérieurement. Il préférait de loin mettre les choses au clair, une fois pour toute mais ce n'était pas évident pour autant, c'est pourquoi il avait été directe sans s'attarder sur des détails inutiles. Qui, comment, où et pourquoi,.. tout ça n'avait plus aucune importance désormais.

Une silence pesant se mit à envahir la pièce et Tyler n'avait absolument pas besoin de lever ses yeux sur lui pour savoir qu'Armand devait afficher une tête de dix pieds de longs, horrifié par ce qu'il venait d'entendre Ses yeux bleus nuit se levèrent néanmoins avec sévérité dans sa direction dès qu'il l'entendit commencer à balbutier des excuses qu'il coupa net de manière tranchante. Il ne voulait pas l'entendre s'excuser de quelque chose dont il n'était en rien responsable. L'avertissement fut direct et parfaitement enregistré à en juger par le léger pincement aux lèvres du prêtre et ce silence qui résonnait à nouveau lourdement dans cette pièce. Il n'y avait personne à blâmer, personne d'autre que lui...

Son regard se leva sur Armand dès lors que ce dernier reprit la parole pour faire, ce qui lui semblait être un sermon censé apporter quelques réconfort. Bordel, quand comprendrait-il qu'il n'avait aucune envie d'écouter toutes ces bondieuseries à la con ?! Si un éclair de colère avait traversé son regard en l'entendant prêcher la bonne parole et qu'il s'apprêtait à le rembarrer méchamment une fois pour toute histoire de lui passer l'envie de recommencer, sa colère se dissipa aussi vite qu'elle était arrivée en comprenant que c'était sa manière à lui de lui apporter son soutient, en essayant de lui faire prendre conscience qu'il y avait des choses qui échappaient à notre contrôle, la mort de nos proches était de ceux-là. Tyler cligna des yeux en secouant la tête négativement montrant par la-même qu'il ne partageait pas son avis sur la chose. Lui ne recherchait aucun coupable puisqu'il avait châtié lui-même l'assassin de sa femme. Il ignorait ce qui était arrivé à cet homme et à son petit-fils dont lui avait parlé Armand par contre en ce qui concernait la mort de Beth lui il savait précisément ce qui s'était passé. Il était là, il n'avait pas réagit assez vite, tout cela n'aurait pas jamais du arriver... Armand pensait savoir tout ce par quoi il était passé ? Non, il n'en n'avait aucune idée.

- Vous savez rien, se contenta-t-il de le couper net, alors arrêtez de faire comme si.

Il ignorait si la vie n'était pas toujours injuste en tout cas, elle l'avait été avec Beth qui ne méritait pas ça. Pourquoi ce n'était pas lui ? C'était ça la vraie question. Combien de fois, lorsque les supplices que lui faisait endurer son père n'étaient plus supportable, avait-il espéré mourir sous ses coups ? Pourtant à chaque fois il survivait pour mieux subir à nouveau. Enfant, Tyler pensait que Dieu le détestait, aujourd'hui, il savait qu'il n'en n'était rien puisqu'il n'existait pas.  Comme s'il avait pu lire dans son esprit Armand lui assura qu'il avait encore des choses à accomplir. Sentant un main amicale se poser sur son épaule, Tyler leva sa tête en direction d'Armand et approuva ces paroles d'un signe de tête.

- Je l'sais

Oui il le savait, il avait encore deux choses à accomplir et tant qu'il n'y serait pas parvenu, il n'était pas question pour lui de mourir. La première était de protéger Imane de ces dégénérés de pro-moldus, il n'était pas question qu'il laisse qui que ce soit lui faire du mal. La seconde était de protéger son frère de lui-même et de ses penchant destructeurs, même s'il ignorait encore comment il allait s'y prendre pour y parvenir, mais il ne pouvait pas continuer comme ça.

Beth avait coutume de dire que l’on avait tous un rôle à jouer sur terre, si le sien était d'en arriver là pour protéger Imane, alors il ne regrettait absolument rien. En regardant en arrière, il se disait que tout l'avait préparé à ce moment. Si son père ne lui avait pas tanné le cuir comme il l'avait fait, jamais il n’aurait appris à survivre. S'il n'avait pas été un Lennox, jamais il n'aurait intégré les bureaux de l'OCB, parce que jamais on ne lui aurait demandé de devenir un infiltré. Il avait fait ce qu'on attendait de lui, et en faisant cela, en se comportant comme un véritable Lennox, il avait, non pas détruit, mais sauvé des vies. Et puis, il avait fait des rencontres qui avaient marqué sa vie comme son amitié inébranlable auprès de celui qui était devenu son frère de coeur mais aussi auprès d'Imane Khazen, dont il était tombé amoureux. Si elle n'avait pas été une célébrité peut-être auraient-ils pu poursuivre leur histoire mais la fréquenter mettait non seulement en danger sa couverture mais également la vie de bons nombres de personnes concernés par l'enquête qu'il menait à l'époque, dont la leurs. A tout moment, un journaliste pouvait finir par découvrir la vérité et c'était un risque qu'il n'était pas prêt à courir. C'est pourquoi d'un commun accord, ils avaient choisi de mettre un terme à une très belle histoire qui n'avait de toute manière, jamais eu la moindre chance. Il aurait aussi pu faire un autre choix, celui de démissionner pour rester avec elle mais à vrai dire cette option ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Sa mission était beaucoup trop importante, jamais il ne déviait de sa route. S'il avait fait le choix de tout arrêter pour vivre une histoire d’amour au grand jour avec l'une des plus grandes stars de cinéma américain, il savait qu’il l’aurait amèrement regretté par la suite parce que de nombreuses vies dépendaient de lui. Et puis à l’époque, il se disait qu’il était préférable de rompre avant de s'attacher à elle plus que de raison et de finir par la perdre malgré tout car il lui paraissait évident qu'elle aurait fini par se lasser très vite de lui, mais aujourd’hui il savait qu’il se trompait. Aujourd’hui il avait compris que les sentiments qu’elle éprouvait à l’époque pour lui, étaient tout aussi profond que les siens. Cette soirée qu’ils venaient de passer ensemble après tant d’années était là pour le prouver. Passer ces quelques heures ensemble avaient suffi à raviver les sentiments auxquels ils avaient délibérément choisi de renoncer tous les deux. Il n’était pas prêt d’oublier ce regard si profond qui avait fait battre son cœur alors qu’elle lui murmurait silencieusement « Je t’aime encore ». Et s’il y avait bien quelque chose pour laquelle il culpabilisait, ce n’était pas d’être encore en vie, mais d’éprouver à nouveau des sentiments très forts pour une autre alors qu’il était encore en deuil. En les acceptant, il avait l’impression de trahir Beth, de l’abandonner une nouvelle fois, mais il ne pouvait nier ces sentiments qu’Imane faisait naitre en lui. Imane qui était de retour dans sa vie… Il s'était pourtant interdit d'éprouver quoi que ce soit mais dès l’instant où son regard avait croisé le sien il avait su qu’il en serait incapable.

Fort heureusement la voix d’Armand le tira de ses pensées. S’il était resté en apparence parfaitement stoïque, incapable de répondre ou de dire quoique ce soit alors qu'intérieurement une foule d'idées ou de remarques envahissait son esprit, il laissa néanmoins apparaitre un semblant de sourire alors que le prêtre admettait enfin avoir pour sale manie de beaucoup se plaindre mais que malgré tout, il était reconnaissant du peu qu’il avait. Il resta néanmoins silencieux lorsqu'il lui demanda pourquoi il lui avait posé cette question, se contentant d’observer le carrelage blanc qui s’étalait sous ses pieds comme s’il n’avait rien entendu. Il tourna toutefois à nouveau la tête dans sa direction lorsqu'il lui révéla ce qui l'avait poussé à entrer dans les ordres. Contre toute attente il ne s'agissait ni d'une illumination, ni d'un acte de foi, ni même d'une révélation et rien que d’entendre cela, était déjà pour Tyler une preuve de sa sincérité. Toutefois découvrir que c’était le souhait d’approfondir ses connaissances dans un domaine d’étude en particulier qui l’avait conduit à devenir prêtre était assez singulier. Tyler pour sa part, n'était jamais allé à l'université il n'en n’avait pas les capacités, les études l’avaient toujours gonflé de toute manière, et même s'il en avait eu la possibilité, il était persuadé qu'il n'aurait strictement rien fichu. Il n’avait jamais compris quel était l’intérêt de disserter pendant des heures sur une prose, un texte littéraire ou pire encore sur une formule mathématique ! Tout ça c’était des trucs d'intello fait pour des personnes qui aimaient s’entendre parler et qui n'avaient rien d'autre à foutre que de se questionner sur un tas de truc sans intérêt. A ses yeux, tous ces gens ne vivaient pas dans la réalité

- Vous n'êtes pas un peu vieux pour être étudiant ?
Lâcha-t-il surprit en entendant Armand lui confier qu'il se considérait encore comme tel.

Tyler fronça les sourcils en entendant Armand lui révéler qu'il espérait pouvoir un jour rentrer en Italie pour soutenir sa thèse. Un soupir exaspéré s’échappa de ses lèvres alors qu’il fermait les yeux pour ne pas exploser. Bons sang, quand comprendrait-il que ça n'arriverait jamais ? Plus jamais, Armand ne pourrait retourner en Italie, était-ce si dur à comprendre ? Qu’est-ce qui l’empêchait de soutenir ses bondieuseries ici ?! Même s’il n’en pensait pas moins, Tyler préféra s’abstenir du moindre commentaire supplémentaire à ce sujet, après tout, il lui avait déjà clairement fait comprendre sa façon de penser et Armand savait à quoi s’en tenir. S’il ne voulait rien entendre c’était son problème, pas le sien, mais pour son propre bien, le sorcier ferait bien mieux de commencer par admettre qu’il ne rentrerait plus jamais chez lui. Préférant passer à la question suivante Tyler leva les épaules dans un signe d’indifférence alors que le sorcier lui demandait ce qu'il aurait bien pu faire d'autre comme vocation

- Qu’est-ce j’en sais ? J'me pose pas s'genre de question.

Quel était l’intérêt ? Ce n’était pas ce qu’Armand aurait pu être qui avait de l’importance mais ce qu’il était. Comme toute personne qui aimait s’entendre parler Armand fit les réponses à ses questions dans long un monologue censé lui expliquer ce qu’il était et n'était pas. Tyler n'était pas tout à fait certain de comprendre où il voulait en venir exactement ayant perdu quelques peu le fil de ce discours qui lui paraissait sans fin. Il le laissa toutefois parler en fronçant de temps à autre des sourcils signe de son intense concentration. Il ne put néanmoins s'empêcher de ricaner en l'entendant lui assurer que sa profession était des plus banales et qu'il connaissait beaucoup de monde qui avait embrasser la même vocation que lui dans son entourage ! Réalisait-il vraiment ce qu’il venait de dire ?!! Pas étonnant que dans son entourage il connaissait beaucoup de curé, le contraire serait même surprenant. Ça remarque avait autant d’impact que s’il entendait un mercenaire lui annoncer qu’il connaissait beaucoup de monde dans son entourage à avoir embrassé la même profession. Malgré tout, son visage redevint plus grave et sérieux dès lors qu’il fut question des pertes humaines que les fautes de moyens pouvaient engendrer. Détournant la tête, il approuvant ces paroles par de discret hochement de tête. Il comprenait tout à fait ce qu'il voulait dire. Eux aussi, dans la police, avaient des problèmes d'effectifs. Eux aussi parfois, auraient pu éviter des pertes humaines si on leur en avait donné les moyens...

- Vous n'avez jamais remis en cause votre choix de vie ? Cette femme dont vous m'avez parlé tout à l'heure, c'est pas mes affaires mais... qu'est-ce qu'elle vous a fait au juste ?

Armand était parvenu a l'intriguer en mentionnant cette femme qui à l’en croire, le dépassait de très loin dans sa liste noir. Il se demandait bien ce qu'elle avait pu lui faire pour qu'il ait des mots aussi durs envers elle. Le p'tit curé avait tendance à très vite s'énerver, il était bien placé pour le savoir mais cette fois les choses étaient différentes, ce n'était pas uniquement de la colère c'était bien plus que ça. Il lui avait clairement fait comprendre qu'elle était vulgaire, sournoise, malhonnête, provocatrice, mais surtout, et c’était probablement ce qui l’avait choqué le plus provenant de la bouche d'Armand, il l'avait traité de catin. Le mot en lui-même ne le choquait pas plus que ça, même s'il s’agissait d’un terme vieux et ringard qui n'était plus vraiment utilisé si ce n'était par les petits bourgeois coincés. Il avait l'habitude de fréquenter des types qui manquaient de respect envers les femmes en les traitaient de salopes ou de chaudasses, à commencer par son père ou son frère, d'ailleurs certaines d'entre elles l'étaient indubitablement, mais pour qu'Armand face cette réflexion c'était... différent. Quoi qu'il se soit passé entre eux, Armand avait été le dindon de la farce dans cette histoire. Cette femme l'avait fait souffrir en le trahissant ce qui en soi n’était pas bien difficile. Armand avait tendance à faire confiance très facilement et pour une femme sans scrupule il était le pigeon idéal, lui qui, comme il le disait lui-même avait la grande naïveté de s’imaginer que les femmes étaient juste censées être belles, fragiles et innocentes. Mais à quelle époque était-il encore coincé ?! Quoi qu'ai pu lui faire cette femme s'était encore en deçà de ce qu'était capable de faire certaines autres femmes de l'acabit de Marilyn Wagner, la preuve, Armand était encore là pour en parler. Tyler avait croisé sa route alors qu'il était sur le point de clôturer une affaire sur laquelle il travaillait depuis 1 an et qui consistait à coincer un sorcier tueur à gage du nom de Sonny Winfield. Cette femme l'avait également dans son collimateur mais il lui avait coupé l'herbe sous le pied. Il avait malgré tout pu voir de quoi elle était capable. Elle s'était montrée une adversaire redoutable et se fier à sa seule beauté dont elle se servait comme d'une arme, était la sous-estimer et la sous-estimer pouvait s'avérer fatale. Même Camila, qui était pourtant une combattante aguerrie, passait pour une enfant de chœur à coté d'elle. S'imaginer que les femmes étaient de jolies petites choses bien fragiles étaient complétement ridicule. Il ne savait pas dans quel monde vivait Armand mais il était plus que temps qu’il se réveille enfin.

 
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Armand R Altaïr
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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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See the world spinning round




Pourquoi par le Ciel, est ce qu'à chaque fois que Tyler faisait un pas dans la bonne direction, il enchaînait aussitôt par deux pas en arrière ? D'une main il lui apportait du café, et de l'autre il lui balançait une vacherie. Alors certes tendre l'autre joue tout ça, tout ça... mais déjà ça n'avait jamais été le truc d'Armand, et en plus il estimait qu'il n'avait rien fait pour mériter ça. Il rangea son portable dans sa poche en lâchant un soupir agacé. Première retenue, il se contentait de souffler au lieu de répondre. Mais clairement il était à deux doigts de l'envoyer chier. Tyler bien entendu, prit ce défilement pour un encouragement à continuer à le gonfler, et lui balança une pique qui cette fois ne resterait pas impunie.


« Réfléchissez une seconde. Si un Gulëh pouvait être intimidé par une sale trogne, est ce que vous croyez vraiment qu'il vous aurait attaqué ? »


Un petit sourire satisfait sur son visage, il touillait son café l'air de rien.


« Ah ! Soit dit en passant. ils sont au nombre de six. Je vous dit ça au cas où vous prévoiriez de revenir les saluer à l'occasion... »

Parfois il avait l'impression qu'il ne s'agissait pas toujours exactement des mêmes. Avec le temps il les avait suffisamment observé pour pouvoir les recenser. En même temps ça ne serait pas non plus étonnant qu'il y en ait davantage. Les galeries des goules étaient réputées pour s'enfoncer jusque dans les profondeurs de la terre. Elles constituaient d'immenses réseaux, qui à ce qu'on disait, traversaient les parois des mondes. C'était des créatures aussi fascinantes que répugnantes, et dont il valait mieux se tenir autant à l'écart de leurs secrets que de leurs crocs. Bien sur je vous laisse deviner lequel des deux était le plus dangereux.

Le prêtre préféra passer sur la vanne des péquenauds, et se contenta de laisser planer un silence inquiétant sur l'hypothèse que Tyler pourrait bien se retrouver aux prises avec plusieurs de ces aberrations.

Visiblement celui ci s'était enquis du médecin, et Armand espérait dans son fort intérieur qu'il avait su se montrer aimable pour une fois. Déjà parce qu'il se sentait mourir de honte à chaque fois qu'il était désagréable, et ensuite parce que tant qu'à faire il préférait avoir le personnel en bon terme pour ne pas se faire maltraiter par ces médecins moldus.

Il lui annonça que tout le monde était occupé à cause d'une urgence vraiment préoccupante, et immédiatement Armand se sentit pâlir. La simple idée d'être à proximité d'une personne en train de mourir lui causait beaucoup de peine. De plus le climat ambiant était inquiétant, mais là dessus Tyler le rassura, ce n'était pas un nouvel attentat. Simplement un bête accident de la route, mais qui impliquait des jeunes idiots qui auraient certainement leurs vies brisées à cause d'une bêtise. Affligé, il joignit les mains, et les posa sur sa poitrine. Il agissait par réflexe, comme si ça pouvait soulager son cœur blessé. Les prisons, les hôpitaux, tout ça ce n'était pas des endroits pour lui. Il avait prit ce travail au pénitentiaire par manque d'argent, mais il détestait y aller. Sa sensibilité y était mise à rude épreuve, et quand il rentrait chez lui il se sentait un peu plus éteins chaque fois. Il avait beau essayer de se constituer une carapace, il savait pertinemment que cela n'était pas sa place. Il était pleinement heureux dans le silence ténu des bibliothèques et dans le recueillement des cathédrales. Il était incapable de se protéger lui même des agressions du monde extérieur, alors il cherchait la tranquillité dans des lieux clos et calmes.

Ils parlèrent un moment de choses et d'autres, mais en particulier de la chapelle que Tyler avait découvert dans une salle aménagée non loin de là. Pour lui ça ne ressemblait à rien, mais sans doute avait il comprit que ça devait compter pour Armand, sans quoi il n'aurait pas prit la peine de lui en parler. Ce n'était pas le genre de Tyler de dire des banalités pour faire la conversation. Il ne parlait que pour échanger des informations, quand bien sur ce n'était pas pour se moquer de lui.

Le prêtre allait partir pour voir par lui même cette fameuse chapelle, quand la voix de Tyler s'éleva, ténue et étouffée. C'était le ton d'un cœur lourd, qui avait du mal à se confier. Armand l'écouta attentivement, et essaya de le réconforter du mieux qu'il pu. Malheureusement Tyler avait la peau incroyablement dure, et ses mots ne semblaient pas l'atteindre. Se refermant complètement, il l'envoya bouler en lui disant qu'il ne pouvait pas comprendre ce qu'il vivait. Le prêtre baissa les yeux, et ne répondit pas. Il n'était même pas vexé, simplement écœuré, parce qu'il savait que c'était vrai. Tyler était pratiquement orphelin, et il en avait vu de toutes les couleurs. Du coup il avait le sentiment que tout ce qui lui arrivait était injuste. Ce qui en un sens était vrai. Il n'avait rien fait qui puisse mériter qu'il souffre de cette façon. Et là quand il avait enfin l'occasion de se reconstruire et de fonder une famille, le malheur frappait à nouveau en emportant sa femme.


« Vous avez raison. Tant qu'on ne l'a pas vécu on ne peut pas savoir. » Murmura t il a voix basse, la gorge nouée. Le constat de son échec lui faisait mal, et pendant un instant il fut submergé par la peine. « Si un jour je viens à perdre une personne que j'aime, est ce que vous serez là pour me montrer le droit chemin ? »  C'était tellement dur de penser à cela, qu'il finit par poser sa main amicalement sur l'épaule de Tyler, autant pour lui signifier son soutien que pour se rassurer lui même. Il l'aurait bien prit dans ses bras, mais il n'était pas nécessaire d'être mentaliste pour deviner que Tyler Lennox n'était pas trop du genre câlin. Et certainement pas avec un curé vaguement délicat à moitié en larmes.  

Il n'arrivait pas à comprendre par quelques cheminements sinueux passaient la pensée chez Tyler, mais celui ci se mit à lui poser des questions on ne peut plus personnelles. Il y répondit avec une sincérité entière, et comme toujours son interlocuteur rebondit de la façon la plus désagréable possible.


« Tant que ma mémoire est vive ça serait une erreur de cesser d'apprendre. Je considère qu'il y a toujours moyen de s'améliorer. »
Répondit il d'une voix douce. Maintenant il essayait de ne plus se fâcher. A chaque fois que Tyler était désobligeant, il repenserait à toutes les horreurs qu'il avait traversé, et ça suffisait à lui faire garder son calme.  

De plus il ne savait pas s'il l'écoutait réellement. Il était du genre minimaliste, autant dans ses mots que dans ses expressions. Il continua quand même son récit jusqu'au bout, et se sentit tomber de haut quand Tyler remit sur le tapis la discussion qu'ils avaient eu il y a un bon moment. Ce garçon le surprenait en toujours en sortant du placard des sujets random. Mais vraiment, comment est ce que ça s'organisait dans sa tête ? Qu'on lui pose la question de son célibat, bon ça il y était habitué. Ça choquait beaucoup les gens de voir quelqu'un faire un choix aussi extrême. Sauf dès lors qu'on comprenait que ses préférences sexuelles faisaient que de toute façon, il était déjà grillé vis à vis de sa religion et de sa famille. Donc non, se marier avec une femme ça ne lui disait vraiment rien. Bien sur il ne pouvait pas mentir et dire que ça ne lui avait jamais traversé l'esprit, mais maintenant il avait bien comprit où était sa place.


« Et bien... Pardonnez moi de vous dire ça, mais en effet ce ne sont pas vos affaires Tyler... »


Il n'était pas bien fier en disant cela, mais en relevant la tête ses yeux laissèrent apparaître une lueur de honte mêlée à une détermination sourde. Il n'en parlerait pas, ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais. Et ce n'était pas à cause de ce pauvre Tyler, car même à sa propre mère il refuserait de répondre.

Comme un peu fébrile, il se frictionna les bras pour se réchauffer et se redonner un peu de contenance. Puis il sauta sur ses pieds, et en marmonnant à l'attention de Tyler qu'il allait voir cette fameuse chapelle, il ouvrit la porte. Il n'eut pas le temps de faire plus de trois pas dans le couloir, qu'en le voyant une infirmière lui fit un signe. Elle regarda rapidement son visage et lui confirma qu'elle allait chercher le docteur. Il la remercia bien gentiment, et la regarda entrebâiller une porte et s'adresser à un médecin. Celui ci les rejoignit, et il allèrent retrouver Tyler dans l'autre pièce.

Quand ils entrèrent ça sentait abominablement la clope, et rouge de honte, Armand jeta un regard entendu à Tyler. Heureusement personne ne fit de réflexion, mais il n'y avait nul doute qu'il aurait dénoncé son complice si jamais le docteur s'était fâché. L'examen se passa de façon tout à fait normale, et même s'il était au début incroyablement angoissé, et qu'il ne cessait de jeter des regards implorants à Tyler dès qu'on menaçait de le manipuler, il fini par réaliser qu'il ne risquait rien et que ce n'était pas parce que les machines des moldus étaient impressionnantes qu'elles lui faisaient mal. Armand était d'un tempérament douillet, et anticipait la moindre douleur en fermant les yeux ou en se contractant. Ce qui évidement paraissait absolument ridicule pour un dur à cuire comme Tyler. Cependant il était également d'un naturel curieux, et il finit par s'intéresser malgré lui aux examens de ces médecins moldus, et à leurs appareils inconnus. Finalement il y avait eut plus de peur que de mal, et en s'en rendant compte, il réalisa du même coup qu'il s'était montré idiot.

Mais malgré cela, il avait été soulagé que Tyler l'accompagne. Même s'il était bourru et chiant, au moins il savait qu'il était en sécurité près de lui. Debout à la réception, il lui restait encore quelques papiers à signer. Dehors le jour commençait à poindre et il avait très envie de rentrer se reposer. Il dormirait sans doute toute la journée, et peut être qu'il se réveillerait pour cuisiner ou lire. En tout cas c'était un vrai soulagement de se savoir tiré d'affaire. Avant de se quitter et de transplaner, il remercia chaleureusement Tyler pour tout ce qu'il avait fait pour lui, puis récupéra sa baguette. Et bien qu'il ne soit pas un as de l'expression des sentiments, lui fit promettre de prendre soin de lui malgré tout.
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