What's going on?

Allison n'avait pas vraiment prévu de s'impliquer dans les affaires de son frère. Il faut dire qu'elle ne se mêlait pas de son travail, lorsqu'il ne lui demandait pas de l'aider. Il y avait aussi probablement le fait, qu'il était un fonctionnaire de l'état et qu'elle même était une voleuse qui avait un petit casier judiciaire. Allison savait que son frère n'avait absolument pas besoin d'elle pour s'en sortir, il était aussi malin qu'elle pouvait l'être, parfois plus. Il faut dire que c'était lui le cygne de la famille, elle se contentait volontiers de la place de vilain petit canard, sans problème. La raison pour laquelle elle s'était rendue à Santa Fe, alors même qu'elle pourrait être à Kure Beach, en Caroline du Nord, à profiter d'un moment avec le jeune héritier du groupe Eason, qui avait diffusé le concept des librairies cafés, à grande échelle, dans tout le pays. Toujours imité, mais jamais égalé, était le concept du groupe. Le jeune héritier, était un jeune homme fortuné, plutôt mignon, avec un sourire, qui faisait fondre plus d'une et c'était aussi la nouvelle proie d'Allison. Il pensait avoir affaire à Lauren Brooke, une surfeuse qui se découvrait, qui aurait succombé à ses charmes. Si seulement, il savait. Malheureusement, son petit instant de plaisir allait devoir être reporté, parce qu'elle avait appris, par un contact, des nouvelles fâcheuses. Cela avait trait avec l'enquête dans laquelle son frère participait. A la base, c'était censé être quelque chose de secret, mais il semblait que toute la presse se trouvait là-bas et rien ne pouvait vraiment passer inaperçu. Les yeux de tous restaient braqués sur les enquêteurs pour savoir s'ils allaient découvrir l'identité des hommes et des femmes derrières les meurtres à Albuquerque. C'est ainsi, que l'opinion publique avait découvert que la Corneille, un empoisonneur célèbre avait tenté de s'en prendre aux enquêteurs. Allison n'avait pas hésité bien longtemps, elle avait décommandé son séjour à la plage avec sa victime et avait décidé de se rendre à Santa Fe, aussi vite que possible.

La voleuse n'avait pas vraiment eu l'occasion de visiter la ville. Chaque fois qu'elle s'y était rendu, c'était pour y faire un gros coup. Il faut dire que la capitale du Nouveau Mexique était un bouillon de culture où se retrouvait de grands artistes contemporains. Le paradis pour une collectionneuse d'art qui ne s'embarrassait pas d'attendre qu'une œuvre soit mise en vente pour se l'approprier. Aujourd'hui, elle n'était pas là pour ça et elle ne perdit pas de temps à chiner pour savoir ce qu'elle pourrait trouver d'intéressant. Elle allait se rendre directement à l'hôtel dans lequel se trouvait son frère et les autres enquêteurs. Ce n'était plus du tout un secret qu'ils résidaient tous dans le luxueux Rosewood Inn Of the Anasazi. Allison y avait séjourné, une fois seulement avec Alvaro Palencia, un jeune artiste, plein d'avenir, qu'elle avait espérer séduire avant de découvrir qu'il préférait les personnes de l'autre bord. Cela ne lui avait pas facilité la tâche, mais elle avait réussi à s'attacher son amitié et ce n'était pas plus mal. Comme sculpteur, c'était un génie en devenir. Il fallait juste qu'il cesse de pleurer ses conquêtes perdus et qu'il passe plus de temps dans son atelier que dans les hôtels. Enfin, au moins, elle avait une petite idée de ce à quoi s'attendre en arrivant à l'hôtel. Ce qui était plus difficile, c'était de savoir comment rentrer et trouver son frère. Cela n'allait pas être simple. Elle pourrait utiliser la magie, mais il était fort à parier qu'il y ait des gardes du corps se faisant passer pour des civils, qui soient capables de se défendre contre la magie et même de la renvoyer. Allison se trouvait devant la porte de l'hôtel, avec le look de la parfaite touriste, venu profiter d'un peu de soleil, au Nouveau Mexique. Derrière les verres teintés de ses lunettes de soleil, elle observait la situation, en essayant de trouver la bonne manière de se rendre dans ce lieu. Tout le monde devait être à cran depuis la tentative d'assassinat.

Lasse de ne pas trouver de solution, elle se décida à appeler Alvaro et voir s'il pouvait lui être d'une quelconque utilité. A quoi peuvent bien servir les amis, s'ils ne vous rendent jamais un petit service ? Elle sortit son téléphone dernier cri de la poche de son pantalon. Allison n'était pas réfractaire à la technologie des moldus, bien qu'elle ait principalement grandit dans un environnement magique où tous ces gadgets n'étaient pas autorités ou même utilisables. Quand, elle avait terminé ses études à Salem et qu'elle avait décidé de ne pas poursuivre plus loin sa scolarité, la jeune femme avait pris la décision de parcourir le pays. C'est ainsi, qu'elle avait découvert la technologie moldu et même la technologie hybride en cours dans tous les territoires appartenant aux Partisans du Nouveau Monde. Il lui avait fallu un peu de temps, mais elle avait vite compris les rouages et les différents moyens de les utiliser. Cependant, la voleuse devait admettre, qu'elle n'aimait pas tout. Les portables restaient un outil technologique particulièrement utile et elle n'hésitait pas à obtenir le dernier modèle pour rester à jour. Le sien était le tout dernier modèle de la plus célèbre compagnie américaine de mobile et d'ordinateur. Elle ouvrit son répertoire et trouva rapidement le nom du jeune sculpteur. Cela sonna pendant quelques instants, avant qu'une voix riche réponde, au bout du fil. Alvaro avait toujours eu une voix qui ne collait pas à son physique de crevette. C'était probablement comme ça qu'il parvenait à séduire à tous les coups. Il avait ce genre de voix chaude qui peut rendre fou de désir avec les bons mots. Dommage, qu'il n'était intéressé que par une seule frange de la population. Cela laissait l'autre moitié complètement démunie en sachant que c'était impossible de l'avoir.

« Bonjour chéri ! J'essaie d'avoir un moyen d'entrer dans le Rosewood Inn Of the Anasazi, mais comme tu dois le savoir, c'est impossible d'y avoir un accès. Tu ne sortirais pas toujours avec cet employé de l'hôtel qui bavait littéralement sur toi, lors de notre dernière réunion, là-bas ? » Dit Allison comme introduction.

Son ami lui répondit par un rire et acquiesça. Elle s'en doutait. Alvaro était un collectionneur à sa manière. Il préférait les conquêtes, aux œuvres d'art, mais chacun avait ses choix personnels. Il promit de se charger de lui venir en aide et elle raccrocha en le remerciant. La voleuse remit ses lunettes en place, rangea son téléphone et se dirigea vers l'entrée de l'hôtel. Évidement, c'était toujours aussi luxueux, qu'autrefois. Un tel débordement de richesse avait de quoi effrayer certaines personnes, mais Allison n'était pas de celles-ci. Elle n'avait aucun problème à profiter de tout le luxe et de toute la volupté, qu'on pouvait lui offrir. A l'accueil, une femme aussi charmante, qu'une porte de prison, essaya de lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à lui offrir. Allison se demanda combien de temps mettrait l'amant d'Alvaro, pour apparaître et faire partir cette harpie. Elle compta mentalement jusqu'à vingt avant que son sauveur ne vienne la sortir de cette situation. Il s'excusa et expliqua à la femme moitié harpie, moitié porte de prison, qu'il y avait bien une chambre pour Allison. Cette dernière fit un sourire parfaitement hypocrite à la femme avant de suivre l'homme qui partageait parfois le lit de son ami sculpteur. Elle comptait bien se débarrasser de lui, sitôt la chambre obtenue, pour retrouver son frère et voir de ses yeux, qu'il n'avait rien et qu'il allait bien. Malheureusement, il pensait pouvoir savoir si Alvaro allait l'inviter à nouveau et ça, Allison ne le savait absolument pas. Il faut dire qu'ils n'en avaient pas parlé. La voleuse essaya de garder une oreille attentive au flot de paroles du jeune homme éploré, mais en vérité, elle se fichait pas mal de ce qu'il pouvait dire. Si elle se fiait à ce qu'elle savait d'Alvaro, il était à parier, qu'il ferait languir encore un peu l'homme, juste pour avoir la possibilité de revenir à l'hôtel et de bénéficier du meilleur service. Bien entendu, à aucun moment, elle ne permit à l'homme, de croire, qu'elle n'était pas de son côté et qu'elle ne lui accordait pas son entière attention. Lorsqu'il partit, il semblait avoir un peu plus d'espoir, concernant son amour, pour le sculpteur de génie et Allison savait, qu'elle pourrait toujours lui demander quelque chose, si jamais elle avait besoin d'un service dans l'hôtel, qui ne concerne pas l'enquête.

Ce ne fut pas bien long avant qu'elle ne ressorte de la chambre qu'elle avait obtenu. Elle jeta sa valise, sans autre regard, pour aller fouiner, afin de trouver où Ethan pouvait se trouver. C'était, comme elle s'y avait attendu, particulièrement difficile, d'obtenir une information pareille. La jeune femme n'aimait pas ne pas réussir et cela faisait naître une certaine frustration. Malgré sa confiance en son frère, elle se sentait quand même un brin agacé de ne pas savoir comment il allait, réellement. Alors qu'elle tournait dans un nouveau couloir, elle tomba sur une personne connue… mais pas celle qu'elle s'attendait de voir.

What's going on?

Allison ne s'était pas attendue à tomber sur Thémis P. Baldwin au luxueux hôtel Rosewood Inn Of the Anasazi. Dans son souvenir, il n'y avait que quatre enquêteurs, chacun étant le représentant d'une des factions. Hors, elle pouvait mettre sa main à couper que le représentant des Partisans du Nouveau Monde était un homme et qu'il ne s'agissait pas de la belle brune. Il faut dire, qu'elle était partie en toute précipitation, à Santa Fe, quand elle avait appris la nouvelle. Bien sûr, elle avait pris quelques dispositions, mais l'urgence de la situation lui avait fait remettre à plus tard, de relire ce qu'elle savait sur l'enquête jusqu'à présent et ce que l'on avait pu lui apprendre. Elle ne remercierait jamais assez, le précédent propriétaire du Blackstone de lui avoir laissé son réseau d'information, qui se trouvait être bien utile. Ce n'était pas rien, comme geste. A parler ainsi, elle se faisait l'effet de ces gangsters italiens, qui dirigeait toute une famille. Pourtant, elle était loin de ressembler à Al Pacino. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas se plaindre de l'efficacité de ce réseau, qui l'avait tenu informé et qui lui avait permis de découvrir cette fâcheuse histoire avec la Corneille. Il se chuchotait qu'il ne fallait même pas essayer de chercher le célèbre empoisonneur, sous peine de finir par devenir une de ses cibles et de ne plus pouvoir vivre avec la paranoïa que cela pouvait engendrer, d'imaginer mourir à n'importe quel instant, d'un poison. Allison, n'avait jamais eu d'intérêt à s'intéresser à la Corneille, de plus prêt. Chacun son business : le sien, c'était les faux papiers, le vol et l'arnaque dans le domaine de l'art. Elle laissait volontiers les poisons à la Corneille. Sauf, qu'on ne s'attaquait pas à sa famille, comme cela !Surtout pas à son frère, qui était tout ce qui lui restait, depuis que le dôme l'empêchait à jamais de pouvoir retrouver les Devaney, sa famille adoptive et celle qu'elle voyait plus comme sa véritable famille, que ces vrais parents, qu'elle n'avait guère eut le temps de connaître.

Thémis n'était pas une inconnu : loin de là. Elle avait été un temps le grand amour de son frère, avant qu'il ne change d'avis et qu'il vienne s'installer à Washington pour poursuivre sa carrière en politique. Allison n'avait jamais eu le moindre soucis avec les petites amies nombreuses et variées de son frère, mais Thémis avait été différente. La voleuse pouvait dire sans peine, qu'elle l'avait apprécié. Elle était de loin, la plus intéressante des femmes avec qui Ethan était sortie. C'était quand même mieux que la rousse, qui venait de Kansas City, avec laquelle, il était sorti. Parfois, les choix que faisait son frère, la rendait quelque peu perplexe. Cependant, elle ne posait pas trop de questions, vivant avec la foi que son frère savait ce qu'il faisait. Les femmes qui ne l'avaient pas intéressé, elle n'avait même pas essayé de leur faire la conversation. Pourquoi s'embêter, quand il n'était même pas certain qu'elle puisse rester. Cependant, Thémis, n'avait pas été rangé dans la même boîte que ces autres femmes. Allison s'en était très vite rendu compte quand elle débarquait à l'improviste, comme toujours, chez son frère. Personne ne pourrait lui faire perdre cette mauvaise habitude. Après tout, il avait tout à fait le droit d'en faire de même chez elle. La jeune femme estimait qu'elle n'avait rien à cacher à la famille. Pour ce qui était du fisc, c'était une autre histoire. Ces derniers, d'ailleurs ne la laissait pas tranquille. Heureusement, qu'elle avait tout un tas d'endroit, dans le pays, pour cacher ses trésors. Même s'il fallait l'avouer, il y avait quelques pièces, qu'elle aimait garder tout près, chez elle. Certains trésors ne sont décidément pas fait pour être caché. Il fallait mieux les exposer au grand jour, pour que tous puissent les admirer. Dommage, que le fait qu'elle soit en quelque sorte un peu suspecte aux yeux des autorités, lui demande de réprimer cette envie de montrer au grand jour, ces petites merveilles, à tous. Ils finiraient bien par se lasser.

Thémis fut la première à prendre la parole, en la saluant et lui avouant qu'elle ne savait pas qu'elle était à Santa Fe. Ce qui était plutôt normal, puisqu'elle n'était pas du tout sensé y être. Non, en ce moment elle devrait se dorer la pilule sur une plage à tenter de plumer un dindon. Pourtant, elle avait tout organisé pour ce moment. Elle y avait longuement réfléchie avant de tout faire, comme toujours. Au lieu, de cela, elle avait dû abandonner cette idée et se précipiter ici, pour savoir comment allait Ethan. La pensée, de se retrouver seule, ne lui plaisait pas du tout. Au contraire cela la mettait très mal à l'aise. Elle n'était pas certaine de pouvoir s'y faire. Sans Ethan, il n'y aurait plus qu'elle et cela avait de quoi la faire frissonner. Elle ne tenait pas du tout à ce qu'un tel scénario se réalise. Déjà que la perte de l'Angleterre et des Devaney, restaient en quelque sorte une épine dans son cœur. Elle ne l'admettrait pas tout haut, mais la sorcière se sentait davantage anglaise qu'américaine. Ce n'était pas que les États-Unis n'était pas un beau pays, avec de nombreuses opportunités intéressantes, mais elle ne ressentait pas que c'était son vrai foyer. Malgré qu'elle soit née ici, comme elle l'avait appris, ce pays n'était pas le sien dans son cœur. L'Angleterre restait l'endroit où elle avait aimé le plus vivre, même si ça n'avait duré que seize ans. Elle repoussa ses pensées nostalgiques pour se concentrer sur la situation présente. Si Thémis était là, elle avait probablement fait face à son frère. Ça avait dû être une réunion intéressante. Nul doute, que c'était un spectacle, qu'elle était un peu déçue, de ne pas avoir pu assister. En plus, ils avaient dû bien se tenir, s'il y avait tout un public pour voir leur réunion. Bien qu'en y pensant bien, ils ne devaient pas être nombreux à connaître leur histoire à tous les deux.

« Thémis, quelle bonne surprise. » fit Allison avec un grand sourire.« Il faut dire que je suis moi-même surprise de me retrouver ici. »

Cela faisait des années, qu'elle n'avait revu la policière. En fait, la dernière fois, c'était quand elle se trouvait encore avec Ethan et qu'elle avait récupéré, par la suite une superbe bague. Son frère, lui avait demandé de s'en débarrasser, mais elle n'avait pas pu s'y résoudre. C'était un très beau bijou. Elle avait préféré garder l'écrin, quelque part, chez elle. Qui sait, peut-être qu'il serait un jour utile. Thémis ne semblait pas avoir changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Lorsqu'elle sortait avec son frère, Allison s'était plus au moins fait apprécié de la jeune femme. Par la suite, elle s'était rendu compte qu'elle appréciait vraiment la femme qui sortait avec Ethan. La revoir, lui fait se souvenir de toute cette période. Allison avait eu l'impression que la rupture entre les deux avait une raison plutôt secrète. Elle n'avait pas pressé son frère, de lui donner la véritable raison. C'était une intuition qu'elle avait. Thémis l'interrogea en lui posant une question des plus banales : savoir comment elle allait. La conversation prenait vraiment des allures de grand malaise. Pourtant, il n'y avait pas de raison. Depuis, le temps, Thémis avait dû faire le deuil d'Ethan et s'être trouvé quelqu'un d'autre. Pleurer sur une relation, ce n'était pas vraiment le genre d'Allison. De même, s'impliquer autant dans une relation, ce n'était pas non plus sa tasse de thé. Sa liberté comptait plus pour elle. C'était le but au centre de sa vie et elle n'allait pas le mettre en péril, pour un homme ou une femme. Bien sûr, elle pouvait apprécier la chaleur d'une étreinte et pouvait même aimer qu'elle se répète dans le temps. Cependant, elle ne pourrait jamais s'attacher entièrement à une seule personne. Faire cela, c'était comme décider de perdre cette liberté, si chère à son cœur. Ce n'était pas une chose qu'elle pouvait envisager. Elle se décida, à répondre à la question de Thémis, ne serait que pour ne pas laisser ce malaise s'apaiser inutilement.

« Je vais bien, aussi bien qu'on peut l'espérer quand on apprend que son frère a failli mourir, mais dans le fait tout va bien pour moi. » Fit Allison sans aucun humour.« Et toi ? Cette tentative de meurtre ne t'as pas trop déstabilisé ? » Demanda la voleuse avec chaleur.

Doucement, Thémis, s'était rapproché de la jeune femme. La distance, entre les deux, c'était considérablement réduite. Elle l'interrogea à nouveau pour savoir si cela faisait longtemps qu'elle était ici.

« Non je viens d'arriver. Je suis venu dès que j'ai entendu, ce qui était arrivé avec la Corneille. Je ne voudrais surtout pas te poser de problème, mais qu'en est-il d'Ethan ? Est-ce qu'il va aussi bien que tu sembles l'être ? » Interrogea la jeune femme en entrant dans le vif du sujet.« Je sais qu'Ethan ne va pas être ravi, mais j'avais besoin de me rendre compte de mes propres yeux que tout allait bien. Ca n'a pas été facile de rentrer dans cet hôtel, mais j'avoue que j'ai les contacts qu'il faille pour pouvoir y entrer. A se demander comme l'empoisonneur a pu s'y rendre. C'est mieux garder, que les coffres-forts d'une banque, cet endroit. Vous devez étouffer. » Conclua Allison.

Thémis pourrait lui apporter quelques informations. Après, il faudrait qu'elle s'en rende compte, par elle-même.

What's going on?

Allison n'avait peut-être pas l'air paniqué ou hystérique, mais elle devait avouer qu'elle avait hâte de voir son frère sur ses deux jambes en parfaite santé pour éviter d'imaginer le pire, plus longtemps. Ce n'est pas qu'elle n'avait pas confiance en sa capacité à se sortir des situations, même les plus difficiles, mais il n'est pas toujours simples de se contrôler et de faire comme si cela ne l'affectait. Au contraire, cela la touchait beaucoup. Son frère était la personne qui comptait le plus au monde pour elle et savoir qu'on en avait après sa vie, n'était pas une pensée qui la mettait à l'aise. Allison aimait la liberté et le fait de n'appartenir à personne, mais en vérité, il y avait bien un lien qui la maintenait et c'était celui qu'elle avait pour son frère. Son amour fraternelle, pour lui, était un lien qui lui tenait énormément à cœur. La sorcière n'avait plus que lui dans sa vie et il n'était pas question de le perdre. Elle n'appréciait pas ce que la Corneille avait cru pouvoir faire. Ce n'était pas bien et elle n'était pas certaine de pouvoir rester passive face à cette attaque. Le visage de Thémis se tordit d'une grimace lorsque la voleuse évoqua l'attaque. De toute évidence, ce n'était pas un bon souvenir. Qui peut seulement évoquer sa mort en ayant le sourire ? A moins de ne plus désirer vivre, il était tout à fait normal de voir cette même réaction que Thémis avait. Allison serait davantage en colère, et pourtant ce n'était pas dans son caractère habituellement. La policière lui répondit qu'elle essayait simplement de ne pas y penser et de se concentrer sur les autres problèmes au risque de devenir paranoïaque. Allison hocha la tête, même si pour elle, toute cette enquête ne risquait pas de changer grand-chose. Ce n'était pas vraiment quelque chose qui éveillait son intérêt. Ce n'est pas qu'elle se désintéressait du sort des gens, c'est simplement que c'était un grand tout, si vaste, qu'il semblait impossible de voir une fin à tout ce qui avait eu lieu jusqu'à présent aux États-Unis.


« C'est certain que dans cette situation particulière, il faut savoir prioriser. Dans ton travail, être paranoïaque ce n'est pas du tout recommandé. » Fit Allison compréhensive.

Ce n'était pas parce qu'elle n'agirait pas de la même manière, qu'elle ne pouvait pas comprendre pourquoi Thémis le faisait. Au contraire, le fait d'être capable de comprendre était un meilleur moyen de mieux appréhender ses propres actions. Le mérite de cette conversation, c'était que Thémis semblait avoir passé le cap du malaise. Il n'y avait vraiment aucun problème du côté d'Allison. Certes, il y avait bien le spectre de son frère. Après tout, Thémis n'était pas à l'origine de leur séparation, mais de l'eau avait coulé sous les ponts. Il n'y avait aucune raison pour que la sorcière ait le moindre soucis avec la policière. Allison avait fini par prendre la parole sur le sujet qui la préoccupait principalement : la santé de son frère après toute cette affaire. Thémis ne lui cacha rien et la voleuse pouvait apprécier. Selon elle, il allait bien, ce qui eut pour effet de rassurer la jeune femme. Cependant, il n'était pas forcément là, puisque, apparemment, il était reparti sur le terrain. Il avait « disparut » comme le dit Thémis. Ca sentait un peu la pique et Allison se retient de sourire. Cela lui ressemblait un peu. Thémis n'entra pas davantage dans le sujet, ça devait avoir avec le fiat de garder les informations secrètes. Le problème des secrets, c'est qu'ils ont tendances à être dévoilé au moment où l'on veut le moins. Allison ne s’inquiétait pas de ne pas en savoir  plus. Elle finirait bien par connaître le fin mot de l'histoire. Il suffisait d'être patiente et ce n'était pas quelque chose qu'elle n'était pas capable de faire. Allison ne forçait pas les choses, elle restait persuadé que ça viendrait tout seul, si on faisait preuve de suffisamment de persévérance. Thémis lui offrit le numéro de sa chambre, si jamais son frère ne finissait pas par apparaître. Cela ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Il est toujours bon d'avoir un plan B et connaître la chambre de la policière pourrait être utile si on lui demandait ce qu'elle faisait là.


« Ça ne m'étonne pas de lui. On peut dire qu'être insaisissable c'est un peu sa marque de fabrique. C'est une bonne chose dans certain cas, surtout dans une situation aussi dangereuse que celle dans laquelle vous êtes en ce moment avec cette enquête. Ça ne marche pas à tous les coups, mais en général ce n'est pas plus mal. » Plaisanta la jeune femme.

Elle garda sous silence que parfois ça pouvait aussi être une mauvaise chose, puisqu'elle n'oubliait pas qu'il était parti de la vie de Thémis, en un coup de vent, changeant d'avis sans expliquer véritablement son choix. Il y avait bien une raison, mais Allison n'avait rien demandé. Sa confiance en son frère, lui permettait de ne pas le presser pour connaître ses raisons. Elle préférait attendre qu'il les lui donne de lui-même. La voleuse lui avoua que cela n'avait pas été facile de rentrer et pourtant, on aurait pu croire le contraire, vu qu'il semblait si simple pour la Corneille de prévoir un pseudo assassinat. Pourtant, il semblait y avoir un sacré degré de protection. S'il y avait des mailles dans le filet, cela laissait sous-entendre que quelqu'un faisait en sorte que ça le soit. Cela pouvait être une des raisons. Thémis trouvait que c'était limite ridicule toute cette protection. Allison n'aimerait pas cela non plus, mais il semblait normal de vouloir protéger les émissaires d'une enquête demandée par le gouvernement. C'était un peu l'obligation auquelle obéir quand on travaillait dans la légalité. Selon la policière, le pire dans tout ça, c'était la présence des gardes du corps à tout moment. C'était un peu la rançon du succès… un succès relatif, mais s'il y avait des attaques contre eux, ça voulait dire que leur présence, celle des enquêteurs, pouvait faire peur et donc attirer des représailles. L'ex petite amie de son frère avait dit tout cela avec le sourire, mais Allison sentait que c'était plus pour alléger son propos que parce que cela l'amusait. Elle avait souvent remarqué que les personnes qui ont l'habitude de faire les choses par eux-mêmes n'aimaient pas être couvé. Cela devait être d'autant plus difficile pour quelqu'un qui était dans un secteur professionnel où il avait une certaine action. Se retrouver dans la position de celui ou de celle qu'on protège, c'était plus difficile, qu'on ne pourrait le croire.


« Ils ne vont pas tarder à te retrouver alors. L'hôtel n'est pas si grand que cela et leur travail c'est justement de te coller aux basques. Ça pourrait être flatteur, s'il y a du beaux gosses au milieu, mais c'est sûr que c'est pas forcément facile de se préoccuper de ça en plein travail. » Dit la voleuse avec un petit rire histoire de détendre l'atmosphère sur ce sujet. « Enfin, ça ne fait pas de mal de se faire du bien, même si c'est juste visuel. » Ajouta-t-elle avec un clin d’œil.

Voilà pourquoi elle faisait ce travail pas tout à fait légal, plutôt mal vu même. Allison aimait mêler plaisir et travail en même temps. Il n'était pas question de vivre une vie morne et ennuyante. Elle n'aimait pas se forcer à faire quelque chose qu'elle n'aimait pas. Le plaisir était une partie trop importante dans sa vie pour qu'elle puisse s'en passer. C'était la raison pour laquelle, une fois son diplôme obtenu, elle n'avait pas cherché à poursuivre ses études. Pourquoi faire cela alors même qu'elle était certaine qu'elle ne parviendrait pas à faire plus d'une semaine à l'université. Très peu pour elle. Allison laissait cela aux autres, qui auraient plus d'intérêt à suivre la route traditionnelle qui consiste, une fois son diplôme obtenue, à perdre encore quatre ans à l'université avant de chercher un travail et d'enchaîner les petites postes inintéressants avant de pouvoir prétendre à mieux. A la place, elle exerçait un métier qui demandait de l'astuce et du culot. Certes, ce n'était pas celui qui la mettait dans les petits papiers de la justice, mais cela, c'était anecdotique, il suffisait simplement d'être plus malin qu'eux pour ne pas trop s'attirer d'ennui. Puis, qu'est-ce que c'est une vie sans quelques petits rebondissements ?! C'est un plat sans saveur et peu digeste. Pas du tout quelque chose qui intéressait la sorcière. Thémis lui demanda si elle connaissait la chambre de son frère. Allison aurait bien aimé, mais il aurait fallu pour cela soudoyer la jeune femme qui se trouvait à l'accueil et qui lui avait bien fait comprendre que de telles questions n'auraient pas de réponse. Elle avait de la chance que la voleuse avait quand même son honneur et qu'elle n'était pas prête à le mettre à mal pour obtenir quelque chose qu'elle pensait pouvoir obtenir par elle-même. Puis, elle avait eu la bonne fortune de tomber sur Thémis qui était dans le secret des dieux. Dans les dents l'hôtesse d'accueil !


« Non, mais je suis certaine que tu ne verrais pas de mal à me donner l'information. J'ai hâte de voir sa tête en se rendant compte que débarquer à l'improviste là où il vit, c'est mon meilleur don. Enfin, à tous les coups, il risque fort peu d'être surpris. C'est pas comme si je ne faisais pas cela depuis que j'ai l'âge de pouvoir me débrouiller par moi-même. » Répondit Allison. « Si tu veux me guider, cela m'arrangerait bien. »

Cela lui éviterait aussi de perdre un temps précieux à tenter d'obtenir l'information. Le gain de temps, ce n'est pas une blague. Il paraît même que ça permet d'avoir de l'argent. Allison n'était pas certaine pour cette dernière information, mais ce qui était certain, c'est que ce n'était jamais une mauvaise chose de gagner du temps.