Victor était seul ce soir. Juliet était partie pour New Phoenix en repérage pour leur prochaine mission et avait laissé son père à la maison. Yaxley avait tourné en rond une heure dans son bureau avant de décider de sortir pour la soirée.
Il avait tenu sa promesse et ne s’approchait plus de lieux de plaisir et de débauche. Il avait trouvé un petit bar où se retrouvait beaucoup de musiciens chevronnés pour boire et surtout jouer de la musique. Victor y apportait parfois son violon pour le plaisir d’y jouer en présence d’oreilles éduquées.
Il entra dans le bar et se dirigea vers le bar où le barman, un saxophoniste moldu de génie l'accueillit avec enthousiasme.
«Bonjour Victor. tu viens jouer ce soir?» demanda le propriétaire de l’établissement en finissant d’éponger un verre avant de la ranger.
«Je viens boire d’abord et jouer peut être.» fit simplement le sorcier. Victor entendit dans le bar le son du piano. L’espace d’un instant, il crut reconnaître le style de l’interprète et se figea. Il finit par secouer la tête, sachant que cela était impossible.
«Nous avons un grand pianiste ce soir, de New Phoenix» déclara le barman avec un sourire.
Victor se renfrogna et grogna légèrement avant de répliquer :
«Je n’aime pas les pianistes. Ils se prennent pour les maîtres de l’univers parce qu’il frappe en rythme sur des touches...»
Le propriétaire rit légèrement ne prenant pas au sérieux les dires de son client.
«Je te sers une bière...»
«Un Whisky, mon cher, un whisky. Je serais ou tu sais...»
Victor se tourna et vint s’installer à sa place habituelle non loin de la scène ou se trouvait le piano. De là, il avait une vue parfaite sur le nouveau prodige de la soirée. Yaxley l’écouta quelques instants avant que le propriétaire ne lui apporte son verre. Il en but une petite gorgée. La technique du jeune homme était vraiment exceptionnelle mais il dégageait cette pédante allure qui avait le don d’agacer le sorcier et il ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec une autre personne à qui il n’avait aucune envie de penser ce soir...
Dans le morceau se termina, la peuplade de musiciens applaudit avec enthousiasme le génie du jeune homme. «M’as-tu-vu...» lança Victor assez fort pour que le pianiste l’entendît...
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Sujet: Re: prodige (PV Priscus) 05.07.14 22:07
Déjà vu
avec VICTOR & PRISCUS
Égoïste infâme qui ne jouait jamais que pour lui, à l'exception de la fois où il avait semblé composer avec Livie, cette jeune femme particulièrement attirante et intrigante pour avoir éveillé son intérêt sans même que ses lèvres n'aient encore effleurées les siennes. Il n'était même pas certain que cela se produise un jour de toute manière, puisqu'ils n'étaient sûrement pas destinés à se croiser à nouveau. Bien évidemment, il jouait également avec d'autres, mais il aimait s'entendre jouer, oublier les aléas du monde, les secrets envahissants d'un père agaçant... Il rentrerait, tôt ou tard, c'était prévu, c'était écrit. Après sa rencontre avec Régina... il s'agissait là de son dernier soir ailleurs que dans la tour, avant de rentrer retrouver, et rassurer sur son sort, Lyra. Quant à son père, nul doute qu'il ne dirait pas un mot sur ce que Priscus espérait tant apprendre un jour.
Mais ce qu'il y avait d'important, ce soir, c'était qu'il ne jouait pas pour retrouver son paternel, mais bel et bien pour se sentir libre, murmurer à l'instrument ses rancœurs et ses besoins, jeter dans son giron l'idée même que son retour ne serait pas agréable, bien au contraire. Les pics de son frère, les reproches de son père... et la douceur de Lyra, maigre compensation qui le poussait finalement à rentrer. Alors que dans un autre cas, Saevus n'aurait qu'à venir le chercher comme du haut de ses douze ans pour le voir. Ainsi, ce n'était pas pour les spectateurs qui pourtant écoutaient les dérives de ses doigts, le talent fascinant pour ses dix-huit ans, qui le promettait à une carrière dont il ne voulait pas plus que le reste. Il ne ferait rien dont son père pourrait être fier, et il aimait bien trop ses voyages et sa liberté pour s'enterriner quelque part, plus longtemps qu'il n'en avait envie, en digne égoïste qu'il était.
Non... il n'était que lui-même, s'adonnant à l'une de ses passions sous l'impression d'évoluer dans l'univers qui était le sien, le seul qui lui convenait véritablement dans le fait qu'il ne le retenait pas réellement. Il écumait ce genre d'endroit comme un navire à la recherche d'un port d'attache... mais rien ne valait ce piano-bar de New Phoenix qu'il affectionnait tout particulièrement et où il se sentait presque comme chez lui. Ces autres faisaient partis de ces îles qu'il aimait découvrir durant l'un de ses voyages. Et celui-ci ne faisait pas exception... tout comme il détestait n'être toujours pas parvenu à découvrir le nom de celle qui l'avait mis au monde. Comme une venimeuse rancune, ses doigts se firent plus précis, plus assassins sur les touches d'ivoire qui frissonnaient à chacun de ses gestes, le laissant terminer sur quelques notes plus douces et opiniâtre, de ce goût d'inachevé qui en demandait toujours plus. Pourtant ses mains retombèrent sur ses genoux : dernière soirée, dernière nuit... avant la prochaine.
Les applaudissements résonnèrent face à lui, le ramenant sur terre, le laissant esquisser ce sourire à la fois amusé et sarcastique. Mais ce fut autre chose qui attira son attention, une voix qui cria... une voix qui lui en rappelait une autre. Impossible. Impensable. Jamais il ne mettrait les pieds dans un lieu tel que celui-ci, à moins de vouloir mettre la main sur lui, mais surtout, jamais il n'aurait crié ces paroles. Se relevant, le jeune pianiste salua comme par jeu la foule, avant de prendre la direction voulue... où il découvrit ce visage familier et qui pourtant ne l'était pas entièrement. En voilà une surprise... qui ferait peut-être bien enrager son père en fin de compte. Ainsi, sans la moindre gêne, sans la moindre hésitation, le sourire moqueur au bord des lèvres, le cadet Yaxley surnommé François s'assit face à celui qui ne pouvait être que son oncle.
"Pas de doute, le sang des Yaxley qui coule dans vos veines a la critique jalouse." piqua-t-il avec audace, comme s'il avait son propre frère face à lui. Tout comme les jugements du reste de sa famille, il se moquait bien de l'opinion de son oncle. "M’as-tu-vu peut-être, mais moi au moins je ne suis pas le portrait craché du leader des partisans du nouveau monde." ironisa-t-il alors qu'il savait pourtant avoir des traits similaires à son paternel qu'il ne pouvait pas renier... et ne le voulait pas vraiment. Mais déjà le propriétaire venait déposer devant lui un verre similaire à celui de Victor, avec un : "C'est offert par la maison." comme s'il se doutait que Priscus allait souligner qu'il n'avait pas commandé ça. D'autant plus que ses poches commençaient clairement à être vides. "C'était fantastique François ! J'espère que vous resterez un moment parmi nous." "Merci, mais je repars demain, je reviendrai si je repasse dans les parages." répondit-il d'un sourire rusé, alors qu'il tournait ses prunelles sur l'homme qui ressemblait tant à son père, mais qui n'était pas lui. L'opposition n'avait pas rendu le père tel un inconnu pour le fils, bien au contraire. Et celui qui se tenait devant lui ne pouvait pas être Saevus Yaxley. "Si j'avais su que j'allais croiser un Yaxley dans un endroit comme celui-ci, j'aurais fait plus d'efforts." ou pas. Et la nuance sarcastique qui perlait dans sa voix était volontairement audible.
Dès qu’il le vit s’avancer avec son sourire moqueur pour venir s’installer devant lui. Victor Yaxley eut envie de sauter sur la table pour lui décocher une série de violence uppercut afin de détruire cette infâme expression en même temps que sa parfaite dentition de petit con.
Il avait vraiment tout du petit con aux yeux de cadet de Saevus, du costume de grand talent à la mèche de côté qui lui donnait des allures de premier de la classe. Maintenant qu’il l’avait bien en face, il pouvait parfaitement reconnaître le père dans le fils. Victor ne l’avait jamais vu mais elle avait entendu parler de lui par Régina : Priscus François Yaxley.
Quand Priscus lui parla de sa ressemblance avec son frère, Victor laissa échapper un petit sourire. «Vous vous méprenez jeune homme. C’est lui qui est mon portrait craché...» lança d’un air moqueur le jumeau du leader du Nouveau Monde.
Le barman passa, déposer un verre devant le pianiste et Victor ne dit rien, buvant une petite gorgée de son verre.
«François mmh?» Lança Victor avec un accent français peut parfait. «Un deuxième prénom aussi français que pompeux. Une idée de votre mère sûrement» murmura Yaxley pour «lui-même» ou peut être pas. Le frère savait très bien quel sacrosainte secret de polichinelle avait été mis en place depuis la naissance des deux enfants. Victor trouvait cela passablement écoeurant.
«Enfin bref ! Ne nous emmerdons pas avec cela. Je suis venu pour boire et jouer !»
Victor avala son verre d’un vive mouvement du coude et essuya l’excédent d’alcool d’un geste de la main. Il se leva et prit son violon avec lui. Il se dirigea vers la scène et prit sur cette dernière. Les fantômes des conversations se turent alors que le violoniste se mit en position sur l’estrade. Il vérifia après quelques passages de l’archet sur les codes, l’accordement de son instrument. Puis le violon se tut quelques instants avant que la musique n’envahisse l’espace.
Yaxley avait choisi une complainte tzigane loin des mélodies académiques et sans la moindre saveur. Le morceau n’était pas d’une grande complexité technique mais l’interprétation de Victor lui donnait tout son coeur, toute sa forme. En écoutant, en fermant les yeux, on pouvait apercevoir le camps des nomades, peut être même sentir la chaleur de leur feu. Le morceau sentait bon la liberté et la rébellion, expression même d’un esprit fort et insoumis.
Tel était Victor, le bourgeois bohème sans attache qui avait claqué la porte à son illustre famille pour se construire son paradis loin, très loin de la cage dorée qu’était New Phoenix. L’homme avait également beaucoup souffert et s’exprimait dans sa musique. Il y avait le chant plaintif d’un coeur brisé qui avait perdu la femme qu’il aimait mais aussi l’espoir de reconnaître un jour dans les bras d’une autre, la plus belle d’autre toutes : sa chère et tendre Juliet.
Victor exposait ainsi toute son expérience de la musique. Plus qu’une démonstration de talent et de technique, elle était pour lui, le plus pur des moyens d’expressions. Elle exalte les sentiments. En témoigner, la petite larme qui échappa à l’oeil d’un des clients du bar avant la fin de la prestation.
Yaxley laissa filer la dernière note et le silence se fit quelques instant avant les applaudissements et les «bravos». Victor reste un instant sans bouger, les yeux fermés avant de se tourner vers son neveu pour le regarder. «Mets toi au piano, gamin ! Il est temps de faire tremper ses murs trop sages !»
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Sujet: Re: prodige (PV Priscus) 06.07.14 21:48
Déjà vu
avec VICTOR & PRISCUS
Incroyable mais vrai, l'humour de son oncle le fit rire, amusé par la répartie qui disait que son père lui ressemblait et non le contraire. Intéressant, car s'il aurait pu lui répondre que c'était une question de point de vue, l'homme était assez différent de son paternel pour lui donner l'illusion de découvrir quelqu'un que son père détestait et réciproquement. Non pas que c'était ce qu'il ressentait pour son père, mais l'idée de l'énerver plus encore... était tout simplement délicieuse sur le creux de sa langue. Et puis le barman vint échanger quelques mots et le féliciter pour sa prestation... tandis que Victor commentait son prénom, le véritable second, mais celui de scène dont il avait fardé son alter-égo.
Le souffle fébrile, ses lèvres perdant leur sourire, le sérieux venant étreindre ses traits. Lyra n'avait pas choisi son nom, et l'homme face à lui parlait-il de sa véritable mère ou faisait-il l'hypothèse que cela ne pouvait pas venir de son frère ? François... ce prénom qui lui offrait l'anonymat lui venait de sa mère, comme s'il pouvait presque l'effleurer du bout des doigts, mais que la silhouette brumeuse ne permettait nullement d'être visible. Fronçant les sourcils, il laissa simplement s'échapper du bout des lèvres... "Qu'en savez-vous ?" Alors qu'il était incapable de déterminer ce dont Victor était au courant le concernant. Savait-il qu'il n'était pas le fils de Lyra ? Se doutait-il que son frère avait eu une maîtresse, ou connaissait-il l'identité de celle qui l'avait mis au monde ? Il ne pouvait parler de manière inconsidérée, souffler qu'il n'était que le bâtard de Saevus Yaxley, même si apparemment personne ici n'était capable de mettre son véritable nom sur ses traits.
On n'était jamais trop prudent, et combien même il en voulait à son père de son silence, de cette obstination à taire cette vérité en semblant se moquer de le perdre à terme... puisqu'il ne rentrait que pour Lyra, Priscus n'allait jamais trop loin. Et n'allait sûrement pas porter de l'ombre au nom qu'il portait... sa mauvaise réputation était déjà amplement suffisante. D'autant que sa belle-mère serait dévastée si le monde apprenait qu'elle était cocue depuis des années... et qu'elle avait été assez idiote pour élever le fils de l'autre. Et idiote, elle ne l'était pas. C'était bien une chose que Priscus se refuserait à entendre sans mettre son poing ou un sortilège dans la figure de l'autre. Elle l'avait élevé comme s'il était son véritable fils, sans faire de différence avec Héres... pour ça et sa tendresse, il ferait manger ses chaussures au premier crétin qui parlerait mal d'elle.
Mais voilà que Victor affirmait ne pas être là pour s'emmerder... mais bien pour boire et jouer, ce qui arracha un sourire amusé au fils cadet de Saevus, qui se retrouvait dans cet oncle sorti de nul part et que son père détestait. Voilà pourquoi son attitude l'agaçait à ce point... pensa-t-il en portant son propre verre à ses lèvres, tandis qu'il changeait de place pour voir son oncle monter sur scène et commencer à jouer. Le talent... cet attrait de famille visiblement, lui donnerait volontiers l'envie de revenir pour l'écouter. Il regrettait d'ailleurs de ne pas l'avoir eu pour second professeur, tandis qu'il s'imprégnait de la mélodie, se laissait porter, entraîner dans un voyage au pays des tziganes, le souffle léger des territoires du sud, le parfum d'une fille tournoyait en ondulant autour de lui. C'était tout ça qu'il entrevoyait à travers la beauté de cette composition, tandis qu'il portait son verre à ses lèvres une nouvelle fois pour boire une nouvelle gorgée.
La musique cessa comme elle avait commencé et le silence se fit, suivi d'une salve d'applaudissements. Magnifique, il en convenait. Mais ce qui se produisit ensuite surpris Priscus qui ne s'y attendait tout simplement pas. Son oncle l'invitait à le rejoindre sur scène... et bon sang, ennemi de son père ou non, ce ne fut rien de lié à ces vieilles rancunes qui le mena à se lever et à le rejoindre à son tour sur scène. Mais bel et bien le plaisir de jouer avec un violoniste de talent. Un sourire incrusté aux lèvres, il s'assit sur le tabouret et leva son regard en direction de Victor. "Je te suis papi." répliqua-t-il sur la même lignée de paroles que son oncle, taquin et non plus moqueur comme il avait pu l'être auparavant. Et lorsque Victor commença, il écouta... pour le suivre dans cette nouvelle mélodie.
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