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 Too late for regrets - ft Camilla

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Rearden C. Wilkerson
Rearden C. Wilkerson

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ϟ Métier : Grand Inquisiteur, anciennement tireur d'élite ϟ Âge : 53 ans ϟ Race et sang : Moldu ϟ Statut civil : Veuf

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ϟ Messages : 47 ϟ Date d'inscription : 29/12/2017 ϟ Disponibilité RP : Ouverte ϟ Célébrité : mads mikkelson ϟ Crédits : perso

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MessageSujet: Too late for regrets - ft Camilla   Too late for regrets - ft Camilla Empty22.02.18 13:03


Too late for regrets
ft Camilla et Rearden


Doucement, dans un geste presque délicat, le couteau fendit la chair rouge, divisant le morceau de viande planté au bout de la fourchette comme s’il s’agissait d’un vulgaire bout de beurre laissé un peu trop longtemps à l’extérieur du réfrigérateur. Le sillon se remplit de jus épais, lui aussi d’un rouge sombre et ardent qui se rependit sur le blanc immaculé de l’assiette.
Levant légèrement le morceau de viande coupé, Rearden le regarda, détaillant chaque nervure, chaque trace laissée par les petites dents pointues du couteau dans la tranche, le rouge sombre du muscle à peine cuit.
C’était comme ça que Rearden aimait sa viande : saignante, car ce n’était que comme ça qu’on prenait vraiment la conscience de ce qu’on était en train de manger. Rearden aimait la viande rouge plus que toute autre viande car elle lui faisait sentir qu’il était un prédateur qui dévorait sa proie.
Depuis toujours, Rearden avait été chasseur, un chasseur patient, un chasseur de gibier avant d’être un chasseur d’homme, et depuis toujours, il avait aimé cette puissance que lui procurait le sentiment de la chasse, l’attente, le regard, la pression, le souffle coupé au moment de tirer, le bruit, le corps qui tombe, la faim que ça lui procurait.
Rearden n’avait jamais autant faim que lorsqu’il chassait, c'est-à-dire plus beaucoup depuis qu’il avait, plus de vingt cinq ans auparavant, posé ses valises à Bâton Rouge.

Cependant, depuis l’annonce des résultats des élections la veille au soir, Rearden éprouvait une faim terrible, une faim à vous tordre le ventre et les boyaux, une faim qu’il se devait de rassasier au plus vite.
Approchant le morceau de viande de sa bouche, il referma les lèvres dessus et mordit avec avidité dans la viande juteuse et succulente. Le goût du sang envahit sa bouche, émoustillant chacune de ses papilles, coulant le long de sa gorge comme un nectar, et il en éprouva un plaisir certain. Rearden était seul à manger autour de la table de son appartement et il n’y avait d’autre son dans la pièce que celui de ses mastications qui résonnaient à ses oreilles dans une régularité ô combien chérie.
Après avoir avalé cette délicieuse première bouchée, Rearden reposa couteau et fourchette sur le côté de son assiette et pris le verre de vin rouge lui aussi et en but une gorgée, reportant son attention sur le paysage qui s’offrait à la fenêtre de son appartement.
La journée était belle. Le ciel d’un bleu presque vulgaire, sans nuages.



Une heure plus tard, Rearden marchait dans les couloirs gris du Bastion en direction de ce qui serait à présent son lieu de travail. Certains de ses collaborateurs avaient essayé de lui imposer la présence de garde du corps, mais ils avaient vite compris qu’on n’imposait pas grand-chose à Rearden. Bien sur, l’idée que Barbossa réagisse de façon excessive en refusant de quitter son poste lui avait traversé l’esprit, mais Rearden savait que la jeune femme n’était pas assez sotte pour essayer de le faire assassiner alors qu’il venait de montrer que la majorité (même petite) des habitants de leurs territoires étaient désormais de son côté.
Après l’échec que l’ancienne Grande Inquisitrice venait de rencontrer, ce qu’elle avait de mieux à faire était encore de disparaitre, de se faire oublier, elle et sa politique de fillette capricieuse.
Ils étaient nombreux aussi ceux qui avaient murmuré à l’oreille de Rearden de la supprimer, elle et ses plus proches partisans afin de se débarrasser définitivement d’une menace qui serait toujours capable de venir leur planter un couteau dans le dos. Mais là aussi, Rearden n’était pas assez sot. Au contraire, il avait décidé de jouer une carte sur laquelle il s’avait qu’on ne l’attendait pas et de tout faire pour encadrer au mieux le débat de leur ancienne leader.

Arrivant enfin dans le quartier du commandement, Rearden salua chaque personne qu’il croisa avec beaucoup plus de confiance qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’ici. On lui souriait, on lui tendait des mains chaleureuses et amicales, quantité d’interactions sociales auxquels les fonctionnaires du bastion ne l’avaient que peu habitué. Moins de vingt quatre heures après les résultats des élections, il y avait déjà beaucoup de changement : certains soldats en poste avaient été remplacés par des fidèles à la cause, quelques employés ayant décidé de suivre le départ de Barbosa avaient déjà été remplacé. Tout avait été fait et pensé pour que la transition soit la plus rapide et la plus efficace possible, et pour qu’aucune minute ne soient perdues. Ils avaient tant à faire.

Marchant d’un pas décidé, Rearden arriva enfin face à la porte de son nouveau bureau. Un instant, il hésita à frapper, mais après tout, pourquoi donc ? C’était son bureau à présent, et le temps d’un nouveau règne était venu.
Prenant la poignée de la porte, il la tourna et l’ouvrit. Faisant un pas à l’intérieur, il remarqua immédiatement la présence de quelqu’un qu’il s’attendait un peu à trouver ici même s’il aurait préféré éviter cette confrontation.
Dans ce bureau qu’il connaissait par cœur pour y avoir passé de longues heures à y travailler avec Cécilia, il y trouva sa fille, qui était visiblement en train de ranger ses dossiers. La jeune femme avait mauvaise mine. Ses traits étaient tirés, preuve qu’elle aussi n’avait pas du beaucoup dormir. Plusieurs cartons jonchaient encore le sol, signes que jamais la jeune femme n’avait prévu devoir quitter ce bureau qui était encore le sien quelques heures plus tôt. Mais les votes en avaient décidé autrement, et bien que cette situation devait lui être des plus pénibles, la jeune femme allait bien devoir s’y soumettre.
Mettant ses mains dans son dos, Rearden resta là, sur le pas de la porte, à regarder cette femme qui le regardait aussi. Sa voix était ferme, dure, déterminée, son regard froid.


« Bonjour Camilla. »




Dernière édition par Rearden C. Wilkerson le 25.04.18 11:06, édité 1 fois
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Camila T. Barbosa
Camila T. Barbosa
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ϟ Métier : Leader du F. P. C. A. S. ϟ Âge : 29 ans ϟ Race et sang : Connue comme Non-Maj, récemment révélée à ses supporteurs comme sang-mêlé. ϟ Statut civil : En couple avec Calvin Hasting

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ϟ Messages : 727 ϟ Date d'inscription : 23/05/2014 ϟ Disponibilité RP : Ouverte ϟ Célébrité : Gal Gadot ϟ Pseudo : PresleyCash ϟ Crédits : Dandelion (ava) & Tumblr

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MessageSujet: Re: Too late for regrets - ft Camilla   Too late for regrets - ft Camilla Empty10.04.18 14:59


Too late for regrets
ft Camilla et Rearden

Elle était étrange, la sensation qui se propageait au travers de son corps à chaque fois qu'elle levait un dossier ou un objet personnel pour le placer dans l'une des nombreuses boîtes de carton qu'elle avait à sa disposition. Camila avait du mal à pleinement réaliser et ce même si cela faisait déjà plusieurs heures que la finalité du vote avait été annoncée. La dualité de toutes les émotions qui la prenait d'assaut était étourdissante, parfois suffocante. Elles étaient nombreuses les possibilités examinées en cas de défaite, mais maintenant que c'était officiel, la décision était beaucoup moins facile à prendre qu'elle ne l'aurait cru. L'ancienne dirigeante avait décidé de prendre du temps, de rester dans l'ombre sans faire de vague d'abord afin d'observer, de se faire une idée sur ce que les siens désirait. Elle ne comptait très certainement pas laisser Wilkerson faire tout ce qu'il souhaitait en lui donnant son appui. Ça c'était hors de question, il allait certainement rencontrer de la résistance, mais ce n'était pas le bon moment. Elle devait d'abord voir si elle devait rester ici et mettre en place un parti d'opposition qui le renverserait le plus tôt possible ou si elle devait s'éloigner et tout recommencer ailleurs avec ceux qui comme elle ne se sentait pas interpeller ni par l'ancienne vision des inquisiteurs, ni par celle de Rearden Wilkerson.

Cela faisait déjà plusieurs heures qu'elle se trouvait enfermée derrière les murs de cet endroit qui avait été le bureau de sa mère avant d'être le sien et qui regorgeait de souvenir. Le plancher comportait d'ailleurs quelques preuves de sa faible capacité artistique ou encore de son talent à sortir des lignes et tâcher autour d'elle. Ces souvenirs lui semblaient aujourd'hui plus lointain que jamais. Soupirant, elle passait une main contre son cou et le faisait doucement craquer. Elle qui souhaitait tout ramasser et partir avant que les membres de l'inquisition n'emplisse trop les bureaux avait échoué car vu l'heure, elle devinait déjà le nombre de personne qui grouillait à l'extérieur. Classer les dossier était plus compliqué que prévu puisqu'elle devait établir ce qui concerne uniquement les inquisiteurs et doit pas le fait même être légué à Wilkerson de ceux plus personnels qu'elle apportera avec elle. Elle en avait près du trois quart de fait lorsque le bruit de la porte qui s'ouvre lentement avait attiré son attention et fait retourné. Il était entré et avait refermé la porte derrière lui, geste tout à fait normal car ces murs lui appartenaient désormais, mais elle aurait préféré ne pas le voir.

Sans dire un mot, elle s'était relevée. Camila n'avait pas cherché à faire le moindre pas vers lui, elle se contentait plutôt de le fixer, complètement immobile. Elle ne l'avait pas encore vu depuis les élections et à vrai dire, elle aurait préféré éviter. Craignait-elle de se retrouver seule avec lui ? Absolument pas. Et cette absence de peur n'était pas dû au fait qu'elle le sous-estimait, mais bien parce qu'elle était convaincue qu'il était beaucoup trop intelligent pour tenter quoi que ce soit contre elle. Il y avait quelque chose de hautement ironique à l'idée d'être ainsi seule à seule avec lui, la dernièrement fois qu'une telle chose s'était produite étant pour une occasion beaucoup plus intime qui lui semblait dater d'une éternité. Tant de choses c'étaient passées depuis qu'elle avait même du mal à croire que tout ça est véritablement pu exister.

« Bonjour Rearden. »

Soutenant son regard un long moment, elle se doutait bien de ce qui devait l'amener ici et même si elle ne ressentait aucune culpabilité à l'idée de toujours s'y trouver l'élection étant encore fraîche, elle ne poussa pas le culot jusqu'à lui demander de partir.

« Il sera vide d'ici moins d'une heure. »

Elle avait entendu dire qu'il avait déjà commencé à travailler, décidément ils avaient tous les deux été prêt à mettre en place les changement en cas de victoire. Il devait être prêt à prendre possession de ce bureau et elle ne comptait pas lui retarder l'accès. Elle avait beau avoir cette haine à son égard qui la tordait, elle ne lui ferait certainement pas le plaisir de le lui démontrer. Ils étaient deux adultes après tout, deux figures politiques publiques.

« Je vous ai laissé les codes d'accès pour l'ordinateur central qui contient presque toutes les informations des inquisiteurs. Il y a aussi certains dossier papiers datant de l'époque de ma mère ou contenant des preuves que nous n'avons pas numérisé pour de multiples raisons. Ils seront tous mis dans cette étagère. »

Elle devait prendre de grande inspiration pour se montrer aussi collaborative alors que la seule envie qu'elle avait était de le chasser de bureau où il mènerait les inquisiteurs vers leur perte. Elle avait déjà envie de retrouver Calvin, de sentir sa présence rassurante, de se nourrir de sa force le temps que la sienne ne se décide à revenir. Une fragilité qu'elle ne comptait pas montrer à Wilkerson. Toujours tournée vers lui, elle attendait de voir sa réaction, de voir s'il avait quelque chose à lui dire et d'attendre impatiemment ce montant où il tournerait les talons et partirait afin qu'elle puisse terminer cet exercice suffisamment difficile en lui seul.

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Rearden C. Wilkerson
Rearden C. Wilkerson

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MessageSujet: Re: Too late for regrets - ft Camilla   Too late for regrets - ft Camilla Empty25.04.18 11:08


Too late for regrets
ft Camilla et Rearden


Lorsque que l’on regardait Rearden se tenir droit comme il se tenait droit à cet instant précis, on pouvait alors se demander s’il n’était pas en réalité fait de quelques substances étranges, mélange obscure de plâtre ou de sel. Il avait cette capacité, capacité qui  l’avait d’ailleurs toujours aidé dans son travail de sniper, de rester impeccablement immobile, d’une façon d’ailleurs très dérangeante. Tous les êtres vivants sont en perpétuel mouvement. Même endormi, un animal respire, ses yeux bougent sous ses paupières. Mais Rearden avait depuis longtemps développé cette particularité de rester sans faire le moindre geste, sans traduire la moindre trace de vie, hormis le va et vient de ses pupilles, scrutant avec avidité tout ce qui l’entourait.
A cet instant, le sujet de son observation était bien sur Camilla qui s’était redressée à son approche. Bien entendu, Rearden s’attendait à la trouver encore dans son bureau, après tout elle l’occupait depuis plusieurs années maintenant et il pouvait concevoir le fait qu’il faille plus d’une matinée pour mettre en ordre six années de paperasse. Cela révélait également que l’ancienne Grande Inquisitrice n’avait commencé son rangement que le matin même et non avant les élections qu’elle ne semblait pas s’être attendu à perdre. C’était bien là son erreur. Si sure de conserver la couronne de sa mère elle l’avait remise en jeu, et ne pouvait aujourd’hui que se mordre les doigts de son action. Une action bien sotte en vérité, à l’image de cette politique d’enfant gâtée qu’elle avait toujours menée malgré les ficelles tirées par le cracmol, en tout cas, sotte pour elle. Car elle lui avait donné à lui la chance qu’il attendait depuis bien longtemps de prendre le pouvoir légalement, d’une façon qui ne pourrait être remis en question par qui que ce soit. En somme, elle lui avait servit sa propre couronne sur un plateau d’argent.

Bien qu’il eût apprécié prendre directement possession du bureau sans avoir à croiser la jeune femme, Rearden devait bien admettre qu’il prenait grand plaisir dans cette confrontation. Rearden la connaissait bien, Camila Barbossa, elle était de celle qu’il avait le plus observé au cours de sa vie. Il l’avait vu grandir à défaut de naître, il l’avait vu évoluer, se construire, il l’avait vu détruire aussi progressivement tout ce que la première génération d’inquisiteurs avaient eut tant de peine à mettre en place. Ils avaient même été amants, bien que ce ne fût que pendant une courte durée. Si le fait de partager le lit de la Grande Inquisitrice n’avait pas eu les retombées qu’il avait attendues, mais il avait au moins pu en apprendre encore plus sur celle qui était devenu sa plus grande rivale. Elle lui avait même donné sans le savoir une arme de premier plan contre elle, dont il trépignait de se servir un jour. S’il était bien sur incapable de lire les pensées de Camila, il laissait ça à ses monstres abjects et à leur magie sordide, il lui était donc facile de savoir ce qu’elle éprouvait à cet instant précis. De la colère bien entendu, ça il n’était pas difficile de lire la colère dans le regard de la jeune femme. De la colère oui, et du dégout aussi. Beaucoup de colère et de dégout envers sa propre personne. Rearden la sentait aussi mal à l’aise, et le fait d’être à l’origine de ces sentiments lui plaisait encore plus que de coutume. Il aurait presque sourit, mais c’était pousser le vice un peu trop loin.
Une image fugace et obscène passa dans son esprit. Un souvenir sans doute, lointain et trouble comme s’il s’agissait d’une vieille cassette vidéo. Rearden s’en amusa également. Il était dans le fond bien dommage que leur ancienne dirigeante ne se soit jamais totalement fait prendre sous son influence, ils auraient ensemble pu faire bien plus que tout ce qu’ils essayaient de construire séparément. Si seulement elle s’était laissée manipulée par lui plutôt que par cette vermine d’Hopkins, le monde aurait un tout autre visage aujourd’hui. Mais Rearden le savait, il l’avait toujours su, il suffisait d’attendre. Le monde allait changer, et s’il refusait de le faire, ce serait lui, Rearde, qui l’y forcerait.

*Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de toi…* Pensa-t-il alors qu’ils se regardaient toujours sans rien dire. Cette question, qui le préoccupait depuis bien avant les élections, était à présent omniprésente dans son esprit. Elle tenait même une place de premier ordre et l’obsédait constamment. En général, Rearden n’avait pas de mal à prendre un choix, il tranchait dans le vif, implacable, et ne revenait jamais sur ses décisions. Mais dans le cas présent, c’était beaucoup plus délicat. Bien qu’ayan pendant longtemps été une marionnette mal dressée, Camila n’en était pas moins dénué de cervelle, et ça Rearden le savait. Elle avait surtout autour d’elle une cohorte de fidèles totalement gagnés à sa cause, les élections en était une preuve frappante : une grande partie de l’électorat avait été en faveur de la maintenir au commandement. Il y avait encore des gens pour croire en elle et en ses idées tendres, et si ce n’est en elle qu’ils croyaient c’était alors dans son nom, Barbossa, qu’ils plaçaient leur confiance. C’était bien plus ce nom qui était l’ennemie de Rearden que la jeune femme elle-même. Sans son nom, elle n’était rien, elle n’avait aucune légitimité, et Rearden le savait, il allait d’abord devoir tuer son nom avait de la tuer elle.

Décidant de ne pas quitter la pièce tout de suite, Rearden fit les quelques pas qui le séparait de la fenêtre et s’y campa, ne réagissant que par un vague signe de tête lorsque l’ancienne GI lui annonça qu’elle aurait quitté les lieux d’ici une heure. Rearden comptait bien s’imposer encore quelques minutes, après tout, c’était désormais son propre bureau. Sans pousser la mesquinerie jusqu’à aller s’asseoir dans un fauteuil en attendant qu’elle eut terminé, il sortit un paquet de cigarettes et s’en alluma une avant de glisser ses mains de ses poches et de jeter un coup d’œil à la vue qu’on avait de ces fenêtres.
Le bureau était situé en hauteur, ce qui donnait une vision assez imprenable sur le reste du Bastion et sur Bâton-Rouge. Rearden laissa son regard glisser d’un détail à un autre, observant de ce nid d’aigle ce territoire dont il prenait le commandement. Ecoutant d’une oreille attentive ce que la jeune femme lui disait à propos des codes d’accès et autres informations importantes, il répondit un
« Parfait… je te remercie. » Sans même lui accorder un regard, soufflant une épaisse fumée blanche par le nez.
Pour le moment, la jeune femme était plutôt bonne perdante, mais Rearden se méfiait plus que tout des apparences. Il était persuadé qu’elle ne se priverait pas d’embarquer dans ses cartons quelques dossiers sensibles qu’elle tenait à lui cacher. Il avait été tenté l’espace d’une minute de faire fouiller ses affaires, mais il s’était presque aussitôt ravisé. Après tout, ça faisait aussi parti du jeu, et s’il avait été à sa place, il aurait tout fait pour ne pas lui faciliter la tâche.
Se promettant de malgré tout faire passer le bureau au crible pour s’assurer qu’elle n’avait laissé ni micro caché dans une lampe, ni poison dans le cognac (parano, bien sur que Rearden est parano), Rearden se détourna de la vue et lui fit face. Bien que la jeune femme fût de grande taille, il la dépassait malgré tout.


« Bien, je vais te laisser finir, je ne voudrais pas m’imposer, et d’autre tâches m’attendent. Quand tu auras terminé, je te pris de bien vouloir laisser les clefs à ma secrétaire, et si tu as besoin d’aide pour descendre tout ça, il y a deux gardes au bout du couloir... » Faisant un pas vers un guéridon sur lequel était posé un cendrier vide, il y écrasa sa cigarette d’un geste rapide, net et précis en soufflant le dernier nuage de fumée qu’il avait encore dans les poumons. Puis se redressant, il garda les bras le long du corps, droit comme un mat. « J’ignore ce que tu as prévu pour ta retraite, mais bien sur, nous espérons tous que tu resteras parmi nous, le temps en tout cas de trouver autre chose. L’inquisition ne saurait totalement se passer des Barbossa et je tiens à ce que tu sois toujours la bienvenue au Bastion, toi et les tiens. »

Il avait parlé vite, avec un ton neutre. Son regard, imperturbable, ne trahissait aucune émotion, pourtant il était certain que Camila avait perçu le message qu’il venait de lui faire passer à travers ces quelques mots. Rearden connaissait ses proverbes, et il savait qu’il était plus sur pour sa position actuelle de garder le clan Barbosa dans son champ de vision. Il fallait les écarter du pouvoir sans les éloigner, garder une prise et un œil sur tout ce qu’ils faisaient. Dire simplement « il serait bon pour toi de ne pas quitter la ville » à la façon des films policiers de série B aurait aussi eu beaucoup de style, mais Rearden jouait encore dans le politiquement correct, et il tenait à laisser à Camila l’idée selon laquelle elle était encore maître de ses actions.

« Sur ce... au revoir Camila. »

Sans lui laisser le temps de répondre, Rearden fit demi-tour et se dirigea vers la porte du bureau qu’il ouvrit et passa sans la refermer. De son habituel pas décidé, claquant d’un rythme régulier sur le sol dallé du couloir, Rearden avançait, et pour la deuxième fois en deux jours, il affichait au coin des lèvres un sourire discret.




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