J'avais mis du temps avant d'accepter l'idée qu'elle pourrait m'intéresser. Je n'avais plus connu cela depuis le siècle des Tudors donc je me sentais vraiment comme un adolescent pré-pubère qui ne savait pas comment parler à une fille. D'ailleurs, je suis certain que mon neveu Camille se moquerait royalement de moi en me traitant de vieux chose qui n'était pas totalement fausse. Bien entendu, j'avais écrit la première lettre en ne m'attendant pas du tout à avoir une réponse de sa part mais quand j'en reçu une je me sentais tout à coup beaucoup mieux. Je ne savais que c'était impossible mais c'était comme si mon cœur s'était remis à battre alors que ce n'était tout simplement plus possible. De plus, elle me disait qu'elle était aussi impatiente que moi du coup ça me donnait des ailes. Alors j'avais convenu d'un rendez-vous et pour l'occasion j'avais posé une semaine de congés comme cela je pourrais passer un peu plus de temps sur Santa Fe et ne pas être obligé de rentrer à la maison alors que j'avais quand même une petite trotte pour arriver là-bas.

Pour mon voyage j'avais prévu plusieurs costumes parce que je n'avais pas réussi à me décider sur un seul. Je m'étais dit que je choisirais quand j'arriverais à mon hôtel. Je prenais ma clé dès que la nuit me le permettait puis je me préparais. J'optais finalement pour une costume trois pièce comme je le portais tout le temps. Restons simple comme cela je pourrais peut être l'impressionner. Je me rendais sur le lieu du rendez-vous avec une demi heure d'avance. J'attendais patiemment qu'elle arrive et quand ce fut le cas je lui souriais.

« Bonsoir très chère Alice. »

Je lui souriais avant de m'approcher d'elle. Je me souvenais de notre première rencontre comme si c'était hier bien que ça ne fasse que quelques semaines que nous ne nous étions pas vu.

« Comment vous portez-vous ? »

Je m'approchais d'elle puis je lui prenais la main pour l'embrasser comme je l'avais fait lors de notre première rencontrer. Je tenais sa main un instant dans la mienne avant de lui tendre mon bras pour que nous puissions marcher. La nuit était belle et nous pouvions observer les étoiles. Ce n'était pas forcément la plus belle des nuits. Par exemple jamais beaucoup les nuits où la lune était rousse mais en l'occurrence ce n'était pas le cas cette nuit là.

« Que souhaitez-vous visiter ce soir ? »

Je savais qu'il y avait des nocturnes ce soir ou il devait bien y avoir une exposition qui lui plairait. J'étais prêt à la suivre n'importe où tant que nous étions tous les deux. Et puis nous avions des choses à nous raconter. Je n'oubliais que je devais lui expliquer ma promesse et qu'elle devait me parler de Denvers.

Il faut du temps
ft Richard & Alice

Elle n'aurait jamais cru cela possible, mais depuis quelques temps New-Pheonix lui manquait. Peut-être s'habituait-elle finalement à vivre entourée de gens prétendant vouloir cohabiter pacifiquement les uns avec les autres. Où peut-être commençait-elle tout simplement à les croire. Ici à Santa Fe, le climat était tendu plus que partout ailleurs. Elle ne pouvait peut-être pas la ressentir pleinement, mais elle voyait quand même cette haine qui les déchirait et cette peur qui paralysait les innocents. Alice ne trouvait la paix que lorsqu'elle entrait dans cette petite église qu'elle aimait plus que de raison. Tout était parfait ici et Alice était fière de voir l'avancé de sa fresque. Il restait encore beaucoup d'heures à mettre, mais le résultat prenait véritablement forme. Cette nuit par contre, la vampire s'autorisait une pause.

Elle avait été prise par surprise en recevant une lettre de l'homme charmant qu'elle avait rencontré ici même. Alice était restée un bon moment hésitante, à la fois charmée par sa personne et par les mots qu'il lui disait, mais rebutée par sa nature qu'ils partageaient pourtant. Alice se tenait toujours éloignée de ces congénères. Particulièrement de ceux faisant parti des fidèles du Roi des Vampires et pour cause. Elle savait la place importante que tenait son créateur et vu le contrôle qu'il se plaisait à avoir sur son éternité lors de ses rares visites, elle ne pouvait qu'imaginer ce que se serait si elle devait être proche. De plus, elle savait que si elle s'attachait à Richard, Gidéon ne la laisserait pas faire aussi facilement. Elle avait passé bien près à plusieurs reprises de changer d'idée et de ne pas se rendre au lieu de rendez-vous, mais elle avait choisi se laisser ses appréhension de coter, se concentrant sur cette rencontre charmante qu'elle avait fait.

Elle était arrivée pile à l'heure, sa longue robe crème en partait contraste avec l'époque. Il lui arrivait souvent de porter des vêtements plus actuels, la majorité du temps en fait, mais ce soir elle n'avait pas à faire semblant alors elle avait choisit d'être elle-même. Le voyant, elle n'avait pu s'empêcher de sourire.

« Bonsoir Richard. Je vais bien et vous ? »

Ses longes cils battaient légèrement alors qu'il embrassait sa main, elle savait pourtant à quel point il était galant. Le contact entre leur peau fraiche était agréable bien qu'elle fut encore plus confortable lorsqu'elle put encercler ses bras du sien. Marchant doucement et profitant de la tranquilité de la nuit, Richard lui posa une question pour laquelle elle eut besoin d'un moment de réflexion.

« Vous connaissez Santa Fe mieux que moi, je vous avoue avoir à peine quitter l'église... »

Elle l'avait fait quelque fois, jusqu'à croiser Edward... enfin James. Depuis, elle n'en avait pas quitté le seuil si ce n'est que pour aller passer le jour à dormir un peu plus loin.

« Si vous connaissez un endroit assez éloigné des lieux de conflits et qui ne soit pas trop... animé, je vous avoue que cela ferait mon bonheur. »

Elle était apparue à mes yeux comme une créature sublime. Peu de femmes dans ce moment pouvait rivaliser avec Alice, à mon sens bien évidemment. Alice était tout à fait le genre de femme que je pouvais apprécier. Douce, discrète, attentionnée, elle avait toutes les qualités requises pour être une bonne amie et pourquoi pas une bonne compagne si le temps en décider ainsi. Cependant, ma vie, ma façon d'être avec les autres membres de ma communauté m'avait déjà coûté de nombreuses amitiés ou amours et je ne voulais surtout pas que ça recommence avec Alice. Je voulais tout d'abord qu'elle soit mon amie et ensuite nous verrions bien que je fusse très enflammé dans mes lettres je ne pouvais décemment pas me jeter à corps perdu à ses pieds. Cependant, j'étais là et je l'observais. Elle était magnifique – mais je me répétais. Il n'y avait pas d'autres mots qui me venaient en tête. Un ange descendu du ciel se tenait devant mes yeux.

« Bonsoir Richard. Je vais bien et vous ? »

Je lui souriais largement avant de lui répondre avec toute ma sincérité :

« Je vais bien je vous remercie Alice et je suis très heureux de constater que vous aller également bien. »

Je lui proposais mon bras et nous nous mîmes à marcher dans les rues de Santa Fe. J'avais prévu une petit surprise pour Alice mais je me devais d'être sûre qu'elle avait envie de ce type de sortie. Je lui demandais alors avec courtoisie ce qu'elle souhaitait faire. Peut être que la petite vampirette avait une idée derrière la tête qui savait.

« Vous connaissez Santa Fe mieux que moi, je vous avoue avoir à peine quitter l'église... »

J'acquiesçais comprenant totalement sa situation. J'avais moi aussi mis énormément de temps avant d'arrêter de me terrer bien que par moment mes anciens instincts de survie me faisaient rester plusieurs jours dans mon appartement sans bouger. Je ne pouvais donc la blâmer de vouloir s'éloigner de la ville. Cela allait en plus avec ce que je lui avais préparé.

« Si vous connaissez un endroit assez éloigné des lieux de conflits et qui ne soit pas trop... animé, je vous avoue que cela ferait mon bonheur. »

Je souriais en coin. J'allais peut être lui faire peur à avoir pensé à tout mais tant pis. Je ne pouvais pas me refaire, surtout pas maintenant.

« Peut être apprécierez-vous un pique-nique à la belle étoile ? »

Je lui souriais tout en la conduisant jusqu'à l'endroit où j'avais tout préparer. Nous étions assez loin de la ville pour ne pas avoir vent des conflits mais assez proche tout de même pour qu'elle puisse rentrer à temps à l'abri au cas où notre soirée s'éterniserait un peu. Je lui montrais la couverture tout en l'invitant à s'asseoir. Je la rejoignais et je lui souriais. J'espère vivement que cette surprise lui ferait plaisir. En tout cas j'avais pris plaisir à la préparer pour elle. Je levais mon nez vers les étoiles. Le ciel était pour une fois dégagé et nous pouvions voir tous les points scintillants au-dessus de nous.

« N'est-ce pas fabuleux. Je les regarde depuis des siècles mais je ne m'en lasse jamais. »

Je lui souriais avant de reprendre ma contemplation, m'allongeant sur le dos, passant un bras derrière ma tête afin d'être plus confortablement installé.