Jenny était partie à Washington deux jours pour habiller une femme pour une soirée. En somme ma meilleure amie de styliste ne serait plus sur Santa Fe pendant quatre jours et elle avait eu la bonne idée de me demander de m'occuper de son chien. Bien sur j'avais accepté et si au début j'avais pensé l'amener à la maison, j'avais fini par changer d'idée. Avoir un chien dans mon petit appartement n'était peut être pas forcément une bonne chose. Surtout que je ne savais pas si Thomas serait content d'avoir un chien. Mon grand frère était encore à la maison avec moi pour quelques semaines et je ne voulais surtout pas l'indisposer surtout qu'il était encore fragile.

De plus, dès que je sortais de l'appartement, je pouvais abandonner mon visage de façade et me laisser plus facilement aller. Du coup depuis deux jours quand je sortais de mon appartement pour prendre le bus et me rendre chez Jenny afin de sortir Hatti, je me permettais de souffler et de laisser mes nerfs craquer. Souvent je passais une petite demi heure à faire un câlin à ce chien avant de le sortir. Le premier jour j'avais pleuré, le second j'avais ri et aujourd'hui et bien aujourd'hui je me sentais plus sereine. Mon amie m'avait dit que ça serait une bonne chose pour moi de m'occuper d'un animal, que je pourrais un peu extérioriser ma peine et peut être même ma colère.

Cependant Hatti n'avait rien demandé et je sentais bien que la pauvre bête n'aimait pas quand j'étais triste parce que lui même pleurait. Du coup, aujourd'hui j'avais décidé d'être positive. Avant de me rendre à l'appartement, je m'étais arrêtée acheter une balle pour le labrador couleur sable. Je voulais le récompenser parce qu'il était toujours très mignon avec moi.... Mais ça c'était avant la balade. J'avais caché la balle pour qu'il ne devienne pas fou en la voyant. Je la lui montrais donc quand nous fûmes au parc. Je pensais mon autorité comme un droit sur l'animal. Du coup j'avais lâché la laisse pensant qu'il reviendrait me donner la balle quand il l'aurait rattrapé...

Grosse erreur.

« ATTEND HATTI REVIENS JE T'EN PRIE ! »

Je courrais le plus vite que je pouvais pour rattraper cet immonde labrador qui bien entendu ne m'écoutait pas le moins du monde. Balle dans la gueule Hatti courrait et du même coup me faisait faire un footing improvisé. Heureusement avec la chaleur ambiante j'avais mis un short, un débardeur et une paire de tennis. Du coup j'arrivais un peu à tenir la cadence. Mais le pire était que ce petit jeu semblait l'amuser parce que monsieur Hatti reprenait la course dès que je m'approchais un peu trop de lui. Je perdais peu à peu espoir d'arriver à la rattraper et j'entendais déjà Jenny me crier dessus. Ma meilleure amie était totalement dingue de son chien et elle ne supporterait pas qu'il ne soit pas à la maison ce soir. En plus, on avait un petit rituel quand on rentrait de balade je lui envoyais une photo de son stupide animal. A cause de Hatti, je me voyais déjà tuée par ma meilleure amie. Cependant, et comme le dirait mon beau-frère – OMG ça fait tellement étrange de penser ça ! - le dirait, grâce à Dieu quelqu'un arriva à ma rescousse et arrêta le monstre.

« Oh... Euh bonjour... et merci beaucoup ! »

Je reprenais mon souffle tout en souriant à l'homme qui venait de rattraper le chien de ma meilleure amie. Plus jamais je ne m'occuperais de cette affreuse boule de poils. Je reprenais la laisse et je baissais les yeux un peu gênée et sûrement toute rouge.

« Je peux peut être vous offrir un café pour vous remercier d'avoir rattraper cette vilaine boule de poils. »

Je relevais les yeux tout sourire. J'avais sûrement dérougi parce que mon rythme cardiaque était plus lent qu'au début de notre rencontre. Le chien sans crier garde me sauta dessus me déstabilisant mais par miracle je ne tombais pas. Mon dieu c'était vraiment le pire truc que Jenny m'avait fait faire depuis que nous connaissions.