D'un pas rapide, elle remerciait le ciel que son père ne soit pas présent dans le grand appartement qu'il occupait depuis maintenant plus d'une quinzaine d'années. Retrouvant enfin sa chambre, elle fermait la porte qu'elle bloquait grâce à une chaise avant de fermer les rideaux à la voler. Ses larmes trop longtemps retenues recommençaient à couler et ses pleurs se faisaient entendre. Se recroquevillant sur son lit, elle laissait échapper une longue plainte. La honte qu'elle ressentait présentement était encore plus douloureuse que la tristesse. Quand ses parents avaient décidés qu'il allait mieux pour elle de vivre à Cali en Colombie auprès de son père, ils avaient sans aucun doute fait le meilleur choix. La ville n'était déjà plus aussi dangereuse qu'avant et bien que ses enquêtes lui prenaient beaucoup de temps, son père était plus disponible que sa mère. Tout s'était déroulé normalement, presque trop. Une vie simple où elle complétait ses études puis commençait à travailler à l'ambassade des États-Unis en colombie où elle parvint doucement à gravir les échelons. La vision du travail en Colombie était tellement différent de celle aux États-Unis et vu qu'elle n'avait jamais complètement perdu son accent américain, elle se considérait chanceuse de l'avoir. Tout ça était simple.. jusqu'à ce qu'elle le rencontre. Jusqu'à ce qu'il ruine sa vie. Incapable de supporter la simple vision de son visage, elle lançait son oreille contre le mur du plus fort qu'elle le pouvait avant de d'ouvrir le tiroir de sa commode et de saisir le sachet de cocaïne qui y était soigneusement caché. Les mains tremblante, une part d'elle avait envie d'ignorer ce poison qu'il avait immiscer en elle, mais son corps le réclamait et la simple optique de ne plus ressentir cette détresse suffit à lui faire vider le contenue contre une petite plaque qu'elle gardait. Constituants maladroitement sa ligne, elle inspirait rapidement puis s'essuyait le nez tout en se fermant les yeux puis se laissait retomber sur son lit en attendant impatiemment que la douleur qui la consumait disparaitre. Pourtant, en craquant ainsi, elle ne faisait que se rappeler le nombre immense de fois où elle l'avait fait avec lui avant de passer la nuit dans ses bras. Elle avait réellement cru à la moindre de ses douces parole, à ce talent si particulier qu'il avait de la faire sentir comme si elle était une reine, comme si elle faisait de lui quelqu'un de meilleur. Elle l'avait cru alors qu'il l'avait doucement fait prisonnière de ses mensonges avec une dextérité incroyable Petit à petit, il avait mélangé un parfait dosage de vérité et de mensonge pour la faire sombrer sans même qu'elle ne le remarque. Il lui avait dit qui il était, le rôle important qu'il jouait pour le cartel pour lequel il travaillait. Son coeur d'artichaut déjà trop accroc à lui avait garder le secret de leur liaison afin que son père ne l’apprenne pas. Jamais il ne lui avait parlé de son paternel, jamais il n'avait cherché à en apprendre sur ses enquêtes ou tenter de l'utilisé pour obtenir des informations. Elle ne s'était pas sentie manipuler par lui, en aucune occasion. Elle s'était cru spéciale. Elle avait été convaincue qu'il étaient fait pour s'aimer et prête à le faire dans l'ombre jusqu'à son dernier souffle si c'était nécessaire. Elle avait succomber à la tentation qu'était la cocaïne, trop idiote et le croyant lorsqu'il lui disait que ce n'était pas si addictif qu'on le disait. Elle avait pourtant plongée. Un jeu qui avait duré des années. Oscar avait véritablement une patience à toute épreuve... Pièce par pièce, il l'avait soumise à son pouvoir de manipulation et avait fait d'elle un pion de plus à son échiquier. Un bouclier, une porte de sortie, un nuage de fumé attirant l'attention et lui laissant le temps de disparaître. Elle comprenait maintenant... mais il était déjà trop tard. Elle allait nuire malgré elle à la frappe menée par son père et elle comptait bien avoir fuit cette ville avant qu'il ne revienne. La douleur était toujours aussi vive et sans réfléchir plus longtemps, elle se faisait une nouvelle ligne qu'elle inspirait tout aussi rapidement que la première. Doucement, la douleur disparaissait. Ses idées voyageait et elle ne put dire combien de temps s'était écoulé avant qu'un bruit inhabituel sème l'inquiétude chez elle. Tentant de se relever de son lit, elle s'immobilisait tant la douleur dans sa tête était horrible. Elle ne savait même plus où elle était, ne savait même plus ce qu'elle faisait là. Elle voulait fuir sans savoir où aller, mais à peine arrivait-elle à s'avancer contre son lit que son corps se tordaient et qu'elle avait à peine le temps de s'avancer pour vomir contre le sol une première fois. Sa tête tournait, son rythme cardiaque s’accélérait et elle s'effondrait.


Refaire sa vie à partir de presque rien pouvait sembler effrayant pour plusieurs, voir même complètement déstabilisant, mais pour elle cette optique avait été la clé du salut. Sans les médecins, elle aurait réussis dans sa tentative de commettre l’irréparable. Sans sa mère, elle ne se serait certainement pas battue autant lors des neuf jours qu'avait durer le sevrage. Jour après jour, malgré son horaire complètement fou, elle était venue la visiter au centre de désintoxication, lui démontrant à quel point sa vie allait être belle une fois qu'elle pourrait retrouver son Washington dans lequel elle était née. Elle lui avait rappeler ses endroits préférés, lui avait promis de faire redécorer entièrement la chambre qu'elle avait occupé pendant quelques semaines seulement depuis son départ pour la Colombie lors des vacances, lui avait appris l'existence d'un nouveau poste à Washington pour lequel on était intéressé à la rencontrer. C'était grâce à elle qu'elle avait retrouvé sa confiance en elle, mais aussi son envie de vivre ou plutôt de se rebâtir une vie qu'elle avait envie de vivre. Le luxe grandiose de la demeure de sa mère et du voisinage, des centaines de boutiques et de restaurants qui n'attendaient qu'elle devinrent rapidement une échappatoire vers lesquels se tourner pour se rassurer et se prouver la coupure qu'elle avait avait avec la Colombie. Le souvenir d'Oscar flottait toujours dangereusement autour d'elle, mais elle avait guérit de cette cruelle déception amoureuse. Le fait qu'elle parvienne rapidement à s'attacher aux autres avait sans aucun doute aider en partie car elle avait pu guérir son coeur brisé dans les bras de diverses personnes. Elle savait qu'elle ne pouvait pas encore s'affirmer guérit de son addiction, mais cela faisait déjà huit mois qu'elle n'avait pas consommé et elle savait que le plus dure était fait. Éleanor était parvenue à sa reconstruire dans ce monde où personne ne pouvait savoir tout ce qu'elle avait traversé et où aucun de ses amis ne devait même s'en douter. La vie lui réservait encore bien des surprises et le conflit entre sorciers et non-majs faisait des États-Unis un pays peu sécuritaire pour y vivre, mais elle lui semblait loin l'époque où elle focalisait sur tout ce qui allait mal. Maintenant, elle souhaitait simplement continuer et voir la suite de sa propre histoire.