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 And we will meet again

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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: And we will meet again   And we will meet again Empty04.01.17 14:09


   

Somewhere at the end of the Rainbow




Les yeux rivés sur son téléphone, Armand laissa échapper un long soupire triste. Combien d'appels est ce qu'il avait passé depuis qu'il était planté là ? Après tout il n'était plus à un près. A la fois las et désespéré, il fit recomposer le dernier numéro, ce même numéro qu'il rappelait inlassablement depuis des heures. En vain, il y eut plusieurs tonalités et ensuite la boite vocale se mit en marche. Cette fois il n'allait pas laisser de messages, à quoi bon. Thomas savait qu'il cherchait à le contacter, mais ce qu'il ignorait c'était pourquoi toutes ses tentatives restaient lettre morte.

Au début il se disait que l'éditeur était certainement trop timide pour répondre au téléphone, et trop honteux de la façon minable dont il l'avait jeté, pour réussir à se lancer dans des justifications. Bref, il avait pensé que Thomas Pea faisait le mort en attendant que ça passe, et c'est pour cela qu'il s'était rendu à son appartement.
Alors oui ça faisait un peu guet append, mais il était désespéré à tel point qu'il se moquait complètement des convenances. Et au fond, heureusement qu'il avait mit son estime de soi à la poubelle, parce que ça faisait déjà plusieurs heures qu'il attendait, et qu'en le voyant là assis par terre sur le palier à soupirer, clairement ce n'était pas la gloire. D'un coup il fit noir comme dans un four, et il appuya rageusement sur le bouton de la minuterie pour faire revenir la lumière dans la cage d'escalier. Comment est ce qu'il en était arrivé là ? A ne plus être capable de chasser ce mec de ses pensées, à poireauter devant sa porte et à l'appeler toutes les trois minutes ? Certes il avait déjà connu des frasques amoureuses particulièrement désespérées, mais là il commençait à considérer que l'affaire Thomas Pea avait une bonne place dans son top trois.

Il avait les yeux rouges à force de pleurer dans arrêt, et presque par automatisme il posa ses phalanges sur le battant de la porte et frappa doucement. Il avait toujours l'espoir complètement fou de voir subitement cette porte s'ouvrir et Thomas apparaître. La première demi heure il avait pensé qu'il faisait exprès de l'ignorer, puis avait fini par se dire qu'il n'était sans doute par là, et prit la décision d'attendre son retour. Comme le Hachiko fidèle qui comme tout le monde le sait, fini par crever sur pied sans jamais revoir son maître. Bon sang, voilà qu'il se mettait à avoir des idées affreusement sinistres...

Il soupira, et son souffle se transforma en sanglot. Il avait beau essayé de rester positif, parfois il basculait dans l'angoisse. Et s'il était arrivé quelque chose de grave à Thomas ? Mais alors quelque chose de vraiment grave ? Il relu ce dernier sms qu'il avait parcouru des centaines de fois, et qui lui glaçait encore les sangs. Ethan non plus n'avait pas eu de nouvelles de Thomas, alors qu'ils étaient amis depuis de nombreuses années. Rompre avec lui n'impliquait pas forcément de couper les ponts avec Ethan, c'était ridicule. Ses pupilles parcouraient les mots sur l'écran fêlé de son téléphone, et un frisson d'angoisse lui hérissait la peau. Et si ce n'était pas seulement un message de rupture, mais aussi un adieu pur et simple ? Certes il s'empêchait autant que possible de faire des interprétations trop alambiquées des sms, mais des mots aussi graves dans la bouche d'une personne dépressive, ça ne pouvait pas le laisser indifférent. Thomas était tellement fragile, et si après s'être jeté dans la drogue il avait décidé d'en finir franchement ? Plus il le cherchait, et plus il ne rencontrait que du silence. Et à force ça commençait réellement à l'inquiéter.

Saisi par un instinct d'alerte, il se releva en s'aidant du mur et tambourina violemment à la porte. Pourtant d'un naturel discret, là son angoisse était tellement à vif qu'il se foutait pas mal de déranger les voisins. Il fini par s'énerver sur la poignée qui elle, n'afficha aucun résistance, et dans un clic léger ouvrit la porte. D'abords interloqué, il sentit une bouffé de rage l'envahir. Mais bon sang ! Il poirotait depuis des heures devant une porte ouverte !? C'était pas permis d'être aussi con !! Il réussit à prendre sur lui, et s'engagea dans l'appartement plongé dans le noir. A tâtons il chercha un interrupteur, avant de sortir sa baguette qui éclaira l'espace autour de lui.


« Thomas ? »
Appela t il d'une toute petite voix. Sans réponse.

Il faisait très frais dans l'appartement, et il ne pouvait s'empêcher de trembler. Pitié qu'il ne se retrouve pas face à quelque chose d'horrible... Il finit par tomber sur le bon interrupteur et l'ampoule de l'entrée s'alluma en grésillant. Armand avança, le ventre noué. Autour de lui tout était mis sans dessus dessous. Pas comme chez un bordélique compulsif qui entasse des trucs, mais plutôt comme si quelqu'un avait mit son appartement à sac. Les meubles étaient retournés, le placards vidés et tout leur contenu était en vrac par terre. Le sorcier déglutit, sentant bien que quelque chose de très bizarre s'était passé ici. Lui qui était un exorciste chevronné, savait que ce genre d'incohérences pouvaient très rapidement glisser vers l'horreur la plus totale. Les doigts crispé sur sa baguette, il avança dans l'appartement.


« Thomas ? Est ce que vous allez bien ? »


Le pire qui puisse lui arriver ça serait de le retrouvé quelque part pendu, ou mort d'une quelconque autre façon, et ça provoquait dans son esprit un terreur si sourde, que sa vision en était bouleversée. La fenêtre du salon était grande ouverte, et les orages de l'été avait déversé une grande flaque d'eau par terre. Il alla pour la refermer, faisant cesser ce courant d'air qui lui glaçait la peau. Dans la cuisine c'était le même bazar, les placards avaient été vidés par terre, et le frigo ouvert laissait planer une odeur de nourriture abîmée. Est ce qu'il avait été victime d'un cambriolage ? Ça y ressemblait méchamment. Mais après tout il ne fallait pas oublier que Thomas Pea n'était pas blanc comme neige, et que son appartement retourné pouvait aussi être le résultat d'un règlement de compte entre dealer. Dans quelle merde est ce qu'il s'était encore foutu cet imbécile de toxico ?

Après avoir inspecté toutes les pièces, Armand ne l'avait toujours pas trouvé. Et dans un sens il était rassuré. Mais de l'autre, il avait le pressentiment qu'il n'était pas pour autant tiré d'affaire. Reprenons, s'il avait été victime d'un cambriolage, peut être avait il été blessé et conduit à l'hôpital ? Ou bien il avait été tellement terrorisé qu'il est allé chercher refuge chez sa sœur ? Ou chez ses parents ? Bref s'il y avait eu agression, la police en aurait gardé une trace. Ou pas forcément, si les receleurs de la Goutte du Diable étaient impliqués, il voyait bien mal Thomas aller voir la police pour les dénoncer. Jusqu'à maintenant il ne cessait de s'inquiéter sur les effets que la drogue pouvait avoir sur son frêle organisme, négligeant complètement le danger que pouvait représenter les pourritures qui en faisaient commerce.
Armand se sentit d'un coup défaillir. Il n'avait pas été là pour lui, il savait et il n'avait rien fait. Thomas s'était retrouvé dans des problèmes terribles, et lui qui pourtant était au courant, avait préféré ne pas s'impliquer. Il jeta un regard périphérique sur le décor ravagé. Si ça se trouve, tout ceci n'était qu'une stupide histoire d'argent. Il n'avait pas eu de quoi payer son ardoise, et on lui avait fait la peau. Et lui au même moment là avait perdu son temps à pleurnicher sur son amour trahi. Il se dégoûtait.

Mais maintenant il allait se rattraper, et faire toute la lumière sur cette histoire. Se forçant à faire preuve de sang froid, il tenta d'analyser la situation de façon rationnelle. Retrouver Thomas était toujours sa priorité, et même s'il n'était pas policier il avait quelques atouts dans sa manche. Une personne disparue devait bien être quelque part, et il remuerait ce monde comme le suivant pour le trouver.
Sortant un bâton de craie bleu de sa poche, il poussa les livres étalés sur le parquet et se dégagea un espace libre suffisant pour dessiner. Murmurant à mi voix des paroles à la sonorité latine, il traçait un motif géométrique en forme de rosace, entouré d'une série de points et de croix. Quant il eu fini son incantation, il se releva et prit l'attitude humble et calme du prieur. Le cœur du sceau se mit à luire doucement, et un bourgeon d'un vert tendre apparu entre les lattes du parquet. Il poussait à vu d’œil, se tortillant et prenant de la hauteur et faisait croître des gerbes de petites feuilles.

Rapidement le lierre était grand comme un homme, et le sorcier se laissait couvrir par son étreinte. Il l’enveloppaient à présent complètement, ne laissait plus aucune lumière filtrer à travers le feuillage. Sentir les branches animées de vie serrer ses muscles n'avait rien de très agréable, et il vida son esprit pour ne pas céder à la panique qu'entraînait ce sentiment de suffocation. Entrer en transe était la seule solution viable, et se débattre équivalait à se faire étouffer par la créature enchantée des plaines de l'Aresh. L'exorciste abandonna toutes ses pensées, se laissant bercer par l'odeur capiteuse du lierre. Lentement il arrivait à dégager des images au milieu du flou éthéré de sa conscience. Il distinguait premièrement des formes et des odeurs, puis des sons et enfin des visages. Ses visions n'étaient pas des plus évidentes, mais elles étaient peuplées des sentiments qui avaient bousculés son cœur désiré. L'appartement résonnait de la présence de son propriétaire comme un écho lointain. Il était empli de peur et de souffrance, et regarder dans ce vestige de sentiments lui donnait l'impression de se tenir sur la margelle d'un puits sans fond.

Lorsque les premières lueurs du jour pointaient à l'horizon, Armand se réveilla. Il avait la tête lourde et la bouche pâteuse. Et dès qu'il essaya de remuer, il se rendit compte qu'il avait affreusement mal au dos. Il était allongé à même le parquet, sur un lit de feuilles de lierres. Il se releva péniblement, époussetant ses vêtements qui étaient tout couverts de restes végétaux. De la transe il ne lui restait quelques images embrumées, dominée par un puissant sentiment de certitude qui augmentait d'instant en instant sa motivation. Il savait où Thomas avait pu aller.

Traversant l'appartement d'un pas rapide, il remettait de l'ordre dans ses idées. Thomas était certes dépressif et terrifié, mais il avait eu le sentiment d'être passé si près de la mort qu'il s'était précipité pour s'en écarter. Et ça ça ne pouvait être que le signe d'un esprit qui cherche la rémission. Il voulait vivre, et dans son cas ça impliquait de guérir. Armand remarqua la clef encore enfoncée dans la serrure au dos de la porte, et s'en servit pour fermer l'appartement derrière lui avant de la glisser dans sa poche. Il s'occuperait plus tard de ranger ce chantier, pour l'instant il avait un long boulot de prospection à faire. Et il n'hésiterait pas à remuer tout les hôpitaux de l'état, et des états voisins, pour le retrouver.


Quelques jours s'étaient écoulés, et Armand avait presque abandonné cet état d'angoisse pour un profond soulagement. Un sourire crispé sur son visage, il réajusta son col romain et lissa lentement les manches de sa veste noire. Il avait fini par retrouver Thomas, hospitalisé dans une petite clinique privée du Dakota. Certes on lui avait bien stipulé par téléphone qu'on ne pouvait lui donner aucun renseignement sur son état de santé, et qu'il n'était pas encore autorisé à avoir des visites. Pourtant c'était mal connaître Armand que de penser qu'il allait se plier à ces absurdités administratives américaines. D'ordinaire il restait dans les clous, mais là ça impliquait un homme dont il était fou amoureux, et qu'il recherchait inlassablement depuis un moment déjà.
D'ailleurs maintenant qu'il était à deux doigts de le revoir, il avait un trac monstre et la gorge nouée, comme si les branches du lierre enchanté étaient encore agrippées autour de son cou. De plus il ne savait pas dans quel état est ce qu'il allait retrouver Thomas. Est ce que ces docteurs moldus le soignaient correctement ? Est ce qu'il avait réellement une chance de s'en sortir d'ailleurs ? Non il ne fallait pas qu'il pense à des choses pareil ! Il n'avait pas été là pour lui tout ce temps, mais maintenant c'était terminé. Il resterait à ses côtés, peu importe ce qui se passerait. Terrifié, il alla puiser dans ses sentiments assez de courage pour trouver la force de pousser la porte vitrée. Et par automatisme ses pas le menèrent à la réception.

Lâchant des yeux son écran d'ordinateur, la secrétaire le dévisagea jusqu'à ce qu'il réussisse à prononcer un
« Bonjour... » quasi muet mais poli.

« Oui ? »

« Je... Viens voir un patient qui a été hospitalisé ici il y a quelques semaines... Thomas Pea... »


Elle chercha dans son listing, et rapidement la réponse évidente tomba :

« Je suis désolé monsieur, mais les médecins ne lui ont pas autorisé les visites. »

Armand déglutit, et posa ses coudes sur le comptoir, regardant la femme avec détermination. Elle sembla troublée de le voir s'approcher et la surplomber de cette façon.


« Je comprend bien, mais je dois le voir quand même. Il est de mon devoir de recueillir ses paroles, madame. »

Elle sembla sursauter, et ses pupilles noisettes ne cessaient de faire des aller retour entre son col de chemise, et cette petite épingle accrochée à sa boutonnière. C'était une croix d'argent très fine, avec en son centre une minuscule rose rouge émaillée. Le métal blanc brillait sur le noir de sa veste, résonnant de pair avec le col romain qui indiquait son statut clérical. Et en temps que bonne protestante, elle ne pouvait pas s'empêcher de passer sa main à son chemisier, sur lequel une mince chaîne retenait une petite croix d'or. A quoi bon faire bêtement du zèle et se mettre en travers d'une personne qui ne pouvait être animée de que bonnes intentions ? Aux prises avec sa moralité, elle décida d'agir selon ce qui lui semblait juste.


« Chambre 19 mon père, au bout du couloir à droite. »

« Je vous remercie. »

Elle le fit signer dans une case sur un registre attaché à une planche à pince, et le regarda prendre la direction indiquée. Le ventre noué, il alla jusqu'à la porte marquée du numéro 19, et frappa timidement. Il était pâle comme un linge, et son cœur battait à sa tempe comme un tambour. Il allait le revoir, enfin. Ça le rendait aussi heureux que ça lui collait la nausée. Sans attendre de réponse il entra, respectant le calme de la clinique en faisant le moins de bruit possible. L'intérieur de la chambre était propret et en même temps glauque de cette façon si caractéristique du milieu médical. Il avait deux lits, et une série qui larges fenêtres à guillotine qui ouvraient la vue sur un parking gris on ne peut plus déprimant. Il n'y avait pas de trace du second patient, mais Armand reconnu sans difficulté Thomas. Il était avachi dans un fauteuil, le bras en écharpe mais en train de bouquiner, signe que la situation n'était pas encore totalement foutu. Le sorcier ferma lentement la porte derrière lui et murmura d'un voix nouée :


« Thomas... Comment vous sentez vous ? »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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ϟ Métier : Editeur ϟ Âge : 36 ans ϟ Race et sang : moldu ϟ Statut civil : Amoureux du curé

ϟ Messages : 403 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : Ouverte ϟ Célébrité : Jim Parsons ϟ Crédits : Presley♥Cash

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty04.01.17 17:16


 

You again



Neuf jours. Voilà neuf jours que Thomas Pea venait de prendre la plus courageuse décision de sa vie et Dieu sait combien de fois il l'avait regretté depuis.
Lorsque Charles l'avait transporté jusqu'ici, il n'avait alors aucune idée qu'il n'en sortirai pas avant un bon bout de temps. Et à son grand désespoir - qui l'avait presque fait reculer - son ami n'avait pas accepté d'entamer une cure avec lui. Après ce qu'ils venaient de vivre ensemble, pourquoi est-ce que Charles le laissait seul là dedans ? Il aurait eu véritablement besoin de lui...

Son corps n'avait en réalité que quelques hématomes sans gravité, quelques côtes cassées et l'épaule démise. Les médecins avaient abandonné l'idée de le faire parler. Il ne portait plainte contre personne, il était juste tombé, c'est tout.
Comment aurait-il pu en être autrement? Même s'il le pouvait, jamais il n'aurait directement accusé le Roi des vampires. Il avait eu  ce qu'il méritait et à présent, il devait se reprendre en main...
Les infirmières ne posèrent pas de questions non plus lorsqu'il leur demanda s'il serait possible d'intégrer une place dans une cure de désintoxication de la goutte du Diable. Le physique allait aller mais Tom avait compris qu'il fallait combattre son addiction avant toute chose. Non pour améliorer sa santé mentale (sans sang de vampire son mal-être allait empirer, il allait se renfermer sur lui-même sans être capable des bonds en avant que la drogue lui avait permit de faire) mais bien par terreur. Une terreur bleue, ignoble. Cet enfant effrayant le faisait trembler aussi fort que son manque allait le faire. L'impressionnant monarque lui donnait envie de s'enterrer vivant ne serait-ce que pour échapper à son terrible regard. Et tous les autres...
Mais c'était de sa faute, entièrement de sa faute et il en était presque reconnaissant à cette armée de morts vivants de l'avoir fait ouvrir les yeux. Cette drogue affaiblissait les leurs, il était normal que cela cesse. D'autres substances devaient exister pour l'aider à....Non. Non, jamais il ne pourrait trouver un équivalent même s'il savait qu'il allait certainement en chercher. Il ne l'avait pas caché aux médecins. Ceux-ci lui avaient répondu qu'il y avait une phase post-sevrage, où, toujours hospitalisé, les psychiatres lui feront comprendre pourquoi il devait abandonner cette habitude. Et éviter de tomber dans une autre.

Dès qu'il s'était décidé, il avait téléphoné à Khloé. Il avait tout déballé à sa petite soeur en quelques minutes à peine, des sanglots incontrôlables dans la gorge, la honte l'étouffant plus que les larmes.  
Elle ne pouvait pas lui rendre visite ou même lui téléphoner mais on avait accepté qu'elle lui fasse parvenir quelques un de ses vêtements dont son peignoir. Dedans, elle avait caché un petit cheval de bois, minuscule, qui ne pouvait dire qu'une chose : je suis avec toi.

Ensuite, il avait rapidement lu les messages de Raphaël, une boule dans la gorge. Cet homme n'était pas pour lui, comment avait-il eu la bêtise d'envisager une relation alors qu'il n'était qu'un vulgaire drogué attisant la colère de la communauté vampirique ?! Non, jamais il ne pourrait accepter de le mettre en danger et, dans un texto aussi court que sec, il avait "rompu" les maigres bases sur-lesquelles une éventuelle relation aurait pu s'épanouir.
En l'envoyant il s'était senti soulagé mais également profondément abattu. Il y avait eu quelque chose avec Raphaël, quelque chose qui lui faisait toujours et encore accélérer son rythme cardiaque lorsqu'il repensait à lui.

Voilà.
Il pouvait désormais commencer sereinement une cure de désintoxication. Khloé s'était chargée de prévenir l'équipe de Witsel Editions en restant très vague sur les véritables raisons de son absence. Tom était désolé de lui avoir infligé ça : aller prévenir des inconnus qu'un de leurs employés ne reviendraient pas avant un mois voir plus avec ce risque de se faire remettre à sa place... Mais Khloé était bien plus forte que lui, bien plus forte que tous les Pea réunis d'ailleurs. Elle ne lui en voulait pas, n'était pas fâchée ou déçue. Elle était juste là. A ses côtés. Comme toujours. Elle avait compris. Sans le juger.

Après une semaine, on lui avait autorisé un livre. Mais il l'avait terminé en deux jours. Alors il l'avait  recommencé, attendant lundi prochain pour en avoir un autre.
On l'avait prévenu des effets physiques que le manque allait provoquer chez lui. En réalité, il s'était attendu à pire. Oui, les quatre premiers jours, il avait souffert le martyr, recroquevillé dans son lit, incapable de bouger tant la douleur était forte, les yeux exorbités. Le cinquième jour, on lui avait retiré les perff's de nourriture et il avait pu manger du solide qu'il vomissait jusque là.
Le sixième jour alors qu'il croyait le niveau de douleur en chute progressive, il eu une vague de tremblements effrayants et douloureux. Partout. Son corps ne lui obéissait plus et une fièvre violente l'avait empêché de bouger du lit le septième jour.
Mais revigoré par la promesse d'un lundi - le livre promis qu'il allait recevoir ! - il s'était redressé et avait lu malgré les envies de vomir, la sueur et les tremblements.
Et depuis qu'il s'était remis à lire, il avait l'impression que le mal commençait vraiment à être éradiqué, que son corps apprenait à ne plus lui demander du sang de vampire. La lecture l'avait toujours sauvé, il n'aurait pas du être si surpris de son effet bénéfique sur lui dans un processus pareil.  

C'était ainsi le matin du neuvième jour.
Il avait très mal dormi la nuit mais la douleur s'était calmée au petit matin pour ne devenir qu'une douleur musculaire qu'il était facile d'associer à  son manque de sommeil plutôt qu'autre chose. Il avait aussi très froid aujourd'hui et il s'était emmitouflé sous la couverture de son lit dans le petit fauteuil près de la fenêtre.
Lorsqu'une infirmière frappa à la porte pour entrer quelques secondes plus tard, il ne releva pas immédiatement la tête, légèrement agacé d'être ainsi constamment interrompu dans sa lecture. Mais lorsqu'une voix d'homme - qu'il reconnu tout de suite - résonna dans la chambre, il se releva d'un bond, comme électrifié.
La couverture tombée avait ravivée sa douleur à l'épaule - on lui avait dit qu'un simple "bobo" pouvait devenir insupportable mais c'était la première fois qu'il en faisait vraiment l'expérience.

-Raphaël...balbutia-t-il, étourdi.

Que faisait-il là ? NON ! Il n'avait pas changé son pijama depuis hier matin et il était probable que sa dernière douche se place à peu près à ce moment... Comment avait-il fait pour le retrouver ? Est-ce qu'il était aussi horrible que la dernière fois qu'il s'était regardé dans la glace ? Que savait-il ? Etait-ce une sorte d'hallucination étrange ?
Il avait détourné le regard très vite de l'homme alors que son coeur battait très fort. Il n'avait pas encore remarqué la petite croix visible sur la boutonnière ou son col caractéristique. Tout ce qu'il savait, c'était qu'un homme lui faisant des effets était présent et que c'était impossible. Même sa soeur ne pouvait pas venir le voir !
Sans un mot et lui jetant des petits regards un peu méfiants, il s'approcha de son lit pour se saisir de l'interrupteur appelant l'infirmière. Celle-ci arriva très vite.

-M. Pea vous avez appelé ?

-Euh oui...Je crois que je suis en train d'halluciner. Est-ce possible ?

A son grand étonnement, elle se retourna vers Raphaël - elle le voyait donc elle-aussi ! - et, avec un petit sourire fit non de la tête.

-Rassurez-vous, Monsieur le curé est bien présent ici. Tout va bien ?

Clignant plusieurs fois des yeux à toutes ces nouvelles informations - il était bien présent, ce n'était pas une hallucination, donc ca voulait dire qu'il s'était déplacé pour le voir, mais comment savait-il où il avait fini, que savait-il exactement de son addiction, était-il déçu, si oui pourquoi était-il là et avait-elle dit curé ? - il fit un petit non de la tête et elle sortit en silence.

Déglutissant et se cramponnant au dossier du fauteuil, il ne bougea plus. Venait-il vraiment d'insulter cet homme en le traitant comme une hallucination ?

-Désolé pour ça, je...Comment...comment m'avez vous retrouvé ? Finit-il par demander en baissant les yeux, terriblement mal à l'aise.

Raphaël n'avait pas fait que ça : il avait pris la peine de se faire passer pour un abbé pour pouvoir venir le parler ! Si la situation n'était pas si horrible, elle aurait presque pu paraître romantique !



 
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty05.01.17 22:22


   

Somewhere at the end of the Rainbow




Emmitouflé sous une couverture, Thomas avait sursauté au son de sa voix. Puis il l'avait dévisagé longuement avec des yeux grands comme des soucoupes. Il avait le teint farineux et des cernes sombres à faire peur. Sans doute avait il également perdu un peu de poids, mais ça Armand n'en n'était pas parfaitement certain. Parfois la lumière crue des néons pouvaient suffire à émacier un visage. En tout cas, en le découvrant enfin devant lui, il sentit son cœur s'emporter de bonheur et se serrer en même temps. Il avait l'air en sale état, et lorsqu'il découvrit son bras en écharpe il eut le souffle coupé pendant une seconde. Son intuition en découvrant l'appartement ravagé s'avérait juste, Thomas avait bien été victime d'une quelconque agression. Choqué et blessé, la culpabilité qu'il ressentait l'empêchait de prononcer un mot. Combien d'épreuves horribles avait il traversé ? Il aurait du se douter que quelque chose de grave se passait, et il aurait du être là pour l'aider.

Thomas se releva brusquement, se jetant sur le bouton d'appel tout en continuant de le regarder de travers. Armand n'eu même pas le temps de dire quoi que ce soit pour l'en empêcher, et soupira d'un air à la fois las et énervé. C'est malin, maintenant on allait le jeter dehors. Vraiment bravo ! Et puis pourquoi est ce qu'il le dévisageait avec autant d'insistance ? On aurait dit qu'il voyait un éléphant en tutu qui boody shake comme un dément...
Alors qu'il ouvrait le bouche pour tenter de justifier sa présence, une infirmière entra voir ce qui se passait. Le prêtre la salua du bout des lèvres, se faisant le plus aimable possible, tout en priant pour qu'elle ne lui demande pas de partir. Pourtant il se passa quelque chose de beaucoup plus déstabilisant, qui lui arracha un sourire nerveux. Tétanisé, Thomas en venait à se demander s'il n'était pas en train d'avoir une hallucination. Certes ricaner n'était certainement pas la chose la plus politiquement correcte à faire dans cette situation, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Malgré lui, Thomas avait réussi à faire retomber la pression et ça lui fit infiniment de bien. Et puis ce n'était pas de la vraie moquerie. Sérieusement qui irait se moquer d'un type en pleine crise de manque ? Certainement pas lui. Mais c'était tout de même assez drôle comme situation.


« Oui tout va très bien. Nous allons simplement avoir besoin d'un peu de calme. Je vous remercie mademoiselle. »

Son ton était très doux et aimable, mais légèrement noué par l'angoisse qui avait bloquée sa gorge. L'infirmière ignora les mouvements de tête nerveux de son patient, et sortit vaquer à ses occupations. Le prêtre l'accompagna jusqu'à la porte et s'assura que celle ci était bien fermé avant de se retourner vers Thomas qui continuait toujours de le fixer avec des yeux ahuris. Il avait l'air complètement perdu le pauvre, et il ne put réprimer un soupire triste tant ça lui fendait le cœur. Mais au moins il était en vie, et ça ça n'avait pas de prix. Posant son pouce et son majeur sur la monture épaisse de ses lunettes, il les fit glisser de son nez et les enleva, dégageant son visage au teint très clair. Maintenant que Thomas avait comprit qu'il était face à un individu fait de chaire et de sang, et pas une création de son esprit, sa timidité revenait au galop. Il gardait le regard fixé sur ses pieds et bafouillait péniblement ses éternelles excuses doublées d'une question.

« Cela n'a pas d'importance. »

Certes sans ses lunettes le sorcier ne voyait pas à deux pas devant lui, mais au moins il ne prenait pas le risque de cogner le visage de Thomas. Glissant ses mains sur ses joues, il esquissa un petit sourire gêné avant de l'embrasser tendrement. Il mourrait d'envie de le serrer fort contre lui, mais en voyant son pauvre bras en écharpe, il eut l'intelligence de se dire qu'il risquait de lui faire mal. Au lieu de cela il l'embrassa longuement, caressant ses cheveux légèrement ébouriffés par l'oreiller. Ses joues étaient brûlantes et sa peau rendue légèrement poisseuse par les intenses bouffées de chaleur que pouvait lui causer le manque de drogue. Certes Thomas n'était dans ses meilleurs jours, mais ça Armand n'en avait strictement rien à faire. Il lui avait tellement manqué, il avait eu si peur pour lui, et depuis un temps qui lui paraissait infini, toutes ses pensées les plus tendres étaient tournées vers sa personne. Il aurait pu rester là à l'embrasser pendant des heures, à sentir la chaleur irradier de son visage, et son cœur battre comme un tambour. Après un temps qui lui paru difficile à quantifier, il eut un léger recul et ses lèvres quittèrent celles de l'homme qu'il aimait. Ne pouvait retenir ce sourire niais d'amoureux transi qui illuminait son visage, il remit ses lunettes sur son nez l'air de rien.

« Hum... Vous devriez retourner vous asseoir. »

Glissant sa main dans la sienne, il l'aida à se caler dans son fauteuil et arrangea la couverture pour qu'il soit le plus confortablement installé. Certes comme tout hôpital, l'endroit était surchauffé, mais selon ses idées bien arrêtées, il n'était jamais bon de traîner en pyjama. Et puis il tenait à ce qu'il se sente bien et en sécurité, et ça c'était un sentiment rare qu'on ne peut apprécier qu'une fois bien enveloppé comme un burrito dans un bonne grosse couverture. Puis Armand prit une chaise qui était posée contre le mur et s’assit à côté de lui, la main gentiment posée sur son genoux.

« Thomas, vous êtes la personne la plus courageuse que j'ai jamais rencontré. Je ne sais pas exactement par quoi vous êtes passé, mais ça n'a pas d'importance. Je ne tiens pas à le savoir, à moins que vous ressentiez le besoin de m'en parler bien sur. Je saurais me montrer attentif. Mais c'est derrière vous maintenant. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être capable de reprendre sa vie en main comme vous l'avez fait. Je ne suis pas sur que j'en aurait été capable personnellement, et ce n'est pas la question. Je vous admire tellement... »

Son regard vert brillait d'une intensité rare, et il lui fallut un moment avant de comprendre que ses yeux devenaient légèrement humide. Il n'alla pas jusqu'à pleurer, et au fond même s'il craquait, il ne saurait pas dire si c'était de peine ou de joie.


« Pardon je... je suis infiniment soulagé de vous revoir. J'ai eu si peur... Je me suis rendu chez vous et j'ai vraiment cru que... Et j'ai sondé l'autre monde pour en avoir le cœur net... Mais heureusement vous êtes en sécurité maintenant. Je ne sais pas si j'aurais supporté que... qu'il en soit autrement. Seigneur merci, le cauchemar est terminé. Je serais à vos côtés quoi qu'il arrive, vous pourrez toujours compter sur moi. Je n'ai pas été là pour vous défendre, par pitié laissez moi être près de vous pour vous soutenir. »


Dernière édition par Armand R Altaïr le 11.01.17 15:15, édité 1 fois
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty06.01.17 0:20


 

You again



Alors que l'infirmière lui demandait si tout allait bien, il avait négativement hoché la tête se donnant l'allure d'un enfant terrifié. Mais l'infirmière avait levé un sourcil, elle le connaissait bien à présent. Il n'avait pas écouté la question, voilà ce que son "non signifiait". Les laissant à présent seul, les yeux de Thomas s'agrandir quand il ferma la porte sur elle.
Mais...mais il n'était pas prêt ! Il ne s'attendait pas à le voir, là, maintenant, tout de suite. Pas  comme ça. Et certainement pas ici !
Le fixant du coin de l'oeil, protégé derrière le dossier du fauteuil, il se sentit frustré de le voir chasser son interrogation. C'était important ! Qu'allait-il bien pouvoir lui dire s'il ne savait pas exactement ce qu'il savait ? S'il était ici c'est qu'il avait au moins compris une chose : il était un drogué.
Il était un drogué et...Grand Dieu le voilà qui approchait après avoir retiré ses lunettes ! Tom cru qu'il voulait s'asseoir sur le fauteuil alors il s'en écarta, faisant un maigre geste pour le lui offrir.
Il ne s'attendait certainement pas à ce qui se passa ensuite.
Doucement, il plaça tendrement ses mains sur ses joues brûlantes alors qu'il était frigorifié. Ce contact le pétrifia. Il ne pouvait plus bouger, son coeur battait à la chamade et il eut un instant peur de lui vomir dessus en ce moment. Ne puait-il pas trop ? Et sans prévenir, Raphaël élimina les quelques centimètres de sécurité qui se trouvait entre eux pour l'embrasser.
Ne sachant que faire, l'éditeur resta les bras ballants, ne le repoussant pas mais ne l'accueillant pas non plus avec la ferveur qu'il méritait.
Mais... que se passait-il ? Etaient-ils ensemble ? Ne lui avait-il pas dit de manière plutôt sèche qu'il n'était pas fait pour lui ? Il était sérieux ! Et le fait qu'il sache à présent son addiction ne rendait pas la chose moins complexe, au contraire!
Trop mal à l'aise, Tom ne put pas apprécier ce bonjour comme il se le devait et fut soulagé en le sentant s'éloigner.
Horriblement gêné, il ne parvint pas à croiser son regard et ne vit même pas son sourire béat sur ses lèvres.
Cet homme venait-il vraiment de l'embrasser ? Tout ceci allait trop vite dans un monde où, depuis des jours, tout allait lentement, chaque chose était prévue, pensée, réfléchie. La douleur était devenue sa seule horloge. Et là, bam, Raphaël se pointait en curé, comme si c'était naturel de venir rendre visite à un homme vu à peine deux fois, dans un centre de désintox où les visites étaient interdites et puis, tout aussi naturellement alors qu'il n'avait pas été très correct avec lui par messages, il lui avait dit bonjour en l'embrassant.

Complètement perdu, Thomas lui obéit et s'assit sur le fauteuil, tout tremblant. Il se sentait bien faible et misérable en ce moment. Et profondément effrayé.
Le regardant en biais le couvrir amoureusement, vaillant à ce qu'il soit bien, l'éditeur en était presque à se demander si c'était bien lui dans cette chambre. Sa vie était en bouleversement complet et voilà qu'un homme qui lui faisait de l'effet était à ses côtés comme il l'avait toujours secrètement rêvé !
Cependant "ce rêve éveillé" ressemblait plutôt à un cauchemar.
Thomas ne parvenait plus à comprendre ce qui se passait, et lorsque sa main se posa sur son genou, une excitation malsaine dans un environnement pareil le saisit et il fut heureux d'avoir une couette sur lui.
Qui aurait pu prévoir que ce mouvement naturel de son corps lui cause tant de douleur ? Une sueur perla son front et il ferma les yeux un instant avant de les rouvrir car Raphaël avait commencé à parler.

Ce qu'il lui disait n'avait pas de sens. C'était même clairement ridicule. Lui ? Lui était courageux ?! La bonne blague. Il faisait tout ça uniquement parce qu'il était le plus gros trouillard de la terre ! Uniquement pour ne plus avoir besoin du sang de vampire pour ne pas "énerver" le Roi.
Très très mal à l'aise, Thomas ne l'interrompit pas et il continua sur sa lancée. Il était allé chez lui...et avait "sondé l'autre monde". Mais que voulait-il dire par là, était-ce un truc de sorcier ou de vaudou ?
Lorsqu'il eut terminé, la bouche de l'éditeur se sécha immédiatement. C'était à son tour de parler !
Mais les mots ne parvenaient pas à sortir et pendant ce temps, les secondes défilaient.
Etait-ce donc ainsi que sa vie allait se transformer une fois sevré ? Incapable d'aligner trois mots avec son interlocuteur, aussi prévenant était-il ?

Il releva des yeux paniqués vers les siens pour les rabaisser dès que le contact fut établi, le coeur battant à tout rompre. Une boule horrible dans sa gorge le saisissait et l'empêchait de parler tandis que la panique arrivait au galop.
Jetant des regards inquiets autour de lui, il visualisa le petit cheval sur sa table de nuit. En le voyant, les larmes lui montèrent aux yeux et, soucieux de ne pas le montrer à son interlocuteur, baissa la tête plus qu'à l'accoutumé pour s'emparer de la mini sculpture. Dès qu'il l'eut dans le creux de sa main, l'étau semblant emprisonner sa poitrine s'allégea. Serrant très fort l'objet, il tenta de se calmer, parfaitement conscient de l'image de cinglé qu'il devait lui renvoyer - ce qui n'aide pas vraiment quand on essaye de se calmer.
Alors que deux minutes au moins devaient être passées, fixant son poing fermé, il ouvrit la bouche et entendit le son de sa propre voix.

-Je ne suis pas quelqu'un pour vous.

Il trembla un peu en disant ces mots. Mais Tom ne savait pas si c'était le manque ou la situation. Il optait pour la deuxième.
Répéter mot pour mot ce qu'il lui avait envoyé par sms était très cruel surtout s'il ne parvenait pas à dire autre chose que ça. Il ne savait si la douleur physique était plus douloureuse que la mentale. Ou si les deux se mélangeaient l'une dans l'autre pour le tuer à petit feu, sournoisement.

-Vous voyez bien... continua-t-il courageusement en faisant un vague geste de la main pour montrer l'endroit où ils se trouvaient. Je...je vous remercie pour les efforts faits...pour me retrouver et...pour vous êtes introduit ici déguisé de la sorte...mais...les faits sont là. Je ne suis pas quelqu'un pour vous.

Seigneur, qu'il parte ! Qu'il le laisse seul et tranquille ! Pourquoi lui infliger ça en pleine cure ?! N'était-ce pas suffisamment compliqué ? Maintenant il devait en plus rompre avec un homme doux et attentionné ?
Et pire ! Rompre de vive voix alors qu'il avait sa main sur son genou !
Mais Raphaël ne le méritait simplement pas. Tom était un détraqué, avec ou sans drogue d'ailleurs. Et même bien plus sans drogue. La Goutte du Diable avait simplement jeté dans l'équation des dangereux vampires pas très contents qu'on se moque d'eux. Mais Tom n'avait jamais voulu ça, oh non, il n'avait simplement pas réfléchi aux conséquences, il avait été purement égoïste, voyant le positif que cela lui apportait, ne voyant absolument pas qu'il pouvait fâcher toute une communauté sanguinaire. Quel idiot !
En ce moment précis, alors que son coeur accélérait, effrayé par l'idée des vampires, il était certain qu'en sortant d'ici, il irait se chercher d'autre substances. Moins fortes peut-être mais il n'avait qu'à prendre plus de quantité voilà tout.
La vie ne semblait être qu'un long fleuve tourbillonnant de mal-être, de non-dits, de malaises, de sueur froide. Etait-ce une vie ? Valait-elle vraiment la peine qu'elle ne continue ?
Apeuré par ses propres pensées, il releva enfin la tête, serrant plus fort que jamais le petit cheval que Khloé avait eu l'intelligence de lui faire parvenir. Jamais il ne pourrait la laisser seule ! Mais comment allait-il donc pouvoir survivre alors ?
Il se sentait tellement misérable là, devant Raphaël...
Il aurait du lui demander de partir, lui dire que s'il voulait vraiment l'aider il fallait qu'il le laisse. Mais il n'en eu pas le courage et à la place, il répéta dans un murmure.

-Je ne suis pas quelqu'un pour vous.


 
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty11.01.17 18:23


   

Somewhere at the end of the Rainbow




La main posée sur son genoux, Armand scrutait tendrement les traits tirés de son visage. Thomas se murait dans le silence. Il avait l'air de tellement souffrir, et ça lui fendait le cœur. Si seulement il pouvait accepter de s'ouvrir à lui, rien qu'un peu. Il était sur de pouvoir le consoler, ou au moins se devait il d'essayer. Il était hors de question de partir d'ici en le laissant dans cet état catastrophique. Cette fois il avait eut de la chance, mais il savait qu'il risquait de pas réussir à revenir. C'était certainement la dernière fois qu'ils se voyaient, et il n'avait clairement plus rien à perdre. Tout ce qui devait être dit et fait, devaient l'être maintenant.

Toujours aussi crispé, Thomas pivota sur lui même et attrapa un objet de petite taille sur sa table de nuit. C'était une petite figurine en forme de cheval, et si Armand en ignorait la signification, il constata qu'en l'ayant en main l'homme qu'il aimait retrouvait un peu de courage. Prenant son mal en patience, il resta silencieux, sursautant presque en entendant la voix troublée de Thomas rompre son mutisme. Ce qu'il lui dit lui glaça les sangs, et il eut presque les larmes aux yeux. C'était tellement dur de se faire rejeter comme ça. Et en même temps il avait le sentiment qu'il ne lui disait pas tout ce qui se passait dans sa tête pour arriver à cette conclusion froide. Le prêtre soupira lentement et passa sa main libre dans les cheveux de Thomas, lui caressant doucement la tête. Le pauvre transpirait à grosses gouttes mais ça ne le dégoûtait pas plus que ça. En revanche il devait aller terriblement mal et ça lui brisait le cœur.


« Allons Thomas... Ne dites pas ça s'il vous plaît... »

Une fois qu'il eut réussi à briser le silence, il lui était plus facile de repousser sa timidité. Il tremblait et lui désigna d'un geste vague les lieux autour de lui.

« Et que dois je voir ? »

C'était évident, Thomas Pea crevait littéralement de honte de se retrouver dans cet endroit. Alors que lui était extrêmement fier de ce qu'il avait réussi à faire. Il aurait très bien pu ne jamais se relever, et rester embourber dans ce poison jusqu'à finir par en mourir. Au lieu de cela il avait accomplit un véritable exploit. Et pour ça il l'aimait encore davantage.
Par contre ce qu'il lui bafouilla ensuite le fit tressaillir, et pendant une seconde il suspendit ses caresse avant de glisser à nouveau ses doigts dans ses cheveux. Il pensait vraiment qu'il était déguisé ? C'était aussi naïf que mignon, et ça lui arracha un petit sourire. Puis il le repoussa encore et encore, ce qui le blessa davantage. Il aimait cet homme à en perdre l'esprit, mais lui se haïssait tellement qu'il était incapable de recevoir tout cet amour qu'il avait à lui donner. Soupirant longuement, il cessa de lui caresser les cheveux et appuya son bras sur son accoudoir.


« Vous venez de me rejeter par trois fois... Ça fait assez mal à vrai dire... Thomas, je sais que vous ne vous attendiez pas à me voir, et si j'avais pu m'annoncer je l'aurais fait par égard pour vous. Mais c'était la seule façon de nous retrouver et si c'était à refaire je recommencerai sans hésiter. »

Armand baissa les yeux et reprit, en mesurant ses mots.


« Je sais que vous avez du mal à avoir confiance en vous, et je le comprend. J'ai aussi traversé des phases de solitude désespérément sombres, et je sais ce que vous ressentez. Mais si vous n'arrivez pas à croire totalement en vous pour l'instant, je vous en prie, accordez moi votre confiance. Je saurais m'en montrer digne. Je suis une personne honnête, même si je n'ai malheureusement pas eu la possibilité de vous dire tout de moi. Et mon affection pour vous est sincère et désintéressée. Thomas je vous en supplie, cessez de vous persuader que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre. Je vous aime éperdument, et je renoncerai à tout ce que j'ai pour vous rendre heureux. Votre bonheur compte tellement à mes yeux. Je vous en prie laissez moi une chance. »


Il glissa ses mains autour de la sienne et la porta jusqu'à son cœur.


« Quand nous nous sommes rencontré, je dois vous avouer que l'on m'avait mis au courant que vous preniez de la Goutte du Diable. J'espérai sincèrement que vous vous en détacheriez seul, et qu'avec le temps nous pourrions en parler. Je ne me voyais pas arriver dans votre vie et vous apprendre comment la gérer. Et d'un autre côté il ne se passait pas non plus un jour sans que je craigne que cela ne vous tue. Je me sent si lâche, j'aurais du être plus présent mais j'ai eu peur que vous me rejetiez. Je suis tombé amoureux de vous si vite, et j'ai tout fait pour espérer vous plaire. Thomas j'ignore si vous êtes véritablement mon âme sœur, mais quand je vous ai rencontré c'est comme si mon cœur reconnaissait son jumeau. Ma vie est tellement lugubre si vous saviez... En vous voyant, j'ai compris que c'était vous qui aviez les traits de cet idéal que mon cœur a imaginé, lorsqu'il était désespérément vide et seul. »

Il soupira lentement, étouffant un sanglot. Il s'était juré de ne pas pleurer, et luttait violemment contre sa nature pour ne pas fondre en larmes. Il savait que cela mettrait Thomas encore plus mal à l'aise. Relâchant sa main, il souleva ses lunettes et se frotta les yeux et souffla jusqu'à retrouver un semblant de calme. Il savait que le plus dur était encore à venir, mais il était bien forcé de se faire violence et d'avancer.


« Je sais que c'est égoïste, mais j'aimerais tant vous plaire. Quand vous euh... m'avez embrassé, j'étais si heureux. Cela me réchauffe encore le cœur d'y repenser... Bref il y a certaines choses que nous ne vous ai pas dit sur mon compte et que vous méritez de savoir. Sachez d'abord que je ne vous ai jamais menti. Certes il y a des informations que j'ai dissimulées, mais jamais je ne vous ai raconté de mensonges. C'est important que vous le sachiez. Et quand à ce que je vous ai caché, je ne l'ai pas fait dans le but de vous tromper. C'est simplement que je ne savais pas comment en parler... C'est délicat, surtout que quand nous nous sommes rencontré j'essayais de faire bonne impression pour que vous m'engagiez... »

Armand baissa les yeux, visiblement dépité par la qualité pitoyable de ses excuses. Il avait été malhonnête, et il s'en voulait horriblement. Il entrouvrit sa veste et glissa sa main dans la poche de sa doublure. Il en sortit un portefeuille de cuir noir, et l'ouvrit. Dans un des volets à côté de son permis de conduire se trouvait un petit feuillet noir semblable à un passeport, marqué du sceau du Vatican. Toujours silencieux, il ouvrit le document officiel à une double page qui présentait d'un côté son identité avec sa photo, et de l'autre son accréditation pontifical.

« Je suis bien italien comme je vous l'ai dit. Je viens du Vatican, et avant que le Dôme ne se déploie j'ai été envoyé en mission dans votre pays par sa Sainteté le Pape. Je suis exorciste de profession, ici vous avez mon accréditation et là sa traduction en anglais. Ce n'est pas quelque chose que je tiens à garder secret, mais comprenez que ce n'est pas facile à placer dans une conversation normale. Quand je suis venu à votre maison d'édition pour vous déposer un ridicule petit pamphlet libertin, je ne pensais pas que j'allais tomber amoureux de vous. Je voulais simplement me faire un peu d'argent facilement en m'amusant de façon anonyme, et j'ai manqué de sérieux et de prudence. Je vous présente mes plus sincères excuses, je ne voulais pas me moquer de votre société. Et d'un autre côté j'avais très peur que si vous appreniez mon métier, vous me demandiez d'écrire sur ce sujet. Ce que je ne peut pas faire, je suis soumis au secret et cela serait déloyal envers mon Église de révéler ce que je sais. »


Il fit une pause, laissant à Thomas la possibilité d'examiner le document officiel. Vider son sac lui faisait du bien, et en même temps il avait très peur de la réaction de son interlocuteur. Jouant nonchalamment avec sa chevalière, il décida d'aller jusqu'au bout dans les aveux. Après tout il l'avait certainement déjà perdu.


« Et donc non, je ne suis pas... déguisé. C'est mon habit pour le commun. S'il vous plaît Thomas, ne répétez plus jamais que vous n'êtes pas quelqu'un pour moi, parce qu'à force je vais me mettre à penser que je ne suis quelqu'un pour personne. Je crois que chacun d'entre nous à quelque part une âme sœur qui l'attend, et qu'ils ne seront pleinement heureux que lorsqu'ils seront réuni. Je crois aussi que c'est ce que je ressent pour vous, et avec votre permission je voudrais que nous partagions quelque chose tout les deux. On ne perd rien à essayer n'est ce pas ? »

Il sourit tristement, conscient que ce qu'il demandait n'était pas évident.

« Et si jamais vous êtes en train de vous demandez si par rapport à mon statut de clerc, j'ai le droit de vous parler d'amour et bien... disons que de toute façon mon Église ne tolérant pas nos penchants... voyez... je n'ai pas de comptes à leur rendre. Ma foi est sincère, ma fidélité l'est également, le travail est bien fait, et ce qui se passe dans ma vie privée ne regarde personne d'autre que nous. Je ne pense pas être quelqu'un d'immoral, en tout cas les sentiments qui m'animent ne le sont absolument pas... »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty11.01.17 21:11


 

You again



Alors que Thomas Pea faisait son possible pour éloigner un homme réellement soucieux de lui, l'homme en question se contenta de lui caresser les cheveux. Voilà encore quelque chose qu'il ne parvenait pas à faire. Décidément, il était vraiment doué pour rien.
Raphaël ne semblait pas du tout se décourager au contraire ! A la place de se lever et de partir, blessé certes, mais en sécurité (qui sait  ce que les vampires allaient lui faire ensuite ? Tom ne se sentait pas du tout en sécurité maintenant qu'il se savait épiés par les buveurs de sang), celui-ci restait près de lui. Allant même jusqu'à le toucher encore plus et, à sa plus grande horreur, l'éditeur sentit les doigts de celui-ci toucher sa sueur dégueulasse.

-Ce...ce que vous devez voir ? Je suis en sevrage de la goutte du Diable ! Déclara-t-il en baissant honteusement les yeux.

Comment ne pouvait-il pas comprendre à quel point il n'était pas un type fréquentable ? Qu'il était dangereux ? Devait-il inventer quelque chose pour le faire fuir ? Mais avant d'avoir correctement réfléchi à la question, Raphaël avait repris la parole en éloignant sa main de ses cheveux, ce qui fut un mélange de soulagement et de frustration cachée.
Dans un autre temps, il se lançait clairement dans un monologue, ce qui donnait l'occasion à l'introverti qu'il était de faire ce qu'il savait faire de mieux : écouter sans devoir prendre la parole.
Alors il écouta.
Il écouta tellement bien qu'il se laissa presque bercer par son accent chantant. C'était pourtant aussi agréable que dérangeant pour l'esprit perturbé de Thomas d'entendre ce genre de déclaration d'amour. Car s'en était une, il ne rêvait pas. A moins que tout ceci soit effectivement une hallucination. Discrètement, il s'enfonça les ongles dans sa paume pour vérifier. Grave erreur. La douleur d'un simple bobo étant décuplé, les larmes lui montèrent aux yeux.
Espérant que Raphaël ne prenne pas confiance en pensant que c'était une marque d'affection de sa part, il fixait le point au milieu de son front, imperturbable malgré les frissons et les horribles élancements dans tout son corps.
Son visage resta d'ailleurs impassible lorsqu'il lui lança non pas une mais deux bombes : il savait qu'il prenait la goutte du diable avant même de l'avoir rencontré ET il était un homme de Dieu !
Si aucune expression ne trahissait ses émotions, à l'intérieur, elles tourbillonnaient alors qu'il continuait à parler. Machinalement, il avait prit la papier d'identification du Vatican.
Son coeur était également tombé dans sa poitrine. Il était venu le voir comme pour examiner une bête de foire. Ou pire, avec la volonté de faire sa bonne action de l'année. Thomas, malgré lui, se sentait trahi. Et humilié encore plus profondément qu'auparavant.
Un homme, un vrai, se serait mit en colère. Il lui aurait hurlé de dégager, hurler qu'on ne se foutait pas comme ça des gens, qu'on ne leur mentait pas sur des choses si existentielles que ça !
Mais l'éditeur n'était pas un homme.
Il n'était qu'une épave.
Une épave qui allait encore plus subir les effets de la rouille sur elle sans une drogue pour l'aider à faire croire aux autres qu'il existait.
Et cet homme qui prétendait avoir été touché par son âme, qui prétendait avoir vu en lui ce qu'il avait toujours recherché....Cet homme l'avait manipulé pour arriver à ses fins.

Lorsqu'il termina, une vague de stress le saisit. Par où commencer face à ce flot de révélations pour lui qui ne savait absolument pas s'exprimer ?

-J'aimerai savoir...j'aimerai savoir comment ? Comment saviez-vous pour mon...addiction ? Est ce que...vous...Vous avez juste voulu m'observer comme une bête de foire ?

Terrifié par l'effet que lui faisait ses propres paroles puisse se voir - ce qui était sûrement le cas - Tom se racla la gorge et le goût désagréable du sang vint lui titiller le palais. Il était blessé. Blessé par tout ce que Raphaël venait de lui dire.
Parce que cet homme, lui aussi, il l'aimait bien au fond. Il y avait ce truc au fond du regard, ce truc qui promettait quelque chose. La promesse déjà pourtant rompue de ne jamais lui faire du mal.

-Et puis...vous me parlez de relation et ... je maintiens que mon état n'est...ne permet pas tout ça. D'autant plus avec un homme de Dieu. Vous vous êtes bien foutu de...Comment est-ce que je peux vous croire maintenant ? Demanda-t-il.

Même s'il en avait très envie. Il mourait d'envie de lui accorder sa confiance et de se laisser porter par lui. Par cette effrayante nouveauté d'un amour sincère et fou.
Dans sa tête, tout s'embrouillait. Si sa présence au début avait été compliqué à appréhender, à présent c'étaient ses paroles qui devenaient brumeuses dans son esprit.
Respirant un bon coup, il releva la tête et, un instant, croisa le regard de Raphaël qui voulait déjà se défendre. L'urgence saisit Thomas.

-Avant que vous..ne parliez. Laissez moi vous dire, je...

Il se tut, perdu. Thomas était un être compliqué avec ou sans drogue. Leur semblant de relation l'était déjà également. Ajouter à cela le fait qu'il s'était foutu de lui en sachant déjà très bien qu'il était dépendant à la drogue et le fait qu'il lui ait caché qu'il soit un curé... Ou pouvaient-ils aller, franchement ? Le mieux était d'abandonner tout espoir avant de se brûler véritablement le peu de plumes qu'il lui restait.

-Ce que vous venez de me dire est assez dur à avaler. Je suis...paumé. Complètement. Avant même de vous avoir rencontré vous savez.

Ca serait une erreur de lui dire qu'il ressentait des choses pour lui en ce moment et pourtant, il en mourait d'envie. Il releva la tête vers lui.

-Expliquez moi mieux comment...comment vous en êtes venu à savoir tout ceci sur moi. Et ensuite, je vous demanderai de partir.

Il devait réfléchir à tout ça. Le fait qu'il l'aime. Qu'il soit curé. S'il voulait commencer un truc avec lui alors qu'il était un véritable danger ambulant coursé par des vampires effrayants. S'il voulait commencer un truc avec lui alors qu'il était un curé. Un CURE. Un curé qu'il avait terriblement envie d'embrasser, ce qui était une source d'angoisse profonde pour l'être perdu qu'était Thomas Pea.


 
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty13.01.17 19:50


   

Somewhere at the end of the Rainbow




Après tout ce qu'il lui avait révélé, Armand sentait bien qu'il avait blessé l'homme qu'il aimait. Thomas était comme sonné. Immobile, il tenait dans sa main le document officiel qui prouvait toute son histoire. Il avait le teint cireux, et les yeux rouges et brillants comme s'il était fiévreux. C'était un supplice de le voir comme ça, fragile et malade. Son regard vague se mit à l'agiter dans tout les sens, et il sembla douloureusement soumis au stress. Il rougissait, tremblait légèrement des genoux et avait cette façon de déglutir qui revenait toujours quand il essayait de parler, mais que les mots ne sortaient pas. Comme pour l'encourager, Armand caressa le dos de sa main. Son geste se stoppa net quand il entendit ce qu'il venait de souffler à mi voix. Il ne fut même pas sur d'avoir bien entendu, mais si c'était bien ce qu'il pensait, c'était vraiment une accusation grave. Il eut l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds ou que l'éclair le foudroyait vivant.


« Je... Je vous demande pardon ? Mais... Mais qui ferait ça ? Thomas, je ne voudrais pas vous manquer de respect, mais est ce que vous pensez vraiment que je suis capable d'avoir un raisonnement aussi immonde ? Je suis affreusement choqué... Mais qu'est ce que j'ai fait pour que vous me prêtiez des intentions aussi abjectes ? Franchement ! Je pensais avoir été clair, je vous aime plus que ma propre existence et vous... vous me salissez avec des insinuations odieuses ? »
Au fur et à mesure qu'il parlait, il avait la gorge serrée et ses mots se transformaient en sanglots. « Vos accusations sont méchantes, et injustes... Je vous prierais de les retirer tout de suite... Vous me blessez... »

Baissant les yeux, il essaya de reprendre son souffle, mais il n'arrivait pas à stopper ses larmes. Jusqu'ici il avait réussi à endurer tout ça sans pleurer, mais la méchanceté dont avait fait preuve Thomas était si inattendue, qu'elle avait été le déclencheur d'une grosse crise de pleurs bien pitoyable. Doucement il glissait de l'incompréhension au désespoir, puis à la colère.


« Moi je me suis foutu de vous ? Parce que vous pas du tout peut être ? Sauf que moi j'ai été raisonnable, et je ne vous ai jamais forcé à m'en parler. Alors que j'aurais certainement du, mais non je vous ai laissé le temps en pensant que cela vous aiderais. Et même que j'étais prêt à ce que vous ne m'en parliez jamais, même si au fond ça me faisait mal. Tout ce que je voulais c'était m'assurez que vous alliez bien, et si pour veillez sur vous il fallait le faire de loin, je m'en serais accommodé. »

Tremblant de rage contenue, il manqua d'exploser à la réflexion suivante. Il se rattrapa en serrant la mâchoire et les poings, respirant le plus sereinement possible avant de parler. Malgré ça, son ton était extrêmement tendu et il détachait toutes les syllabes.


« Comment pouvez vous encore me croire ? Oh Thomas... il pozzo nominato... vous me tuez... » Il soupira avant de reprendre plus calmement. « Et bien... C'est très simple. Vous écoutez calmement ce que je vous dit, et surtout vous arrêtez de chercher des interprétations alambiquées à toutes mes paroles. Si je vous dit : Je vous aime. Vous vous comprenez : il m'aime. Et c'est tout, faites moi un peu confiance enfin ! Je ne suis pas quelqu'un de mal intentionné, j'ai seulement été très maladroit, et pour cela je vous présente mes excuses. Si nous avions eu un second rendez vous comme nous nous l'étions promis, je vous assure que je vous aurais parlé de mon travail. Je voulais le faire, mais je ne me voyais pas vous révélez ça dans un courriel... Je suis terriblement désolé que les choses aient prit cette tournure. »

Le sorcier enleva ses lunettes et essuya ses larmes. Ce n'était pas évident comme conversation, mais au moins était il heureux de pouvoir parler à Thomas. Il avait eu tellement peur de jamais le revoir. Il souffrait horriblement, mais il était soulagé de se dire qu'il ne risquait plus de mourir d'une overdose, tout seul dans son appartement. Et il s'en serait voulu d'avoir manqué l'occasion de lui dire la vérité.

Toujours à voix basse, Thomas lui fit une confidence qui lui arracha un petit sourire triste. Bien entendu qu'une révélation pareil était difficile à vivre, il le comprenait parfaitement.


« Je sais bien, j'en suis désolé. »

Avec une douceur infinie, il lui reprit le passeport des mains et le rangea rapidement dans son porte feuille. Thomas lui avoua être paumé dans sa vie, et ce depuis longtemps.

« Nous sommes tous perdu dans l'obscurité Thomas. Mais bien que notre situation nous semble désespérée, nous ne sommes en réalité jamais seuls. »
Il glissa sa main dans la sienne, entrecroisant leurs doigts. « Vous et moi sommes proches l'un de l'autre, et si vous acceptiez de lier vos ténèbres aux miens, je suis sur que nous pourrions un jour nous en échapper. » Il s'approcha de lui et l'embrassa chastement sur le front. « Je vous en fait même la promesse. »

Encore une fois Thomas Pea réfléchissait beaucoup trop, et lui posa une question qui mit aussitôt Armand dans l'embarras. Il regarda de biais et sembla légèrement nerveux.


« Une connaissance me l'a certifiée. Ce n'est pas un ami, ni même quelqu'un que j'apprécie particulièrement, au contraire. Mais je n'avais pas de raison de douter de sa parole. Rassurez vous je ne me suis pas permis de le répéter, et ce même pas à Ethan, qui en ce moment s'inquiète pour vous. Cela fait plusieurs jours que l'on vous recherche vous savez... Vous n'êtes pas obligé de lui donner le détail de ce qui vous arrive si vous estimez que ça ne le regarde pas, mais est ce que vous pourriez simplement lui écrire un message pour le rassurer ? » Il glissa sa main dans sa poche et lui tendit son téléphone. « Oh ! Et il faut que je vous dise, c'est moi qui ai la clef de chez vous. Votre appartement était ouvert, alors je me suis permis de le fermer, même si je pense qu'il serait plus judicieux de changer définitivement la serrure. Si vous voulez je peux essayer de contacter votre sœur pour lui remettre votre clef en main propre ? En tout cas il ne faut pas vous inquiétez pour cela, nous veillons sur vous Thomas. Vous devez vous concentrez sur votre guérison, c'est le plus important. D'ailleurs je voulais vous demander, est ce que l'on vous soigne bien ici ? Je ne connais pas bien la médecine non magique, et cela me rassurerait...Je promet de partir après cela, mais j'ai besoin de savoir s'il vous plaît... »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty16.01.17 20:37


 

You again



Avant d'avoir croisé la route des vampires, voir une personne pleurer devant lui était son pire cauchemar. Car on ne l'avait pas doté comme n'importe quel autre humain. Thomas était incapable de réagir correctement à la situation sociale se déroulant devant ses yeux et la pire des situations étaient lorsqu'une personne laissait couler ses larmes, attendant réconfort et mots justes pouvant adoucir la peine.  
Raphaël avait l'air profondément choqué par les accusations que l'éditeur avait formulé sans se rendre compte qu'il était en train d'accuser.
Car pour lui, ses sens lui avaient affirmé que c'était bien des faits et non des suggestions : cet homme l'avait rencontré en profitant de l'occasion et se servir de lui pour assouvir sa curiosité. Tom ne comprenait toujours pas comment et pourquoi il avait ainsi été placé sous le microscope. Qui avait donné ces infos à Raphaël ?
Pris de panique alors que les larmes devenaient sanglots et que Raphaël lui demandait de retirer ses propos, il s'exécuta dans un balbutiement.

-Je retire ce que j'ai dit, je m'excuse.

Incapable de faire face à ce trop plein de sentiments, il était allé vers la facilité, comme toujours : accorder à son interlocuteur ce qu'il désirait, même si être traité de la sorte ne lui plaisait guère. Car Raphaël avait beau parler, s'excuser et lui jurer amour éternel, tout ceci semblait trop étrange à ses yeux. Comment, en deux entrevues pouvait-il s'être amouraché de la sorte et de lui qui plus est ? N'était-ce pas simplement un bon comédien voulant profiter de sa faiblesse et se moquer de lui devant ce mystérieux détenteur d'informations le concernant ? Il y avait toujours cette zone de flou qui empêchait l'éditeur à lui ré accorder sa confiance. Et puis, il était si fatigué et Raphaël venait ajouter de la complexité là où il voulait simplement être le plus tranquille possible...

A présent, la colère arrivait dans le ton des propos de son interlocuteur. Pas possible et pourtant... la situation venait encore de s'empirer.
Qu'avait-il fait au monde pour subir ça ? Non seulement les reproches remuaient son estomac mais le contenu de celles-ci faisait également chuter son coeur bien plus bas qu'il n'était censé le sentir être.
Les propos de Raphaël devenaient à présent inconvenants. Mais surtout étranges.
Pourquoi lui parler de "temps", de lui "avoir laissé le temps de parler" alors qu'ils se connaissaient depuis tellement peu de temps justement ? Thomas ne comprenait plus rien, même si, lui aussi, au cinéma il y a de ça des siècles, il lui avait semblé reconnaitre Raphaël tant ce dernier avait su l'attendrir.
Et il osait lui dire que lui, Tom, s'était foutu de lui, Raphaël ? Homme qui lui avait caché les véritables raisons de leur rencontre ? Le fait d'être un homme de Dieu qui compliquait les choses dans une éventuelle relation entre deux hommes qui plus est ?
Non, décidément, tout ça était trop absurde, bien trop d'ailleurs pour que ce soit la vérité. Aussi horrible que cela puisse paraître, l'homme pour lequel il ressentait des petits papillons dans le ventre n'était qu'un acteur. Il n'y avait qu'une seule chose qui pourrait le démasquer mais Tom se sentait si las et fatigué...

Alors que quelques secondes avant, il semblait en colère, l'homme aux yeux rouges entrelaça de nouveau ses doigts aux siens, ce qui le mit une fois de plus extrêmement mal à l'aise.
Ca y est, il fallait avoir le courage, c'était le moment de le démasquer...en lui demandant d'où il avait eu ces informations.
Mais de nouveau, il parvint à éviter la question en lui déclarant, bon prince que c'était une "connaissance". Comment pouvait-il l'accuser de se foutre de lui si lui même le faisait si ouvertement en lui omettant ce détail crucial délibérément ? Thomas, même s'il ne connaissait pas l'individu, avait terriblement besoin de savoir, c'était comme une obsession depuis qu'il avait reçu malgré lui ce visiteur dans sa chambre. Une douloureuse obsession non assouvie. Il voulait connaitre le nom de cet homme qui en savait tellement sur lui, comprendre qui l'espionnait et pourquoi. Le nom, le métier et les circonstances de la rencontre entre lui et Raphaël, tout était important. Il était en plus clairement évident que Raphaël était nerveux face à sa curiosité.

Son coeur s'emballa lorsque cet homme, acteur pourtant il n'y avait que cette explication ! - affirma que lui et Ethan étaient à sa recherche depuis quelques jours.
Ethan...Son ami connaissait réellement Raphaël et s'était en quelque sorte porté garant de lui. Alors ça voulait dire...ça voulait dire qu'il ne pouvait pas se foutre de sa tronche ?
Un mal de crâne fulgurant lui fit fermer les yeux un instant. Il aurait tellement aimé se retrouver seul, sans avoir toutes ces émotions à gérer en direct. C'était bien trop compliqué.

-Vous lui donnerez de mes nouvelles de ma part... dit-il toujours les yeux fermés, refusant d'un geste discret le téléphone tendu en se prenant par la suite la tête entre les mains.

Son interlocuteur parlait et continuait de parler. Et si lui aussi était à la solde des vampires ? Et il avait la clé de chez lui ?! Proposait même d'aller trouver sa soeur ? Mais il connaissait pourtant Ethan, c'était un fait... A moins d'avoir piraté le téléphone de son ami ? Tout s'embrouillait dans son esprit alors qu'il imaginait Khloé en danger à cause de lui. L'idée le fit frissonner en l'imaginant devant ces êtres froids et démoniaques. Et ce flot de paroles se conclu par... une question bien évidemment. Etait-il bien traité ici ?

-Je...oui, grimaça-t-il, se concentrant pour que la pièce autour de lui ne se mette pas à tourner comme elle menaçait de le faire.

Car obligé de rester planté dans cette complexité sans pouvoir l'appréhender avec des mots, son corps était à présent en train de prendre le relais, lui montrant la vraie couleur de la situation : à vomir.
Péniblement et la vision un peu trouble, il releva la tête vers lui.

-J'aimerai vraiment la vérité sur cet individu qui...avait toutes ces informations sur moi. Je ne pourrai pas vous croire tant que je sens que vous me cachez encore quelque chose. J'ai juste...juste horriblement besoin de savoir qui est cet homme ou cette femme...ayant tant de souveraineté sur ...ma vie.  

Sa vie qu'il désirait pourtant discrète. Loin des projecteurs. Des microscopes analysant son comportement minable dans chaque situation. Ses faits et gestes minables. Sa vie minable. L'être minable qu'il était.
Sa tête lui tournait tant alors, il s'accrocha au seul point fixe dans son champ de vision : les yeux de Raphaël. Peut-être comprendrait-il alors par ce croisement de regard inhabituel le besoin vital que Tom avait de connaitre toute la vérité.

 
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty18.01.17 20:30


   

Somewhere at the end of the Rainbow





Le moins que l'on puisse dire, c'est que Thomas Pea était une personne extrêmement compliquée.
Il avait tendance à voir le mal partout, quitte à justifier sa paranoïa par des raisonnements totalement absurdes. Armand lui était tout le contraire. D'une personnalité positive à l'extrême, il ignorait malgré lui tout ce qui lui semblait mauvais, et quand fatalement ces choses puantes revenaient à la surface, il se retrouvaient alors dans une grande souffrance. Il ne comprenait pas la cruauté, bien que comme tout homme il lui arrivait de se laisser aller à ses mauvais travers.

La dureté des paroles de Thomas le surprit tellement qu'il fondit en larmes, ne réussissant à se calmer qu'en l'entendant bafouiller des excuses. Il s'était imaginé l'homme qu'il aimait comme un garçon timide et doux, infiniment fragile et qui ne demandait qu'à être aimé et protégé. La réalité était nettement moins rose, et Thomas était en train de lui faire comprendre que cette personnalité angélique n'était en réalité qu'un fantasme tordu. Un instant il alla jusqu'à se demander s'il ne s'était pas abusé tout seul, et s'il ne devait cet amour éperdus qu'à sa propre imagination. Depuis leur rencontre dans les bureaux des éditions Wistel, il était tombé instantanément amoureux de cet homme c'était comme si son cœur s'était embrasé, et depuis il continuait à se consumer lentement. A chaque fois que Thomas lui accordait son attention, il se sentait se réchauffer de l'intérieur. Et quand au contraire il le poignardait avec des silences ou des paroles blessantes, c'était comme il si on l'étouffait.


Armand lui tendit son téléphone, et Thomas le repoussa en murmurant qu'il le chargeait de donner lui même des nouvelles. Le sorcier hocha la tête, ne pouvant pas lui refuser ça. Il avait l'air vraiment mal en point, et en plus il supposait que passer un appel devait être très intimidant. Lui même n'était pas franchement à l'aise quand il fallait parler au téléphone, ou pire laisser un message sur une boite vocale. Il luttait pour le faire de façon élégante, et il s'imaginait que pour Thomas ça devait être un véritable supplice.

Mais d'un autre côté il ne savait pas tellement quoi dire à Ethan. Il n'était même pas capable de dire si Thomas était dans un état normal. Non seulement il n'avait aucune idée de ce à quoi ressemblait ce qu'il traversait, et encore moins si c'était comme cela que ça devait se passer.
Et malheureusement Thom n'était pas des plus bavards, ce qui ne le rassurerait pas franchement. Il lui marmonna un petit oui, qui au lieu de calmer ses craintes, ne faisait que de les renforcer. Si ça se trouve les médecins moldus étaient totalement incompétents et le laissaient agoniser à petit feu ? Est ce que ça allait durer longtemps ? Et cet endroit devait être absolument hors de prix, n'allait il pas perdre toutes ses économies en espérant sauver sa vie ?

Armand avait cru comprendre que l'humilité maladive de Thomas Pea avait rendu le sujet de l'argent pratiquement tabou. S'il lui proposait de l'aider à réunir la somme que lui coûtait la clinique, il savait qu'il l'en défendrait. Il se mettrait à rougir, à dire que ce problème ne concernait que lui, qu'il ne fallait pas l'aider. Puis il s'imaginerait qu'il était pitoyable, qu'on voulait acheter son amitié, qu'on attendait quelque chose en retour, et de fil en aiguille arriver à pervertir un acte d'amour sincère et désintéressé, pour en faire un complot mondial tournant autant de sa petit personne.

Bref, Armand décida qu'à la fin de cet entretient il passerait un coup de fil à son ambassade, et ferait ce qu'il répugnait à faire depuis maintenant dix ans, c'est à dire se remettre sérieusement au boulot.
Et bien entendu il était hors de question que tout ceci arrive un jour aux oreilles de Thomas.

Tout en prenant cette décision, il l'entendit l'accuser de lui cacher encore des choses. Si seulement il savait... Enfin non, heureusement qu'il ne savait pas. C'était infiniment mieux pour lui, et ça il allait devoir lui expliquer. Sans pour autant être parfaitement sûr que le message arriverait entier à son cerveau de toxico paranoïaque.


« Thomas, la seule personne qui a la souveraineté sur votre vie c'est vous. » Il soupira tristement, et glissant de son siège il posa un genoux à terre. En étant ainsi légèrement sous lui, il espérait réussir à capter son regard. Armand lui sourit gentiment, et glissa sa main sur sa joue pour l'inciter à le regarder en face malgré sa posture courbée.

« Je sais que ce que je vais vous dire va vous contrarier, mais je vous aime trop pour vous tenir des mensonges. Je suis un clerc exorciste, alors oui je vous cache des choses, et oui je vous en cacherai toujours. Ce n'est pas parce que je n'ai pas confiance en vous, ni parce que je cherche à vous blesser. Au contraire, je me tais pour ne pas vous exposer. En occultisme on dit que « ce que vous ignorez ne peut pas vous nuire ». C'est la vérité, la connaissance de certaines choses est un fardeau inutilement lourd. Et ce n'est pas vous mésestimer que de dire que vous méritez d'être en paix. Celui qui vous inquiète autant n'est pas un homme, mais une créature de mauvaise nature. Je ne l'ai rencontré qu'à une seule occasion, et nous avons... non pactisé, le mot est trop fort et sous entend beaucoup de choses, disons que nous avons cordialement coopéré. Je suis un exorciste Thomas, c'est mon travail d'être au contact de créatures que la plupart des gens n'imaginent même pas. Celles qui sont malveillantes je dois les chasser ou les détruire, et celles qui peuvent s'avérer utile, je les place sous mon autorité. C'est ainsi que nous procédons, en faisant des alliances magiques, en éditant des pactes que l'on scelle avec ceci. ».


Il lui présenta sa main gauche, à laquelle brillait le sceau de sa chevalière d'argent.

« Voilà ce que je peux vous en dire, vous comprenez bien que je ne peux pas m'étendre sur les détails. J'essaye de consacrer ma vie à faire le bien, et à repousser dans les ténèbres ce qui ne devrait jamais en sortir. Et croyez moi c'est beaucoup plus facile si le monde ignore que le Mal existe. »

Armand baissa les yeux, secoué pendant un instant d'un léger frisson.


« Quant à ce qui vous ronge... je me sent complètement impuissant, et je ne sais pas comment vous soutenir dans ce que vous traversez. On m'a enseigné comment vaincre les démons et les fantômes, mais quand je vous vois souffrir je me sent désarmé et misérable... La goutte du Diable... il se moque bien de moi depuis le fond de l'Enfer... »

Il ricana amèrement avant de reprendre.

« Mais maintenant vous ne craignez plus rien ! Vous êtes en sécurité ici, et vous allez guérir. Je sais que c'est difficile d'accorder sa confiance à quelqu'un sans avoir toutes les données en main, mais je vous assure que je saurais m'en montrer digne. J'ai été absent, et je m'en veux horriblement. Cela ne se reproduira plus. Vous auriez tout les Diables des Enfers à vos trousses, je ne me détournerais pas. En échange, posez moi tout les questions que vous voulez, mais ne vous fâchez pas si je ne peux pas toujours y répondre. Souvent ce n'est pas de ma propre volonté. Il y a des sortilèges de silence sur mon âme qui me feraient payer cher le moindre mot déplacé. »

Il sourit tristement, essayant de cacher à quel point cette mort ignoble le terrifiait. Puis il se rappela une pensée plus joyeuse qui éclaira son visage.

« Il y a quelque chose que vous voulais vous demander depuis longtemps... Est ce que vous aimeriez venir visiter ma bibliothèque ? Quant vous irez mieux j'entends, inutile de prendre des risques. Votre bien être passe avant tout. Je pense que ça vous plaira, et puis il y a cette section de Science Fiction qui est tristement pauvre... Si seulement j'avais sous la main un expert du genre qui pourrait m'aider à l'enrichir... » Pour la première fois depuis plusieurs jours, le prêtre semblait véritablement heureux. « En dehors de cela, ma collection personnelle est rapidement devenue professionnelle. Alors ne vous vexez pas si je vous défend d'ouvrir certains livres. Je sais bien l'attrait que peut avoir un manuel de démonologie sur une personnalité curieuse, mais croyez moi j'en ai fait les frais et ça ne vaux clairement pas le coup. Mais je suis sur malgré cela de pouvoir vous montrer des pièces intéressantes et anciennes. Je vous en prie Thomas acceptez, je rêve de vous conduire là bas depuis le jour où nous nous sommes rencontré. »
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Thomas Pea
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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty19.01.17 10:49


 

You again



Courbé par sa terrible migraine, le visage de Raphaël apparu dans sa vision trouble et il le força à le regarder. Oh en cet instant, il le détestait presque. Ne voyait-il pas qu'il souffrait le martyr ? Qu'il voulait qu'on lui fiche la paix, qu'il endure ça seul, sans témoin, sans personne ?
Pourquoi s'obstinait-il à vouloir cacher la vérité sous une tonne de paroles aussi longues les unes que les autres ? Grand Dieu, s'il n'avait pas été aussi traumatisé des conséquences que cela provoquerait, il aurait déjà depuis longtemps rappelé l'infirmière pour le faire sortir.
C'était juste extrêmement malpoli et au fond, tout au fond... s'il voulait que Raphaël parte, il voulait peut-être aussi le revoir. Acteur/espion/traitre ou pas. Tout se mélangeait sournoisement: cette envie qu'il soit toujours dans ses parages, sa crainte de comprendre qu'il se foutait de lui depuis le début, sa peur de le faire fuir, son envie qu'il parte loin...
Pourquoi le monde était-il si compliqué ? Pourquoi lui infligeait-on tout ça alors qu'il tentait de reprendre sa vie en main, non pas par courage, mais par terreur des représailles de la communauté vampirique ?

Et puis ce n'est pas comme s'il lui balançait des petites douceurs non. Il parlait de créatures maléfiques ayant un impacte directe sur sa vie ! Est-ce que cette bête maléfique pouvait s'en prendre à sa petite soeur ? Quel était le lien avec les vampires ? Est-ce que ces derniers pactisaient avec le Diable ?

-Vous êtes en train de me dire que...qu'en plus des vampires, d'autres créatures maléfiques en savent beaucoup sur moi ? Est-ce que ma famille est en sécurité au moins ? Pouvez-vous me dire ça ??

Paniquant, de grosses sueurs perlaient sur son front et il releva des yeux fous vers Raphaël, une terrible envie de le secouer pour qu'il comprenne ce qui se tramait autour de lui. Sa voix était devenue précipitée et avait augmenté d'un ton.
Qu'est-ce qu'il était en train de lui raconter ?? Exorciste... des créatures de mauvaise nature... En plus des vampires? Presque énervé, Tom continua sur un ton agacé devant tant de mystère.

-Dites moi c'est pour quoi que vous ne me dites pas vraiment ce qui se passe ? Pour votre sécurité ? La mienne ? Ou pour votre simple confort de ne pas me dire une vérité dur à entendre ? Vous me prenez pour un moldu débile ?! Vous pensez que je ne peux pas ressentir que ce Mal existe ? Ca m'aiderait justement de lui donner des formes à ce Mal qui m'attaque et me ronge !

Tom, à présent bien énervé - ce qui le surprenait lui-même, il ne comprenait vraiment plus rien à ce qui se passait - se leva, bousculant Raphaël au passage.
Debout, dos à lui, il dû puiser dans tout son maigre bagage de courage pour ne pas s'écrouler là et se rouler en boule, simulant une crise bien plus forte que celle qu'il avait actuellement pour le faire partir. Il se sentait tellement mal, nauséeux et à présent levé, son énervement lui faisait honte. Prenant le temps de calmer sa respiration, il inspira profondément plusieurs fois.
Et puis, doucement, il se retourna vers Raphaël qui n'avait pas bougé.

-Pardon pour...mais, je n'arrive tellement pas à comprendre tout ça. Vous avez dit...des sortilèges de silence ?

A nouveau pas du tout à son aise, Tom s'assit sur le lit, n'osant pas se rapprocher de cet homme qu'il venait de bousculer. Et si Rapaël disait vrai ? S'il était vraiment cet exorciste qu'il prétendait et qu'il passait sa vie à combattre et à protéger la population ? A fleur de peau, Tom ne savait pas si c'était de la colère, de la terreur, de la fatigue ou des larmes qui voulaient à tout prix évacuer son corps faible et malade.
Il n'arrivait pas à tout enregistrer dans son esprit. D'abord il y avait son mal de crâne qui l'empêchait  de se  concentrer. Et puis son accent chantant italien qui lui, l'obligeait à écouter attentivement ce qu'il disait. Est-ce que dans ce flot de parole, il lui avait donné la clé de la réponse aux questions qu'il se posait et qu'il ne l'avait simplement pas entendue ?

-Pardonnez-moi, je suis si fatigué et...j'ai...

"J'ai peur".
Oui il était tellement terrifié, il cauchemardait des vampires, de cet effroyable gosse à la force surhumaine, des coups qu'il avait reçu devant tout le monde, de sa position prostrée, de sa terreur devant ce cercle malveillant et furieux...
Mais il avait aussi tellement peur de lui-même. De ce qui se passerait lorsqu'il sortirait d'ici. Il ne se faisait pas confiance pour tenir. Si des professionnels ne le surveillaient pas, il allait retomber, c'était certain. Il était perdu. Il voulait rentrer chez lui mais était effrayé de retourner là où tout avait commencé... Il voulait rester pour guérir mais il pensait sincèrement que ça n'allait pas marcher, qu'il allait reprendre autre chose que la goutte parce qu'il ne pouvait tout simplement plus supporter ce qu'il était.
D'ailleurs, que venait-il de faire à ce pauvre homme ?  
Voilà ce que le manque de sang de vampire le transformait : un mec frustré, irascible, malpoli et égoïste. Ce genre de personne qu'il désirait profondément ne jamais devenir. Il n'aspirait à rien et en sachant à quel point l'introversion pouvait se vivre douloureusement, en sachant à quel point la souffrance dans un être pouvait être profonde et secrète, il ne voulait qu'être, dans la mesure du possible, un gars gentil. Il espérait au fond de ses tripes que personne d'autre n'endurait ce qu'il devait endurer chaque minute de son existence.
Dans la mesure du possible s'entend car combien de fois avait-on dit de lui qu'il était terrible et froid alors qu'en réalité, c'était simplement de la timidité meurtrie qui le faisait agir de la sorte ?

Le silence fut briser par Raphaël qui lui proposait de venir visiter sa bibliothèque. Cet homme était adorable. Pourquoi n'était-il pas encore parti ?
En le sachant prêtre, Thomas imagina stupidement les archives du Vatican, les secrets jalousement gardés dans les vieux bouquins... Puis, revenant sur terre, il visualisa une plus petite bibliothèque. Après tout, et heureusement ! , Rapahël n'était pas le Pape.

-Je ne sais pas si un jour çai ra mieux, confia-t-il en baissant les yeux.

Il n'y croyait pas, c'était aussi simple que ça.

-...mais, c'est vrai que votre bibliothèque...vaut peut-être la peine d'essayer.

Et dans cette phrase, il voulait lui donner un sens caché. Il voulait lui dire qu'il était désolé pour tout ça, qu'il fallait s'attendre au pire avec lui, qu'il n'était pas fréquentable...mais qu'au fond, il l'appréciait. Vraiment.


 
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty23.01.17 14:43


   

Somewhere at the end of the Rainbow




Armand resta bouche bée. A chaque fois que Thomas prenait la parole, il ressentait toujours cette surprise. C'était tellement inhabituel, et puis à chaque fois il parvenait à l'étonner avec des raisonnements plus tordus les uns que les autres. Qu'est ce qui pouvait se passer là dedans, aller savoir... En tout cas il arrivait toujours à le surprendre.


« M... mais quels vampires ? Je ne vous ai jamais parlé de vampires ! »


Mieux, il avait prit un bon quart d'heure à tourner soigneusement autour du pot pour éviter d'aborder ce sujet. Il ne s'attendait certainement pas à ce qu'il soit mit sur la table de façon aussi cash par Thomas.

« Attendez... Non je ne sais pas... je... je vais veillez à ce qui ne leur arrive jamais rien. Je vous en fait la promesse. Mais il faut vraiment que vous m'éclairiez, parce que je ne suis pas certain de tout comprendre. Pourquoi est ce que vous me parlez des vampires ? Qu'est ce que ça a à voir avec vous ? Sainte Mère... Thomas qu'est ce qui vous est arrivé ? Parlez, je vous le demande ! Sans quoi je ne peux rien faire pour vous... Si des vampires vous ont fait quelque chose ils faut me le dire tout de suite ! Je peux agir contre eux, mais je dois savoir ce qui s'est passé. »

Le ton montait entre eux, et même Thomas qu'il était rare d'entendre hausser la voix au dessus du murmure, devenait soudainement nerveux. Ils parlaient en même temps et s'écoutaient à peine.

« Mais qu'est ce que vous allez inventer encore ! Ça suffit, arrêtez de penser que tout ce que je fais est orienté pour vous nuire ! Ces accusations sont ridicules ! » Il s'étouffa presque quand il entendit pour la centième fois Thomas lui prêter des paroles blessantes. Il avait horreur de ce comportement, et cette fois il ne résista pas à lui rentrer dedans. « Un moldu dé... NON ! NON ! Et NON ! Thomas ! Ça suffit, je ne supporte pas cette façon que vous avez de toujours me prêtez des propos odieux que je n'ai jamais tenu ! Si j'avais vraiment voulu vous traiter de débile, vous pensez bien que ce n'est pas le courage qui me manque ! Mais NON ! Je ne vous ai jamais insulté et je ne compte pas commencer un jour. Et ce n'est pas parce que je m'amuse à vous dissimuler ce que je pense, mais parce que réellement je ne le pense pas. Je sais que ce que vous traversez est difficile, mais par le Ciel arrêtez de vous positionner en victime ! Je ne vous ai jamais rien fait, et je ne sais même plus de quelles façons vous prouvez encore ma bonne foi. Je m’époumone à vous dire que je vous aime et que je ne veux que votre bonheur, et vous trouvez encore le moyen de déprécier mes paroles et de salir mes intentions. Est ce que c'est trop difficile de croire qu'il a quelqu'un, même de très imparfait j'en suis conscient, qui vous veux du bien sur cette terre ? Je suis désolé de m'emporter de cette façon, mais vous êtes en train de mettre ma patience à l'épreuve et je déteste ça. »

D'un coup Thomas se leva de son fauteuil, visiblement hors de lui également. Il passa tout près du sorcier, et le bouscula. Hébété, Armand le regardait le visage blême, moitié choqué et moitié inquiet.


« Faites attention à votre épaule... »

Visiblement Thomas n'allait pas bien, il respirait fort et semblait fébrile. Le voir comme ça lui ravageait le cœur, et la question qu'il lui posa à mi voix lui coupa littéralement le souffle. Le prêtre baissa les yeux et pesa adroitement ses mots avant de répondre.


« Oui, ça sert à nous protéger de la torture et de la trahison. Le sceau se brise lorsque certains secrets sont révélés, et cela provoque un genre de... combustion spontanée. Le feu se déclenche dans les poumons et on s'étouffe avant d'être entièrement brûlé... C'est véritablement horrible. Dieu merci je n'ai jamais assisté à cela, mais pour protéger les nôtres c'est une sécurité essentielle. Je compte sur vous pour ne pas le répéter. »
Visiblement très mal à l'aise, il repensait à cette discussion avec Tyler où il s'était tellement emporté qu'il avait faillit briser son sceau par mégarde et s'était étouffé à temps. Tout ceci était vraiment affreux, mais c'était un passage obligatoire pour entrer dans les secrets de son Ordre.

« Et si vous ne me croyez pas, vous n'avez qu'à essayer. » Murmura t il, avec une amertume qui glissait vers le cynisme. L'idée que Thomas puisse manquer de confiance au point de le mettre en danger pour vérifier ses dires, lui causait une trouille folle. Maintenant qu'il lui avait révélé une de ses plus importantes faiblesses, il le laissait en quelque sorte décider de son sort. Remettre sa vie entre les mains de ce garçon instable en plein sevrage était certainement la pire idée du siècle. Mais de toute façon il se sentait tellement désabusé et malheureux qu'il se fichait bien de comment tout ça pourrait finir.  

Thomas sembla vaciller et s'assit mollement sur son lit. Il avait l'air épuisé, et dans un élan de tendresse sincère, Armand alla le rejoindre et déposa un baiser sur son front avant de s’asseoir à côté de lui. Il décida de changer de sujet, et il espérait bien que celui ci lui remonterait le moral. Car tout comme lui il y avait bien une chose que Thomas adorait plus que tout, c'était les livres. Le prêtre lui proposa de l'amener visiter sa bibliothèque personnelle, et immédiatement une lueur d'envie se ralluma dans les yeux de Tomy. Cette vision lui fit extrêmement plaisir. Certes ça faisait longtemps qu'il voulait lui présenter cet endroit fantastique, mais en plus si ça pouvait servir de petite motivation à Thomas pour tenir bon dans son sevrage, c'était la meilleur des choses. Tendant toujours vers la dépression, il lui fit remarquer qu'il se serait sans doute jamais en état de sortir de cette clinique. Un petit sourire triste se dessina sur le visage d'Armand qui posa amicalement sa main sur son genoux.


« Mais non c'est faux, vous irez mieux très bientôt. Il faut vous accrocher. »

Ce qu'il ajouta à mi voix lui fit chavirer le cœur. S'il avait pu il se serait précipité sur lui pour l'embrasser, mais il se retint de toutes ses forces. L'idée de lui faire revenir sur sa parole lui faisait aussi peur que celle de lui faire mal à l'épaule.


« Bien sur que ça en vaux la peine ! Il y tellement de documents différentes, vous y trouverez forcément quelque chose qui vous plaira. J'ai beaucoup de pièces historiques intéressantes, issues de toutes sortes d'endroits et d'époques, et rédigés dans des langues rares. J'aime aussi énormément les belles illustrations, les gravures, les enluminures, les calligraphies soignées... Avec vous déjà vu un codex de près ? C'est magnifique vous allez adorer. Je fais de mon mieux pour prendre soin des livres vous savez. Ils sont tellement importants. Depuis toujours c'est ma véritable vocation, et pour dire vrai c'est pour rester à leur contact que j'ai choisi d'entrer en religion. C'est un peu fou quand on y pense, mais je suis sur que vous vous me comprenez. »

Son regard s'était fait plus intense, et il choisi de détendre un peu l'atmosphère avec un trait d'humour.


« Et puis c'est une occasion unique à saisir ! Quand le Dôme disparaîtra je renterai à Rome, ma collection intégrera le fond de la bibliothèque pontificale et moi j'aurai enfin mon poste aux archives. Donc oui, c'est maintenant ou jamais Thomas. Sinon pour espérer revoir ces livres vous serez obligé de prendre l'habit. Un grand sacrifice pour peu de choses, clairement je ne le recommande à personne. »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty23.01.17 17:15


 

You again



La colère était en train d'emporter Thomas. Bien plus loin qu'il ne l'aurait souhaité et la seule solution qu'il trouva pour se calmer fut de se lever et de le bousculer au passage, ce qui réveilla sa douleur à l'épaule, ce qui n'était pas si désagréable car elle avait le mérite de le détourner de sa migraine.
Pour l'instant incapable de lui expliquer ce qu'il avait vécu, il se contenta de se calmer doucement avant de se retourner pour faire face à Raphaël.
Honteux de ce qu'il venait de faire, il lui demanda d'une voix faible ce qu'il voulait dire par sortilège de silence. Ce qu'il lui expliqua le terrifia au plus profond de lui. A tel point que, vaseux, il se laissa tomber sur le lit, heureux de ne pas retourner aussi vite auprès de lui, car ca le mettait dans tous ses états.

-Et vous êtes en ce moment sous ce...ce sortilège ?

Thomas frissonna, horrifié à l'idée de le voir se consumer de l'intérieur avant de devenir une véritable torche humaine. Pourquoi accepter de telles choses aussi monstrueuses ? Comment pouvait-il mettre sa vie en danger de la sorte ? Ne lui était-il donc jamais arrivé de lâcher un secret sans le faire exprès ?
Avec une certaine amertume, Raphaël le défia d'essayer s'il ne le croyait pas.
Choqué, l'éditeur releva les yeux.

-Je...je ne ferai jamais ça.

Maintenant qu'il comprenait pourquoi il devait garder le silence sur certaines choses, sa méfiance fondait comme neige au soleil. Malgré ce que son cerveau disait, son coeur profitait de l'occasion pour enfin parler.
Comme ému, Raphaël s'avança vers lui pour déposer sur son front un tendre baiser qui le fit frissonner avant de s'asseoir à ses côtés. Grand Dieu, pourquoi voulait-il toujours être si proche de lui, brisant son cercle de confort ? Une foule d'émotions contradictoires bataillaient ferme en lui à chaque fois que cet homme se rapprochait de lui. Il lui faisait un effet dingue qu'il ne parvenait pas encore à bien appréhender.

Il lui proposa alors par la suite une visite dans sa bibliothèque, lui promettant de découvrir des livres rares. Avaient-ils des incunables ? Tom en avait déjà vu dans les musées mais jamais il n'avait été autorisé à en toucher...

-Alors je crois que je suis rentré dans les ordres moi aussi, en quelque sorte...murmura-t-il, disant n'importe quoi pour cacher son trouble de le voir si près de lui.

Se raclant la gorge, il se recula et se mit en indien, face à Raphaël, le dos contre son coussin. Il l'observait d'un regard intense mais détournait les yeux quand celui-ci voulait commencer un contact.
Raphaël venait de lui livrer une partie de la réponse. Il voulait le croire sincère de toutes ses forces. Et celui-ci avait semblé véritablement étonné lorsqu'il avait mentionné les vampires.

-Tout à l'heure...vous...vous sembliez étonné de...la mention des vampires.

Thomas grimaça et un frisson douloureux lui parcouru l'échine. Il redéposa le petit cheval que sa Coco lui avait fait parvenir sur sa table de nuit. La sculpture ne l'avait pas quitté durant toute leur conversation. Et à présent, il se sentait assez fort pour pouvoir la lâcher.

-Je ne sais pas ce que vous savez exactement.

Sa voix se perdit dans un murmure et il baissa honteusement la tête. Sans la relever, il continua.

-C'est de la goutte du diable que je tente de me sevrer. Le sang de vampires. Et...ces derniers ont fini par en avoir marre de...de ce trafic et...et ils ont enlevé la plupart des addicts.

Tom ferma les yeux et tenta de calmer sa respiration qui s'accélérait dangereusement. La panique en revoyant cette salle, Charles, les vampires et ce mec qu'on avait décapité sans autre forme de procès sous leurs yeux effrayés...

-...vous savez, j'étais...j'étais dans mon tors évidemment, dit-il d'une voix précipité. Ils nous ont fait comprendre, ils nous ont fait comprendre qu'il était temps d'arrêter et... c'est la seule raison pour laquelle je me trouve ici.

Tom déglutit, ses yeux fixés sur ses mains qui se broyaient l'une l'autre.

-Pas par courage non. Juste parce que...j'ai peur. C'est tout. Je ne sais pas ce qu'ils peuvent faire si jamais ils...je veux dire...je n'ai jamais voulu mettre mes proches en danger. Ou...ou vous. Je voulais juste...j'avais besoin...j'ai juste besoin de...d'un petit coup de pouce pour vivre.

L'éditeur se frotta le nez, tremblant comme une feuille de lui avoir donné la raison dont il pourrait se servir pour se détourner de lui. Cela l'effrayait peut-être plus que le fait de le voir s'approcher de lui.
Une boule désagréable s'était formé dans sa gorge, il était ému de lui balancer sa vérité. La gorge sèche, il ne cessait de se toucher le visage, comme pour tenter d'éloigner la douleur.
De plus en plus mal à l'aise, il dit très vite, les larmes aux yeux, la voix tremblante.

-Voilà, je comprendrais pourquoi vous voudriez partir et...je veux dire... je suis dangereux alors... si vous partez, s'il vous plait, allez-y maintenant.

Tom ne relevait pas la tête, attendant de sentir le matelas se relever en même temps que Raphaël, il attendait d'écouter ses pas et la porte qui se ferme.
Il ne savait plus où il en était. Quelques minutes auparavant, il aurait tout donner pour le voir quitter sa chambre. A présent, cette idée lui donnait envie de se rouler en boule et de se laisser couler.

 
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty24.01.17 23:13


   

Somewhere at the end of the Rainbow





Visiblement Thomas avait été choqué par la confidence qu'il lui avait fait à propos de son sceau de silence. Il faut dire que la situation était absolument terrifiante, et l'empathie naturelle de Tomy faisait qu'il redoutait lourdement de le condamner à ce sort. Là encore Armand n'avait pas mentit, il s'était simplement laissé emporté par ses émotions, et quand Thomas lui avait adressé le reproche de ne pas tout lui dire, il avait aussitôt pensé à cette épée de Damoclès qu'il avait en permanence au dessus de la tête.


« Oui, et tout les jours de ma vie. »

Jusqu'à ce que la mort l'emporte, et là encore ses frères auraient la charge de sceller sa parole. Car tout spirite avertit sait pertinemment que les défunts ont beaucoup à dire à ceux qui sont capable de les écouter. Et si la mort tardait à venir, il savait très bien le sort qu'on lui réserverait. En fin de carrière, quand il ne serait plus capable d'exercer, il devrait de retirer dans un monastère et y faire vœux de silence. Il avait déjà vu plusieurs de ces pairs dans cette triste situation. Des exorcistes brillants, mais qui rongés par la folie, conservaient enfoui dans le silence de leur cœur les secrets interdits que les anges et les monstres leurs avaient susurrés à l'oreille.

Le savoir était une épée à double tranchant. Et même si on l'avait avertit de ce danger avant de l'introniser, il avait orgueilleusement cru être capable d'y échapper sans jamais se brûler les ailes. Grosse erreur. Néanmoins il soupira de soulagement quand il entendit Thomas s'offusquer face à l'ironie de sa remarque. Visiblement il le comprenait, et cessa aussitôt de vouloir lui faire cracher le morceau. Décidément ce garçon était adorable. Il y avait chez lui une empathie à la fois douce et noble, témoignant d'un esprit foncièrement bon.

Ils s'assirent un moment sur le lit, et Armand s'accola pratiquement contre lui. Il aimait ressentir sa présence et sa chaleur. Posant sa main sur sa cuisse, il lui raconta les merveilles qu'abritait sa bibliothèque. Il avait beau ne pas être d'un naturel prétentieux, il aurait pu lui parler de ses livres pendant de longues heures. En vérité il ne les voyait pas comme ses biens personnels, et la grande majorité ne lui appartenaient absolument pas. C'était des prêts, des exemplaires qu'il avait collectés,  recopiés, ou qu'on lui avait confiés. Mais chacune des pièces de sa collection était absolument fascinante, et on voyait dans son regard cette lueur pétillante qui illustrait à fois son bonheur et sa fierté.

Thomas aussi semblait enthousiaste à l'idée de visiter cet endroit, même s'il n'osa pas l'exprimer davantage. En scrutant son visage, Armand sembla y déceler une vague expression de joie et cela lui suffit amplement. Il n'était pas très démonstratif, soit. C'était son caractère après tout. Peut être qu'un jour ils seraient suffisamment proches pour avoir la chance de le voir sortir davantage de sa coquille.
Comme à chaque fois qu'il parlait, Thomas arrivait à le surprendre. Comme ça on avait l'impression qu'il s'exprimait avec des phrases random, mais en vérité elles étaient le fruit d'une longue et intense réflexion alambiquées croisé avec un sens pitoyable de la formule. Répondant à son trait d'ironie par une réplique plus obscure encore, Armand mit un temps avant de réussir à comprendre ce qu'il racontait. Son teint devenait de plus en plus rouge à mesure qu'il essayait, et même qu'au bout d'un moment il eut peur d'y arriver. Il fut presque tenté de demander une explication, mais au vu du degré de gène dans lequel ils se trouvaient tout les deux, il ne préféra pas.

Thomas replia ses longues jambes maigres sous ses cuisses, et posa son dos confortablement contre son oreiller. Un peu surprit de le voir bouger d'un coup, Armand se tourna vers lui et le regarda d'un air interrogatif. Il toussotait comme il le faisait tout le temps, et prit la parole à voix basse. Sachant qu'il ne devait absolument pas l'interrompre, le sorcier garda le silence. Quand Thomas parlait c'était un instant tellement précieux et rare, et son naturel bavard se pliait bien volontiers.

Le mot vampire gagna aussitôt toute son attention, qui pourtant était déjà acquise. Globalement dès qu'il entendait Thomas se racler la gorge, il se taisait immédiatement, se dévouant tout à son écoute. Les vampires, ce ton à moitié bafouillant qui pouvait partir en crise de sanglots d'un instant à l'autre... Bon sang Thomas mais quelles horreurs vous gardiez sur le cœur depuis tout de temps ? Armand détourna les yeux quand il entendit parler à nouveau de la Goutte du Diable. Il haïssait cette substance, il haïssait tout le mal qu'elle faisait et toutes les vies qu'elle brisait. Tout d'abord il y avait eu Alice qui avait manquée de peu d'être tuée et saignée comme un animal. Et puis maintenant Thomas qui lui en avait bu, et se retrouvait plongé dans une addiction abjecte.

La suite en revanche lui causa comme un grand vertige. Les vampires s'étaient vengés, sauf que contrairement à ce que leur Roi avait annoncé, ils avaient préférer orienter leur colère vers les fragiles victimes plutôt que sur les bourreaux. Des menteurs et des lâches ! D'après Thomas il les avaient enlevés, et il n'osa pas raconter ce qui avait pu se passer, mais son bras en écharpe était assez éloquent. Se sentant bouillir intérieurement, Armand revoyait le visage dénué d'expression du triste souverain lors de leur entretient. Il s'était bien moqué de lui, ce rat, traître et assassin ! Serrant ses poings de toutes ses forces, il sentit son cœur se mettre à battre plus fort à sa tempe et sa mâchoire se crisper. Un puissant sentiment de haine montait en lui, comme le tonnerre grondant au loin.

L'orage approchait, et comme s'il essayait de le tempérer, Thomas alla jusqu'à s'accuser lui même de nonchalance. Pourtant ce n'était pas à lui de craindre cette tempête qui s'annonçait. Mais plutôt ce roi, qui malgré son éternité pouvait bien voir son trône chanceler. Après tout les empires étaient tombés les uns après les autres, et la fureur qui animait l'exorciste lui donnait à présent plus de volonté que sa foi. C'était comme si tout les démons de l'Enfer allumaient un brasier au dedans de son âme, et que leurs Princes armaient son bras de la lance des régicides.

On s'était moqué de lui. On avait trahit sa confiance. Et on avait blessé dans sa chair et son âme un innocent qu'ils avaient placés eux même sous sa protection. Tout ce qui était bon et mauvais en lui se réunissaient pour réclamer vengeance, et vengeance il y aurait. Sa rancune était si amère qu'elle avait forgée par magie une dague de verre destinée punir les trafiquants qui avaient osés s'en prendre à Alice. Aujourd'hui cette même lame changeait de direction, et ne trouverait de repos que lorsqu'elle rencontrerait la chair pâle de ce Roi immortel. Ce n'était plus du sang que pompait son cœur et irriguait ses muscles, c'était de la haine liquide et brûlante comme le magma d'un volcan.

Le matelas se souleva légèrement, et basculant en avant, le prêtre ouvrit grand ses bras à cet homme dont il était fou amoureux. Glissant une de ses mains dans son dos, et une autre sur sa nuque, il l'attira tendrement à lui. Le visage de Thomas appuyé contre son épaule, Armand lui caressait doucement le dos et les cheveux. D'aspect extérieur il semblait calme, même si en y regardant de plus près on remarquait sa mâchoire crispée et cette lueur de haine farouche qui brillait dans ses yeux. Animé par une colère froide, il respirait fort et avec insistance, sans réellement réussir à se calmer. Seule la présence rassurante de Tomy dans ses bras, et les caresses qui lui faisaient arrivaient à le retenir d'exploser.


« ...Et moi je suis plus dangereux encore. »

Dans le secret de son cœur il contemplait tout le mal qu'il avait envie de faire, et cette vision chaotique lui faisait plaisir. Sa colère ne pouvait être retenue, et sa vengeance ne se terminerait que lorsqu'il serait pleinement rassasié.

« Ça se payera... Je ne saurais encore vous dire ni quand ni comment, mais croyez moi ça se payera. Tout se paye un jour, et ce qu'ils vous ont fait ils ne l'emporteront pas au Ciel. »

Caressant tendrement ses cheveux, il se calmait petit à petit, comme s'ils se réconfortaient mutuellement. Puis il le repoussa sans le brusquer aucunement, et déposa un baiser sur son front. Puis alarmé par la tiédeur de la peau, il vérifia sa température en y appliquant le dos de sa main.


« Vous être un peu chaud, vous devriez vous allonger vous un instant. »


Il se releva du lit et souleva la couverture pour l'aider à s'installer le plus confortablement possible, et enfin borda le drap pour qu'il ne traîne pas par terre. Puis Armand se redressa et réfléchi longuement en scrutant la pièce tout autour de lui.


« Je ne pense pas que les vampires reviendront ici vous causer du tord, mais on ne sait jamais et c'est mon devoir de vous rassurer et de vous protéger. Si ça ne tenait qu'à moi, croyez bien que ça ne m'effrayerait pas de rester devant votre porte toute la nuit. Mais si l'infirmière a été indulgente avec moi tout à l'heure, je ne suis pas sur qu'elle le soit toujours autant si je me lançait dans une idée pareille... »


Glissant sa main droite dans sa poche de pantalon, il en sortit une craie bleue, et se mit à réfléchir, la main posée sur son menton. Puis lorsqu'il lui sembla avoir trouvé une idée satisfaisante, il alla chercher la chaise, la posa contre la porte close et monta dessus. Depuis cette hauteur il pouvait atteindre le linteau, et sans hésitation il traça un cercle parfaitement juste. Puis tout en continuant de marmonner des formules latines, il ajouta les différentes éléments à son sceau de protection. Le motif n'était bien grand, mais ses gestes étaient précis et rapides. Quand il eut fini il prit en peu de recul en se décalant légèrement vers l'arrière, tout en faisant attention de ne pas tomber. Puis il sembla satisfait, et souffla sur le pentacle, les tracés bleus s’évanouissant par magie pour rendre au mur son blanc d'origine. Sautant lestement de la chaise, il affichait un petit sourire content.

« C'est pas grand chose, simplement un pentacle de protection tout simple couplé avec un sortilège d'alarme. Si une personne dont le cœur ne bat plus entre dans cette pièce, j'en serais immédiatement alerté. Même si je suis endormis. Cela produit un sifflement fort désagréable dans les oreilles, croyez moi ça vous réveille d'un coup. »

Rapprochant la chaise du lit, il alla s'asseoir à la hauteur de Thomas. Il se forçait à sourire, mais le voir allongé et si pâle lui crevait le cœur.


« Et...Si vous voulez que je vienne vous voir, n'hésitez pas à réclamer à ce que l'on convoque votre confesseur. … Ne m'en voulez pas, il a bien fallut que j'écrive quelque chose sur le registre de l'accueil, et c'est tout ce qui m'est venu à l'esprit. Quant vous aurez le droit de recevoir des visites tout sera plus simple, mais en attendant n'hésitez pas à faire un peu de tapage pour qu'ils m'appellent. Je viendrais à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et normalement il ne peuvent pas vous refusez ce droit. Après vous n'avez pas non plus à vous sentir obligé, et je ne me vexerais pas si vous ne me faites pas appeler. C'est vous qui savez ce dont vous avez envie et besoin, je vous fait pleinement confiance. Tout va aller pour le mieux maintenant. »

Il lui sourit tendrement, et après avoir remonté légèrement la couverture, lissa le drap du plat de la main. Le sorcier laissa son regard vagabonder, et il se fixa sur la petite figurine sculptée posée sur la table de chevet. Thomas n'avait pas arrêté de la garder en main lorsqu'il était nerveux, comme si elle avait un effet apaisant sur ses angoisses.

« Qu'est ce que c'est ? » Lui demanda t il en désignant la sculpture.
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Thomas Pea
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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty25.01.17 19:01


 

You again



Thomas, prêt à le voir disparaitre de sa vision, fut surpris lorsque des bras l'étreignirent maladroitement, dû à sa position un peu courbé sur lui-même. Tremblant dans ses bras protecteurs, il se laissa aller à fermer les yeux. L'éditeur ne voyait pas la colère de son interlocuteur. Raphaël était d'apparence calme et ses caresses étaient douces. Il était tellement soulagé de lui avoir tout dit. Et le fait qu'il soit encore là à ses cotés malgré tout ça, lui réchauffait le coeur. Il ne parvenait pas à croire ce qui était en train de se passer. Grand Dieu, quand pourrait-il enfin tout raconter à sa petite soeur ? Il avait hâte de lui en parler pour qu'elle l'éclaire, le guide à travers tous les sentiments confus qu'il éprouvait pour cet homme.
Cependant cet instant suspendu se termina rapidement.
Raphaël en effet venait par quelques paroles, jurer que tout ceci sera vengé.

Un profond effroi saisit Tom, et il déglutit mal à l'aise. Alors que Raphaël s'éloignait de lui, il le saisit par le bras de sa main valide.

-Non. Non, s'il vous plait, ne vous lancez pas là dedans... Ils sont...on ne peut pas. Et puis ça ne vaut pas la peine, je vous assure, s'il vous plait...

Sa voix était devenue suppliante. L'idée de voir Raphaël se plonger tête première vers la communauté vampirique n'avait rien de réconfortant. Non, il n'arrivait même pas à voir cette promesse comme un acte chevaleresque tant la terreur lui bandait les yeux. Non seulement s'il déclarait la guerre à Monsieur Andropov il allait sans aucun doute y perdre la vie mais aussi l'excéder d'avantage ! Et sa petite soeur, ses parents, ses maigres amis...Ils seront tous en danger parce qu'il était infoutu d'être un humain normal n'ayant pas besoin de drogue pour survivre dans ce monde.
Tout était de sa faute, et sa tête lui tourna tant la panique était forte. Il ne devait pas se lancer là dedans. Raphaël ne devait pas mourir pour lui, c'était tellement stupide...

L'homme de Dieu, voyant son état d'excitation, le fit se coucher et le couva avec soins.
Ensuite, il scruta sa chambre d'un oeil expert tout en affirmant que les vampires ne devraient pas revenir le chercher ici. En sevrage, Tommy n'espérait pas les revoir de si tôt. Mais il avait au moins ce sentiment de "bien faire ses devoirs". S'ils revenaient le chercher, ils n'auraient plus rien à lui reprocher, si ?
Pourtant, Raphaël préféra se lever et marmonner quelques formules magiques. Impressionné, Tom observait ses moindres faits et gestes. Il montait sur une chaise, dessinait un cercle parfait et ses tracées disparurent lorsqu'il paru satisfait. Curieux, Tom observa son front pendant qu'il lui expliquait ce qu'il venait de faire : un pentacle de protection.
Tom fut ému de savoir que si un vampire pénétrait ici, Raphaël voulait être prévenu pour se précipiter à son aide.

-Merci... c'est très généreux de votre part. Je...

La suite de sa phrase s'évanouit. Il n'avait plus rien à ajouter et il espérait que Raphaël n'avait pas entendu ce petit "je" minuscule et idiot.
Il enchaina en lui proposant de revenir lorsque bon lui semblera pour lui. C'était vraiment adorable.

-Merci, répéta-t-il, touché. Je... je crois que je vais à présent m'en tenir aux recommandations des médecins.

Le voir lui donnait beaucoup trop d'émotions pour qu'il ne puisse clairement se focaliser sur son sevrage. Après pourquoi pas...même si Thomas préférait que ce ne soit plus ici, entre ses murs d'hopital... Ca faisait de lui un... un... patient. Renvoyant l'image faible qu'il savait qu'il donnait aux gens mais dont il préférait ne jamais être conscient.
Préférant ne pas le vexer, il cru bon d'ajouter.

-...je veux dire, je...je ne suis pas le genre à faire des histoires. C'est déjà très gentil à vous d'être venu me voir. Mais...il faut que je me concentre.

C'était vrai. Avec cet homme dans ses parages, il avait à la fois envie de mourir, de fuir, de le serrer dans ses bras mais surtout...surtout. Il avait envie de se détendre en reprenant un peu de drogue. N'importe quoi. Quelque chose qui le rendrait plus à l'aise car il désirait terriblement se sentir mieux auprès de lui.

La conversation dévia par la suite vers le petit cheval de bois que Coco lui avait offert. Le coeur de l'éditeur se serra.

-C'est à ma petite soeur Khloé. Elle est passionné d'équitation. Elle me l'a fait parvenir et...ça m'aide. C'est comme si... je l'avais un peu auprès de moi.

Son regard s'était immédiatement attendri en parlant d'elle. C'était vraiment son rayon de soleil, la personne dont il était le plus fier au monde.
Jamais il ne pourrait l'abandonner et c'est bien elle, et uniquement elle, qui l'empêchait depuis tant d'années à se foutre en l'air pour de bon, incapable de supporte sa vie.

Il releva la tête et lui fit un petit sourire. Il ne savait plus s'il lui en avait déjà parlé. La mentionner tout haut lui donnait encore plus envie de la voir. Même s'il aurait honte. Terriblement honte.



 
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: Re: And we will meet again   And we will meet again Empty28.01.17 13:40


   

Somewhere at the end of the Rainbow





Dès qu'il comprit que le clerc bouillonnait d'une fureur silencieuse mais redoutable, Thomas se mit à paniquer. Son agitation brisa définitivement cet instant de calme et de soulagement qu'ils avaient partagés en se serrant l'un contre l'autre. Tourmenté par la colère, Armand n'avait pas vraiment profité pleinement de cet échange, ses pensées étant lointaines, bouillonnantes. Il le regrettera amèrement, car avoir Thomas aussi près de son cœur était une chance rare, mais dont la haine l'avait détournée.

Envahit par la peur, il lui saisit le bras et le supplia de renoncer à sa vengeance. Armand le regardait avec un air attendrit, mais sourd à ses prières. Comment pouvait il croire qu'il allait changer d'idée aussi rapidement ? Alors certes on lui reprochait parfois d'être une girouette, mais pour d'autres affaires il pouvait se révéler d'une ténacité et d'une rancune hors du commun. Ce n'était pas un trait de caractère dont il n'était pas particulièrement fier, mais il était ainsi fait et il fallait composer avec.
Il sourit tendrement à Thomas et lui caressa les cheveux avant de poser délicatement ses lèvres sur les siennes.


« Chuuu... Ça va aller... »


Il avait malgré lui cette façon méga agaçante d'ignorer sa requête et de le materner, alors qu'évidemment Thomas était clairement le plus lucide et mature des deux. En vérité il ne voulait pas le vexer, au contraire il cherchait seulement à l’apaiser. Sauf que malgré tout ses bons côtés, Armand avait cette fierté de macho minable qui le poussait à croire qu'il était invulnérable et que ses volontés avaient force de loi. En s'en prenant à l'homme dont il s'était éprit, le Roi Vampire avait sans le savoir touché au cœur cette fierté mal placée typiquement masculine, ainsi que son instinct de protection. Il avait capturé, blessé, traumatisé ce pauvre garçon, et plus grave encore, il s'était implacablement foutu de sa gueule. Ça autant Thomas l'ignorait, autant le clerc savait qu'il ne pouvait pas laisser passer un affront pareil. Et malheureusement ce n'était pas ses adorables supplications qui allaient le faire changer d'avis, du moins pas pour le moment. Il était encore trop possédé par la colère pour être réceptif à la voix de la raison.

Il posa sa main sur son front tout chaud, puis il lui demanda de s'allonger. Ce à quoi Thomas obéit, et il veilla à ce qu'il soit bien installé tout en le couvant du regard. S'occuper de lui n'était absolument pas une corvée, au contraire. Il l'aimait tellement, et en se rendant utile il arrivait à l'exprimer.
Puis il jeta un large coup d’œil à la chambre et choisi de dresser le sceau de protection au dessus de la porte. Le plus efficace aurait été au sol, mais les pas auraient tôt fait de le dégrader rapidement. Quand aux fenêtres elles ne s'ouvraient pas, la porte était bien le seul moyen d'accès. L'affaire était donc facile à résoudre. Il alla tracer sa figure, et expliqua à Thomas de quoi il s'agissait. Il préférait être très clair avec lui. Ce genre de pentacle inquiétant mettait toujours les noms initiés mal à l'aise, et il ne voulait pas qu'il s'imagine qu'il lui collait le mauvais œil ou dieu sait quel maléfice... Enfin jeter le mauvais œil sur quelqu'un était tout à fait dans ses cordes, mais ce n'était pas le but recherché dans le cas présent.
Thomas sembla touché, et le remercia tout en affirmant qu'il était très généreux. Immédiatement les joues de l'exorciste se mirent à rosir et il se laissa aller au vice de frimer un peu.


« Oh non ça c'est rien... et puis ce n'est que mon travail... »

Vas y encense toi Padre... Ce malheureux garçon avait du mal à agir de façon normale quand il se retrouvait en compagnie de celui dont il était tombé follement amoureux. Certes ce n'était pas une excuse, mais ça expliquait un petit peu ses débordements.

Ensuite il lui confia avec quelle astuce il était parvenu à entrer, et l'informa qu'ils pourraient toujours en user pour se revoir s'il le souhaitait. À cela Thomas lui répondit qu'il préférait se montrer plus sérieux vis à vis de sa guérison, ce qui lui arracha un sourire radieux.


« Vous m'en voyez ravi ! J'admire beaucoup votre prudence et votre sérieux vous savez. La prochaine fois que nous nous reverrons vous serrez complètement guérit, et vous profiterez de la bibliothèque autant que vous le désirez. J'ai tellement hâte que ce moment arrive enfin. Encore un peu de patience, c'est pour très bientôt. »

Il lui prit chastement la main, et la frictionna entre les siennes pour la réchauffer. Sa fureur avait disparue aussi rapidement qu'elle s'était élevée, ou plutôt elle s'était enfouie au plus profond de la phase sombre de son âme. Maintenant il arborait un sourire radieux et plein d'espoir. Le fait de verbaliser son souhait le plus sincère, à savoir la guérison prochaine de Thomas, lui rendait un peu de force et son tempérament joyeux.

Armand remarqua le cheval de bois posé sur la table, et interrogea Thomas sur la présence de cette figurine. Elle avait un côté petit bibelot artisanal mignon et assez massif. Ainsi il lui venait de sa sœur... Elle devait terriblement lui manquer. Le prêtre se sentit d'un coup très vide, en repensant à ses propres sœurs et à son petit frère. S'il venait à lui arriver quelque chose dans ce pays lointain, personne ne le saurait. Une idée particulièrement sinistre s'il en est...


« C'est une bonne chose que votre famille sache que vous êtes ici. Je m'inquiétais également de cela. Vous êtes quelqu'un de si secret, j'avais très peur que vous décidiez de taire ce qui vous arrive. Me voilà rassuré de savoir que vous ne vivez pas ça seul. Encore un peu de courage, nous pourrons bientôt tous venir vous voir et... »

Il y eut deux coups secs à la porte, et une infirmière entra en portant un plateau en plastique avec des médicaments. Armand sursauta, et par réflexe lâcha aussitôt la main de Thomas. Il eut comme un frisson, et remercia le ciel que cette femme ne soit pas entrée quand ils étaient enlacés.
Ou pire, quand il était debout sur une chaise derrière cette foutue porte. L'accident bête.


« Encore une petite minute s'il vous plaît. »

L'infirmière lui accorda -une minute pas plus- en levant les yeux au ciel, et sortit dans le couloir. Immédiatement Armand posa un genou à terre pour être à la même hauteur que le visage de Thomas, et l'embrassa de façon aussi rapide que malhabile.


« Il faut que j'y aille. On se revoit bientôt ne vous en faites pas, les amoureux se retrouvent toujours dans leurs rêves... Tenez... »


Il dégrafa précipitamment son col de chemise, et y glissa les mains pour détacher le fermoir d'argent de sa chaîne. Depuis quelques jours il ne portait plus cet anneau enfilé à travers les maillons. Savoir que Thomas avait été hospitalisé l'avait beaucoup fait réfléchir, et il considérait qu'il avait en parti fait son deuil. Cette histoire de Goutte du Diable aussi tragique soit elle, lui avait au moins donné la force d'abandonner cet anneau d'argent, et de le conserver loin de lui. Désormais il était inventorié, à l'abri dans une petite boite de carton, quelque part dans les dédales sombres de la bibliothèque. Et si Dieu le lui permettait, un jour il retournerait à Venise et jetterait cet objet détestable dans les eaux noires du Grand Canal.

Désormais délesté de son anneau, la chaîne d'argent ne portait plus que sa croix, légère et brillante. Glissant le bijoux dans la paume de Thomas, il lui referma les doigts et les garda maintenus.


« Je vous la confie. C'est très précieux pour moi, alors je compte sur vous pour me la rendre quand vous serrez guérit. C'est ma mère qui me l'a offert quand j'ai prononcé mes vœux, il y a... ouf beaucoup trop longtemps. Je compte sur vous Thomas, vous devez sortir d'ici et venir me la rendre. C'est important, promettez le moi. Même si vous ne croyez pas en cette croix, ce que je comprend... dites vous qu'au moins l'argent est insupportable aux vampires. Cette matière les brûle comme une braise et... »


Retour de l'infirmière, Armand se dépêcha de bondir sur ses pieds et de reculer à distance raisonnable du lit. A quel point venait il de se faire griller ? En plus il avait le col mal foutu et il était à peu près sur qu'il rougissait comme un pécheur en Enfer. Pour garder une certaine contenance il croisa les bras et se mit à parler plus fort qu'il ne l'aurait voulu.


« Il semblerait qu'il me faille m'en aller, j'ai assez abusé de votre gentillesse... Rappelez moi quand vous le pourrez, et d'ici là ménagez vous. Au revoir ! »


Il lui fit un petit signe de main dans le dos de l'infirmière et sortit. Son cœur était partagé. D'un côté il était rayonnant de bonheur, et de l'autre il y avait ce poids lourd de tristesse et de culpabilité. Cette dualité de sentiments qui avait toujours été présente depuis qu'il avait rencontré Thomas, prenait une importance bien plus dramatique. C'était un déchirement constant, et de toute son âme il n'aspirait qu'à plus de stabilité.
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