Le vent s'engouffrait dans ses longs cheveux blonds qu'elle avait soigneusement gaufré. Son objectif en main, la sorcière observait le paysage d'un oeil critique et sans concession. Elle semblait très concentré sur son travail alors qu'en réalité son esprit vagabondait avec fureur à mille lieux de ce magnifique panorama.
Son visage ne trahissait aucunement les tourments intérieurs qui tempêtait au fond d'elle alors que la houle faisait rage dans son esprit.

Son courroux était tourné vers les vampires et un plus particulièrement, leur roi : Jaroslav Andropov.
Ce mécréant... comment avait-il osé une fois encore, ignorer l'invitation que lui avait fait parvenir Cecil de Cortmontaigne ? Pour la peine, elle avait fait prendre un bain bouillonnant à l'une de ces maudites créatures qui avait eut la malchance de croiser sa route. Tant pis pour Travers. Pour cette fois, il ne récupérait pas le sang de cette maudite créature redevenu poussière ! Malgré tout, cela n'avait pas suffit à la calmer, c'est pourquoi elle avait décidé de profiter de son jour de congé pour faire de la photographie dans un lieu qu'elle ne connaissait pas encore : Bismarck dans le Dakota. La photographie était l'un de ses passe-temps préféré. Mais au lieu d'en profiter et de se détendre, elle ne cessait de repenser aux derniers événements.

D'ailleurs, elle ne savait plus elle-même à qui elle en voulait le plus, à Andropov, se roi fantoche à la botte des mages fondateurs, ou à Cécil de Cortmontaigne, qui régnait sur les Loup-garou. Un homme exceptionnel qui, il y a quelques années à présent, l'avait prit sous son ailes et lui avait tout apprit.
Fort de son enseignement, elle avait fait sa fierté et était devenu l'un de ses bras droits : Sa ténacité, sa fougue, sa hargne, son caractère autoritaire, lui avait plu, mais à force, ce fut ce caractère affirmé qui avait fini par les éloigner.

Aujourd'hui, ils ne se comprenaient plus, et surtout, elle ne parvenait plus à soutenir cette politique de neutralité que Cecil leur imposait à tous. Cecil avait beaucoup trop de secret, même pour elle et elle avait parfaitement conscience que ses desseins ne servirait jamais ses ambitions. Leurs objectifs étaient si diamétralement opposé. Elle voulait la guerre et lui la paix.
Comment pouvait-il tolérer les affronts répétitifs que le roi des vampires lui infligeait ? Comment pouvait-il accepter de voir ses tentatives de rapprochement rester sans réponses ? Comment osait-il permettre que les vampires puissent se gausser de lui sans réagir ?! Mais surtout pourquoi s'obstinait-il tant à vouloir se rapprocher de leurs ennemis naturels ? Qu'espérait-il donc ? N'avait-il donc pas eut assez d'affront ?!!

Alors qu'elle repoussait une mèche que le vent faisait voler devant son visage, son regard croisa celui d'un magnifique papillon aux ailes violacé qui venait de se poser sur une superbe ancolie rose et jaune. Doucement, la sorcière s'accroupit sans faire le moindre bruit ou geste brusque afin de ne pas l'effrayer, tout en faisant la mise au point pour capturer à jamais ce moment magique et plein de charme qui lui était offert et qui venait de lui faire oublier ses contrariétés du moment, le temps d'un battement d'aile

Suivre un Botruc en toute discrétion revenait souvent à une filature de haut niveau : la créature était connue pour garder l'arbre dont le bois était des plus performant pour la fabrication des baguettes. Ernie se faufilait en silence en suivant le petit bonhomme d'une vingtaine de centimètres de hauteur. Sa taille ne trompait pas l'artisan : quand un Botruc se sentait menacer, il attaquait sans pitié et ses longs doigts pointus pouvaient faire de gros dégâts, Ernie en avait déjà fait plusieurs fois les frais au cours de sa formation.
Ainsi il redoublait de vigilance, son attention entièrement focalisée sur la créature. Sur son passage, un papillon s'envola dans un battement d'ailes discret et Ernie entendit du bruit sur sa gauche : une jeune femme le fixait, son appareil photo légèrement baissé, le visage contrarié. De toute évidence, il venait d'entrer dans son cadre !  

Confus, Ernie se redressa pour mieux s'apercevoir que sa proie en avait profiter pour disparaitre.
Son coeur s'était arrêté de battre et sa tête lui tournait légèrement sans qu'il en comprenne réellement la cause. La jeune femme était belle. Belle au point de le faire rougir. Bien trop jolie que pour qu'il puisse aligner trois phrases cohérentes. Ho si Zach le voyait, il rigolerait comme un fou !
Rassemblant son courage, il s'approcha d'elle.

-Excusez moi, je ne vous avais pas vu !

Son regard fixé dans le sien, il trébucha un rien mais parvint à se rattraper grâce à son excellent équilibre que lui avait donné le Quidditch.
Mais les yeux de cette dernière étaient recouvert d'un voile d'agacement. Il arriva face à elle et lui fit un petit sourire.

-Je vous ai fait raté une belle prise.

"Mais tais toi!" Il aggravait la situation !
Le beau visage ne lui disait rien et il se demandait vraiment qui elle était. Sorcière ? Moldue ? Ils étaient sur le territoire neutre après tout.

-Je m'appelle Ernie Beller, dit-il avec gentillesse, dans l'espoir qu'elle se présente à son tour.

Tout aurait pu être parfait. Ce moment, cet instant volé prit sur le vif, ce ciel d'un bleu éclatant et lumineux, cette légère brise qui faisait se courber discrètement l'herbe alentour, ce papillon qui battait délicatement de ses ailes violacé perché sur une magnifique ancolie... oui, en cet instant, tout aurait pu être parfait... Si ce n'était : lui

Accroupie à hauteur de la fleur, ses cheveux ondulant légèrement sous les jeux du vent, elle leva son appareil photo lorsqu'elle sentit une présence dans son dos qui lui fit suspendre son geste. Jetant un regard par dessus de son épaule elle aperçut un homme qui avançait courbé avec autant de discrétion qu'aurait pu en avoir un dragon* ! Il ne l'avait pas remarqué et avançait à reculons sans quitter sa proie du regard. Suivant son regard, Sofia chercha ce que cet étrange personnage pouvait bien chasser. Elle ne l'aperçut pas immédiatement, ce ne fut que lorsqu'elle se releva pour éviter que l'homme ne la piétine qu'elle l'aperçut, cette petite créature d'à peine 20 cm : un Botruc
Quelle idée avait-on de chasser cette bestiole ?!
Cet homme risquait d'avoir une bien mauvaise surprise si l'animal décidait de l'attaquer. Car il ne fallait pas se fier à sa taille, cet animal pouvait se montrer particulièrement dangereux en cas de menace, et vous éborgner avec ses longs doigts crochus sans la moindre pitié. Néanmoins, cela ne la concernait pas, et elle se garda bien de le mettre en garde. On apprend toujours de ses erreurs n'est-ce pas ? Et bien cet individu apprendrait à ses dépends ce qu'il en coute de chasser un Botruc

Ce ne fut que lorsque le papillon s'envola, dérangé par cet homme qui marchait visiblement sans regarder où il mettait les pieds, que Sofia du renoncer définitivement à sa photo. Contrariée, elle baissa légèrement son appareil photo et jeta un regard agacé sur cet homme qui sembla enfin remarquer sa présence.

Debout, face à lui, la blondeur de ses cheveux tranchait avec l'obscurité de ses vêtements, et n'en ressortait que davantage. Chaussé de bottes de cavalière, elle portait un Leggins noir, surmonté d'une chemise de la même couleur qui descendait de manière volanté jusqu'à ses cuisses et dévoilait ses épaules dorés grâce à des manches ¾, ouvert sur les épaules. Quand à sa taille, elle était serrée par une épaisse ceinture en cuire brune. Surprit, l'homme se redressa et l'observa sans savoir quoi dire. Sofia observa avec froideur cet homme qui venait de saboter un merveilleux cliché, du moins jusqu'à ce qu'elle ne réalise qu'il s'était mit à rougir violemment. De confusion ? A moins que ce ne se fut elle qui le mette dans cet état ?

Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas fait rougir quelqu'un. Les hommes ne restaient généralement pas indifférent à ses charmes mais aucun n'en n'avait été troublé au point d'en perdre ses moyens et de s'empourprer de la sorte. Cela en était presque mignon, du moins,... jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Oui décidément, il était préférable pour certains hommes d'apprendre à se taire !

Il s'approcha d'elle un peu penaud et la bouche en cœur pour s'excuser de ne pas l'voir vu. Ça, elle en était parfaitement consciente ! Si elle ne s'était pas levée, il lui serait tombé dessus sans crier gare. Alors qu'il s'avançait vers elle, il trébucha mais parvint à se rattraper de justesse, lui épargnant de s'étaler de tout son long à ses pieds. En tout normal, elle aurait peut-être reconnu que malgré son évidente maladresse il avait su faire preuve d'une certaine adresse, mais ce n'était pas son jour. Rien n'allait. Non seulement les Vampires continuaient à les traiter de haut, Cécile se laissait piétiner comme un couard en se cachant derrière ses soi-disant envie de paix, et voilà qu'à présent un lourdaud l'empêchait de photographier paisiblement, allant même jusqu'à se vanter de lui avoir fait rater une « belle prise ». Lorsque rien n'allait ce n'était jamais à moitié n'est-ce pas !

- Et ça vous amuse ?!

Consciente qu'elle ne ferait plus rien de bon à présent, elle s'accroupit pour ranger son appareil photo, et elle entendit l'homme se présenter à elle, mais c'est à peine si elle deigna lever son regard sur lui. Bien décidé à ne pas se laisser importuné davantage, elle continua son ouvrage dans une indifférence glaciale même si elle avait parfaitement entendu son nom. Beller. Pourquoi est-ce que ce nom lui paraissait si familier ? Beller. Ce n'était pourtant pas un nom que l'on entendait souvent, alors pourquoi lui disait-il quelque chose. Fronçant les sourcils, elle se releva et prit le temps de le détailler durant un cours instant. C'était un bel homme, qui avait une bonne mine et qui paraissait être quelqu'un de jovial et naif à en juger par ses yeux rieurs et son sourire. Mais elle en était certaine, la physionomie de cet homme ne lui disait absolument rien. Elle lui tourna le dos prête à s'en aller lorsque soudain elle se souvint. Elle se rappela où elle avait entendu ce nom. Beller !
Tournant légèrement sa tête par-dessus de son épaule, elle fixa cet homme qui l'observait en blêmissant à vue d'oeil. Elle devait en avoir le cœur net. Se retournant pour lui faire face, elle revint sur ses pas et se posta devant lui.

- Beller ? Demanda-t-elle. Un lien avec le fabricant de baguette de Boston ?

Elle avait à peine posé la question que son regard glissa sur la ceinture de cet homme à laquelle pendait une baguette. Il s'agissait bien d'un sorcier donc. Elle releva son regard sur lui avec méfiance. S'il s'agissait bien d'un de ces maudits Mage Fondateur, que faisait-il ici, en territoire indépendant ?

- Vous n'avez rien d'autre à faire qu'à chasser un malheureux Botruc ? Quelle idée d'ailleurs ? Qu'à bien pu vous faire cette malheureuse créature pour que vous décidiez de vous en prendre à elle ?

Sofia se moquait comme d'une guigne de ce Botruc mais elle devait reconnaître qu'elle avait été intrigué. Qu'un stupide moldu cherche à attraper n'importe quelle créature magique passe encore et n'aurait rien de très surprenant mais un sorcier, quel intérêt ?

La beauté de cette sublime créature devint soudain presque éphémère lorsque Ernie recula d'un pas, surpris par le ton plus qu'énervé de la jeune femme.
Presque car c'étaient au tour des paroles désagréables de devenir éphémères alors qu'il se rapprochait d'elle. Qu'est ce qui lui arrivait ? Ca faisait longtemps qu'il n'avait plus été si troublé par une femme.
Il se souvenait encore ce qu'il pouvait faire quand une femme lui plaisait... Prétendre s'intéresser à l'opéra pour ensuite être prit pour un goujat stupide et sans intérêt. Mais il avait beau essayer, jouer un rôle avec la gente féminine, un rôle plus mystérieux, plus attirant, le fabricant en était incapable.

Alors qu'il se présentait courageusement, se sentant comme un véritable adolescent puérile, elle ne daigna même pas le regarder, préférant fixer son attention sur son matériel photographique. Magnifique.
En se relevant brusquement, elle l'analysa brièvement et de nouveau, Ernie ne sut que dire si ce n'est répéter un pauvre "Je suis désolé".
Mais elle n'en tint pas compte et tourna les talons alors que le malaise de l'artisan s'intensifiait. Et voilà comment il ne trouverait jamais personne. Il ne faisait jamais ce qu'il fallait. Ce n'était pas faute d'essayer ! Après tout il avait osé faire un pas vers elle. Comme un gros lourdaud certes, mais bon, on fait avec ce qu'on a !
Il était déjà presque résigné qu'elle se retourna vers lui et vint se placer en face pour lui demander des précisions sur son nom.
Ernie sourit légèrement, un sentiment de fierté l'envahissant : elle connaissait sa réputation !!

-C'est moi-même.

Cependant la curiosité entendue dans sa dernière phrase s'évapora et Ernie retrouva avec une certaine appréhension le ton désagréable. A présent, on pouvait également lire dans son regard de la méfiance. Elle venait de comprendre qu'il était un sorcier et de toute évidence, elle n'aimait pas vraiment cette idée. Était-elle donc moldue ? Ou plutôt plus liée à l'idéologie du Nouveau Monde ? Ils étaient en territoire neutre, pourquoi une personne voulant rester neutre serait si désagréable avec un sorcier ?
A moins qu'elle ne soit comme lui, une étrangère sur ces terres...

-Je ne m'en prends pas à elle, que du contraire je connais que trop bien sa réputation. Je ne fais que la suivre : les Botrucs gardent les arbres que j'utilise le bois pour mes baguettes.

Il sentit que s'excuser de nouveau ne ferait que l'agacer d'avantage. Passant une main dans ses cheveux comme il en avait trop souvent l'habitude lorsqu'il n'était pas à l'aise, il se racla un millième de secondes la gorge avant de demander

-Et vous, vous êtes photographe professionnelle ?

Il espérait qu'il en apprenne un peu plus sur elle mais à vrai dire, il en doutait. Il s'attendait plutôt à être de nouveau remit à sa place.

Une lueur mauvaise traversa le bleu de son regard lorsque l'individu qui se trouvait face à elle, lui révéla être le fabriquant de baguette en personne. Mais cette lueur disparut au profit d'un sourire qui étira ses lèvres. Un sourire qui aurait pu paraître charmant, alors qu'en réalité, elle était entrain de bénir sa bonne étoile d'avoir mit ce sorcier sur sa route. Elle ne lui était clairement pas indifférent, et il semblait faire parti de ces hommes si facile à manipuler quand on était un tant soit peu jolie. Beller. Sa réputation n'était effectivement plus à faire elle avait beaucoup entendu parler de lui et... son art.

- Je suis surprise de vous savoir encore en fonction, à en croire certains enseignant de l'Institut de New Phoenix le temps d'existence des baguettes est compté. Il ne sera bientôt plus qu'un objet obsolète tout juste bon à exposer dans les musées. J'avoue que ce serait dommage d'en arriver là, j'ai toujours voulu en posséder une, lui révéla-t-elle soudainement songeuse avant de se reprendre, mais ça ne s'est pas fait et puis il faut vivre avec son temps n'est-ce pas ?

Ce n'était pas un mensonge. Elle se souvenait de la joie et de l'excitation qu'elle avait éprouvé quand on lui avait confirmé que, en tant que sorcière, elle pourrait étudier à Salem, la plus grande école de magie qui soit. Elle était tellement impatiente de s'y rendre, de s'acheter ses premiers livres de magie, d'étudier la magie, cet art qui n'était ouvert qu'à quelques privilégié dont elle faisait partie et surtout, de posséder une baguette magique comme toute sorcière. Mais finalement ça ne s'était pas fait. A l'époque, on ne refoulait pas tous les sorciers de parents né moldus, mais on n'en n'acceptait qu'un certain nombre. Elle, n'avait pas eut cette chance de faire partie de cette liste de privilégiée, elle avait été refoulée. Elle en gardait un souvenir encore très amer. Bon gré mal gré, elle n'avait eut d'autres choix que de se rendre à l'Institut de New Phoenix si elle désirait apprendre la magie. Contrairement à Salem, cette dernière l'avait accueillit à bras ouvert.
Depuis, Amélia Poppins avait ouvert un institut pour sorciers indépendants. Certes, Boston ne reconnaissait pas leurs diplômés, mais qui se souciait de ce que pensait Boston à part eux-mêmes ? Personne.
Pour sa part, elle s'était faite à la magie sans baguette, bien que de ne pas en posséder avait toujours été un de ses plus grands regrets et qu'elle ressentait encore un profond ressentiment et beaucoup d'amertume d'avoir été ainsi rejeté de Salem sans avoir eut la chance de faire ses preuves. Mais viendrait un moment où elle leur ferait à tous payer leur arrogance, à commencer par cet homme.

Refoulant l'aversion que cet homme lui inspirait de part le fait qu'il était, de part sa fonction un digne représentant des Mages Fondateurs et de leur arrogance, Sofia se montra sous un jour un peu plus aimable et écouta attentive ses explications concernant le Botruc. Puis, il lui demanda si elle était une photographe professionnelle ce qui lui tira un petit rire amusé

- Absolument pas, et heureusement pour moi, vous auriez gâché ma journée ! Ne manqua-t-elle pas de lui rappeler bien que son visage n'exprimait plus aucune rancune. Je n'ai pas été très aimable toute à l'heure, je vous prie de m'en excuser, j'ai eut... une très mauvaise semaine. Mais ce n'est pas une raison. Moi c'est Sofia et, pour vous répondre, je fais ça en amateur, répondit-elle en mettant la bandoulière de son sac sur son épaule. Et donc, c'est la seule raison de votre présence ici ? Vous n'avez pas de Botruc sur les territoires des Mages Fondateurs ?  D'ailleurs pourquoi utilisez vous l'arbre qui abrite les Botruc ? Je ne comprends pas, voulut-elle savoir sincèrement désireuse de comprendre. Mes questions vous paraissent peut-être stupides mais, on ne nous enseigne pas ce genre de chose à Yaxley.

Ernie ne semblait guère avare en confidence et après tout, plus elle au saurait et plus ça lui serait utile, sans compter que c'était un sujet qui l'intéressait vraiment.

C'était dit, "à en croire certains enseignants de l'institut de New Phoenix" ... Elle était donc partisante du Nouveau Monde et Ernie aurait été plus déçu qu'en colère si elle n'avait pas fini sa phrase.
"Le temps d'existence des baguettes est compté. Il ne sera bientôt plus qu'un objet obsolète tout juste bon à exposer dans les musées. "
Le sang du fabricant ne fit qu'un tour. Pour qui se prenait-elle ? Son charme l'avait ensorcelé mais à présent, ces idées lui permettaient de voir clair en elle : une idiote qui suivait ce que les prétendus professeurs de l'Institut lui avaient mis dans le crane. En fait, il était déçu, oui déçu. Heureusement, son envie de posséder un tel trésor qu'une baguette magique la fit un peu remonter dans son estime.
Ernie du parvint à se contenir du mieux qu'il put mais son ton était à présent moins aimable, comme un enfant boudeur.

-Il me semble qu'est bien là la bêtise des Partisans du Nouveau Monde. Si la magie traditionnelle disparait un jour, leur pseudo techno-magique disparaitra avec.

Ernie ferma les yeux, le coeur battant.

-La baguette est le seul véritable élément canalisant la magie. Et je parle de la vraie, sous sa forme la plus pure.

Fronçant les sourcils, le fabricant ajouta pour la blesser comme elle venait de le faire.

-Mais bon, vous ne comprenez certainement pas ce que je vous dit si vous adhérez à...toute cette mascarade.

Pourquoi continuer la conversation avec une inconnue aux idées plus qu’agaçantes ? En réalité, la jeune femme disait tout haut et sur un ton bien trop désinvolte les pires craintes du fabricant. Si lui était convaincu de la puissance des baguettes magiques, que ferait-il si un jour il ne serait plus que le seul à y croire ?

Cependant la conversation continua, Ernie étant trop poli et bien élevé que pour quitter une personne qu'il jugeait offensante.
Elle finit même par s'excuser et se présenta à son tour.
Sofia, qu'il était bon de mettre un nom sur un si joli visage. Joli certes, mais dont la bouche des plus attirante avaient pourtant dit de belles âneries quelques secondes auparavant !
Pourtant quelque chose chez elle l'empêchait de la détester pour ce qu'elle avait dit. Etait-ce son intérêt pour ses occupations ou simplement sa beauté ? Ernie ne pouvait y répondre et se contentait donc de lui répondre.

-Oui, c'est pour cela que je suis ici. Voyez vous; les Botrucs habitués à vivre dans des territoires plus calmes sont plus calmes et moins méfiants. Il est beaucoup plus facile de les repérer sans se faire arracher les yeux ici. De plus, une forêt de ces fameux arbres se trouve ici.

Perpelxe, Ernie écouta ses questions. Il n'y avait pas une once de moquerie lorsqu'il répliqua

-Oui, je me doute bien qu'on ne vous enseigne pas cela là bas...

Le fabricant pensa à son neveu et sa curiosité sincère pour son métier et il voulu croire que c'était pareil pour la jeune femme.

-Les Botrucs sont connus pour garder ses arbres dont l'écorce est beaucoup plus résistant que les autres troncs d'arbre. Ils aiment avoir un abri sur, vous comprenez ? C'est pour cette raison que je m'efforce de venir ici: il y a beaucoup plus de créatures sur les territoires neutres car beaucoup plus d'arbres de la sorte. Et donc, je ne les traumatise pas en enlevant toute l'écorce sur un tronc, je m'efforce de ne pas tuer l'arbre ou de détruire leur abri.

C'était vrai. Même si les créatures étaient teigneuses et désagréables, elles méritaient tout de même compassion et attention.
Mais une question lui brûlait les lèvres.

-Pourquoi est ce que vous vous intéressez aux baguettes si on vous apprend qu'elles n'ont pas d'avenir ?

Le visage joviale et sympathique du fabricant de baguette changea du tout au tout dès lors qu'elle fit quelques remarques assez désobligeantes mais non moins réalistes quand au temps d'existence des baguettes magiques qui étaient désormais compté. Le sorcier ne sembla guère apprécier la réflexion. Il fallait reconnaître que la vérité était souvent difficile à entendre, d'autant plus si elle menace votre avenir, qu'il soit professionnel ou non. Elle ne put s'empêcher de répondre à son regard avada kedavresque en lui souriant de manière un peu provocante sans baisser son regard. Le sorcier bouillonnait intérieurement et tel un enfant coléreux que l'on venait de moucher cracha vertement sur la techno-magie pour défendre ce qu'il considérait comme étant la seule et unique véritable magie.
Elle retint un sourire lorsqu'il pensa la vexer en lui faisant comprendre qu'elle ne pouvait qu'être hermétique à ses explications puisqu'ils pensait en toute légitimité qu'elle était une partisante du Nouveau Monde. Elle choisit de ne pas le détromper à ce sujet, pour le moment....

La colère du sorcier sembla s'apaiser dès lors qu'elle poursuivit leur conversation sur les baguettes magiques, néanmoins, l'homme se montrait beaucoup moins avenant et plus prudent, préférant rester cette fois sur ses gardes. Sage comportement.
Toutefois, le fabricant de baguette répondit à ses questions sans faire montre de la moindre avarice, elle ne s'attendait d'ailleurs pas à ce qu'il lui réponde avec autant de franchise et sans la moindre méfiance à ses questions.

- Je comprends mieux. Vous utilisez le bois de ces arbres pour confectionner des baguettes plus résistantes. C'est intéressant, reconnu-t-elle.

Sofia releva son regard aussi bleu que le ciel sur Ernie lorsque ce dernier lui posa à son tour une question. L'homme était intriguée par l'intérêt qu'elle portait à ces objets qu'elle avait qualifié d'obsolète. Un large sourire s'étendit alors sur ses lèvres.

- Qui a dit que j'écoutais tout ce que l'on me dit ? Ce serait peut-être effectivement le cas si je ne savais pas réfléchir par moi-même ou si j'étais une partisane du Nouveau-Monde, mais il n'en n'est rien. Et puis, je ne considère pas la curiosité comme étant un défaut, et vous ?

Elle attendit un instant puis reprit

- Il paraît que chaque baguette est unique. J'ai un peu de mal à le croire. Il n'existe vraiment pas deux baguettes identiques dans le monde ? D'ailleurs, est-il vrai qu'un véritable marchant de baguette sait de quoi elle est composée rien qu'en posant son regard dessus, et ce même s'il ne l'a pas conçu lui-même ? Ça je ne le crois pas, pour moi ce sont des légendes, comment pourrait-il.... ? Quoi ? C'est vraiment possible ? Demanda-t-elle intriguée en devinant le petit sourire de satisfaction qui menaçait d'apparaitre sur les lèvres de son vis-à-vis. Mais comment faites-vous ? Pour moi, une profane, une baguette ce n'est qu'un joli bout de bois... Mais dans ce cas, est-ce que cela signifie que vous seriez capable de reproduire une autre baguette à l'identique ?

Voilà qui serait très intéressant. C'était décidément la providence qui avait mit ce sorcier sur son chemin. Elle devait en savoir plus et qui sait, grâce à cet homme, l'heure des changements arriverait peut-être bien plus tôt qu'elle ne le pensait.... Sans compter que sa compagnie n'était pas désagréable et que contrairement à certain cas, ce n'était pas une corvée du passer du temps avec lui.
Sofia débordait de confiance en elle et ça se ressentait, il lui suffisait qu'elle pose ses beaux yeux bleus sur un homme pour qu'il en oubli de respirer. Sans le quitter des yeux, elle glissa vers lui, tout en souriant du coin des lèvres.

- Puis-je vous aider à chasser le Botruc ? Je ne suis pas mauvaise vous savez. Il s'est enfuit par là, dit-elle en pointant du doigt la direction que la créature avait emprunté.

Sans attendre de réponses de sa part, elle l'incita à le suivre à travers les hautes herbes qui leur caressaient les genoux. Sofia l'avait fait se déplacer de sorte à aller contre le vent afin que ce dernier ne porte pas leur odeur jusqu'à cette hideuse et très odorante créature. Cet avantage certain leur permettait ainsi de le surprendre plus aisément. Sofia était assez curieuse de voir Ernie opérer sans oublier que plus elle en saurait et plus ça lui serait profitable.
Tout en marchant Sofia continua la discussion sur un sujet qui l'intéressait grandement et dont le fabriquant de baguette ne semblait pas se lasser : la confection de baguette.

- Est-ce que n'importe qui peut fabriquer une baguette ? Je pourrais devenir votre conccurrente directe, fit-elle dans un sourire enjôleur. Ça ne m'a pas l'air plus compliqué que réaliser une recette de cuisine, ou une potion non ? Une pincée de ceci, un peu de cela, faite reposer et le tour est joué. Elle se mit à rire devant sa moue dubitative. D'accord, je simplifie un peu trop c'est ça ? C'est très intéressant de parler avec vous en tout cas, j'apprécie. J'imagine que votre fils ou votre fille va suivre vos traces, les secrets de fabrication sont transmis de génération en génération, j'ai raison ? Et moi, je pourrais apprendre si je le désirais ?

La jeune femme dévoila qu'elle n'était pas une partisane du Nouveau Monde ce qui indiquait clairement son statut : une indépendante. Du moins, c'est ce qu'il déduisit en entendant encore au creux de ses oreilles l'écho des chimères qu'elle avait dit sur la magie.
Pour Ernie, les Indépendants avaient ce quelque chose d'agaçant : un je-ne-sais-quoi de je-m'en-foutisme qui ne plaisait guère au fabricant, même si, évidemment, il avait toujours gardé de bons termes avec tous ceux qu'ils connaissaient. Après tout, la moitié d'entre eux étaient des sorciers et la plupart de ces sorciers avaient eu recours à ses services.

-Je ne considère pas la curiosité comme un défaut en effet, et même, je pense plutôt le contraire...

Puis, il demanda, préférant tirer les choses au clair une fois pour toute

-Vous vous déclarez donc indépendante si j'ai bien compris ?

Après avoir répondu à sa question, la discussion re dévia sur la fabrication de baguette. Sa curiosité lui donnait comme des papillons dans le ventre : c'était un sentiment étrange mais enivrant que de partager une passion auprès de quelqu'un qui donnait tout l'air de s'y intéresser réellement.

-C'est exact, chaque baguette est unique, un peu comme le sont les humains. Car les baguettes vivent vous savez, c'est bien pour cela que l'adage "c'est la baguette qui choisit son sorcier" est si bien connu. Et oui, nous pouvons reconnaitre chacune des baguettes qui nous passent devant le nez. Comment faisons-nous ? C'est une simple question d'habitude. Quel sorte de bon travailleur ne connait pas à la perfection ce qu'il fait ?

Lorsqu'elle lui demanda s'il pouvait recréer à l'identique une baguette magique, un étrange sentiment venu d'un passé semblant lointain lui fit froncer les sourcils sans qu'il n'en sache la cause.

-Non, effectivement, il est impossible de reproduire une baguette à l'identique. Nous pouvons tout au plus nous y rapprocher au plus près mais nous obtenons alors quelque chose ressemblant plus à une jumelle...

Il garda pour lui les expériences qu'il avait effectué. Le résultat obtenu avait dépassé ce stade de "jumelle".
Mais ce léger malaise se dissipa lorsqu'elle glissa dangereusement vers lui. Il en eu le souffle coupé et ne put littéralement pas lui répondre lorsqu'elle lui demanda si elle pouvait l'accompagner dans sa chasse au Botruc.
Le fait qu'une traque de la sorte ne pouvait décidément pas se faire avec une non initiée ne lui vint même pas à l'esprit. Ou du moins, il lui vint trop tard car elle l'avait déjà incité à le suivre et il ne se fit pas prier.
Il remarqua qu'elle se plaça contre le vent de sorte que la créature ne pourrait pas les sentir venir et il s'en étonna alors qu'il lui répondait

-Toute personne suffisamment bosseur, oui. Les études sont longues et beaucoup abandonnent en cours de route, d'où le nombre peu élevé de fabricant. Je vous avoue que je dois avoir cette passion dans le sang mais je présume que je ne suis pas le seul fils à partager une passion avec son paternel. D'où vous vient votre passion pour la photo par exemple ?

La question était rhétorique, il n'attendait pas vraiment de réponse et il continua

-Oui, je dirai que c'est la version simplifiée de ce que nous faisons, mais ca résume assez bien.

Il sourit en imaginant avoir pour concurrente une aussi agréable jeune femme. Ca lui changerait des vieux mecs au front dégarni, c'est sur !

-Je n'ai pas d'enfants, déclara t'il. Le métier est assez prenant, que voulez vous... Et oui, vous pourriez apprendre, bien sur, mais vous vous y prendriez un peu tard...

Il savait que leur traque était veine tant qu'ils parlaient mais sa curiosité sur elle était plus forte que le gain convoité.

-Excusez moi, mais que faites vous réellement? Vous savez de toute évidence comment suivre les traces d'un animal sans se faire repérer. Est-ce une habitude pour vos photos ?
Ce n'était pas qu'il n'aimait pas parler de lui, mais c'était presque ça quand le projecteur était trop longtemps braqué sur lui.

Sofia lui avait répondu à sa question par un sourire qui se passait de tout commentaire. Elle faisait parti des indépendants c'était un fait, mais ce n'était pas par choix et encore moins par conviction. A la base, la jeune femme qu'elle avait toujours rêvé de posséder une baguette magique et d'entrer  dans la prestigieuse école de magie à Salem. Mais ses origines moldus l'en avait empêché, hélas, et elle s'était mise à détester les Mages Fondateurs qui ne l'avaient pas jugé assez digne de leur intérêt pour l'inclure dans leur communauté.
Les partisans du Nouveau-Monde ? Elle les trouvait grotesques à vouloir à tout prix s'accoquiner avec les moldus et à s'extasier devant leurs inventions ridicules. Les sorciers étaient des êtres supérieurs à ces créatures dépourvus de pouvoirs magiques. Comment pouvaient-ils s'abaisser à vouloir vivre avec eux ?!! Les moldus étaient nés pour servir les sorciers mais certainement pas pour être leurs égales.
Les Inquisiteurs ? Pour des raisons évidentes, elle ne les aimait pas et les trouvait bien trop dangereux, toutefois ils avaient leur utilité.
Enfin il restait les Indépendants. Un choix par défauts ? Plutôt le choix que leur avait imposé Cecil, un choix de pleutre. Beaucoup se prétendaient indépendants en attendant de voir de quel coté le vent allait tourner, il y avait beaucoup d'opportunistes dans ce parti, mais Cécil n'en n'était pas un. Non, lui se leurrait totalement en pensant que quoi qu'il arrive ils conserveraient leur neutralité et que leur communauté ne serait jamais impliqué dans cette guerre opposant les sorciers et les moldus. Cécil était un doux rêveur, on ne dirigeait pas les meutes du grand nord américain à coup de pacifisme. Mais il était tout aussi stupide de ne pas chercher à tirer avantage de cette guerre qui couvait et qui n'allait pas tarder à exploser

Alors de quel côté était-elle vraiment ? D'un seul : le sien.
Le bien commun ? Elle s'en fichait royalement, elle ne devait rien à personne. Si elle était si forte, si elle était une sorcière puissante, si elle s'était hissée au rang de Freki dans leur communauté, ce n'était qu'à elle-même qu'elle le devait, et à nulle autre.
Sorciers ou moldus, elle voulait tous les voir courber l'échine devant les loup-garous, quand aux vampires, elle n'avait qu'un seul désir les voir exterminé baigné par la lumière du soleil afin que leur agonie soit bien lente et qu'il n'en reste qu'un petit tas de cendres...
Mais pour se faire, elle devait remplacer Cécil, éjecter ce maitre Zen de son siège afin de prendre sa place. Et grâce à la participation volontaire ou forcé d'Ernie, ce rêve pouvait finir par devenir réalité.

- Disons que si être indépendant signifie n'appartenir ni aux groupes des Mages Fondateurs, du Nouveau-Monde ou des Inquisiteurs, dans lesquels je ne me retrouve nullement alors oui on peut dire que je suis indépendante, mais être indépendant ne signifie pas pour autant se désintéresser de ce qui se passe dans notre monde actuellement

Ils avançaient d'un même pas, parmi les hautes herbes pendant que Ernie lui parlait avec passion des baguettes qu'il confectionnait et de leur propriété magique. Elle sourit lorsqu'il lui confia qu'une baguette magique était un être vivant, alors que tout au fond d'elle-même elle trouvait cela ridicule. Une baguette n'était tout simplement qu'un artefact magique au même titre qu'une cape d'invisibilité. Il servait le sorcier, et n'était qu'un objet à son service, mais elle se doutait bien que partager le fond de sa pensée ne servirait qu'à le braquer, or c'était absolument ce qu'elle voulait éviter

- Oui en effet j'ai déjà entendu cet adage. Et cela s'est avéré à chaque fois ? Je veux dire, ça ne vous ai jamais arrivé qu'un sorcier entre dans une boutique et qu'aucune baguette magique ne se sentent attiré par lui ?  En tout cas, personnellement je trouve cela fascinant de parvenir à savoir du premier coup d'oeil de quoi est composé une baguette magique. Je suis persuadée que ce n'est pas donné à tout le monde, vous êtes tout simplement un expert dans votre domaine mais vous êtes quelqu'un de bien trop modeste pour le reconnaître.

Bien qu'elle s'en cacha parfaitement, elle fut déçue d'apprendre que même un expert comme lui ne pouvait recréer une baguette à l'identique. Etait-ce une certitude ? N'était-ce pas plutot que ses compétences avaient certaines limites ?

- Donc, si je rêve d'avoir la même baguette que Theodorus Washington, s'est rapé alors ? Fit-elle remarquer faussement déçue. Vous avez déjà essayé d'en reproduire une à l'identique ? Lui demanda-t-elle, c'est pour ça que vous êtes si sur de vous quand vous dites que c'est impossible à reproduire avec une telle conviction ? Je suis persuadée que vous avez déjà essayé, devina-t-elle

Ce n'était pas compliqué à deviner. Ernie était un homme passionné par son travail et il semblait être un homme qui aimait relever des défis dans son domaine de prédilection, quel plus beau défi pouvait-il exister que celui d'être capable de reproduire une baguette à l'identique comme un faussaire qui reproduit une œuvre d'art. Mais Ernie changea très vite de discussion, et porta le sujet sur elle. C'était à prévoir, et ça ne la dérangeait pas outre mesure, il pouvait lui poser toutes les questions qu'il désirait après tout, rien ne l'obligeait à lui répondre, elle pouvait très bien lui mentir avec une assurance déconcertante. Mais ce qu'elle n'avait cependant pas imaginé était qu'il s'intéresse à son tour à ses centres d'intérêts ou du moins qu'il cherche à trouver un rapprochement entre sa passion pour la photographie et sa famille.

Sa véritable famille...

Son regard c'était aussitôt durcit lorsqu'ils furent évoqués et elle ne pu s'empêcher de se frotter les bras, comme si un vent frais venait de se lever et la faisait frissonner
Sofia avait fait une croix sur chacun des membres qui portait le même nom qu'elle depuis qu'ils avaient si mal réagit en decouvrant qu'elle était devenue une lyanthrope. Elle les avait rayé définitivement de sa vie et ne les avait plus jamais recontacté, et si le malheur leur faisait croiser sa route, elle ne savait pas ce qu'elle leur ferait mais pour leur bien à tous, il valait mieux que ça n'arrive jamais.
Sa famille à présent c'est la meute. Ils méritaient le meilleur mais ce n'était pas avec les idéaux dépassé de Cecil que cela arriverait.

Cherchant à faire disparaître le trouble que Ernie avait suscité en elle en posant cette simple question elle tenta d'afficher un sourire pour se reprendre

- La photographie, c'est une passion que j'ai développé toute seule, à cause d'un film. Ne riez pas c'est vrai, vous connaissez le cinéma ? C'est un loisir moldu. Il s'agit d'une immense salle qui contient plusieurs fauteuils alignés les uns à coté des autres en plusieurs rangés. Devant nous se trouve un écran géant sur lequel est diffusé un film. Un film est une histoire joué par des acteurs, un peu comme du théâtre, on y raconte des histoires d'amour, policier, d'horreur,... il y en a vraiment pour tous les genres. Je me souvient d'un film qui s'appelait Smoking No Smoking avec Harvey Keitel... En fait pour être tout à fait honnête avec vous je ne me souviens absolument plus de quoi parle le film, tout ce dont je me rappel c'est que le héros prenait exactement la même photo de son quartier tous les jours, à la même heure. Et lorsque l'on voyait défiler les photos dans son album, le paysage avait beau être le même, la photo était toujours très différente, il n'y avait pas deux fois la même alors que toutes les conditions étaient réunis pour que cela soit le cas.

Sofia s'interrompit et se tourna vers Ernie, elle venait de comprendre à présent pourquoi il était impossible de réaliser deux fois la même baguette magique, c'était exactement comme pour les photos...

- Je viens de comprendre à présent, pourquoi il vous est impossible de reproduire une baguette à l'identique, il en va de même pour les photos. On a des jumelles qui se ressemblent plus au moins mais on n'a jamais deux photos identiques...

Voilà qui était vraiment on ne peut plus frustrant ! Comment allait-elle faire ? Reprenant son chemin elle poursuivit

- Bref, je ne saurais pas vous expliquer ce qui m'a autant fasciné dans cette perception de l'instant mais j'ai voulu moi aussi prendre des photos et immortaliser les choses. Dès que je suis sortie du cinéma je suis allée m'offrir un appareil photo et depuis je n'ai pas cessé de faire des photographies. J'ai commencé par des paysages, des animaux et autres créatures magiques et récemment j'ai fait la connaissance d'une jeune femme qui m'a donné envie de m'intéresser aux modèles humains, elle est devenue ma muse en quelque sorte. Il faudrait que j'essais de prendre un homme en photo pour voir....

Son regard se leva alors sur le fabricant de baguette tandis qu'un sourire amusé se dessina sur ses lèvres et aussitôt par magie, son appareil se retrouva dans ses mains. Avant qu'il n'ai le temps de réagir, Sofia venait d'enchainer 5 portraits en gros plan d'Ernie, puis elle jeta un œil sur son écran visiblement satisfaite

- Intéressant. Vous devez être un très mauvais joueur de poker, votre visage est beaucoup trop expressif, mais pour la photographie il est parfait, sourit-elle avant de reprendre leur piste. Pour ce qui est de mon travail vous n'y êtes pas du tout, je travaille dans un bureau, je suis assistante de direction. Si je sais comment suivre la trace d'un animal sans me faire repérer c'est parce que dans ma famille ce sont tous des chasseurs et je vous le confirme, cela s'avère toujours utile quand je veux prendre des animaux sauvages en photos. Pour vous en être rendu compte c'est que vous êtes loin d'être un amateur

Seul un chasseur expérimenté pouvait s'apercevoir qu'elle s'était placée de manière à ce que le vent ne porte pas leur odeur jusqu'au Botruc, tout en suivant ses traces sans se laisser distancer. Elle lui fit signe de se taire et l'arrêta d'un geste de la main. Il y avait plusieurs pins à 300 mètres devant eux, et l'odeur de la créature était on ne peut plus forte. Elle s'accroupit et retira un objectif de son sac qui était beaucoup plus puissant que celui qui se trouvait sur son appareil photo. Elle l'en équipa et fit une rapide mise au point avant de faire signe à Ernie de s'accroupir à ses cotés.
Elle lui fit signe de se rapprocher et lui montra ce qui apparaissait dans son écran. L'hideuse créature, aux aguets, qui observait avec curiosité l'étrange manège des deux sorciers.

- Il nous a repéré comment comptez-vous vous y prendre pour ne pas perdre un œil ?

Ernie hocha la tête en ayant le confirmation qu'elle était une indépendante. Elle n'avait pourtant pas l'air d'une "je m'en foutisme" lorsqu'elle lui précisa qu'elle s'intéressait tout de même à ce qui se passait dans le monde.

-Je me suis toujours demandé..Si par malheur une guerre venait à éclater...Comment est-ce que les Indépendants réagiraient ?

Il ne s'était pas toujours demandé. Mais depuis le meurtre de leur ministre il y a déjà quelques mois, la politique devenait un sujet on ne peut plus que délicat.
Ils avançaient en rythme tandis que la jeune femme continuait à lui poser ses questions. Ernie se sentait comme une rock star à l'entendre s'intéresser de la sorte à son métier. Il n'avait jamais connu ça.

Alors qu'elle lui demandait si un sorcier s'était déjà retrouvé sans aucune baguette, le fabricant réfléchit quelque peu. Il avait du rendre un essai sur ce sujet durant ses études et sa note avait été excellente.

-Non, pas que je sache. Mais vous savez, je crois qu'il n'y a pas qu'une seule baguette destinée à une seule personne. Je pense que nous avons tous quatre à cinq baguettes qui seraient prêtes à nous choisir. Et ne me pensez pas modeste voyons. Je pense que tous ceux qui aiment leur métier un minimum deviennent des experts dans leur domaine, déclara t'il avec un petit sourire.

Lorsqu'elle plaisanta sur le fait que ce n'était pas possible de refaire à l'identique la baguette de Washington, Ernie fronça les sourcils.
Le leader du Conseil ne faisait pas l'unanimité chez les Mages Fondateurs bien que sa politique affirmée pouvait donner beaucoup d'admiration. Il faisait des choix et s'y tenait.
Malgré les centaines de morts moldus lorsqu'il lâcha l'ancienne magie pour stopper les Inquisiteurs, il y avait peu de monde qui pouvait le lui reprocher. En effet, que ce serait-il passé s'il ne l'avait pas fait ? Les Inquisiteurs auraient provoqué un massacre dans leur rang et ca aurait été eux les victimes...

-J'ai l'impression que vous nourrissez une rancune plus grande envers les Mages Fondateurs plutôt qu'au Nouveau Monde. Puis-je vous demander pourquoi ?

Il avait l'impression qu'elle allait lui répondre "Non, vous ne pouvez pas" mais il voulait comprendre pourquoi elle n'aimait pas leur communauté.

-Si j'ai déjà essayé de reproduire une baguette à l'identique ? Oui, oui je l'ai déjà tenté. Comme chaque fabricant je pense.

Il préférait rester vague sur ce sujet sans qu'il n'en comprenne réellement la cause.
La conversation dévia vers elle ce qui fit plaisir à l'artisan, un peu mal à l'aise de se sentir vanté de la sorte.
Elle répondit avec un sourire sur sa passion de la photographie.

-Je n'ai jamais été au cinéma mais j'ai un neveu partisan du Nouveau Monde qui m'en a déjà parlé. Cette histoire semble très intéressante, je crois que je peux comprendre pourquoi il vous a donné envie de vous lancer la dedans.

Lorsqu'elle fit le lien entre une photographie et les baguettes, Ernie sourit. Quoi de plus beau qu'une personne comprenne sa passion grâce à sa propre passion ? Pour toute réponse il hocha la tête alors qu'elle continuait de parler.
C'est alors que sans avoir pu réagir, elle lui tira rapidement cinq fois le portrait. Sur les deux dernières il avait légèrement placé sa main en avant, comme pour se protéger, surpris d'être subitement un modèle.

-Prévenez la prochaine fois ! Déclara t-il, mi amusé, mi ennuyé, malgré le compliment qu'elle venait de lui faire.

-Vous avez une famille de chasseur ? S'étonna t-il. Est-ce que votre métier vous plait ? S'enquit-il par la suite. En effet, jamais il n'aurait imaginer la jeune femme derrière un bureau. Et c'est un peu mon métier la chasse. Enfin je dirai 10% du métier. Nous devons récupérer nos ingrédients.

La jeune femme le fit stopper et ils s'accroupirent. Elle fit une photo à distance et lui montra le résultat : il les avait repéré. Mais ce n'était plus lui sa proie à présent : dans l'arrière plan de l'image, il y avait son arbre dont l'écorce lui était si précieuse.

-Nous n'avons plus besoin de lui ce qui est un excellent point, murmura t-il. Vous voyez l'arbre derrière lui ? C'est celui là qui m'intéresse. Je pense qu'il va fuir pour appeler ses compagnons et je vais alors avoir une minute pour prendre ce dont j'ai besoin.

Il avait fait exprès de ne pas l'inclure dans ce "je" qui allait s'approcher de l'habitat naturel de la créature. En effet, bien que chasseuse confirmée, la tâche qu'il allait accomplir était dangereuse.
L'animal fit ce qu'il avait prévu et Ernie s'élança, rapide et agile.
Une fois arrivé au tronc, il découpa délicatement un peu d'écorce et revint aussi rapidement que possible vers l'endroit où il avait laissé la jeune femme.

Ernie Beller lui était tombé du ciel, au moment même où elle se demandait comment faire tomber en disgrâce le roi des vampires et se débarrasser de la politique bien trop timoré de Cécil. Elle avait quelques idées depuis quelques temps, mais rien de particulièrement aboutit, et puis Ernie était arrivé, tel un signe du destin, disposé à répondre à toutes ses interrogations et à lui fournir les renseignements qui lui manquaient sur la confection des baguettes magiques où plutôt sur la confection de baguettes jumelles. Aveuglé par sa passion, et elle n'en doutait pas une seule minute,, par son charme, l'homme n'était guère avare en confidence, malheureusement ce qu'il lui révélait , même si elle n'en montrait rien, n'était pas vraiment pour l'arranger. Elle avait besoin qu'on lui confectionne une baguette similaire à celle de Regina Andropova mais de toute évidence c'était impossible. Que faire ? Revoir tout son plan à zéro ? Si elle n'avait pas d'autres choix, elle y serait bien obligée, il fallait que son plan soit infaillible...

Encouragé par ses questions, le sorcier se mit à lui en poser à son tour, mais contrairement à ce à quoi elle aurait pu s'attendre il ne s'était pas montré indiscret. Il cherchait simplement à la connaître sans pour autant poser des questions déplacées auquel cas, elle aurait eut tôt fait de lui répondre en le remettant à sa place. Au contraire, ses questions restèrent d'ordre général, elle s'était même surprise à lui révéler comment elle en était venue à la photographie, en se maudissant intérieurement après coup en se disant qu'il allait trouvait sa ridicule, mais il n'en fut rien, bien au contraire.
Ainsi avait-il commencé par lui demander vers qui les indépendants se tourneraient si jamais on devait les obliger à prendre parti dans cette guerre qui menaçait d'éclater d'un instant à l'autre, mais qui malheureusement, pour son plus grand désarroi, n'éclatait toujours pas.

- Et bien je ne peux pas parler pour les autres mais personnellement je n'ai toujours eut qu'un seul parti : le mien !

Réponse égoïste elle en était parfaitement consciente, mais c'était la sienne. Elle s'était toujours fait passer avant les autres et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait changer bien au contraire. Elle ne se sentait d'aucune affinité avec aucun des partis en présence. Son regard glissa sur le fabricant lorsque ce dernier fit preuve d'une perspicacité qu'elle ne lui aurait pas cru. Elle n'avait pas l'impression d'avoir laissé sous-entendre qu'elle détestait les Mages Fondateurs plus qu'un autre parti, et pourtant il l'avait deviné, allant même jusqu'à lui en demander la raison.

- C'est l'impression que je vous ai donné ? S'étonna-t-elle. Pourtant vous faites erreurs, je n'ai pas plus ni moins d'affinités pour le parti des Mages Fondateurs que pour ceux du Nouveau-Monde

Réponse diplomate qui devrait normalement couper court à ses interrogations sur le sujet. Elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il lui révéla avoir déjà entendu parler du cinéma via un neveu qui vivait sur le territoire du Nouveau-Monde. Bien, l'homme n'avait ni femme ni enfants, mais il avait un neveu, c'était toujours intéressant à savoir.

- Un neveu partisan du Nouveau-Monde ? Et vous ne l'avez pas renié ? Plaisanta-t-elle. C'est rare. D'ordinaire lorsque des sorciers ont de la famille dans des partis opposés au leur c'est que généralement les deux branches de cette même famille ne se parlent plus depuis longtemps, mais pas vous. Vous parlez de lui avec affection. C'est dans votre nature ou est-ce que votre neveu a droit à un traitement de faveur ? Lui demanda-t-elle dans un sourire.

Ernie qu'elle n'avait d'abord vu que comme un pion qui allait servir ses intérêts s'était montré contre toute attente, un homme intéressant et curieusement pour un sorcier qui épousait les idéaux des Mages Fondateurs, étonnement ouvert. Alors qu'un autre aurait pu se moquer de cette histoire de film, lui avait compris. Disait-il cela par politesse ou était-il sincère ? Peu importait de toute manière qu'il lui mente ou non n'avait aucune espèce d'importance à ses yeux, il n'était qu'un pion dont elle comptait bien se servir et ce qu'il pouvait bien penser d'elle ne l'affectait aucunement, elle ne pouvait néanmoins nier que sa compagnie était agréable. Sa gentillesse, mais aussi sa timidité et sa maladresse, lui conférait un charme certain, bien différent de ces hommes débordant d'assurance, si sur d'eux et de leur pouvoir de séduction. Un large sourire fendit son visage lorsqu'il sembla être très surprit par sa fonction, et elle décida de rebondir sur cette remarque pour ignorer son étonnement concernant sa famille de chasseur.

- Oui, beaucoup, mon patron y est pour beaucoup. C'est un homme intelligent et très compétent dans son domaine et surtout, il me fait confiance, et jusqu'à aujourd'hui, il n'a jamais eut à le regretter

Sa relation avec Charles, strictement professionnelle, était une de ses relations les plus forte qu'elle n'ait jamais entretenu avec quiconque hors de la meute. Bien sur, elle ne lui livrait pas le fond de ses pensées concernant Cécil ou ses envies de changement ou de guerre, elle restait en général très neutre et très diplomate avec lui concernant ces sujets, mais pour le reste, elle se montrait assez honnête avec lui. Quand à parler de Cécil, elle aimait autant éviter. Etre un loup-garou n'était jamais très bien vu, et elle n'avait aucune envie de voir Ernie s'enfuir en courant, elle avait encore besoin de lui

Leurs bavardages prirent fin lorsqu'ils arrivèrent au bout de leur quête, ou du moins au bout de la quête du fabricant de baguette. Ce dernier lui expliqua ce qu'il comptait faire et Sofia ne releva pas lorsqu'il employa le "je" plutôt que le "nous". Il n'avait jamais été dans ses intentions de l'aider dans sa quête ce qui tombait plutôt bien, par contre, elle était curieuse de le voir à l'oeuvre. Elle sourcilla à peine lorsqu'il lui révéla qu'il n'avait qu'une minute pour agir, ce qui lui paru extrêmement court mais pourquoi pas, visiblement il avait l'habitude de se débrouiller. Accroupit dans les hautes herbes qui la dissimulaient, son appareil photo en main, elle ne quitta pas Ernie du regard. Derrière son objectif, elle l'observa se faufiler en douce jusqu'à l'arbre désiré, prélever l'écorce dont il avait besoin avant de filer aussi vite que ses jambes le lui permettaient.

Pendant ce très court laps de temps, Sofia l'avait observé et surtout, elle n'avait eut de cesse de prendre des clichés de lui en pleine action. Ernie, de dos, avançant avec prudence parmi les hautes herbes, puis, occupé à récolter consciencieusement sa récolte, avant de détaler comme un lapin. Toute à sa concentration, Sofia n'avait pas vu cette créature velu, à huit pattes qui grimpait rapidement sur son pantalon. Ce n'est que lorsqu'elle abaissa son appareil photo pour regarder ses clichés qu'elle prit conscience de cette chose ignoble qui était entrain de grimper sur elle. Sofia ne craignait pas grand chose dans la vie, si ce n'était les araignées. Elle les détestait, surtout depuis qu'elle avait été prise en chasse par de gigantesques acromentules dans son adolescence. Quelques soient leurs tailles, ces créatures la terrifiaient. Dans un geste stupide et inutile de recul, Sofia perdit l'équilibre et tomba en arrière. Lâchant son appareil photo elle chercha à se rattraper en prenant appuie sur sa main droite malheureusement non seulement elle était mal tombée et s'était mal réceptionnée sur son poignet, lui arrachant en plus d'un cri de terreur une grimace douloureuse. Comme si ça ne suffisait pas, la paume de sa main avait heurté au sang un maudit rocher mais pire que tout, la tarentule était toujours sur elle...

"Je n'ai toujours eu qu'un seul parti : le mien !"

En voilà une phrase étrange pour une jeune femme. Ernie ne pouvait comprendre ce genre de propos. Pour lui, il lui était impossible de rester neutre avec les temps actuels. Peut-être à l'époque de sa grand-mère cela aurait été possible mais de nos jours...Comment pouvait-elle prétendre à ne pas pencher vers un camp ?

-Et que voudriez vous ? Demanda simplement le fabricant. Je veux dire, est-ce que la situation actuelle vous plait ? Ou voulez vous des changements quelconque dans notre monde ?

C'était beaucoup de questions, il s'en était rendu compte trop tard mais la jeune femme venait de lui faire un réponse si étrange pour lui qu'il n'avait pu résister.

-Je suis désolé pour ce trop plein de questions mais votre réponse m'intrigue. Et oui, il m'a semblé que vous étiez plutôt contre nous que Saevus Yaxley. Simplement à cause du ton que vous employé quand vous parlez d'une chose ou d'une autre. Mais apparemment, je me trompais, ajouta t'il avec un sourire involontairement charmeur.

Lorsqu'elle s'intéressa à Zachary, le coeur du fabricant se réchauffa inexplicablement. Le gamin était entré dans sa vie de manière spontanée et à présent, il représentait la seule famille qu'il avait dans ce monde. Alors pourquoi l'aurait-il renié ? Non, Ernie n'était pas ainsi.
Cependant Sofia avait raison et elle pointa quelque chose qu'il n'avait jusqu'alors jamais réellement remarqué : ils faisaient figure d'exception.

-Vous avez raison, d'habitude cela ne se passe pas aussi bien... En réalité, je viens de découvrir ce neveu. Avant lui, je n'avais plus personne comme famille. Alors nous ne parlons pas politique. Le gamin est assez grand pour penser tout seul. Je pense que c'est parce que nous avons un lien de sang qui m'a permis à accepter ses croyances et qu'à présent seulement, je suis plus...ouvert.

Le jeune homme avait même essayé de lui apprendre quelque trucs sur ses tablettes et autre mais Ernie avait été un élève obstinément têtu, ne voulant simplement pas comprendre cette technologie qui lui semblait toujours dangereuse.
Les temps politiques troubles noircissaient le ciel du monde mais jamais cela ne troublerait les liens qu'il avait avec le gamin. Tous deux faisaient abstraction de la politique en présence de l'autre et ca marchait très bien jusque là.

-Je suis donc heureux pour vous ainsi, déclara t'il en souriant.

Oui, il n'arrivait pas à l'imaginer dans un bureau avec ces cheveux flottant doucement sous la brise du vent, mais elle semblait satisfaite de sa position ce qui était beaucoup pour lui. Ernie n'aimait pas voir des personnes coincées dans un job qu'ils n'aimaient pas mais qui payait le loyer. Il avait l'impression que ces personnes passaient à côté de leur vie et ça le déprimait lui qui vivait tant bien que mal de sa passion.

Leur conversation s'interrompit alors qu'ils arrivaient à destination. Ernie parvint à récupérer l'écorce du tronc mais lorsqu'il revint auprès de Sofia, celle ci était à terre, le visage défait par la terreur.
Le fabricant se précipita auprès d'elle, cherchant la source de son effroi. Il ne le vit pas tout de suite car ce qui effrayait en réalité la demoiselle était une araignée grimpant le long de sa jambe. C'est vrai qu'elle était plus grosse que ses comparses mais ce n'était pas non plus une acromentule.
Rapidement, il s'agenouilla et d'un geste presque tendre, s'empara de la créature.
Il s'éloigna de quelques pas de la jeune femme pour libérer "la vilaine" et revint auprès d'elle, s'agenouillant de nouveau à ses côtés.
C'est à cet instant seulement qu'il remarqua sa main en sang.

-Ca va ? Demanda t-il d'une voix douce. Vous saignez, laissez moi voir ça.

Il se saisit de sa main et le contact physique le fit frissonner. Essayant de ne pas montrer son trouble, il désinfecta la plaie, tenant délicatement la paume de Sofia dans la sienne, le coeur battant, l'esprit tordu se moquant de lui-même et des pulsions cardiaques plus rapides que lui infligeaient une simple main féminine mais aussi, la proximité de leurs deux corps là, sur le sol rugueux d'un territoire neutre.

Il s'éclaircit la gorge et dit après lui avoir fait un aussi beau pansement qu'il le pouvait (pas très esthétique mais néanmoins efficace).

-Il vaut mieux que nous bougions de cet endroit avant que notre ami ne revienne.

Il se leva et lui tendit la main pour l'aider à en faire de même.

Sofia était complétement tétanisée devant cette horrible créature. Les araignée, c'était sa phobie. Si par le passé elle les trouvait juste repoussante, aujourd'hui, elle en avait une peur bleue, et ce quelque soit leur taille. Plus rien ne comptait si ce n'était cette horrible créature qui montait le long de sa jambe, ce n'est que lorsqu'elle aperçut les mains d'Ernie prendre l'araignée avec délicatesse dans le creux de ses mains qu'elle réalisa qu'il était de retour. Grimaçant d'horreur et de dégout, elle le vit s'éloigner avec "ça", avant de s'agenouiller au sol pour la libérer et la... il la laissait repartir ?!!!! Elle lui jeta un regard ampli d'incompréhension lorsqu'il revint vers elle mais il ne s'en préoccupa pas et s'inquiéta plutôt de savoir comment elle allait.

Comment elle allait ? Son amour propre venant d'en prendre un sérieux coup. Elle était morte de honte et se sentait complétement ridicule d'avoir paniqué devant lui à la vue d'une si petite bestiole car s'il y avait bien quelque chose qu'elle haïssait plus que tout c'était de se sentir en position de faiblesse. Même s'il n'en montrait rien derrière sa gentillesse apparente, il devait bien rire intérieurement face à un comportement aussi grotesque. Se sentant suffisamment sotte dans cette position, Sofia voulu se relever mais la fabricant de baguette lui fit alors remarquer qu'elle s'était blessée en tombant. Elle ne l'avait pas remarqué mais à présent qu'il le mentionnait c'était on ne peut plus flagrant. Il ne manquait plus que ça ! Décidément, elle se maudissait.

Elle voulu l'empêcher de regarder en retirant sa main, mais il fut plus rapide qu'elle, et lorsqu'il s'en empara avec douceur, elle leva son regard sur lui avec surprise. Elle avait perçut son trouble pourtant, loin d'essayer de profiter de la situation, il s'occupa de désinfecter sa plaie. Le sorcier était prévoyant, il connaissait les sorts nécessaires pour ce genre d'égratignure et avait visiblement tout ce qu'il fallait sur lui. Sans un mot, Sofia le regarda faire, tout en songeant à leur discussion avant que tout ceci n'arrive, alors qu'ils s'avançaient parmi les hautes herbes de cette clairière...

Le sorcier s'était montré très intrigué par ses paroles et elle l'avait regardé sans faillir lorsqu'il lui avait posé toutes ces questions qui visaient à lui faire dire quel parti elle choisirait si elle était contrainte d'en choisir un. Pour le sorcier, il n'y avait que trois choix possibles soit elle rejoignait le camps des Mages Fondateurs, soit celui des Partisans du Nouveau-Monde, ou alors, plus hautement improbable, celui des Inquisiteurs. Il ne lui venait pas à l'esprit qu'il puisse exister un quatrième choix. Elle s'était arrêtée pour l'écouter s'excuser quand à ce flot de questions mais il se justifia en lui expliquant que sa réponse l'intriguait énormément.

- Je me trompe ou vous semblez soulagé que je n'ai pas de préférence pour les Partisans du Nouveau-Monde ? Lui avait-elle demandé en répondant à son sourire.

Elle avait délibérément choisit de ne pas répondre à la question qu'il se posait concernant son parti pris car il était certain qu'il n'apprécierait pas sa réponse. Hors, elle n'avait eut aucune envie de se mettre le gentil fabricant de baguette à dos pour le moment, ce qui ne tarderait pas à arriver si elle partageait avec lui le fond de ses véritables pensées. Elle souhaitait en savoir plus sur lui et sur sa vie, et c'est ainsi qu'elle découvrit qu'il avait un neveu qui était désormais sa seule famille. A voir comment il parlait de lui, il était évident qu'il tenait énormément à lui. Voilà qui était intéressant.

- Il a de la chance, vous semblez déborder d'affection à son égard. C'est important la famille, on a parfois tendance à l'oublier...

Qu'il soit question de la famille comme on l'entendait traditionnellement, à savoir celle qui nous unissait par les liens du sang comme c'était le cas pour Ernie et son neveu, ou de la famille que l'on se choisissait comme ça l'était dans son cas, on n'était rien sans ses proches. C'était très important de ne jamais perdre de vu ce qui était essentiel. Pour les siens elle donnerait tout, et Ernie semblait être pareil avec son neveu

Elle le regarda faire lorsqu'il lui banda la main maladroitement, il y mettait du coeur. Qu'attendait-il en retour ? De la reconnaissance ? Qu'elle lui tombe dans les bras ? A cette idée, la jeune femme fronça les sourcils, les hommes ne faisaient jamais rien gratuitement, ils avaient toujours une idée derrière la tête. Pourtant, Ernie semblait à part. Elle se souvenait parfaitement avec quel gentillesse il lui avait dit être heureux pour elle de savoir qu'elle avait un travail qui lui plaisait et dans lequel elle s'épanouissait. Il était sincère...

- Pourquoi faites-vous tout cela ?

Elle était un peu perdue, agir par désintérêt uniquement par gentillesse sans avoir la moindre idée derrière la tête... ça n'existait pas. Lorsqu'il lui tendit sa main pour l'aider à se relever, Sofia hésita à la prendre. Par fierté, son premier réflexe fut de se lever toute seule, sans l'aide de personne, pourtant, elle finit par accepter la main tendue. Une main qu'il lui avait tendue pour la première et dernière fois. Une fois qu'elle fut face à lui, elle se dirigea vers le lieu où le fabricant de baguette avait déposé l'araignée. Elle n'eut pas beaucoup de pas à faire car la créature revenait déjà vers eux. En la voyant avancer, Sofia eut un mouvement de recule, puis le regard noir, elle tendit sa main d'où du feu se mit à jaillir et brula vif la responsable de sa chute et de sa blessure.

- Elle ne reviendra plus à présent ! Fit-elle durement tout en revenant sur ses pas.

Une fois qu'elle fut à la hauteur d'Ernie, elle se planta devant lui, le regard froid. Elle était en colère contre elle-même, elle était furieuse de s'être laissée aller à un comportement aussi ridicule devant le fabricant de baguette, et réduire en cendre cette maudite créature n'y changeait rien. Il aurait été aisé de le séduire pour obtenir ce qu'elle désirait, mais elle n'en ferait rien. Elle n'avait aucune envie qu'il s'attache à elle, parce qu'il n'était pas le genre d'hommes dont elle avait envie de se jouer. Elle préférait qu'il la craigne et que le moment venu, il lui obéisse sous la contrainte. Mais pour se faire, il devait rester un pion, et pas une personne à laquelle elle pourrait finir par s'attacher.

- Tout à l'heure vous m'avez demandé, si la situation actuelle me convenait ou si au contraire je souhaitais voir des changements dans notre monde, je vais vous répondre. Vous montez à cheval Ernie ? Moi oui, et je suis plutôt bonne cavalière, mais lorsqu'un cheval se blesse, et qu'il se met à boiter, pour le soulager, il faut l'abattre. A mes yeux, le monde est un cheval boiteux

Tout détruire pour mieux reconstruire, voilà ce qu'elle attendait de cette guerre imminente qui tardait à venir. Voilà pourquoi Cecil devait également disparaître, parce que l'heure était au changement et que ce changement ne pouvait survenir que dans un bain de sang.

La jeune femme avait semblé complètement paniquée par la petite bête qui lui était grimpé sur la jambe. Et même s'il ne l'avait pas montré - malgré tout ce qu'on pouvait croire de lui, il avait encore un peu de tact avec les femmes ! - il s'en était un rien amusé.
Alors qu'il s'affairait sur son bandage, il lui répondit aux questions qu'il lui avait posé tout en le questionnant lui-même.
Concentré sur sa tâche, il lui répondit sans la regarder.

-Disons que je trouve leur idéologie dangereuse mais j'accepte ceux qui y croient.

Il avait dit ça en pensant à Zach évidemment. D'ailleurs il revint à lui, comme intrigué que des liens familiaux entre deux personnes radicalement opposées en politique puissent être possible et même puissent être chaleureux.

-Comme je vous l'ai dit, je viens à peine de le retrouver. Mais c'est vrai que je suis plutôt un homme...comment dire ? Familial.

Il s'était senti tellement seul au monde suite au décès de sa grand-mère, un an après celui de son père ! Retrouver Zach avait été comme se reconstruire un bouclier protecteur contre la dépression. Ernie se savait chanceux. Après tout, si le hasard n'avait pas bien fait les choses, il aurait put rater son neveu et ne jamais l'avoir croisé ce jour là à la réserve...
La jeune femme le tira de ses pensées en lui demandant pourquoi il faisait tout ça.
Perplexe, il releva la tête vers elle.
Pourquoi faisait-il quoi ? Lui faire cet affreux bandage ? Il n'allait pas la laisser saigner quand il avait tout ce qu'il fallait dans son sac...

-Et pourquoi pas ? Remarqua t'il, toujours aussi surpris de la voir poser cette question alors qu'elle acceptait son aide pour se relever.

Sofia fit quelques pas et Ernie observa son dos, curieux. Elle ne devait pas avoir connu des gens aimables autour d'elle pour qu'elle puisse sincèrement croire qu'il avait des arrières pensées. Certes le fait qu'elle était jolie l'aidait dans ses amabilités mais même si elel avait été hideuse, le fabricant ne l'aurait pas laissé se vider de son sang...
Soudain, des flammes surgir vers la terre.
Lorsqu'elle lança avec une certaine méchanceté dans la voix qu'il trouvait déplaisant qu'ainsi "elle ne reviendra plus", il comprit qu'il venait de griller l'araignée.
Ce n'était pas tant d'avoir tué la créature qui venait de choquer le fabricant mais la manière de l'avoir fait. Elle ne s'était pas contenter de l'écraser discrètement, non, elle l'avait brûlé vive avec un plaisir évident.

Elle revint vers lui, le regard froid comme au début.
Un peu perdu, Ernie écouta son petit monologue, clignant des yeux quelques fois pas certain d'avoir compris ce qu'elle était en train de lui dire. "Le monde est un cheval boiteux" qu'il fallait donc abattre.

-Est-ce que vous parlez sérieusement ?

Ernie se sentait mal à l'aise. Il était littéralement tombé sous le charme de cette jeune femme qui avait en elle une réelle méchanceté, quelque chose comme de la haine envers le monde autour d'elle.
Il ne comprenait pas cette soudaine tournure des évènements. Avait-été seulement sa peur face à l'araignée qui venait de la rendre si agressive ? Oui, elle venait peut-être de se sentir honteuse elle qui semblait être très fière... Mais des paroles comme celles là c'était ses véritables convictions qui ressortaient.

-Pourquoi réagissez-vous de manière si...virulente ?

Il y avait quelque chose qu'il ne comportait pas dans le comportement de cette femme. Froideur, conversation passionnante, sadisme et puis retour à la froideur.

-Je pense personnellement qu'une guerre, votre cheval boiteux à abattre donc, n'apporterait rien de très bon pour chaque parti.

Oui une guerre serait de très mauvaise augure. Pour lui. Pour tous les sorciers. Pour Zach qui sera plus difficile à voir. Pour toutes les innocentes victimes qui allaient constituer des dommages collatérales...
Sofia agissait sans logique à ses yeux et il n'aimait pas ne pas savoir cerner quelqu'un. Pourtant il était bien obligé d'admettre qu'il ne comprenait rien au tourbillon devant lui. Et même, à présent, elle le mettait presque mal à l'aise.

On pouvait lire en Ernie comme dans un livre ouvert. Le sorcier n'était ni un tricheur ni un dissimulateur, c'était un homme très facile à cerner et actuellement, la stupeur se lisait sur son visage. Et pour cause, le fabricant de baguette avait été totalement décontenancé par sa réaction. Mais que s'imaginait-il au juste ? Il était plus que temps qu'il redescende de son petit nuage, et la chute semblait quelque peu douloureuse et si pleine de désillusion ! Mais de cela, Ernie ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, c'était lui qui s'était fait des idées sur son compte. Il pensait sincèrement la connaître parce qu'ils avaient échangé quelques banalités ? Des banalités qui ne l'était pas tant que ça puisque Sofia avait ainsi obtenu, sans en avoir l'air, des informations qui l'intéressait. Des informations très précieuses sur la conceptions des baguettes magiques qui allait l'obliger à revoir son plan mais également sur l'homme qui lui faisait face. Elle n'avait désormais plus besoin de porter le masque de l'amabilité face à lui et pouvait se montrer telle qu'elle était réellement.
La seule phrase que Ernie parvint a prononcer après un petit moment d'hébétude fut pour lui demander si elle était réellement sérieuse. De toute évidence il ne pouvait croire qu'elle pensait réellement ce qu'elle disait. S'il savait, il était si loin du compte encore...

- Ai-je l'air de plaisanter ? Lui répondit-elle sèchement tout en le fixant de son regard glaciale

Elle le sentait, Ernie était de plus en plus mal à l'aise en sa présence. Lui qui s'était sentit pousser des ailes quelques minutes plus tôt, était entrain de se liquéfier sur place. Il s'était terriblement trompé sur son compte et commençait seulement à le réaliser.
Pourquoi réagissait-elle de cette manière ? Un petit sourire amusée apparut sur ses lèvres bien dessinées à la formulation de cette question posé si naïvement que s'en était presque touchant de se trouver face à un homme qui possédait encore en lui tant de candeur et d'innocence.

- Et vous, pourquoi réagissez-vous de la sorte ? Parce que les gens ne veulent voir que ce qui les arrange, et vous ne faites pas exception à la règle Mr Beller, mais la réalité elle, est très souvent différente de ce à quoi ils s'attendaient, vous en êtes un très bel exemple. Vous portez des œillères, comme la plupart des sorciers du reste. Vous menez une petite vie tranquille en espérant que rien ne viendra la troubler. Vous regardez ce qui se passe dans le monde depuis votre fauteuil persuadé que les choses seront toujours ainsi, immuables, qu'elles ne vous toucheront jamais directement. Vous compatissez cinq minutes, vous vous forgez opinion sur les événements en fonction de votre sensibilité politique puis vous éteignez votre radio et continuez de mener votre petit train de vie sans vous soucier du lendemain. Mon cheval boiteux n'est pas la guerre monsieur Beller, mais bien le monde dans lequel nous vivons. Les hommes, qu'ils soient sorciers ou moldus sont égoïstes, machiavéliques, tout ce qui leur importe c'est de se faire la guerre et d'asservir l'autre. Les Sorciers ne veulent surtout pas voir les moldus se mélanger à eux parce qu'ils ne les jugent pas dignes d'eux, comme toutes les autres créatures du reste. S'ils pouvaient disparaitre ce seraient encore mieux, les sorciers sont tellement imbus d'eux-mêmes ! Quand aux moldus, ils ne sont guère plus tolérants, ils veulent éradiquer les sorciers parce qu'ils les envient de posséder des pouvoirs qu'eux n'auront jamais. Ils prétendent vouloir se protéger de nous ? Tout cela n'est que mensonge, en réalité, tout ce que veulent les inquisiteurs c'est uniquement détruire ce qu'ils ne peuvent posséder, et ne me dites pas le contraire, la nature humaine est ainsi. Que l'on soit moldus ou sorcier peu importe du reste, les hommes aiment se faire la guerre : pour des questions de races, de religion ou de magie tout est prétexte à se battre. Les différences font peur et de la peur jaillit la haine. Cela dit, vous avez raison sur un point : une guerre n'apportera rien de bon pour aucun des partis, personne ne s'en remettra mais contrairement à vous, je ne vois pas cela comme une calamité mais bien comme une nécessité. Les hommes veulent se faire la guerre, se détruire, pourquoi les en empêcher ? C'est un spectacle qui pourrait être très intéressant à observer et lorsqu'ils seront enfin tous exsangues, et qu'il y aura eut suffisamment de morts il sera toujours temps de tout reconstruire, s'il on en est encore capable. Voyez le bon coté des choses Ernie, les affaires seront fleurissantes pour vous, les sorciers auront besoin de tout votre savoir faire.

Sofia tourna son visage dans la direction du corps calcinée de l'araignée, puis se retourna vers Ernie avec cette manière de faire qui était si imbue d'elle-même.

- Cela vous a choqué n'est-ce pas ? Ce n'était pourtant qu'une misérable créature complétement inutile auquel vous n'étiez absolument pas attaché... Vous devriez vous y habituer, des êtres chers vous allez en perdre beaucoup et vous aurez beau faire, vous ne pourrez pas tous les protéger. Apprenez à vous endurcir tant qu'il en est encore temps

Elle passa devant Ernie, le dépassa et s'abaissa légèrement pour attraper la lanière de son sac qu'elle avait fait tomber en chutant. Après l'avoir placé sur son épaule, elle jeta un sortilège d'attraction sur son appareil photo et se tourna vers lui pour lui faire face. Sa froideur avait disparu mais elle avait repris de l'assurance, et dans son regard se lisait beaucoup de suffisance.

- Vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec moi, cela ne m'empêchera pas de dormir, mais au final vous vous rendrez très vite compte que j'avais raison. Je suppose que nos chemins se séparent ici à présent, je ne doute cependant pas que nous nous reverrons très bientôt. Et... merci fit-elle en levant sa main bandée. J'ai apprécié notre discussion, c'était.... elle s'interrompit un instant pour chercher ses mots avant de reprendre visiblement satisfaite, très constructif