Durant une nuit sans lune, un train filait a travers les champs tel une curieuse chenille illuminée.

Victor et Juliet voyageait sur le territoire inquisitorial en direction de l'amérique du sud où les attendait une mission de sauvetage. La situation s'était passablement envenimé dans les pays latins. Les sorciers étaient traqués comme des animaux. Traverser incognito les terres ennemis avait demandé aux deux Yaxley beaucoup de préparation. Ils s'étaient procurés des particules d'anti-magie et s'en injectaient régulièrement pour ressembler à n'importe quel moldu.

Ne plus être baigné dans la magie était une terrible épreuve pour Victor mais il savait qu'il ne pouvait faire autrement. Ils devaient passer en Amérique pour accomplir leur contrat. Le sorcier-qui-n'en-était-plus-un reposait sur la couchette du bas du compartiment qu'ils leur avaient attribuer. Plongé dans la lecture d'un magazine moldu de propagande inquisitoriale, il tentait d'entrer complètement dans la peau de son personnage. Un homme d'affaire pro moldu parti chercher fortune dans les pays du Sud. Juliet jouait le rôle de sa secrétaire et amante qui devait passer pour une fille un peu nunuche uniquement engagée pour ses courbes avantageuses. Victor comptait bien se servir du personnage de sa fille pour obtenir quels informations.

C'était la première mission d'importance de Juliet mais Victor avait confiance en elle. Il n'avait parfaitement entraîné. Il avait complètement sorti de sa mémoire l'épisode ou sa fille avait tenté de l'embrasser. Pour lui, l'affaire était close et il refusait d'y retourner.

"Je ne vais pas tarder à éteindre... Vous avez besoin de quelque chose Miss Clarisse ?" demanda Victor d'un ton professoral.

Victor avait toujours eu le sommeil très léger. C'était une particularité qui lui avait déjà sauver à de nombreuses reprise la vie quand il était en mission ou sur un territoire hostile.

Il entendit Juliet bougeait dans son lit cherchant une position confortable mais ne fit que commentaires. Elle finit par descendre sûrement pour aller aux toilettes. Mais elle ne se dirigea pas vers la sortie du compartiment. Elle prit place aux bords de son lit et le regarda. Victor pouvait sentir le regard de sa fille sous lui mais ne bougea. Ce fut seulement quand il lui caressa les épaules et l'appela par le nom de sa couverture quand le père consentit à ouvrir les yeux.

Il resta un instant immobile en regardant la silhouette plongée dans l'obscurité de Juliet. Ses yeux s'habituèrent doucement à la pénombre et Victor put discerner certain détails du visage de la jeune femme.

"Qu'avez vous Miss Clarisse ?" susurra doucement l'aîné, alors que Juliet plongeait la main dans ses cheveux bruns.

Ce n'était pas la première fois que la sorcière jouait avec sa chevelure mais elle ne l'allait plus fait depuis cette fameuse journée. Victor cacha de sa mémoire cet instant. Il ne voulait pas se rappeler de cela, de la manière dont la bouche de son enfant s'était scellé aux siennes avec tellement de perfection. Il souhaitait continuer d'ignorer la chaleur qui s'était instantanément répandu dans son corps et aussi de la sensation honteuse au niveau de son entre-cuisse.

"Il est tard, vous savez... demain nous aurons beaucoup de travail..." raisonna-t-il en espérant que Juliet finit par retourner dans son lit pour y terminer la nuit.

Victor laissa Juliet venir s’allonger près de lui. Elle continua à lui caresser les cheveux et insista sur sa nuque. L’homme se sentit frissonner légèrement mais ne dit pas un mot.

Le train filait à toute allure et seuls les cliquetis des roues sur les rails perturbait le silence du wagon. Tous le monde était plongé dans un profond sommeil. Ils devraient être les seuls âmes encore éveillée.

Victor fit la bouche de Juliet se rapprocher. Il aurait pu esquisser un geste de recul pour éviter le contact mais le sorcier ne fit rien. Il sentit bientôt les lèvres de sa fille contre sa nuque, le sorcier sentit un grognement de plaisir lui échappait.

«Miss Clarisse, laissa échapper le sorcier. Je ne crois pas que.... que...»

Juliet remonta jusqu’à ses lèvres et s’en empara coupant nette la protestation de son père. Victor sentit une boule gonflait dans son estomac alors qu’il gouttait à l’haleine sucrée de la jeune femme. La bouche du sorcier répondit d’elle même aux sollicitation de Juliet. Le baiser devint plus passionné.

Victor tenta de se convaincre qu’ils étaient uniquement portés par leur rôle respectif. Monsieur Johnson était un homme d’affaire toujours sur les routes accompagné de sa sublime secrétaire. Il était logique d’instaurer un jeu amoureux entre eux. Cela serait meilleur pour leur couverture.

Alors que Victor tenta de justifier son honteuse érection naissante, le baiser se prolongeait. La langue du père avait trouvé son chemin vers celle de sa fille.

La raison devait lui revenir au moment où il sentirait la main de Juliet se posait sur son membre dressé à travers son pantalon de pyjama. Le touché aurait d’un arc électrique sur le cerveau de Victor. Il romprait le baiser et attraperait la main de sa fille pour l’empêcher d’aller plus loin.

Le souffle court, il plongerait son regard dans celui de sa fille. Les choses seraient clairs pour la jeune femme. Victor ressentait bien du désir pour elle. Le père fermerait les yeux de honte avant de souffler juste pour elle

«Est ce qu’on ne pourrait pas juste... dormir....»

Cela ressemblait à une supplique. Victor ne savait pas ce qu’il ferait si Juliet continuait à le solliciter. Il n’était pas vraiment un exemple de droiture, lui, qui collectionnait les amantes et amants et les relations les plus dépavés. Vous n’y croyez pas ? Aviez vous déjà copulé avec un centaure ? Lui non plus... mais si l'occasion se présente...

Elle lui demanda pour dormir à ses côtés et Victor alias M. Johnson savait qu’il aurait le plus grand mal à lui refuser ce désir. Il la regarda un instant et finit par hocher la tête. Elle vint se blottir tendrement contre lui. Victor pouvait sentir la chaleur du corps de Juliet contre le sien. Elle logea sa tête dans son épaule et il sentit l’odeur de fleurs qui se dégageait de ses cheveux. Le père poussa un léger soupire.

«Bonne nuit Miss Clarisse...»

Victor ferma les yeux et revint à l’était de somnolence. La présence de Juliet avait quelques chose d’apaisant malgré la situation insolite dans laquelle ils se trouvaient. La nuit se passa sans le moindre accident. Yaxley finit par ouvrir les yeux au petit matin alors que Juliet était toujours plongée dans les bras de Morphée. Il avait bientôt arriver à destination. Leur mission allait commencer.

....

Victor marchait dans la rue latine avec Juliet à ses côtés. Les gens allaient et venaient sans leur prêter la moindre attention. Ils avaient tous la tête baissée et les épaules voûtées. Les temps étaient durs pour les habitants de l’amérique du sud. La terreur s’étendait sur tout le territoire. Les gens craignaient d’être accusés de sorcellerie ou simplement de montrer à quelconque intérêt pour elle. Ils se faillaient contrôler presque en permanence.

Juliet et son père cherchaient une jeune femme, une sorcière, américaine de naissance qui était allée vivre avec son fiancé en Amérique du sud avant le blocus. La mère de la disparue avait dépensé de milliers de galions pour retrouver sa fille chérie qui était entrée dans la clandestinité après la mort de son époux...

«Soyez prudente Miss Clarisse. Evitez le contact visuel...»

Victor déambulait dans les rues. Il avait revêtu son meilleur déguisement aussi bien physique que psychique. Se fondre dans cette masse pudeur et grinçante était facile pour un maître de la simulation comme lui. Il avait toujours été l’ombre dans la famille Yaxley. Celui qui personne ne remarquait comme le serpent cachait sous le rocher. Etonnante métaphore pour un ancien Serdaigle n’est il pas ?

Il avait mémorisé mentalement l’adresse de la cachette présumé de la jeune femme en difficulté avant de se lancer dans les ruelles étroites du bidonville. Juliet marchait à ces côtés. Elle s’était glissée avec aisance dans son rôle. Victor était très fière d’elle. Il l’avait toujours voulu près de lui, travailler avec elle, partager sa passion des énigmes et de l’investigation.

«Prenons à droite... nous y sommes presque...»

Ils devaient faire preuve de la plus grande prudence. Victor avait choisir leur itinéraire avec soin. Il avait changé de direction de nombreuses reprises pour s’assurer qu’ils étaient pas suivis. Inutile d’avoir d’indésirables convives à la fête. Ils arrivèrent finalement devant une vieille poissonnerie à la façade défraîchie. Des mouches grosses comme des balles de ping pong tournaient autour des poissons dont l’odeur n’attisait en rien l’appétit. Victor se retint de grimacer. Il jeta un oeil sur Juliet et se décida à rentrer. L’intérieur de la boutique était encore plus puants que l’extérieur.

Derrière un comptoir gracieux, un homme obèse dormait affalé sur une chaise en bois. Ses mains reposaient sur son large ventre et son double menton s’écrasait contre sa poitrine. Victor s’avança vers lui en observant les alentours : aucune trace de la jeune Eileen.

Le sorcier revint sur le poissonnier toujours plongé dans un sommeil.

«Excuse moi...» commença Yaxley en espagnol mais il n’eut aucune réponse;

Il leva alors la canne qu’il emportait partout depuis le début de leur aventure et tapota la ventre tendu du bibendum qui émit un curieux grognement avant de sortie brutalement de sa torpeur.

«Excuse moi. Je cherche une jeune femme.»

Victor sortit une photographie moldue de sa poche et la tendit au vendeur...

«Eileen Holmes ? Vous la connaissez ?» demanda Yaxley toujours en espagnol.

L’homme regarda la photo un instant puis il revint vers son interlocuteur d’un air dubitatif. Dans un mouvement étonnement vif pour une personne de sa corpulence, le vendeur de poisson tira un fusil à canon scié de sur son comptoir et le pointa sur Victor qui eut instinctivement un mouvement de recul. Une seconde plus tard, d’autres hommes surgirent et pointèrent leur arme en direction du couple.

«Doucement... doucement... nous ne cherchons pas à vous nuire. Nous sommes seulement à la recherche d’Eileen Holmes. Nous voulons lui venir en aide...

Et qui vous envoie ? siffla une voix féminine sec et autoritaire.

Une silhouette sortit des rangs et se dirigea vers Juliet et son père. Victor reconnut la jeune femme sur la photo mais son expression était bien différente de celle du cliché.

Miss Holmes ? lâcha Victor dans un souffle...