Victor marchait vite dans les rues de boston. La pluie tombait sur la ville. Les nuages au dessus de la tête du sorcier se faisaient de plus en plus sombres et de menaçants. Au loin grondait le tonnerre. L'orage serait bientôt sur eux. Au sens propre comme littéraire pensa Victor en remontant le col de sa veste. Il marchait d'un pas rapide, pressait d'arriver à destination pour se mettre à l'abri.

Il avait laissé Rosemary au chaud dans leur demeure de Nashville. La chienne détestait les intempéries et avait une peur terrible des éclairs et du tonnerre, au point de se réfugier en tremblant sous le lit de ses maîtres. Souvent les chats venaient la rejoindre, tout ceci effrayés...

Il avait pris une potion de polynectar. Ces derniers temps, le nom de Saevus Yaxley était sur presque toutes les lèvres avec l'approche de la Convention. Le leader du Nouveau Monde donnait quelques interviews dans la presse. Plusieurs photos avaient éte prises et Victor ne voulait pas être pris pour son frère et quittait de fâcheuses rencontres. Ce n'était pas le moment de mourir, ni même d'être simplement blessé. Il avait trop à faire.

Il tourna à un croisement et vit enfin son objectif : la petite boutique de Baguette Magique. Il attint la porte alors que la pluie tournait à l'inverse. Il entra dans le magasin sans attendre, pressé de se mettre à l'abri.

Victor avait jeté un sort pour imperméabiliser ses vêtements mais même la plus puissante des magies ne pouvait grand chose contre les éléments déchaînés. Il éternua et dut sortir son mouchoir pour se dégager le nez. "Bonjour, lança-t-il au vendeur, il fait vraiment un temps de chien..." Il sourit et se rappela à l'air incertain de Beller qu'il avait pris du polynectar. "oh c'est oui. C'est moi Victor. Je viens pour le payement..."

Il ouvrit son manteau et sortit un lourd sac de galion qu'il avait en partie dissimuler sous ses vêtements grâce à la magie pour ne pas attirer la convoitise des voleurs. "De quoi faire deux fois le tour de l'Australie comme promis.."

Tout en complétant son livret de compte, Ernie sifflotait doucement. Les rentrées promises de Victor seraient bientôt entre ses mains ce qui lui promettait un meilleur avenir.
Peut-être pourrait-il même profiter d'un lointain voyage pour emmener Illaria avec elle ? La fille de Régina avait de sombres jours s'annoncant devant elle. Bien qu'il était certain que sa mère refuse son idée, elle pourrait toujours lui proposer de cautionner sa fuite ? Le vieux ne pourra pas refuser un voyage d'apprentissage...Enfin si il le pourrait. Mais imaginons qu'il l'accepte, il pourrait en profiter pour la faire disparaitre, pour qu'elle puisse refaire sa vie loin de ses obligations monstrueuses...
Proposer des idées saugrenues, voilà tout ce qu'il pouvait faire pour aider les Andropov.

Un client entra soudainement dans sa boutique, heureux de se trouver au sec face aux intempéries qui se déchainaient dehors. Espérant qu'il ne soit pas là juste pour se protéger de l'orage, Ernie attendit qu'il parle en premier.
Surpris du ton familier qu'il employait, il se leva et lui tendit la main quand il apprit son identité.

-Ho, Victor ! Bonjour !

Il est vrai qu'avec les conventions dans toutes les actualités, il ne devait pas être bon de se balader dans Boston avec la tête du leader du Nouveau Monde. Qu'est ce que celà devait être innjuste.
Il le regarda déposer le lourd sac sur son bureau et du se faire violent pour s'arracher à sa contemplation.

- Comment allez vous depuis les fiancailles ? Vous avez toujours décidé à me faire des petites cachoteries ?

Le ton était bien plus léger qu'il ne l'avait pu être durant le fameux diner. Il faut dire que l'ambiance lourde avait énormement peser sur son humeur. A présent, tout ce qu'il voulait, c'était juste que Victor comprenne qu'il n'était pas dupe.

Victor sourit au ton plus aimable du fabricant de baguette après que ce dernier ait jeté un oeil sur le sac repli de galions. L'argent avait parfois l'art d'adoucir les plus réfractaires et même les meilleurs hommes. Yaxley hacha simplement la tête à la demande polie d'Ernie.

"Je vais bien merci." souffla le visiteur. "Et bien... je sais que je vous dois une petite explication mais je ne pourrais tout vous raconter malheureusement. Sachez seulement que prochainement et si tout se passe pour le mieux, vous pourrez vous considérer comme un héros du monde magique Monsieur Beller. Le baguette que vous avez fabriqué à la clé qui mettra fin à la plus grande mascarade de votre temps..."

Victor rit légèrement et sortit négligemment sa baguette personnelle de la poche de sa veste. Il la regarda longuement, en la caressant amoureusement comme s'il flattait un animal de compagnie. "Vous avez fait des merveilles avec ma baguette, Ernie. Elle n'a jamais aussi bien fonctionné. Voyez. Impérium."

D'un geste de la main, il lança le sort sur le fabricant de baguette.
"Je suis désole, Ernie. Vous êtes un chic type mais je ne peux vous laisser compromettre mes plans... N'ayez crainte. Je ne ferai aucun mal." assura le sorcier. Tout en parlant, il tirait magiquement les rideaux de la boutique et retournait l'écriteau, indiquant que l'établissement était désormais fermé.

Cette tâche accomplit, il se concentra pleinement sur l'esprit de Beller. "Maintenant, écoutez : cette baguette que vous avez fait et cette conversation doivent rester entre nous. Jamais, il ne vous viendra à l'esprit d'en parler à quiconque. Vous m'avez compris ?

Lui ? Un héros du monde magique ?
Piqué par la curiosité, Ernie fronça les sourcils en répétant.

-Mettre fin à la plus grande mascarade de notre temps ? Que voulez vous dire ?

On était bien d'accord, ce que Victor appelait "mascarade" devait forcément avoir un lien avec son jumeau, leader du Nouveau Monde. Ou pas ? En fait, Ernie ne voyait pas ce qui pouvait être qualifié de la sorte par l'indépendant.

Le fabricant sourit automatiquement, toujours perplexe lorsqu'il le complimenta une nouvelle fois. Il n'était pas du tout sur ses gardes et subitement tout dans son cerveau s'éclaircit.
Plus de tracas, de pensées, sombres ou joyeuses, juste un silence reposant, rassurant.
Il n'avait pas conscience des gestes de son "maitre" qui fermait les rideaux et prenait soin de mettre la pancarte 'fermé" sur sa porte.
Soudain une voix :

""Je suis désole, Ernie. Vous êtes un chic type mais je ne peux vous laisser compromettre mes plans... N'ayez crainte. Je ne ferai aucun mal."

Mais le fabricant n'éprouvait aucune crainte. D'ailleurs, il ne ressentait même pas l'étonnement face à cette phrase qui se voulait rassurante dans un contexte qui n'avait rien d'effrayant.

Maintenant, écoutez : cette baguette que vous avez fait et cette conversation doivent rester entre nous. Jamais, il ne vous viendra à l'esprit d'en parler à quiconque. Vous m'avez compris ?

Il ne voulait pas qu'il en parle. Très bien. Pas de problèmes.

-J'ai compris.