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 Et l'on n'y peut rien - ft Armand

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Thomas Pea
Thomas Pea

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ϟ Métier : Editeur ϟ Âge : 36 ans ϟ Race et sang : moldu ϟ Statut civil : Amoureux du curé

ϟ Messages : 403 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : Ouverte ϟ Célébrité : Jim Parsons ϟ Crédits : Presley♥Cash

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MessageSujet: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty04.08.18 17:39


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas


Le week-end de Thomas n'avait pas été des meilleurs. Il avait failli replongé violemment et avait ensuite appris que Raphaël devait aller à Boston quelques temps pour une "affaire délicate" qui semblait lui peser horriblement.
De plus, il devait lui avouer qu'il avait recroisé un ancien camarade de classe qu'il connaissait déjà, et qu'il lui avait avoué qu'ils étaient ensemble, sans aucune considération pour le respect de la vie privée du prêtre.
Leur échange d'SMS avait légèrement alarmé l'éditeur. Le ton désespéré de celui qui était devenu son petit ami, semblait plus poussé que la normale. Raphaël avait toujours mis des couleurs dans sa vie depuis qu'ils s'étaient rencontrés, mais en ce moment, Thomas trouvait que sa palette de peinture virait trop au noire. Quelque chose n'allait pas et il ne voulait pas lui dire ce que c'était. Tom n'allait certainement pas le pousser à le faire - ce n'était pas son genre - mais il espérait qu'il puisse le soulager, de n'importe quelle manière, ce soir. Il désirait plus que tout l'aider.

Coco passait quelques jours chez Philip - il ne savait pas si elle le fuyait ou si elle lui laissait plus d'espace pour que la relation avec Raphaël puisse s'épanouir - mais Thomas n'avait pas grand chose à préparer. Comme toujours, c'est son invité qui cuisinerait, alors il se contenta de dresser la table et de ranger les bouquins qui traînaient sur le sol.
Plus les mois avaient passé, plus l'appréhension avant chacune de leur rencontre avait diminué, se contentant d'être aujourd'hui une boule au ventre de stresse des plus normales pour quelqu'un allant passer un examen important oral (il était évident que les angoisses de Thomas n'avaient pas toute disparues du jour au lendemain). Il n'avait plus envie de fuir en avant et avait réalisé à quel point il se sentait bien en la présence de Padre. Il avait néanmoins toujours le trac.
Depuis sa rencontre avec Tyler, il avait vérifié à ne plus avoir trop de liquide dans l'appartement qu'il partageait avec sa soeur, de peur de l'utiliser pour aller se chercher une dose. Bien que la barrière d'aller retirer de l'argent à une machine était mince, elle restait une petite protection envers ses démons.


Il était prêt depuis presque quarante minutes quand Raphaël s'annonça à sa porte. Thomas se dépêcha d'aller déverrouiller la porte et s’effaça pour le laisser entrer. Ce n'est qu'une fois la porte refermée, qu'il alla timidement l'embrasser sur le coin de la bouche. Puis, l'éditeur se souvint subitement du ton alarmant de ses messages. Alors, il déplaça ses lèvres sur les siennes pour que Rapphaël puisse approfondir le baiser s'il le souhaitait.
Rougissant, Tom s'écarta ensuite, et murmura, un peu gêné.

-Salut...Je suis content que tu sois là.
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty08.08.18 10:59


   

Ou si peut être un peu ?





Armand montait les escalier, songeur. D'ordinaire il tombait toujours dans des états de nerfs hallucinants quand il devait passer la nuit chez Thomas. Il réfléchissait constamment à ce qu'il allait dire ou faire, imaginait le tour que prendrait la soirée, nourrissait son imaginaire de fantasmes haut en couleurs. Mais cette fois ci il y avait plus de la gêne qu'autre chose. Et bien entendu c'était entièrement de sa faute. Déjà parce que même si tout en lui hurlait que c'était une mauvaise idée, il tenait absolument à maintenir son voyage à Boston. Et un voyage dans quel but ? Je vous le donne en mille, se venger définitivement de cette sale petite vipère de Talahriana.
Si seulement il avait réussi à mettre fin à sa pitoyable existence avec son courrier enrichit à l'arsenic, il n'en serait pas là. Si seulement il avait réglé ses affaires proprement des années plus tôt, il n'en serait pas là non plus.

Bref il était nerveux, et comme quand il imaginait son corps et celui de son amant dans des postures indécentes, il repassait en revue chaque scénario possible. Comment ne pas être tendu ? Alors qu'on est en train d'envisager sérieusement de commettre un meurtre. La seule chose qui le rassurait c'était de savoir qu'Ethan lui apporterait son aide en cas de problème. Mais clairement il mourrait d'envie de lui demander de l'accompagner pour lui tenir la main. Et pourtant il savait très bien que ce n'était pas son rôle d'éponger ses bêtises, et que pour une fois il allait devoir se débrouiller comme un grand.

Mais si seulement... La simple pensée qu'il allait la revoir le mettait dans tout ses états. Bon sang ça devait faire près de dix ans non ? Comment était elle ? Est ce qu'au moins le temps avait altéré son visage ? D'une côté il mourrait d'envie d'assouvir sa curiosité en allant voir ce qu'elle était devenue, et de l'autre il tremblait de peur. Elle jouait la douceur pour l'amadouer autrefois, mais les faits avaient révélés qu'il ne s'agissait de rien de moins que d'une odieuse adoratrice de Satan. Et sans doute que sa petite tentative d'empoisonnement l'avait un peu énervée. Elle était dangereuse, et il avait vraiment peur de perdre la vie dans cette confrontation. Tout cela aurait été un immonde gâchis, et il ne pouvait pas se le permettre. Thomas comptait sur lui, il l'aidait chaque jour à se raccrocher péniblement à la vie. S'il disparaissait il le condamnait du même coup. Et ça c'était impensable.

Et le pire dans tout ça c'est qu'il avait parfaitement remarqué qu'il était troublé. Il lui avait même fait la remarque. Jamais il n'accepterait d'être une source d'angoisse pour Thomas, quand à se confier à lui c'était inenvisageable. Et même s'il en ressentait le besoin, il se l'interdisait. Il ne devait pas remarquer qu'il était en plein dilemme, qu'il avait peur, et que oui parfois il souffrait. Il lui fallait conserver cette image d'homme fort et digne sur lequel il pouvait se reposer. Il avait très peur que si jamais il réalisait qu'intérieurement il allait mal, il s'angoisse pour lui et comprenne qu'au fond il n'était peut être pas si fiable. Bien sur ils n'avaient jamais parlé de cela, et Armand s'était construit cette prison tout seul dans laquelle il souffrait en silence.

Frappant à la porte, il ajusta le sac de courses en craft sur son avant bras. Cette fois il n'avait pas les clefs, hélas. Mais il faut dire que Khloé vivait là aussi, et qu'il était malvenu d'entrer à l'improviste dans un appartement où vivait une jeune femme.

Thomas se précipita à sa rencontre, et lui ouvrit la porte. Armand le salua d'un gentil bonjour avant se de faire voler un baiser. Immédiatement la spontanéité et la tendresse de ce geste lui fit chaud dans les tripes. Il ne s'y attendait pas, et même si Thomas agissait de façon beaucoup plus détendue qu'avant, les moments où il venait au contact restaient rares. Et bien sur il n'en fallait pas moins pour embraser le désir d'un type seul et déprimé qui carbure aux fantasmes cochons.
Il lui saisi l'avant bras comme pour l'empêcher de se défiler, et le poussa dos au placard de l'entrée. Bien sur Armand n'y mettait pas beaucoup de forces, déjà tout simplement parce que son physique de ficelle faisait qu'il n'avait pas beaucoup de force. Mais il y avait quelque chose de très persuasif et de cru dans sa façon d'embrasser. Le genre de gros patin vorace qui laissait entendre que monsieur Pea avait tout à fait raison d'être nerveux, parce qu'il allait sans doute passer un important examen oral plus tard dans la soirée.

Il lui sourit, se faisant plus câlin en entendant Thomas affirmer qu'il était content de le revoir.

« Tu n'as pas idée. »

Oui alors bon, après coup il réfléchissait à ce qu'il venait de dire. Il y avait quelque chose d'un peu pitoyable dans son ton, et là dessus il allait devoir se ressaisir tout de suite. Il n'était pas question que Thomas se mettre à angoisser à cause de ses états d'âmes. Et en même temps il y avait un sous entendu un peu coquin dans sa remarque, sans doute légèrement appuyé par le fait que ce baiser passionné lui avait collé une demi molle. Bref, il s'écarta de lui en rougissant comme un fautif, se mettant à s'inquiéter pour les courses qui avaient été un peu prises en sandwich dans leur étreinte. Comme si de rien n'était il bafouilla quelque chose d'avant de se faufiler dans la cuisine.

Heureusement que Thomas avait prit la peine de ranger avant qu'il n'arrive, parce qu'il est évident que la vue d'un bouquin traînant sur le sol lui aurait aussitôt provoqué un infarctus. Pourtant Thom était plutôt de nature soigneuse, mais de toute façon c'était inutile d'essayer de raisonner un maniaque.

S'installant dans la cuisine, il posa le sac en craft du supermarché bio sur la table. Il portait encore son manteau, noir et lourd. Il se déboutonna avec cette lenteur qui le caractérisait, et retira son écharpe. Étirant son bras, il ressentit un élancement dans la nuque qui le fit grimacer. Est ce qu'il s'était fait mal au dos en portant les courses ? Au niveau de ses omoplates ses muscles s'étiraient douloureusement au moindre de ses mouvements. Un peu chagriné à l'idée qu'il se faisait vieux, il ne fit aucune remarque sur son mal de dos à Thomas. Ce n'était rien, et il ne voulait absolument pas l'inquiéter. A la place il allait ranger son manteau dans la penderie, en lui souriant gentiment.

Par contre si Ethan voyait sa tenue, sans doute afficherait il une moue déprimée. Avec son petit pull en laine bleu marine par dessus sa chemise noire, il avait un air de vieux garçon coincé. Ce qu'il était. D'ailleurs c'était le même pull qu'il avait prêté à Thomas lorsque le pauvre n'avait rien trouvé de mieux à faire que de tremper ses manches dans la sauce tomate. De manière général Ethan, qui lui était toujours très élégant, était ulcéré par ses fringues élimées et avait juré de changer cela. On aurait pu ironiser sur le fait qu'un hétéro vienne lui donner des leçons de mode, mais dios mio regardez moi ce couple, les deux créatures les plus mal habillées de la communauté gay. Quelle pitié. Mais au moins ce qui était mignon avec eux c'est qu'il étaient aussi mal fagoté l'un que l'autre. Quoique même si Armand n'en disait rien, il n'approuvait pas spécialement le look tee shirt + chemise de teenager américain.

Retournant à lui cuisine, il enfila le tablier qui était accroché avec les torchons et alla se laver les mains. C'était sans doute le tablier de Khloé, parce que le motif de la toile était un tout petit peu trop mignon pour être masculin. Mais ça Armand s'en fichait pas mal, la fonctionnalité avant le style.

« Ce n'est pas incroyable, mais je pensais faire un risotto... »

Il jeta un œil à travers la pièce et remarqua que Thomas avait eut la gentillesse de mettre la table. Sans doute ressentirait il le besoin de repasser discrètement pour espacer correctement les couverts et ajuster un peu la symétrie, mais en tout cas il était satisfait.


« Veux tu que je t'apprenne ? »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty11.08.18 19:26


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas



Thomas observa son petit ami - car c'était ce qu'il était, les faits étaient clairs et pourtant, il n'arrivait toujours pas à se faire à cette douce idée - déballer les courses dans sa cuisine. Ce n'était pas la première fois qu'il venait chez lui et sa soeur; Raphaël connaissait déjà la penderie ainsi que la place des ustensiles les plus utilisés. D'ailleurs, il enfila très vite le tablier de Coco et l'éditeur sourit, attendri.
C'est qu'il pouvait vraiment être mignon le Padre, à s'affairer dans la cuisine avec, autour de la taille, le cadeau parentale de Noël à la cadette de la famille Pea.
Il l'informa qu'il allait faire un Risotto et lui proposa de lui apprendre.
Ravi d'avoir l'opportunité de ne pas rester planter comme un idiot sans rien faire, l'éditeur fut également saisit de l'immédiat effroi de faire quelque chose de travers.

-Je serai ravi ! Déclara-t-il, en venant se placer à côté de lui face au meuble de travail. Que puis-je faire ?

Alors que Tom exécutait les indications de Raphaël et que, peu à peu, une odeur alléchante se mit à flotter dans l'air, l'éditeur comprit que c'était le moment parfait pour lui parler de Tyler. Pourtant, quelque chose le retenait. Il savait au fond de lui qu'il n'avait certainement pas agit au mieux en avouant à son voisin l'existence de leur relation. Mais ça avait été plus fort que lui. En pleine crise de manque - et sans Tyler, aurait-il pu résister à aller trainer aux endroits connus des dealers du coin ? - il avait laissé échapper l'information sans y réfléchir.
Prenant son courage à deux mains, Thomas s'éclaircit la voix durant un silence momentanée pour marquer son intention de prendre la parole.
C'était toujours un instant délicat pour lui. Si déjà répondre à une question pouvait être compliquée pour lui, lancer lui-même un sujet de conversation semblait une montagne à franchir. Il fallait trouver le bon moment, les bons mots, ne pas s'embrouiller dans l'explication, ne pas ennuyer l'interlocuteur et surtout, articuler, ce qui pouvait se révéler être un véritable challenge pour un timide maladif complexé comme lui, désireux de terminer le plus rapidement possible sa tâche de prise de parole.
Le cercle vicieux de cet handicap était qu'une fois les obstacles mentales franchis pour ouvrir la bouche, apparaissaient les obstacles physiques, certainement liés au mental : la bouche sèche, la gorge qui se contracte et les muscles de tout son corps qui se tendent.
C'était incroyable qu'il ressente encore ces barrières avec Raphaël. Ce soir là, peut-être en raison de la nature fautive de ses dires, les difficultés pour prononcer quelques phrases seulement pour l'être en qui il avait une totale et aveugle confiance, semblaient s'exacerbées.

-En fait... j'ai rencontré une ancienne connaissance ce weekend. Tu... tu le connais. Tyler...Tyler Lennox. Figure toi qu'on était voisin. J'l'ai rencontré par hasard au cimetière... je rendais visite à mes parents et j'ai voulu rendre hommage à Fernandes. Et il est arrivé par surprise. On a été boire un café et c'est là qu'on a comprit qu'on te connaissait bien tous les deux.

Le coeur de Tom s'emballa. Il avait parlé très vite, pressé d'en finir et les yeux fixés sur ses mains. Il était terrifié d'avoir mal agit alors qu'une personne "normale" aurait lancé l'information d'un air désinvolte. Mais monsieur Pea n'avait rien de "normal" et ne comprenait pas la désinvolture.

-J'espère que je n'ai pas fait d'impaire mais... dans la conversation, j'ai glissé que nous étions ensemble.


Même dire ces mots à voix haute lui semblait étrange et irréel. Son rythme cardiaque affolé, il attendit une réaction.
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty15.08.18 10:50


   

Ou si peut être un petit peu ?






Armand aimait cuisiner, et partager un moment comme celui là avec Thomas était un rêve qu'il souhaitait voir exaucé depuis longtemps. C'était l'occasion parfaite de se rapprocher de lui naturellement, d'échanger un peu de complicité, de discuter simplement de tout et de rien. Enfin ça c'est ce qu'il aurait voulu, mais visiblement Thomas avait des choses à lui dire qui risquaient de légèrement perturber l'ambiance. Et bien sur il choisissait le moment où son instable amant en pleine préméditation de meurtre avait un grand couteau à la main pour parler.

Comme à chaque fois que Thomas prenait faiblement la parole, Armand se taisait immédiatement. Il écoutait attentivement ses mots, mais aussi ses intonations et ses silences gênés qui bien souvent en disait long. Le plus important était de ne pas l'interrompre. Parler lui demandait un véritable effort et il devait à tout prix l'encourager à poursuivre. Il n'y a que comme ça qu'il arriverait à se socialiser. La timidité de Thomas n'était pas normale, elle tenait de la pathologie et il respectait cela comme un handicape. Pour beaucoup de monde parler était extrêmement simple, mais pour lui c'était une tâche véritablement difficile. Et il devait à tout prix l'aider à se dépasser chaque jour en accomplissant ces petits exploits.

Voilà pourquoi il ne dit rien, alors même qu'il était submergé par un tourbillon d'émotions. Entendre le nom de Tyler Lennox apparaître dans la bouche de Thomas était à la fois perturbant et dégradant. Il avait eu des soupçons très marqués quand à un passé commun entre eux. C'était Tyler qui lui avait confié autrefois qu'il brutalisait son petit voisin, et qu'il le regrettait. En bon catholique Armand lui avait conseillé de soulager son regret en allant demander pardon, et c'était également la raison pour laquelle il ne lui en voulait pas. Tyler avait mal agit mais aujourd'hui il en était désolé. Même s'il était évident qu'il avait une part de responsabilité dans l'apparition de cette grande faille qui déchirait la personnalité de Thomas, au moins il regrettait ses actes.

Mais entendre Thomas en parler, c'était très douloureux. Il avait du se sentir incroyablement paniqué en sa présence. Sans doute n'était pas préparé à revoir un fantôme du passé et à l'accueillir de façon sereine. Et en plus qu'est ce qu'il foutait dans un cimetière ? Pour cet abruti de Fernandes qui plus est. La mâchoire crispée, Armand continuait à couper les champignons par automatisme. Dans quelle situation foireuse Thomas s'était il encore foutu ? Expirant faiblement de l'air, il essayait de contenir la peur et la colère qui commençaient à monter en lui. Avec ce imbécile de Tyler on ne pouvait avoir que des problèmes. Ce type attirait les problèmes et vous contaminait avec si vous aviez le malheur de vous tenir trop près. Et même s'il était écrasé par sa mauvaise conscience, peut importe. C'était hors de question qu'il s'approche de Thomas alors qu'il était aussi fragile.

Nouveau frisson, sa respiration marqua une irrégularité probablement dûe à un gasp interne. Comment ça ils s'étaient rendu compte qu'ils le connaissaient tout les deux ? Et c'était un problème ? Armand avait une facilité naturelle à tisser des liens avec les gens, et sans se vanter il commençait à avoir un réseau de connaissances plutôt efficace. A chaque situation il avait dans sa poche la personne à contacter. Très tôt il avait comprit que le pouvoir émergeait de deux choses : l'information, et les relations. En arrivant dans ce nouveau pays il avait pratiquement du recommencer à zéro, mais aujourd'hui il avait de fidèles alliés dans le creux de sa main. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, Tyler Lennox comptait autant comme un allié que comme une putain d'épine dans le pied.


« Ah ? »


Bref savoir que l'on avait discuté sur son compte alors qu'il n'était pas là n'était pas des plus agréable, et lui provoqua un petit frisson d'angoisse. Mais le bon dans tout ça c'est que Thomas était parfaitement dénué de mauvaises intentions à son égard, et que s'il la jouait fine il arriverait à lui faire répéter fidèlement le tenant et les aboutissants de la conversation. Ce dont il avait vraiment peur dans tout ça c'est plutôt du paramètre Lennox. Il y avait bien quelque chose qu'il détestait chez cette personne, c'était son caractère impulsif et irraisonné. Le facteur Lennox était un électron libre, bien souvent disposé à jouer le rôle du satané grain de sable qui vient se foutre dans sa belle machine parfaitement huilée. Et puis il n'oubliait pas qu'à chaque fois qu'il avait voulu lui venir en aide, ce type ne lui avait causé rien d'autre que des emmerdes.

La discussion dans la cuisine prenait un tour étonnant. Plus Thomas se mettait à angoisser, et plus Armand devenait calme. Enfin en apparence, parce qu'à l'intérieur il bouillonnait. D'un naturel très dramatique, son indignation se manifestait en général à grand renfort de cris et de tirades éplorées, de portes qui claquent et de gémissements incontrôlés. Mais dans certains cas bien rares, il arrivait que sa colère prenne un visage totalement différent. Il atteignait alors le sommet de l'énervement, et parlait à peine, soufflant le froid. Se plaindre à voix haute servait à engager la négociation, à appeler une voix amicale qui viendrait le rassurer. Quand il ne disait plus rien, alors là c'était mauvais signe. Il n'y avait plus de compromis possible, juste une colère sourde et déjà il préparait un moyen de se venger.

Thomas ne l'avait jamais vu dans cet état là, mais à cet instant il en était très proche, et la petite révélation de son amant fit sérieusement tanguer son self contrôle. Il avait glissé quoi ? Derrière le verre épais de ses lunettes les yeux d'Armand s'écarquillèrent légèrement. Il remarqua à peine que la lame du couteau venait de passer incroyablement près de ses doigts. Le rouge se mit aussitôt à lui monter aux joues. Mais qu'est ce qu'il avait fait ? Mais qu'est ce qu'il avait dit ? A l'intérieur de lui il y eut comme une effondrement silencieux. Mais... mais pourquoi ? Mais pourquoi cet espèce d'imbécile était allé raconter ça ? A un mec aussi brutal et bas du front que Tyler Lennox ? Les paroles incroyablement brutales de l'autre Lennox frère lui remontèrent dans la gorge. Ce jour là il s'était fait insulter au delà des limites du supportable, et même s'il n'en avait parlé à personne, il le vivait toujours mal. La peur et l'incompréhension l'étouffait. Mais pourquoi est ce qu'il était allé raconté ça sur eux à ce mec ? Pourquoi est ce qu'il n'avait pas tout simplement continué à jouer les plantes vertes muettes comme il le faisait d'habitude ? Pourquoi est ce qu'il est allé dire à quelqu'un d'aussi insensible et méprisant quelque chose d'aussi intime sur eux ? Peut être que c'était mal et faux de faire un raccourcis entre les insultes homophobes et haineuses d'un frère, et l'autre qui pour l'instant ne s'était pas vraiment prononcé sur la question. Mais pour Armand l'équation était simple, et il n'avait aucun doute que s'il l'un n'en disait rien, ils devaient penser pareil.

Le simple fait d'imaginer Thomas visé par des insultes aussi extrêmes lui arrachait le cœur. Lui même avait été blessé au delà du supportable. Alors que pourtant il était exorciste, et se faire insulter et vomir dessus par des fous possédés par Satan ne lui apparaissait plus comme une situation étrangère. Il était sortit du pénitentiaire complètement bouleversé, et n'avait pas hésité une seconde à remettre sa démission suite à cet accrochage. Un garçon aussi fragile que Thomas ne pouvait pas résister à un tel déferlement de haine. C'était tellement violent que c'était tout simplement ingérable.

Le comportement de Thomas avait été imprudent, et même dans son fort intérieur Armand le qualifiait de stupide. Parler de leur faiblesse la plus inavouable à un mec comme Tyler Lennox, c'était juste stupide. Bien sur il ne dévoilait pas le fond de sa pensée à son amant, se murant dans le silence. Si ce n'avait pas été Thomas il se serait totalement abandonné à la colère. Il se serait sans doute retourné et l'aurait violemment giflé. Puis se serait mis à hurler, à le traiter d'imbécile et de traître, à lui expliquer par A + B à quel point il les mettait en danger en allant raconter à tout le monde que leur sexualité était déviante. Parce que pour Armand les choses se résumaient ainsi. Toute sa vie on lui avait expliqué qu'il avait un problème. Et même si avec le temps il avait réussi à obtenir un semblant de paix spirituelle, socialement il n'était pas prêt à révéler à quel point il se sentait différent et anormal. Il avait beaucoup d'estime pour les gays qui arrivaient à s'affirmer, nettement moins pour ceux qui s'affirmait un tout petit peu trop à son goût. Ce sujet était pour lui beaucoup trop délicat et intime, il n'avait pas encore réussi à traverser toute cette douleur qui l'écrasait depuis que sa famille s'était mise à avoir honte de lui et le rejeter.

Thomas ne semblait pas percevoir le danger. Et en même temps comment le lui reprocher ? Il vivait dans son monde intérieur, et avait un mal fou à communiquer avec les gens. Même si les mots étaient graves, ils lui avaient échappés. Il aurait été parfaitement inapproprié et contre productif que de se laisser aller à une démonstration de colère. Alors Armand prenait sur lui silencieusement, se surprenant lui même par son self contrôle. Il devait à tout prix contenir sa colère, tout simplement parce qu'on ne cri pas sur un autiste. Même si ce dernier venait de merder, et qu'au vu de son intonation étranglée, il s'en doutait déjà.

Inspirant un grand coup, Armand suspendit son geste et posa son couteau. Il s'essuya lentement les mains dans son tablier, régulant avec méthode sa respiration.


« Mon amour... Il faut que tu saches qu'il y a des choses d'ordre personnel qu'il vaut mieux garder pour soi. Ce qui se passe entre nous ne regarde personne d'autre que nous justement, et nous n'avons aucune raison de raconter cela. A moins bien sur d'être en compagnie d'un proche en qui l'on a parfaitement confiance comme ta sœur. J'ai eu un peu peur de lui parler de mes sentiments pour toi au début, mais elle les avait déjà partiellement devinée et était très heureuse pour nous. Tyler Lennox... n'est pas une personne bien intentionnée comme Khloé. Il a des bons côtés, et à sa façon on peut dire que c'est quelqu'un de bien, mais on ne peut pas non plus dire que c'est une bonne fréquentation. Je crois que tu vois de quoi je parle. Même s'il a cessé d'être un voyou, il a un sens moral assez flou. Je préférerai que tu prennes exemple sur de meilleurs personnes. »


Il soupira, toujours incapable de regarder Thomas en face.


« Quand à Fernandes ce n'est pas la peine de perdre ton temps à lui rendre hommage. Il n'était pas la personne vertueuse dont tout le monde parle maintenant. Les gens ont simplement peur de dire du mal des morts, ce qui se comprend. Pour apaiser son âme, sa veuve m'a déjà commandé plusieurs dizaines de messes, c'est dire s'il a des choses à racheter. »


Un peu bouleversé, il posa sa main sur le bras de Thomas. Cette façon crispée qu'il avait de s'agripper à son vêtement dévoilait à peine à quel point son trouble intérieur était grand.


« Je ne t'en veut pas rassure toi. »
Et il le pensait sincèrement. Thomas était trop innocent pour se rendre compte que l'information c'était le pouvoir, et que pour le coup il venait de donner un grand pouvoir sur eux à Tyler.

« Est ce qu'en revanche tu pourrais me promettre de ne jamais laisser l'autre frère Lennox s'approcher de toi ? Si Tyler n'a pas un mauvais fond, son frère quand à lui est vraiment dangereux. Il a fait du mal à beaucoup de gens, y comprit à moi et je t'interdis de te retrouver en sa présence. Crois moi, c'est très sérieux. »

Et c'était d'autant plus dangereux depuis que Bradley Lennox était tristement frappé du mauvais œil.
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Thomas Pea
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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty22.08.18 16:29


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas



Faute avouée, faute à moitié pardonnée ? Bien qu'ils n'en aient jamais réellement parlé entre eux, Tom savait que rendre public leur relation homosexuelle ne serait peut-être pas l'idéal pour un homme de l'Eglise tel que Raphaël. C'était d'ailleurs pour ça que lui avouer qu'il avait laissé échapper l'information à une connaissance commune avait été si compliqué pour lui. Peut-être également parce qu'au fond, l'éditeur ne se sentait pas digne d'être en couple avec un homme comme lui. Qu'au fond, il avait peur de lui faire honte.

En tout cas, du coin de l'oeil, l'éditeur voyait bien que Raphaël était contrarié. Entre son petit "ah" et le reste de sa réponse, un lourd et bien long silence s'éternisa, donnant à Tom des envies de vomir. Qu'avait-il fait? Il savait qu'il aurait dû se taire mais il était incapable de cacher quelque chose à cet homme qui était revenu lui offrir un semblant d'équilibre quand tout était partie en vrille.
Enfin, Raphaël déposa doucement le couteau sur le plan de travail et s'essuya les mains. Il allait parler et, quoiqu'il puisse dire, ça serait bien mieux que le silence terrifiant qui s'était emparé de la cuisine. Il ouvrit la bouche mais ne se tourna pas vers lui. Les jambes de Tom auraient certainement pu le trahir et fléchir s'il n'avait pas commencé par "Mon amour".
Cependant, plus les mots étaient dits à voix haute dans la cuisine, plus la gorge de Thomas se contractait. La boule dans son cou était énorme et il aurait pu fondre en larme. Ou partir de son propre appartement pour ne pas subir la déception de l'homme qu'il aimait. Tom avait  déçu Raphaël. C'était terrible à entendre et son instinct lui intimidait l'ordre de fuir cette conversation sentimentale bien trop intense pour lui.
C'est pourtant à ce moment, comme s'il l'avait pressentit, qu'il posa sa main sur son bras. Parce qu'il n'y avait pas que des reproches dans son discours mais, également, des conseils tenants plutôt à de strictes indications concernant Fernandes et les Lennox.

Thomas avait laissé son amant parler sans l'interrompre, de toute façon bien incapable de reprendre la parole tant la boule dans sa gorge l'oppressait.
D'une voix étranglée, il murmura, malgré le fait qu'il lui ai indiqué qu'il ne lui en voulait pas :

-Je t'en prie, pardonne-moi. Je ne...je ne voulais pas te décevoir ou te blesser. Mais c'est ce que j'ai fais. Je ne répéterai plus jamais que nous... sommes ensemble.

Ces mots étaient douloureux. C'était comme si on le forçait à délégitimer leur relation. Pris dans un tourbillon de culpabilité, il lui avoua les raisons qui l'avaient poussé à New-Phoenix, désireux de se faire pardonner par tous les moyens même s'il les regretterait plus tard.

-Je sais de quoi les Lennox sont faits. Tyler... Tyler a changé. Je suis passé dans le cimetière par hasard, sans connaître ton...ton avis sur Fernandes. Je ... je ne savais pas ce que tu pensais de lui. Pour moi... il était juste une ombre du passé, mort pour... nous protéger. Enfin, c'est ce que je pensais... Ce weekend n'était pas un bon weekend et, crois-le ou non, Tyler m'a...aidé à sa façon. Et je n'ai jamais eu beaucoup de contact avec Bradley... je ne compte pas changer ça.

"Pas un bon weekend". Voilà qui voulait tout dire. Hors Tom savait que Raphaël n'allait pas bien ces moments-ci. Maintenant, il lui ajoutait une angoisse supplémentaire sur ses épaules ! Il était un imbécile, juste un imbécile. Mais il ne parvenait pas à accepter le fait qu'il l'ait blesser sans le vouloir.

-Je ne savais pas que Bradley t'avait blessé. Je ... j'en suis désolé.

La chose à faire aurait été de prendre Raphaël dans ses bras et de le serrer contre sa poitrine. Mais s'il le repoussait ? Tom n'aurait pu le supporter. Il préféra donc reculer de quelques pas, le coeur battant, la tête baissée, s'arrachant  de son emprise d'un petit geste sec et tremblant.
Panique. C'était une crise de panique qui se profilait. Il devait se calmer et vite.

-Donne moi cinq minutes, murmura-t-il en s'éloignant comme un lâche.

Il se précipita dans la toilette pour tenter de calmer sa respiration affolée.

Quel homme était-il ? Incapable de faire face à ses erreurs et à la souffrance qu'il avait engendré chez la personne qu'il aimait ? Tellement perdu qu'il était également incapable de laisser couler des larmes qui auraient été salvatrices. Il était ridicule totalement ridicule et il aurait dû mourir de la main de ce petit vampire terrifiant, coupable d'être un accro, coupable de mettre en danger sa famille, coupable d'être ce qu'il était, une loque humaine. Coupable d'exister. Pourquoi redevenir clean dans un monde aussi douloureux que celui-la ? Pourquoi arrêter de tenter le Diable ?
Prenant de grandes bouffées d'air, il resta enfermé dans la salle de bain presque dix minutes. Avant, il n'aurait pas été capable d'en ressortir. Mais Raphaël était derrière celle-ci. Et il l'aimait trop pour ne pas affronter ses reproches. Peut-être même était-il reparti ?

Doucement, alors que son rythme cardiaque n'était pas encore réellement calmé, il actionna la poignée et fut aussi soulagé qu'honteux de voir que Raphaël était toujours là. Tom baissa les yeux et mit une main sur son coeur, crispée sur sa poitrine, comme pour intimider l'ordre à son corps de reprendre le contrôle.

-Tu es toujours là...

Thomas releva la tête, le visage rouge de honte et d'un manque d'air.

-Excuse-moi. J'ai... paniqué.

Il fit un pas vers lui, complètement affolé et gardant les yeux fixés sur un point au dessus de ses épaules.

-J'ai paniqué parce que je ne supporte pas le fait de t'avoir blessé.

Il fit un nouveau pas, les yeux brillants.

- Aujourd'hui est encore un jour où je ne comprends pas pourquoi tu restes avec un type comme moi, surtout si... si tu en as honte.

Grand Dieu, il aurait mieux fait de rester enfermé dans les toilettes ! A présent, il était comme hypnotisé, incapable de se taire ! Comme si son cerveau avait en réalité travaillé durant sa crise de panique alors qu'il aurait dû normalement cesser de fonctionner.

-Parce que tu dois avoir honte de moi si tu es blessé par le fait que j'ai...j'ai fait cette erreur de communiquer notre relation à Tyler. Tyler... il m'a ... demandé si je te connaissais vraiment. Je pense que oui. Je ne parviens juste pas... à te comprendre.

Sa main se crispa sur sa poitrine, il voulait se griffer derrière le tissu, se faire mal, l'obliger à se taire, à reculer, à disparaitre. Il devait arrêter de parler.

-Je sais... que tu m'aimes. Je le sais. Je ne comprends simplement pas pourquoi.
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty28.08.18 21:31


   

Ou si peut être un petit peu ?





La voix étranglée de Thomas acheva de lui briser le cœur. Est ce que malgré ses efforts il s'était montré trop dur ? Pourtant il lui avait semblé avoir fait preuve de tempérance. Mais sans doute était ce déjà trop pour sa fragile personnalité. Armand se mit immédiatement à culpabiliser. Causer du stresse à Thomas était évidement la dernière chose qu'il souhaitait. Il avait envie de le secouer, de lui répéter que ce n'était pas grave, que tout irait bien. Lui promettre qu'il prendrait sa défense quoi qu'il arrive et l'embrasser jusqu'à perdre le souffle.

Au lieu de ça il ne fit rien, paralysé par la peur de mal agir. Quand Thomas faisait une crise de panique il le trouvait très impressionnant. Et pourtant il était exorciste, et à de nombreuses reprises il avait vu des gens entrer dans des états de nerfs absolument abominables. Mais avec Thomas c'était différent. Il était mort de trouille. Il suffisait d'un mot de travers pour faire basculer son fragile équilibre. Ou pire, le faire retomber dans la dépression ou la drogue. Il s'était emmuré dans sa solitude parce que le monde autour de lui était trop violent pour qu'il puisse le supporter. Et son abandon dans la Goutte du Diable était clairement un suicide déguisé. C'était certainement la raison qui faisait qu'il était si difficile de côtoyer Thomas. Armand l'aimait, et pour rien au monde il ne voulais être celui qui appuierait sur la détente à cause d'un mot maladroit.

Il s'excusait, bredouillait des paroles pitoyables pour se justifier, sans même arriver à comprendre qu'il n'était pas en tord. Certes il avait agit de façon naïve, mais il aurait été cruel de lui reprocher quoi que ce soit. La colère d'Armand était complètement retombée, ou plutôt elle s'était retournée contre quelqu'un d'autre. Tyler allait avoir de ses nouvelles. Et même si d'après Thomas il avait changé et l'avait aidé blablabla, il n'y croyait pas une seconde. Certes il avait parfois bien agit envers lui, en particulier cette fois où il l'avait tiré d'une situation délicate à Santa Fe. Mais l'image qui s'imposait à ses yeux, restait celle d'un homme qui venait d'en abattre un autre de sang froid dans l'enceinte du cimetière.

Armand détourna les yeux et se contenta de pincer les lèvres pour ravaler la frustration qu'il ressentait à la simple évocation du nom de Bradley Lennox. Le souvenir cuisant des paroles humiliantes qu'il lui avait adressé lui revenait en tête. C'était simplement insupportable, et pour rien au monde il n'était prêt à accepter que quelqu'un parle à Thomas sur ce ton.

Brusquement il releva la tête, l'air apeuré. Plongé dans des pensées haineuses à destination de la personne de Bradley Lennox, il n'avait pas réalisé que Thomas allait si mal, ni même que cela faisait un moment qu'il ne lui avait adressé aucune parole réconfortante. Il lui demandait cinq minutes, ce à quoi il ne su pas répondre. Puis il se sauva, littéralement. Un peu choqué, Armand se sentit aussitôt prit de remords. Qu'est ce qu'il avait subitement ? Est ce qu'il avait besoin d'être seul ? De se cacher pour pleurer ? Est ce qu'il devait justement respecter sa demande ou au contraire s'imposer ? Incapable de se décider, il tournait en rond dans le couloir, mort d'inquiétude. Thomas lui s'était réfugié dans la salle de bain. Qu'est ce qu'il pouvait y faire ? Immédiatement mille scénario tous plus atrocement glauques les uns que les autres défilèrent dans son esprit. Son imagination était extrêmement fertile dès qu'il s'agissait d'imaginer du drama. L'oreille collée contre le battant de la porte, il se tenait attentif au moindre son. Pitié Seigneur faites qu'il ne fasse rien de stupide. Il entendit des bruits étouffés, probablement de sanglots, et cela lui brisa le cœur. Il chercha les mots qu'il pouvait lui adresser pour le réconforter, mais il était tellement bouleversé qu'il n'arrivait plus à penser. S'il agissait de façon maladroite ? S'il lui disait un mot déplacé ? La situation ne ferait qu'empirer.

Transi d'angoisse, il resta la joue appuyée contre le bois de la porte, à retenir ses propres sanglots et à combattre ses inquiétudes. Et si en sortant il lui disait que c'était fini ? Qu'il ne voulait plus de lui ? Après tout Thomas semblait déçu qu'il refuse d'assumer leur relation devant des inconnus, et au fond il comprenait ce sentiment. Il lui avait clairement dit qu'il avait l'impression qu'il avait honte de lui, ce qui était bien sur complètement faux, mais bêtement il avait incapable de répliquer quoi que ce soit. Il aurait du prendre la parole à ce moment là, lui dit que bien sur que nom il n'avait aucune honte à éprouver un sentiment aussi beau que l'amour qu'il lui portait. Mais merde, il en avait été incapable. Il avait totalement raison, il était pourrit de honte. Pas envers Thomas bien sur, mais envers lui même. La peur était paralysante, et elle lui broyait les tripes à chaque seconde. Peur de manquer à son devoir, peur de décevoir sa famille, peur d'être à nouveau blessé, peur de déplaire à son Dieu, ou même à qui que ce soit. Il enfermait tout cela à l'intérieur de son cœur, et cachait sa peine derrière son gentil sourire poli. C'était tellement plus facile de venir en aide aux autres que de faire face à ces démons qui le torturaient depuis de longues années. Même aider Thomas à affronter son sevrage lui paraissait plus simple que de régler toute cette douleur refoulée au fond de son âme.

Il craqua et fondit en larmes quand la douleur physique s'ajouta à cette peine de cœur mal soignée. Dès qu'il bougeait un tout petit peu les bras, une brûlure piquante le saisissait sous la nuque. Est ce qu'il s'était fait mal bêtement en portant les courses ? Comme si c'était le moment...

Il entendit remuer dans la salle de bain, et aussitôt il s'écarta de la porte. Est ce qu'il avait envie que son amant constate qu'il écoutait aux portes ? Pas vraiment non. Mais il faut dire qu'il était suffisamment inquiet pour que ça soit justifiable. Il tenta d'avoir un air détendu qui malheureusement sonnait faux, et il adressa un pauvre sourire désolé à Thomas lorsqu'il passa l’entrebâillement.


« Ça va mieux... ? » Murmura t il timidement.

Il semblait surpris de le revoir, ce qui outra immédiatement Armand.


« Bien sur ! »

Qu'est ce qu'il croyait ? Qu'il allait se sauver comme un voleur et l'abandonner à un sort misérable ? Pendant une seconde il fut vexé qu'il ait cette minable image de lui, puis il se radoucit, écrasé par le remord.


« Ce n'est rien... »

Paniqué ? Bah comme ça ils étaient deux. Sans vouloir faire du mauvais esprit.


« Mais non... »

Armand, où est passée ta belle éloquence ? D'ordinaire il lui aurait dit des mots magnifiques, mais là il séchait, pétrit de peur à l'idée de dire quelque chose de travers.


« Pardon ? »

Honte ? Mais non, il racontait n'importe quoi. Il devait le reprendre au plus vite, lui dire la vérité. Et en même temps c'était impossible, Thomas parlait, comme étrangement soulagé de mettre enfin des mots sur son mal être. Il l'écouta donc, terrifié par la profondeur de sa détresse. Comment est ce qu'il s'y était pris pour imaginer ça ? Plusieurs fois il lui avait dit qu'il avait le sentiment de ne pas le mériter, mais à chaque fois il avait tenté d'étouffer ses paroles. Pour la première fois il parlait vraiment de ce qu'il ressentait, et Armand prenait conscience que ce n'était pas une angoisse qui se règle avec un câlin.


« Tu... tu te trompes. Je n'ai pas honte de toi. Tu es ma plus grande fierté... » Il lui saisit timidement la main. « J'ai une grande tendresse pour toi, et je suis sincère quand je dis que je ne désire que ton bonheur. »

Incapable de le regarder en face, il plissa les lèvres. Prononcer les mots qui suivirent lui coûtèrent beaucoup.


« C'est plutôt de moi que j'ai honte. Parce que je sais que ce que je fais est mal, et qu'il n'y a rien en moi qui... aille selon l'ordre des choses. » Il respira lentement. « Je t'ai aimé à la première seconde, de façon aveugle, sans me préoccuper de savoir si tu m'aimerais en retour et sans faire de calcul. J'ai eu une chance immense que tu ne m’aie pas tourné le dos, et chaque jour te devrais te remercier pour ta tolérance. Je ne suis pas... enfin... Je ne sais même pas comment dire, je me sent ridicule. C'est que pour être exacte je n'ai jamais vraiment eu d'accroche particulière avec les femmes, à l'exception d'une qui m'a fait amèrement regrettée d'être sorti de mes habitudes. Alors qu'au contraire j'ai connu de belles histoires d'amour avec des hommes... Je ne saurais pas l'expliquer, c'est tellement plus facile de se parler. Comme nous deux, je nous sent de plus en plus complice et j'aime cela. Ce n'est pas comme si j'avais vraiment fait un choix, c'est mon caractère qui est comme cela. Je m'en suis rendu compte quand Ethan et moi étions encore à l'école de magie, et je dois avouer qu'il a vraiment agit comme un ami envers moi. Et non il ne s'est jamais rien passé entre lui et moi si c'est ça que tu te demandes. » Il esquissa un sourire amusé, avant de retomber dans sa mélancolie. « Ce n'était pas facile, et je ne peux même pas en vouloir à mes parents d'avoir détesté cette... étrangeté de ma personne. J'aurai du les rendre fiers, et à la place ils ont eut tellement honte de moi... Je ne veux pas que tu vives quelque chose d'aussi difficile, tu... tu es trop fragile. Et puis personne ne mérite cela. Je préférerai que tes parents t'aiment sans conditions, et que personne ne se moque jamais de toi. Quand je me tiens à côté de toi dans la rue j'ai le cœur qui bat parce que je meurt d'envie de te serrer dans mes bras et de t'embrasser jusqu'à en perdre le souffle, et en même temps j'ai peur. J'ai peur qu'on comprenne que je ne suis pas que ton ami, et que l'on s'en prenne à toi. Je suis... je suis très sérieux. Je préférerai que l'on me tue plutôt que l'on te dise des mots blessants. »

Il ravala sa salive, grimaçant à moitié.

« Bradley Lennox ne m'a pas blessé, enfin pas physiquement. Mais si tu veux, j'ai le malheur de représenter absolument tout ce qu'il déteste. Je suis un intellectuel, et un homme d'église. Visiblement voir un homme être doté d'une spiritualité lui est intolérable. Et je suis un sorcier, enfin ça non plus je n'y peut pas grand chose... Il y a beaucoup de gens qui ont une mauvaise image des sorciers, mais de là à entrer dans un mouvement pro moldu et commettre des attentats... Et puis je suis... comment dire... un peu fragile. »
Il releva les yeux d'un air désolé. « Je ne sais pas comment, mais il l'a sentit tout de suite, et ce qu'il m'a dit m'a humilié jusqu'au plus profond de mon âme. J'ai encore la chair de poule quand j'y pense. Donc non Bradley Lennox ne m'a pas blessé, car heureusement il y avait une vitre blindée entre nous deux. »

Glissant sa main le long de ses hanches, il se rapprocha de lui, plus pour quémander des câlins que pour se montrer réconfortant. Cette fois si c'était lui qui avait besoin d'un peu de tendresse.


« Je ne veux pas que tu te retrouves un jour dans une situation comme celle là. Et moi même je souhaite de ne jamais avoir à affronter ça de nouveau. Je ne suis pas... à l'aise quand à l'idée de nous afficher, parce qu'au fond je meut de peur. Je suis terrifié à l'idée de souffrir. Je ne veux pas que l'on se moque de moi, je ne veux plus que l'on m'insulte ou me rejette. Et je ne veux pas que tu ais à endurer une seule seconde ce que j'ai vécu. Bien sur j'ai aussi appris qu'il existe des gens adorables, et tolérants, de véritables amis qui sont capables de t'aimer comme tu es. Mais il n'empêche que j'ai encore peur. »

Avouer une faiblesse pareil à Thomas... Armand avait l'impression de commettre une énorme erreur. Devant lui il voulait paraître fort pour qu'il comprenne qu'il pouvait à tout moment se reposer sur lui. Et maintenant qu'est ce qu'il pensait de lui ? Une pauvre pédale terrifiée, qui se terre dans le silence des églises pour supplier Dieu de lui pardonner ce vice insupportable d'être lui même.

« Alors non je n'ai pas honte. J'éprouve une multitude de sentiments pour toi, mais jamais de la honte. »


Enlaçant ses doigts entre les siens, il l'embrassa tendrement sur le front.


« Tu ne comprend pas ? Je vais t'expliquer ne t'en fais pas. Il faut que je te raconte ce qu'il se passe à l'intérieur de moi depuis le premier jour où je t'ai vu. Il y a ce quelque chose dans ton attitude qui te donne du charme. C'est subtile, et pourtant cela te rend irrésistible à mes yeux. J'aime le son de ta voix, j'aime les mots que tu sais si bien choisir, j'aime t'entendre soupirer quand tu es près de moi. Ton souffle, ton souffle me rend fou. J'aime même le son traînant de tes pas alors que normalement ça devrait m'irriter. Je t'entend arriver et aussitôt je te reconnais, et mon cœur se met à battre comme si je venais de courir. Quand tu es là je suis incapable de détacher les yeux de toi, et quand tu pars j'ai l'impression que l'on creuse un puits immense au centre de ma poitrine. Tu as ce pouvoir de me rendre immensément heureux par ta présence, et incroyablement malheureux quand on me prive de toi. J'aime les conversations que nous avons tout les deux, j'aime ta culture et ta façon de voir le monde. J'aime que tu m'apprenne des choses que j'ignore autant que j'aime t'enseigner ce que j'ai mis tant d'années à apprendre. J'aime ta façon de regarder les livres, et de les respecter. J'aime les expressions légères qui traversent ton visage quand tu es plongé dans ta lecture. J'aime quand nous nous blottissons sous la couette pour lire tout les deux. Ta présence est apaisante au milieu de la nuit, et ton souffle endormi suffit à me convaincre que tout va bien sur terre. J'aime toutes ces choses qui font de toi la personne unique que tu es, et même si je suis certain que comme tout le monde tu as des défauts, ils sont totalement incapables de me déranger. Je t'aime pour toutes ces raisons, et pour des milliers d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit et qu'il me faudrait des années pour énumérer. Je comprend que tu sois confus, et que tu ai du mal à concevoir ce que je te raconte. Mais c'est ce qui est compliqué justement. L'Amour est un grand mystère, et personne ne peut dire exactement pourquoi nous tombons amoureux. Mais j'aime à croire que quelqu'un veille sur nous, et que cette personne qui déborde d'amour pour chacun d'entre nous désire que nous vivions heureux. Tu... Tu me rend très heureux tu sais, et j'espère de toute monde âme être capable de t'offrir la même chose en retour. »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty13.09.18 17:05


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas



Voilà, c'était dit. Les mots s'étaient précipités hors de lui, pressés d'être entendus autant par Raphaël que par lui-même. Car ces paroles, cet aveu, donnait un sens au profond sentiment enfui en lui-même depuis leur premier baiser : il ne méritait pas un homme comme Raphaël qui, en toute logique, avait honte de l'éditeur.
Qui n'en aurait pas honte après tout ? Il était un être lamentable, obligé de se cacher dans une salle de bain pour ne pas s'effondrer devant la personne qu'il aimait. Obligé de s'isoler pour s'empêcher de fuir son chez-soi pour ne pas subir les conséquences de ses erreurs.

D'abord, la première réponse de son amant fut presque timide. Les mots lui manquaient. Puis, son inspiration revint quand il se saisit de sa main. Thomas n'osa pas relever les yeux, le coeur battant.
Pourtant, il cessa de regarder ses pieds dès les premiers mots de son monologue car ils choquèrent profondément l'éditeur. Raphaël n'avait pas honte de Tom mais de lui-même. Il l'écouta parler, fixant son oreille gauche avec grande attention, perplexe et perturbé.
C’était comme si, pour la première fois, il voyait l’individu face à lui. Le vrai individu, caché derrière une assurance et une sérénité qu’il avait toujours assimilé à sa fonction dans l’Eglise. Pourtant, cette Eglise lui avait fait du tord. Le Vatican était-il donc si homophobe ? Stupide question. Bien sûr, dans son arrogance, il l’avait toujours été. Le Dieu de Tom était parfois bien différent et éloigné de celui des prêtres. Plus il parlait, plus la coquille derrière laquelle il se cachait se craquelait. Raphaël était un homme brisé par les moqueries dont il avait été victime. Cette idée était si révulsante que Thomas lui serra la main plus fort.
L’éditeur n’avait jamais vraiment souffert d’être bisexuel. Si ses parents n’étaient pas au courant, ce n’est pas parce qu’il avait peur de leur réaction. C’était juste parce que c’était quelque chose de privé. Sa profonde souffrance, ancrée en lui depuis le jour où il était né, n’avait rien à voir avec ses préférences sexuelles. C’est son existence même qu’il remettait constamment en cause. Si on voulait se moquer de lui, le fait qu’il aime passionnément un homme ne serait qu’un prétexte pour le ridiculiser. Un simple prétexte qu’on utilise lorsqu’on veut attaquer sur tous les fronts. Un prétexte pour tenter de s’infiltrer dans son être morcelé. Non, Thomas, aussi brisé et malheureux qu’il pouvait être, n’avait jamais eu honte d’aimer quelqu’un. Et certainement pas Raphaël avec qui il sentait un connexion qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. Cette histoire d’âme soeur avait du sens avec lui.

Alors qu’il continuait à parler, Raphaël se blottit contre lui et Thomas entoura maladroitement son corps de ses bras. Il écoutait, comprenant l’importance de ce moment intense entre eux. Cet instant où les masques tombaient et qui avait véritablement calmé sa panique angoissante.
A présent, son amant tentait de lui faire comprendre pourquoi il l’aimait. L’éditeur l’écoutait, sentant qu’il devrait bientôt prendre la parole et sachant que ses prochains mots devraient être choisis avec une attention particulière.
Alors qu’il avait terminé de parler, Thomas ressera son étreinte, cachant ainsi son visage dans son cou.

-Si je comprends bien… Nous sommes tous les deux persuadés que Dieu a honte de nous, peu importe les raisons, commença-t-il dans un murmure hésitant au creux de son oreille.

Tom déglutit, son coeur battant à la chamade dans sa poitrine. Raphaël devait le sentir.

-Mais je ne pense pas qu’Il ait honte de nous deux lorsque nous sommes ensemble.  

L’éditeur ferma les yeux, s’enivrant de l’odeur de l’homme dans ses bras. Est-ce que ses paroles avaient un sens ? Ses pensées se bousculaient dans son esprit, il aurait tellement voulu être un Sage parvenant à dire exactement ce qu’il fallait au bon moment.

-Est-ce que tu as remarqué que ta confession a calmé ma panique ? Je pense que c’est parce que j’aime le fait que tu t’ouvres à moi. Je ne parviendrai jamais à comprendre pourquoi… tu es ici, avec moi. Je ne comprendrai jamais pourquoi tu m’aimes, mais il y a des moments où je parviens à l’accepter. Parce que le Dieu auquel je crois nous a rassemblé, parce que c’est ce qu’Il aime faire avec des âmes soeurs. Enfin, c’est ce que j’aime imaginer.


Tom lui embrassa timidement le cou et désserra leur étreinte pour voir son visage. C’était le moment parfait pour le dire enfin : “Je t’aime”. Mais Tom ne parvint qu’à ouvrir la bouche, incapable d’en sortir un son supplémentaire.

-Si tu savais comme je suis désolé de t’avoir… mis dans l’embarras. Et que tu puisses ressentir tout ce que tu viens de me dire…

Jamais l'idée que Raphaël ne puisse souffrir ne lui avait effleuré l'esprit. C'était quelque chose de tellement aberrant que ça en devenait profondément intime. Parce qu'il le lui avait si bien caché, Tom en avait déduit le degré élevé de souffrance que cela pouvait provoquer chez un homme comme lui.
Tom recula à nouveau d'un pas, séparant volontairement leurs deux corps mais gardant néanmoins un certain contact en laissant sa main sur son bras.

-Tu arrives toujours à trouver les bons mots pour me calmer. Me rassurer. J'aimerai pouvoir faire pareil pour toi...

Tom aurait voulu calmer les angoisses de son amant. Il avait donc peur qu'il subisse des moqueries ? Thomas n'en avait jamais manqué. Mais c'était toujours en attendant le pire des gens qu'on y trouvait le meilleur. Tyler en était le parfait exemple, mais il se retint bien de lui dire.
Habitué à souffrir dans son coin, habitué à cette profonde douleur ancrée en lui et qui ne semblait vouloir partir que lorsqu'il consommait une substance illicite, Thomas Pea avait toujours eu du mal à supporter la même douleur chez ceux qu'il aimait. S'il aurait eu le pouvoir de souffrir pour la terre entière, il l'aurait accepté sans rechigner. Malheureusement, il n'avait pas ne serait-ce qu'une once de ce pouvoir là.
Il ne parvenait même pas à trouver les bons mots pour calmer la douleur chez ceux qu'il aimait. Raphaël... Raphael souffrait et en cet instant, il avait compris qu'il souffrirait probablement toute sa vie. Et il ne pourrait rien y faire.

-...je suis désolé de ne pas en être capable.

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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty18.09.18 14:03


   

Ou si peut être un petit peu ?





Parce que même si parfois dans la vie on n'y peut rien, il y en a tellement d'autres occasions d'agir comme une bonne personne. Quand au destin, à mon sens il ne s'agit que de l'excuse des lâches et des imbéciles. Le monde est tissé dans la trame des possibles, et si une situation nous semble désespérée c'est bien souvent parce que la solution paraît inabordable. Ou parce que l'on est trop craintif et faible pour simplement l'envisager. Armand était ainsi, emmuré vivant dans des problèmes qui le dépassaient, et dont il avait tellement honte que le simple fait de mettre des mots sur sa souffrance lui paraissait insupportable. Et que dire de Thomas, qui vivait depuis toujours avec en lui le sentiment insidieux et cruel que le monde autour de lui haïssait sa personne.

Alors certes parfois l'on n'y peut vraiment rien, tout simplement parce que l'on est persuadé que l'univers autour de vous à cessé de vous aimer. Mais que dire quand il arrive que deux êtres aussi pitoyables et malheureux se rencontrent. Peut être auront ils une chance de s'entraider, ou bien se précipiteront ils dans les ténèbres l'un l'autre.

Armand eut comme un sursaut de vie et agrippa les avants bras de Thomas avec l'énergie du désespoir. Ce qu'il disait était faux, et non seulement le mensonge lui faisait horreur, mais en plus il savait pertinemment à quel point des mots comme ceux là pouvaient être dangereux.


« Non ! Non mon chéri, tu te trompes. Tu te trompes... La honte est un sentiment totalement étranger à Dieu. Il ne peut pas ressentir cela, c'est contraire à sa nature. Il faut que tu l'imagines comme un océan d'amour. Mais contrairement à l'océan qui prend fin là où commence l'horizon, Dieu est comme une matière qui englobe toute chose. C'est difficile à expliquer, même l'air n'est pas un bon exemple, car il existe des endroits ou l'air n'existe pas. Dieu lui est une conscience, immatérielle et infinie qui s'étend autour de nous et à l'intérieur de nous. C'est le mystère du vivant, si tu veux. Et un mystère ne peut pas avoir honte de sa création, il l'aime. Et son amour va au delà de notre entendement. Tu ne peux pas dire des choses comme ça, non seulement c'est faux mais en plus c'est horrible. Tu personnifie avec de mauvaises intentions quelque chose qui en est dépourvu. Et en plus ça te fait du mal... »

Il soupira, cherchant ses mots, visiblement bouleversé.


« Dieu t'aimes Thomas, je le sais autant que je sais qu'il m'aime. Il m'a appelé à lui pour le servir, et rien ne m'a jamais rendu plus heureux. Crois moi, c'est quelque chose que l'on ressent jusque dans le fond de ses os. C'est autant un but qu'une mise à l'épreuve. J'étais complètement perdu dans ma vie, et quand j'ai reçu son appel, c'est comme si j'avais retrouvé la vue. Je sais très bien que l’Église n'approuve pas... les gens comme nous. Mais il ne faut pas confondre Dieu et ceux qui le servent. Même si ce sont tous des personnes extrêmement honorables, la nature de l'homme est ce qu'elle est. Dieu lui n'est pas capable d'intolérance. Alors même si ça les dérangent, je sais au plus profond de mon cœur que cela ne remet pas en cause mon lien avec Lui. Et je sais que pour toi c'est pareil. Je lui parle de toi, et de tout ces beaux sentiments que tu fais fleurir en moi. Et dans sa réponse je sent le poids écrasant de l'amour qu'il te porte. Tu devrais lui parler tu sais, je pense que tu y verrais plus clair. Est ce que tu prie souvent ? Je t'apprendrais si tu ne sais pas comment faire, mais il faut que tu sortes de ce brouillard mon chéri, et pour cela il faut que tu prennes conscience de la chance incroyable que tu as de vivre et d'être aimé. »


Glissant ses doigts sous ses oreilles, il l'embrassa tendrement sur le front. Thomas semblait plus calme, et il lui confirma cette impression par une très jolie remarque. Armand sourit et soupira.


« Je mettrais mon âme à nue si c'est ce que tu désires... »


Il se stoppa net, ce qu'il venait de dire à propos des âmes sœurs valaient toutes les déclarations du monde. Alors certes il n'avait jamais remarqué que pas une seule fois Thomas avait été capable de lui dire qu'il l'aimait, mais comment espérer deux mots si communs alors qu'il venait de formuler quelque chose d'aussi beau.


« Ce n'est pas de ta faute. »

En effet, toute cette crise venait de cet abruti de Tyler Lennox, un type doté du don incroyable de foutre la merde partout sur son passage. Armand avait de plus en plus de mal à retrouver cette tendresse qu'il avait ressentit pour lui il y a un moment. Sa réaction de déni misérable qu'il avait eut envers lui suite à son agression par Bradley l'avait énormément déçu. Il espérait un peu qu'il soit révolté par le comportement intolérable de son frère, mais non, pour lui c'était normal. Voir même c'était lui qui était en tord. Ce manque de soutien avait gravement blessé Armand dans son amour propre, et fini d'effriter les quelques miettes d'affection qu'il avait pour lui.
Essayant de maîtriser sa colère, il tenta de ne pas penser à cette bouteille remisée au plus profond de la bibliothèque. Une simple bouteille de vin, vide en apparence, si on omet un morceau de dent qui fut arrachée de la bouche de Bradley à coup de poings. C'était plus qu'une histoire de vengeance, c'était plutôt l'assurance que désormais le monde serait plus calme. Thomas venait de comprendre que derrière ses sourires et ses expressions polies, son amant contenait en lui une grande souffrance. Ce qu'il ignorait encore, c'était qu'il était également capable de faire souffrir quelqu'un sans que cela n'entache la pureté de sa conscience.


« Tu y arrives mon chéri, n'en doutes jamais. Je suis tellement heureux en ta compagnie que je ne prête plus attention à tout cela. »


Il glissa un baiser sur le coin de sa bouche, puis son sourire béat se transforma en grimace. Depuis qu'il était rentré du supermarché il avait méchamment mal au dos, mais là depuis quelques minutes il sentait que la position debout commençaient à devenir insupportable. Et non ce n'était pas un prétexte pour demander à son amant d'aller s'allonger. Il avait clairement beaucoup trop mal pour penser à faire des galipettes. Contenant la douleur, il souffla longuement en fermant les yeux.


« Je crois que je me suis un peu bloqué le dos tout à l'heure en faisant les courses... Ce n'est rien, ça va passer. Est ce que tu ne voudrais pas retourner dans la cuisine et te faire réchauffer une assiette ? Il faut que tu manges. Je vais bien, il faut juste que je me repose cinq minutes... »


Il avait beau ne pas trop bouger, la douleur devenait de plus en plus aiguë. Et s'il réussissait à faire preuve d'un peu plus de mémoire, il ne serait rappelé que c'était un sentiment particulièrement familier, même s'il ne l'avait pas éprouvé depuis longtemps. Passant ses doigts sous son col, il glissa sa main jusque entre ses omoplates. C'était exactement là que ça faisait mal, et appuyer dessus bêtement n'y changeait rien, au contraire il étouffa un couinement. Même si là il essayait de faire le fort pour ne pas inquiéter Thomas, Armand restait d'une nature extrêmement douillette. Il extirpa sa main de sa chemise en serrant les dents, puis modéra un sursaut de stupeur. Le bout de ses doigts était couvert de sang frais, et il se dépêcha de serrer la main comme pour chasser cette vision de son esprit.

Il réalisa alors qu'il ne s'était pas bêtement bloqué le dos en portant les courses, il était simplement à un de ces tournants de sa vie ou sa peau se marquait d'encre. Les dessins avaient un à un émergé de l'intérieur de son corps, chassant des gouttes de sang qui perlaient par les pores de sa peau. Celui qu'il avait sous la clavicule lui avait coûté des jours de brûlures insupportables, à gémir pendant que Diodoro lui fixait des compresses sur la poitrine, imperturbable. Au début une vague marbrure apparaissait, semblable à un hématome, et petit à petit les grandes lignes du motif émergeaient. Les détails quand à eux ne se fixaient qu'au bout de quelques semaines, quand la fièvre finissait par tomber. Rien ne s'était produit pendant des années, et c'est maintenant qu'il se retrouvait enfin en tête à tête avec Thomas qu'il allait devoir éprouver ça... Espérant sans grande conviction qu'il n'ait pas vu le sang sur sa main, il lui adressa un grand sourire crispé.


« Je vais bien ! Je t'en prie, va dîner s'il te plaît. »
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Thomas Pea
Thomas Pea

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty21.10.18 16:32


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas



Encore une fois, Thomas Pea n’avait pas réussi à trouver les bons mots. Car lorsque Raphaël reprit la parole, après sa longue prise de parole, ce fut pour corriger ses dires. Mais l’éditeur n’avait jamais voulu dire que Dieu avait honte d’eux, c’était même bien ça son argument. Non ce qu’il avait voulu dire, c’était que, lui comme son amant avait l’impression que Dieu avait honte d’eux, et c’était bien là toute la différence. Mais comme Tom restait Tom, il se contenta d’hocher la tête, préférant qu’on pense de lui que ses opinions soient faussées plutôt que de devoir contredire quelqu’un, quelque soit cette personne. D’autant plus que cette personne semblait bouleversée et transcendée par ce qu’il expliquait.
De toute façon, Thomas buvait ses paroles sans jeu d’acteur : il était tout à fait d’accord avec lui.

Il lui demanda s’il priait souvent et la culpabilité du bon chrétien vint lui faire rougir les joues. Peut-être était-ce pour ça qu’il était resté croyant : le catholicisme fonctionnait grâce à la traumatisation et quel être était plus traumatisé que lui ?

-Non, avoua-t-il dans un murmure en se laissant embrasser le front. Je…. je ne prie pas souvent.

Il lui confia que voir l’homme de Dieu s’ouvrir de la sorte à lui, était parvenu à calmer sa panique.
Pour toute réponse, Raphaël lui embrassa le coin des lèvres mais se retira plus vite qu’il ne l’aurait voulu - et c’est Tom qui parlait ! Inquiet, l’éditeur observa son joli visage se tordre dans une grimace. Etait-ce de sa faute ? L’avait-il mal embrassé, lui qui commençait à peine à prendre confiance dans ce domaine ?
Mais son amant le rassura très vite en l’informant qu’il s’était fait mal au dos, lui ordonnant gentiment qu’il devrait aller dans la cuisine se réchauffer une assiette.
Tom, trop effacé pour réagir avec efficacité, obéit sans rechigner.
Cependant, avant qu’il ne quitte la pièce, Raphaël haleta de douleur et Thomas se retourna pour le voir, avec horreur, retirer sa main ensanglanté de ses omoplates.
Le sourire crispé qu’il tenta de lui offrir termina de le paniquer et, cette fois-ci, l’éditeur s’avança vers lui à grands pas, terriblement effrayé.

Il lui prit la main d’un geste autoritaire pour vérifier que ce n’était pas de là d’où venait le sang - ce n’était pas le cas - et il aurait pu se passer de cette vérification en voyant le tissu de sa chemise rougir. Thomas - qui se répétait de “ne surtout pas s’évanouir” - guida Rapahaël, qui répétait que tout allait bien alors que ce n’était certainement pas le cas ! - vers le canapé et l’assit de force.

-Qu’est-ce que c’est ?
Demanda-t-il, très inquiet.

Il tenta d’observer son omoplate par dessous la chemise mais décida très vite de la retirer avec douceur pour voir ce qui se passait. S’était-il brûlé ? Érafler ? Non trop de sang pour ça.

-Mon Dieu… Marmonna l’éditeur, en voyant ce qui se passait dans son dos. Qu’est-ce que je dois faire ? Allonge-toi sur le ventre…

Le ton de Tom était suppliant. Il ne comprenait pas ce qui se passait et attendait des indications sur ce qu’il devait faire.


Spoiler:
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty25.10.18 18:03


   

Ou si peut être un petit peu ?




Armand avait beau avoir le cœur bien accroché pour bien des choses, il résistait très mal à la douleur. On disait de lui qu'il était un garçon douillet, et c'était vrai. Car aussi gentil et empathique qu'il était, c'était quand il se retrouvait face à sa propre douleur qu'il devenait impuissant et pleurnichard. Les larmes aux yeux, il se battait avec lui même pour ne pas s'effondrer en sanglots. Ce n'était pas le moment de flancher, et même si la brûlure gagnait en intensité, il devait rester maître de ses émotions.
Thomas lui était complètement paniqué, et il examina sa main dans l'espoir de comprendre d'où venait cette tâche. Essayant de reprendre son souffle, Armand tenta de se maîtriser. Il fallait qu'il lui parle, se montrer rassurant et surtout minimiser la situation. Au fond il n'y avait rien de très grave, et sa vie n'était absolument pas en danger, mais il fallait lui faire croire que tout était normal et sous contrôle.


« Ce n'est rien... En tout cas ce n'est pas grave ! »


Très inquiet, Thomas le força à s'asseoir, et lui demanda même de s'allonger. Puis il glissa ses doigts sous sa ceinture, agrippant le tissus souple de ses vêtements. Cela lui fit l'effet d'un déclic. Il n'allait quand même pas lui retirer sa chemise ? Élancé par la peur, il fit volte face pour l'empêcher de le déshabiller. En temps normal il aurait payé cher pour que son amant lui donne fermement l'ordre de s'allonger lascivement sur le ventre et lui retire ses fringues, mais cette fois si la situation ne prêtait pas du tout à rire. Il fallait à tout prix qu'il lui dise la vérité, en espérant qu'elle ne serait pas trop difficile à admettre.


« Attend ! N'ai pas peur... »
Il prit sur lui pour se faire le plus rassurant possible alors qu'il lui murmurait ces recommandations angéliques.

« Il n'y a rien de grave. C'est quelque chose qui m'arrive de temps en temps c'est tout... C'est les... je ne sais plus comment on dit ça dans ta langue... Les marques ? Les stigmates, voilà, ce que j'ai sur la poitrine et que tu as du prendre pour des tatouages. Il n'en est rien. C'est le contre coup d'un puissant sortilège auquel je suis soumis, mais je vais bien. C'est quelque chose que j'ai choisi et je suis heureux comme cela ne t'en fait pas. Tout va très bien, quand un nouveau stigmate apparaît c'est toujours comme ça que ça se passe. Il est en train de se former sous ma peau, et il chasse le sang à travers les pores. Je ne suis même pas coupé, et d'ici quelques jours tout sera redevenu normal. J'ai mal parce que ça me brûle, mais rien de grave. Il me faut juste des pansements et de la bétadine. Et du repos parce que je sent que la fièvre commence à monter. Mais crois moi je vais bien. Cela fait quelques années que cela ne m'est pas arrivé alors j'ai été surpris, mais ce n'est pas grave. Je me suis trompé tout à l'heure en pensant m'être fait mal au dos. Ce n'était pas un mensonge je te le promet, je t'en prie pardonne moi. »

Il tira le bas de sa chemise pour l'empêcher de la soulever davantage, pour rien au monde il ne voulait qu'il ne regarde l'hématome sanguinolent qui se formait entre ses épaules. Honteux jusqu'à l'os, il n'osa pas croiser son regard et garda les yeux baissés.


« Je vais rentrer me reposer, je... je suis terriblement désolé d'avoir gâché ta soirée avec mes problèmes. Il n'y a pas de raisons de s'inquiéter je te le jure. Tout ce que... tout ce que je voulais c'était passer une bonne soirée en ta compagnie, et au final on ne fait que se disputer à cause de moi, et maintenant ça... Je n'arrête pas de te faire peur au lieu de te rassurer et de te protéger. »
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Thomas Pea
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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty04.12.18 14:10


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas



Raphaël lui affirma que ce n'était pas grave mais Thomas pouvait voir les larmes de douleur dans ses yeux. Le vois souffrir, sans être capable d'apaiser ses maux, était une véritable torture pour l'éditeur. Il n'aimait pas voir les gens souffrir, car il savait très bien ce que c'était. Mais lorsque c'était l'homme qu'il aimait qui grimaçait de douleur, en face de lui, c'était bien pire!

Instinctivement, Tom l'allongea sur le divan et entreprit de lui enlever sa chemise dont le tissu commdencait à se tâcher de rouge, à son plus gros effroi. Mais Raphaël l'en empêcha en se retournant et en lui prenant ses mains.
L'éditeur s'agenouilla près de lui et observa son visage, ne cachant pas sa grande anxiété.

Avec des mots simples pour qu'il puisse comprendre le phénomène, l'homme de Dieu lui expliqua qu'il ne portait pas des tatouages sur le  corps mais des stigmates dû au contre coup d'un puissant sortilège.
Alors que Thomas visualisait déjà où se trouvait des pansements et  de la bétadine ( dans l'armoire à pharmacie de la salle de bain, sur l'étagère du bas ), son amant lui lâcha les mains pour tirer sur sa chemise avant de s'excuser. Il voulait rentrer chez lui se reposer.

D'une voix étouffée, Tom murmura.

-Tu ne vas pas rentrer comme ça. Reste.

Il rougit, conscient du danger émotionnel dans lequel il s'était volontairement inséré : s'il refusait, ça lui briserait le coeur. Mais donnait-il le choix à Raphaël de refuser en lui demandant ça ? Comme toujours, Tom se compliquait la vie en compliquant les plus simples des interactions entre deux humains.

-Je... je veux dire... Je peux m'occuper de toi. Ou si... si tu préfères être chez toi... je peux t'y accompagner. Et peut-être... peut-être rester avec toi pour m'assurer que tout va bien ?

Et voilà, en voulant lui donner plus d'options, il avait fait pire ! Mais le fait est que Tom ne pourrait se pardonner de le laisser seul avec ces stigmates.
Il déglutit et se saisit de sa main.

-Tu souffres, alors ne t'excuse pas s'il te plait. Je... j'aimerai t'aider.

Timidement et très doucement, il déposa un baiser sur sa joue et attendit, le coeur battant.
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty07.12.18 17:24


   

Ou si peut être un petit peu ?




Par nature Thomas avait pour habitude de se montrer froid et distant. Mais plus ils passaient du temps ensemble, et plus il sortait de sa coquille. Les bons moments comme les mauvais les aident à faire un pas vers l'autre. Les progrès qu'avaient fait Thomas depuis le début de leur relation étaient impressionnants. Il parlait beaucoup plus librement et se laisser aller à des gestes tendres avec une certaine spontanéité. Et de son côté, même si cela restait plus subtile, Armand aussi avait beaucoup changé. Au fil des mois ils s'accordaient de mieux en mieux, partageant des moments de complicité. Et même dans un instant aussi difficile que celui ci, ils se rapprochaient l'un de l'autre.

Thomas lui prit gentiment la main, et commença à le supplier de rester avec lui. Même s'il adorait se faire désirer, Armand ne s'attendait pas à ce que son amant réagisse de cette façon. En fait il ne s'attendait à rien du tout. Il s'était juste préparé une sortie digne d'une drama queen qui abandonne l'assistance pour aller mourir dans son coin.
Mais peut être qu'il y a plusieurs mois Thomas ne l'aurait pas retenu. Peut être qu'il aurait pensé à le faire sans se décider à agir, ou peut être même qu'il aurait été soulagé par son départ. Après tout c'était Armand qui l'avait par trois fois supplié à genoux de lui donner une chance. A force il semblerait que le message ait fini par passer, et que le poisson ait définitivement mordu à l'hameçon.

Il se pencha en avant, et déposa un baiser timide sur sa joue, comme pour lui prouver avec beaucoup de tendresse qu'il était soucieux de son sort. Armand sentit son cœur s'emballer aussitôt. Comment pouvait il résister à un garçon pareil ? Quand Thomas se montrait suppliant comme ça il était incapable de lui refuser quoique ce soit. Un petit sourire ému se dessina sur ses lèvres, et il l'enlaça, blottissant son front brûlant contre épaule.


« Très bien... C'est un peu égoïste, mais je crois que je n'ai pas envie d'être loin de toi ce soir. »

Enfin, tout les soirs de manière général, mais celui ci en particulier. Si on pouvait les coller l'un à l'autre il en serait infiniment content. Et plus le temps passait, et plus il se sentait déprimé quand il se retrouvait seul chez lui. Alors oui il tenait à son petit confort, ses habitudes et son calme, mais la solitude commençait parfois à le peser. Il n'en avait encore jamais parlé à Thomas, et il était même trop angoissé par ce constant pour oser se l'avouer à lui même. Mais dans le fond il lui était peut être enfin mûr pour entamer une vraie vie à deux.

Il se laissa docilement déshabiller, et ne broncha pas. Il se contenta de serrer les dents et de gémir pitoyablement quand le tissu humide se décolla de sa peau. Incapable de voir l'endroit où il avait mal, il guettait les réactions de Thomas. C'était moche à quel point ? Il était quasiment certain qu'il était trop tôt pour que l'on puisse distinguer un dessin au milieu de l'hématome. Il s'allongea sans oser se plaindre, se cherchant une position confortable pendant que son amant était partit chercher des compresses. Puis il regarda d'un air suspicieux le produit désinfectant qu'il s’apprêtait à lui appliquer sur la peau.


« … Est ce que ça pique ? »

Puis il sonda la regard de Thomas pour y déceler de la franchise. Bien sur que ça allait piquer mon pote. Premièrement parce que Armand est une vraie chochotte de mauvaise foi, et puis en toute honnêteté parce que vu son état d'irritation, le moindre contact sur sa peau allait lui faire monter de six putain d'octave. C'était comme mettre de la pommade sur une brûlure, sur le coup ça nique, et puis ça fini par soigner. L'idée qu'on puisse appuyer pile là où il avait mal lui faisait serrer les dents, mais il avait beau protester, il savait bien que c'était un passage obligé.


« Tu fais doucement hein... Je suis sensible. »

Non Armand tu es une lopette. Et Thomas ne l'avait même pas encore touché qu'il serrait déjà un coussin dans ses bras avec l'énergie du désespoirs. Cela lui demanda de la concentration et un effort de volonté incommensurable de ne pas pleurer ou se plaindre. Et quelqu'un qui connaissait le caractère douillet d'Armand aurait pu voir à quel point il prenait sur lui pour se montrer courageux.
Avec n'importe quelle infirmière, cela fait longtemps qu'il aurait déjà tapé un scandale, hurlant à plein poumons qu'on le massacrait et qu'il allait mourir de douleur. Mais là c'était Thomas, et il se devait de le rassurer sur deux choses. Premièrement, ce n'était qu'une égratignure et il en avait vu d'autres en macho man qu'il était. Et deuxièmement qu'il faisait un boulot de premiers soins absolument épatant et qu'il pouvait avoir confiance en ses capacités !
Bien sur rien de tout cela n'était vrai, mais il devait absolument fermer sa gueule pour sauver les apparences.

Armand soupira de soulagement quand on fini de lui appliquer des compresses, savourant avec délice la certitude qu'on allait enfin le laisser tranquille.


« Merci... »


C'est vrai que ce n'était pas rien, Thomas s'était de toute évidence montré aussi courageux que lui. Cherchant sa main, il la saisi et la glissa près de sa gorge comme pour manifester qu'il avait besoin de câlins.


« Je suis content que tu sois là. Même si j'aurais préféré que tu ne me vois pas dans cet état... Je crois que je ne m'y habituerais jamais, même si ça s'améliore avec le temps. La première fois que ça m'est arrivé c'était vraiment très dur. » Il désigna du doigt le motif de fleur qui se répétait sur ses épaules. « C'est celui là qui est apparu en premier. On m'a amené à l'hôpital, et j'étais... vraiment pas bien. Tu sais... Je... je n'ai jamais touché à de la drogue, en tout cas pas comme ce qui t'es arrivé. Mais comment dire... Certaines formes de magie très puissantes ont besoin d'un catalyseur, et souvent pour ça on utilise souvent des substances hallucinogènes. Je n'ai aucune idée de ce qu'on m'a donné ni de ce qui s'est passé, mais je t'assure que je n'ai jamais été aussi malade de toute ma vie. J'avais la nausée, puis chaud, puis froid, puis des vertiges... J'avais mal à chaque muscle de mon corps, et simplement respirer me brûlait la poitrine. »

Il ferma les yeux quelques secondes puis reprit.


« Je ne sais pas exactement quel calvaire tu as vécu. Mais j'imagine que c'était un peu comme ça, en beaucoup plus long et plus difficile. J'ai tellement de respect pour ce que tu as traversé. Je... je n'ai souffert que quelques jours et déjà ça m'a semblé insupportable. Mais j'étais bien entouré, et j'étais fier d'être digne de porter ces marques. C'était horrible, mais si c'était à refaire je recommencerais sans hésiter. Ma vie à beaucoup changée ensuite. Plein de gens sont venu me voir et me féliciter, et aussitôt je me suis fait plein de nouveaux amis. Je voudrais t'apporter tout ça, que tu saches à quel point ton existence est précieuse et que nous t'aimons tous beaucoup. Je suis fier de toi. Et même si parfois j'ai le cœur lourd parce que mon pays et mes amis me manquent, savoir que tu es là m'aide à accepter le fait que sans doute je ne retournerais jamais chez moi. »


Il soupira lentement en fermant ses yeux qui brillaient étrangement. Il ressentait une bouffée de fièvre.


« Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça... excuse moi, je dois délirer. »
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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty11.12.18 10:05


Et l'on n'y peut rien
Raphaël & Thomas



« Très bien... C'est un peu égoïste, mais je crois que je n'ai pas envie d'être loin de toi ce soir. »

Un vague sourire se dessina sur les lèvres de Tommy à cette confirmation : Raphaël acceptait son aide et si son coeur était soulagé de savoir qu'il n'était pas mis à l'écart dans des moments importants comme celui-ci, une voix malsaine vint lui rappeler tout ce qu'il risquait à présent. Parce qu'il risquait beaucoup : décevoir son amoureux, mal faire quelque chose, ne pas dire ce qu'il fallait au bon moment ou, pire, rendre malgré lui sa souffrance encore plus grande. La pression n'était pas légère sur ses épaules mais l'éditeur garda ce vague sourire flotter sur son visage malgré tout.  

Ravi et effrayé de pouvoir aider, Thomas enleva aussi délicatement que possible la chemise de Raphaël pour découvrir avec effroi les réels méfaits de ce puissant sortilège. Il n'y avait pas encore de signes ou de dessins distinctifs qui, pour dire la vérité, aurait probablement calmé son angoisse. L'inconnu fait toujours peur, et en ce moment, ce qui se passait sur son dos était dans le flou totale : il y avait un fameux hématome, qu'on distinguait à peine derrière le sang. La peau, durement éprouvée, était visiblement douloureuse et Tom déglutit. Ce n'était pas beau, ça non, et l'odeur du sang s'ajoutait en plus depuis qu'il lui avait retiré sa chemise.
Ici se jouait un moment crucial : il ne pouvait en aucun cas lui montrer une expression de dégoût, qui pourrait éventuellement se peindre sur son visage malgré lui. Heureusement, le regard de Raphaël était tourné vers le canapé lorsqu'il aperçu pour la première fois de face, le carnage qui se déroulait dans son dos.
Thomas profita du moment où il alla chercher le désinfectant et les compresses pour reprendre une gorgée d'air frais, se répétant qu'il pouvait le faire et qu'il allait le faire.

Lorsqu'il revint, son amant allégea sans le vouloir la lourde atmosphère en lui demandant si "ça allait piquer ?".
Tom haussa un sourcil et fit une petite grimace révélatrice. Il ne répondit pas mais il savait qu'il venait de faire passer le message : évidemment que ça allait piquer. Cette question cependant, le ramena en enfance, auprès de sa petite soeur et de leurs jeux où, inévitablement, l'un ou l'autre s'écorchait parfois le genou. Coco aussi lui demandait systématiquement si ça "allait faire mal ?".

Très très doucement, et en imaginant le joli dos de son amant derrière la blessure, Thomas commença par appliquer le désinfectant et les compresses. Son patient serrait très fort un coussin dans ses bras, mais ne lui hurla pas d'arrêter.
Méthodiquement et en imaginant que ce n'était pas de la peau mise à vif et sanguinolente mais bien les courbes qu'il aimait observer quand ils dormaient ensemble, Tom entreprit de nettoyer la plaie aussi bien qu'il put.
Quand il eut fini, ils furent autant soulagé l'un que l'autre. Mais lorsque Raphaël lui glissa un petit merci reconnaissant, le coeur de l'éditeur fit un bond dans sa poitrine et un sentiment de victoire s'empara de lui. Il avait réussi, sans pour autant provoquer leur rupture. Son amoureux lui prit la main et Tom s'abaissa à ses côtés. Ses genoux craquèrent discrètement et il espéra ne pas rester trop longtemps dans cette position inconfortable. Car il n'osa plus bouger quand Raphaël commença à se confier.
Sur son premier tatouage de fleur. Puis sur les substances hallucinogènes et ce qu'elles avaient provoqué chez lui. Puis, il compara son expérience à ce que Thomas avait traversé et celui-ci hochait la tête en l'écoutant, muet et sentant déjà la douleur se propager dans ses jambes. Mélangeant son histoire personnel et sa fierté - que Tom ne comprenait pas - qu'il éprouvait pour "sa mise au vert", Tom écoutait religieusement ses paroles, sans broncher.
Contrairement à lui, Rapahaël aimait discourir et parler, parler, parler. Il avait besoin de beaucoup de mots pour expliquer ce qu'il ressentait, voulant se faire comprendre de la meilleure manière qu'il soit. En vérité, le padre national aimait peut-être simplement être le centre de l'attention et se plaindre, mais ce n'est certainement pas comme ça que le voyait Thomas Pea.

Celui-ci, dont la position devenait de plus en plus inconfortable, accroupi comme il l'était à la tête du canapé, fut horrifié en écoutant la suite. Il parlait à présent de son coeur lourd de ne pas pouvoir retourner chez lui, en Italie. Cette douloureuse incapacité de ne plus savoir retourner auprès des siens devait le faire tant souffrir et pourtant, il n'en parlait pas si souvent que ça. Là était, pour l'éditeur, les blessures les plus profondes : celles qu'on ne mentionnait presque jamais. Comment parer à ça en tant que petit ami ? Que devait-il répondre à tout ça ? Il ne trouva pas et garda honteusement le silence.

Mais lorsque Raphaël s'excusa de ses confidences, Tom lui serra la main et ouvrit enfin la bouche.

-Ne t'excuse pas. Il faut te reposer à présent. Peut-être... peut-être que tu serais mieux dans mon lit ?  

Suivant la réponse de l'homme de Dieu, Thomas entreprit de l'installer confortablement - du moins, autant que possible - là où il avait choisi.
Soucieux de son bien être, il dressa sur une petite table de l'eau et des biscuits au chocolat. Bien que son amoureux devait s'être endormi, Tom, qui avait placé une chaise à côté de lui, s'en levait toutes les vingt minutes pour remouiller un drap qu'il plaçait délicatement sur le front de moins en moins brûlant de Rapahaël.
Le temps passa et Tom, bien que combattant le plus possible le sommeil qui le gagnait alors que la nuit était depuis tombée, s'endormit lamentablement et dans une position - si pas très confortable, bien plus que celle d'être accroupi avec ses longues jambes - peu flatteuse. Sa tête était tombée vers son épaule et, même s'il restait maigre, un double menton se dessinait grossièrement, épuisé par l'inquiétude de bien faire et sa volonté d'être là pour Raphaël. Un léger ronflement s'échappait de sa bouche et un petit filet de bave avait coulé sur son menton.
Il est bien pratique de ne pas se voir dormir, surtout pour quelqu'un aussi peu sûr de lui qu'était Thomas. Il aurait été horrifié et n'aurait pu se rendormir en présence d'autrui.

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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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MessageSujet: Re: Et l'on n'y peut rien - ft Armand   Et l'on n'y peut rien - ft Armand Empty18.02.19 17:22


   

Ou si peut être un petit peu ?




On pouvait reprocher beaucoup de choses à Thomas, à commencer par son caractère faible, et son ridicule manque de confiance en soi qui inspirait tour à tour la pitié et l'agacement. Mais personne ne pouvait dire qu'il manquait de compassion. Car il était évident que cette tendresse qu'il éprouvait à l'instant pour la souffrance son amant, il l'aurait ressentit de façon égale pour n'importe quelle créature. Il était profondément bon, même si souvent ce trait rare se laissait engloutir par une lâcheté manifeste. Aider les gens aurait pu même devenir une vocation pour lui, si seulement il avait eu la force de commencer par se dépêtrer de ses propres problèmes.

Armand aussi était un peu de ce genre là, de part son idéologie pénitente et ridicule, il mettait un point d'honneur à faire passer son bien être en dernier. Ce qui bien entendu était l'exacte opposé de la recette du bonheur. Heureusement qu'ils avaient fini par se trouver l'un l'autre, car enfin ils avaient l'occasion de saisir leur chance, et de mettre fin à cette discrète et interminable descente au cœur d'une dépression silencieuse. Désormais ils n'avaient plus d'excuse, la solution à leur bonheur était à portée de main, et la suite ne dépendait plus que des efforts qu'eux seuls pouvaient accomplir.

Serrant les dents, Armand se laissa soigner sans broncher. Aussi étrange que ça puisse paraître, il avait une confiance absolue en Thomas à cet instant. Sans doute était la douleur et la peine qui altéraient son jugement, en tout cas il ne se sentait plus tout à fait maître de ses émotions. Après tout si on réfléchissait de manière rationnelle, Thomas n'était pas plus apte qu'un autre à dispenser des premiers soins. Bon, certes il ne se lançait pas dans une opération à cœur ouvert, mais pour un angoissé comme Armand il était hors de question que quelqu'un le touche sans lui avoir présenté un diplôme de médecine. Alors pourquoi se sentait il autant en sécurité auprès de lui ? Et même qu'il se sentait plutôt bien ? D'ordinaire c'était lui qui s'occupait de Thomas, qui avait veillé sur lui pendant son sevrage, le soutenant moralement et lui accordant le plus clair de son temps. C'était véritablement la première fois que les rôles étaient inversés, et si cela l'avait dérangé au début, là il le vivait bien. Ou plutôt disons que son caractère douillet était tellement mis à l'épreuve qu'il ne recherchait plus rien d'autre qu'un réconfort désespéré.

Sans doute était ce la fièvre, sans doute le trop plein d'émotions, en tout cas il se mit à lui raconter ce qu'il avait sur le cœur. Des souvenirs mal digérés, dont il n'avait jamais pu parler à personne. Des choses qui dataient de plusieurs années et qui n'avaient qu'un très faible impact sur sa psyché, ou du moins c'est ce qu'il pensait. Thomas l'aida en faisant ce qu'il savait faire de mieux, écouter. Car clairement il n'y avait pas de bons ou de mauvais conseils à donner. C'était juste un type un peu cabossé par des vieux traumatismes qui a besoin d'ouvrir les vannes sur une épaule amicale. Et pour ça Thomas était très fort.

Peut être... Peut être que tu serais mieux dans mon lit ?

Immédiatement le sorcier tendit l'oreille, et fixa son amant avec un air un peu taquin. Est ce que c'était vraiment le moment d'avoir les yeux qui disent braguette ? Parfaitement minable, surtout quand on savait bien qu'il n'était absolument pas en état de tenir ce genre de promesse. Mais tout de même, à chaque fois qu'il entendait ce genre de proposition sortir de la bouche de Thomas, ça lui faisait comme une décharge électrique.


« Oui, c'est toujours mieux dans ton lit. »

Armand, ne te lance pas dans cette voie, naughty boy. Son sourire malicieux se crispa dès qu'il se releva, lui faisant bien comprendre que son corps n'était pas du tout d'accord pour suivre les mêmes plans que sa tête. Se rendant à l'évidence, il soupira en grimaçant. Cette soirée était définitivement niquée, alors que lui pas du tout.

Aussi dépité que piteux, il suivit docilement Thomas dans la chambre et allongea son pauvre vieux corps courbaturé sans (trop) faire d'histoires. Il se chercha une position confortable du mieux qu'il pu pendant que Thomas s'acharnait à disposer tout ce qui pouvait se montrer utile à son confort. C'était très mignon de voir à quel point il était aux petits soins pour lui. Et s'il avait été une mauvaise personne, sans doute aurait il envisagé de jouer la comédie pendant quelques temps histoire de faire durer ce délicieux cinéma.

Cependant au bout de quarante huit heures les choses s'étaient considérablement tassées, à tel point que l'on en viendrait presque à se demander ce qui justifiait autant de pleurnicheries. Mais Armand était comme ça, et menait une vie orageuse entrecoupée d’éclaircies appelées drama.

Assis en tailleur, il se tenait tranquille pendant que Thomas changeait son pansement. La fièvre était tombée, et même s'il avait encore mal et que le projet de dormir à nouveau sur le dos n'était pour le moment qu'un doux rêve, il était cependant très excité. L'hématome devait commencer à prendre sa forme définitive, et la curiosité pour ce qui se dessinait sous sa nuque était dévorante.


«  Un nouveau stigmate apparaît quand la vie de son propriétaire prend un nouveau tournant. J'aime dire que c'est comme une illustration en entête d'un nouveau chapitre. Je suis vraiment très curieux de savoir ce qui m'attend. D'autant que je n'ai pas l'impression que ma vie a beaucoup changée. Enfin si bien sur, il y a toi maintenant, mais ce n'est pas de ce genre de choses dont il s'agit. Ce sont des faits historiques marquants, des caps qui l'ont franchit et qui ont une noblesse ou une certaine forme d'importance qui leur permet de se matérialiser dans la réalité physique. C'est vrai que j'ai écrit un rapport très complet et très pertinent sur ce qui s'est produit à Haïti, mais ce n'est pas assez décisif pour valoir un stigmate... D'autant plus que ma mission s'est soldée par un échec... grosso modo. »


Il étendit le bras pour attraper son téléphone qui reposait sur l'oreiller, puis le tendit à Thomas.

« Est ce que tu pourrais me faire une photo pour que je vois ce que ça donne ? »


Il le dévisageait les yeux brillants, ignorant totalement que ce qu'il allait découvrir l'engloutirait sous une vague de désespoir. Ce qu'il ressentirait en se découvrant irait bien au delà de la déception. Comment aurait on pu penser qu'un dessin aussi beau allait faire surgir une vague d'émotions aussi destructrices ? La figure nébuleuse de deux clefs alignées le long de sa colonne, enroulées d'un ruban présentant à sa surface des tâches carrées encore floues. Et dans plusieurs jours quand la netteté viendrait, on distinguerait une succession de notes glissant sur des lignes. Un Gloria majestueux, étincelant comme le soleil à son zénith, et qui pourtant plongera son âme dans une tristesse profonde.
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