Rearden Wilkerson se livre en exclusivité pour USA Today

 

Il y a peu, Camila Barbosa décidait d'organiser une élection à la tête du mouvement de l'Inquisition. Se présentant logiquement à sa succession, son seul concurrent direct se nomme Raerden Wilkerson. Il a accepté de se confier à USA Today, sous réserve d'être interviewé par journaliste moldu. Par volonté de donner à nos lecteurs toutes les clés de ces élections prochaines et des enjeux qu'elles détiennent, nous avons accepté sa requête.


Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je me nomme Rearden Wilkerson, j’appartiens au mouvement des Inquisiteurs depuis plus de vingt-cinq ans et je me présente aujourd'hui à l’élection pour le poste de Grand Inquisiteur.

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la course au Bastion ?

Pour parler sans détour, je ne me suis pas lancé à proprement parler dans une course au Bastion. Le poste de Grand Inquisiteur n’est pas pour moi un objectif à atteindre. Si je brigue aujourd’hui cette fonction, ce n’est pas par volonté de pouvoir, ou parce que je me pense plus légitime qu’un autre, mais parce que je pense qu’il est primordiale de voir notre faction évoluer et progresser dans la réalisation de ses objectifs premiers qui ont par trop eu tendance à se voir reléguer au second plan ces derniers temps. Cette pensée est commune à beaucoup d’entre nous, soldats comme simples résidents, mais bien peu ose s’insurger contre le pouvoir en place, par peur des retombées. Si je me retrouve aujourd'hui dans cette position, c’est parce que je n’ai pas peur de pointer du doigt les tares d’un système défaillant, parce que j’ai à cœur de remettre les valeurs que nous chérissons au centre de notre combat, dans une volonté d’égalité et d’équité pour tous. Si je me présente aujourd’hui à ce poste difficile, c’est pour que le mot « Inquisiteur » ne devienne pas un terme passéiste dont on se rappelle avec nostalgie, mais pour lui redonner la force, la puissance qui lui sont liées, pour lui redonner le sens que les dirigeants actuels tendent à nous faire oublier.

Qu’est ce qui vous différencie de Camila Barbosa ?

Je pense que la principale différence réside dans ce que j’évoquais à l’instant. Mademoiselle Barbosa semble avoir oublié le sens du mot « Inquisiteur » et plus encore, celui de la fonction qu’elle occupe depuis de décès de la regrettée Cécilia Barbosa. Cette jeune personne a bien sur montré à plusieurs reprises qu’elle était la digne héritière du trône de sa mère, ça je suis le premier à le reconnaitre, et je reconnais aussi que j’ai longtemps cru qu’elle mènerait les nôtres vers un avenir rayonnant et digne. Mais le contexte actuel nous a montré que comme beaucoup, je me suis trompé sur le compte de mademoiselle Barbosa qui semble plus à l’heure actuelle intéressée par par sa personne que par ce qui compte vraiment : les gens, hommes, femmes, enfants, qui vivent sur nos territoires, et qui ont besoin de nous. Depuis trop longtemps nous voyons des dirigeants, nos dirigeants, qui ont juré de mettre leur vie au service d’une cause, d’un peuple, d’une patrie, faire passer leurs intérêts personnels avant ceux du groupe, et je vous le dis, cette situation doit changer, mais pas comme mademoiselle Barbosa l’entend. Avant d’ouvrir nos frontières et de laisser d’autres venir s’installer dans nos villes, manger notre pain, occupons nous d’abord de ceux qui depuis toujours nous sont fidèles, de leur apporter des conditions de vie optimale, un toit, un travail, une protection contre ce qui les menace.

Quel est votre programme ?

Dans un premier temps, il nous parait essentiel de redonner à notre faction un système plus démocratique et égalitaire, et de balayer l’idée d’un régime monarchique qui nous a été imposé à notre insu depuis la disparition de notre regrettée fondatrice. Il faut redonner au peuple un véritable pouvoir décisionnaire, pour cette raison, nous souhaitons la mise en place d’élections régulières, tous les quatre ans pour être précis, afin que nos dirigeants soient enfin à l’image de ceux qu’ils sont censés représenter.
Dans cette même démarche, nous souhaitons nous engager dans une procédure de rupture avec le pouvoir de Washington qui depuis trop longtemps fait passer les intérêts de la communauté magique avant ceux de la majorité des habitants de son territoire. Nous ne voulons plus être les laissés pour compte d’une société contrôlée depuis trop longtemps pas des groupuscules obscurs qui ne font que se regarder le nombril, en oubliant les réels besoin de la population. Mademoiselle Barbosa a axé sa campagne sur l’ouverture, mais je ne pense pas qu’elle a véritablement réfléchi à ce qu’une telle ouverture pourrait engendrer pour nos concitoyens, et du danger que cela pourrait représenter pour ceux qui seraient directement confronté à la menace. Il est facile de parler d’ouverture lorsque l’on est bien à l’abri dans une forteresse de béton et d’acier. Occupons nous d’abord de consolider notre fonctionnement, d’offrir à tous un système de santé efficace, de construire des écoles pour que nos enfants aient la meilleure des éducations, occupons nous de fournir un travail à tous nos honnêtes travailleurs, de protéger ceux qui en ont besoin par une présence militaire renforcée, quitte à entrer dans une politique de fer à l’encontre de ceux qui mettent en danger nos habitants. Voila ce que nous proposons, voila notre programme : ne pas s’adonner à une mode puérile d’ouverture absolue qui ne vise qu’à diminuer nos forces, vider nos ressources et nous disperser, mais le renforcement et la protection de ce qui compte pour nous, nos familles.

Que faudrait-il changer dans notre pays ? Qu’est ce qui mérite qu’on le révolutionne ?

Encore une fois, c’est pour le peuple que nous devons nous battre et agir, pour lui que nous essayons de révolutionner les choses, pour offrir à nos enfants des existences meilleures que les nôtres, pour qu’ils n’aient pas à vivre dans la peur de voir soudain leur monde se détruire et le sol s’écrouler sous leurs pieds, pour qu’ils ne grandissent pas sous le poids de la domination d’un groupe qui a décidé de sa supériorité. C’est pour cette raison qu’il est primordial que les choses changent, aujourd’hui ! Que le peuple se rappelle que le pouvoir est entre ses mains, par entre celles de ceux qui se croient supérieur à lui parce que le hasard les a pourvu de facultés contre-natures. Il faut également qu’une prise de conscience se fasse sur les dangers réels que représente le monde de la magie. Avons-nous la mémoire si courte que nous ayons déjà oublié que c’est à cause des sorciers que nous sommes coupés de la moitié du monde connu, sans même savoir si de l’autre côté de cette barrière qu’ILS ont créés qui que ce soit ait survécu ? Que c’est à cause de la magie que sont morts des milliers, pour ne pas parler de MILLIONS de personnes il y a trente ans en Californie ? Et pourquoi ? Encore une fois, pour les intérêts personnels de quelques personnes persuadées d’avoir le droit de décider de la vie d’autrui. A cela nous disons assez. Bien entendu, tous ceux qui sont pourvus de facultés magiques ne nous sont pas néfastes, mais nous ne pouvons rester sans rien faire quand un seul d’entre eux peu décider du jour au lendemain de rayer de la carte un état entier et avec lui tous ses habitants. Il est essentiel d’instaurer un contrôle de la magie, afin qu’ils cessent de se prendre pour ce qu’ils ne sont pas, des Dieux.

Que pensez-vous de la capture et de la libération de Zachary Heel ?

Je pense que la capture et la longue détention de monsieur Hell, comme beaucoup des dernières décisions de mademoiselle Barbosa, fut une mauvaise décision, animée plus par son individualisme et par ses petites vendettas personnelles que par ses aspirations à aider ceux et celles qui sont sous sa responsabilité. Preuve en est l’incompréhension totale que cette malheureuse affaire a suscité, y compris du côté inquisiteur. Cela met en avant un point qui nous est très cher, et que nous souhaitons mettre en avant, le besoin de transparence. Nous devons être clairs quant à nos aspirations, nos choix et nos décisions, nous le devons à la population, car c’est pour la population que nous, soldats, membres décisionnaires, nous travaillons, et pas l’inverse. Maintenir captif un sorcier sans raison valable n’a aucun poids, aucune portée, et même, ce genre de décisions arbitraires ne font que monter l’opinion publique générale contre nous, nous faisant passer pour ce que nous ne sommes pas. Mademoiselle Barbosa n’a pas aidé la cause inquisitoriale dans cette histoire, bien au contraire, elle l’a affaiblie.

Que pensez-vous du Cercle et des Pro-moldus ?

Il nous parait évident que la création et le développement de groupes extrémistes tels que les pro-moldus ou le Cercle ne sont que l’expression d’un mal être grandissant de la population face à l’inaction de ses dirigeants, et de l’inefficacité totale de notre gouvernement actuel. Bien sur l’enquête des factions a réussie à démanteler un de ces groupuscules, mais à quel prix ? Une scène de terreur et d’apocalypse dans les rues de Chicago, suivi d’une nouvelle scène d’horreur au sein même d’un bâtiment censé représenter la justice de notre pays ? Tout cela n’a pour effet que de renforcer le sentiment d’insécurité dans lequel nous nous trouvons au quotidien, et une fois encore, il est essentiel de souligner que dans une société civilisée, nous ne devrions pas à avoir à supporter les actions irrationnelles de personnes qui ne méritent que notre mépris. Des personnes font souvent le lien entre les pro-moldus et la cause inquisitoriale, c’est un signe qu’il est plus que temps pour nous de réagir et de reposer les fondements de notre action, à savoir la protection de ceux qui sont démunis du véritable danger, la magie. Il est grand temps que la population cesse de craindre quelques fous furieux persuadés de détenir le pouvoir et la vérité ou de suivre les volontés de meneurs véreux que leur simple naissance place à ces positions dirigeantes. Nous valons mieux que ça.

Une paix est-elle possible entre sorciers et moldus ?

Dans le contexte actuel, il nous parait impossible qu’une paix s’installe entre les sorciers et nous, tout simplement parce que la paix sous-entend que les deux parties se considèrent comme égale l’une à l’autre, ce qui n’est aujourd’hui pas le cas. Pour qu’une paix s’installe, il faudrait que le monde magique cesse de considérer le reste de la population, pourtant majoritaire, comme des sous évolués, et cesse de prendre des décisions pour celle-ci. Nous ne sommes pas leurs sujets. Pour qu’une paix s’installe, il faudrait que chacun puisse être traité de la même façon, d’un point de vue moral, juridique, mais comment est-ce possible lorsque certains sont par nature capables de nous tuer d’un simple mouvement. Bien évidement, une arme à feu tue aussi facilement d’un sortilège, mais un enfant non sorcier ne nait pas avec une arme à la main, il n’est pas une bombe à retardement qui peut soudain mettre en danger de mort des milliers de personnes pour la simple raison de son bon vouloir. C’est contre la toute puissance du monde magique que nous appelons nos concitoyens à se soulever, contre un suprématisme qu’aucun d’entre nous ne mérite, et dans lequel la société nous englue de plus en plus, nous faisant passer au second plan, nous privant de tous nos droits fondamentaux, qui sont la vie, le travail, la famille. Je ne prétends pas détenir à moi seul les solutions pour nous sortir de là, et j’aurai besoin de tous pour parvenir à nous rendre force et dignité, mais ce que je sais, c’est que le moment est venu, aujourd’hui, maintenant. Le moment est venu pour les habitants des territoires inquisitoriaux de faire leur devoir, envers eux-mêmes, envers leur avenir, et de choisir s’ils veulent vivre comme esclaves à trimer pour une race qui s’est décidée supérieure, ou si comme je le souhaite et comme je l’espère, ils veulent vivre libres.
Merci.