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 Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon

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MessageSujet: Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon   Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon Empty03.11.17 23:48


Tea time ?
ft @Anahia Tal'ahjon & Flora L. Hamilton



Flora avait toujours utilisé les autres pour faire son sale boulot. Cela lui permettait d'avoir une porte de sortie si jamais l'un de ses plans ne tombaient pas juste. Une méthode qui s'était toujours révélé payante. C'était ainsi qu'elle avait fini par se débarrasser de ses fiançailles gênantes avec Lockhyan Hawkins . Elle avait fait usage de toutes les cartes dans sa main et l'une d'entre elle était de faire usage d'un tiers pour accomplir ses desseins. C'était son père qui lui avait appris que même si l'adage affirme qu'on n'est jamais mieux servie que par soi-même, cela n'implique pas forcément que l'on doit se salir les mains, mais plutôt que l'on doit prendre des décisions au risque de subir celle d'un autre. Son père savait beaucoup de choses et Flora pouvait affirmer sans mentir que les jours étaient plus tristes depuis qu'il n'était plus de ce monde. La méthode qu'il lui avait apprise lui avait permis de s'élever jusqu'à la position qu'elle occupait sans trop de problèmes. Flora avait pensé posséder tout ce qu'elle avait jamais pu désirer ou presque. C'était ce presque qui faisait l'infime différence entre le contentement et l'agacement. Flora avait profité un instant de ce qu'elle avait eu, mais au final, elle avait vite été lassée parce que tout n'était pas tel qu'elle l'avait imaginé. Il y avait quelques petites choses qui n'étaient pas parfaites et si au départ, cela ne l'avait pas trop dérangé, au fur et à mesure, c'était devenu trop difficile à supporter. Ses désillusions avaient fini par tomber une à une. Flora était frustrée ! Son siège au conseil et son statut important dans la société des sorciers mages fondateurs ne lui suffisaient plus. Elle voulait davantage que ce siège en carton. Il y avait au-dehors un pouvoir formidable qui n'attendait plus qu'un maître ! Flora était bien décidée à posséder cette puissance dormante. Cette idée avait germé dans sa tête bien avant que l'attention nationale soit retenu par les actions du Cercle ou des pro-moldus.

Ces idiots avaient au moins servi à une chose : détourner l'attention de tous d'un autre problème ! Le dôme était fragilisé. Théodorus l'avait affirmé durant la dernière réunion du conseil et depuis ce jour-là, Flora savait qu'elle avait là une solution rêvée pour s'emparer de la puissance de l'ancienne magie. Ceux qui l'avaient utilisé autrefois n'en avait pas fait un bon usage. Ils avaient été pressés par les inquisiteurs qui se trouvaient aux portes de la capitale du territoire des mages fondateurs. L'ancienne magie avait été trop forte et versatile pour qu'ils puissent la contrôler correctement. Au vu des informations qu'elle avait apprises, il était fort probable qu'au-delà du Dôme, il n'y ait plus un seul être vivant. La puissance destructrice de l'ancienne magie était à nul autre pareil. Tout le monde semblait penser qu'elle n'était plus atteignable et que le Dôme protégeait tous les citoyens. C'était deux affirmations complètement fausses. Flora avait décidé que cette puissance pourrait être la sienne et qu'elle ferait enfin reconnaître les intérêts des Mages Fondateurs à tous. Un temps, elle avait pensé qu'elle pourrait y arriver par le biais de Théodorus. Cela avait été un pari risqué et qui n'avait pas vraiment marché. Théodorus était un mystère vivant. Elle était devenue son amante et elle pouvait apprécier ses compétences en la matière, mais pour ce qui était de le contrôler ou d'asseoir une position dominante par rapport aux autres conseillers, il n'y avait pas eu de plus grande évolution.  Au départ, elle avait admis sa défaite avec plus ou moins de bonne grâce. Après tout, cela ne faisait que prouver que le haut conseiller n'était pas un faible et elle avait eu un peu d'admiration pour sa capacité à ne pas se laisser influencer… C'était avant que Régina ne vienne prendre son siège au conseil et qu'ils commencent à faire toutes leurs petites histoires à part. Flora avait horreur de perdre face à une autre femme et encore moins Régina qui était devenu la seconde femme du conseil.

A partir de ce moment-là, elle avait compris qu'elle n'avait aucun intérêt à essayer de jouer avec les règles du Conseil. De toute manière, le conseil n'était pas suffisant pour elle. Par contre, l'ancienne magie, ça c'était une chose pour laquelle il fallait se battre. Flora avait écumer la bibliothèque du conseil, mais malgré qu'elle soit très bien fournie en grimoires magiques, il y avait peu d'informations sur l'ancienne magie. Cependant, elle ne s'était pas laissée abattre par ce premier obstacle. C'est ainsi qu'elle avait compris qu'une des premières erreurs était de croire qu'une seule personne pouvait contrôler l'ancienne magie, pas plus que sept d'ailleurs. Il fallait un autre chiffre magique : le neuf ! Neuf contrôleurs et parmi eux, un catalyseur. Ce rôle, c'était celui qu'elle comptait endosser. Flora avait ensuite cherché les personnes parfaites pour servir sa cause. Elle les avait réunis dans le plus grand secret et elle s'était assurée de leur loyauté. Gare à celui qui voudrait la doubler. Sa colère serait redoutable et la punition qui s'ensuivrait resterait dans la mémoire des hommes. Pourtant, il y avait encore un soucis. Cela ne suffisait pas de réunir ces personnes. Il fallait autre chose et c'est cela qui posait problème. Flora n'arrivait pas à mettre la main sur cet élément manquant. Elle avait pensé qu'il puisse s'agir d'un objet particulier, mais rien ne venait étayer cette conclusion. Pendant ce temps-là, le Dôme continuait de se fissurer et il était plus que jamais certain qu'elle courrait contre la montre. Au hasard d'un vieux grimoire mangé par l'humidité, elle était tombée sur une affirmation qui laissait entendre que l'ancienne magie était proche de celle utilisée par les tribus amérindiennes. Cette information avait retenu l'attention de la sorcière. Il est vrai que les sorciers amérindiens avaient un rapport différent à la magie des sorciers d'origine européenne. C'était une piste à creuser. Flora n'aimait pas perdre son temps, mais une petite voix dans sa tête semblait lui souffler que c'était la bonne direction dans laquelle se diriger.

Un soucis se posait : les sorciers amérindiens n’étaient pas particulièrement enclin à partager leurs connaissances. De tout temps, il y avait toujours eu des tensions entre les différents pratiquants de la magie. Chacun étant persuadé qu'ils avaient la réponse !  Flora avait longtemps penser que la forme de magie qu'elle pratiquait était la meilleure, mais force lui était de constater qu'elle avait ses limites dans la maîtrise de l'ancienne magie. Il allait lui falloir mettre la main sur un sorcier amérindien ou bien quelqu'un ayant des connaissances en la matière. C'était en rendant visite au professeur Brown qui avait été son mentor dans l'apprentissage des potions, qu'elle avait découvert qu'une de ses collègues à l'académie traditionnelle de Salem correspondait justement à ce qu'elle recherchait. Quelle chance ! Malheureusement, Flora ne connaissait rien de cette Anahia Tal'ahjon. Les deux femmes ne fréquentaient pas vraiment le même cercle. De toute manière, Flora fréquentait peu de femmes en général. En vérité, il n'y avait bien que ses sœurs et Tabatha qu'elle supportait. Les autres femmes étaient des adversaires qu'il lui fallait toujours combattre. La conseillère n'avait pas eu trop de mal à trouver quelques informations basiques sur Anahia Tal'ahjon : elle était professeur de divination et que son don ne serait pas qu'une plaisanterie. Par ailleurs, elle était mère célibataire et avait un frère qui comble de l'horreur était touché par la lycanthropie. Cette dernière information avait tiré une grimace à Flora. La sorcière avait horreur des hybrides. Il lui arrivait même parfois de penser que les moldus étaient moins horribles que les hybrides. Peut-être était-ce à cause de Lockhyan, mais au fond c'était principalement parce qu'elle avait grandi dans un foyer pétri de préjugés et qu'elle ne les remettait pas en question. Cependant, elle comprenait l'importance des liens familiaux. C'était bien une des rares valeurs positives qui caractérisait la sorcière. De toute manière, elle ne comptait pas traiter avec le frère donc cela n'avait guère d'importance.

Il y avait bien là d'autres petites informations mineurs, mais Flora n'y accorda que peu d'importance. La conseillère envisagea de se rendre à l'improviste chez la sorcière pour voir si son don de voyance était bien réelle, mais ses bonnes manières eurent le dernier mot. Une petite dose de respect permet toujours d'obtenir plus que de montrer à la personne qu'on la méprise. Flora n'en était pas encore là dans ses relations avec la professeur de divination. Elle la connaissait encore trop peu pour ce faire un jugement définitif sur la personne. Elle n'aurait donc pas à faire semblant d'être poli et sympathique, ce qui n'était pas plus mal. Il est plus épuisant de feindre ses sentiments quand tout ce que l'on pense au fond de soi, c'est le contraire. Flora avait d'ailleurs travaillé l'oclumencie pour empêcher quiconque de lire en elle comme dans un livre ouvert. La sorcière n'offrait que ses actes et ses paroles pour qu'on puisse la décrire ou la comprendre. Ainsi, elle pouvait protéger ses intérêts et ses relations, bien entendu. Si son masque affable était difficile à fracturer, il avait quelques personnes qui lui tapaient tellement sur le système qu'elle ne pouvait vraiment feindre de l'intérêt pour eux. Ils se comptaient sur les doigts d'une main, mais ils se reconnaissaient vite. Pour pouvoir discuter avec Anahia Tal'ahjon, Flora avait envoyé un carton d'invitation à la rejoindre dans sa demeure sous un faux prétexte. Elle ne tenait pas à ce que quelqu'un la voit s'intéresser de trop près à la magie amérindienne. Il y a des espions partout et il valait mieux garder ses affaires dans le plus grand secret pour protéger ses intérêts. Flora n'était pas certaine que son invitation serait acceptée, mais elle fut agréablement surprise lorsque ce fut le cas. Cela rendait les choses plus simples. Elle n'aurait pas aimé devoir recourir à des méthodes moins agréables. Rien ne pouvait vraiment être un obstacle quand on est déterminé à obtenir quelque chose. Flora ne manquait pas de volonté et de motivation.

Enfin le jour de la rencontre arriva. Flora attendait dans son boudoir avec tout le nécessaire à un échange civil. C'était le service de sa mère qui se trouvait sur la petite table entre les deux fauteuils moelleux. La famille Hamilton n'était pas de celle qui avait des elfes de maison. La mère de Flora les avait en horreur. A la place, il y avait un Nisse. C'était une créature de petite taille (semblable à celle d'un jeune enfant) qui avait l'allure d'un vieil homme avec une grosse barbe et un seul œil. Enfant, Flora avait longtemps cru qu'il n'était qu'un sorcier comme les autres, mais en grandissant elle avait découvert qu'il n'en était rien. Flora voyait les créatures magiques comme inférieures aux sorciers, mais elle avait un peu d'affection pour le Nisse, ne serait-ce parce qu'il s'était occupé d'elle lorsqu'elle était enfant. Il accomplissait toutes les tâches de la maison avec calme et efficacité. Il parlait peu, mais lorsque c'était le cas, il avait une voix très grave et douce. Ce fut lui qui introduisit la visiteuse de Flora dans le boudoir avant de s'effacer discrètement. Flora se leva et colla sur son visage un sourire accueillant qui n'était ni entièrement vrai, ni entièrement faux.

« Bienvenue ! Je suis heureuse de voir que vous ayez accepté mon invitation. » Dit-elle en matière d'introduction.

Elle lui sera la main avec dignité et se poussa pour désigner les fauteuils et la petite table où trônait quelques boissons, le service à thé de sa mère et quelques biscuits que Daphné avait fait avant de partir à son entraînement.

« Je vous en prie, veuillez vous asseoir. Nous allons avoir beaucoup à discuter. » Affirma à nouveau Flora. « Je suppose que vous devez être curieuse, après tout nous ne nous fréquentons pas et mon invitation est un peu arrivée soudainement... »

Flora ne continua pas sa phrase comme si elle laissait à son interlocutrice la possibilité de répondre. La sorcière était elle-même curieuse. Est-ce que  Anahia Tal'ahjon était une vraie voyante et quel était l'étendu de son don ? La réponse lui permettrait peut-être de mieux juger la sorcière.

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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon   Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon Empty08.11.17 17:41


Tea Time ?
ft Flora et Anahia


Tout était calme, silencieux, confortable. La chambre était plongée dans l’obscurité, et rien ne bougeait sinon l’épais édredon au rythme lent de leurs deux respirations. Soudain, tout proche de son visage, elle entendit un son fort et vibrant qui la réveilla immédiatement provenant de la table de chevet en contre plaqué. D’un geste rapide, calculé et milles fois répété, la jeune femme tendit le bras afin de couper la sonnerie stridente du réveil qui redevint silencieux. S’étirant comme un chat afin de se tirer du sommeil dans lequel elle était plongée jusque là, elle se tourna vers la silhouette masculine qui était allongée à côté d’elle dans le grand lit et qui lui tournait le dos. Glissant un bras sous la couverture afin de l’enlacer, elle déposa un baiser sur la joue de l’homme de manière à le réveiller de façon plus tendre. Puis le laissant prendre le temps d’émerger, elle quitta du lit en douceur, et sans dire un mot, enfila un peignoir rose en satin afin de couvrir sa robe de nuit à fleurs ainsi que des pantoufles de la même teinte. Après avoir jeté un coup d’œil dans le miroir de la penderie pour vérifier que ses bigoudis étaient tous bien en place, elle quitta la chambre en refermant la porte derrière elle.
Traversant le couloir étroit aux murs lambrissés et au sol couvert d’une épaisse moquette entre le bleu et le gris souris, la jeune femme s’approcha d’une porte fermée dont elle ouvrit le bâtant. La pièce qui s’ouvrit alors sur elle était plongée elle aussi dans le noir et une forte odeur de vieille chaussette de sport s’en dégagea. Réveillant son fils aîné qui ne se priva pas pour grogner tel l’ado boutonneux qu’il était, elle eut un sourire ému. Il avait grandit si vite son ptit bout. Toute retournée par l’émoi qui lui suscitait une telle considération, elle sortit de la pièce puis se dirigea vers une autre chambre, mais cette fois ci elle fut fort aise de constater qu’elle n’avait nul besoin de réveiller qui que ce soit, les deux enfants qui s’y trouvaient étant déjà tout près tout beau et tout propre.
Quelques minutes plus tard, toute la petite tribu était installée autour de la table de la cuisine et chacun mangeait ses céréales pendant qu’elle-même préparait les boites lunch pour tout le monde. Vêtu d’un costume italien des plus élégants et d’une cravate à rayures rouges et bleues, son cher mari entra dans la cuisine, et après avoir déposé un baiser sur la jour de son épouse, il quitta la pièce, s’en allant surement à son travail, comme tout bon père de famille qu’il était, suivi de près par le plus grand de la fratrie qui s’en allait au lycée à l’aide de sa propre voiture. Il avait eu son permis depuis quelques semaines et ses parents avait décidé de lui offrir sa toute première auto pour célébrer l’évènement, après tout à seize ans, on est grand et responsable quand on est américain.
Après avoir déposé les deux plus jeunes enfants à l’école dans le monospace familial qui s’entait bon le chien mouillé et la vieille mentholé, la jeune femme s’en alla retrouver ses amies chez l’une de celle-ci. Elle se retrouva donc dans un intérieur charmant et décoré avec le plus grand goût. Il y avait un grand tapis rond zébré de traits colorés posé sur une moquette violette, une télévision carrée sur laquelle on pouvait voir un petit napperon blanc en crochet et sur les murs de magnifiques faux papyrus égyptiens représentant des divinités anciennes ainsi qu’un grand tableau montrant un clown sur un âne sur un clown. Un peu l’esprit ailleurs, elle écoutait vaguement ses trois amies discuter de la prochaine soirée bingo tout en buvant du thé lipton tout simplement délicieux et en mangeant de la tarte aux myrtilles maison qu’elle trouvait d’un croquant exquis. La conversation dévia ensuite sur l’organisation du bal de promo du lycée où leurs enfants respectifs suivaient des cours et sur qui chaponnerait l’évènement. Se retrouvant responsable de la décoration et du gonflage des trois milles ballons pour le lâcher final, elle remercia ses amies pour le thé et après avoir récupéré les enfants à l’école, elle s’en retourna à la maison où elle les aida à faire leurs devoirs tout en promenant le chien. Dansant la macarena avec un singe en porte-jarretelle, elle était en train de préparer un délicieux rôti de dragibus lorsque son mari, son fils aîné, et le sosie antillais de Claude-François pénétrèrent dans la salle de bain afin de s’installer à table. Après avoir récité le bénédicité, because america, ils commencèrent donc à manger et elle fut heureuse d’entre son cher et tendre époux lui annoncer une belle et grande nouvelle : à cause d’une explosion de l’usine de pancake qui se trouvait juste à côté de chez elle, sa belle-mère n’avait plus de maison en pain d’épice et elle venait donc dès le lendemain s’installer avec eux. Le problème étant bien sur que la maison n’était pas assez grande pour accueillir la famille, la belle-mère, et ses deux cents chats angora, elle-même allait donc devoir aller dormir dans la niche du chien afin de laisser son propre lit à la mère de son mari qui lui pourrait rester avec maman. Trop heureuse d’apprendre la nouvelle, elle ne remarqua presque pas que son fils aîné prenait lui aussi la parole, annonçant à l’assemblée qu’il arrêtait le lycée pour aller vendre de la weed et qu’il allait bientôt devoir se marier, car il avait mis sa copine enceinte et que d’ailleurs en fait non elle avait déjà accouché et que le bébé était là et qu’il pleurait et que tout le monde la regardait elle, et riait d’elle parce qu’elle était une vieille mamie toute seule qui dormait dans une niche, tout le monde, son mari avec son costume italien et sa cravate à rayures rouges et bleues, son fils et son bébé géant comme la maison, le sosie antillais de Claude-François, et même Bernadette Chirac qui lui jetait des pièces jaunes au visage tout en chantant un tube de Patrick Sébastien.

Dans un cri, Anahia se redressa dans son lit, haletante. Elle se sentait couverte de sueur et avait la gorge sèche, pourtant, lorsqu’elle regarda ses mains, elle pu voir qu’elle tremblait. Reposant l’arme qu’elle avait saisit en se réveillant en sursaut, elle se prit la tête dans les mains et attendit quelques minutes, essayant de faire disparaitre de son esprit les images cauchemardesques qui lui étaient venues en songe. Est-ce que tout cela avait un sens ? Elle n’était pas en mesure de le dire. Ses rêves avaient toujours été étranges, repoussant les limites de son propre inconscient, lui apportant souvent une possible lecture de l’avenir. Mais dans ce rêve qui l’avait habité cette nuit, il n’y avait pas d’avenir, il n’y avait que de la peur. Une peur sourde et terrible qui lui serrait le ventre en cet instant. Allongeant à nouveau son corps nu sur le matelas, elle tendit le bras vers la table de chevet en vieux bois patiné pour y attraper un paquet de cigarettes. Après en avoir glissé une entre ses lèvres, la jeune femme l’alluma à l’aide de sa baguette et la fuma en silence, sans bouger. Mais même au bout de quelques minutes, elle ne parvenait pas à se calmer. Même ici, dans sa propre maison, elle ne pouvait plus à trouver le calme et la quiétude. Cet état auquel elle aspirait avait disparut depuis qu’elle avait vu un vieux fantôme de son passé ressurgir, un fantôme mauvais et dangereux qui venait la torturer jusque dans ses rêves. Maudissant de vieux cloporte italien, la sorcière écrasa son mégot dans le cendrier au pied du lit et se leva. Levant les bras au dessus de sa tête et se mettant sur la pointe des pieds, elle s’étira de toute sa taille avant de se retourner pour donner un semblant de tenue au lit et remettre le magnum 357 sous son oreiller. Elle n’avait jamais été ce qu’on pouvait dire quelqu’un d’ordonné, mais elle essayait de faire des efforts, surtout sachant que son fils viendrait bientôt vivre avec elle. Mais ce n’était pas avant une semaine et la maison était encore silencieuse et vide, à part le chien qu’elle entendait gratter à la porte de la pièce.

Prenant une profonde inspiration, elle essaya de trouver en elle le courage d’affronter cette nouvelle journée, et réprimant une furieuse envie d’aller immédiatement se recoucher, elle s’enroula dans un vieux plaid tout rapiécé et sortit de la chambre. Après avoir donné quelques caresses à son chien qui semblait aller fort bien, elle descendit les marches de sa petite maison et alla lui ouvrir la porte du jardin afin qu’il puisse sortir, chose qu’il fit avec empressement. Une fois qu’elle eut remplit sa gamelle, et qu’elle se soit servit un vrai thé avec des vraies feuilles de plantes dedans, la voyante alla s’asseoir à une table qui se trouvait dans le salon sur laquelle se trouvait un certain nombre de dossiers et de paperasse en tout genre. Soufflant sur le liquide chaud et fumant, elle jeta un coup d’œil par la fenêtre et constata que pour une fois, au vue de la position du soleil, elle s’était levé à une heure plus que raisonnable, surtout pour quelqu’un d’officiellement en vacances. Mais ces mêmes vacances touchaient presque à leur fin et il y avait devant elle de quoi lui rappeler que la rentrée était pour bientôt. Grimaçant à cette perspective, la jeune femme poussa de la main les parchemins qu’elle avait remplit avec de nouvelles idées de cours, des demandes de sorties et d’ateliers pratiques qu’elle comptait mettre en place pour ses élèves ou encore cette nouvelle progression spiralaire par cycle qu’elle avait enfin réussit à imaginer. Avec tout ça, c’était bien normal après tout qu’elle fasse des cauchemars la nuit. Après quelques instants de quasi fouilles archéologiques, elle réussi à mettre la main sur ce qu’elle cherchait, son agenda.
Je vous entends déjà prendre de grands airs surpris, mais oui, Anahia avait bel et bien un agenda, et même qu’elle s’en servait. Lorsqu’une personne comme elle tentait de s’impliquer un temps soit peu dans cette forme de torture sociale qu’on a appelé le travail, il va de soit qu’elle avait besoin d’outils sinon technologiques mais au moins pratique pour l’aider à supporter tout ça.
Sans prendre en considération les moqueries que certains lecteurs pouvaient bien émettre, elle ouvrit le carnet et chercha la date du jour. Il n’y avait sous la dite date presque rien de noté, à part le rappel d’un rendez-vous.

Prenant une profonde inspiration, la jeune femme fronça les sourcils et releva les yeux vers le jardin. Appuyant son dos contre le dossier du fauteuil dans lequel elle s’était assise, elle bu une gorgée de sa boisson puis resta immobile, perdue dans ses pensées.
Elle avait été plutôt surprise, quelques jours plus tôt, de recevoir un courrier de la part d’une certaine Flora Hamilton qu’elle ne connaissait alors que de nom. Elle la savait membre du Conseil des mages, et de part son nom de famille, issue d’une famille illustre de sorciers tout aussi illustres, mais en dehors de ça, elle ne la connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. La note qui lui avait été adressée faisait l’état d’une demande de rendez-vous en vue d’une prédiction. La chose aurait pu être parfaitement anodine, mais il y avait quelque chose qui sonnait faux, ou tout du moins bizarre dans cette demande. Déjà, comment diable est-ce que cette Flora en question avait bien pu entendre parler d’elle ? Après tout, elle ne recevait pas à domicile, ni même nulle part, ses prédictions n’étant réservées depuis plusieurs années qu’à certains amis et privilégiés. Elle avait fini par en conclure que c’était surement par le bouche à oreille, ou peut être même part l’un des professeurs de l’école, qui étaient Fondateurs pour la plupart, qu’elle avait du avoir son contact.
Mais si le comment était en soi pas quelque chose qui la questionnait plus que ça, c’était bien plus le pourquoi qui l’intriguait. La divination était un art plus qu’obscur, elle-même en avait parfaitement conscience, et bien qu’elle n’avait jamais eu besoin de se justifier quant à la vérité sur ses capacités de voyante, elle savait que la majorité des Fondateurs qu’elle connaissait et qu’elle fréquentait ne prêtait pas, voir aucune, attention à ses « fabulations de bonne femme ». Il était plus qu’étrange donc, qu’une Fondatrice, membre du Conseil des Mage et faisant de surcroit partie d’une vieille famille conservatrice ait besoin de ses humbles services. Non vraiment, il y avait quelque chose qu’elle ne comprenait pas dans cette invitation, quelque chose qui sentait pas bon, ça, où alors elle tournait parano total, ce qui n’était pas totalement à exclure. Elle avait même à un moment imaginé qu’il pouvait encore s’agir d’une ruse de ce maudit prêtre pour la faire souffrir, mais après examen, le papier du courrier se révéla vierge de toute trace de poison.
Incapable de se décider sur la marche à suivre, Anahia s’était alors tournée vers les cartes pour l’aider à déchiffrer cette énigme. Mais comme souvent, ces dernières lui apportèrent plus de question que de réponse. Elle eut beau refaire le tirage plusieurs fois, le résultat était toujours le même et l’aiguillait vers elle-même et vers ses ancêtres, ce qui n’avait pas de sens en tout cas pas pour le moment et pas au regard de ce qu’elle savait. Mais malgré tout, et après avoir hésité une bonne journée, elle avait fini par accepter l’invitation, la curiosité l’emportant sur l’appréhension.

Le rendez-vous était donc le jour même, dans quelques heures à peine, et malgré l’engagement qu’elle avait pris, une partie d’elle lui disait que c’était une mauvaise idée de s’y rendre. Même si elle les côtoyait au quotidien, dans sa vie personnelle ou dans son travail, la sorcière n’avait pas une très bonne image des Mages Fondateurs, même si elle partageait beaucoup de leurs idées sans vraiment se l’admettre. La façon dont ses vieilles familles de sorciers vivaient renfermées sur elles-mêmes, se mariant entre eux dans le désespoir de voir disparaitre un jour leur magie était d’un pathétique affligeant et elle se révoltait contre cette éducation qui formatait des générations entières d’hommes et de femmes. La plupart de ses étudiants étaient issues de ce milieu, et c’était un combat de tous les instants que de les faire sortir des carcans moralisateurs dans lequel leurs parents les faisaient grandir. Elle avait déjà eu de nombreux problème avec ça, et savait que son comportement risquait un jour de lui couter son emploi, mais il n’y avait rien qui la braquait plus que l’obscurantisme et le formatage de masse.
Et même si elle ne la connaissait pas, tout portait à croire que la sorcière avec qui elle avait rendez-vous répondait en tout point à ce stéréotype vomitif qu’elle fuyait la plupart du temps, surtout d’après ce que son informatrice (à savoir Madame Brown bien sur) avait pu lui dire. Mais dans le fond, qu’est ce qui lui disait qu’elle ne pourrait pas finalement s’entendre avec cette femme ? Régina et elle avaient été amies, ou du moins avaient toujours eu une bonne entente du temps où elles étaient ensemble à Salem, et puis il y avait aussi Elisabeth, qui était un parfait exemple qu’on pouvait être charmant et l’esprit bourré de préjugés réducteurs.
Et puis elle voulait savoir…

Se mordant l’intérieur de la joue, les yeux toujours dans le vague, elle n’avait pas entendu son chien revenir vers elle. Lorsque l’adorable corgi vint lécher sa main, elle eut un geste de recul, surprise de le découvrir à côté d’elle. Revenant sur terre, elle sourit et le fit grimper sur ses genoux. Lui grattant l’arrière de l’oreille dans un geste machinal, elle replongea dans ses pensées.


Quelques heures plus tard, la voyante marchait dans les rues de Boston en direction de la demeure des Hamilton. Pour une fois, elle était vêtue de façon sobre : elle n’avait aucune envie de passer aux yeux de cette femme pour une vieille punk ou pour une hippie (qu’elle était sans aucun doute). La robe noire qu’elle portait était longue, simple mais élégante et mettait sa taille en valeur. Il ne faisait finalement pas très chaud pour une journée d’aout, elle avait donc mis sur ses épaules une cape noir légère qui était tout à fait dans la mode sorcier. Seuls quelques bijoux ethniques qu’elle ne quittait presque jamais pouvaient attirer l’attention.
Marchant d’un pas rapide, le son de ses chaussures à talons résonnait sur les pavés du quartier dans lequel elle se trouvait. Les demeures qu’elle croisait ici étaient toutes de belles, grandes et anciennes bâtisses qui devaient renfermer bien des richesses. Grandir dans ce genre d’environnement devait être royal, mais pour elle, elle y voyait surtout une prison dorée, un enfer duquel rien ni personne ne peut s’échapper. S’approchant de l’adresse indiquée sur le courrier, elle repensa au petit chalet de bois dans lequel elle avait elle-même grandit, avec ses courants d’air et tout le reste. Elle repensa au wigman dans lequel elle et les siens se réunissaient tous les soirs, et elle remercia ses ancêtres pour l’avoir fait naître dans cet environnement plutôt que dans une grande famille de colon pleine de fric.
Mais une fois qu’elle fut enfin arrivée, elle du bien constater qu’en vertus de toutes ces bonnes pensées, la demeure de son hôte avait vraiment de la gueule. Comme la plupart des habitations de la capitale sorcières, elle était principalement en briques rouges, mais elle différait des autres de part sa taille et son architecture aux larges influences néo-gothiques.

Prenant son courage à deux mains, elle sonna, non sans avoir vérifié qu’elle n’avait pas de traces de poussières sur ses vêtements ou bien encore de feuilles de salade coincée entre les dents.
Mais alors qu’elle s’attendait à voir une jeune femme ouvrir la porte, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit par l’entrebâillure de la porte un Nisse. Après tout, ce n’était pas très étonnant dans le fond, les vieilles familles de sorciers étaient des coutumiers dans l’esclavage et l’exploitation de créatures magiques en tout genre. Après avoir décliné son identité, le Nisse la fit entrer dans un vestibule richement décoré et l’invita à la suivre, ce qu’elle fit sans poser plus de question et se retrouva rapidement dans un boudoir dans lequel se trouvait une jeune femme qui à n’en pas douter était cette fameuse Flora qui avait tant besoin d’elle.


« C’est un plaisir. » Dit-elle en lui serrant poliment mais fermement la main, un sourire aimable aux lèvres.

S’installant sur le fauteuil qu’elle venait de lui désigner tout en la remerciant, Anahia profita que la jeune femme était en train de servir le thé pour la détailler discrètement. Elle était très belle, ça c’était certain : le teint pâle, la peau lisse et sans défaut, des cheveux sombres qui encadraient un visage sur lequel elle affichait un sourire qui se voulait sincère. Une magnifique et jeune poupée, mais même si rien ne pouvait laisser paraitre ce que la sorcière était en train de penser, il y avait quelque chose qui émanait d’elle que sentit immédiatement la voyante. Un pouvoir, une vibration, comme une ombre derrière son épaule.
Pas encore certaine de la marche à suivre, elle se dit qu’il valait peut être mieux mettre les pieds dans le plat rapidement afin d’être fixée le plus vite possible.


« Curieuse, oui c’est le mot en effet. Pour être parfaitement honnête, c’est la curiosité qui m’a poussée à répondre favorablement à votre invitation…non merci pas de sucre…» Dit-elle en prenant une tasse que lui présentait son hôte. Portant à ses lèvres la magnifique porcelaine, elle fit semblant d’en boire une gorgée puis la reposa. Contrairement à son habitude, elle se tenait droite, et si la politesse la faisait encore sourire, son regard et le ton de sa voix étaient fermes. « Ecoutez Mademoiselle Hamilton… je vous remercie sincèrement pour votre invitation, mais comme vous l’avez souligné, nous ne nous fréquentons pas, alors j’aimerai que l’on parte sur de bonnes bases vous et moi, je n’ai envie de faire perdre de temps à personne, surtout pas à moi. Je ne pense pas que vous m’ayez fait venir pour une prédiction, vous ne semblez pas être le genre de personne qui s’intéresse à ce genre de chose… alors si vous me disiez vraiment pourquoi vous avez besoin de moi ? »

C’était un peu cash, et elle ignorait totalement comment la jeune femme allait réagir, mais s’il y avait bien quelque chose qu’elle ne supportait pas c’était faire des ronds de jambe en tournant des heures autour du pot. Si Hamilton voulait quelque chose d’elle, elle allait devoir le dire et vite, sans quoi elle allait se retrouver à boire son thé dans sa jolie porcelaine toute seule.
Enfin sauf si elle s’était totalement plantée, que la meuf était juste une ptite poupée mal éduquée sans défense qui voulait juste savoir quand est ce qu’elle trouverait l’amour, quand elle aurait la bague au doigt et le polichinelle dans le tiroir, et auquel cas, elle risquait bien d’avoir perdu un pigeon, non pardon une bonne cliente potentielle. Mais que voulez vous, qui ne tente rien n’a rien




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MessageSujet: Re: Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon   Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon Empty18.01.18 14:56


Tea time ?
ft @Anahia Tal'ahjon & Flora L. Hamilton



Flora avait appris toute jeune comment gérer des relations sociales. Cela faisait partie de tout l'enseignement que sa famille lui avait dispensé. Si son père avait pris le temps de lui enseigner les rouages de la politique qui régissait les sorciers mages fondateurs, sa mère avait fait d'elle une reine mondaine. Il était apparu assez tôt à ses parents que sa sœur aînée ne pourrait remplir les deux rôles correctement. Elle était bien trop douce pour être l'héritière de la famille et c'est ainsi que Flora avait été choisie pour lui succéder dans ce rôle. Elle était la seconde fille et déjà enfant, elle avait fait montre d'une grande force de caractère. Dans tous les domaines elle semblait excellait. Contrairement à son aînée, ce qui lui permettait, quant à elle, de se tourner vers des activités plus en accord avec sa nature plus douce. Elle était connue comme une bonne mondaine, mais ses compétences en politique était proche du néant et ce n'était pas plus mal. Nul doute, qu'elle n'aurait pas réussi à s'imposer au conseil. Il fallait être bon en politique, mais faire aussi preuve de ruse et de fourberie, car bien des décisions avaient lieu loin de la salle du conseil. Les alliances bougeaient sans cesse. Flora aimait être la meilleure et devoir imposer le nom de sa famille au sein même de la communauté des sorciers mage fondateurs avait été son plus grand honneur et sa plus grande fierté. Enfant, elle n'avait rêvé que de devenir conseillère tout comme son père, qui était l'homme qu'elle estimait le plus. Oui, il était un homme extraordinaire et il fallait bien avouer qu'il lui manquait grandement depuis sa mort. Dans toute sa vie, Flora n'avait connu que peu de déconvenus. Dans le domaine de la politique cela n'était jamais arrivé avant l'arrivée de Régina et tous les événements en chaîne de cette dernière année. En fait, à bien des égards, son plus grand échec n'avait été que romantique, mais cela n'était qu'une autre histoire. Dans tous les autres, elle avait peu d'égale et elle le savait. Ce n'était pas de l'égo, mais bien une constatation. Pourtant, elle faisait face à plus de difficultés que jamais ces derniers temps.

Flora enrageait de se savoir presque poings et mains liés en matière de décisions par les changements abrupte du conseil. Entre Burton qui n'avait pas été capable de s'imposer pendant l'enquête des quatre factions, Théodorus qui faisait ses petites histoires avec Régina et Aquila qui lui intimait de peser ses réparties, elle était plus qu'agacée par tous ces hommes et femmes qui lui barraient la route. Elle ne comptait même pas ce vieillard de Jenkins qui les avait enfin quitté, car il était déjà bien au bout du rouleau avant tout cela. Elle bouillait de l'intérieur depuis le début de l'année, mais elle avait enfin trouvé un nouvel objectif et elle s'y consacrait pleinement. C'est pour cela qu'elle avait fait venir Anahia Tal'ahjon jusqu'à chez elle. Flora n'aurait pu la rencontrer nul part ailleurs. C'était le seul endroit où elle était certaine d'avoir la meilleure sécurité possible. Cela pouvait peut-être passer pour de la paranoïa, mais pour quelqu'un qui avait l'habitude de faire tout un tas de magouilles, c'était une nécessité d'en faire preuve. En effet, tous ceux qui jouaient sur le grand échiquier politique des mages fondateurs savaient qu'on ne pouvait rien gagner à jouer fair-play. C'était à celui qui parviendrait le mieux à tromper ses adversaires. Ils étaient nombreux à jouer, mais seule une poignée maîtrisait parfaitement les cartes. Flora s'était amusée avec cela pendant un temps… puis cela n'avait plus suffi. Son ambition dévorante ne se suffisait plus de son petit trône. Elle souhaitait plus que cela. Depuis qu'elle savait pour le Dôme, elle ne pensait plus qu'à acquérir l'ancienne magie. C'était un tel désir ! Elle n'en avait pas ressenti de semblable, depuis si longtemps. De plus, elle avait tant de grands projets. Bien entendu, elle comptait bien établir sa dominance et elle possédait déjà les alliés nécessaires à son grand projet. Un nouvel ordre viendrait s'élever contre lesquels les factions ne pourraient rien. C'était une transformation complète qui allait voir le jour qui changerait pour toujours le pays… Bien entendu cela n'arriverait pas sans que quelques vengeances eurent lieu. Dans un premier temps, elle éliminerait ses opposants politiques et dans un second temps, elle ferait payer aux Inquisiteurs leurs affronts passés et présents.

Ce désir était si intense. La sorcière savait faire preuve de patience parce qu'au fond peu importe combien de temps cela prend, ce qui compte réellement, c'est le résultat. Elle ne se décourageait pas de trouver le moyen de maîtriser l'ancienne magie. Bien que le temps était compté, il fallait faire preuve de prudence. On ne maîtrisait pas l'ancienne magie comme un de ces vulgaires sorts interdits. N'importe qui avec une baguette magique et un peu de volonté pouvait lancer un Avada Kadavra. Certes, ce sort était dévastateur et il fonctionnait plutôt bien, mais c'était tellement simple à utiliser. Il n'y avait aucune beauté à en faire l'usage. Ceux qui recouraient trop souvent aux trois sortilèges interdits le faisait parce qu'ils ne savaient pas faire preuve de plus d'imagination ou de maîtrise de la magie. C'était des sortilèges dangereux, mais ils ne représentaient aucune beauté et aucun savoir de l'étendu que pouvait offrir la magie. Ils ne pourraient jamais entrevoir l'essence même de la magie. Il fallait faire preuve de doigté et de compréhension lorsque l'on apprenait à maîtriser les arcanes d'une magie aussi instable et changeante que celle de l'ancienne magie. Preuve en était de ce qu'en avait fait les sorciers qui devaient repousser les Inquisiteurs. Leur démarche avait été couronnée de succès, mais ils étaient aussi responsables de la mort de milliers de sorciers à travers le monde. Il semblait qu'au dehors du Dôme, il n'y avait plus d'âmes vivantes. L'ancienne magie avait attaqué les moldus de ce côté-là, mais de l'autre côté, elle semblait n'avoir fait aucune différence entre sorciers et moldus. C'était une conséquence qu'il fallait absolument éviter. Flora voulait voir les sorciers prendre la place qui leur revenait de droit, pas d'être exterminé par une forme de magie pure. Voilà pourquoi elle faisait preuve de tant de précaution. La moindre erreur de jugement pourrait être catastrophique. Cependant, Flora était persuadée qu'elle allait arriver à trouver la solution parfaite. Peu importait combien de temps cela prendrait…

Lorsque Anahia Tal'ahjon entra dans son boudoir, Flora fit tout pour paraître accueillante. Ce n'était pas bien difficile. Elle pouvait être très charmante quand elle le souhaitait et une première bonne impression met toujours votre interlocuteur à l'aise. Cela ne l'empêcha pas de détailler avec attention son invitée. A première vue, elle ne lui trouva rien d'exceptionnel. C'était une femme dans la trentaine, plutôt jolie. Rien ne laissait présager dans son attitude ou ses manières qu'elle puisse posséder le don de voyance qui faisait d'elle un professeur de voyance à l'académie de magie traditionnelle de Salem. Flora avait un piètre souvenir du professeur qu'elle avait dû supporter pendant ses propres études. Elle se souvenait surtout de s'être vraiment ennuyé pendant les cours et d'avoir passé son temps à réviser d'autres matières autrement plus intéressante. La sorcière devait bien avouer qu'elle était curieuse de voir comment cette entrevue allait se dérouler. Ils étaient rares les personnes qui l'intéressaient un tant soit peu. Cette curiosité resta intacte aux vues de la manière dont son interlocutrice rentra directement dans le vif du sujet. Flora avait passé des tas de soirées à rencontrer de nouvelles personnes dont elle avait vite fait d’oublier l’existence tant ils étaient insignifiant à ses yeux. Ils n’étaient que compliments et ils perdaient leur temps et le sien à tourner autour de pot pour obtenir quelques faveurs. C’était d’autant plus rare que Flora accorde un peu de crédit à une femme. Des trois filles Hamilton, Flora était celle qui voyait le plus souvent les autres femmes comme des rivales. Elle aimait être la seule femme de pouvoir et usait de tous les dons à sa disposition pour garder cette place. Oh, elle ne se sentait pas toujours en compétition avec les femmes de son entourage. Trop nombreuses étaient ces femmes sans aucun pouvoir, il n’y en avait que quelques-unes faites du même bois qu’elle et celles-là, elle les haïssait avec une grande force. Cependant, elle n’en était encore pas là avec son invitée. Elle se contentait de la découvrir. Pour le moment elle était agréablement surprise.

« Oh, je ne dis pas que je suis insensible à l'intérêt que peut présenter votre don. Il est si rare de trouver une véritable voyante. En général, les personnes se prétendant voyantes sont le plus souvent des charlatans. L'homme qui était à votre position lorsque j'étais moi-même étudiante, était l'un d'eux. Il pensait avoir le même don que l'un de ces aïeuls, mais au fond, il n'était rien de plus qu'un habile menteur qui ne possédait pas le moindre don de voyance. » Commença Flora en buvant sa tasse. Le thé était délicieux. Flora ne buvait ou ne mangeait que rarement ce que quelqu'un d'autre le faisait. Elle n'avait guère confiance. Pourtant, c'était Daphné qui avait fait cela et en ces sœurs Flora plaçait toute son affection et son assurance. « Mais vous avez raison. Je ne vous ai pas fait venir pour cela. Je n'ai guère besoin de prédictions en ce moment. Je doute même d'en avoir l'intérêt dans les temps à venir. Je reste persuadé que rien n'est écrit d'avance. Non je vous ai fait venir pour une autre question beaucoup plus intéressante à mes yeux. Ce qui m'a poussé à vous écrire tient d'avantage à votre ascendance ou vos origines si vous préférez. J'ai cru comprendre que vous êtes d'origines amérindiennes. C'est cela qui m'intéresse en vous. J'espère que vous pourrez satisfaire ma curiosité à un sujet particulier. »

Elle reposa sa tasse et prit la décision de ne pas non plus perdre davantage de temps à retarder ses questions. Il était évident que son invitée n'était pas la pour perdre son temps. Elle lui avait fait assez comprendre aux vues de ces derniers mots. Il était inutile de garder tout cela pour elle plus longtemps. Pourtant, Flora allait faire attention. Elle n'allait ni faire mention de ces projets ou de quoi que ce soit en rapport avec le Dôme. Elle ne connaissait pas assez Anahia Tal'ahjon pour lui parler de cela et certainement pas lors d'une première rencontre. Ceux qu'elle avait réuni autour d'elle, voulait tous quelque chose que seul l'ancienne magie pourrait leur offrir. Ils étaient donc tributaires de ce qu'elle leur offrirait. Cependant, elle n'avait rien encore à offrir à Anahia Tal'ahjon et elle n'avait rien trouvé qui pourrait forcer la femme à tenir sa langue sous peine de perdre une chose chère. Il faudrait donc qu'elle se contente de faire passer ces questions pour de la simple curiosité. Cela n'avait rien d'étrange venant d'elle. Flora avait dépensé des fortunes à constituer une belle bibliothèque, notamment en grimoire de potions. De toutes les formes de la magie, c'était les potions, qui avait eu ses faveurs toutes ces années. Elle excellait dans ce domaine. La conseillère avait rencontré de nombreux maîtres de potions à travers le pays et plus loin encore. Sa jeune sœur avait aussi bénéficié de nombreux professeurs supplémentaires pour pouvoir parachever son apprentissage magique. Il n’était donc pas rare que les Hamilton reçoivent. De toute manière, sa mère continuait aussi à recevoir de nombreuses personnes plus ou moins connus du monde magique. Il y avait une réputation à entretenir, mais aussi un cercle de connaissances à garder. Flora était certaine que la visite de Anahia Tal'ahjon ne se remarquerait pas au milieu de tout cela. Elle pourrait toujours avancer qu’elle l’avait fait venir pour ses prédilections puisqu’il semblait aux paroles de son invité qu’il y en avait qui la faisait venir pour cette raison. Il valait mieux qu’on la croit trop intéressée par de telles futilités. C’était une stratégie.

« Je dois avouer que je suis très intéressé par la pratique de la magie des amérindiens. Il est vrai que lorsque les premiers colons sont arrivés, ils n’ont pas pu comprendre l’immense intérêt à mieux la comprendre. Sans compter les ravages causés par les moldus en ce sens aussi. Je me demandais si vous-même aviez une la chance de bénéficier d’un enseignement quelconque dans ce domaine. La magie amérindienne à trop longtemps était mis de côté au profit de celle qui fut enseignée sur le vieux continent. Si tel est le cas, peut-être pourriez-vous me parler de différence entre les deux. »

Flora devait souvent se rappeler qu’elle agissait avec précaution pour un meilleur résultat. Elle allait libérer les sorciers des chaînes causées par les moldus. Toute magie est bonne à prendre, peu importe son origine. La magie reste la magie et c’était la meilleure arme de tout bon sorcier.


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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon   Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon Empty27.01.18 18:59


Tea Time ?
ft Flora et Anahia



Anahia ne comprenait rien à la politique. Pas qu’elle n’arrivait pas à comprendre son fonctionnement ou le sens donné à tous ses rouages si complexes, mais elle ne comprenait juste pas pourquoi est ce que l’être humain avait besoin de se prendre la tête avec toutes ces considérations pour subsister. Au cours de ses voyages, elle avait pu voir et analyser bien des façons de diriger un état et de gouverner des hommes, mais jamais elle n’en avait trouvé lui correspondant ou qu’il lui aurait plus de défendre. Dans l’ensemble, elle avait fini pas en conclure que la politique c’était souvent un beau ramassis de conneries inventés par des hommes et des femmes en mal d’autorité qui avait besoin de compenser le désespoir éternel de leur petite vie insipide en contrôlant ceux moins machiavélique qu’eux. Bien sur, il était possible de temps en temps de tomber sur un politicien un peu moins véreux le cœur plein de réelles bonnes intentions, refusant l’or et la gloire au profit du peuple, mais soyons honnêtes mes chers amis, ces hommes la il y en avait si peu qu’on aurait pu les mettre dans la liste des espèces en voie d’extinction, entre le panda roux et le Nasique (qui ressemble d’ailleurs à certains de nos hommes politiques).
Mais toute apolitique qu’elle pouvait bien penser être, la jeune femme n’en était pas moins capable de voir lorsqu’elle avait en face d’elle quelqu’un avide de pouvoir, et c’était ce qu’elle avait perçue immédiatement chez son hôte. Au-delà du masque fort charmant qu’elle présentait depuis son arrivée, et malgré cette extrême politesse qu’elle proposait comme le résultat de la plus belle et distinguée des éducations fondatrices, il y avait une prédatrice implacable qui calculaient chacun de ses mouvements dix coups à l’avance.
C’était peut être l’excès de politesse de la part de cette femme qui aurait du à première vu la mépriser, elle et ses capacités magiques, qui lui avait mis la puce à l’oreille, ou bien ces mêmes capacités qui étaient venues lui susurrer qu’il y avait là anguille sous roche, mais c’est bien méfiante qu’Anahia s’empara de la tasse de thé qu’on venait de lui servir.
Mais si comme elle le présageait, cette charmante dame ne l’avait pas fait venir pour ses talents de divination, alors pourquoi. Elle savait qu’une femme de cet acabit ne faisait jamais rien par hasard, et que si c’était d’une nouvelle amie dont elle avait besoin, elle aurait très bien pu s’en acheter une par d’autre moyen sans venir la faire chier elle. Alors pourquoi l’inviter, elle n’avait rien d’autre à offrir, elles venaient de deux monde diamétralement opposés, n’évoluaient pas dans les même sphères, alors pourquoi la faire venir.
Il valait mieux jouer carte sur table et voir ce que ça allait donner. Une envie de fumer l’envahit, mais ne voyant pas de cendrier, et ne sentant pas l’odeur de tabac dans l’air, elle se retint, cachant sa méfiance sous un sourire poli. Elle était en terrain inconnu, ne connaissant ni cette maison, ni cette femme, ni ses réactions. Il n’était pas tout à fait impossible qu’elle se fasse des idées, mais son petit doigt lui disait qu’elle ne se trompait pas, ce dont elle eu la confirmation quelques secondes plus tard.

Droite, les jambes croisées, sirotant le thé vraiment excellent qu’on lui avait servit, elle écouta Flora Hamilton lui donner raison, ni plus ni moins, en critiquant la pratique de la voyance et en assimilant ses confrères à des charlatans sans talent. Haussant légèrement un sourcil, elle ne dit pour le moment rien, attendant de voir jusqu’où ça les mènerait. Elle était plus qu’usée par ce genre de réflexion qu’on pouvait faire sur son don et ceux qui prétendait avoir le même et qu’on lui sortait tous les quatre matins. Oui il y avait peu de personne capable de développer un don de voyance, oui la plupart de ceux qui se disait voyant n’était que des bonimenteurs et des arnaqueurs, ça elle était au courant, était-ce nécessaire de le lui rappeler sans cesse ? Elle avait pensé à une époque abandonner totalement la pratique de cette particularité… mais quoi qu’on décide, le don lui ne vous quitte jamais.
Préférant ne pas faire de remarque et afficher ce même sourire, elle entendit la jeune femme qui se trouvait en face d’elle lui parler d’un ancien professeur qu’elle avait eu à Salem et qui correspondait à celui qu’elle avait eu elle-même en cours. Ce qui signifiait que les deux femmes avaient toutes les deux fait leurs études de magie dans le même institut, pourtant, Anahia n’avait nul souvenir de l’enfant qu’elle devait être à l’époque. Sans doute était-elle entrée en première année après qu’elle-même eu terminé sa dernière, ce qui expliquait qu’elles ne se fussent jamais croisées. Se promettant de poser la question à Khaaleb, qui avait quelques années de moins qu’elle, s’il se souvenait d’une Flora Hamilton, qui devait être dans la maison du Paon, à tous les coups, elle ne pu s’empêcher d’ajouter :


« Oui je me souviens du vieux Powell et de ses cours… fumeux. Aucun don malheureusement, mais une sacrée imagination de mon souvenir… »

Apportant la tasse à ses lèvres, elle en rebut une gorgée. C’était étrange de penser qu’elle et cette femme puissent avoir quoi que ce soit en commun.
Se décidant à ne plus interrompre son interlocutrice, la sorcière se contenta de la regarder. On sentait que la jolie brune essayait d’amener doucement la conversation vers ce qui l’intéressait vraiment, usant pour se faire d’un langage riche en tournures et en belles paroles. Même si elle venait de leur faire gagner du temps en lui demandant pourquoi elle l’avait vraiment fait venir, elle allait encore devoir attendre avant de savoir le pourquoi du comment, si toutefois la belle héritière consentait à le lui relever.
Mais alors qu’elle était sur le point de perdre patience (vous pouvez noter d’ailleurs que le temps de patience d’Anahia est vraiment pas long…), la conseillère se décida enfin à cracher le morceau, enfin presque.
Dès que la sorcière entendit évoquer ses origines amérindiennes, immédiatement le sourire poli qu’elle affichait disparu pour être remplacé par un froncement de sourcils et il ne lui fallut cette fois pas longtemps pour comprendre qu’elle avait eu plus que raison de se méfier de cet entretient impromptu. Ce n’était pas la première fois qu’une jolie petite blanche lui demandait de « satisfaire sa curiosité » en parlant de sa culture et ce genre de demande avait en générale comme conséquence de lui donner une envie subite et presque incontrôlable d’envoyer se faire foutre le monde et le reste.
Il était incroyable de voir que malgré le temps qui avait pu passer depuis la colonisation, rien n’avait vraiment changé, et elle la trouvait bien culottée d’oser évoquer dans sa phrase ses colons qui avaient vandalisés les terres de ses ancêtres comme si c’était leur bon droit, massacrant au passage des populations entières. En quoi était-elle différente d’eux ? Qu’est ce qu’une fille de bonne famille pouvait bien en avoir à foutre  de la magique amérindienne ? C’était pas avec ça qu’elle allait pouvoir frimer au prochain Rallye !! Non, il n’y avait qu’une raison qui pouvait bien pousser un blanc à s’intéresser à la culture vernaculaire de l’Amérique, c’était pour la piller, purement et simplement… ça ou alors elle écrivait un mémoire sur les peuples natifs et c’était en réalité une vieille hippie cachée qui ne rêvait que de sortir son balai du cul pour aller rencontrer le grand bison blanc dans les vertes prairies. Mais cette hypothèse était peut probable, quoi qu’elle puisse apporter un petit quelque chose de cocasses aux réflexions de la jeune femme.


« Vous savez, si notre magie sacrée a été mise de côté, ce n’est pas sans raison… »

Levant une nouvelle fois la tasse jusqu’à ses lèvres qui désormais ne souriaient plus et affichait un sérieux qu’on lui connaissait peu, Anahia but la dernière gorgée du liquide qui lui sembla soudain un peu amer. Reposant le récipient dans sa soucoupe aux charmants motifs floraux, elle regarda son interlocutrice droit dans les yeux, essayant d’y trouver les raisons qui l’avaient poussées à lui poser cette question.

« Ce n’est pas une magie qui s’apprend, elle se vit. »

La magie avait toujours été présente chez les peuples natifs, et ils la pratiquaient bien avant que les colons blancs n’arrivent avec leurs baguettes. Mais avec le temps, ces pratiques traditionnelles s’étaient perdues, délaissées par l’utilisation et la praticité des catalyseurs en bois. Aujourd’hui, presque tous les sorciers natifs possédaient une baguette, et la magie sacrée des ancêtres disparaissait petit à petit, comme tout ce qui était propre à leur identité culturelle, engloutit sous la masse de la mondialisation et de la surconsommation de masse. Bien sur, il en y en avait toujours pour lui rester fidèle, quelques anciens, quelques autres, pour croire encore dans ces chants sacrés. Mais bien souvent on ne faisait qu’en parler comme quelque chose du passé, alors que cette magie vivait encore, endormie et cachée au cœur de tous les fils des esprits.
Anahia prit une profonde inspiration. Expliquer ce genre de chose à une blanche n’était pas quelque chose d’interdit, ni même de dangereux, même si elle devait faire attention à ce qu’elle avançait, ne connaissant toujours pas les objectifs de la jeune femme.


«  Pour faire simple, c’est un lien, un lien unique avec les flux d’énergies magiques qui se trouvent dans notre terre, qui se trouvent en toute choses  et qui nous traversent. Cette magie est en nous, et elle se manifeste naturellement et différemment chez chacun d’entre nous. Par exemple, certains vont développer une connexion particulière avec les animaux, d’autre pourront sentir et identifier le mal qui ronge un homme, d’autres encore pourront faire changer le temps par la variation de leurs émotions, ou d’autres encore pourront entendre et déchiffrer les voix qui circulent sur ces flux… mais bien peu des miens pratiquent encore cette forme de magie… »




Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 22.02.18 19:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon   Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon Empty19.02.18 0:38


Tea time ?
ft @Anahia Tal'ahjon & Flora L. Hamilton



Flora avait beau savoir que son entreprise ne serait pas sans obstacle, elle devait bien admettre que la frustration engendrée devenait pénible à supporter. Sa patience était mise à rude épreuve. Pourtant, elle n'était pas du genre impatient d'ordinaire, car elle savait qu'un travail bien fait demande du temps. D'autant que jusqu'à présente, elle passait par des intermédiaires pour effectuer ses bases besognes et récolter les fruits de leurs labeurs à son service. Elle en avait d'ailleurs fait usage pour se débarrasser de ses fiançailles gênantes. Elle avait du mal à comprendre pourquoi son père avait conclue une telle alliance. La famille de Lockyan n'avait pas le quart du prestige des Hamilton. Il lui arrivait parfois de penser que son père avait voulu la mettre à l'épreuve pour savoir si elle était capable de se sortir d'un tel guêpier sans se faire prendre. Elle s'en était sortie avec brio, selon son propre avis. Personne ne se doutait de rien, pas même cette imbécile de Lockyan qui avait cru qu'elle avait des sentiments pour lui. Il accourait comme un toutou lorsqu'elle avait besoin de lui et il faisait tout ce qu'il pouvait pour l'aider. Quel idiot, mais c'était un idiot utile et elle n'allait pas laisser passer ça. De son côté, elle avait fini par faire en sorte que son intermédiaire quitte rapidement le paysage en l'éloignant de Boston. C'était sa bonne vieille technique qui avait fait plus d'une fois ses preuves. Malheureusement, elle ne pouvait y avoir recours cette fois-ci et c'était plutôt agaçant. Elle était pressée par le temps et savoir qu'elle devait parfois rencontrer de fortes têtes épris de bons sentiments, c'était une épreuve à nul autre pareil. Flora savait bien que les bons sentiments ne faisaient pas tourner le monde.

Lorsqu'elle avait imaginé sa rencontre avec le professeur de divination, elle avait imaginé une femme excentrique prête à lui raconter ce qu'elle voudrait, trop heureuse de trouver quelqu'un d'intéressé par le sujet. Dommage, elle se retrouvait plutôt face à une de ces fortes têtes qui ne se laissaient pas vraiment intimidé. Tant mieux au fond ! Flora savourerait encore plus sa victoire lorsqu'elle la tiendrait. La sorcière savait que toute autre forme de magique sortant de l'ordinaire était regardée de haut, comme si elle avait moins de valeurs. Ainsi la magie amérindienne avait été jugée pendant des siècles. Ces pratiquants en gardaient secret la pratique et les connaissances. Aux yeux de Flora toute magie était bonne à connaître. Elle se fichait des hiérarchisations magiques établies par des sorciers pompeux et stupides, des années auparavant. Ne se rendaient-ils pas compte de la nécessité de toujours avoir un coup d'avance ? Bien sûr, son désir de connaissances n'étaient pas que intellectuel. C'était pour une raison bien plus égoïste. Elle voulait déterrer le secret des autres magies pour mieux les faire siennes et les utiliser à son goût. Cette soif de pouvoir ne se tarirait jamais et la connaissance, c'est le pouvoir, comme chacun le sait. Flora était plus que décidée à mettre la main sur la toute puissance de l'ancienne magie. L'histoire avait prouvé que la magie qu'elle pratiquait et qui était un héritage de tradition européenne ne suffisait pas pour s'approprier le grand pouvoir de l'ancienne magie. Flora était depuis peu persuadé que la clé se trouvait dans la magie amérindienne. Cependant, mettre la main sur un pratiquant ou un connaisseur s'était révélé aussi difficile que de mettre la main sur une aiguille dans une botte de foin.

C'était le hasard qui lui avait fait découvrir Anahia. Cette dernière se révélait tout sauf facile à amadouer. Flora allait donc devoir improviser et elle n'aimait pas cela. Le plus important pour elle, c'était de toujours être en position de force et l'improvisation à tendance à vous mettre aux mains du hasard, position inconfortable. Flora le comprit parfaitement lorsqu'elle vit le sourire du professeur de divination se flétrir. Mentalement, elle se mit à soupirer. Elle regretta un instant ne pas avoir appris la Légilimencie pour pouvoir s'approprier les informations souhaitées plus rapidement. Peu lui importait la santé mentale de ses victimes si l'information obtenue était bonne. S'imaginer avec ce pouvoir lui ferait presque oublier le sourire flétrie de son invité. Oui c'était une vision plaisante… mais pas réalisable pour l'instant et elle l'écarte bien vite pour se concentrer sur le présent. Les paroles qui s'ensuivirent de la part de son interlocutrice ne firent que confirmer l'impression que Flora avait eue. Pourquoi fallait-il toujours tomber sur des personnes si peu désireuses de s'épancher ?! Est-ce qu'ils s'étaient tous donnés le mot pour contrecarrer ses plans ? Flora quant à elle, s'accrocha à son sourire, gardant pour elle combien elle trouvait stupide l'assertion, selon laquelle il y avait une raison, pour laquelle cette « magie sacrée » avait été mise de côté. Elle osait espérer que ce n'était pas encore une de ces idioties de préservation des traditions et cultures. C'était les mêmes arguments avancés dont les gobelins osaient se servir pour garder jalousement le secret de leur magie. Une aberration pour Flora. Elle ne laissait pas ce genre de choses se mettre entre elle et ses objectifs. Bien sûr, elle ne le présenta pas ainsi à son invité.


« Je suis certaine que la raison est importante, mais je reste persuadé que le partage permettra une meilleure compréhension de combien la magie est diverse et variée. Conditionner l’enseignement de la magie à une seule forme, c’est priver d’ouverture de nombreux sorciers en les confortant dans une vision erronée. Tout cela parce que l’enseignement de tradition européenne prend le pas sur toutes les autres, que ce soit dans les écoles de magie ou au sein même des foyers sorciers. J’ai eu plus que l’occasion d’étudier la magie de cette manière, mais je ne suis pas aveugle au poindre de ne pas me rendre compte qu’il me reste encore de nombreuses portes à enfoncer pour comprendre l’essence même de la magie. »
Affirma Flora.

C'était une demi-vérité ! Oui, elle accordait beaucoup d'attention à l'étude de la magie, mais ce n'était pas seulement pour épancher sa soif de connaissances, mais surtout pour servir ses intérêts. Oui, elle mettrait la main sur l'ancienne magie, mais elle sauverait aussi la vie de milliers de sorciers et elle méritait bien compensation pour sa peine. C'était un sacré dévouement de sauver la vie de quelqu'un, alors des milliers… Cela méritait bien une récompense ! Ce n'était pas cher donné que de lui laisser les commandes de l'ancienne magie. Dans l'autre cas, seul la mort les attendaient tous, car l'ancienne magie ne ferait pas que des ravages chez les moldus. Il semblait qu'au-delà du Dôme les dommages touchaient aussi les sorciers et de plein fouet. Flora ressentit un froid glacial dans son dos, à la simple évocation de la probabilité de ce genre de catastrophe. Le conseil avait choisi à l'unanimité de garder secret cette information, car cela ne pourrait que soulever la panique chez les sorciers. De plus, il était inutile de rappeler à la horde grouillante des moldus, la part de responsabilité des Mages Fondateurs dans ce beau merdier. Les Inquisiteurs pouvaient bien continuer à être au centre de l'attention pour ce qu'ils avaient fait à Saevus Yaxley et le jeune Heel. Cela lui convenait bien. Mieux valait que les yeux les oreilles de l'opinion publique se concentrent sur eux ou sur le Cercle. Si Anahia voulait en coopérer au lieu de lui servir ces propos avec un sérieux qui pouvait détruire l'atmosphère si sympathique qu'elle avait essayé de recréer dans cette pièce. Les gens intelligents et forts de leur opinion n'essayaient jamais de lui rendre la tâche facile. Est-ce qu'ils appréciaient même les efforts fournis pour leur extorquer des informations ?! Non bien sûr ! Ils agissaient en gens bien. Terriblement ennuyant.

Flora espérait bien pouvoir résoudre le problème du Dôme sans bruits et accessoirement asseoir son pouvoir sur tous, mais cela c'était du bonus. Malheureusement, les sorciers amérindiens semblaient faire autant de secrets que les gobelins. Si du dehors, Flora semblait calme et maîtresse d'elle-même, au de-dans, il n'en était plus rien. Foutu hasard ! Ses sœurs auraient pu détecter ce changement d'état, mais il fallait espérer qu'une étrangère ne la connaissant pas aussi bien, n'en était pas capable. Enfin vint l'explication. Flora sirotait son thé en attendant de connaître la grande raison qui justifiait tout ce secret et elle ne fut pas déçue. C'était à la fois poétique et… totalement cliché ! Flora avait l'impression de lire les explications dans les contes pour enfants de Beedle le Barde. Quelle magie ne se vivait pas ? Tout le mépris de Flora était contenu dans cette question qu'elle se posait intérieurement. Elle écouta de loin le laïus de son interlocutrice sur les formes diverses que cette magie pouvait prendre. Il lui semblait vaguement qu'elle le décrivait comme le don de métamorphomage peut être décrit par ses utilisateurs. La forme de son discours était joli, mais le reste, lorsqu'on creusait le fond, c'était de la soupe qu'on lui avait déjà servie pour d'autres causes. C'était mignon lorsqu'il s'agissant d'attendrir, mais la sympathie de Flora était bien plus souvent feinte que réellement. Blablabla, nous sommes les amis de la terre et la loutre et le héron sont mes amis. Très folklorique, mais sans aucun intérêt pour elle. Au final, la seule information qui lui parut intéressante était que les siens ne pratiquaient plus vraiment cette magie. Comme toujours, c'est lorsqu'on a besoin de quelque chose qu'on a le plus de mal à mettre la main dessus. Cela lui faisait moins de rivaux possibles pour la maîtrise de l'ancienne magie, mais cela réduisait aussi ses chances de trouver un pratiquant désireux de lui venir en aide.

« Je ne comprends pas… pourquoi donc cesser de pratiquer ce genre de magie ? D'après ce que vous m'avez décrits c'est une partie non négligeable de la vie des sorciers amérindiens au même tire que l'eau ou l'air. Ce lien unique devrait normalement se perpétuer de générations en générations, même si c'est seulement, dans un cadre intime ou familiale. Les sorciers auraient-ils subi le même sort que leurs homologues moldus ? » Interrogea la sorcière un brin intrigué. Les ravages des moldus n'étaient pas une légende. « Ou bien s'agit-il d'un brassage de la culture magique qui aurait abîme en quelque sorte ce lien sacré ? »

Flora espérait que la note d'angoisse qu'elle ressentait ne s'entendrait pas dans sa voix ou qu'elle passait pour une considération intellectuelle. La tâche semblait être de plus en plus difficile. Elle commençait à sentir poindre une migraine. La sorcière avait un instant caressé l'espoir de faire appel à Anahia pour ses propres plans, mais la discussion semblait lui montrer que cela ne pourrait se réaliser facilement. Elle n'avait pas affaire à une dinde. Ce qui faisait qu'elle ne pouvait vraiment convenir. De plus, rien n'indiquait qu'elle-même soit capable de faire usage de cette magie. Si la pratique s'était perdue cela allait vite devenir un vrai problème. Qui fallait-il torturer pour avoir ce qu'elle désirait

« J'espère que vous ne m'en voudrez pas de paraître indiscrète, mais comment les sorciers préservent-ils les rares personnes pratiquants cet art si celui-ci est-il en train de se perdre. N'est-ce pas un danger pour les futurs générations ? »

Flora sentait que la piste de la magie amérindienne devenait froide et ce n’était pas une bonne chose. Il lui fallait trouver une solution pour le Dôme avant d’avoir à s’y rendre avec Théodorus. Qui sait ce que lui avait en tête ?!


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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon   Tea Time ? ϟ ft. Anahia Tal'ahjon Empty22.02.18 19:30


Tea Time ?
ft Flora et Anahia



Aussi sagement que possible, Anahia écoutait sa belle interlocutrice lui parler, mais malgré tout ses efforts pour rester polie et pour bien se tenir, il fallait avouer que la jeune femme la rendait de plus en plus marteau. Anahia n’aimait pas les faux semblants, et elle détestait par-dessus tout les gens qui prenaient milles détours pour finir par vous demander l’heure ou le temps qu’il fait. Plus la conversation avançait, moins la sorcière voyait où est ce que la jeune femme voulait en venir, et tout cela avait le don de l’agacer.
Alors essayant de lire entre les lignes, elle tentait de décortiquer ses paroles, espérant qu’à un moment un mot viendrait l’aiguiller sur les véritables intentions de son hôte. Car plus elle passait du temps avec elle, moins elle était persuadée qu’il s’agissait d’une passionnée de culture amérindienne ayant pour but de se racheter un karma après tout ce que ses grands ancêtres avaient bien pu faire en débarquant sur le continuent américain. N’oublions pas de préciser que beaucoup de sorciers de la deuxième vague de migration étaient pour beaucoup des familles de mages noirs, et ces gens là n’avaient que bien peu de considération pour tout ce qu’ils appelaient des sous-cultures.
Entendre ainsi la jolie brune parler de partage des cultures la faisait beaucoup rire, intérieurement tout du moins. Un partage, c’était bien beau, mais à qui est ce qu’il profitait vraiment ce partage ? Toutes ces informations que Flora attendait d’elle, y aurait-il quelque chose en retour ? Où était-ce encore une astuce d’homme blanc afin d’asseoir sa suprématie sur le monde ? Anahia était fatiguée de tout cela, fatiguée de voir des hommes et des femmes œuvrer « pour le bien » alors que tout ce qui les intéressait vraiment ce n’était rien d’autre que leur petite personne.
Au détour d’une phrase, un mot fit soudain tiquer la voyante…un mot tout simple qui passa aussi vite qu’il avait été dit, et pourtant qui était bien lourd de sens dans le cas présent. « Il me reste encore de nombreuses portes à ENFONCER pour comprendre l’essence même de la magie ». Sans pour autant lui apporter de réponse, ce simple mot lui faisait comprendre que l’apparente douceur de son interlocutrice était bien plus une façade qu’un réel état d’esprit. Mais qu’est ce que cette femme attendait d’elle bon sang ?
Au-delà des questions un peu alambiquées qu’elle lui sortait, tout ce que cet échange avait permis à Anahia de comprendre c’était que Flora Hamilton n’était pas une étudiante un peu hippie et nunuche sur les bords mais plutôt une sorcière pourvue d’un égo digne de plus beaux spécimens de macho men terrestres.

Ne sachant pas vraiment ce que la jeune femme attendait d’elle, la sorcière préférait rester volontairement vague dans les réponses qu’elle lui servait, sortant des vérités générales bien plus que de véritables réponses. La pratique de la magie amérindienne était étrange et ancienne, elle se manifestait la plupart du temps sous la forme de manifestations magiques spontanées lorsqu’elle n’était pas maîtrisée, un peu comme chez les jeunes enfants. Contrairement à la magie européenne, elle n’avait pas besoin de canaliseurs d’énergie type baguette pour s’exprimer, en ce sens, elle était plus instinctive, plus impulsive aussi par moment. Dans certaines familles, comme la sienne, elle était particulièrement puissante, bien que s’exprimant toujours de différentes façons. Anahia se souvenait très bien de l’époque à laquelle elle avait commencé à entendre les voix dans sa tête, nombreuses, bruyantes, éparses, et des années qu’il lui avait fallut pour arriver à les comprendre, à ne plus y faire attention. Elle se souvenait aussi de ces tempêtes fabuleuses qui apparaissaient lorsque son frère était triste ou en colère. Les paroles des anciens leurs alors bien sur permis de comprendre ces phénomènes, mais c’est eux seuls qui étaient parvenus à les dompter. En réalité, il n’y avait pas vraiment de pratiquants ou de non-pratiquants de la magie amérindienne, car elle était une variante obligatoire du sorcier qu’ils étaient, mais un quelque chose disait à la jeune femme qu’il était plus sage de faire croire à son hôte que sa pratique était à même de disparaitre. Cette dernière ne manqua d’ailleurs pas de s’enquérir des raisons de cette perte progressive.


« Je dirais un peu des deux. Vous savez mademoiselle Hamilton… les colons n’ont jamais fait beaucoup de différences entre moldus et sorciers lorsqu’il s’agissait de massacrer un homme rouge ou bien de lui voler ses rares biens… et rares étaient ceux qui s’intéressaient vraiment à notre culture autrement que pour la piller. »

La dernière phrase, bien que dite sur un ton extrêmement détaché et courtois, était bien sur une petite pique dissimulée. Mais Anahia était certaine que la jeune femme était assez intelligente pour comprendre son manque flagrant de subtilité et sa petite mise en garde bien mal dissimulée. Prenant sa tasse dans ses mains, elle fit tourner quelques tours le liquide qui restait et le bu entièrement, ne laissant dans le fond de la tasse que quelques feuilles sombres qui s’y fixèrent. Jetant un rapide coup d’œil, elle essaya de décrypter les formes qu’elle pouvait apercevoir, mais c’était trouble, et elle n’avait pas le temps de plus se pencher pour y lire les signes.
Prenant une profonde inspiration, elle reprit la parole avec sérieux, mais sans aucun ton d’agressivité dans la voix.

« Mais il y a un point sur lequel je me suis mal exprimée…Le lien qui nous uni à cette forme de magie n’est pas en train de disparaitre, même si nous ne la pratiquons plus, il reste là, endormi en quelque sorte, et il se manifeste en permanence. »

Le regard plongé dans celui de la jeune femme qui lui faisait face, Anahia essayait de lire ses réactions, mais le masque qu’elle portait était bien trop dur à percer. Ah si seulement elle jouait franc jeu !! Si seulement les gens étaient plus directs !! C’était épuisant à force, épuisant de vivre dans cette société du faux où tout devait se jouer sur le paraitre. Dans le fond, la jeune femme aurait bien aimé vivre dans un dessin animé. Au moins dans les dessins animés, les méchants avaient des têtes de méchants, et les gentils étaient vraiment gentils (sauf quand c’est des sales petites races de traitres, mais c’est pas bien grave, on aime bien les traitres, enfin on aime surtout les voir souffrir à la fin du film, m’enfin bref je m’égare).
Nan parce que là le couplet de la gentille fille de bonne famille simplement curieuse de se renseigner un peu plus sur toutes les formes de magie dans le respect des cultures opprimées pour aller après cuisiner de délicieux muffins aux myrtilles, et aller les manger avec ses copines sorcières du club de lecture, non vraiment ça collait pas, mais alors pas du tout. Toute la tenue et la retenue dont elle faisait preuve depuis son arrivée dans cette maison mettait ses nerfs à rude épreuve, et elle n’était plus loin de laisser sortir la vraie furie folle dingue qui était en elle, en soit, la véritable image que tout le monde a d’ordinaire d’une voyante qui se respecte.


Profitant d’un instant d’inattention de son hôte, Anahia jeta son regard dans sa tasse, essayant de comprendre le présage qu’elle essayait d’y lire. Mais tout ce qu’elle pu y voir fut un mot que Flora prononça elle-même dans une nouvelle question : « danger ».
La question en elle-même était bateau et avait un côté « j’ai bon cœur regardez je m’inquiète des jeunes ». Non, ce qui était beaucoup plus intéressant, c’était ce que la jeune femme avait demandé juste avant. A ce moment là, Anahia comprit que Flora était bien plus intéressée par les pratiquants de la magie amérindienne que par la magie elle-même. Pourquoi ? Que cherchait-elle donc à faire de leur magie ancestrale ?


« Bien sur qu’il peut y avoir un danger » Dit-elle en reposant sa tasse et en s’adossant sur sa chaise. « Tout non-contrôle de la magie peut être extrêmement dangereux... comme ces malheureux qui refusent leurs pouvoirs et qui donnent vie à des créatures capables de détruire des villes entières, ou encore… le Dôme par exemple ! » A cet instant, sans qu’elle en comprenne la cause, elle fit un léger mouvement dans les sourcils de Flora, un mouvement presque imperceptible qu’elle releva malgré tout. « Mais vous savez, il est difficile de faire perdurer des pratiques lorsqu’elles sont issues de traditions orales, et encore plus lorsqu’elles ont été mises à mal part des décennies de massacre. » Levant les sourcils, elle eu un sourire à mi-chemin entre une vague tristesse, et une acceptation des choses. « Enfin, nous faisons ce que nous pouvons pour perdurer la tradition. Dans la mesure du possible, nous essayons de sensibiliser nos jeunes à accepter et plus tard à contrôler ces manifestations magiques spontanées. Mais la plupart du temps, nous vivons simplement avec. » Dit-elle en levant les épaules comme si c’était un fait auquel elle ne pouvait rien. « Et pour ce qui est des vrais pratiquants, ceux qui approfondissent vraiment ce lien magique, et bien il se fondent dans la masse des autres sorciers en essayant de préserver nos traditions de tout usage abusif. »

Croisant les bras sur sa poitrine, elle regardait la jeune femme qui lui faisait face et qui avait elle le sentait, de plus en plus de mal à contenir son masque de politesse.
Elle-même eu un sourire simple, et elle reprit la parole.


« Je sens que toutes mes réponses ne vous satisfont pas mademoiselle Hamilton… alors je vais vous proposer quelque chose… et si vous me parliez enfin sincèrement  et que vous me disiez pourquoi vous chercher de personnes pratiquants l’ancienne magie ? »

Nan finalement et à y bien réfléchir, Anahia s'amusait bien à rendre chèvre cette pauvre petite héritière. Après, c'était un dommage dans lequel elle était depuis longtemps passé maître.

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