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 We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel

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MessageSujet: We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel   We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel Empty05.01.17 21:44




We got the best hearts but we got sick minds

Rachel & Greg
 
Greg attendait patiemment Rachel, sans trop de stress. Il plaisantait même avec la réceptionniste qui, de toute évidence, craquait complètement pour lui, ce qui était toujours très flatteur pour son égo. Un jour, elle lui avait même demandé - ce genre de question qui n'attend pas de vraie réponse - pourquoi une énergie aussi positive que lui venait s'enfermer une heure ici dès qu'il en avait l'occasion.
C'est vrai que Greg aimait plaisanter. Il avait toujours aimé d'ailleurs. Rire et faire rire. Oh, quel plaisir immense d'entendre les rires discrets ou moins discrets du public lors d'une représentation de théâtre ! Pour ça il n'avait pas changé. D'ailleurs, en apparence si ce n'est son changement radical de profession, Greg Skiles s'était très bien remis de la journée de juin 2020. En apparence...Car à l'intérieur ça grouillait de tellement de choses impartageables. Aujourd'hui, chaque joie faisait de lui un hypocrite. Chaque nouvelle responsabilité le faisait devenir lâche. Il se souvenait aussi très bien de ses appréhensions folles mais cachées lors de sa première rencontre avec Rachel. Sa nouvelle psy.

Deux ans plus tôt :

Greg était nerveux. Ca faisait quelque temps déjà  qu'il était allé trouver à New-Phoenix le très respecté dans la profession, Abraham Royce. Mais voilà, suite à une nouvelle association, il avait scindé ses patients en deux, se spécialisant dans la criminalité. Et lui, il ne l'avait pas retenu. Etait-ce une ruse de sa part pour essayer de lui enlever des épaules le poids de la culpabilité qu'il gardait malgré lui ? Il était fort, c'est vrai. Un des meilleurs, c'est d'ailleurs pour ça qu'il était allé le trouver au départ. Sa présence, son charisme et son écoute le calmaient. De là à chasser son impression d'être un escroc, un criminel n'ayant pas réussi à faire atterrir en sécurité "ses" avions...
Et en dehors de lui, personne ne l'avait jamais entendu se plaindre ou raconter ce qui s'était passé devant ses radars ce jour là.
Et aujourd'hui il devait donc tout recommencer ! La poisse ! Si M. Royce ne l'avait pas si bien préparé à ce changement, il aurait tout bonnement arrêté de fréquenter le milieu psy. Mais il était doué et, c'est certain, son écoute allait lui manquer.

Alors qu'une assistante venait le chercher pour sa première séance avec Rachel Nightstar, il se demanda pour la première fois de quoi était fait son dossier écrit par M. Royce. Que disait-il de lui ? Allait-elle parvenir à faire sa propre opinion de ce qui le préoccupait ? Surtout qu'il doutait qu'il ne parvienne à lui dire autre chose que des banalités. Ce n'était juste pas possible pour lui de se confier comme ça, d'un coup. Il avait juste besoin de savoir qu'une personne était à son écoute quand il en avait besoin. Du coup, il ne parlait pas à toutes les séances de la bataille de Boston. Il y avait d'autres choses évidemment : ses problèmes de couple, sa stérilité, le désir d'enfant, les problèmes avec la troupe de théâtre amateur. La vie.
De toute façon, il ne venait pas si régulièrement. Après tout, il vivait de l'autre côté des Etats-Unis. Il profitait juste de ses missions associatives/humanitaires pour venir. Il n'en avait inventé une qu'une seule fois lorsqu'il avait senti ce besoin urgent de parler à quelqu'un de tout ça. Sa compagne et ses amis, de la sorte, ne soupçonnaient rien. Il aurait été très honteux si ses proches venaient à apprendre que des années plus tard, il n'en dormait toujours pas ses nuits.

Pénétrant dans son bureau, il accrocha son plus charmeur des sourires aux lèvres et s'avança vers elle d'un pas assuré, lui tendant déjà sa main.

-Bonjour !

© Belzébuth
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MessageSujet: Re: We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel   We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel Empty25.01.17 16:10


We got the best hearts but we got sick minds
ft Greg Skiles & Rachel NightStar


Deux ans plus tôt...

Rachel était à la fois excitée et effrayée en même temps. Elle avait beaucoup tergiversé avant de retourner à New Phoenix. Si Abraham n'avait pas réussi à la convaincre, elle n'y aurait très certainement jamais remis les pieds. Pourtant, voilà qu'elle étai de retour dans la ville qui l'avait vu grandir. Son parrain n'avait guère été ravi de son initiative. Il jugeait que c'était irréfléchie de retourner à New Phoenix. Pourtant, professionnellement parlant c'était une opportunité plus qu'intéressante. C'est ce qui avait décidé Rachel principalement à accepter malgré ses appréhensions initiales. Les loyers n'ayant jamais été abordables, Rachel s'était décidée pour une colocation. Bien entendu, elle s'était décidée pour le quartier le plus éloigné de l'endroit où elle avait grandi. Elle ne souhaitait pas tomber sur d'anciennes connaissances . La plus grande peur de Rachel était que l'on vienne réveiller son passé que celui-ci vienne détruire son présent. Elle admettait cependant que l'on ne pouvait pas se faire dicter sa vie par la peur, au risque de ne jamais rien en faire. Ainsi, en admettant ce fait, Rachel n'avait plus hésité, car elle souhaitait plus que tout ne pas être l'esclave de ses peurs. Elle n'était plus Tallin, la petite fille des rues et cela faisait des années qu'elle avait modelé sa nouvelle identité. Rachel était très éloignée de Tallin. La petite américano-estonnienne, était un vrai garçon manqué qui avait grandi dans un bordel au milieu de prostitués et de criminels, alors que Rachel était la pupille distinguée de la famille Roberts, qui était connu dans le pays entier comme une famille respectable et ayant beaucoup d'accointances avec la politique. Deux milieux qui ne se croisaient jamais... ou presque. Il n'y avait aucune chance pour que quelqu'un fasse le parallèle. Pourtant, même en connaissant tous les faits, Rachel ne pouvait s'empêcher d'avoir quelques cauchemars la nuit en pensant à ce qui pourrait mal tourner. Pourtant, elle les écartait pour ne pas se laisser figer par la peur.

Abraham avait eu besoin de quelqu'un pour reprendre une partie de ses patients. En effet, il avait décidé de se tourner vers une branche de la psychologie qui traitait principalement avec des criminels. Un domaine que Rachel évitait comme la peste. Pourtant, ayant grandi toute son enfance avec des criminels, elle aurait très bien pu mettre ses connaissances au service de son métier. Cependant, le hasard faisant souvent mal les choses, elle craignait de tomber sur des personnes qu'elle avait envoyées en prison . La place qu'elle occupait actuellement lui convenait bien. Elle se sentait utiles et pensait vraiment pouvoir aider les autres à mieux se sentir dans leur tête. Ce métier lui avait tapé dans l'oeil, quand elle avait dû rencontrer un psychologue lorsqu'elle était devenue témoin protégée. Il l'avait aidé à s'accepter et ne plus ressentir de culpabilité. Rachel avait été impressionnée et c'était ainsi qu'elle avait décidé que ce métier était fait pour elle. Bien sûr, ça n'avait pas été simple. Elle avait beaucoup de retard et de lacunes, mais c'était une bonne élève qui s'ignorait. Avec beaucoup de travail supplémentaire et de l'aide de professeurs attentionnées, elle parvint à accomplir ce but. Aujourd'hui elle avait son diplôme et allait justement faire la rencontre de certains patients qu'elle avait hérité de la patientèle d'Abraham. C'était pour cela qu'elle était un peu excitée et effrayée. Elle espérait être à la hauteur de la confiance dans laquelle l'avait placé Abraham. La psychologue qu'elle était, avait déjà commencé à lire les dossiers qu'on lui avait fournis sur les patients avec les diverses annotations d'Abraham et les enregistrements audios correspondants. Cependant, il y avait beaucoup d'informations à prendre en compte et elle n'était guère certaine de bien gérer cette première journée avec la plupart des patients qu'elle verrait pour la première fois. Il le faudrait bien pourtant. Pas question de reculer.

Elle était arrivée bien trop en avance et la secrétaire n'était même pas encore là. Sa colocataire l'avait prévenue et elle ne l'avait pas écoutée. Un coup d'oeil à l'horloge de son portable lui appris qu'elle avait encore quelques heures devant elle, avant son premier rendez-vous. Rachel se décida donc à aller au Starbucks du coin pour se prendre un latter et un muffin aux myrtilles. Une fois la commande passée, Rachel alla s'asseoir en face des vitres. On avait une vue sur les tours Yaxley étincelantes et cela lui rappela ces escapades d'enfant. Timmy avait pour rêve de construire un bâtiment encore plus impressionnant ? Malheureusement, il n'en eu jamais l'occasion. L'accident lui avait retiré toutes possibilités d'accomplir ce rêve. Rachel soupira. New Phoenix ferait forcément remuer des souvenirs enterrés au fond d'elle pour éviter de penser à cette vie d'autrefois. Elle s'y était préparé, mais c'est vrai que le souvenir de Timmy la touchait toujours avec autant de force, malgré les années. Personne n'aurait pu prévoir qu'il perdrait la vie dans cet accident de la route. Cela arrivait à de nombreuses personnes, mais c'était toujours triste quand c'était quelqu'un de bien qui mourrait. Pour Rachel, cela lui rappelait aussi toutes les choses qu'elle n'avait pas eues le temps d'admettre avant sa mort. Le temps qu'elle termina ce qu'elle avait commandé, il était enfin l'heure de retourner au cabinet. Mme Lovewitt était à son poste et elle l'accueillea avec chaleur. Elles s'étaient rencontrées lorsque Rachel était venu chercher les dossiers de ses nouveaux patients et aménager son bureau. Ce dernier était d'ailleurs encore en chantier. Son parrain trouverait cela fort regrettable. Il était d'avis que les apparences étaient primordiales. Tant pis pour la première bonne impression. Rachel poussa les cartons dans un coin du bureau et se prépara à recevoir la première patiente de la journée.

***

Trois heures plus tard, Rachel se sentait un peu plus confiante qu'au début de la journée. Elle avait réussi à bien s'en sortir avec ces trois patients et elle espérait continuer sur cette lancée. Anita, la jeune stagiaire et assistante lui apporta le dossier suivant, elle le lut rapidement avant de le tendre à Rachel en gloussant. La psychologue lui jeta un regard surpris et lui en demanda la raison. Ce à quoi Anita répliqua que Rachel comprendrait, quand elle verrait le patient suivant et combien il était bien de sa personne. Deux questions surgirent dans l'esprit de Rachel face à cette réponse et cette réaction. A : Est-ce que le premier rituel de parade nuptiale d'Anita était-il de glousser comme cela ? Et B : Qui au vingt-et-unième siècle utilisait encore les mots « biens de sa personne » ? Elle prit le dossier et le parcouru en diagonal pendant qu'Anita alla chercher le fameux patient dont il était question. Il n'y avait pas de photo dans le dossier pour que Rachel puisse vérifier si les propos d'Anita étaient vrais, ce qui lui permit de déduire qu'Anita avait déjà rencontré le patient avant. Ce n'était guère surprenant puisque Anita était déjà stagiaire au cabinet quand Rachel était arrivée. La psychologue allait devoir attendre que la patient arrive pour voir si la réaction d'Anita était fondée. Greg Skiles entra avec un sourire charmeur sur ses lèvres, suivi d'Anita qui faisait de grands yeux et gestes dans son dos comme pour convaincre Rachel de la véracité de ces propos. Le sourire charmeur était fait pour mettre à l'aise, mais pour Rachel c'était un écho de son propre passé et pas un des meilleurs. Des hommes avec des sourires aussi charmants étaient venus voir sa mère et les choses qu'ils faisaient avec elle était loin d'être aussi charmantes que leurs sourires. Rachel se réprimanda d'avoir de telles pensées. Le passé était derrière elle. La brunette prit la main tendue de Grag et la sera poliment avant de lui désigner le siège face à elle.


« Bonjour monsieur Skiles. Tout d'abord, désolé pour le bazar » Elle désigna l'état du bureau.
« Je suis encore en plein emménagement. Vous devez déjà le savoir, mais je suis Rachel NightStar et nous allons désormais nous voir. » Dit-elle d'une voix douce.
« Vous devez déjà connaître Anita Ramirez, notre stagiaire et assistante. Vouez-vous un problème à ce qu'elle assiste en tant qu'observatrice à notre entretien ? »

Rachel savait qu'il valait mieux poser la question à chaque patient, car certain avait déjà du mal à être avec un nouveau psy et même s'ils avaient déjà rencontré Anita, ils avaient besoin de temps pour accepter Rachel dans un premier temps pour reprendre certaines habitudes qu'ils avaient eu avec Abraham.


« Monsieur Skiles, comme il s'agit de notre première rencontre, pourquoi ne commenceriez-vous pas, par me dire que vous êtes, que nous apprenions à mieux nous connaître. »

Quand son bureau serait fin prêt, Rachel comptait sur l'effet apaisant et confortable qu'il produirait sur ces patients pour les mettre en confiance et les inciter à s'ouvrir à elle comme il parlerait à une bonne amie. C'était une des conquêtes de son parrain, architecte d'intérieur de son état, qui l'avait aidé à envisager comment mettre cet aspect en avant dans son bureau. Pour le moment, c'était plutôt un chantier en préparation et elle le regrettait.

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MessageSujet: Re: We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel   We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel Empty31.01.17 22:09




We got the best hearts but we got sick minds

Rachel & Greg
 

Deux ans plus tôt

Greg s'assit en face de sa nouvelle psy qui s'excusait du bazar autour d'elle.

-Ne vous en faites pas pour ça, affirma-t-il, avec un petit sourire au coin.

Le désordre ne le dérangeait pas. La saleté peut-être mais pas le désordre. La deuxième requête de la jeune femme pourtant, le mit un peu mal à l'aise. Il n'en laissa rien paraître, mais il savait qu'il serait incapable de parler de choses profondes avec deux personnes. Il se sentirait beaucoup trop analysé.

-Pas le moins du monde, mentit-il avec aplomb, tout en gratifiant la concernée d'un sourire serein.

Et en plus, cette femme était clairement sous son charme. Ca se voyait comme un nez au milieu de la figure. Un instinct stupide et macho ne lui permettra vraiment pas de se confier en sa présence.
Il avait besoin d'une personne neutre. Totalement. Peut-être ne pouvait-il avoir cela qu'avec un homme ?
Perplexe, Greg se dit qu'il fallait laisser une chance à Rachel. Et peut-être lui faire comprendre, en restant aussi évasif que possible avec la présence d'Anita dans le bureau, qu'il n'était pas à l'aise avec la stagiaire.
Elle était psy après tout, elle allait certainement voir les signes non ?

-Hé bien d'accord. J'ai 41 ans. Je suis en couple avec une ravissante jeune femme et nous tentons d'adopter. Je travaille pour diverses associations, dont Un sourire dans les hôpitaux et les maisons Khazen. Que dire d'autres ? Ah oui, je suis acteur amateur et avec la troupe, nous répétons en ce moment une pièce inédite écrite par un membre de seulement vingt ans. J'y joue le rôle d'un vieillard en chaise roulante qui ne comprend rien à ce qui se passe et qui est présent comme élément comique mais également comme étant la personne par laquelle le public va comprendre certains concepts. Voilà.

Il n'avait pas mentionné son ancien métier exprès. Il savait qu'elle savait, ça ne pouvait pas être autrement, sauf si elle n'avait pas lu le dossier. Mais il ne voulait simplement pas vraiment en parler avec une inconnue. Et devant une stagiaire.

© Belzébuth
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MessageSujet: Re: We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel   We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel Empty23.03.17 1:02


We got the best hearts but we got sick minds
ft Greg Skiles & Rachel NightStar


Deux ans plus tôt...

Rachel avait l'impression d'être parti du mauvais pied avec son nouveau patient. Ce n'était peut-êre qu'une impression, mais elle avait prit l'habitude d'écouter toutes ses sensations. Certes cela lui donnait parfois des airs de paranoïaques, mais mieux valait faire de la paranoïa que de laisser passer une intuition. De toute manière, la moitié des psychologues étaient fous et les autres en train de le devenir, autrement comment gérer tout ce qu'ils entendaient ? C'était en tout cas ce que disait l'un de ses professeurs. Si les choses s'étaient plutôt bien déroulés avec les précédents patients, Rachel sentait que la séance avec son nouveau patient ne serait pas aussi simple. C'était peut-être son attitude nonchalante ou ses sourires charmeurs qui lui faisait sentir qu'elle n'allait pas faire grand-chose dans cette heure-là. Le moment où elle s'en rendit compte ce fut lorsqu'elle lui parla d'Anita et qu'il lui assura que ce n'était pas un problème de l'avoir. En général, les gens étaient gênés et ne l'affirmait que du bout des lèvres, ou bien ils lui donnaient un non catégorique. Aucun ne semblai accepter l'idée comme si ce n'était qu'une formalité. Ça ne devrait pas être une formalité ! Il s'agissait de l'intimité des gens, de leurs mots et de ce qu'ils ressentaient . Il ne la connaissait pas elle et même s'il avait déjà dû croiser Anita, il n'était jamais simple de devoir s'ouvrir devant deux personnes qui ne vous étaient pas proches. D'autant plus qu'il savait qu'elles étaient psychologue (du moins elle l'était et Anita allait le devenir). C'était un homme qui savait qu'il avait du charme et de la présence. Nul besoin d'une psychanalyse pour s'en rendre compte. Même si c'était impressionnant, un peu comme on admire le jeu d'un acteur, Rachel pensait surtout que cela aurait pour conséquence de passer une heure particulièrement peu productive, à la fois pour son patient, mais aussi pour elle. C'était son premier jour ici et elle ne voulait pas la passer à écrire pendant une heure sur son carnet pour tuer le temps en attendant le patient suivant. Elle aurait l'impression de tromper Abraham qui lui avait fait confiance, mais aussi de se tromper elle-même et son professionnalisme.

Pourtant, elle ne dit rien et préféra continuer pour voir si c'était simplement la paranoïa qui lui parlait ou si elle avait raison. Afin de prendre le pouls, elle lui posa une question banale, neutre et très largement ouverte où elle lui demandait de lui parler de lui. La façon dont il allait répondre à la question lui permettrait d'affiner son impression et de confronter ses dires avec ce qu'elle avait vite lu dans son dossier. Abraham lui avait fourni de nombreuses informations sur les patients et bien qu'elle n'ait pas encore pu tous les lires en entier, elle pensait que cela pour être un atout. En effet, cela lui permettait de pouvoir se faire sa propre idée sur chacun de ses nouveaux patients sans avoir « d'a priori » sur eux. Rachel était certaine que tout ce qu'avait écrit Abraham était juste. Après tout, il lui avait fiat une si bonne impression et sans lui elle ne serait pas ici, mais elle voulait faire bien les choses et elle avait besoin de se faire confiance pour pouvoir bien faire son travail. Lorsque Greg Skiles prit la parole, elle comprit que sa paranoïa n'avait pas si tord que cela. Il lui déblatéra des banalités dignes d'une présentation pour un entretien d'embauche, mais en aucun cas proche d'un entretien avec son psychologue. Elle eut ainsi le droit à son âge et sa situation amoureuse, ce qui équivalait à une présentation Tinder, puis il lui dressa un aperçu de son curriculum vitae et enfin une ébauche de ses loisirs. Cette dernière information était la seule chose à peu près intéressante. En tout cas, si la séance devait continuer sur son ton elle était certaine qu'elle allait échouer avec lui. Pour son premier jour, elle débutait mal. Rachel soupira intérieurement tout un gardant un visage neutre. Elle en avait eu du mal à adopter ce visage. Il en avait fallu des leçons pour qu'elle puisse convaincre son parrain qu'elle était capable de réprimer sa véritable nature derrière un vernis de civilité nécessaire pour asseoir sa nouvelle identité. Elle nota d'ailleurs qu'il avait omis le détail le plus important : sa raison pour laquelle il était là et qui semblait lié à son passé. Son présent pâtissait de ces détails.

Elle était bien placée pour savoir que le passé pouvait influencer le présent avec une grande force. La preuve : son passé la hantait aussi bien que les patients qu'elle tentait d'aider. Le plus difficile, c'était d'agir comme si son passé avait été brillant, car c'était la vie de Rachel, alors que Tallin, elle avait eu une vie misérable qui avait continué jusqu'à la mort encore plus pitoyable de sa mère. Aujourd'hui, Tallin n'existait plus aux yeux de tous ceux qui l'avait connu. Elle n'était plus qu'une partie d'elle même, enfermée à double tour, qui ne sortait que lorsqu'il devenait trop difficile de la retenir. La jeune femme avait voulu devenir psychologue, parce qu'elle avait une bonne connaissance de ce que pouvait rencontrer certains patients. Il y avait aussi l'influence de ce psychothérapeute du service des témoins protégés. Elle avait été impressionnée par ce qu'il avait tenté de faire. Bien sûr, tout comme ce que faisait en ce moment son nouveau patient Greg Skiles, elle avait saboté sa psychanalyse. Il y avait toujours une raison pour qu'un patient refuse de se soigner. On ne pouvait pas forcer quelqu'un à guérir. Elle-même avait voulu arriver, mais gérer à la fois Rachel et Tallin, ce n'était pas possible et c'est pour ça qu'elle avait coupé court à tout ça. D'ailleurs penser à Tallin tout court était une erreur si elle voulait garder le visage de Rachel. C'était probablement parce qu'elle était à New Phoenix qu'elle y pensait un peu plus qu'avant. Pourtant, concernant son patient cette fois-ci, elle savait que Greg souhaitait ce travail de psychanalyse, autrement il n'aurait pas été suivi pendant un certain temps par Abraham. Le problème c'était qu'il n'était pas à l'aise et elle n'arrivait pas à savoir si c'était parce qu'Anita était là ou parce qu'elle était là. Elle resta neutre le temps du discours de Greg parce qu'elle ne souhaitait pas lui couper la parole, mais elle se rendait compte que cela ne rimait à rien. Elle n'arriverait à rien ainsi. Alors suivant cette impulsivité qui resterait toujours au fond d'elle, peu importait combien de polissage elle subirait, elle prit une décision.

« C'est très intéressant monsieur Skiles, mais je ne pense pas que ce soit vraiment ce dont vous souhaitez parler. Commença-t-elle par dire. Elle tourna son regard vers Anita qui était en train de gribouiller sur son carnet « Anita, tu veux bien nous laisser. Je pense que monsieur Skiles, n'est pas si à l'aise avec ta présence pour le moment. » Alors que la jeune stagiaire se levait prestement pour quitter la pièce sans contredire Rachel, cette dernière s'adressa à nouveau à son patient. « Écoutez, je peux parfaitement comprendre que la présence d'une stagiaire et d'une nouvelle psychologue vous mette mal à l'aise. Pour que nous puissions travailler ensemble, il faut que vous soyez honnête avec moi parce que je ne peux pas encore lire dans l'esprit. C'est seulement ainsi que nous pourrons développer une bonne relation, qui nous permettra d'avancer… qui vous permettra d'avancer. Vous payez une somme importante pour cette séance et je trouve ça dommage de la gâcher parce que vous n'êtes pas franc avec moi et avec vous-même. Je suis prête à vous écouter parler de n'importe quoi parce que c'est mon métier, mais je ne peux pas le faire sans vous avouer combien je trouve dommage de partir sur cette base alors qu'il a été prouvé par ce dossier qui est sur mon bureau que vous avez pu faire du bon boulot avec Abraham. Si c'est la présence d'une femme en tant que praticienne qui vous dérange, dites-le moi dès maintenant pour que nous puissions nous éviter une heure de torture, pour vous comme pour moi. »

Elle y avait été un peu fort et les dernières phrases elle les avait dit d'une traite. Voilà qu'elle avait besoin de reprendre son souffle et un verre d'eau ne serait pas de refus. C'était une véritable débâcle. Si son parrain la voyait là, il serait terriblement déçu par elle. Il prenait toujours très mal ses « crises » comme il les appelait. C'était un homme avec un fort caractère. Elle les voyait plutôt comme des rechutes. Un vestige du passé qui s'accrochait à elle comme une moule à un caillou. Rachel avait beau travailler pour retenir son impulsivité, cette dernière ne se laissait pas apprivoiser. La diplomatie et la patience devaient être une caractéristique de son personnage, mais c'était quelque chose qu'elle forçait et qui n'était pas encore un réflexe. Aucun de ses précédents patients ne lui avait fait perdre son masque à ce point aujourd'hui. Bien sûr, à Santa Fe, elle avait bien eu quelques rechutes. Cela ne lui avait jamais causé de problème, parce que c'était le coup de fouet dont les patients en question avaient besoin. Pourtant, elle n'était pas certaine que ce soit le cas de celui-là. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui révèle les secrets les plus intimes de son existence à la première séance, mais elle voulait qu'il laisse tomber un peu son affabilité dont il semblait se parer comme d'un bouclier. Rachel voulait que ce patient pense pouvoir un jour lui dire ce qu'il pensait, ses peurs, ses doutes et ses appréhensions. Que ça ne soit pas aujourd'hui, ou même pas dans l'année qui suivent n'avait pas d'importance. Elle avait simplement besoin de sentir que cela pourrait être une possibilité. Or, avec ce qu'elle avait vu depuis le début de la séance, Rachel avait bien dû mal à croire que cela puisse arriver un jour. Elle avait besoin de connaître la raison de sa défiance pour pouvoir la dépasser et lui offrir la thérapie dont il avait besoin. C'est de cela dont ils devaient parler.

« Qu'est-ce que vous attendez d'une thérapie, monsieur Greg ? Qu'est-c que ce mot signifie seulement pour vous ? » L'interrogea la psychologue après avoir repris son souffle.

Elle aimait son travail. Cela lui passionnait et l'ancrait dans un présent loin de la tristesse et de la misère de sa précédente vie. En fait, toute sa vie tournait autour de son travail. C'était pour cela qu'elle avançait encore.


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MessageSujet: Re: We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel   We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel Empty23.03.17 19:33




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Rachel & Greg
 

Deux ans plus tôt

Mlle NightStar - ou du moins, elle n'avait pas d'alliance à son doigt - l'écouta patiemment déblatérer quelques banalités.
Il se demandait encore pourquoi Abraham l'avait  confié à elle jusqu'à ce qu'elle prenne rapidement les choses en main en voyant que cela ne fonctionnait pas.
La façon dont elle congédia sa stagiaire tordit le ventre de Greg, qui n'en montra néanmoins rien. Car elle annonça tout haut qu'il était mal à l'aise.
Cherchant plus que tout à croiser le regard d'Anita, un sentiment cuisant de honte l'envahi alors que la jeune femme s'éclipsa rapidement sans lui donner l'opportunité de lui faire un petit sourire d'excuse - mais toujours aussi charmeur, cela va sans dire.
Alors qu'il se retournait vers la psychologue, une légère frustration au fond de ses yeux, la jeune femme reprit la parole et Greg remobilisa instantanément toute son attention sur ce qu'elle disait, comme un élève prit en faute de distraction par sa prof principale.
Un peu choqué par tant de franchise, le son de sa voix retrouva le chemin vers la sortie lorsqu'elle insinua qu'il était misogyne. Lui qui adorait tellement les femmes, c'était un comble ! Sa réaction vive, pour combattre une image négative de lui-même, lui fit bien vite oublier qu'il venait de se poser la question quelques instants seulement plus tôt.

-Oh non pas du tout ! Je n'ai aucun problème à avoir une femme à mon écoute, affirma-t-il vivement.

L'observant attentivement reprendre son souffle, il admit que son honnêteté était un point fort. Surtout question des honoraires. Comment pouvait-il espérer guérir de ses maux si on lui mentait pour qu'il se sente mieux ?
Elle devait avoir quelques années de moins que lui. La trentaine. Et pourtant, au fond de son regard, elle semblait avoir vécu mille vies, et ce malgré sa jeunesse. Était-ce donc cela être psy ? Avoir les épaules assez larges pour supporter tout le malheur du monde ? Encaisser tout d'un regard neutre, tenter que rien ne fendille le bouclier du professionnalisme jusqu'au jour où on devrait soit-même aller trouver un confrère ? Greg n'y avait jamais vraiment songé avec Abraham. Peut-être parce que sa prestance était plus imposante que celle de la jeune femme. Quoiqu'on puisse en dire, l'apparence physique donnait toujours un semblant d'instrument de mesure pour la sagesse de la personne. Un semblant car, Rachel NightStar était d'évidence plus jeune et pourtant, malgré les traits fins et lisses de son visage, elle avait clairement de "l'expérience de vie" derrière elle.

D'ailleurs, elle lui demanda par la suite clairement ce que signifiait pour lui une thérapie et ce qu'il en attendait.
Prenant le temps de réfléchir à sa réponse, il fixa un petit point par dessus la tête de Rachel avant de prendre la parole.

- Une thérapie est toujours perçu chez moi comme une faiblesse. Je ne suis jamais parvenu à avouer mes proches que j'allais régulièrement voir un psy. Pourtant, je suis bien conscient qu'elle m'aide et que j'en ai besoin. Parce qu'il...il y a certaines choses dont je n'ai jamais parlé à personne avant Abraham. Et j'ai senti la différence. Du coup...ce que j'attends de nos séances ? Demanda-t-il, continuant de réfléchir en parlant. Pouvoir trouver une oreille attentive à ce que je ne parviens pas à dire à quiconque d'autre. Même si je sais que je ne parviendrai jamais vraiment à guérir de mes... maux. Vivre avec ça oui. Guérir, sans vouloir être désobligeant envers votre profession, non.

D'ailleurs, s'il pensait que les psys étaient inutiles, il ne serait pas ici pas vrai ? Son regard quitta le point fixe qu'il observait sans voir pour se reposer sur la jeune femme, curieux de voir ce que son honnêteté allait répliquer à ce qu'il venait de dire.
Pensait-elle qu'il était un cas désespéré le genre qui refuse à se soigner ? Si elle-même ne croyait pas au fait qu'elle pourrait l'aider, Greg ne voyait pas l'intérêt à revenir régulièrement chez elle.
Le tout était d'accepter le fait que certaine chose ne pouvait pas se soigner mais juste être apaisée. Il espérait qu'on leur enseignait ça à l'école.


© Belzébuth
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MessageSujet: Re: We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel   We got the best hearts but we got sick minds ft Rachel Empty29.04.17 20:01


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ft Greg Skiles & Rachel NightStar


Deux ans plus tôt...

Rachel avait prit le début de la séance à contre coup, mais elle n'avait pas pu se retenir plus longtemps de dire ce qu'elle pensait tout bas. Tant pis, si cela allait à l'encontre de ce qu'elle était sensée être. Tallin n'aurait pas supporté qu'on se paie sa tête de cette manière et elle ne pouvait pas laisser Rachel ne pas réagir. C'était assez étrange de considérer qu'il y avait en elle deux personnalités bien distincte qui en fait n'était qu'une seul et même personne. Rachel s'était demandée si c'était la même chose pour toutes les personnes qui devaient changer d'identité. Est-ce qu'ils ressentaient tous, cette impression d'être divisé en deux ou parfois même en plus ? Pourtant, elle n'avait personne à qui poser la question sans risquer de révéler son plus grand secret. On lui avait bien fait comprendre que c'était quelque chose à protéger à tout prix. Le coût et la difficulté, de faire disparaître une personne, n'étaient pas quelque chose de simple à obtenir. Le service réservé aux témoins protégés lui avait bien expliqué la chose et elle avait eu droit au même sermon de la part de son parrain. De toute manière, Rachel n'était pas certaine de vouloir à nouveau repasser par cette expérience. Elle avait fini par s'habituer un peu à être Rachel Leigh NightStar qui parfois se laissait dangereusement guidée par les anciens instincts de Tallin Mare Ivanov. Cela avait été le cas, en écoutant son nouveau patient Greg Skiles lui délivrer son petit baratin. Elle avait vite sentie que les choses n'allaient pas et elle n'avait pas pu continuer comme cela plus longtemps. La psychologue qu'elle était ne pouvait pas supporter de voir qu'elle partait dans la direction opposée qu'était celle de venir en aide à son patient. Anita avait été congédier et elle avait prit la liberté de dire le fond de sa pensée à son patient, pour finir par lui demander si c'était le fait qu'elle soit une femme qui le dérangeait. Il est vrai qu'Abraham était tout ce qu'il y avait de plus masculin et cela pouvait avoir un impact sur certains patients qui préféraient parler à une personne du même sexe qu'eux.

Rachel avait vu, enfant, combien certains hommes pouvaient ne pas apprécier de se retrouver dans une situation où ils devaient se mettre à nus devant une femme. D'autres encore en était d'ailleurs presque à haïr ces femmes. Ce n'était pas seulement parce qu'elle avait grandi dans un bordel qu'elle pensait cela. Il y avait des hommes bons aussi qui venaient pour des raisons obscures qu'enfant elle n'avait jamais vraiment comprises. Cependant, il y en avait d'autres, beaucoup moins bienveillants, qui venaient jusque là pour assouvir leurs propres fantasmes de violence envers les femmes. Ils étaient plus nombreux qu'on ne pouvait le croire et ce n'était pas Silas qui allait les empêcher de faire quoi que ce soit contre les filles. Elle eut un frisson imperceptible en ayant une vision de Silas lui traverser l'esprit. C'était un véritable porc pour qui seul l'argent avait de l'importance et rien d'autres. Il avait aussi peu de pitié et de considération pour les prostitués à son service, qu'il n'en avait pour un déchet sous sa chaussure. La brillance de l'argent seul avait un impact sur lui. Bien sûr, jamais elle n'avait imaginé que son patient soit de la même trempe, mais elle le sentait réticent et avait un instant envisagé que c'était parce qu'elle était une femme qu'il agissait ainsi. Il faut dire que ses manières charmeuses et le badinage qu'il lui avait servis n'avait fait que renforcé cette idée. Rachel ne craignait pas les hommes, mais elle avait appris à se méfier d'eux plus particulièrement. Greg Skiles sembla choqué par ses propos et affirma vivement qu'il ne voyait aucun problème à avoir une femme à son écoute. C'était déjà ça d'acquis. Ils pourraient peut-être travailler ensemble. Autrement, elle aurait dû en parler avec Abraham pour qu'il consente à garder l'homme dans sa patientèle. Elle refusait de forcer quelqu'un à suivre une thérapie. Cela n'avait aucun intérêt et les résultats ne pourraient jamais se faire dans ce genre de conditions. Rachel était bien placée pour le savoir et elle ne souhaitait cela pour personne. Ce n'était de toute manière pas le genre de la maison.

Une fois qu'elle eut sa réponse, elle finit par lui demander ce qu'il attendait vraiment des séances qu'il allait faire avec elle. Il lui semblait de plus en plus évident, qu'elle devait mieux comprendre l'objectif de son patient pour mieux l'aider. Même si une grande partie du travail était effectué par le patient lui-même, le psychologue permettait de guider les discussions vers un terrain qui serait plus propice au patient pour pouvoir travailler sur les points qui l'empêchaient d'avancer et qui était à l'origine de sa venu au cabinet. Greg Skiles sembla réfléchir un instant à la question qu'elle lui avait posée et cela donna à Rachel un peu d'espoir. S'il prenait le temps de formuler une réponse à ce qu'elle venait de lui demander, alors cela pouvait vouloir signifier qu'il prenait au sérieux tout cela. Il n'y avait rien de pire que de se retrouver avec un patient qui traînait les piedset qui se sent forcer dans une thérapie contre son gré. Cela devait venir d'une démarche personnelle. Personne ne pouvait décider pour vous, même lorsqu'il s'agit de santé. Il y a toujours une part de participation de la part du patient qui est attendu. Rachel attendit patiemment d'entendre ce que Greg Skiles avait à lui dire à ce sujet. La réponse qu'elle eut, la rendit un peu mal à l'aise. Il faut dire que son patient venait de lui avouer qu'il avait l'impression que c'était une faiblesse que de suivre une thérapie. Ca ne partait déjà pas très bien… Elle attendut cependant qu'il est terminé avant de reprendre la parole et de juger ses paroles. Greg Skiles ajouta qu'il n'avait jamais parlé à personne du fait qu'il suivait un psy. Une réaction plutôt commune. Il y avait deux types de patients : ceux qui avaient honte et ceux qui assumaient pleinement ce choix. Pourtant, malgré son avis sur sa thérapie, il admettait que cela lui apportait quelque chose et c'était plutôt positif de l'entendre l'admettre, car cela voulait dire qu'il y voyait un avantage. Il souhaitait quelqu'un qui puisse l'écouter et à qui il puisse avoir suffisamment confiance pour dire des choses qu'il ne pouvait raconter à ses proches. Il pensait ne jamais guérir, mais plutôt apprendre à vivre avec.

« Je suis rassuré de voir que l'on ne vous force pas à suivre une thérapie contre votre gré, puisque c'est la première impression que vous m'avez laissé entrevoir à la manière dont vous avez répondu à ma toute première question. Ce qui est déjà positif c'est que vous avez pu entrevoir que votre thérapie vous apportait quelque chose. C'est le plus important à mon sens, car cela prouve que nous pouvons travailler ensemble sur ce pèse. » Furent les premières paroles de Rachel après que son patient ce soit exprimé. « Le tout premier pas c'est d'admettre que l'on ait besoin de quelqu'un ou de quelque chose pour avancer. Vous avez déjà fait un bout de chemin, rien qu'avec ça. Le fait de garder cette thérapie pour vous, n'est pas un problème. Vous n'êtes pas le seul patient à faire cela et il n'y a pas de raison que l'on vous pousse à le faire. De plus, par rapport à qui nous avons en face de nous, nous nous dévoilons de manière différente. Nous ne nous adressons à personne de la même manière. Il y a toujours une variable ou une nuance. Vous conviendrez vite que je suis un peu différente d'Abraham et ceux que vous pourrez me raconter, vous le direz avec d'autres mots que ceux que vous auriez pu employer avec lui. C'est normal et compréhensible. Tant que vous restez honnête dans vos paroles, sans les couvrir d'un vernis inutile qui serait un frein à nos discussions, alors vous avancer dans votre thérapie, même si cela n'y paraît pas au premier abord. Une thérapie n'est pas un long fleuve tranquille, c'est un chemin sinueux avec ses obstacles et ses passages simples. »

Cependant, elle n'en avait pas fini de lui dire ce qu'elle pensait. Il semblait imaginer que la psychologie avait pour but de « guérir » les gens et que lui souhaitait principalement apprendre à « vivre » avec ses maux parce qu'il pensait qu'il ne pourrait jamais en guérir. Cette partie-là de sa réponse était beaucoup moins engageante que le début. Partir en perdant dans un traitement, ce n'est jamais une bonne chose. L'esprit est capable de grandes choses autant positive que négative. S'il partait du principe qu'il ne pourrait jamais y arriver, il partait déjà perdant. A force de se convaincre qu'on n'arrivera pas à un but particulier, on n'y arrive rarement. Il faut plutôt penser que l'on peut obtenir ce que l'on veut. Rachel souhaitait mettre ça au clair, avec Greg Skiles. Il ne voulait pas paraître désobligeant avec sa profession à elle, mais elle s'en fichait comme d'une guigne de ce que l'on pensait des psychologues. Le plus important à c=ses yeux, c'était ce que les patients pensaient de leur thérapie et d'eux-mêmes. C'était la priorité. Des gens pour repousser les bienfaits d'une thérapie, elle en avait croisée des tas. Au moins, le discours de Greg Skiles était en demi-teinte : il se rendait compte à la fois que cela lui apportait quelque chose, mais il admettait aussi volontiers qu'il ne pouvait pas guérir. Cet homme était plein de contradiction. Cela ne devait pas être simple de vivre dans sa tête, ni même de vivre tout simplement avec lui, car il semblait plutôt bon pour dissimuler ce qu'il pensait. C'était très certainement un réflexe de protection. Il offrait aux autres ce qu'il pensait qu'ils attendaient de lui : une belle image lisse et charmeuse qui allait de pair avec son physique avantageux. Rachel ne s'était pas laissée prendre et elle était certainement qu'Abraham s'en était rendu compte rapidement, peut-être même plus vite qu'elle-même. Il savait vraiment bien comprendre les gens en face de lui, presque comme s'il lisait dans leurs esprits.

« Ce qui est incroyable c'est que vous admettez que la thérapie vous apporte quelque chose, mais que vous pensez dans le même temps qu'elle ne vous permettra pas de guérir. » Remarqua Rachel à haute voix cette fois-ci. « Le mot guérison peut avoir tout un tas de sens. Il me semble que pour vous il s'agit principalement de vivre. C'est une réaction appréciable. Nous méritons tous de vivre la vie que nous souhaitons pour nous. Vous ne devriez pas seulement la définir sur le fait de vivre avec vos maux. Vous devriez croire que vous pourrez les dépasser. C'est l'essence même de la thérapie. Vous pouvez ne pas le croire, mais en faisant ce choix, c'est vous que vous pénalisez. Personnellement, Je n'ai aucun doute sur le fait que nous parviendrons à en venir à bout. Vous associer un caractère très médical à ce terme, alors qu'il s'agit principalement de prendre soin de vous. Pensez-vous ne pas mériter plus que de simplement vivre avec vos maux ? Pensez-vous que l'apaisement seul suffira ? Est-ce vraiment ce que vous désirez le plus ? Essayez de me répondre en mettant de côté les obstacles que vous devez certainement imaginer être un frein à une guérison possible et perdurable. » L'interrogea Rachel d'une voix douce.

Rachel n'était pas le genre de personne à abandonner. Autrement, elle n'aurait jamais réussi à survivre son enfance difficile. C'était une femme qui ne baissait pas les bras et c'était sa volonté de vivre qui lui avait donné la force de dépasser ses propres obstacles. Oh, il en restait bien sûr quelques-uns, mais Rome ne s'était pas construite en un jour et le travail sur soi était un travail de toute une vie… Autant qu'elle soit appréciable et qu'elle corresponde à ce que l'on souhaitait pour soi.


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