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 Zéro pointé (ft teachers of Salem)

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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty10.07.16 16:29


   

Le plus beau métier du monde



   "Zéro, vous avez autant d'analyse critique qu'un strongulo sous prozac."

Anahia acheva son commentaire d'un élégant coup de plume et envoya voler le morceau de parchemin sur la pile qu'elle avait formée sur la table (je dis "pile" mais je devrais plutôt utiliser le mot "tas informe" pour qualifier cette amoncellement de papier).

"Quelle bande de…de…"

Ne trouvant aucun terme ou appellation qui résumerait ce qu'elle pensait du quotient intellectuel pitoyable de ses élèves, elle laissa son regard se porter sur un autre tas de copies, beaucoup mieux ordonnées, qui attendaient ses corrections. Poussant un soupir à faire fondre  un golem de glace, elle jeta un coup d'œil autour d'elle, comme pour chercher un peu de réconfort ou de courage.

Elle se trouvait assise dans la salle des professeurs de l'école de magie de Salem. La pièce était assez simple, bien que décorée avec goût et de grandes baies vitrées laissaient entrer le soleil de Juin. L'espace était principalement occupé par des tables de travail en bois tourné sur lesquelles les enseignants s'installaient régulièrement pour vaquer à leurs affaires de profs (comme c'était le cas aujourd'hui). Dans un coin, des fauteuils en cuir sombre étaient installés en cercle autour d'une grande table basse où thé café et biscuits étaient envoyés par les elfes de maison qui travaillaient en cuisine, bien des étages en dessous d'eux (le système avait fait ses preuve à Poudlard et avait depuis été démocratisé à de nombreux autres établissements). Juste à côté de l'entrée, posée contre un mur, une longue armoire couverte de petites portes servaient de casiers aux professeurs (et c'était pour eux comme un petite jardin secret). Lors de son arrivée à Salem, on lui avait dit que le contenu d'un casier permettait de comprendre beaucoup sur la nature de son possesseur. Celui d'Anahia était à l'image de son bureau et de sa vie : plein à craquer et bordélique.
On pouvait y trouver des livres sur la cartomancie et l'étude des astres et des runes (pour le moment rien d'extraordinaire pour une prof de divination), ainsi que des ouvrages traitant de l'élevage des botrucks mexicains, des piles de tracts syndicaux datant de 68 (collector) ou des offres pour des soins du visage à l'argile des Andes, des boites de chocolat à moitié entamées (elle ne mange que ceux à l'alcool…étrange n'est ce pas ?), un harmonica, des fiches de paye vieilles de plusieurs années, de la poudre de cactus cendré, les lunettes de soleil de Janis Joplin, des catalogues de Chic-et-Sorcier, un canard en plastique, des croquettes, une bouteille de bourbon, une tong, et même un faux dragon miniature qui faisait du bruit et crachait de la fumée quand on s'approchait un peu trop près de la porte. Les gosses faisaient dans leur froc dès qu'ils devaient déposer un papier dans son casier ce qui la faisait particulièrement marrer.

Mais à cet instant précis, Anahia n'avait pas envie de rire, mais alors vraiment pas du tout du tout du tout. A Salem, les vacances approchaient et avec elles les examens de fin d'année. Épreuve redoutée par les élèves et Ô combien détestée par la plupart des professeurs parce qu'elle était bien sur synonyme de corrections. Des heures et des heures de correction. La jeune enseignante n'en était pas à sa première fois, mais elle haïssait toujours autant cette étape barbare de l'année scolaire qui lui rappelait sans cesse l'indifférence de ces chers bambins pour la matière qu'elle enseignait avec passion.

Même si de plus en plus d'étudiants s'investissaient dans son cours, c'était un travail de tous les instants que de faire disparaître des siècles et des siècles de préjugés. Depuis son arrivée dans cet établissement, elle avait fait une priorité d'éradiquer l'idée du cours de "récréation" ou de "sieste" qui était depuis trop longtemps attaché à la divination. Elle était bien consciente qu'il était difficile de prendre au sérieux cette science bien nébuleuse, et avait subi (presque sans rien dire) de nombreuses remarques de la part de certains collègues qui ne la voyait que comme une vieille hippie alcoolique qui n'avait pas sa place dans une grande institution comme Salem, mais elle n'en avait en réalité rien à foutre. La jeune femme ne considérait n'avoir de compte à rendre à personne, et encore moins à ses pète-cul de visages pâles dégénérés. De plus, elle était persuadée que son cours était le seul à pouvoir apporter un peu d'ouverture d'esprit à ces jeunes idiots aux crânes bourrés d'idées débiles dictées par leurs crétins de géniteurs.

Fatiguée à l'idée de devoir réfléchir à une nouvelle appréciation sanglante, elle quitta sa table de travail et s'avança vers une des grandes fenêtres qui avait été ouverte afin de laisser rentrer un peu d'air par cette chaude journée. Plus loin, dans le parc de l'école, on entendait les rires des élèves qui profitaient enfin des beaux jours après avoir longuement révisé (mort de lol). Elle enviait leur insouciance, leur innocence. Elle aussi avait joué dans ce parc au lendemain des examens, profité de ces moments avec ses amis avant de rentrer chez elle dans le Nord pour les vacances d'été. Ces instants de bonheur lui semblaient aujourd'hui si lointain.

La pendule de la salle des profs sonna trois heures de l'après-midi. Il était encore trop tôt pour se sauver (en courant), et puisqu'elle avait abandonné l'idée de creuser un tunnel pour s'échapper vers le premier H&M venu (oui je sais ça fait loin mais quand on est motivé TOUT est possible !), il lui fallait bien y retourner. Un simple regard sur l'étendu de la tâche qui l'attendait lui arracha un "fait chier" plaintif, mais elle retourna malgré tout à son fauteuil. Après tout, ça ne pouvait pas être si terrible que ça…il pouvait bien se trouver dans le paquet une copie miracle, où chaque réponse donné serait brillante et précise, pleine de bon sens et d'un jugement exemplaire. Une copie si parfaite qu'elle ferait se serrer son petit cœur de prof et qu'elle pourrait enfin se dire "voila, c'est pour ça que je fais ce métier". Une copie si parfaite qu'elle mettrait un vingt sur vingt sans la moindre hésitation et la lirait à ses collègues en prenant dans la voix un accent de fierté non dissimulé. Une copie merveilleuse qui lui ferait dire en ce couchant "je fais le plus beau métier du monde".

Anahia regarda le tas de feuille et tendit la main vers celle qui se trouvait au sommet. Peut être que c'était celle-ci, le Graal des examens, la toison d'or de l'interrogation, celle qui allait lui redonner confiance en l'enseignement. Pleine de courage et d'enthousiasme, elle retint son souffle et posa ses yeux sur le document.


"PUTAIIIIN mais c'est PARFAITEMENT illisible !!!!!!! Ils ne font AUCUN effort !!!! Franchement comment je peux évaluer ça !!!!????"

Dépitée par son existence pathétique et inutile, elle braqua le torchon recouvert de ratures et de pattes de mouche sous le nez de Sean, qui se trouvait en face d'elle.

   
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Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 24.07.16 16:43, édité 1 fois
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Sean H. Brown
Sean H. Brown

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ϟ Métier : Professeur de potions ϟ Âge : 56 ans ϟ Race et sang : Sorcier sang pur ϟ Statut civil : Marié

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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty12.07.16 12:33

Zéro pointé


"Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide."


 

Sean n'avait pas pu résister. Malgré ses nouvelles obligations dans l'enquête des factions, il était quelques fois revenu à Salem, parfois pour donner une petite heure de cours et soulager son remplaçant, parfois pour corriger les devoirs de ses étudiants ou encore pour régler d'éventuels problème au sein de la maison des loups dont il avait la charge. Sa femme repassait par chez eux - il était hors de question qu'il la laisse seule avec les timbrés de moldus - et ils revenaient le soir à l'hôtel de Santa Fe. Plus le temps passait, plus cela lui pesait d'imposer ce rythme à Elisabeth mais également à ses élèves, sans oublier à ses deux fils. Loin des indices et de l'action, il regrettait toujours son choix. En prenant de la distance, il se disait qu'ils n'avançaient pas asse vite et que son rôle de potionniste pouvait dès à présent être limité. Il devait bien avoir à Boston un Auror capable de prendre son rôle...
Les vacances scolaires approchaient et son idée d'emmener sa famille se reposer devenait plus intense. Si en trois mois il avait été incapable de retrouver l'assassin de son propre petit-fils, il n'était d'aucune utilité pour faire tomber les Pro Moldus, même si l'envie était là.

Fatigué, le professeur se frotta les yeux et se replongea dans les devoirs de ses élèves : une dissertation sur les antidotes pour les septième années. Il aurait pu les corriger là bas, mais il avait prévenu qu'il s'absentait au moins quatre heures et il lui en restait deux. Enseigner était sa vocation, même s'il en avait pas été certain au début, mais tous les petits à côtés du métier : les corrections jusqu'à pas d'heure, les préparations des cours et des examens, tout ça aussi lui manquait.
Décidément, il n'avait rien d'un enquêteur.
Assis dans la salle des professeurs de l'école, même Anahia et ses exaspération bruyantes lorsqu'elle corrigeait ses copies ne l'ennuyait pas. Sa collègue, prof de divination, était une jeune femme vive, complètement dans son monde ce qui avait don d'agacer le cartésien qu'il était. Elle connaissait son aversion pour la matière qu'elle enseignait - la divination était trop nébuleux pour être une science et Sean se félicitait que cela reste une option et non un cours obligatoire - cependant, s'il manquait constamment de respect pour ce cours, cela n'avait pas empêché les deux collègues de relativement bien s'entendre.

Aujourd'hui, cette dernière était particulièrement amusante à regarder : la frustration, l'espoir et la fatigue se lisaient facilement sur son visage. Si elle se vantait de pouvoir lire l'avenir, il n'était pas difficile de lire en elle lorsqu'elle se plongeait sur ses copies.
D'ailleurs, Sean attendait l'explosion alors qu'il lisait le deuxième paragraphe de Laura DuMorgeno et celle ci arriva plus vite qu'il ne l'aurait cru, à peine un nouveau parchemin entre ses mains, elle le prit à témoin sur l'écriture illisible.
Le directeur de la maison des loups y jeta un rapide coup d'oeil et, force est de constater que l'étudiant n'avait pas fait le moindre effort.

-Surveille ton langage tu veux ? Je sais que les enfants ne sont pas autour de nous, mais tout de même... Enlève lui un point pour la propreté et dis lui d'investir dans une plume Callimagique, dit-il, un brin moqueur.

Les plumes Callimagiques était une invention d'un professeur lituanien qui n'avait pas eu le temps de percer le marché suite à l'arrivée du Dôme. Ainsi, le prix de ces petites merveilles parvenant à rendre lisible le plus illisible - Sean n'en avait tenu qu'une seule fois entre ses mains et ses yeux s'étaient immédiatement écarquillés de bonheur - était trop élevé pour que Salem puisse l'exiger sur la liste de rentrée scolaire. Du coup, c'était presque devenu une blague que de la mentionner dans la salle des profs.
Et c'était peut-être la première fois qu'il plaisantait ici depuis la mort de son petit-fils. En réalisant ça, une vague de culpabilité l'envahi et il baissa le regard sur sa copie. Ses collègues avaient clairement remarqué la différence entre le Sean d'avant et celui d'après le drame.
Préférant ne pas attirer l'attention sur sa douleur soudaine, il profita que la conversation soit entamée pour tenter de distraire ses sombres pensées. Et il n'y avait pas mieux qu'un devoir de divination pour ça.

-C'est quoi le sujet ?



lumos maxima
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Anahia Tal'ahjon
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty24.07.16 16:46


   

Le plus beau métier du monde



  La jeune femme reposa la copie devant elle d'un geste de dégout. La remarque de Sean sur ses écarts de langage n'était pas en soi quelque chose d'extraordinaire entre eux, mais elle ne pu s'empêcher de faire une grimace et d'émettre un petit "gnagnagna" silencieux, sans faire attention si son collègue l'avait vu ou non. Elle ne prêtait pas une grande attention à ce qu'on pensait d'elle, et surtout pas quelqu'un d'aussi coincé que le professeur de potion, malgré tout le respect qu'elle avait pour lui. L'idée de n'enlever à l'auteur de ce torchon qu'un pauvre petit point symbolique lui paraissait trop gentil, mais après tout, le rectorat magique leur rappelait assez souvent qu'il fallait avant tout faire preuve de bienveillance avec leurs chères petites têtes blondes (et vides).

"Mouai tu as raison."

Attrapant sa plume à encre rouge qui trainait sur le bureau, elle se pencha à nouveau sur la feuille pour tenter de déchiffrer les hiéroglyphes qui parcouraient le parchemin afin d'aller "à la pêche aux points" comme on dit dans le jargon. Mais c'était peine perdue. Non seulement le devoir avait été écrit avec le cul, mais c'était à se demander si l'élève avait un jour assisté à un de ses cours. Ce constat fini de dépiter la jeune femme qui préféra abandonner la lecture. Elle avait diablement envie d'une cigarette, mais il était interdit de fumer dans l'enceinte de la salle des profs depuis qu'elle avait failli y foutre le feu en s'endormant la clope au bec sur un des fauteuil pendant une récrée.

Relevant discrètement les yeux, elle jeta un coup d'œil au professeur Brown qui lui faisait face. Cela faisant longtemps que les deux collègues ne s'étaient pas vu ou du moins aussi longuement. Ils avaient au mieux échangé un "bonjour" rapide au détour d'un couloir pendant les rares apparitions de Sean dans l'école. Anahia ignorait le pourquoi de ces absences, et elle ne cherchait d'ailleurs pas à savoir. Malgré ses dons de voyance, elle savait respecter la vie privée des autres (enfin la plupart du temps). Chacun avait le droit de garder ses secrets, et elle n'y faisait pas exception.
Mais il n'y avait pas besoin d'avoir des dons comme les siens pour voir que le directeur de la maison des Loups n'allait pas bien. Quelques mois plus tôt, la direction de Salem avait fait passer un petit message leur informant que la famille Brown vivait une période très difficile suite à un drame familiale. La note n'en disait pas plus, mais elle invitait à rester à l'écoute de leur collègue. Depuis lors, les absences du maitre des potions avaient été croissantes, forçant l'équipe pédagogique à appeler un remplaçant en renfort afin de ne pas laisser les élèves sans préparation pour les examens. Anahia avait longuement prié pour que le rectorat leur envoie un jeune et beau PMR (Professeur de Magie Remplaçant)  tout droit sorti des bancs de IUFM (Institut Universitaire de Formation Magique). Mais ces frustrées de l'académie n'avaient rien trouvé de mieux que de leur envoyer Arthur Martin, un vieux prof proche de la retraite qui avait autant de sex appeal qu'un frigo.

Arrivant à la conclusion que le paysage masculin des professeurs de Salem n'avait vraiment pas de quoi faire rêver, elle se replongea dans une nouvelle copie, espérant que la correction de celle-ci lui ferait oublier les déboires de sa vie sexuelle qui était tristement inexistante depuis quelques temps (que voulez-vous, trop de travail tue le sex). C'est à ce moment là que son collègue reprit la parole, ce qui étonna beaucoup la jeune femme. C'était très rare qu'on s'intéresse à son travail, et encore moins aux intitulés de ses partiels. La direction elle-même avait tendance à lui laisser carte blanche, ce qui avait amené les élèves à devoir, à plus d'une reprise, décrypter les signes de l'avenir dans les traces de mousse d'une bière (technique de divination typiquement Belge, mais qui s'est aussi très bien rependue en Bretagne et en République Tchèque).

Mais s'il lui arrivait de se lâcher et d'inventer des sujets totalement abracadabrant, elle n'en était pas moins consciente qu'il était impossible de demander à tous ses élèves d'être voyants (ce qui était l'erreur de nombreux enseignants de divination et qui avait été à l'origine de la mauvaise réputation de cette matière). Les visions innées étaient un don peu commun et il était impossible de créer un cours portant sur une particularité qui ne touchait qu'un sorcier sur dix milles (et encore). Il était toujours possible de provoquer ces visions, et son peuple était passé maître dans cet art. Mais à la suite de plusieurs plaintes dû à des intoxications provoquées par l'ingestion de champignons et de cactus mexicains, on lui avait demandé de limiter au maximum les travaux pratiques, surtout sur les plus jeunes étudiants. Ces restrictions l'avaient contraintes à se tourner vers des cours plus théoriques (mais tout aussi passionnant, en tout cas pour elle) où elle abordait certaines pratiques ancestrales de voyance qu'elle avait pu étudier autour du monde (et ainsi faire passer les expérimentations pratiques comme des "découvertes culturelles et ethniques"). De plus, s'il était difficile de provoquer une vision, il était encore plus complexe d'en comprendre le sens, et bien que son programme l'obligea à expérimenter l'interprétation de prédiction avec ses étudiants, elle préférait grandement s'intéresser à l'analyse de prédictions déjà émises par ses paires. Ces exercices étaient beaucoup plus complexes et obligeaient les élèves à vraiment travailler, à argumenter et à s'appuyer sur de vraies recherches afin de répondre aux questions. C'était d'ailleurs le sujet du jour pour les sixièmes années.

Trop heureuse de pouvoir enfin parler de son travail qu'elle aimait tant, Anahia garda néanmoins une mine sérieuse et répondit tout en gardant le regard vissé sur le devoir de Boby Vertecouigne afin de conserver un air détaché.


"Je leur ai demandé une analyse de prédiction. En gros, il s'agit de prendre une prédiction ou vision, puis d'analyser et de discriminer l'interprétation qui en avait été faite par le voyant ou un tiers -l'exemple le plus classique de cet exercice c'est la prophétie faite par Sybille Trelawney à Albus Dumbeldore au sujet de Harry Potter et du Seigneur des Ténèbres dans les années  90, dont tu connais les répercutions de la mauvaises interprétation.  L'idée est de voir quels éléments de la vision ont amenés le voyant ou l'analyste à donner ces conclusions, est-ce que ces conclusions sont pertinentes ou non, pourquoi, qu'est ce qu'on aurait pu proposer d'autre, donner une explication, etc. C'est passionnant, mais c'est un enfer à corriger…"

Tout en parlant, elle continuait de parcourir le devoir (et oui les filles savent faire pleeein de trucs en même temps). Mais même si cette copie était meilleure que les précédentes, Anahia n'avait vraiment plus la tête à ça. Fatiguée, elle se dit qu'elle finirait ça plus tard, dans son propre bureau, avec une bonne tisane maison et un petit pétard pour faire passer la migraine que lui causait cet exercice de correction.
En réalité, elle n'avait qu'une seule hâte, c'était rentrer dans sa famille pour les vacances et retrouver les siens. Elle savait que tout comme elle, "il" attendait avec impatience ce moment de l'année où ils ne se quitteraient pas pendant deux longs et merveilleux mois. La jeune femme sourit en pensant à "lui". Qu'est ce qu'il était en train de faire en ce moment? Elle avait déjà prévu toutes les choses qu'ils pourraient faire ensemble : Aller se balader dans les forêts, suivre la piste du grand orignal blanc, chanter au coin du feu blottit sous des couvertures. Il n'était encore jamais venu à Boston, mais ce temps viendrait bientôt.
L'idée de l'amener pour la soirée de fin d'année la titillait toujours, mais elle n'était pas encore sur d'être prête à le présenter à ses amis et collègues.

Cette pensée lui rappela que cette fameuse soirée approchait d'ailleurs à grand pas. C'était elle qui l'avait initié plusieurs années auparavant en créant "l'amicale des professeurs de Salem" et c'était une fête à laquelle elle tenait beaucoup. On y buvait de façon (presque) raisonnable, en mangeant des spécialités apportées par chacun en échangeant sur les vacances à venir, les départs à la retraite de certains professeurs et les futurs projets de réformes de l'enseignement du ministère. La plupart des enseignants et agents de l'établissement ainsi que leur famille y seraient présent, mais elle se rendait compte à présent qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'en parler à Sean.


" Au fait, maintenant que j'y pense…tu seras là la semaine prochaine pour la soirée de l'amicale ? Tout le monde sera là..."



   
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Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 09.08.16 17:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty02.08.16 17:35

Zéro pointé


"Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide."


 


Alors que sa grimace parvint à faire lever les yeux au ciel à Sean, sa collègue admit qu'il avait raison, ce à quoi il eut tout le mal du monde à répliquer "Bien sûr que j'ai raison".
Certes, Salem lui manquait et il pouvait jusqu'à aller dire que les excentricité de la professeur de divination était un agréable voile sur ses problèmes, tout de même... Il n'était pas certain de vouloir commencer une chamaillerie avec elle.
Beaucoup de choses chez elle irritait le cartésien qu'il était fier d'être : sa matière d'enseignement d'abord. La divination n'était pas une science, il ne cessait de le marteler. Tout juste pouvait-il admettre qu'effectivement, il existait quelques rares voyants. Alors pourquoi faire perdre leur temps à des étudiants qui en avaient peut-être cruellement besoin pour autre chose?
Et pourtant, malgré toutes ses réticences et son envie de trêve avec la jeune femme, il ne put s'empêcher de lui demander le thème de ce devoir qui semblait être si compliqué pour ses élèves.

Le sujet, en soit, semblait prometteur : une analyse d'interprétation ce qui ravissait Sean : en effet, c'était une analyse de faits et non d'une vision nébuleuse.
Intéressé, il se pencha un peu plus vers elle.

-J'avoue que je ne m'attendais pas à ça, admit-il. Comme sujet je veux dire. Une analyse de faits, tu sais comme je les aime... Et donc pour l'instant, tu n'as pas encore de petites pépites ? Demanda-t-il en lisant le nom de l'étudiant - Boby Vertecouigne -  à l'envers.

Vertecouigne était préfet pour la maison des Ours. Etudiant attentif en classe, il aspirait à la tranquillité. Sans véritable don pour une quelconque matière, Sean aimait beaucoup la ténacité de ce garçon travailleur qui planchait trois fois plus sur ses cours que les autres pour des résultats à peine plus élevés que la moyenne, sans jamais se décourager.

-Je ne savais pas que Vertecouigne avait pris ton option.

L'observant par dessus la table, il ne put constater qu'Anahia semblait exténuée. La charge de travail pour les professeurs triplait lorsque les vacances (et les examens) approchaient et le professeur de potion s'en voulait d'avoir en quelque sorte abandonner ses collègues pour une aventure où il n'avait plus trop sa place, du moins, de son point de vue.

-Tout va bien pour toi ? Tu sembles fatiguée.

Après lui avoir répondu, elle enchaîna sur un sujet qu'il savait qu'elle tenait à coeur, à savoir "la soirée de l'Amicale des professeurs de Salem", en lui demandant s'il serait là.
Là était toute l'incompréhension de Sean pour un personnage aussi lunatique que l'était sa collègue. Le fait qu'il ait été appelé pour reprendre la cape de Burton n'était pas un secret, bien qu'on n'en ait pas tellement parlé à Salem. Revenir pour une soirée, aussi agréable s'annonçait-elle (Eli et lui avaient beaucoup rit aux éditions précédentes, qu'avait parfois animé le groupe de son fils) n'était déjà plus du genre de l'homme meurtri par le deuil qu'il était devenu. Mais suite à ses obligations pour l'enquête des quatre, sa motivation n'était plus le seul obstacle à sa présence.

-Je ne sais pas trop, avoua-t-il.

C'était la vérité: même s'il était libre, il n'y avait que son épouse qui voudrait éventuellement s'y rendre qui pourrait le faire bouger. Ou encore si son fils venait jouer pour mettre une ambiance de fond (et Sean ne pouvait décidément pas manquer ça).

-Qu'est ce qui se passe ces temps ci pour Salem ? Demanda-t-il, soudain très soucieux de connaitre les moindre détails de la vie scolaire et personnelle de ses collègues.

lumos maxima
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Anahia Tal'ahjon
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty09.08.16 17:51


   

Le plus beau métier du monde



Anahia eu besoin de toute sa retenue pour ne pas exprimer sa joie au commentaire que Sean fit sur le sujet de l'examen qu'elle avait proposé aux sixièmes années. La jeune femme connaissait parfaitement l'opinion du maître des potions sur la matière qu'elle enseignait, et elle en était souvent profondément attristée, mais l'entendre dire qu'il approuvait presque cet intitulé était pour elle une petite victoire bien satisfaisante. Elle se promit d'ailleurs de fêter ça le soir même avec une bonne tablette de chocolat et un verre de bière-au-beurre, parce qu'il n'y a pas de mal à se faire plaisir dans la vie.

"Tu sais, j'ai souvent l'impression que les élèves ne prennent ma matière en option uniquement parce qu'ils pensent récolter des points facilement en faisant semblant de travailler, mais c'est mal me connaitre. Je refuse d'être laxiste sous prétexte qu'ils n'arrivent pas à se sortir les doigts du c…pardon excuses moi…qu'ils refusent de s'investir. Je ne leur demande pas d'être voyant -c'est d'ailleurs totalement absurde- mais il n'y a rien de bien sorcier dans le fait de faire une recherche ou d'analyser telle ou telle donnée dans un contexte précis. Mais je crois que je demande trop souvent la Lune, alors pour la pépite, on repassera…"

Elle n'osa pas dire qu'elle soupçonnait aussi certains étudiants de ne venir à son cours que pour reluquer son (fantastique mais néanmoins interdit au moins de 21 ans) postérieur, soupçon qui s'appuyait sur l'étonnant effectif masculin sur les bancs de la salle de divination. Sean fit remarquer son étonnement face à la présence du jeune Vertecouigne dans les rangs de ces disciples. Elle laissa ses yeux se poser sur la copie du jeune homme. L'écriture en était soignée, les paragraphes de la dissertation structurés, le développement simple mais clair et précis. Ses analyses n'étaient souvent pas très pertinentes mais il comblait ce déficit par des références toujours pointues et nombreuses.  

"Oui en effet, et contrairement à la majorité, il s'implique vraiment dans son travail. Il faudra qu'on parle de lui au prochain conseil de classe, je pense qu'il faudrait vraiment l'encourager à poursuivre des études. Il n'est pas brillant, mais une telle volonté est aujourd'hui si rare…"

Le fait de prononcer le mot "conseil de classe" lui rappela qu'ils arrivaient d'ailleurs au galop puisqu'ils suivaient directement les examens de fin d'année. Et si ces réunions étaient vu par les élèves comme des messes noires où les professeurs se rassemblent pour maudire et sacrifier des étudiants sur l'autel de l'enseignement, elles étaient pour Anahia une interminable séance de torture durant lesquelles ont lui rappelait sans cesse qu'elle n'avait pas trop son mot à dire car après tout, elle n'était qu'une petite prof d'option dont on n'avait que faire des avis. Maudissant le système éducatif dans sa barbe, elle mit sa tête dans ses mains, ce qui semble-t-il, eu pour conséquence d'inquiéter son collègue sur son état de fatigue.

"Oh tu sais, un peu comme tout le monde…oui en fait très fatiguée. J'ai hâte que cette année touche à sa fin pour aller me reposer et retrouver ma famille."

Mais il lui faudrait encore attendre quelques semaines pour s'envoler (littéralement) vers son Canada natal pour retrouver les siens. Un temps qui lui paraissaient dans l'état dans lequel elle était totalement impossible à affronter, du moins toute seule. Si seulement elle pouvait "le" faire venir, au moins pour cette fameuse soirée de l'amicale, peut être trouverait-elle le temps moins long. Mais il lui restait encore tellement de choses à faire : les elfes de maison des cuisines étaient en vacances durant cette période, il lui faudrait donc faire les courses, les listes pour savoir qui ramène quoi (c'est HYPER important sinon on se retrouve avec une dizaine de taboulés et une bonne cinquantaine de chipo, et c'est sur la chipo c'est bon mais au bout d'un moment voila…on s'en lasse un peu). Il lui faudrait aussi investir la grande salle et la décorer pour l'évènement, préparer des activités pour que les enfants laissent un peu leurs parents en paix et tant d'autre chose qui la fatiguaient d'avance. Pour le moment, tout le monde avait répondu présent (à l'exception des Brown bien sur), mais bien peu de ses collègues ne s'était montré très emballé pour l'aider dans sa tâche.

"Ca serait sympa que vous veniez avec Elisabeth, ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vu ensemble. Même pour une heure ou deux. Tu sais, je me suis vraiment démenée pour cette édition, et puis, on fêtera aussi le départ à la retraire d'Archivo (le bibliothécaire). Je sais que tu es très pris en ce moment, mais promets moi d'y penser d'accord ? Et puis...il y a quelqu'un que j'aimerai bien vous présenter, ça serait l'occasion..."


Anahia savait qu'il ne viendrait pas. Ou du moins pas si elle ne donnait pas un petit coup de pouce pour que les choses se fassent, et si elle ne pouvait convaincra le mari, elle passerait par sa femme qu'elle connaissait maintenant depuis plusieurs années (et qui faisait d'ailleurs des petits cakes à tomber et un brownie d'anthologie dont elle rêvait souvent la nuit). Une petite manigance entre ménagères ne pouvait pas faire de mal à ce pauvre Sean.
Se promettant d'envoyer un hiboux à Eli dès que possible, la jeune femme commença à ranger son merdier tout en pensant à son plan (pas très) machiavélique (dans le fond).
Sa pauvre victime, comme si elle avait senti le coup venir (il est fort ce prof il est fort), détourna légèrement le sujet (mais pas trop, il est vraiment très malin). Faisant la moue de la nana qui cherche à se souvenir de quelque chose alors qu'elle sait déjà très bien ce qu'elle va dire, la jeune femme essaya de lui faire un résumé des derniers potins du moment.


"Mmmm…et bien… on a eu droit à une réunion à mourir d'ennui avec deux IPMR (Inspecteur de Pédagogique Magique Régionale) de métamorphose qui sont venus nous bassiner avec la nouvelle réforme que le ministère veut mettre en place dès la rentrée, de l'intox totale -d'ailleurs on fait grève le 12 - j'peux te dire que ça a gueulé en haut lieu…mm…la direction à demandé à ce qu'on libère un des placards de rangement des balais pour l'administration, ça aussi c'est assez mal passé…d'ailleurs on leur a dit qu'ils feraient mieux de chercher un ou deux profs de plus plutôt que de nous casser les pieds avec leurs histoires de placard parce que les emplois du temps à retourneur de temps, ça va bien cinq minutes…quoi d'autre, à oui ! On a eu un ptit problème avec un sort de multiplication mal dosé...tu aurais vu ça, il y avait des crapauds jusqu'au plafond dans la salle de sortilège, heureusement ça a été vite géré et les gamins s'en sont sorti avec quelques vomissements compulsifs et une nouvelle petite phobie. Haha c'était à se pisser dessus…humhum pardon. Oh et même si ça ne t'intéresse surement pas, il semblerait que ton ptit préfet des Loup sorte avec Jane Williams, Archi les a chopé en train de se bécoter dans le rayon "mécanique des flux cosmiques" de la bibliothèque. Enfin la routine quoi…"

Oui, à part quelques anecdotes, tout se passait bien à Salem. L'école était sure et bien protégée et rien de vraiment dangereux n'entrait dans ses murs, à part quelques fois une ou deux (ou trois cent) lettres de mécontentement (ou d'insulte) de la part de parents par très enthousiastes par le fait que leur progéniture pratique en cours le grand art de la méditation amsterdamoise…un comble.

Le regard de la jeune enseignante fut attirer à l'autre bout de la pièce par nul autre qu'Arthur Martin, le remplaçant de potion. L'homme à l'embonpoint aussi prononcé que sa calvitie venait de renverser du café sur sa cravate moche et démodée et s'esclaffait haut et fort à qui pouvait l'entendre que son café était trop chaud, que c'était pour ça qu'il l'avait renversé et que les elfes d'ici n'étaient que des bons à rien. Il parti ensuite sur un long monologue sur le café et sa préparation si complexe et gnagnagna et que de toute façon le café qu'on buvait ici était vraiment trop dégueulasse. Pouffant derrière son cahier de relevé de note, la jeune femme se rappela un ami qui lui avait un jour vaguement tenu le même discours. Cette pensée lui arracha un sourire triste et un peu mélancolique qu'elle tourna vers Sean.

"Ah et je crois que ton collègue a un peu de mal à s'intégrer…en même temps c'est dur de passer après toi"

Elle était sincère et pensait vraiment ce qu'elle venait de dire. Malgré leurs nombreux différents, elle considérait Sean comme un excellent professeur très investi pour le bien de ses élèves et un collègue  qu'elle respectait beaucoup. De plus, sans être un bout en train, c'était un membre à part entière de l'équipe pédagogique et ses absences se faisaient cruellement ressentir pour le groupe prof qui ne savait pas comment réagir face à la situation. Mais comme c'était un peu son genre, Anahia n'hésita pas à mettre les pieds dans le plat.

"Tu penses reprendre ton poste en plein temps l'année prochaine ?"






   
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Sean H. Brown
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty12.08.16 10:58

Zéro pointé


"Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide."


 


Anahia était vraiment un personnage à part entière. Sa personnalité "peace and love" se mêlait à sa volonté farouche d'enseignement. Elle semblait toujours sur ses gardes et en colère lorsqu'on osait dire que sa matière n'était, au fond, pas très importante. Sean en avait déjà fait les frais et il avait compris qu'il la blessait véritablement s'il continuait à crier haut et fort le fond de ses pensées. Du coup, depuis quelques années, ils n'avaient plus eu de véritables discussions sur le sujet, seulement quelques chamailleries bon enfant. Ainsi, lorsqu'elle mentionna des élèves prenant son option "pour récolter quelques points" - ce qui était, il est vrai, la logique de beaucoup - et qu'elle n'attendait certainement pas d'eux tous de devenir voyant, le professeur de potions se dit que la jeune femme avait soit mûrit, soit qu'il n'avait simplement prêté attention à ce côté intéressant de sa personnalité. Sentant les gros yeux d'Elisabeth dans son dos, une culpabilité nouvelle l'envahit.

-Il faut que tu comprennes que lorsqu'on parle d'options, ce n'est pas forcément péjoratif. Il faut simplement d'abord que l'étudiant acquiert les bases de la magie avec ses cours principaux et ensuite, il peut parfaire son savoir avec des options. Je crois que les élèves ne l'ont pas encore compris, et c'est la raison pour laquelle ils ne s'investissent pas comme tu le voudrais.

Tout en parlant, il réalisait à quel point les jeunes lui manquait. Tenter de les défendre devant la prof d'un cours - restant inutile à ses yeux, mais il tentait de ne plus trop le montrer, même s'il savait qu'elle savait ce qu'il en pensait réellement - il aurait donné beaucoup pour revenir en arrière et refuser l'offre de l'enquête.
A présent, il se trouvait inutile, il n'y avait plus sa place si ce n'est pour surveiller ce que faisait les quatre autres pour sa faction. Il comprenait enfin qu'il s'était volontairement privé de sa vocation, dans le rêve puérile de vengeance. De peut-être trouver des connections avec la mort de Sean Jr. Son rôle était de donner toutes les armes possibles aux jeunes pour leur future et non de les protéger des terroristes. Il n'était pas assez bon que pour réussir à stopper ces moldus dangereux.

La conversation dévia sur un étudiant en particulier, étudiant dans la basse moyenne mais qui refusait de baisser les bras et qui travaillait comme un elfe de maison. Anahia proposa d'en parler au prochain conseil de classe, mentionnant qu'il devrait continuer les études après Salem, ce que Sean approuvait entièrement.
Par la suite, elle confirma sa fatigue évidente.

-Je comprends, une année scolaire peut être particulièrement éprouvante.

Pour sa part, Sean avait également hâte de mettre l'année scolaire 2029-2030 derrière lui. Cette année avait été du côté privé, désastreuse : on lui avait prit son petit fils et la culpabilité grandissait plus les mois passaient, car il n'était toujours pas parvenu à trouver le coupable. Il était bien conscient de sa responsabilité dans tout ça - quoiqu'en dise Elisabeth, c'était bien lui qui l'avait accompagné sur les territoires indépendants - et sa punition était de voir son fils aîné se briser de plus en plus, il devait vivre avec sa peine et la crainte de voir un jour Colin péter les plombs.
Enfin, il avait cru qu'accepter la demande du Conseil de remplacer Burton sur l'enquête des quatre factions serait une bonne chose. Il avait pensé qu'il pourrait  changer le monde. Venger son petit-fils. Apaiser les siens. En 55 ans d'existence, jamais il n'aurait pensé qu'il ait encore gardé une naïveté comme celle-la.

Sa collègue semblait honnêtement désireuse de les voir venir à sa fête du comité. Sean se frotta le front. Elisabeth, il est vrai, méritait la distraction. Lui, il ne voulait pas trop y participer. Ca serait la première édition où ils devraient y aller avec le poids d'un deuil et il était difficile de rire en sentant les regards compatissants des autres les juger. Est-ce que son épouse serait prête à affronter ça ?

-J'en parlerai à Elisabeth,
promit-il avec un sourire. Mais...qui est ce dont que cet inconnu ? Demanda-t-il, curieux.

Anahia, de sa vision lointaine, était une croqueuse d'hommes... et de femmes. Sean, avec un fils aussi prodigieux que Joe, prenait tout de suite sous sa protection les personnes homosexuelles sur qui une discrimination pesait toujours injustement, malgré les améliorations apportées à cette communauté depuis le début du XXIème siècle.
Elle n'avait jamais présenter officiellement "quelqu'un", du moins, jamais à son collègue.
Celle-ci se mit, suite à la demande de Sean, à raconter les derniers potins de Salem. Une réunion ennuyante avec des IPMR, une grève suite à un nouveau décret, un sort de multiplication mal dosé et un nouveau couple parmi ses étudiants. Alors qu'elle mentionnait un bécotage dans les règles à la bibliothèque, Sean se souvint subitement du jeune prof qu'il était et qui se maudissait d'avoir des envies érotiques dans cette même bibliothèque avec une certaine étudiante. Était-ce parce que l'énumération d’événements quotidiens dans l'école l'avait rendu nostalgique ? Peut-être.

C'est à ce moment qu'Arthur Martin, son remplaçant, s'esclaffa, ce qui fit faire remarquer à Anahia, que ce dernier avait du mal à s'intégrer, surtout après lui.
Sean rougit légèrement, un peu honteux d'être heureux d'apprendre cette nouvelle. On ne pouvait pas le remplacer, ça non et c'était toujours quelque chose d'agréable à écouter.
A la question de sa collègue, Sean n'hésita pas.

-Oui, oui j'aimerai beaucoup. S'ils acceptent de me laisser prendre du recul. Je ne sers plus trop à grand chose là bas, c'est bien ici ma place.

Il pourrait tenter de trouver un remplaçant, pourquoi pas Selwyn ? Le père Jenkins ? Ou Beller ? Il y avait moyen, il en était certain. Enseigner lui manquait trop.

-Est-ce que tu comptes partir te reposer quelque part d'autre que chez ta famille ? Demanda-t-il. J'aimerai offrir un peu de répits à ma femme et mes fils.

Anahia pouvait peut-être le conseiller.

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Anahia Tal'ahjon
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty28.08.16 20:27


   

Le plus beau métier du monde



Tout en continuant sa discussion avec Sean, Anahia se leva et se dirigea vers les casiers qui se trouvaient juste derrière eux, portant dans ses bras ses piles de copies. Sans ménagement, elle les fourra dans la case qui lui était réservé et qui était déjà bien remplie et revint vers la table. Entendant son collègue lui expliquer pourquoi ses imbéciles de têtes vides ne suivaient que très moyennement ses cours, elle acquiesça, bien malgré elle.

"Oui tu as raison, mais je considère malgré tout qu'une fois qu'on fait le choix de suivre une voie -que ce soit une option ou n'importe quoi d'autre- on se doit de s'y donner à fond, point final. Aucune excuse n'est valable."


Malgré la fin d'année éminente, la jeune femme se sentait épuisée et tendue. Elle avait tout donné pendant les dernières semaines de cours, et la perspective de ce qui l'attendait encore la déprimait terriblement. Elle en avait mare, et l'envie de tout envoyer voler et de se tirer au soleil lui trottait souvent dans la tête. Pourtant, le regard absent et les traits tendus du maître des potions la faisait relativiser…lui ne pourrait sans doute pas beaucoup profiter de ces deux mois de liberté. Elle pensa alors à Elisabeth, avec qui elle avait pu au fur et à mesure des années, créer de forts liens d'amitié. Anahia aimait beaucoup la femme de son collègue et elle s'en voulait de ne pas avoir été plus présente pour elle ces derniers mois.
Le fait de penser à elle lui rappela soudain une vision qu'elle avait eu une semaine auparavant au cours d'un rêve. Elle n'y avait alors pas prêté attention, mais le fait de penser à elle et de parler avec Sean avait réveillé le souvenir lointain et confus : Dans sa vision lui était apparut un monde d'une infinie douceur. Autour d'elle, il n'y avait rien d'autre qu'une mer de nuages, calmes, immobiles, rien d'autre qu'une grande tranquillité habitant l'air ambiant. Dans le ciel il n'y avait nul soleil, la lumière était ailleurs, comme venant du point central du tableau. S'en approchant, elle avait vu Elisabeth, assise sur un grand coquillage nacré. Elle souriait mais son visage n'était pas tourné vers elle. Ses yeux était posé sur quelque chose qu'elle tenait dans les bras. De cette chose émanait la lumière, et cette lumière était d'une pureté sans nom, puisqu'elle venait de l'être le plus innocent du monde.
Se traitant de tous les noms du monde pour ne pas avoir prêté attention à une rêve d'une importante et d'une possible interprétation aussi capitale, elle se jeta un peu trop précipitamment sur son sac dans lequel elle trouva son paquet de cartes de Tarot. Essayant de faire le vide dans son esprit, elle piocha quelques cartes afin de faire un tirage qui pourrait peut être confirmer son pressentiment. Pendant qu'elle gesticulait en marmonnant, Sean évoqua l'inconnu qu'elle voulait lui présenter. Après un rapide "mais de quoi il parle…à oui c'est vrai" mental, elle sourit, tout en gardant les yeux rivés sur les cartes.


"Ahaaaaaa mystère mystère mon bon ami, ça te fera une bonne raison de venir, tiens ! Je peux seulement te dire que c'est quelqu'un de très important pour moi et que je le connais depuis dix ans. Pour le moment il vit encore au Canada mais devrait, si tout se passe bien, me rejoindre à Salem à la rentrée."

C'est vrai que pour ce qui est de sa vie sentimentale, la jeune femme, bien que des plus exubérantes, n'en était pas moins très discrète, du moins avec ses collègues qui ne connaissaient en général que la surface de ces histoires. Pour elle, il était difficile, voir impensable, de mélanger sa vie privée et son travail. C'était deux mondes qu'elle n'avait jamais vraiment réussi à unir et s'en était toujours très bien porté. Elle était de ceux qui sont en perpétuel état d'amour, mais un amour bien différent de celui qui unissait Sean et Eli. Elle pouvait aimer une heure, une seconde, une vie, quelque soit la personne ou le moment, et ne vivait dans le fond que pour l'extrême jouissance de cet amour.

Observant avec une grande attention les cartes qu'elle étalait devant elle, Anahia ne pu s'empêcher de murmurer un "mmmmmmmm intéressant", avant de tendre à son collègue un éventail de cartes face cachée. Devant son regard interrogateur elle répondit :


"Tu prends une carte au hasard et tu me la donnes, poses pas de question. Et inutile de lever les yeux au ciel, tu n'y verras rien d'intéressant…aller exécution !!"

Récupérant la carte que Sean avait pioché non sans y mettre toute la mauvaise fois du monde, elle la retourna et sentit son cœur faire un bond de géant dans sa poitrine…la Papesse.
D'un geste sec et impérieux elle claqua la carte sur la table et adressa à l'homme qui lui faisait face un sourire plein de joie tout en croisant ses bras sur sa poitrine.


"J'ADOOOORE avoir raison… Non je dirais rien, de toute façon ça t'intéresse pas…en tout cas pas pour le moment."

Elle rassembla le jeu et le rangea avec précaution dans son étui avant de sortir un bout de parchemin et une plume. Elle devait de ce pas envoyer un hiboux à Elisabeth, l'information qu'elle détenait était bien trop importante pour être gardée une seule seconde de plus.
Mais lorsque le professeur de potions lui demanda si elle pensait partir se reposer ailleurs que dans sa famille, elle stoppa son geste. Un instant, son esprit vagabonda, lui renvoyant des images lointaines. Des lieux qu'elle n'avait pas vu depuis une décennie, depuis avant la création de ce maudit dôme. Il y avait tellement d'endroit où elle aurait aimé revenir, revoir ces personnes à qui elle n'avait jamais pu dire adieu. Son voyage n'avait jamais été reposant, mais il lui avait reposé l'âme, et elle était revenu chargée d'un trésor. Mais dans cette Amérique où elle ne se retrouvait pas, il n'y avait pas vraiment d'endroit où elle pouvait éprouver de paix, autrement que parmi les siens.


"Je vais surement partir quelques jours dans le sud, vers Santa Fe, pour faire une course ou deux. Mais ça ne sera pas bien long et je pense que je vais passer la majorité des vacances chez moi au Canada. D'ailleurs, elle se pencha en avant et parla soudain d'une voix basse, si ça t'intéresse...je possède une petite ferme paumée dans le Montana -c'est un copain acteur qui dressait des chevaux qui me l'a cédé pour éponger une dette de jeu- je ne vais pas y aller cet été, si tu veux, tu pourrais y emmener ta petite famille, c'est magnifique et super calme... Je te le propose à toi mais chut hein, si les autres le découvre, jsuis bonne pour voir défiler tous les proffs de la région."




   
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Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 19.10.16 18:31, édité 1 fois
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Sean H. Brown
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty04.10.16 20:32

Zéro pointé


"Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide."


 


Sean observa la jeune femme déposer sans grand soin ses copies dans son casier. Il tiqua légèrement, lui qui aimait l'ordre mais ne dit rien. Parce qu'elle avait l'esprit ailleurs à déclarer haut et fort ce en quoi elle croyait peut-être. En tout cas, le professeur de potions aimait bien l'écouter. Cette jeune génération qui croit encore à l'enseignement faisait plaisir à voir. Le seul soucis c'est qu'il semblait que cette génération ne supportait pas aussi bien la fatigue qu'une si noble tâche engendrait. Pourquoi donc ? Ou avait-il simplement oublié ces premières années ?
Tout en réfléchissant, le directeur de la maison des loups fronça les sourcils sur ce qu'il voyait : elle venait de sortir ses cartes ! Par Merlin ! Etait-elle toujours obliger de le narguer avec ses pratiques nébuleuses ? Elle savait qu'il devait se faire violent pour ne pas commencer un énième débat houleux entre eux.

-Hé bien, quand je dirai ça à El, c'est sûr qu'elle voudra être présente, plaisanta-t-il d'un ton absent, son attention étant plutôt focalisé sur les cartes mais surtout sur ses prochaines paroles.

Scrutant sa collègue, il tentait de déceler le moindre signe d'un jeu d'acteur bien rôdé. Sean ne croyait pas au Tarrot. C'était stupide. Une série de hasards dans lesquels on lisait ce qu'on voulait y lire. Pourquoi ? Dans le cas d'Anahia, ce n'était pas pour gagner de l'argent. C'était plutôt pour assouvir une pulsion urgente de contrôler sa vie en comprenant celle des autres.
Elle ne pouvait pas trouver pire cobaye que lui... sa vie était devenue incompréhensible.
Pourtant, certainement parce que la jeune femme, malgré tout, lui avait manqué, il se prêta au jeu, non sans lever les yeux au ciel.

Analysant la caret qu'il lui avait donné, Anahia sembla ravie. Décrétant adorer avoir raison, elle se tut et ne lui donna pas plus d'informations, ce qui frustra encore plus le cartésien.

-Dis donc... tu me fais jouer à ton jeu mais au final, tu ne m'expliques pas ce que tu as cr... ce que tu as vu ?! Allez, distrais moi, dit-il en surjouant le ton blasé pour plaisanter.

A la place de lui répondre, elle prit une plume et un papier pour écrire très vite une petite lettre qu'il ne parvint pas à lire.

-Dis donc c'est très malpoli ce que tu fais, tu t'en rends compte ? Demanda-t-il sur ce ton qu'il prenait avec les enfants.

Par la suite, la conversation dévia sur un lieu de vacances. Sean était voulait renouer les liens familiaux que son manque terrible d'attention avait détruit. Il voulait reconstruire des souvenirs doux avec eux tous, continuer à les faire vivre, leur enlever leur souffrance qu'il se devait de continuer à porter, tel le digne patriarche coupable. Oui, il voulait passer du temps avec Colin qui était mort avec son fils, avec Joe qui le ferait rire et plus que tout peut-être, il voulait offrir ces quelques instants à son épouse. Qu'elle se repose auprès des siens. Il la savait la plus heureuse lorsqu'elle avait "tous ses hommes autour d'elle".

Ainsi, Sean fut véritablement touché de la proposition de sa collègue qui lui parlait de son bon plan en confidence.

-Merci, ca me semble idyllique...dit-il les yeux rêveurs. Ce serait vraiment très gentil de ta part...

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Anahia Tal'ahjon
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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty19.10.16 18:41


   

Le plus beau métier du monde



Anahia était ce qu'on pouvait appeler une personne bordélique. Son casier était aussi rangé que la chambre d'un ado pré-pubère; son sac à main aurait fait rendre son tablier à Marie Poppins;  son bureau était remplit de toutes sortes de merdes, copies d'élèves, boules de cristal cassées, collection de théières, un milliard de sachets de thé qui prenaient la poussière. La petite maison qu'elle occupait à Salem ne faisait d'ailleurs pas exception à la règle et ressemblait bien plus à l'arrière boutique d'un très très vieil antiquaire qu'à la respectable habitation d'une femme qui enseignait dans une des plus grandes écoles de magie de la côte Est. Paradis pour enfant et cauchemars pour ménagère un peu trop à cheval sur l'organisation, cette petite maison était devenu un lieu d'exposition de tous ses souvenirs de voyage où elle passait plutôt qu'elle n'y vivait. Aucuns de ses collègues n'avaient jamais été invité à y entrer, d'une part parce qu'il n'y avait pas vraiment la place, et d'autre part parce que les murs étaient couvert pour la plupart de photographies parfois assez compromettantes, dont une en particulier où on la voyait en train de se faire tatouer "Satan's bitch" avec des flammes et tout sur la fesse gauche au cours d'un festival du Burning Man. Elle-même n'éprouvait nul honte à ce grand moment de défonce qui avait abouti à cette véritable œuvre d'art, mais elle n'osait imaginer ce que Sean ou pire, cette chère Séraphine-la-coincée-du-uc  pourrait penser en contemplant le plus beau postérieur du monde marqué de la sorte. Bien sur elle aurait pu cacher tout ça et faire semblant d'être une personne parfaitement normale…mais c'était totalement impossible, tout simplement parce qu'elle n'était pas une personne normale.

Avertissement:

Prenant une profonde respiration, la jeune femme se dit que c'était pas encore cette année qu'elle pourrait organiser sa sortie entre prof dans un camp de vacances naturistes…
La plume toujours à la main, elle traçait nerveusement les quelques mots qu'elle voulait adresser à Eli quand Sean la gronda gentiment en lui faisant remarquer son impolitesse. C'était très amusant de noter à quel point le professeur de potion, malgré son scepticisme, était intéressé par ce qui venait de se passer avec les cartes. Anahia lui sourit avec malice. Les deux enseignants se connaissaient bien, et jouaient souvent à se faire bisquer.


"Mais si je t'avais répondu tout de suite, aurais-tu eu vraiment envie de savoir ? Enfin…tu l'auras voulu."

Rentrant dans le jeu, elle ferma les yeux et leva les mains au niveau de son visage entonnant un "Ommmmmmmmmmm" profond et pas si bruyant que ça. Puis elle pointa le doigt vers Sean , se penchant en arrière et ouvrant les yeux aussi grands qu'elle le pouvait dans un geste parfaitement étudié qu'elle utilisait souvent pour faire flipper les élèves.

"Les caAAAaaartes ont parléées Seaaan BrOwn et elles m'ont montré ton aveniiiiiir !!!! Tout ce que tu as cru avoir laissé derrière toi va renaiiiiiiitre !!!!! J'entend des hurlements au cœur de la nuiiiiiiit, je sens une odeur fétide envahiiiiiiiiir l'atmosphère !! Mais n'est craiiiiiiinte, Vénus veiiille et je vois le bonheuuuuur et la joiiie revenir dans les âmes perduuuuuuuuuuuuuuuuuuues…."

Après une dernière envolée, elle se laissa retomber sur sa chaise en mode grosse loque, et après avoir attendu les dix secondes réglementaires se redressa d'un coup et replongea comme si de rien n'était dans sa correspondance avec Mrs Brown.

"Tu l'as cherché…"

Jetant un regard amusé à son collègue afin de lui ôter tout doute sur le fait qu'elle se foutait gentiment de sa gueule, elle ne pu s'empêcher de rire à sa propre connerie. Posant finalement sa plume, elle plia précautionneusement la lettre tout en continuant de sourire.

"Sans rire et pour te la faire courte, ta vie est sur le point de changer mon bon ami. Mais pas la peine d'insister, ce n'est pas à moi de t'annoncer ce genre de chose."

Il n'était jamais bon pour quelqu'un de connaitre son futur, même lorsqu'il s'agissait de quelque chose d'aussi merveilleux que ce qui leur arrivait. Le futur est une petite pute indécise qui change toujours d'avis à la dernière seconde et on ne pouvait jamais s'y fier, mais là, impossible de faire fausse route. Cet évènement aller tout bouleverser, mais peut être qu'avec le temps, ça permettrait à la famille Brown de reprendre un nouveau souffle. Enfin cette annonce signifiait au moins une chose c'était que la vie sexuelle du maitre des potions n'était pas si morne qu'elle avait pu l'imaginer.
Il fallait vraiment qu'elle voit Eli au plus vite afin de parler de tout ça. Elle n'avait jamais vraiment aimé les bébés, et en avait dans le fond même un peu peur, mais là c'était différent…cet alien la, elle savait d'où il venait et elle était certaine qu'avec des parents comme ça, elle deviendrait sans aucun doute quelqu'un d'exceptionnel.
L'image de la famille Brown dans son chalet du Montana, avec Elisabeth assise dans le vieux rocking chair les mains sur son ventre rond, Sean tout sourire et leurs fils à ses côté s'imposa à elle. Ils étaient passés par tellement d'épreuve qu'elle savait qu'il était de son devoir de les soutenir et de les aider, à sa manière, discrètement, car malgré tout ce qu'ils avaient traversés, ils représentaient quelque chose qu'elle n'avait jamais eu, une famille unie. Lorsque Sean rentrerait chez lui, elle savait qu'Eli l'attendrait, souriante, inquiète, amoureuse.
Elle, elle rentrerait seule, dans une maison seulement habitée par les fantômes des morts qui vivaient depuis toujours dans sa tête. Mais tout ça changerait bientôt.


"C'est bien normal, mais attention, il faudra me donner une confirmation quelques jours à l'avance, histoire que je passe ranger un peu et planquer un ou deux de mes amants qui sèchent dans les placards…"

Soudain, la cloche de l'horloge de l'école sonna 17h et l'ensemble des enseignants commencèrent à ranger leurs affaires, la plupart en trainant des pieds.

"Meeeerde j'avais totalement oublié, on a une réunion plénière en salle de sortilèges. Moi qui pensait rentrer tôt, c'est rapé. Hey Arthur, c'est quoi l'ordre du jour déjà ?"


"Euh attendez j'ai le parchemin juste là…"le remplaçant plongea sur la table pour attraper un morceau de papier, renversant d'un coup de la gigantesque bedaine (viva america) par la même occasion un petit chaudron remplit d'une substance vert glauque et gélatineuse qui eu le temps de couler sur le bois avant que le pauvre homme s'en rende compte. Après avoir tenté de remettre le récipient en place, il tendit à Anahia le document de ses mains grasses, reprit ses affaires et s'en alla en trottant derrière le cortège des professeurs.

Totalement dégoutée et tenant le parchemin du bout des deux doigts, elle jeta un coup d'œil à l'écriture fine et anguleuse de la secrétaire de direction.


"Répartition des nouvelles dotations horaires, présentation des futures formations du PAF (Pôle pour Archimage en Formation), discussion ouverte autour d'un nouveau système d'évaluation pour l'acquisition du SCCCM (socle commun de compétences et de connaissances magiques)…et j'en passe. Tu sais quoi, tu ferais mieux de te sauver discrètos et de rentrer chez toi profiter de ta douce et tendre épouse..les réunions jusqu'à pas d'heure, c'est bon pour les célibataires, et si tu veux je t'enverrai un compte rendu par hiboux pour que tu ne t'en veuille pas trop de nous abandonner…"

Sans vraiment attendre la réponse de Sean afin de ne pas lui laisser la possibilité de se dérober, elle ramassa les quelques affaires qui trainaient encore sur la table qu'elle avait occupé tout l'après-midi et les fourra dans autre forme de procès dans son sac de cours.

"Professeur Brown, jvous dis à très bientôt !! Et pour la petite "prédiction" de tout à l'heure, te mets pas la rate au cour bouillon…tu sais ce qu'on dit, les voyants sont tous des charlatans."

Et lui adressant un dernier clin d'œil, elle quitta la salle des profs.







   
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Sean H. Brown
Sean H. Brown

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ϟ Métier : Professeur de potions ϟ Âge : 56 ans ϟ Race et sang : Sorcier sang pur ϟ Statut civil : Marié

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MessageSujet: Re: Zéro pointé (ft teachers of Salem)   Zéro pointé (ft teachers of Salem) Empty23.10.16 14:32

Zéro pointé


"Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide."




Alors que la frustration de Sean était à son comble en la voyant gribouiller son parchemin, il lui en fit part et elle parti dans un de ses meilleurs jeux d'actrice.
Franchement, s'il oubliait qu'elle croyait vraiment à toutes ses sornettes, elle était on-ne-peut-plus-drôle. Roulant des yeux et prenant un air de folle, elle lui annonça une renaissance, des hurlements dans la nuit, une odeur fétide et la joie à la fin. Secouant la tête, il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle termina par une petite pause dramatique avant de relever la tête avec un "Tu l'as cherché".
Il se dit subitement qu'elle devrait écrire des bouquins. Il fallait quand même trouver tout ce qu'elle inventait . Sean n'était lui capable d'inventer des histoires que si celles ci lui semblaient tangibles.
Il redevinrent tous les deux sérieux lorsqu'elle termina par l'énigmatique "ta vie va changer".
Sean soupira. Ce n'était pas l'avenir qu'elle lui racontait mais le passé. Depuis son mariage avec Elisabeth et la naissance de ses fils, le dernier évènement en date à avoir secoué sa vie fut l'assassinat de Junior. Ne voulant pas croire qu'elle avait ce genre de mauvais goût, il chassa ses déclarations bien vite pour finir par les oublier au point de ne pas faire le lien lorsque son épouse lui annoncerait qu'elle était enceinte.

La discussion dévia sur de prochaines et éventuelles vacances que le professeur voulait offrir à sa famille. Anahia était vraiment une jeune fille adorable. Il savait à quel point, malgré leurs profonds différends, elle l'appréciait. Lui aussi d'ailleurs. Ca avait prit du temps mais il avait fini par appréhender cet étrange personnage. Elle avait ce quelque chose de touchant, de fragile que toutes personnes plus jeunes que l'homme de cinquante-cinq ans semblait avoir. Peut-être qu'au fond, c'était pour ça qu'il était devenu prof... Il avait ce besoin de protéger les plus jeunes, et quelle était la meilleure façon de le faire qu'en leur fournissant les armes du savoir ?

-Merci, répéta-t-il. Je te communiquerai au plus vite les dates, il faudra que je m'arrange avec mes fils pour leur boulot et Elisabeth.

En observant la jeune femme en face de lui, il comprit également qu'elle était l'une de seules à avoir comprit comment réagir suite au malheur qui avait violemment frappé sa famille. Pas de fausse compassion. Pas de sourire hypocrites. Pas de regard plein de pitié ou fuyants. Non. Juste un soutien discret.
Avec le recul, il savait que c'était la meilleure façon d'agir.

La cloche sonna 17h et Anahia jura, ce qui fit grimacer le professeur de potions. Elle demanda à son remplaçant quel était l'ordre du jour et, discrètement alors que celui-ci semblait avoir du mal à s'y retrouver, arriva dans son dos et, d'un coup de baguette, fit disparaitre le bordel qu'il venait de causer. Ce dernier, surpris, se retourna et sursauta violemment en le voyant si près.
Sean ne put se retenir de faire un petit sourire malicieux alors qu'Arthur, parès avoir tendu l'ordre du jour à Anahia, disparu sans rien dire avec le reste des collègues, qui saluèrent tous M. Brown amicalement mais rapidement.

Sean avait bien vu cette réunion sur le tableau d'affichage et avait décidé d'y assister, du moins, d'y assister la première heure. Le reste, c'était bien souvent des discussions interminables qui ne faisaient rien avancer. Merci bien, il avait déjà eu sa dose de discussions inutiles avec les représentants des autres factions.
C'était certes malpoli, mais Sean n'était pas encore officiellement revenu à Salem. Qui pourrait lui en vouloir de partir plus tôt ? Pas Anahia en tout cas, qui lui conseilla de ne même pas venir.
Hésitant mais entrevoyant déjà la joie de revoir plus tôt son épouse, il la regarda s'éloigner et il la salua chaleureusement.

-T'as raison...charlatante.



lumos maxima
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