Elle avait pendant longtemps détesté ce manque de sensations, de sentiments depuis sa transformation. Elle ne le cachait pas, elle détestait être prisonnière de cette malédiction et l'idée de s'enlever ce qui lui restait de vie lui avait plus d'une fois traversé l'esprit. Elle avait maudit Gidéon de l'en avoir empêché, de lui avoir interdis de recommencer et pourtant, maintenant, elle n'avait jamais autant souhaité éviter la mort.

Alice ne faisait que bouger d'un millième de centimètre que la sensation horrible de brûlure recommençait, lui retirant une plainte. Son corps entier semblait être entrain de fondre sous ses épaisses chaînes en argent. Son cou et ses poignets étaient en sang et son visage semblait noyé sur l'hémoglobine qui c'était échappée de ses yeux. Elle avait mal, elle souffrait et le bonheur de la réussite qu'elle lisait sur le visage de ses deux bourreaux qui ne se gênait pas pour démontrer devant elle leur joie d'être parvenue à leur fin, mais aussi pour discuter devant elle de ce qui l'attendait. Alice n'avait aucune idée de l'endroit où la mènerait cette voiture qui roulait depuis déjà longtemps, mais elle savait une chose, elle se dirigeait vers une ferme de sang de vampire.

Le plus grand des deux avait plus d'une fois annoncé sa hâte de voir la réaction de Gidéon en apprenant que son unique infant serait bientôt complètement asséchée. Elle savait qu'il s'attaquait à elle uniquement pour s'attaquer par le fait même au bras droit du Roi des Vampires et si leur but aurait été simplement d'éradiquer les monstres dont elle faisait parti elle ne se serait probablement pas débattu. Pourtant leurs intentions étaient tout autre, il souhaitait la vider de son sang afin de répondre aux besoins grandissant en drogue et il était hors de question qu'elle ne tente pas une dernière fois de s'en sortir.

La camionnette s'arrêtait pour refaire le plein et elle savait que c'était maintenant où jamais. Elle savait que les deux hommes la sous-estimait et elle les comprenait, mais elle allait bientôt leur faire regretter de l'avoir fait. Elle espérait seulement que cette station service n'était pas complètement déserte vu l'heure tardive de la nuit. Brusquement, elle tentait de retirer ses entraves, hurlant de douleur en sentant les lambeau de peau s'arracher. Elle savait que sa technique n'était pas discrète, mais elle ne voulait pas de discrétion. Elle entendit la pompe arrêter de rouler et l'homme s'approcher des portes arrières de la camionnette et les ouvrir, probablement pour la faire se taire, mais elle utilisait plutôt la chaîne qu'elle était parvenue à retirer pour l'étrangler. Avant que le deuxième homme n'est eu le temps de les rejoindre, le premier tombait raide mort contre l'asphalte. Le manque de sang et la douleur qu'elle ressentait depuis des heures avait rendu cette attaque difficile et des chaînes la reliait toujours à la camionnette. Le deuxième homme était horriblement en colère et son manque d’énergie l'empêchait de se défendre. Alice se mit à croire qu'elle ne parviendrait jamais à s'en sortir.

Allison venait de quitter l'appartement de Joshua Mckelly Junior, le fils du sénateur Joshua Mckelly Senior. Elle avait fait sa rencontre, dans un bar, du quartier d'Adams Morgan, qui était un lieu multiculturel, à fort dynamisme, se trouvant au croisement entre 18th Street et Colombia Road, et où l'on trouvait une grande variété de restaurants, boîtes de nuit, cafés, bars, librairies, galeries d'art et boutiques tendances. La plupart des jeunes professionnels et nantis se retrouvaient là-bas pour dépenser les sous de la famille et celle de fin de mois. C'était donc le parfait endroit pour trouver un pigeon prêt à se faire plumer et Joshua Jr avait fait un très bon choix. Allison était une professionnelle dans l'art d'attirer le regard de la bonne personne. Elle avait fait bien attention, pendant quelques jours de suivre sa victime pour connaître ses habitudes. C'était un homme jovial, bien fait de sa personne, qui avait un petit problème d'égo, mais qui somme toute n'était pas méchant. Il ne manquait pas de femmes autour de lui, mais on ne lui connaissait pas de véritable petite amie : l'homme idéal ! Après avoir glané toutes ses petites informations, elle avait fini par se lancer dans son plan pour mettre le grappin sur Joshua Jr et obtenir ce qu'elle voulait de lui : une magnifique sculpture de l'artiste Michel Alonzo. C'était une pièce originale. Impossible de mettre la main dessus, autrement qu'en la volant puisque Joshua Jr, malgré sa physionomie débonnaire, était assez intelligent pour ne pas la vendre. Le but d'Allison était d'être assez intéressante aux yeux de ce fils de sénateur pour se retrouver chez lui, s'emparer de la pièce et faire en sorte qu'il soit trop humilié pour tenter de la chercher. Dans le milieu de la politique, les apparences étaient les plus importantes.

Dans ce petit bar, elle s'était présentée comme Amanda Wilfred, une étudiante en art. Quelques battements de cils, des verres de cocktails et une musique envoûtante, avaient été nécessaires pour charmer Joshua Jr. Rien de bien compliqué, l'homme n'était pas farouch et il semblait trouvé Amanda vraiment intéressante. C'était peut-être sa fausse timidité et sa volonté de le flatter qui avaient vraiment dû marcher, mais Allison s'en fichait puisqu'elle allait obtenir le passeport pour se rendre dans l'appartement où se trouvait l'objet de sa convoitise. Si elle devait noter le baiser de Joshua Jr, elle lui mettrait probablement un cinq sur dix. Le pauvre n'avait probablement jamais entendu une femme lui faire comprendre que la technique du lave-linge n'était pas une bonne manière d'embrasser, mais elle n'allait pas le blesser dans sa fierté, alors qu'elle était si proche du but. Il ne fallut pas trop longtemps pour que le fils du sénateur, l'invite. Elle dut se retenir de lui fournir un sourire trop éclatant. Allison offrit la nuit de rêve que Joshua Jr souhaitait, avant de mettre à bien son plan pour s'emparer de la sculpture. Ca avait été un véritable jeu d'enfant et le piège pour empêcher que l'homme ne recherche Amanda Wildref, qui n'existait, absolument pas, était tout aussi simple. Lorsqu'il se réveillerait, Joshua Jr, serait trop honteux pour tenter de faire quoi que ce soit et dans le sac d'Allison, se trouvait une sculpture, trop belle pour rester dans l'appartement d'un type qui n'y connaissait absolument rien en art. Elle était fière de sa prise. Cela n'avait pas été son affaire la plus difficile. Le fils du sénateur n'était pas une personne rodée dans ce genre d'affaire et Allison commençait à être une personne très douée dans le vol.

Elle abandonna la perruque et les vêtements trop flashy d'Amanda Wilfred dans une poubelle dans l'angle d'une rue et se dirigea vers son appartement en passant pas un autre chemin. Elle sifflotait en s'enorgueillant de sa bonne prise. Elle trouva sa voiture de sport deux rues plus loin et y plaça le sac et son précieux chargement, dans le fond. Alors qu'Allison fit tourner le moteur, elle se rendit compte qu'un voyant venait de s'allumer : il était temps de remettre de l'essence dans son bolide. Dire qu'elle avait payé une fortune cette petite chose et qu'elle consommait plus que sa précédente voiture. Les véhicules étaient un investissement qui ne valait rien, c'était un véritable gouffre financier. La jeune femme pesta et se jura de s'en débarrasser pour une voiture moins clinquante, et moins cher au long terme. Elle avait simplement craqué parce que c'était le genre de voiture que toutes les femmes de son âge, pleins aux as, avaient. Ce n'était pas parce qu'elle était particulièrement belle aux yeux de la jeune femme. A la première station où elle s'arrêta, il n'y avait qu'une camionnette. Elle venait de se garer près de la pompe, quand elle vit un homme descendre de la camionnette, aller vers les portes de derrières. A première vue, rien de bien exceptionnel. C'était sans compter quand elle le vit tomber raide mort. Rien ne pouvait plus intriguer la jeune femme.

Elle sentait le poids réconfortant de sa baguette dans sa poche, prête à être utilisé au cas où. Un deuxième homme sortit avec colère et s'apprêta à rejoindre le même endroit que le premier. Allison se dit que c'était trop étrange pour rester à regarder la scène de loin. Dire que cette soirée commençait si bien. Est-ce que tous les crétins aux kilomètres carrés se trouvaient dans le coin ? Elle s'approcha le plus discrètement et vit que dans la camionnette se trouvaient une belle femme rousse, plutôt mal au point, attaché par des chaînes. L'objet avait sûrement dû servir pour se débarrasser de la première personne. Au vu des chaînes, Allison décida que si le premier homme était mort, ce n'était pas une grosse perte. Quiconque pensait pouvoir agir aussi impunément était un crétin fini qui ne méritait pas de vivre. Le deuxième homme devint comme fou en voyant son compagnon à terre et il semblait à deux doigts de s'en prendre à la rouquine qui semblait vraiment souffrir. Allison prit en main sa baguette et il fallut uniquement un stupéfix pour se débarrasser de l'homme en colère. Un jeu d’enfant ! Décidément, ce soir, était sous le signe de la facilité. Elle lança un autre sort pour que l'homme se retrouve attaché à un poteau, au loin. Quand au corps mort de son compagnon, il n'y avait rien à y faire. La jeune femme se dit que ce n'était pas son problème. Il faudrait juste vérifier qu'il n'y avait aucune caméra qui pourrait filmer cette scène, elle ne tenait pas à attirer à nouveau le regard de la justice, sur elle. Ils se connaissaient trop et ce n'était pas le genre de relation qu'elle voulait cultiver. Elle écarta du bout de sa botte l'homme mort et se plaça devant l’embrasure des portes de derrière, de la camionnette.

« Je ne suis pas avec eux ! » Fit la jeune femme en premier en levant les mains pour prouver à la jeune femme qu'elle ne lui voulait aucun mal. « Je pense que je peux donner un coup de main... » Ajouta Allison en désignant de la tête sa baguette magique.

Il fallut simplement un sort pour débarrasser la rouquine de ses chaînes. Les hommes pouvaient vraiment être des porcs. Elle ne savait pas pourquoi ils avaient fait cela, mais ça pouvait être des kidnappeurs, des violeurs ou même ses malades mentaux qui faisaient de la traite de jeunes femmes. Peu importait vraiment la raison, la rouquine semblait être décidément mal au point. Allison s'approcha doucement pour savoir ce qu'elle pouvait faire. Elle ne connaissait pas particulièrement de sorts de soins. Il faut dire qu'elle devait certainement dormir pendant le cours, où il en avait été question. Les seuls cours qui lui avait paru à peu près intéressant était ceux des potions. Pour ce qui était du reste, elle préférait faire preuve d'ingéniosité. Alors qu'elle regardait les poignets de la belle femme, elle se rendit compte qu'il y avait comme des marques de brûlures importantes. Elle jeta un regard encore plus perçant sur la femme et écarquilla les yeux en se rendant compte de sa vraie nature. Il était impossible qu'un sorcier ou un moldu ait pu avoir de telles marques en étant retenu par des chaînes en argent. Il y aurait eu quelques marques de restrictions, mais pas des brûlures. La rouquine était une vampire ! Allison essaya de se rappeler ce qu'elle savait sur le sujet, mais là aussi elle avait dû faire autre chose pendant le cours des créatures magiques. Bien qu'ayant vécu dans le Boston sorcier, elle n'avait pas vraiment fait la connaissance de vampires. Elle se rappelait vaguement que Régina V. Andropova était marié au Roi des Vampires, mais c'était bien la seule information qu'elle connaissait sur les vampires avec le fait qu'ils avaient une faiblesse face à l'argent. Autant dire, elle n'y connaissait absolument rien et ça risquait, aujourd'hui, d'être un problème.

« Qu'est-ce que… Merde alors ! » S'exclama la voleuse. « Dans quoi je me suis encore lancé ? » Se demanda Allison pour elle-même avant de se tourner vers la vampire. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? Ca va ? »

Finalement, elle aurait peut-être dû repousser l'opération sculpture de Joshua Jr, et aller rendre une visite à son frère.

Alice le savait. Elle le voyait. Elle n'allait même pas ce rendre dans ces immondes "fermes" à vampire, il allait la tuer maintenant et à quelque part elle préférait cela à l'idée de se voir complètement vider de son sang afin d’empoisonner quelques junkies qui voyait cette consommation comme étant un passe-temps avant de réaliser à quel point l'addiction devenait intense. L'homme en colère s'approchait dangereusement d'elle et Alice ne pouvait s'empêcher de ce demander où était Gideon quand elle avait besoin de lui. La rouquine savait très bien que son créateur ressentait sa peur, sa douleur et qu'il pouvait la retrouver rapidement et pourtant il n'était pas là. Il était apparu alors qu'elle ne voulait pas de lui, alors qu'elle voulait simplement libérer le monde du fardeau qu'elle était et maintenant qu'elle avait sincèrement besoin de lui, il la narguait et la laissais faire face à la fin de son éternité. Il allait réellement pouvoir se venter de l'avoir tourmenter jusqu'à la fin... ou pas.

Elle mit un moment à comprendre ce qui arrivait lorsque l'homme se figeait complètement. Gideon ? C'est lorsqu'elle le vit être propulsé plus loin, attaché, qu'elle comprit que son sauveur avait bien plus que des pouvoirs vampiriques. Maintenant qu'elle n'attendait plus la "mort" arrivé, son attention envers les douloureuses brulures la recouvrant elle ne fit qu'augmenter. Sa condition avait beau lui offrir une régénération rapidement et une résistance accrue, il y avait certaine douleur qu'elle ne pouvait tout simplement pas supporter. En partie parce qu'elles étaient vives, mais surtout parce que cette sensation de brûlure lui rappelait de bien mauvaises surprises remontant à sa lointaine humanité. La voix féminine qui s'annonçait en précisant ne pas être une de leur complice la fit se retourner légèrement et elle regarda les main de la sorcière.

« Je sais. » Confimait-elle en laissant tomber sa tête vers l'arrière afin de s'adosser contre le mur de la fourgonette. « S'il vous plait.. » Ajoutait-elle heureuse pour une rare fois de pouvoir profiter de la magie.

Une sensation de soulagement intense la parcourut alors que les chaînes disparaissaient sans même qu'elle aient à les sentir bouger. Tremblante, elle posait l'une de ses mains contre ses poignets, espérant que la pression parviendrait à faire disparaitre entièrement la douleur restante, Alice était par contre certaine d'une chose, elle aurait besoin de sang pour guérir et elle espérait pouvoir en trouver dans ce commerce où un des environs à défaut de quoi elle devrait trouver un endroit où amener le dernier des assaillants afin de s'abreuver à lui, mais la vampire avait beau le détester, l'idée de boire le sang de quelqu'un de force continuait de lui déplaire.

« Merci ! Infiniment. »

La jeune sorcière était courageuse de s'en prendre ainsi à son assaillant et Alice louait le ciell. Ses prières n'étaient peut-être pas toutes veines. Son dieu avait-il garder confiance en elle malgré sa condition ? Elle avait longtemps cru que non, mais certaines rencontre fait cette année lui donnait l'impression qu'elle avait peut-être sa place sur cette terre, même sous sa condition d'immortelle. La vampire remarqua rapidement le changement qui s'opéra dans le regard de la sorcière et elle comprit rapidement qu'elle venait de réaliser face à quoi elle se trouvait. « Qu'est-ce que… Merde alors ! » Alice fut surprise par l'expression, elle était encore habituée à celles de son époque et ne pouvait s'empêcher d'être légèrement amusée par le jargon des jeunes d'aujourd'hui... Elle ne serait probablement jamais capable de s'y habituer.

« Ne soyez pas inquiète. Je ne vous ferai pas de mal. »

En l'entendant lui proposer de l'aider à nouveau, Alice se dit que la jeune femme était peut-être plus troublée qu'effrayée finalement. Regardant ses poignets pour regarder autour d'elle, elle savait qu'elle ne pourrait pas s'occuper de tout ça elle-même et pourtant elle n'osait pas demander une nouvelle faveur à celle qui venait de lui sauver la vie. C'était à elle de lui rendre service pour la remercier, pas l'inverse. Néanmoins Alice savait qu'elle n'aurait pas d'autre choix. Où était Gideon ! Elle ne savait pas comment effacer ses traces, le simple fait qu'elle vienne de tuer un homme à main nu aurait relevé de l'impensable il y a quelques semaines seulement et la voilà qui en plus devait le faire disparaitre et s'assurer que ni l'autre de ses agresseurs et ni le commis de la station service ne pourrait raconter ce qui venait de se passer. Elle allait devoir modifier leur souvenir, mais elle n'avait aucune expérience et savait le risque que cela pouvait avoir pour la victime d'être hypnotiser... Décidément elle n'était pas sortie d'affaire et pour la première fois, elle sentit qu'elle allait devoir se rendre à Boston afin d'avoir une petite discussion avec son créateur. C'était pour s'en prendre à lui qu'ils étaient venus la prendre, heureuse pour elle il n'avait pas envoyés les esprits les plus aiguiser s'en charger. Croyaient-ils qu'il y aurait des risque que Gidéon débarque et créé un bain de sang et que c'était pourquoi ils avaient envoyés des éléments desquels ils pouvaient se passer ?

« Je vais bien.. Grâce à vous. Vous pouvez peut-être m'aider oui... J'ai besoin de sang synthétique, mais j'ignore où en trouver ici, peut-être le savez-vous ? »

Doucement afin de ne pas effrayer la jeune femme avec sa rapidité surnaturelle, elle se laissa glisser contre le sol de la camionnette jusqu'à en sortir complètement. Se mettant difficilement sur ses deux pieds, elle était consciente d'avoir perdu énormément de sang.

« Je ne veux surtout pas vous attirer de problème.. Je dois faire en sorte que personne d'autres que vous ne sache ce qui vient d'arriver et je ne peux pas les laisser ici. Si vous êtes en mesure de me trouver du sang peut-être pourrions nous nous rejoindre un peu plus loin ? »

Alice souhaitait accepter cette offre d'aide, mais en même temps elle ne voulait surtout pas laisser sa sauveuse se salir les mains d'une quelconque façon. Si elle ne voulait pas qu'elle s'implique à ce niveau, l'aider à pouvoir s'abreuver lui serait inestimable. Elle aurait ainsi l'occasion de tenter de faire disparaitre leur trace en attendant de la rejoindre.

Dire que cette soirée était censée être l'accomplissement de quelques journées à se renseigner sur un abruti fini qui possédait une œuvre superbe. Tout c'était passé à merveille, elle avait eu ce qu'elle voulait avec peu d'effort, ce qui n'était pas toujours le cas. Malheureusement, le karma avait décidé de faire un K.O à Allison, en lui rappelant que ce n'était pas toujours aussi simple de traverser la vie. C'est ainsi que lorsqu'elle avait décidé de remplir d'essence sa voiture de luxe, elle avait assisté à une scène incroyable ! La jeune femme s'était dit qu'elle ne pouvait pas se contenter de rester une simple spectatrice dans cette histoire. C'est ainsi qu'elle avait découvert que dans la camionnette, qui se trouvait aussi dans la station essence, il y avait une jeune femme enchaînée. Cela avait décidé Allison d'intervenir et de ne pas laisser le dernier homme vivant, faire le moindre mal à la prisonnière. Cela avait été un jeu d'enfant grâce à l'utilisation de la magie. Même si elle avait appris à aimer l'utilisation de la technologie, Allison aimait encore plus utiliser la magie. Peut-être était-ce parce qu'elle avait grandi dans un milieu exclusivement magique jusqu'à ses dix-huit ans, où elle avait compris que les études, ce n'étaient pas pour elle et qu'il valait mieux se lancer dans le grand monde avec juste son astuce et son culot. Un petit coup de baguette magique et l'homme dangereux avait terminé sur le bitume. Allison s'était présenté à la belle rousse enchaînée, tout en la prévenant qu'elle n'était pas de mèche avec les deux imbéciles. Elle avait préféré être prévoyante, puisque le premier homme avait péri par les chaînes et que la sorcière ne tenait pas particulièrement à connaître le même sort. Elle était bien trop jeune pour rejoindre les morts. Allison préférait laisser ça, aux autres.

La jeune femme rousse enchaînée, murmura qu'elle savait qu'Allison n'était pas complice des autres. C'était déjà ça ! Allison ne perdit donc pas de temps à faire usage de la magie pour rendre libre la rouquine. Elle la vit se toucher les poignets, ce qui tendait à prouver que cela n'avait pas été une partie de plaisir. Son interlocutrice la remercia d'ailleurs. Elle n'en avait pas besoin. Allison croyait clairement que les femmes ne devaient pas être les victimes d'hommes persuadés qu'elles n'étaient que des citoyennes de seconde zone. La sorcière regretta de ne pas être parfaitement douée en ce qui concernait les sorts de soin. Elle aurait bien aimé trouver quelque chose pour aider la jeune femme, en face d'elle. C'est en contemplant les poignets que la femme rousse touchaient qu'elle s'aperçut qu'il y avait comme des marques de brûlures qu'il était plutôt étrange de trouver. C'est ainsi qu'elle finit par comprendre dans un éclair de génie que la prisonnière était une vampire. Elle le fit d'ailleurs savoir en poussant un petit juron. Malgré tout, vampire ou pas, la jeune femme (ou la vieille femme ? C'était difficile à savoir avec les vampires, au vu de leur presque immortalité) avait été faite prisonnière et c'était contre les principes d'Allison de laisser passer ça. Cette dernière intervient pour la rassurer et lui avouer qu'elle ne lui ferait aucun mal. La sorcière n'en doutait pas. Même si elle avait réussi à se débarrasser du premier homme, elle semblait plutôt mal au point, ce qui laissait penser à la voleuse, qu'elle aurait eu une chance de s'en sortir. Si elle était absolument nulle en matière de sort de soin ou de connaissances particulièrement importantes sur les vampires, elle savait s'en sortir. C'était un de ses petits dons.

« Je ne suis pas inquiète. » Fit Allison en mentant effrontément. « Sans vouloir retourner le couteau dans la plaie, vous avez une sale mine. Cependant, c'est rassurant de savoir qu'il ne va rien m'arriver »

Mentir était une seconde nature pour la jeune Devaney. C'était aussi un atout crucial dans une profession, comme la sienne. Elle était une autodidacte dans ce genre de choses. Quand on ment, parfois il faut le faire, en disant un très gros mensonge, pour le faire passer par une vérité. Surtout, il faut croire ce que l'on dit, pour que les autres pensent qu'il est réel. Allison n'avait pas attendue de devenir une menteuse et une arnaqueuse pour utiliser le mensonge. Elle en avait toujours plus au moins fait l'usage pour obtenir ce qu'elle voulait. Ils étaient peu nombreux, ceux qui avaient le droit à la vérité. La sorcière pouvait les comptersur les doigts de sa main droite. Parmi elle se trouvait ses parents adoptifs, les Devaney, qu'elle n'aurait probablement, plus jamais l'occasion de se revoir et bien entendu, il y avait son grand frère, qui voyait facilement à travers elle. C'était parfois frustrant, mais elle avait appris à faire avec et malgré tout, elle gardait quand même un certain jardin secret. Les mensonges lui avaient permis de pouvoir arriver d'Angleterre jusqu'au États-Unis, quand son frère avait eu l'audace de partir sans elle, comme si elle allait le laisser faire. Ils lui avaient aussi permis d'éviter quelques punitions à l'école, que ce soit à Poudlard ou à l'académie traditonnelle de Salem. Il y avait toujours eu des adultes pour arriver à voir à travers l'écran de fumée qu'elle dressait devant elle, mais c'était autrefois. Aujourd'hui, elle avait eu l'occasion d'affuter sa technique. Avec bientôt dix ans d'expérience dans le métier, il y avait peu de mensonges, qu'elle n'avait pas débité. Mentir à une vampire, qu'elle venait de rencontrer n'était même pas le plus gros d'entre eux. Ce n'était pas tant qu'elle était effrayée, mais plutôt un brin dépassée. Il faut dire qu'elle n'avait jamais passé du temps avec les vampires. On disait qu'il valait mieux éviter de se les mettre à dos et qu'ils avaient la rancune éternelle, sans mauvais jeu de mot.

La vampire lui avoua que malgré l'expérience qu'elle venait de vivre, elle était bien et que c'était grâce à elle. Allison apprécia les paroles. Il faut dire qu'elle avait plutôt tendance à faire les choses pour elle-même. La sorcière n'était pas, sans cœur, mais les gens ne vivaient pas de la même manière qu'elle et parfois, il valait mieux ne pas faire se croiser des mondes différents, trop souvent. Allison vivait une vie un peu en marge, où sa liberté de faire ce qu'elle voulait, rentrait en opposition avec la légalité et l'ordre social actuel. Cependant, il y avait bien une chose qui la révoltait : la violence faite aux femmes. Ce fut le reste des paroles qui plongèrent la sorcière dans une certaine incrédulité. Il faut dire que ce n'était pas le genre de demande, qu'elle avait l'habitude d'entendre. Il était question de sang artificiel… Ce qui devait être un sujet normale dans la vie d'un vampire, pouvait plonger n'importe qui d'autres dans une sorte de perplexité. Allison n'avait aucune idée que les vampires puissent d'ailleurs se nourrir d'autre chose que de sang frais. Bien sûr, le monde avait évolué pour tous et même pour les créatures magiques. La voleuse n'avait aucune idée de l'endroit où l'on pouvait se procurer du sang artificiel, mais elle ne manquait pas de ressources et d'informations. Il faut dire que lorsqu'elle avait récupéré ce pub à Nashville, lorsque son patron avait décidé de se faire la malle, elle avait aussi trouvé tout un tas de contacts à utiliser, lorsqu'elle avait besoin d'une information. Il semblait qu'aujourd'hui était un jour comme cela. Elle dressa mentalement la liste des contacts qu'elle pourrait appeler qui saurait la renseigner et lui trouver l'endroit dans la ville de Washington. Elle se voyait mal abandonner sa voiture, ici, où elle risquait fort de se faire voler. Quand elle voudrait s'en débarrasser, ça serait en échange de quelque chose. Pas question de la céder à un voleur à la sauvette.

« Désolé, je réfléchissais. Il faut dire qu'on ne me demande pas ça, tous les jours. Pour dire la vérité, je n'ai aucune idée d'où je pourrais trouver ça, mais je suis plutôt douée pour trouver une information. » Répondit la jeune femme à la vampire.

La vampire se glissa doucement hors de la camionnette et se mit péniblement sur ses deux jambes. Elle avait vraiment l'air faible. C'était une image difficile à associer avec les vampires qui paraissaient toujours être puissant. La rouquine insista sur le fait qu'elle ne voulait pas lui attirer de problème et Allison se retient de rire. Quiconque la connaissait un peu, savait qu'elle était un aimant à problème. Peu importe ce qu'elle faisait, elle finissait par en rencontrer un. C'est le lot de tous ceux qui se choisissent une profession peu recommandable. Pour le moment, elle s'en était toujours sortie, avec de l'astuce et quelques bons appuis. Cela aide d'avoir les bonnes personnes, comme alliés. La vampire continua en annonçant qu'elle ne pouvait laisser personne savoir ce qui était arrivé et la sorcière était du même avis. Elle ne tenait pas à immortaliser le fait, qu'elle avait fait usage de la magie, sans preuve de légitime défense. Inutile de donner à la justice, une raison de l'envoyer derrière les barreaux. Il faut dire qu'elle avait déjà un petit casier judiciaire et une autre infraction ne passerait pas aussi bien que la première. Les gens faisaient trop grand cas de l'ordre social. Allison trouvait qu'il n'était, tout simplement, pas fait pour elle. Ce qu'elle désirait c'était une liberté totale et dans la société actuelle, c'était difficile de l'être réellement. S'il fallait pour cela s'affranchir des règles, cela ne posait aucun problème, à la sorcière. Avec ce qu'elle volait, elle s'était assurée d'avoir une vie confortable, pour profiter de tout, au meilleur prix. L'argent était la chaîne la plus difficile à se passer. C'était le gardien de prison, le plus efficace, qu'il existe et s'en débarrasser n'était pas chose aisée.

« Vous n'allez pas pouvoir faire grand-chose dans cet état et les ennuies je les attire, alors un peu plus ou un peu moins, ça ne va pas faire de grandes différences. J'aime vivre dangereusement. Vous devriez me laisser me débarrasser des preuves. Ces porcs ne vont pas aller loin, vu que vous avez déjà éliminé un de l'équation. Le second peut très facilement oublier, vous avoir vu, avec un simple sort. Je suis certaine que je peux même lui faire oublier jusqu'à son nom. » Dit Allison avec un regard dur pour les deux hommes allongés sur le sol, près de la camionnette. « Sauf si vous avez un meilleur moyen de le faire. Il y aussi l'employé de la station et les caméras de surveillance. »

D'habitude Allison ne s'impliquait pas, pour les personnes qui ne faisaient pas partie de son cercle intime. Si la rouquine n'avait pas été retenue par ses hommes, elle n'aurait probablement pas fait grand-chose.

« Pour ce qui est du sang, je peux toujours faire la demande à un de mes contacts. Mais pourquoi vous ne vous servez pas sur celui qui est encore vivant ? » Demanda la jeune Devaney. « Après tout, il ne mérite pas vraiment de miséricorde, pour ce qu'il faisait. »

Ces types ne représentaient rien à ses yeux et leurs actions les avaient mis dans la liste des nuisibles, qui ne méritaient pas de continuer à fouler la terre.