LE TEMPS DES SOUVENIRS

Deux cœurs meurtris, Qui ne peuvent s'aimer ! Au temps des souvenirs, Deux âmes qui veulent seulement se retrouver ! Un jour peut-être seront-elles réunies ? Peut être... un jour... ou dans une autre vie... ? L'ont-elles déjà été ? Ou se sont-elles déjà trouvées ? Les sentiments n'ont pas d'âge ! Les sentiments n'ont pas de frontières ! A travers le temps et l'espace ils voyagent, Les âmes-sœurs, du temps, ne sont jamais prisonnières !
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Aux âmes soeurs et jumelles.  

Un regard,
Un sourire,
Une rencontre quelque part,
Au temps des souvenirs !

On ne sait où ?
On ne sait quand ?
Un peu partout,
De tout les temps !

Même sans se voir,
Ni se parler,
On le sait,
On se connait !

Dans les yeux de l'autre un miroir,
Où les cœurs viennent se refléter !
Une autre histoire,
Ou encore la même qui vient indéfiniment se répéter !

Deux cœurs meurtris,
Qui ne peuvent s'aimer !
Au temps des souvenirs,
Deux âmes qui veulent seulement se retrouver !

Un jour peut-être seront-elles réunies ?
Peut être... un jour... ou dans une autre vie... ?
L'ont-elles déjà été ?
Ou se sont-elles déjà trouvées ?

Les sentiments n'ont pas d'âge !
Les sentiments n'ont pas de frontières !
A travers le temps et l'espace ils voyagent,
Les âmes-sœurs, du temps, ne sont jamais prisonnières !



Chargé d'un menu best of XXL dans les bras, James quitta le McDonald et s'engagea immédiatement dans l'angle de la rue qui se trouvait à sa droite. Le téléphone collé à l'oreille, il discuta très brièvement avec son interlocuteur avant de raccrocher et de glisser son smartphone dans la poche de sa veste. La nuit était tombée très rapidement et des lumières artificielles et colorés se mirent à scintiller un peu partout dans la ville. C’était un des moments préféré de James, lorsque la nuit était tombée et que les néons électriques se mettaient à prendre vie. Il trouvait la ville bien plus lumineuse ainsi, il y avait un petit côté festif qui ne lui déplaisait pas. Aussi loin qu’il se souvienne, que ce soit en Australie, en Europe ou ici, James avait toujours adoré découvrir les villes de nuit. Il trouvait qu’elles étaient bien plus belles avec toutes ces lumières artificielles qu’en réalité à la lumière du jour. Un peu comme une diva sans maquillage. Même la foule qu’il croisait le soir était différente et n’avait strictement rien à voir avec celle qui flemmardait en journée.

Il avançait d’un pas assuré tout en scrutant consciencieusement les environs de crainte de le rater. Cela faisait des années que le vieux avait élu domicile dans le coin, c’était un peu devenu son domaine, son territoire, si bien que tout le monde dans le quartier le connaissait. Il faisait un peu parti du paysage même si en règle général tout le monde faisait comme s’ils ne le voyaient pas, comme s’il n’existait pas, comme s’il était invisible. C’était beaucoup plus facile de faire ainsi, après tout l’être humain avait cette capacité exceptionnelle à ne voir que ce qui l’arrangeait et à ignorer ce qui le dérangeait. Pouvait-il leur jeter la pierre pour autant ? Etait-il meilleur qu’un autre ? Certainement pas, il y avait d’ailleurs beaucoup de choses qu’il ne se sentait pas capable d’assumer et c’était précisément l’une d’entre elle qui le poussait à faire ce qu’il s’apprêtait à faire encore une fois ce soir.

Un petit sourire amusé s’afficha sur ses lèvres lorsqu’il le reconnut de loin. Il était là, assis par terre, à même le bitume, à l’entrée d’un grand centre commerciale fidèle à lui-même avec ses deux pauvres sacs de voyages qui devaient contenir tous ses biens les plus précieux : un sac de couchage, et dieu sait quoi d’autre encore. Le sans-abri ne sentait pas la rose mais James fit abstraction de ce désagrément auquel il ne s’habituerait jamais. La barbe bien fournit qui lui mangeait une grande partie du visage laissait cependant entrevoir son large sourire et des yeux rieurs lorsqu’il l’aperçut.

- James, fit l’homme en récupérant le sachet de nourriture qu’il lui tendait.

- Les affaires ne sont pas très bonnes, constata le soldat en jetant un discret coup d’œil sur les quelques malheureuses pièces jaunes qui se trouvait dans écueil.

- Elles seront meilleures demain, répondit le plus vieux qui se jetait déjà avec appétit sur son burger. Tu ne restes pas ? Demanda-t-il en constatant que James restait debout

- Pas longtemps papy, répondit ce dernier en s’accroupissant.

« Papy » était le surnom qu’il lui avait donné, il ne connaissait pas son nom et encore moins son prénom mais cet homme lui rappelait celui qui avait tout perdu par sa faute, il y a avait de cela 15 ans déjà, lorsqu’il était dans sa période rebelle, et qu’il en voulait perpétuellement à son père... ils étaient 3 mais c'est lui qui avait eu cette stupide idée de voler cette caisse. Lui qui avait toujours été très respectueux des règles imposés par son père, avait soudainement eut envie de défier son autorité et ce qu'il représentait. James avait forcé la voiture et l’avait fait démarrer sans trop de difficulté. Ils avaient filé droit devant eux, comme des malades sans se préoccuper de quoi que ce soit si ce n’était de l’ivresse que leur procurait cette montée d’adrénaline. Les flics les avaient même pris en chasse, mais ils étaient parvenus à les semer et là, ils s’étaient sentit absolument invulnérables. Ils avaient fini par abandonner la caisse en pleine forêt et y avait mis le feu pour éviter qu'on ne retrouve leurs empreintes. Cette caisse qu’ils avaient volée, appartenait à un pauvre type qui en avait besoin pour se rendre à son travail, dans une usine située à l'extérieur de la ville. L'assurance n'avait rien donné car la voiture ne valait plus rien. Par leur faute, cet homme avait perdu son job, mais ce n’était là que le début de la déchéance. N’ayant plus la moindre rentrée d'argent, il avait été viré de chez lui et s'était retrouvé à la rue. Il avait brisé sa vie, mais pas uniquement la sienne.
Un de ses amis avait été clairement identifié pour ce vol de voiture et il fut arrêté aussi sec. Bien sûr, apeuré, le gamin qu’il était avait aussitôt donné le nom de ces deux autres complices... James était terrorisé à l'idée d'être inculpé mais ce qui lui faisait le plus peur c'était de se retrouver face à son père, aussi avait-il tout nié en bloc. Se doutant que cela ne serait surement pas suffisant, il s’était même trouvé un alibi grâce à sa copine du moment dont il savait qu’elle dirait absolument tout ce qu’il lui demanderait. Avec un alibi pour prouver qu’il n’était pas présent au moment des faits, et un autre pour donner une raison justifiant que Nathan et Ethan pouvaient avoir une dent suffisamment dure contre lui pour vouloir chercher à le faire plonger avec eux alors qu'il était "innocent", il n’avait eu aucune difficulté à être lavé de tous soupçons. Etre fils de flic joua également en sa faveur et le blanchit définitivement. Ses deux complices par contre, eurent beaucoup moins de chance et furent envoyés en maison de redressement pendant plus d’1 an. Après ça, il n’entendit plus jamais parler d'eux.

C'était une connerie qui avait longtemps pesé lourd sur sa conscience. Une faute qu’il n’avait jamais assumé ni osé révéler à qui que ce soit. Ni à Lilian, ni à Ari et encore moins à son père… Jusqu’à récemment. Jusqu’à ce qu’il se confie à Wendy Park, une sorcière ! Il n’arrivait toujours pas à y croire. Il s’était confié à une sorcière en toute état de cause… il avait vraiment du se prendre un sacré coup sur la tête pour faire une chose aussi stupide. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraitre, il avait beau s’en vouloir de s’être allé à de telles confidences, au fond, il se disait que son secret serait bien gardé. Aussi incroyable et improbable que cela puisse paraitre, il lui faisait confiance. Peut-être parce que ni l’un ni l’autre n’avait quoi que ce soit à cacher ou peut-être parce qu’ils savaient qu’il ne risquait pas de la décevoir

Cette stupidité qui avait brisé trois vies et qu'il se reprocherait toujours amèrement avait au moins eu le mérite de lui servir de leçon et de le remettre sur le droit chemin. Depuis, donner un peu de son temps et d’attention à certains sans-abris était une façon à lui de se racheter.

- Ah je vois c’est parce que tu es venue avec ta copine que tu n’as pas le temps de rester, fit papy en désignant quelqu’un derrière lui, mais pourquoi t’appelle-t-elle Edward.

Quoi ? James se retourna et réalisa qu’une magnifique créature se tenait à ses cotés en lui souriant. Ils se connaissaient ? Il en doutait. Il était même persuadé que c’était bien la première fois qu’il croisait son chemin. Un teint de porcelaine, des yeux de biche, une magnifique chevelure rousse, cette fille était splendide et il ne l’aurait certainement pas oublié. Se relevant pour lui faire face, il lui adressa un sourire navré

- Croyez-bien, je suis le premier à le regretter mais je pense que vous devez confondre. Je m’appelle James, se présenta-t-il. Et vous êtes…. ?


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Bloody Storm

LE TEMPS DES SOUVENIRS

Deux cœurs meurtris, Qui ne peuvent s'aimer ! Au temps des souvenirs, Deux âmes qui veulent seulement se retrouver ! Un jour peut-être seront-elles réunies ? Peut être... un jour... ou dans une autre vie... ? L'ont-elles déjà été ? Ou se sont-elles déjà trouvées ? Les sentiments n'ont pas d'âge ! Les sentiments n'ont pas de frontières ! A travers le temps et l'espace ils voyagent, Les âmes-sœurs, du temps, ne sont jamais prisonnières !
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La nuit était tombée depuis quelques heures déjà et pourtant une multitude de personnes continuaient d'arpenter les rues de Bâton-rouge. Le tapage des rues, des voitures ou tout simplement les allers et venues des gens qui quittaient ou entraient dans le hall commerciales d'un pas pressé sans les voir ni même leur accorder un regard tout simplement parce qu'ils étaient eux-mêmes perdus dans leurs pensées ou plus égoïstement parce que ça les arrangeaient de ne pas poser les yeux sur la misère qui les entourait. Malgré toute cette agitation ambiante, James avait l'impression d'être seul au monde. Y était-il tellement habitué qu'il n'y prêtait plus attention ? Il devait y avoir de ça, mais la jeune femme qui se tenait devant lui, était elle aussi en partie responsable de cet état de fait. Il était bien difficile de se concentrer sur autre chose lorsque l'on se tenait devant une aussi jolie fille.

James ne la connaissait ni d'Adam ni d'Eve, mais la première pensée qui l'effleura lorsque ses yeux rencontrèrent les siens et qu'elle se mit à lui sourire timidement, était qu'elle avait le sourire d'un ange. L'ange en question se présenta après quelques minutes d'embarras durant lesquels il prit tout le loisir de l'observer. C'était une femme magnifique mais qui ne semblait absolument pas s'en rendre compte. Il se dégageait d'elle beaucoup d'innocence, de candeur et de simplicité aussi. Perdu dans sa contemplation, il réalisa un peu tardivement que c'était lui à présent qui ne disait plus rien, et il était trop tard pour donner le change. Aussi décida-t-il de passer outre, en choisissant de la rassurer d'un signe de la main pour lui signifier que cela n'avait aucune importance.

- Il n'y a pas de mal

Ainsi la belle s'était trompée sur son compte et l'avait confondu avec quelqu'un d'autre ? Voilà pourquoi elle l'avait donc abordé. Il s'y attendait un peu en fait, après tout, il ne l'avait jamais rencontré jusqu'à aujourd'hui, de plus, vu de dos, en pleine nuit quand la visibilité était beaucoup moins bonne, une telle méprise n'avait rien de surprenant.
Bon et bien voilà,... et c'était tout ? Ils avaient échangé quelques mots suite à un simple malentendu et à présent elle allait tourner les talons et repartir dans une direction pendant qu'il en prendrait une autre ? Ce n'était pas ce qu'il souhaitait, il avait très envie de la retenir, mais pour lui dire quoi ? A nouveau il eut se vide, se blanc intimidant entre eux...  quoi dire ? Vite, peu importe, il devait dire n'importe quoi pour la retenir...

- En fait je....

- J'ai cru com...

Ils étaient restés là tous les deux sans trouver quoi se dire et soudainement voilà que l'inspiration leur revenait simultanément. James se trouvait complétement stupide et idiot ! A croire qu'il avait régressé au stade de l'adolescence et de ses problèmes de puberté et pour ne rien arranger les choses  il pouvait sentir dans son dos le sourire amusé et le regard enjoué de Papy, seul spectateur de cette représentation ridicule digne de ces stupides comédies romantiques sirupeuses. James se mit à rire malgré tout devant l'absurde de cette situation et l'invita à commencer d'un signe de la main

- Vous disiez ?

Alice reprit donc là où elle s'était arrêtée. Fraichement arrivée en ville, la jeune femme s'était perdue et désirait se rendre à l'Independance Community Park et aurait souhaité qu'il l'accompagne un petit bout de chemin. Mais pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, elle pensait qu'il était attendu quelque part. Il se retourna pour jeter un regard surprit en direction de Papy avant de se retourner pour lui faire face d'un air navré.

- Ah oui, vous n'y êtes pas du tout, nous sommes carrément à l'opposé, répondit-il en se grattant l'arrière de la tête, et à vrai dire ce n'est pas du tout mon chemin...

Il n'aurait pas su l'expliquer mais la déception qui s'affichait sur son visage lorsqu'il lui répondit que ce n'était pas sa direction le ravissait, et il espérait que c'était du au fait que le lieu où elle désirait se rendre n'était pas du tout dans sa direction plutôt que le fait qu'elle se soit totalement retrouvée à l'opposé de là où elle souhaitait se rendre. Mais Alice n'était pas le genre de femme que l'on avait envie de tourmenter trop longtemps et puis il avait eut la réaction qu'il voulait avoir, aussi décida-t-il de mettre fin à son supplice

- Je ne sais pas ce qui vous fait penser que je suis attendu quelque part mais c'est une erreur, et je serais ravie de vous y conduire. Ce parc vaut vraiment le coup d'oeil surtout quand on n'est pas du coin. Bon Papy, on te laisse

Il leva la main pour saluer le sans-abris et invita la jeune femme à le suivre. Glissant ses mains dans ses poches, ils marchèrent tranquillement dans la ville illuminée. Il espérait pour Alice qu'elle n'avait pas pour habitude de suivre aussi docilement des inconnus en pleine nuit. Il ne voulait pas lui faire peur mais adopter une telle attitude était un peu inconscient de sa part, après tout, elle ne le connaissait pas.

- J'aime beaucoup la ville en pleine nuit je trouve qu'avec toutes ces illuminations elle a un charme qu'elle n'a pas en plein jour. Alors dites-moi tout Alice, si vous n'êtes pas du coin, d'où êtes-vous ?

James prit un air dubitatif, quelque chose clochait dans cette phrase...

- Euh étant donné qu'on doit avoir sensiblement le même âge, ça te va si on se tutoie ? Ça sera plus sympa et puis on se connait à présent, lui sourit-il. Alors, c'est la première fois que tu viens à Baton-rouge ? Tu restes combien de temps ? Tu es ici pour le plaisir ? Le travail ?

Il espérait bien l'entendre lui dire qu'elle vivait ici mais si ce n'était pas le cas et bien il espérait pouvoir profiter de ces quelques jours en sa compagnie. Durant leur trajet, James lui montra deux trois monuments ou place en expliquant brièvement ce qu'il savait sur le sujet. A savoir pas grand chose, mais ça lui permettait d'inventer n'importe quoi ce dont n'était visiblement pas dupe la demoiselle, mais après tout, il ne s'en cachait pas et ne cherchait absolument pas à être crédible, préférant de loin, partager son interprétation sommes toute très personnel, en saupoudrant le tout de  diverses anecdotes amusantes de son crus, jusqu'à ce qu'ils arrivent finalement à leur destination finale.

- C'est beau hein ? Lui demanda-t-il avec une certaine fierté très mal dissimulée, et tu n'as encore rien vu. Euh... Alice, vraiment, si un autre mec que moi, venais à te faire ce genre de remarque, si tu viens juste de le rencontrer ne le suit surtout pas, on ne sait jamais ce qu'un homme à derrière la tête. Bon moi je suis une exception, ça va de soi, fit-il en posant sa main sur son coeur

Alors qu'ils franchissaient tranquillement les gris du parc, James reprit la parole

- Alors-dis moi je lui ressemble tant que ça à cet homme ou était-ce une excuse pour m'aborder ?

Il fallait reconnaître que tout cela ressemblait à un beau plan de drague même si pourtant ça ne paraissait pas du tout être le genre d'Alice, il aurait presque pu le parier, mais après tout, il ne la connaissait pas.... D'ailleurs pouvait-on vraiment prétendre connaître une personne ? James pensait bien sur à son amie, à BI qui avait été trahit par l'homme qu'elle aimait. Un homme qu'elle connaissait depuis des années, un homme avec qui elle s'était installée et projetait de se marier. Un homme qui lui avait menti. En réalité, elle était tombée amoureuse d'un homme qui n'avait jamais existé. Elle était tombée amoureuse d'un mensonge, d'une illusion. Essayant de ne plus penser à Blue pour le moment, il se concentra sur les paroles d'Alice

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Bloody Storm

LE TEMPS DES SOUVENIRS

Deux cœurs meurtris, Qui ne peuvent s'aimer ! Au temps des souvenirs, Deux âmes qui veulent seulement se retrouver ! Un jour peut-être seront-elles réunies ? Peut être... un jour... ou dans une autre vie... ? L'ont-elles déjà été ? Ou se sont-elles déjà trouvées ? Les sentiments n'ont pas d'âge ! Les sentiments n'ont pas de frontières ! A travers le temps et l'espace ils voyagent, Les âmes-sœurs, du temps, ne sont jamais prisonnières !
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Même sans la regarder, il pouvait sentir ses yeux de velours se poser sur lui. Jamais personne ne l'avait regardé comme elle le faisait en ce moment, avec tant d'insistance. C'était très différent de la manière dont certaines femmes qui n'avaient d'autres but que d'attirer son attention pour lui faire du charme, le détaillait. Il n'avait pas du tout la sensation qu'Alice cherchait à le séduire, ou alors, elle le cachait bien. Il y avait quelque chose d’intrigant chez elle, mais il n’aurait su expliquer d’où cela pouvait venir néanmoins ce mystère qui l'auréolait lui donnait très envie d’en apprendre un peu plus sur elle. Et puis il devait bien reconnaitre qu’il n’était absolument pas indifférent à son charme.
Bien qu’il ne comptait pas lui dévoiler tous ses secrets, une certaine complicité s’installa très vite entre eux, c’était un peu comme une évidence, quelque chose de naturelle, comme si,… ils s’étaient toujours connus alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer. S'en était même troublant

Il fut agréablement surpris de découvrir qu’elle avait beaucoup déménagé et par conséquent, beaucoup voyagé elle aussi. Le fait qu’elle ait vécu à New-Phoenix juste avant de venir s’installer ici ne le surprit guère, car il y avait de plus en plus de monde dans son cas et c’était une bonne chose. Outre le fait de choquer l'Amérique entière, la révélation de Victor Yaxley quant à l'implication de sa famille dans la tragédie qui avait couté la vie à sa mère avait eut le mérite d'ouvrir les yeux à toutes les personnes que leurs belles paroles avaient endormis jusqu'ici. Plus personne n'était dupe, et les gens ne se laisseraient désormais plus berner par les mensonges des sorciers. James ne portait pas de jugement sur les personnes qui avaient rêvé pouvoir vivre avec les sorciers, c’était une douce utopie d’autant que les Yaxley s’étaient montrés très convaincant à ce petit jeu, après tout, niveau duperie ils n’avaient rien à envier à quiconque. Le temps n’avait fait que démontrer que les sorciers étaient les pires menteurs de l’histoire.

- Cela nous fait un point commun, lui sourit-il. J’ai beaucoup voyagé moi aussi, mais ça fait longtemps. J’ai vécu un temps en Australie ainsi qu’en Nouvelle-Zélande. Je fais également parti des chanceux qui ont eu l’occasion de faire le tour de l’Europe et de rentrer pile avant que ces maudits sorciers ne fassent usage de leur magie. J’imagine que tu es un peu trop jeune pour avoir eu cette opportunité, se hasarda-t-il.

Il n’arrivait pas à définir l’âge d’Alice. Il dirait à tout hasard début de la vingtaine, 25 ans maximum, mais il pouvait très bien se tromper, après tout, il n’avait jamais été doué à ce jeu-là et Arizona lui avait très vite fait comprendre que se planter sur l’âge d’une femme pouvait s’avérer très dangereux pour le malheureux qui s'y risquait

- C’est ce qui m’a décidé à rejoindre l’armée de l’inquisition. Je suis soldat, lui avoua-t-il, j’espère que cela ne te dérange pas. Et toi ? Tu fais quoi ? Tu fais encore des études ou tu travailles déjà ?

Ils étaient en territoire Inquisiteurs et les soldats y étaient tous traités sans exception aucun, en héros. Tous leurs compatriotes avaient conscience que chacun d’eux risquaient leur vie tous les jours au nom de leur cause et ils leur étaient reconnaissants de tous les sacrifices qu’ils étaient prêts à faire pour défendre leurs valeurs et leurs libertés. Mais il ne connaissait pas encore Alice, et le fait qu’elle ait vécu durant un temps à New Phoenix ne lui permettait pas de connaitre sa véritable position vis-à-vis de l’inquisition. Elle s’estimait en danger à vivre auprès des sorciers, ce qui était tout à fait légitime en soi, et c’était la raison qui l’avait poussé à trouver refuge dans un territoire où elle pensait être en sécurité, un territoire placé sous la protection des inquisiteurs. Cela ne voulait cependant pas dire pour autant qu’elle approuvait leurs actions, après tout, combien de fois n’avait-il pas entendu certains ignorants les traiter de terroristes ? Ces gens n’avaient rien compris à leur cause et à leur combat, ils parlaient sans savoir et à vrai dire ça commençait à l’agacer prodigieusement cette étiquette outrageante qu’on leur collait si injustement. Jamais les Inquisiteurs n’avaient pris la vie d’innocents alors que les sorciers en avaient sacrifié des milliers uniquement pour satisfaire leurs bons vouloir. Malheureusement les rumeurs et les idées préconçues avaient la vie dure et il n’ignorait pas qu’il faudrait du temps à certaines personnes pour comprendre qu’ils ne faisaient que les protéger. Tout ce qu’il espérait, c’est qu’Alice faisait partie de ses gens qui avaient conscience des fondements de leur combat et de ce qu'ils étaient vraiment, mais de toute évidence cela sembla être le cas puisqu’elle ne s’était pas enfuie en courant et qu’elle continuait à lui sourire avec douceur

- Tu verras, tu ne pourras que te plaire ici, c’est une ville où il fait bon vivre et puis surtout il y a ici quelque chose que les autres villes n’ont pas la chance d’avoir

Il avait durant un instant songé à lui répondre « lui » mais même si c’était vrai, cela aurait paru quelque peu prétentieux. De plus, cela n'aurait servit qu'à lui renvoyer l’image du gros dragueur bien lourd, ce qu’il cherchait à éviter à tout prix. Non pas qu’il ne souhaitait pas la draguer, car plus il passait du temps en sa compagnie et plus Alice lui plaisait, mais se faire passer pour un imbécile, il n’en n’avait aucune envie, aussi désigna-t-il de sa pizzeria préféré. L’ambiance était excellente et surtout les pizzas étaient non seulement gargantuesque mais surtout à se damner.

- Non, je ne suis pas originaire d’ici, enfin pas vraiment, se reprit-il dans une charmante petite grimace. Je suis un texan, mais mon père est venu s’installer dans le coin alors que je n’avais pas encore 6 ans donc c’est un peu comme si j’avais toujours vécu ici. Et toi d’où es-tu originaire ?

Il aimait discuter, échanger avec elle car ça lui permettait d'en apprendre un peu plus sur elle. Ses gouts, ses pensées.... Alice était vraiment une personne très intéressante qui en plus était d’une compagnie très agréable. Son sourire s’élargit lorsqu’il la regarda s’émerveiller une fois qu’ils furent arrivés à destination. Il fallait reconnaitre que c’était l’un des plus beaux endroits de la ville mais ce n'était rien en comparaison à l'émerveillement que cela suscitait sur son visage.

- Et encore, tu n’as rien vu, l’invita-t-il à le suivre tout en lui souriant

Ils étaient arrivés à destination, mais il ne comptait pas pour autant se retirer et la laisser seule sauf si elle le lui demandait ce qui ne semblait pas du tout être dans ses projets. Il ne pouvait s’empêcher de penser que quelque part, Alice cherchait sa compagnie. Pourquoi lui ? Ils ne se connaissaient pas et avant ce soir, ils ne s’étaient jamais croisés. Bien sur, ce n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire, parce qu’il n’était pas du tout insensible à la beauté de la jolie rousse, à sa réserve, sa personnalité ou à sa douceur, mais il devait reconnaitre que ça l’intriguait. Pourtant il du vite se rendre à l’évidence, il s'illusionnait. Si elle l'avait abordé c'était bel et bien parce qu'il y avait eut méprise venant de sa part. Mais de là à parler de jumeaux…

- Un jumeau ? Tu ne crois pas que tu exagères un peu ? Lui demanda-t-il dans un brin sceptique en montrant un léger espace entre son pouce et son index tout en riant avant de reprendre légèrement son sérieux. Je lui ressemble tant que ça ? S’étonna-t-il ? Tu n’aurais pas une photo par hasard ? J’aimerai trop voir ça de mes propres yeux

Il avait entendu parler de ces quelques rares cas de personnes qui avaient un sosie et il devait bien avouer que parfois pour certains la ressemblance était frappante alors que pour d'autre il se demandait bien où ils pouvaient la chercher. Toujours est-il que l'idée d'avoir un sosie l'amusait quelques peu.

Le son d'une musique entrainante les guida jusqu'à un violoniste. Le violon était un instrument que James détestait d'ordinaire car il trouvait que le son qui en sortait était toujours une complainte sinistre qui avait de quoi filer le bourdon au plus enjoué des hommes pourtant, ce violoniste-ci semblait remettre en cause absolument tous ses aprioris sur le caractère festif que pouvait engendrer cet instrument. La musique qu'il jouait était une sorte de musique Tzigane qui vous donnait envie de danser et de faire la fête. A moins que ce ne fut la seule présence d'Alice qui chamboulait absolument tout

- Ça ne me dérange pas non, lui certifia-t-il quand elle craint de se montrer trop indiscrète. Bien au contraire parce que ça signifie que je t'intéresse, lui sourit-il en lui jetant un regard entendu

Son sourire s'élargit en devinant ce qu'il supposa être quelques rougeur du à sa timidité ou à sa gêne, il n'aurait su le dire.

- Alors c'est ainsi qu'il s'appelle ? Edward Davis ? Croisant les bras devant sa poitrine, James prit un instant pour réfléchir à sa question. Davis, Davis, Davis, se mit-il à réfléchir... Franchement non, je ne crois pas, en tout cas ça ne me dit rien, je ne suis pas très au fait en toute franchise, mon père n'est pas quelqu'un de très bavard alors en dehors de mes cousins je ne connais pas le reste de la famille. Pour être sur, il faudrait que je demande à mon père où à Arizona, elle saurait peut-être elle. C’est ma cousine, c'est un brillant médecin. Nous sommes très proche tous les deux, enfin sauf quand on a envie de s’étriper l’un l’autre, plaisanta-t-il. Je la considère un peu comme une grande ou petite sœur selon les moments. Mais sérieux ? Il me ressemble tant que ça ?

Le ton de sa voix était aussi enjouée qu'amusé par cette idée

- Tu ne m'as pas dit qui il était pour toi, lui fit-il remarquer tout en glissant son regard sur elle avant d'afficher une expression qui dévoilait sa satisfaction. Même si je ne suis pas celui que tu espérais, je suis content en tout cas qu’il y ait eut cette méprise, lui avoua-t-il tout en appuyant son regard sur elle. Ça nous a permis de faire connaissance et j’en suis ravi. Et toi alors ? Enchaina-t-il presque aussi vite pour éviter le petit moment de gêne. Tu as de la famille ? Un frère une soeur ? Des cousins ?

Alors qu'il lui posait cette question les dernières notes du violon se turent et James joignit ses applaudissements aux deux-trois badauds qui s'étaient arrêtés le temps de la chanson pour écouter le musicien avant de repartir. Son regard se posa sur le violoniste qui commençait ranger son violon dans son étui lorsqu'une idée lui traversa alors l'esprit, une idée un peu farfelue mais qui, plus il y pensait, plus elle lui plaisait. Il se dirigea alors vers le musicien et lui glissa quelques mots à l'oreille que la jeune femme ne pouvait pas entendre.

- Dites-moi, accepteriez-vous de jouer encore quelque chose pour mon amie et moi ?

Le violoniste approuva avec empressement et tout en acceptant le billet tendu qu'il glissa rapidement dans la poche de son pantalon, s'empara de son archet et de son violon pendant que James revenait vers Alice avec un petit air triomphant sur le visage

- On n'a pas encore parlé de la manière dont tu allais me remercier pour avoir jouer les guides touristiques, parce que figures-toi que j'ai une petite idée de rémunération. Accepterais-tu de danser avec moi ici et maintenant ?

A en juger par l'expression qui s'affichait sur son visage, Alice paraissait incrédule et peut-être un peu embarrassée à la simple idée de danser ici devant quelques promeneurs. Quand il y réfléchissait, lui aussi du reste, un petit peu, mais il préférait ne pas y penser. Une douce musique s'éleva alors dans l'air

- Qu'est-ce qui te fait hésiter ? Il y a de la place pour danser, de la musique, toi et moi. Qu’est-ce qu’il te faut d’autre ? Demanda-t-il en lui tendant sa main. Je te promet que je ne fais pas ce genre de propositions tous les jours et que je ne te marcherais pas sur les pieds si c'est ce qui t'inquiète. Alors tu te dégonfles et tu me brises le coeur ou tu acceptes et me récompenses par la même occasion ?

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Bloody Storm

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Deux cœurs meurtris, Qui ne peuvent s'aimer ! Au temps des souvenirs, Deux âmes qui veulent seulement se retrouver ! Un jour peut-être seront-elles réunies ? Peut être... un jour... ou dans une autre vie... ? L'ont-elles déjà été ? Ou se sont-elles déjà trouvées ? Les sentiments n'ont pas d'âge ! Les sentiments n'ont pas de frontières ! A travers le temps et l'espace ils voyagent, Les âmes-sœurs, du temps, ne sont jamais prisonnières !
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James avait esquissé un sourire de soulagement lorsqu'Alice le conforta sur le fait que son appartenance à l'armée de l'Inquisition ne la dérangeait pas. Il y avait bien sur toujours une possibilité de tomber sur une personne qui n'aimait pas l'armée ou l'Inquisition, des hippy d'un nouvel âge, mais en général ils ne s'établissaient pas sur les territoires des Inquisiteurs et encore moins au Bastion. Ce qui l'avait fait douter malgré tout c'était le fait qu'Alice venait de New-Phoenix, mais il s'était inquiété pour rien, et il en était heureux il s’en cachait d’ailleurs pas. Il fut très surpris d'apprendre qu'elle peignait mais surtout qu'elle possédait déjà, à son âge, une galerie d'art. Soit elle faisait beaucoup plus jeune que son âge, soit elle était issue d'une famille très riche, ce que sa simplicité naturelle ne lui aurait jamais permis de deviner.

- Tu n'as pas être gêné, moi non plus je n'ai pas beaucoup étudié, sourit-il.

Non pas qu'il n'en n'avait pas les capacités bien au contraire, mais contrairement à Ari, il ne savait pas ce qu'il désirait faire de sa vie, la seule certitude qu'il avait à cette époque était qu'il voulait mettre le plus de distance entre lui et son père. Il ne faisait pas parti de toutes ces personnes qui s'imaginaient que l'on était intelligent uniquement s’il on avait fait des études, la preuve, Alice n'avait peut-être pas de diplôme mais ça ne l'empêchait pas de posséder sa propre galerie et d'être heureuse et épanouie dans son travail. Du moins lui semblait-il

- Ouah, je suis impressionné, lâcha-t-il sincèrement, une galerie carrément, ça fait combien de temps ? Tu as beaucoup de chance en tout cas de faire ce que tu aimes

Dévier sur cette conversation, lui rappela son autre vie, celle durant laquelle il voyageait et vivait de petits boulots. Il avait vécu ainsi pendant presque deux ans. Deux années de liberté complète durant lesquels il n'avait peut-être pas exercé le métier de ses rêves mais au cours des quels il vivait au jour le jour sans avoir le moindre compte à rendre. Il en avait beaucoup plus apprit sur lui-même durant ces deux années que tout le long de toute sa vie.

- Et tu peins quoi en général ? S'intéressa-t-il. Des paysages ? Des portraits ? Ou des trucs abstraits à la Picasso ? D'ailleurs, ça t'arrive d'exposer dans ta propre galerie ?


Ils échangèrent ainsi tout naturellement, apprenant à se connaître l'un l'autre et James trouvaient qu'ils avaient finalement pas mal de points communs. Tous deux étaient originaires d'une ville dans laquelle ils n’étaient pas restés très longtemps, ils n'avaient pas fait de longues études, et puis il y avait cet Edward entre eux qui l'intriguait. Elle prétendait qu'il ressemblait énormément à cet homme si bien que selon ses propres dires, on pourrait très facilement les prendre pour des jumeaux. A moins que son père ne lui ait pas tout dit, ce dont il doutait fortement, Alice devait exagérer, une telle ressemblance n'était absolument pas possible, pourtant la jeune femme semblait convaincu de ses dires, et cette conviction qu'il pouvait lire dans son regard, en un sens, le mettait mal à l'aise. Comment un homme qui n'avait aucun lien de parenté avec lui pouvait lui ressembler autant ? Pour lui il n'y avait qu'une seule réponse : la magie. Mais pourquoi et dans quel intérêt ? Plus il y pensait et plus ça l'inquiétait.

- Oui, j'avoue que tu as piqué ma curiosité j'aimerai beaucoup voir ce fameux tableau, et puis comme ça il me sera donné l'occasion d'avoir un aperçu de ton talent, lui sourit-il

Le moment qu'ils passaient ensemble lui fit presque oublier son inquiétude, qui s'y ça se trouve n'était absolument pas justifié. A quoi bon s'angoisser pour quelque chose qui n'en valait pas la peine. Si ça se trouvait, et c'était l'hypothèse la plus probable, Alice exagérait vraiment leur ressemblance. Il demanderait peut-être malgré tout à Jordan de faire des recherches sur un dénommé Edward Davis, mais d'ici là, il était superflu de se prendre la tête inutilement à ce sujet, il ne pourrait rien y changer de toute manière pour le moment et il avait plutôt envie de profiter de l'instant présent

- Si tu veux que je te tienne au courant il va falloir me donner ton numéro de portable pour que je puisse te joindre, lui sourit-il tout en sortant son propre téléphone

C'était la parfaite occasion pour récupérer son numéro et pouvoir ainsi la contacter à nouveau, chose qu’il ne doutait pas un instant de faire, car il même si la soirée était loin d'être fini il savait qu'il avait déjà très envie de la revoir. Cette envie qu'il avait d'apprendre à la connaître lui fit penser à cette question que Matthew lui avait posé « Es-tu déjà tombé amoureux ? ». Il avait été très catégorique dans sa réponse. Non, ça ne lui était jamais arrivé et c'était le genre de chose qu'il fuyait dans une relation. Il avait vu tous les ravages que l'amour avait pu faire dans son entourage. Cela avait détruit son père de même que Blue, et il n'avait aucune envie d'en faire l'expérience à son tour. Etait-il amoureux d'Alice ? Bien sur que non, il venait à peine de la rencontrer, mais il ne pouvait nier qu'elle lui plaisait énormément...

- Je suis désolé, lui dit-il tout simplement après qu'elle lui eut parlé du décès de ses parents biologique et des liens conflictuels qu'elle avait avec celui qui fut son tuteur

Que dire d'autres ? Il était bien placé pour savoir que s'apitoyer sur l'autre ou faire preuve de condescendance n'était pas ce que l'on avait généralement envie d'entendre. Il avait été néanmoins surprit de la franchise dont elle avait fait preuve avec lui. Lorsqu'elle lui avait posé des questions sur lui, il avait évité de parler de sa mère et de son décès ou des rapports conflictuels qu'il entretenait parfois avec son père. Par manque d'honnêteté ? Il ne pensait pas, ce n'était juste pas dans sa nature de se confier et de s'ouvrir aux autres, et surtout pas lors d'une première rencontre. Il s'était lui-même surprit d'être parvenu à se confier si facilement d'un événement qu'il avait tenu pourtant secret aussi longtemps auprès de Cinder, une sorcière. Mais l’aveu d’Alice l’incita à en faire autant. Pourquoi ? Par franchise ? Peut-être. Mais aussi pour lui montrer qu’il comprenait ce vide qu’elle ressentait surement elle aussi

- J'ai perdu ma mère quelques semaines après ma naissance, lors de la tragédie en Californie. Un assassinat finalement, quand on y pense, articula-t-il tout en réfrénant la colère que cette seule pensée lui inspirait. C'est mon père qui m'a élevé, il a fait comme il a pu. Ça n'a pas toujours été très simple entre nous deux, on a eu quelques rapports conflictuels, mais je l'aime beaucoup malgré tout et je le respecte énormément, il aura toujours mon soutient quoi qu'il fasse.

Mais l’inverse n’était pas forcément vrai. Il doutait beaucoup que son père apprécierait ou comprendrait son attitude avec envers Cinder, une sorcière qu’il avait vu commettre un meurtre qui plus est… Il ne se montrerait pas du tout conciliant avec lui

- Je suppose que c'est un peu le même genre de relation que tu as du vivre avec celui qui s'est occupé de toi. Même si bien sur nos situations ne sont en rien comparables, sache que je te comprends. Mon père ne s'est jamais remarié, je crois qu'il n'a jamais pu l'oublier, je trouve cette marque d'amour à la fois beau et terrifiant. Aimer une seule personne de cette manière c'est en un sens romantique, mais dans la réalité, à vivre au quotidien, ça n'a rien de beau, c’est plutôt… destructeur. Se donner totalement à l'autre, corps et âme sans condition je trouve cela effrayant quand on voit le résultat

Effrayant, oui c'était le mot.

Constatant que leur discussion prenait une tournure un peu moins joyeuse, il décida de balayer tous leurs doutes et de retrouver l'insouciance de ce début de soirée, et quoi de mieux pour cela que de demander à un musicien ambulant que de jouer pour eux, et d'inviter la belle rouquine à danser au milieu d'un parc.
Réservée, la jeune femme se montra néanmoins réticente à cette idée, et il devait reconnaître que le regard des autres n'était pas forcément pour aider quand il y réfléchissait, mais à se soucier de ce que les autres pensent continuellement on finit par ne jamais rien faire et rater l'occasion de ce créer ce genre de souvenir parce que l'on s'inquiète de savoir ce que d’illustres inconnus risquaient de penser, ce qui était quelque peu ridicule. Pour tenter de la convaincre, il lui lança un regard suppliant qui fit sourire la jolie rousse. A moitié convaincue cette dernière lui demanda de lui révéler ce qui lui faisait peur à lui aussi. Il trouva cette question surprenante mais après tout si cela pouvait la rassurer... toutefois partager ses véritables peurs... c'était idiot mais il n'aimait pas ça du tout. Il n'aimait pas l'idée de se dévoiler et de révéler ses peurs les plus profondes qui n'avaient rien à voir avec des choses aussi anodines que d'avoir le vertige, craindre les orages ou être claustrophobe... non, il n'avait aucun toc de ce genre

- Et bien, beaucoup de choses m'effraie, répondit-il en espérant noyer le poisson, tout en lâchant un petit rire nerveux

Il ne mentait pas à ce sujet. Il avait peur de tant de choses : Sa plus grande hantise avait toujours été et était toujours de décevoir son père. Comme il l'avait confié un peu plus tot à Alice, il leur arrivait de ne pas toujours s'entendre mais il l’aimait profondément, il avait toujours été son model... Et s'il n'était jamais parvenu à susciter son admiration il savait que le décevoir serait bien plus facile. Il craignait aussi de voir les sorciers prendre le pouvoir, lorsqu'il voyait ce qu'une sorcière avait été capable de faire à Yong, ce que deux sorciers avaient été capable de faire, réduire un Etat en cendre, lorsqu'il voyait le danger qu'ils représentaient, il ne pouvait qu'approuver une politique ferme vis-à-vis de ces derniers, pourtant,... il y avait Cinder. Il l'avait vu tuer, c'était un fait, mais elle restait différente à ses yeux. Il avait peur également de perdre les gens qu'il aimait au combat comme Lilian, ou son père, ou les voir être victime de la magie, comme sa mère. Il craignait de ne pas réussir à protéger Ari qui était une forte tête. Il craignait certaines créatures magiques comme les loups-garous, il ne supporterait d’ailleurs pas l'idée d'en devenir un. Mais avouer tout cela, en parler à quelqu'un à haute voix... il avait la sensation que, s'il le faisait, ces pires cauchemars se réaliserait

- Et bien comme je te l'ai dit tout à l'heure,... tomber amoureux serait une de mes frayeurs

Ce n'était pas un mensonge, il ne s'agissait peut-être pas de sa plus grande terreur mais souffrir à cause d'une autre personne, ne devenir plus qu'un fantôme, devenir comme son père, il ne le voulait pas.

- Et maintenant tu te sens rassurée ? Lui demanda-t-il en tendant sa main. Ne t'inquiète pas, lui sourit-il en se rapprochant d'elle alors que l'air qu'il avait demandé au musicien d'interpréter pour eux s'élevait mélodieusement dans l'air. Je te protégerais de cette foule d’inconnus ou… des suceurs de sang

Dans la liste qu'elle avait dressé concernant ses craintes éventuelles, elle avait mentionné le terme de vampires d'une manière différente, il en avait donc déduis que les vampires lui faisait peur et à juste titre selon lui. Ces cadavres ambulants qui se repaitait de votre sang jusqu'à la dernière goutte étaient des créatures qui ne devraient pas exister. Devinant sa surprise dans son regard, il crut bon de lui expliquer comment il avait deviné sa peur de ces créatures

- Vu que tu les as mentionné d'une façon différente tout à l’heure, j'en ai déduit que tu les craignais, et je comprends pourquoi. Sorciers, Vampires, Loup-garous, toutes ces créatures magiques prennent une apparence humaine afin de mieux nous tromper mais elles n'ont plus rien d'humain. Ce sont des aberrations de la nature qui ne devraient même pas exister. Il y a bien longtemps que toutes ces maudites créatures ont fuis le territoire des Inquisiteurs. Tu risquais beaucoup plus de mauvaises rencontres à New-Phoenix. C'est ce qui t'es arrivée ? Ici tu ne risques plus rien, lui assura-t-il en l'attirant à lui pour la serrer dans ses bras

Il y avait bien quelques vampires comme Anthony, mais ils étaient très rares, et on ne comptait aucune agression ici, et surtout pas au Bastion. Il n'aimait pas Anthony précisément à cause de sa nature, il ne lui accordait aucune confiance. Il avait beau jouer les pasteurs l'habit ne faisait pas le moine, il devait toutefois reconnaître qu'il était efficace. Mais lorsqu'il n'y aurait plus cette vermine de sorcier à sucer le sang à qui s'en prendra-t-il ? Tôt ou tard il se retournera contre eux, question de survie, c'est pourquoi il ne fallait pas sympathiser avec lui. L'utiliser tant qu'il leur servirait oui, mais après il faudrait l'éliminer. Quand aux loups-garous, ici, les humains ne risquaient rien car ces créatures maudites ne pouvaient pas se transformer, le Bastion neutralisait leurs pouvoirs, les protégeant ainsi de leurs morsures. Ici, Alice n'avait aucune inquiétude à avoir, elle ne ferait aucune mauvaise rencontre, elle ne pouvait pas être plus en sécurité.

Bloody Storm